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Livre_CAP.book Page 56 Samedi, 3.

juillet 2010 9:33 09

LES MALADIES
◗14 INFECTIEUSES
DE LA PETITE ENFANCE

1 Définition
Les maladies infectieuses sont des maladies dues à des micro-organismes (virus ou
bactéries). Elles sont contagieuses. Certaines maladies donnent lieu à des éruptions
(elles sont appelées maladies éruptives).

2 Notions essentielles
A Les maladies éruptives
Citons la rubéole, la rougeole, la varicelle. La transmission se fait par contact direct
(cf. tableau 10 ci-après).

Tableau 10 : Les maladies éruptives.


Maladies Invasion État Rôle de la PE
Rubéole – fièvre à 38 ˚C éruption : macules rouges – lutter contre
– rhume sur tout le corps l’hyperthermie
– faire les transmissions
Rougeole – fièvre à 39 ˚C – éruption : macules – lutter contre
– rhume rouges (débute au visage) l’hyperthermie
– yeux larmoyants – fièvre modérée – faire les transmissions
– toux
Varicelle silencieuse éruption en 3 phases – empêcher l’enfant
sur tout le corps : de se gratter
– macules – appliquer les soins
– vésicules locaux
– croûtes + prurit – faire les transmissions

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Les maladies infectieuses de la petite enfance 14

Partie 1
B Les maladies non éruptives
Citons les oreillons et la coqueluche. La transmission se fait par contact direct (cf.
tableau 11 ci-après).

Tableau 11 : Les maladies non éruptives.


Maladies Invasion État Rôle de la PE
Oreillons – fièvre 38 ˚C à 39 ˚C – gonflement derrière – lutter contre l’hyperthermie
– rhume l’oreille – soulager la douleur
– gorge rouge – faire les transmissions
– douleur
Coqueluche – toux sèche – quintes : 5 secousses – assister l’enfant au moment
– pas de fièvre expiratoires suivies d’une de la quinte
inspiration sifflante – le rassurer
« chant du coq » – le changer (s’il vomit)
– vomissements – faire les transmissions
(souvent)

Macules Papules Vésicules Pustules Croûtes


Macules
Macules
Croûtes

Macules

Vésicules
Rougeole
Varicelle
L’éruption débute
L’éruption évolue sur
au visage puis atteint
tout le corps en passant
tout le corps (macules).
par 3 stades (macules,
vésicules, croûtes).
Rubéole
L’éruption évolue sur
tout le corps (macules).

Figure 5 : Les caractéristiques des maladies éruptives de la petite enfance.

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14 Les maladies infectieuses de la petite enfance

3 Observation – Réflexion
(rôle de la PE)
Il faut souligner le rôle particulièrement important de la PE dans le domaine pré-
ventif. Toutes ces maladies peuvent être évitées par la vaccination. La profession-
nelle devra informer les parents sur l’utilité de celle-ci, leur rappeler le calendrier
vaccinal et l’importance des rappels dans les délais requis.

Situation
MARINA (ROUGEOLE), PAULA (OREILLONS)
◗ Marina (3 ans) toussait et avait de la fièvre depuis 24 heures. Sa
mère (Madame B.) la soignait pour ce qu’elle croyait être une
rhinopharyngite. Mais ce matin, voyant le visage de sa fille bouffi
avec des boutons, et les yeux larmoyants, elle appelle le médecin
de famille. Ce dernier, en regardant l’éruption cutanée de Marina
pose immédiatement le diagnostic de rougeole et s’informe sur la
validité de la vaccination de l’enfant (Madame B. l’informe qu’elle
n’est pas vaccinée !)
◗ Paula (4 ans) rentre de l’école maternelle fatiguée, avec une légère fiè-
vre. Sa mère lui donne un traitement antipyrétique avant le sommeil,
mais elle passe une mauvaise nuit. Elle s’est réveillée à plusieurs repri-
ses, se plaignant de « maux de gorge et de douleur à l’oreille ». Ce
matin, sa maman l’emmène à la consultation du médecin. Paula a
les oreillons ! L’enfant n’ayant pas été vacciné, a subi de plein fouet
l’épidémie qui a sévi à l’école maternelle qu’elle fréquente.

Remarque
Ces situations illustrent le développement de deux pathologies pour
lesquelles existe une vaccination très efficace. Il s’agit d’un vaccin
trivalent (exemple : le ROR, qui regroupe la rougeole, la rubéole et
les oreillons). La professionnelle veillera à rappeler aux parents l’in-
térêt de la vaccination à titre individuel et collectif.

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Partie 1
LES TROUBLES
◗15 DU COMPORTEMENT
ALIMENTAIRE

1 Définitions
Il y a deux troubles majeurs du comportement alimentaire :
◗ l’anorexie, qui se définit par une perte de l’appétit, entraînant un refus de s’alimenter ;
◗ la boulimie, qui est un trouble de la conduite alimentaire, se manifestant par des
ingestions excessives et fréquentes d’aliments.

2 Notions essentielles
A L’anorexie
Lors d’une anorexie, le jeune enfant refuse son biberon ou le repas, il refuse de
manger, il pleure ou ne parle pas, parfois il n’y a aucun signe apparent de tristesse,
mais il s’enfonce dans une « grève de la faim » qui alerte son entourage et qui doit
être traitée rapidement.
L’anorexie peut être :
◗ physique : elle fait suite à une maladie grave qui a affecté l’état de santé ;
◗ psychologique : elle fait suite à un trouble relationnel de la vie de l’enfant, qu’il
faut déterminer afin de pouvoir le prendre en charge.

B La boulimie
Lors d’une boulimie, l’enfant mange souvent en cachette et entre les repas. La
boulimie peut être d’origine neurologique ou psychologique. La boulimie (et
l’obésité qui en découle) est difficile à traiter. Il faut distinguer :
◗ les boulimies familiales liées à de mauvaises habitudes de vie ;
◗ les boulimies psychogènes liées à des problèmes relationnels.
L’enfant boulimique recherche souvent une compensation à un manque affectif, à
la solitude. Parfois, on retrouve des événements familiaux perturbateurs (ex. : rup-
ture d’avec un parent, deuil…).

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15 Les troubles du comportement alimentaire

3 Observation – Réflexion
(rôle de la PE)
A Face à l’anorexie
La professionnelle veillera à :
◗ respecter l’enfant : ses refus, ses goûts, ses dégoûts, son rythme, lui parler souvent
au cours du repas, le stimuler par de petites quantités d’aliments ;
◗ participer à l’éducation des parents (avec la puéricultrice) ;
◗ faire les transmissions à la puéricultrice : indiquer la quantité d’aliments refusés et
le comportement de l’enfant.

B Face à la boulimie
La professionnelle veillera à :
◗ respecter l’enfant, bannir tout jugement de valeur, le stimuler gentiment ;
◗ faire du repas un moment chaleureux et agréable, dédramatiser la situation ;
◗ faire les transmissions.

Situation
VÉRA (ANOREXIE) ET SERGIO (OBÉSITÉ)
◗ La maman de Véra (3 ans) se confie à Paula (la référente de sa
fillette à la crèche). Véra mange très peu en ce moment. Qu’en
est-il à la crèche ? Elle s’inquiète (est-elle anorexique ?) Elle man-
geait très bien avant ses angines à répétition.
Paula rassure la maman (Véra n’a pas maigri), c’est sûrement pas-
sager, et lié aux infections de la gorge. Elle donne à la maman
quelques « petits trucs » pour agrémenter le repas (présentation,
petites quantités, couleurs variées, ambiance calme), insiste sur
l’importance de respecter l’enfant (ses refus, ses goûts, ses ryth-
mes, son appétit), d’éviter le chantage et ne pas la culpabiliser.

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Les troubles du comportement alimentaire 15

Partie 1
◗ Sergio (7 ans) vient d’arriver à la maison d’enfants « Fond Prés ».
C’est un centre diététique qui traite les problèmes de surpoids.
Sergio est atteint d’obésité liée à des accès de boulimie. C’est un
petit garçon mal dans sa peau et anxieux. Dorine (sa référente) le
prend en charge. Elle parle avec lui, le rassure, se garde de tout
jugement. Elle assiste à ses repas, surveille la quantité des mets
proposés, et est très attentive à l’ambiance qui doit être convi-
viale. Elle l’alerte sur les méfaits du grignotage entre les repas et
l’incite à faire du sport et à se divertir avec des activités qu’il aime.
Elle le valorise et tente de lui redonner confiance en lui. Progressi-
vement, cette prise en charge a des effets positifs sur la courbe
pondérale de l’enfant.

Remarque
La 1re situation illustre une anorexie d’origine physiologique. Cette
fillette a perdu l’appétit à la suite d’angines à répétition (qui l’ont
affaiblie et lui occasionnaient de la douleur au moment des repas).
Le rôle éducatif de la professionnelle devrait aider la maman à faire
retrouver l’appétit à son enfant.
La 2e situation illustre le cas d’un enfant qui vit très mal son pro-
blème d’obésité, et fait la démonstration du rôle de la profession-
nelle.
◗ Aspect psychologique de son rôle : elle ne juge pas, elle rassure l’en-
fant, elle est attentive à l’ambiance du repas.
◗ Aspect éducatif de son rôle : elle indique à l’enfant le comportement
adéquat pour lutter contre l’obésité.

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LES HANDICAPS
◗ 16 DE L’ENFANT

1 Définition
« Le handicap correspond à la perte ou à l’altération d’une fonction, ce qui entraîne
une déficience intellectuelle, motrice ou sensorielle ». Selon le degré de gravité, on
parlera de déficience légère, moyenne ou profonde.

2 Notions essentielles
A Les différents types de handicap
a. La déficience intellectuelle
Elle peut être plus ou moins sévère (ex. : la trisomie 21 d’origine génétique).
b. La déficience motrice
◗ La myopathie est une anomalie de fonctionnement neuromusculaire ayant
comme caractéristique essentielle une déficience motrice ;
1
◗ l’IMC est liée à des lésions cérébrales qui provoquent une déficience motrice,
sans toujours engendrer de déficience intellectuelle.
c. Les déficiences sensorielles
◗ Le handicap visuel (ou cécité) : les causes sont variées (ex. : excès d’oxygène en
incubateur, rubéole ou toxoplasmose…) ;
◗ le handicap auditif (ou surdité) : la surdité peut être congénitale ou acquise. Les
causes sont variées (ex. : la méningite à méningocoque, les encéphalites, la ru-
béole…).
d. Les handicaps associés
Le plurihandicap est l’association de deux déficiences physiques, sans altération in-
tellectuelle importante (ex. : un enfant déficient auditif et visuel).

1. IMC : Infirmité motrice cérébrale.

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Les handicaps de l’enfant 16

Partie 1
B La prévention des handicaps
◗ Le suivi médico-social des femmes enceintes lors des consultations prénatales.
◗ Le dépistage post natal (exemple : si le test de Guthrie est positif, le traitement
immédiat du bébé évite le handicap).
◗ L’adoption de mesures de sécurité dans l’environnement du nouveau-né et le
suivi médical du nourrisson (examens médicaux de la PMI).

3 Observation – Réflexion
(rôle de la PE)
A La réponse aux besoins de l’enfant
La professionnelle veillera à satisfaire :
◗ le besoin de sécurité : l’ambiance autour de l’enfant doit être calme et sécurisante,
afin de lui permettre de tenter des expériences motrices, de prendre des
initiatives ;
◗ le besoin de relation : contacts corporels et verbaux. Il faut toutefois veiller à
maintenir une certaine distance par rapport à une relation qui deviendrait trop
fusionnelle ;
◗ le besoin de faire des expériences : proposer des situations lui donnant « envie de
faire », réussir des choses simples correspond à un exploit pour un enfant avec
un handicap.

B Les rapports avec la famille de l’enfant


Dans les rapports avec la famille, la professionnelle veillera à :
◗ répondre avec simplicité aux questions des parents sur le vécu du quotidien de
l’enfant (comment se sont passés les repas, les jeux…) ;
◗ aider les parents en les écoutant attentivement, en les déculpabilisant (ils ne
sont pas responsables du handicap, même s’ils le croient souvent) ;
◗ les aider en favorisant les contacts avec leur enfant par des paroles positives.

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16 Les handicaps de l’enfant

Situation
ROBIN (ATTEINT DE CÉCITÉ)
PRÉPARE UNE ACTIVITÉ MARIONNETTES
Martha garde déjà deux enfants à son domicile, mais elle a accepté
de prendre en charge Robin, 4 ans, atteint de cécité.
En bonne professionnelle, Martha développe toutes les activités de
jeux où l’audition tient une large place. Afin d’aider l’enfant à mieux
comprendre ce que l’on attend de lui, elle lui décrit les objets (ou
jouets) à mettre en œuvre pour préparer l’activité.
Ainsi, hier, Robin a préparé avec ses camarades un spectacle de ma-
rionnettes. Il y a pris grand plaisir, surtout lors de la préparation. Ils
ont passé un long moment à parler des objets.
Exemple : « La marionnette a des cheveux noirs, très frisés (elle lui
dit : touche-les), tes cheveux à toi sont raides (passe la main dessus). La
robe de la marionnette est longue (touche-la, elle recouvre ses pieds !),
elle est douce, douce…, mais elle a un fouet à la main (touche-le, il
est dur, il racle la main !). »

Remarque
a) Pour l’enfant déficient visuel, la professionnelle doit lui appren-
dre à développer ses autres sens :
◗ le toucher : lui décrire ce qu’il touche, lui proposer des matières va-
riées, conseiller aux parents les contacts fréquents ;
◗ l’ouïe : lui faire écouter de la musique, des bruits différents ;
◗ le goût : lui faire goûter des mets différents, lui décrire les couleurs
des plats ;
◗ l’odorat : lui proposer des odeurs différentes (fleurs, aliments).
Et lui parler souvent : lors des exercices d’éveil (car il vit dans un
monde clos et noir).
b) Pour l’enfant déficient auditif, la professionnelle doit :
◗ capter le regard de l’enfant avant de lui parler ;
◗ associer les gestes à la parole ;
◗ l’inciter à répondre.
Et cela afin de l’empêcher d’avoir une attitude de retrait face au monde.

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