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Encore méconnu du grand public, le développement des bactéries résistantes aux antibiotiques nourrit
les inquiétudes du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. À l’initiative de la
journée européenne pour un bon usage des antibiotiques ce samedi 18 novembre, l’agence appelle à
une prise de conscience individuelle et collective.
C’est une agence dont le grand public n’avait sans doute jamais entendu parler avant la
crise du Covid et qui, aujourd’hui encore, demeure méconnue. Basé à Stockholm, en
Suède, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) est chargé
de la prévention et de la surveillance des maladies infectieuses sur le Vieux continent. Un
rôle de premier plan puisqu’il s’agit d’éviter à l’Union européenne la prochaine
épidémie.
S’il continue de surveiller de près le Covid, l’ECDC a de multiples cibles dans son viseur
: la grippe, le virus respiratoire syncytial (à l’origine notamment de la bronchiolite),
les maladies transportées par les moustiques (dengue, chikungunya…), le VIH, la
tuberculose, les hépatites… Mais aussi l’antibiorésistance, soit le développement de
bactéries capables de résister à l’action des antibiotiques.
Chaque année, ces dernières tuent plus de 35 000 personnes dans l’Union européenne, en
Islande et en Norvège. Un fléau sur lequel l’ECDC entend sensibiliser lors de la journée
européenne pour un bon usage des antibiotiques , qu’elle coordonne ce samedi 18
novembre. « Si vous interrogez des personnes dans la rue, vous verrez que la plupart ne
savent pas ce qu’est l’antibiorésistance », soulève Dominique Monnet, chef de section
résistance aux antimicrobiens et infections nosocomiales au sein de l’ECDC.
Pour le prouver, l’ECDC mise cette année sur les vertus de la personnification en
diffusant l’histoire d’Areti, visage souriant encadré d’une longue chevelure brune.
Diagnostiquée d’un cancer du sang à 13 ans, Areti a contracté pendant son traitement une
infection à la bactérie Klebsellia, la contraignant à interrompre sa chimiothérapie, au
risque de mettre ses jours en danger. Douze ans plus tard, la jeune femme est en vie et en
bonne santé, mais sa mésaventure illustre le fardeau sanitaire et financier de ces
infections, qui impliquent des soins prolongés.
L’ECDC insiste enfin sur le rôle de l’industrie pharmaceutique, qui doit prendre acte de
l’affaiblissement de certaines molécules. « Nous avons besoin de nouveaux médicaments
avec de nouveaux mécanismes d’action, appelle Dominique Monnet. Certains existent
déjà et ont été approuvés par l’EMA (le gendarme européen du médicament, NDLR),
mais pour le moment, ils sont gardés en réserve, comme d’ultimes recours. »
Source : https://www.la-croix.com/sante/Resistance-antiobiotiques-lEurope-appelee-
mobiliser-2023-11-18-1201291294