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C1’’ Beethoven entre classicisme et romantisme

I/ Enfance et première période


1) Dons évident mais enfance difficile
1770 : naissance à Bonn : ville moyenne proche de Cologne _influencé par les philosophes français tel
que Kant

Famille de musicien : grand père chanteur et maitre de chapelle (directeur musical de la ville), père
violoniste et pianiste, et son premier professeur mais alcoolique, devient très dure avec son fils
(travail la nuit)

B suivra quelque temps après les cours de Neefe, nouvel organiste de la cour de Bonn, très bon
pédagogue qui lui fait découvrir Bach et les grands classiques (Hayden et Mozart)

Il devient vite un très bon musicien qui adore improviser et qui commence à composer

1782 : intègre l’orchestre de Bonn comme claveciniste puis comme organiste

1787 : le prince archevêque l’envoie à Vienne aux mains de Mozart afin de se perfectionner mais sa
mère meurt, il doit donc rester mtn qu’il a la charge de ses frères et sœurs, Mozart meurt peu de
temps après (1756-1791)

1792 : Hayden, qui rentre de son voyage de Londres est de passage à Bonn et remarque très vite le
jeune B et confirme ses talents et le prend comme élève à Vienne

B se voit recevoir une bourse de Bonn ce qui lui permet de s’installer à Vienne, il y restera jusqu’à sa
mort.

2) Beethoven s’installe à Vienne (1792)


Un conflit éclate entre les deux hommes et Bonn retire la bourse à Beethoven il doit donc trouver de
l’argent rapidement (toujours tuteurs de ses frères et sœurs)

B a du succès comme pianiste improvisateurs et comme pédagogue auprès des nobles viennois
(donne des cours) ce qui lui ouvre les portes de l’édition ;

1800 : Antaria éditeurs Viennois réputé, publie l’opus n 1 de Beethoven = 3 trios (violon, violoncelle,
piano) nombreux contrastes entre force et lyrisme + passage avec grande virtuosité

S’il joue bcp, il souhaite se consacrer entièrement à la composition


3) Beethoven et le classicisme ; esthétique classique :
-symétrie : carrure en musique (antécédent-conséquent)

-équilibre

-simplicité : mélodie simple avec un accompagnement restreint (suppression de la basse continue)

a) Les genres classiques


B reprend les genres de ses pairs, Mozart et Hayden

-sonates pour piano (32)

-quatuors à cordes (16)

-symphonie (9)

b) Les formes classiques


Toutes les œuvres instrumentales classiques ont la même structure (3 à 4 mouvements)

-allegro

-adagio/andante

-menuet plus tard remplacé par le scherzo (facultatif)

-allegro

Importance de la forme sonate généralement utilisé dans le premier mouvement :

Exposition Développement Réexposition

Coda (fac
Thème A Thème B (Maj) Modulation Thème A Thème B touc
Maj\ Tonique( I ) Maj\ Dominante(V) Maj\ Tonique ( I ) Maj\ Tonique ( I ) personn
l’artist
min\ Tonique( I ) min\ Relatif min\ Tonique ( I ) min\ Tonique ( I ) d’affirme
de son œ

Pont modulant Cadence parfaite ( I ) Transition Cadence parfaite ( I )


ou Coda

Ex : Symphonie n 1 de Beethoven (1800) mouvement 1

Forme sonate classique, opposition de caractère entre le thème A énergique rythmé et le thème B
serein, mélodique importance des passages en style militaire écho aux batailles de l’époque

Particularité : début de l’intro lente en Fa M et non en Do M ( ton principal )


C) écriture classique : le piano
Avec l’époque classique, l’écriture du clavier change ainsi que l’instrument : création du piano-forte
en 1730 = les touches actionnent des marteaux qui frappent les cordes au lieu du clavecin qui les
pinces

L’écriture Baroque est souvent contrapuntique, au contraire la musique classique utilise bcp la
mélodie accompagnées (utilisation de la basse d’Alberti pour remplacer la basse continue)

d) phrase classique
Souvent en 2 partie complémentaire (demi-cadence ; cadence parfaite)

4) un style déjà personnel


Sonate opus 2 n 1 de Beethoven

Début : caractère dramatique, mode mineur, tempo allegro \final : presto, virtuosité + écriture
dramatique

Symphonie n 1 (menuet) = danse lente

B en change complétement le caractère : pièce très rapide : « allegro molto e vivace » véritable jeu
de rythme et de nuances dans l’esprits d’un scherzo

Même si B conserve les genres classiques il affirme déjà un style personnel dans ses première œuvres

5) un destin tragique
B perd progressivement l’ouïe dès 1794, en 1801 il n’entend déjà presque plus les sons aigus des
instruments … cela le mène à la dépression et il envisage même de mettre fin a ses jours comme le
témoigne le testament de Heiligenstads (1802)

Sonate opus 26 de Beethoven: marche funèbre

Mais B se révolte contre son destin et commence à composer dans un style différent, ouvrant la
porte une nouvelle période créatrice
II/ deuxième période créatrice\ La période « Héroïque » (1802-1814)
C’est pendant cette période que B ses œuvres les plus connues : symphonie n 3 (Héroïque)
symphonie n 5 et symphonie n 6 (pastorale)

1) Intense transformation interne


B conserve les genres classiques, mais les transformes de l’intérieure

a) importance des passages de développement et de coda


B transforme l’architecture de ses mouvements en allongeant considérablement les passages de
développement et de coda des premiers mouvements de forme sonate

Symphonie n 3 « Héroïque »(1805) op 55 de Beethoven\ allegro con brio: marche funèbre

Développement centrale très long : contexte particulier, liée à la situation politique de la France
(sacre de Napoléon III)

Chaque œuvre devient unique : on ne peut pas remplacer un mvm par un autre même dans la même
tonalité

b) nombre de mouvement et leur enchainement


Symphonie n 6 « pastorale »(1808) ; 5 mouvements

1) Éveil d’impression joyeuse en arrivant à la campagne


2) Scène au bord du ruisseau
3) Joyeuse assemblée de paysans
4) Orage, tempête (mvm rajouté au cadre classique) description d’un orage : trémolo des
basses(tonnerre), staccato des violons (pluies), grands accords Fortissimos (foudre) +
instrument (piccolo)
5) Chant de berger : sentiment de joie et de reconnaissance après l’orage : enchainement en
fondue enchaînée avec l’orage qui disparait progressivement (trémolo) alors que les
premiers motifs d’appel au vent résonnent

2) distinction principale
a) importance du timbre
B est un des 1ers compositeurs à se préoccuper du « timbre » :

-il élargi l’orchestre en intégrant de nouveaux instruments (trombone, piccolo, contre-basson) en


augmentant la masse des cordes et en ajoutant des cors (de 2 à 3 puis de 3 à 4)

-il traite dans ses œuvres les oppositions des masses orchestrales (cordes/vents)

Sonate pour piano opus 53 n 21 “Waldstein”

Début: martèlement d’accords dans le grave. (Importance de la résonnance. ) Motif principal dans
l’aigu (contraste + prise de volume)
b) nouvelle relation tonale : le rapport de tierce
En plus du traditionnel rapport tonique/dominante B préfère parfois utiliser un rapport de tierce
majeure

Sonate pour piano opus 53 n 21 “Waldstein”: allegro.

Thème A en Do M thème B en Mi M ce rapport de tierce est repris dans toute l’œuvre

c) musicien indépendant
Pour être sûr que B restera à Vienne, trois membres de l’aristocratie Viennoise (les princes Kinsky et
Lobkowitz ainsi que l’archiduc Rodolphe) décident en 1809, de lui faire parvenir un salaire d’annuelle
de 4000 florins sans contrepartie (situation unique dans tout l’histoire de la musique)

III/ La troisième période (1815-1827)


1) Un langage déroutant
Dans cette période la surdité de B devient presque totale, il vit coupé de la société et communique à
ses rares visiteurs par le moyen de carnets de conversations

Dans ses compositions, il emploie un langage aux limites de la tonalité écrivant une musique parfois
très étrange qui déroute ses contemporains, même si elle n’est pas moins construite c’est la
« dernière manière » ou le « style tardif »

2) importance contrepoints
Dans ces dernières œuvres on remarque que B utilise bcp le contrepoint et notamment la fugue ce
qui leur donne un coté austère. Ainsi le final des sonates pour piano opus 106 et 110 sont des fugues,
utilisé également par B dans ses derniers quatuors à cordes

Grandes fugues opus 133 (quatuor à cordes)

3) forme, vers la liberté


Depuis ses 1er compositions, B emprunte la traditionnelle forme sonate des classiques. Dans sa
période « héroïque » il l’a modifié de plus en plus (symphonie n 6 « pastorale ») cette tendance
s’accentue encore plus dans ses dernières œuvres.

Sonate opus 110 n 31 (1821)

3 mouvements + 1 : 4 mouvements mais retour du premier mouvement(mvm lent) à la fin = forme


« tresse »
La grande œuvre symphonique ; symphonie n 9 de Beethoven (1824)

-1er utilisation d’un texte dans une symphonie : B construit son final à partir de l’ode à la joie, poème
de Schiller

-1er mvm : imite l’accord des instruments de l’orchestre « le monde en train de naitre »

-2eme mvm : scherzo très rythmique, énergique, fugue, thème téléologique (=mise en lumière
progressive)

-4eme mvm (final) : d’abord un récitatif +thème de l’ode à la joie aux instruments puis aux voix +
instruments

Symphonie qui résume la pensée humaniste de Beethoven et qui clôt magistralement son œuvre

Conclusion
B s’inscrit dans la continuité du « classicisme viennois ». En effet il reprend les genres et les
formes classiques ainsi que le langage tonal utilisé par Mozart et Hayden.
Mais il annonce également le Romantisme : il modifie les structures de ses œuvres, explore
de nouvelles relations tonales (rapport de tierce), et son expression orchestrale, son
traitement des timbres et des masses sonores révèlent de nouvelles préoccupations
acoustiques.
Enfin, les œuvres de B sont uniques, ne peuvent ressembler à aucunes autres et sont écrites
pour la postérité, de plus Beethoven est le symbole du musicien en lutte contre son destin
(la surdité). Ce qui lui vaudra l’admiration des romantiques qui l’élèverons quasiment au
rang de demi-dieu

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