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Jawad AMAHMOUL

Droit
Des

Sociétés commerciales

2021

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Chapitre préliminaire : Droit général des sociétés

10- la définition la plus claire d’une société demeure celle


qui a été donnée par le législateur lui-même. En effet, les
dispositions de l’article 982 du code des obligations et contrats ont
défini la société comme étant : « un contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail
ou tous les deux à la foi, en vue de partager le bénéfice qui pourra
en résulter ».

11- De cette définition il se dégage que la constitution de


toute société commerciale, quelle que soit sa nature, nécessite la
réunion de quatre éléments fondamentaux qui sont
respectivement un contrat, des apports, la volonté de s’associer ainsi
que la recherche des bénéfices à partager.

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Section I : Contrat de société

12-La société est avant tout un contrat. Ce contrat est, en


principe, un contrat consensuel qui n’exige l’accomplissement d’aucun
formalisme. La constitution de ce contrat nécessite la réunion des quatre
éléments classiques, qui sont respectivement le consentement, la
capacité, l’objet et la cause.

Paragraphe I : Le consentement:

13- Le consentement est un élément qui se réalise dès qu’il y a


concordance entre l’offre et de l’acceptation. Cette concordance doit
être parfaite et totale. Elle doit porter sur tous les éléments clés du
contrat.

La validité du consentement de l’une des deux parties exige


qu’il ne soit pas entaché d’un vice du consentement.

Paragraphe II : La capacité des associés:

14- Le type de capacité exigée chez les associés d’une société


commerciale diffère en vertu de la nature de la personne morale et de la
qualité attribuée à chacun d’entre ces derniers. Les associés d’une SNC
ainsi que les associés commandités d’une société en commandite
doivent avoir la capacité commerciale. En revanche, seule la capacité
de jouissance est exigée chez les associés commanditaires d’une société
en commandite et ceux des autres sociétés de capitaux. Ces derniers
peuvent même être des mineurs.

15- Les personnes morales de droit public elles ne peuvent


devenir associés dans une société commerciale qu’on la présence d’une
autorisation spéciale délivrée par l’Etat. D’autre part, les collectivités
locales ne peuvent être associées que dans le cadre des sociétés
d’économie mixte.

Paragraphe III : L’objet:

16- L’objet revêt une signification qui diffère d’un contrat à un

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autre. Dans le contrat de société cet élément désigne l’activité qui sera
exercée par la personne morale. La validité de l’objet du contrat de
société est tributaire de la réalisation de trois conditions qui sont
respectivement la détermination, la licéité et la possibilité.

17- La détermination exige que la nature de l’objet soit


clairement et parfaitement précisée. Par conséquent, le contrat sociétal
sera considéré comme étant vicié lorsque l’objet n’y est pas déterminé,
ou même lorsque la détermination souffre d’imprécision.

18- La licéité se rapport, quant à elle, à la conformité de l’objet


à la loi. Pour qu’il soit licite, l’objet ne doit pas être contraire à la loi,
comme lorsqu’il s’agit d’exercer une activité considérée comme étant
illicite, et il ne doit pas non plus dépendre de l’obtention d’une
autorisation spéciale ou un agrément que la personne morale n’a pas.

19- La possibilité comme condition nécessaire à la validité de


l’objet renvoie vers deux situations différentes. La première est une
impossibilité réelle qui se base sur les faits. En effet, l’objet doit être
susceptible d’être exercé de par exploitation d’un hôtel détruit. La
seconde est juridique. Elle exige que l’exercice de l’objet soit possible
sur le plan juridique. Cette condition renvoie notamment vers des
situations de monopole.

Paragraphe IV : La cause:

20- La cause peut être définie comme étant le motif du contrat.


Elle constitue la réponse donnée à la question pourquoi chacune des
parties du contrat de société s’est elle engagée.

21- La cause doit aussi être licite. Cette condition a pour


conséquence de frapper de nullité tout contrat de société ayant une
cause illicite. Ceci est le cas du contrat de société conclu avec la volonté
de soustraire ses propres biens de ses créanciers ou encore d’échapper
à une interdiction d’exercer du commerce.

Néanmoins, l’illicéité d’une cause n’engendre pas


automatiquement la nullité du contrat. La mise en application de cette
sanction exige qu’il ait eu connaissance de la réalisation de cette

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circonstance cette cause par tous les associés.

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Section II : Les apports

22- L’apport peut être défini comme étant le bien ou la valeur


que l’associé affecte à la société en vue de la constitution de son capital
lors de sa création. Ce dernier peut correspondre soit à une somme
d’argent, à un bien en nature ou à l’engagement de travailler en faveur
de l’entreprise.

Paragraphe I : Classification:

23- Les apports sont classés en vertu de leur consistance en trois


catégories. La première est celle des apports en numéraire. La seconde
concerne les apports qui ont la forme de biens en nature, quelle que soit
leur aspect juridique. La troisième se résume en un travail qui sera
fourni en faveur de la personne morale en création.

I - Apport en numéraire :

24- L’apport en numéraire consiste en une somme d’agent qu’un


associé s’engage à remettre à la société. Généralement et afin de facilité
la création d’entreprises sociétales, seule une partie de cette somme doit
être versée lors de la création. La remise du reliquat doit avoir lieu dans
un délai déterminé par la loi et qui diffère en vertu de la nature de la
société.

II- Apport en nature :

25- L’apport en nature est constitué d’un bien, quelle que soit sa
nature. Le bien objet de cet apport peut être un bien immobilier ou un
meuble. Dans ce dernier cas il peut s’agir d’un meuble corporel, tel
qu’une voiture des outils ou une machine, ou incorporel tel qu’un fonds
de commerce ou un droit de propriété intellectuelle.

III- Apport en industrie :

26- Le travail fourni en faveur de la personne morale constitue


un apport en industrie. Ce dernier consiste en l’engagement de l’un des
associés de fournir un travail pour le compte de la personne morale.

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Cet apport ne doit pas être confondu avec le louage d’ouvrage
ou le contrat de travail.

Deux éléments permettent d’établir la distinction entre l’apport


en nature er ces deux actes juridiques. Le premier est la perception d’un
salaire qui constitue la contrepartie du travail fourni. Le second est le
lien de subordination présent dans le contrat de travail, mais pas dans
celui de l’apport d’industrie.

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Section III : Le partage des bénéfices et la contribution aux
pertes

27- L’élément qui motive l’adhésion de chaque associé au projet


de création d’une société n’est autre que la recherche de profits. C’est
en lui que demeure le critère qui permet de distinguer la société
commerciale des personnes morales et organisations voisines.

28- La part de chaque associé dans les bénéfices et dans les


pertes doit être proportionnelle à son apport. La proportionnalité est
considérée comme étant une règle d’ordre public à laquelle les parties
ne peuvent pas déroger conventionnellement. Par conséquent, toute
clause contraire est considérée comme étant nulle et rend nul le contrat
de société.

29- La portée de cette nullité diffère en vertu de la nature de la


clause. En effet, l’attribution de la totalité des gains à un seul associé
est une clause qui est non seulement nulle, mais qui rend nulle la
société. En revanche, la clause affranchissant un associé de toute
contribution aux pertes serait nulle en elle-même et ne vicierait pas le
contrat.

30- La règle de la proportionnalité est aussi soumise à quelques


exceptions. La première se rapporte au cas de l’associé qui apporte son
industrie. Ce dernier peut prétendre à une part supérieure à celle des
autres associés. La seconde exception découle d’une disposition prévue
par la loi sur les sociétés anonymes relative à la possibilité d’émettre
des actions de priorité. Or, ces dernières procurent un certain nombre
d’avantage que n’octroient pas les actions ordinaires.

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Section IV : L’esprit sociétaire :

31- L’esprit sociétaire dit aussi affectio societatis, incarne la


volonté des associés à collaborer à la création d’une œuvre commune.

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Section V : La personne morale

32- La constitution d’une société a pour principal effet de


permettre à la structure créée d’acquérir une personnalité morale. Cette
acquisition se fait à compter de son immatriculation au registre du
commerce.

33- Une société qui dispose de la personnalité morale est dotée


de plusieurs identifications. Ces dernières consistent en la dénomination
sociale, le siège social et la nationalité qui suit celle du pays de
constitution.

34- L’attribution de la personnalité morale à la société a aussi


pour conséquence principale de la doter d’un patrimoine social
autonome et indépendant. Cette attribution lui permet d’avoir un actif
et un passif distincts des associés, constitué des créances que lui doivent
ses débiteurs et de celles qu’elle doit à ses propres créanciers.

35- Enfin la personnalité juridique permet à la société d’acquérir


la Capacité légale. Cette dernière autorise la société à accomplir tous
les actes juridiques prévus par la loi. La société dispose aussi du droit
d’ester en justice et devient, en contrepartie, susceptible de répondre
des conséquences de ses actes sur le plan de la responsabilité civile et
pénale.

Section VI : Classification des sociétés

36- La notion de « société » est intrinsèquement liée à l’activité


commerciale. Le choix de ce mode d’organisation est généralement
interprété comme étant un préalable à l’exercice d’une activité
commerciale.

Quoique fort répandue cette idée est loin d’être vraie. Une
société n’est pas forcement commerciale, elle peut aussi être civile et
dédiée à l’exercice d’une activité non commerciale.

De ce fait, il importe, dans un premier temps, de distinguer entre


les sociétés commerciales et les sociétés civiles et de préciser la
détermination des unes et des autres, pour se focaliser ensuite sur les
sociétés commerciales à travers la détermination de leurs particularités.

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Paragraphe I : Les sociétés commerciales et civiles:

Une société peut être commerciale ou civile. Non déplaise à


cette idée reçue qui croit qu’une société est strictement à l’apanage de
l’activité commerciale.

Le choix du type de la société qui sera créée et dotée de la


personnalité morale, abritant en son sein plusieurs personnes juridiques
physiques ou morales se justifie par la nature de l’activité qui sera
exercée. En effet, il est utile de préciser qu’une société est en principe
commerciale, indépendamment même de l’activité qui sera exercée.
Que, néanmoins, il est possible lorsque les fondateurs visent l’exercice
d’une activité qui est considérée comme étant civile, d’opter pour la
forme d’une société civile. Ce choix peut être opéré pour les sociétés
professionnelles ou celles opérant dans le domaine immobilier et dont
l’activité se limite en la location des biens de cette nature.

I- Les sociétés commerciales :

37- toute société est, en principe, commerciale. Cette forme


d’organisation est même considérée comme étant un acte de commerce
en la forme. Cet aspect signifie de ladite qualification est attribuée
indépendamment de la substance, c’est à dire de la nature de l’activité
qui sera exercée.

Pour qu’une société soit considérée comme étant commerciale


elle faut qu’en soit devant l’un des deux cas. Le premier est e fait qu’elle
se donner à l’exercice habituel d’actes de commerce. C’est la substance
qui prime dans ce cas. la second est le fait d’avoir une forme
commerciale.

II- Les sociétés civiles :

38- Les sociétés civiles sont celles qui sont dotées d’une forme
qui n’est pas réputée comme étant commerciale et dont l’objet n’a
aucun rapport avec l’exercice du commerce. Ceci est le cas, par
exemple, des sociétés immobilières ou des sociétés professionnelles.

39- Le législateur peut choisir de réduire, voire même d’anéantir


la différence qu’il y a entre les sociétés commerciales et les sociétés

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civiles. Cette réduction se concrétise à travers l’instauration de
dispositions qui ont pour objectif de soumettre les dernières aux mêmes
formalités légales imposables aux premières, telle que l’inscription au
registre du commerce. Cet élargissement unificateur engendre de facto
la suppression des avantages propres aux sociétés civiles qui souvent se
trouvent à l’origine du chois opéré en leur faveur.

III- Les particularités des sociétés commerciales :

40- L’acquisition de la forme de société commerciale par une


personne morale lui permet de bénéficier de plusieurs prérogatives. En
contrepartie, la personne morale qui adopte cette forme se voit
contrainte d’observer de nombres obligations.

a- L’inscription au registre du commerce :

41- Les sociétés commerciales sont soumises à l’inscription au


registre de commerce. Cette formalité vise à mettre à la disposition des
tiers toutes les informations relatives aux différents acteurs
économiques. L’’objectif suprême étant celui de renforcer le crédit et la
transparence dans ce secteur.

b- Eligibilité au redressement judiciaire :

42- Seules les sociétés commerciales, parmi toutes les autres


personnes morales, sont Justiciables des procédures de traitement des
difficultés des entreprises. Les sociétés civiles, qui ne constituent pas
une entreprise, et les autres personnes morales ne peuvent pas en
bénéficier.

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Section VII : Classification des sociétés commerciales

43- La classification des sociétés commerciales peut être faite


sur la base de plusieurs critères. Les plus fréquents sont ceux qui
renvoient vers l’étendue de la responsabilité ou la nature de l’élément
prépondérant.

A- Le critère de l’étendue de la responsabilité :

44- Ce critère permet d’établir une distinction entre les sociétés


au sein desquelles la responsabilité des associés est indéfinie et celles
dans lesquelles cette responsabilité est limitée aux apports.

45- Le fait que la responsabilité des membres soit indéfinie a


pour conséquence de rendre chaque membre responsable du passif
social éventuel sans se baser sur la mesure de l’apport qu’il a fourni. La
solidarité permet au créancier de la personne morale la possibilité de
réclamer à chaque associé le paiement de la totalité de la créance. Ce
régime est applicable au niveau des sociétés en nom collectif ainsi que
pour les associés commandités des sociétés en commandite.

46- La responsabilité, dite définie, est celle qui est limitée à


concurrence des apports fournis par chaque associé. Cette forme de
responsabilité fut adoptée dans le cadre de la SARL, de la société
anonyme ainsi que pour les associés commanditaires d’une société en
commandite simple ou par action.

B- Critère de l’élément prépondérant:

47- Ce critère permet de distinguer entre deux catégories


fondamentales de sociétés commerciales. La première catégorie est
celle qui regroupe les sociétés de personnes et la seconde se rapporte
aux sociétés de capitaux.

a- Les sociétés de personnes :

48- Ce sont des sociétés dans lesquelles l’intuitu personae était


d’une grande importance lors de la constitution. L’adhésion au contrat

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sociétal est motivée par la qualité des autres associés.

b- Les sociétés de capitaux :

49- Ce sont les sociétés dans lesquelles la considération par


chaque associé de la personne des autres associés ne joue aucun rôle.
En effet, dans ce type de société le seul élément qui compte est celui de
la taille financière de l’entreprise, le volume de son capital et son
activité.

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Chapitre I : la Société en nom collectif

50- La société en nom collectif est une société de personnes.


L’élément intuitu personae joue un rôle important lors de sa constitution
pour des raisons qui sont principalement liées à la nature du régime de
responsabilité qui découle de toute adhésion à son capital.

51- La SNC est une société qui est dotée de la personnalité


morale. Elle dispose d’un patrimoine propre qui est distinct de celui
des associés. Cependant, l’écran de la personnalité morale n’est pas
assez fort. Il est donc peu protecteur pour ses associés.

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Section I : les associés

52- Comme toute autre société de personnes, la SNC est une


société au sein de laquelle chaque associé prend en considération la
qualité des autres associés lors de la constitution. Sont adhésion au
capital est déterminée en vertu de cet élément.

53- Les associés d’une société en nom collectif ont tous la


qualité de commerçant. Par conséquente, ne peut devenir associé d’une
SNC que celui qui dispose de la capacité de faire le commerce. De
même, aucun des associés ne doit souffrir d’un empêchement
quelconque lié à son incapacité légale, aux cas d’incompatibilité ou au
fait qu’il soit frappé de déchéance commerciale.

54- Tous les associés répondent indéfiniment et solidairement


des dettes sociales. Les créanciers sociaux peuvent en effet demander à
n’importe lequel d’entre eux le paiement de l’intégralité du montant du
passif social. Néanmoins, l’associé qui paie la totalité de la créance aura
tout de même le droit de se retourner contre les autres.

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Section II : les parts sociales

55- Les parts sociales d’une société de personnes constituent les


unités qui ont de servi de référence à la répartition de son capital social
entre les différents associés en vertu de l’apport fourni à la personne
morale par chacun d’entre eux. Leur nombre et leur valeur, même s’ils
peuvent être déterminés souverainement par les associés, doivent tout
de même obéir aux dispositions régissant le cadre légal du capital
social. Leur cession est soumise à des règles drastiques, à l’image de la
force du pacte social régissant les rapports entre les associés.

Paragraphe I : le Capital social :

56- Aucun capital social minimal n’est exigé en vue de la


constitution d’une SNC. Ceci ne signifie pas pour autant que cette
société peut être constituée sans en avoir un.

Le capital constitue une condition de validité et une mention doit


figurer dans le pacte social. La non-exigence d’un capital minimal
permet seulement aux associés de le déterminer en toute liberté. Cette
donne leur permet de se contenter, le cas échéant, d’un capital
symbolique.

Paragraphe II : la cession des parts :

57- La cessibilité des parts sociales d’une SNC est soumise à


une réglementation stricte. Les droits attribués aux associés titulaires
des différentes parts doivent être nominatifs.

La cession des parts sociales est régie par deux régimes


juridiques distincts. La détermination du régime applicable est faite à la
lumière de la nature de la cause qui a engendré la cession.

I - La cession entre vifs :

58- La cession entre vifs est une cession volontaire. Elle est
réalisée par un associé au profit d’un autre associé ou d’un tiers. Cette
cession ne peut avoir lieu valablement qu’avec l’accord unanime de
tous les associés.

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L’accord unanime des autres associés doit être sollicité
ultérieurement à l’élaboration de l’acte de cession.

II- La cession en cas de mort :

59- Le décès d’un associé d’une SNC entraîne normalement la


dissolution de la société. Cependant, les statuts peuvent prévoir la
continuation entre les associés survivants entre eux ou même avec les
héritiers de l’associé décédé. Dans ce dernier cas les parts de l’associé
décédé sont considérées comme si ayant été cédées à ses ayants droit.

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Section III : la Gérance

60- La gérance d’une société en nom collectif peut être confiée


à une seule ou à plusieurs personnes. Ce sont les associés qui procèdent
au choix qu’ils estiment adapté à leur propre conception de gestion au
niveau du pacte social.

La personne à qui la gestion de cette personne morale a été


confiée est dite le gérant. En cas de pluralité les personnes choisies
auront la qualité de cogérants. Disposant de pouvoirs très larges, le
gérant peut tout de même être révoqué après sa désignation dans les
conditions qui sont prévues par la loi.

Paragraphe I : La désignation

61- Les associés d’une société en nom collectif ne sont pas dans
l’obligation de désigner un ou plusieurs gérants dans les statuts ou dans
un acte séparé. Ils peuvent décider de garder le silence sur cette
question. Dans ce derniers cas, tous les associés seront considérés
comme étant des gérants.

62- les gérants peuvent être choisis parmi les associés ou de


l’extérieur du groupement. Le gérant nommé dans le premier cas peut
être statutaire ou non statutaire. Le gérant statutaire est celui qui est
désigné par les statuts. Le gérant non statutaire est celui dont la
désignation est établie par le biais d’un acte distinct.

63- La résolution relative à la désignation du gérant nécessite,


en principe, l’unanimité des associés. Néanmoins, le pacte social peut
prévoir une majorité plus légère.

Paragraphe II- Eviction :

64- L’éviction du gérant d’une société en nom collectif peut être


due à trois causes principales. La première est l’arrivée à terme du
mandat. La seconde découle de l’initiative du gérant lui-même qui
choisit de démissionner. La dernière cause, qui est la plus conflictuelle,
est la révocation.

65- La démission du gérant est en principe libre. Cependant, le

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gérant statutaire et associé ne peut démissionner qu’avec l’agrément
unanime des autres associés. À défaut la dissolution de la société sera
prononcée.

66- La révocation constitue un droit attribué, à titre exclusif, à


l’assemblée générale. Elle est une décision qui ne peut en aucun cas être
ordonnée par voie judiciaire. Les formalités devant être observées en
vue de la révocation diffèrent en vertu de la nature du gérant. A ce titre,
la distinction est faite entre le cas du gérant tiers, celui du gérant
statutaire et celui du gérant non statutaire.

I- Le Gérant statutaire et associé :

67- Cette révocation ne peut être décrétée qu’à l’unanimité des


autres associés. Cette décision entraîne la dissolution de la société.

68- Cette règle est soumise à de nombreuses exceptions. La


première concerne le cas dans lequel la continuation est prévue par les
statuts. La seconde est le cas dans lequel les autres associés décident la
continuation entre eux.

69- lorsque la décision de continuation est prise, il est procédé


au retrait de l’associé révoqué et à la récupération de ses parts. Le prix
de ces dernières est déterminé à l’amiable entre les associés ou, le cas
échéant, à dire d’expert désigné par le juge des référés saisi sur demande
de la partie la plus diligente.

II- Le Gérant associé non statutaire :

70- La révocation du gérant qui fait partie de cette deuxième


catégorie pourra être faite dans les conditions prévues dans l’acte de
nomination. A défaut de ces dernières, et en cas de silence des statuts,
cette décision exigera l’unanimité des autres associés.

III- Le gérant tiers :

71- Le gérant tiers peut être révoqué en vertu des conditions


prévues par les dispositions statutaires. Cependant, si les statuts ont
gardé le silence sur cette question, cette décision pourra être adoptée à
la majorité simple des parts.

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Quelle que soit sa nature, La révocation doit être motivée. Le
défaut de motif peut entraîner la condamnation de la personne morale
au paiement de dommages-intérêts

Paragraphe III : les pouvoirs des gérants

72- Les gérants d’une société en nom collectif disposent de la


signature sociale. Ils sont les seuls habilités à engager la personne
morale vis-à-vis des tiers.

Les associés non gérants ne peuvent pas s’immiscer dans la


gestion. Ils disposent seulement d’un contre-pouvoir qui leur permet
d’exercer un contrôle sur les actes de gestion accomplis par le gérant.

73- Les rapports liant les gérants aux associés non gérants sont
déterminés et régis par les statuts sociaux. Les gérants sont tenus par les
dispositions de ces derniers et doivent limiter leurs actions aux
restrictions qui y sont exposées.

En revanche, à l’égard des tiers, tous les actes accomplis par le


gérant, qui tendent à la réalisation de l’objet social, sont opposables à
la société. Les clauses statutaires limitatives des pouvoirs du gérant sont
inopposables aux tiers.

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Section IV : L’assemblée générale

74- L’assemblée générale d’une SNC est l’organe souverain.


Même si n’agissant pas spécialement dans le cadre de la prise de
décision, cet organe est doté des pouvoirs les plus larges.

Les dispositions consacrées aux assemblées générales d’une


SNC n’ont établi aucune distinction entre ces dernières en vertu des
pouvoirs qui leurs sont attribués. Il s’est contenté seulement de recenser
les types de décisions et de déterminer les conditions de majorité et de
quorum exigées en vue de leur adoption.

Paragraphe I : Les pouvoirs de décision :

75- Les pouvoirs de l’assemblée générale se rapportent d’abord


à la nomination et la révocation des gérants. Ils portent aussi sur
l’introduction de modifications des statuts, telle que celles relatives à
l’augmentation ou à la diminution du capital et celles portant sur
l’extension ou le changement de l’objet social.

L’assemblée générale est aussi compétente pour statuer sur les


matières qui ont été soumises à des clauses limitatives de pouvoir.
Généralement, ces dernières concernent les actes qui peuvent
hypothéquer de façon grave l’avenir de la personne morale, tel que la
concession d’une hypothèque ou la souscription d’un emprunt.

76- Les décisions de l’assemblée générale sont prises à


l’unanimité. Néanmoins, les statuts peuvent prévoir une majorité
inférieure. Il peut même être stipulé que le vote ait lieu après recours à
une consultation écrite.

Paragraphe II : Pouvoirs de contrôle :

77- Le contrôle de la gestion dans une SNC est exercé par


l’assemblée générale et, le cas échéant, par le commissaire aux comptes.
Ce contrôle peut aussi être exercé par les associés, à titre individuel, à
travers les mécanismes des questions écrites.

78- L’assemblée générale exerce ses pouvoirs de contrôle dans


Les six mois qui suivent la clôture de l’exercice social. Au plus tard à

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la date indiquée, une assemblée générale doit être tenue en vue
d’approuver le résultat de l’exercice et d’examiner les documents
sociaux. Ces derniers sont, respectivement, le rapport de gestion,
l’inventaire et les états de synthèse. Les précédents documents doivent
être communiqués aux associés, en compagnie du rapport du
commissaire aux comptes, le cas échéant, quinze jours au moins avant
la tenue de la réunion.

79- Le droit de communication dont disposent les associés peut


aussi être exercé au moins deux fois par an. Tout associé peut obtenir
au siège social communication copie des documents des documents
précités. Il peut aussi poser aux gérants des questions écrites dans le
cadre du contrôle qu’il est en droit d’exercer sur le contrôle.

24
Section V : Commissaires aux comptes

80- Une société en nom collectif n’est, en principe, pas tenue de


procéder à la nomination d’un commissaire aux comptes. Néanmoins,
les associés peuvent toujours en décider autrement s’ils estiment que
cette nomination sera bénéfique pour la personne morale.

La décision de nomination d’un commissaire aux comptes peut


être prise à tout moment par l’assemblée générale ordinaire. L’adoption
de cette résolution nécessite une majorité simple des parts sociales.

Cette désignation peut aussi être ordonnée par la juridiction


compétente. La saisine du tribunal peut être effectuée à l’initiative de
tout associé indépendamment des parts sociales dont il est titulaire.
Toute fois, cette nomination devient obligatoire lorsque le chiffre
d’affaires annuel excède 50.000.000 DH.

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Section VI : La dissolution

81- La dissolution est un acte juridique accompli en vue de


mettre un terme à un autre acte de la même nature. En droit des sociétés,
cet acte marque la mise à mort de la personne morale dont la création a
été décrétée par les associés lors de la signature des statuts.

La dissolution d’une SNC peut être causée par la révocation du


gérant associé statutaire. Néanmoins, les associés peuvent y échapper
s’ils ont décidé à l’unanimité, à l’avance dans les statuts ou au moment
de la révocation, que la société continuera nonobstant cela.

82- La liquidation judiciaire de l’entreprise ou d’un associé peut


aussi engendrer la dissolution. Il en de même en cas de prononciation
d’une mesure d’interdiction commerciale ou lorsque l’un des associés
est frappé d’incapacité. La continuation de la société est aussi possible
dans ce cas. Elle constitue une décision qui doit être adoptée à
l’unanimité.

83- Le décès d’un associé engendre aussi la dissolution. Les


statuts peuvent prévoir la continuation entre les associés vivants avec
ou sans les héritiers. Au cas où il y a parmi les héritiers un mineur, la
continuation de la société dépendra de sa transformation en une société
en commandite simple dans laquelle l’associé mineur deviendra
commanditaire.

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Chapitre : La société en participation

84- Caractéristiques

Fonctionnement

Dissolution

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28
Section I : Les caractéristiques

85- La société en participation est un groupement dont les


membres conviennent de ne pas solliciter l’immatriculation au registre
du commerce et de ne pas procéder aux différentes formalités exigées
par la loi en vue de la constitution d’une société. Ce groupement est, de
ce fait, privé de la personnalité morale et ne dispose d’aucun patrimoine
social.

86- La société en participation constitue une société occulte.


Cette entité n’a d’existence juridique qu’entre ses associés et dans le
cadre des rapports les réunissant.

87- une société en participation ne dispose pas d’un patrimoine


propre. Lors de sa création, les participants ont le choix entre transférer
au gérant la propriété des apports ou conserver la propriété et lui
conférer uniquement la jouissance.

88- Elle est aussi une société intuitu personae. La considération


des qualités personnelles des participants y joue un rôle fondamental.

29
Section II : Le fonctionnement

89- Le gérant d’une société en participation est nommé parmi


les participants ou parmi les tiers. Les règles régissant la gérance ne sont
établies par aucun régime juridique. Leur détermination est établie
librement par les associés participants.

90- Le gérant traite en son nom personnel et à travers son propre


patrimoine. Relativement aux apports les participants peuvent soit les
mettre en indivision soit que chacun d’entre eux gardera la propriété du
sien.

91- À l’égard des tiers le gérant, qu’il soit un tiers ou nommé


parmi les participants, est le seul engagé. L’extension de la
responsabilité aux autres associés ne peut avoir lieu que dans deux cas.
Le premier est celui dans lequel le gérant révèle l’identité de ses
coassociés, avec leur accord. Le second est celui dans lequel les autres
participants se sont faits volontairement démasqués eux-mêmes.

92- Les rapports entre les participants sont régis de façon très
simple. La société retire les bénéfices et supporte les pertes. Chacun des
associés est tenu indéfiniment vis-à-vis du gérant. Entre les associés non
gérant il y a même une responsabilité solidaire.

30
Section III : la dissolution

93- La société en participation pourrait être conclue pour une


durée déterminée ou indéterminée. La société conclue dans le premier
cas ne peut être dissoute qu’à l’arrivée de l’échéance. Celle qui est
conclue dans le second peut l’être à l’initiative de l’un des participants
à tout moment.

94- L’associé qui désire sortir de la société doit le faire notifier


aux autres. Cet acte doit être fait de bonne foi et dans un moment
opportun. A défaut, l’associé qui a pris l’initiative pourrait engager sa
propre responsabilité vis-à-vis des autres participants.

Seule la dissolution entraîne le partage des biens indivis. Aucun


partage ne peut être sollicité avant. Par conséquent, au cas où un
participant souhaiterait récupérer les dividendes qui lui sont dues, il doit
au préalable requérir la mise à mort du groupement.

31
32
Chapitre III : La société en commandite

95-

33
Sous chapitre I : La société en commandite simple:

99-

34
Section I : Les associés

96- Les associés d’une société en commandite se répartissent en


deux groupes : les commandités et les commanditaires. C’est dans cette
dualité que demeure la principale caractéristique de ce type de sociétés
et peut être l’élément qui peut être derrière sa résurrection dans le futur.

Paragraphe I : Les commandités:

97- Normalement dans ce type de société ce sont les associés


commandités qui sont derrière l’idée et le projet de création de la
personne morale. Porteurs d’idées mais peut être pas de capital, ou en
tout cas de la plus grande partie de ce dernier, ces associés vont ensuite
chercher le financement auprès de tiers qui vont, encontre partie
intégrer la personne morale en tant qu’associés portant une casquette
différente.

Etant donné leur statut, les associés commandités sont tous tenus
personnellement et solidairement des dettes sociales. Ils ont de ce fait
un statut identique à celui des associés d’une société en nom collectif.
De même, l’accès à ce statut procure la qualité de commerçant et exige
donc le fait d’avoir la capacité d’exercer le commerce.

Les droits dont disposent les associés commandités au sein du


capital ne sont pas librement cessibles. Qu’ils aient la forme d’actions
ou de parts sociales, ces droits ne peuvent être cédés qu’avec le
consentement unanime de tous les autres associés.

Paragraphe II : Les commanditaires:

98- Contrairement aux commandités, les associés


commanditaires ne sont pas choisis en vertu de la considération de leurs
qualités personnelles. Ce sont, en réalité, et selon le schéma qui mène
normalement jusqu’à la création de la personne morale de simple
bailleurs de fonds.

Etant donné cette qualité, les associés commanditaires ne sont


tenus des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports. Cette
dispense s’explique par le fait que cette catégorie d’associés ne cherche
pas à s’immiscer dans la gestion et la prise de décision. Seules les

35
intéressent les dividendes qu’ils vont percevoir à la fin de chaque
exercice et la plus value qui sera réalisée par leur investissement.

36
Section II : Cession des parts sociales

100- La cession des parts sociales ne pourra avoir lieu, au cas


où les statuts auraient gardé silence sur cette question, qu’à l’unanimité
des associés. Cependant, les associés peuvent prévoir dans les statuts
une clause qui exigea la réalisation d’une majorité plus légère.

101- Les parts des associés commanditaires sont librement


cessibles entre les associés. En revanche, leurs cessions aux tiers exige
l’accord de l’unanimité des commandités et la majorité en capital et en
nombre des commanditaires.

102- Les parts appartenant à un commandité peuvent être cédées


à des commandités ou à un commanditaire dans les mêmes conditions
précédentes. Cette cession peut même profiter à un tiers dans les
mêmes conditions.

37
Section III : les organes sociaux :

Paragraphe I : La gérance

103- La gestion d’une société en commandite est assurée


exclusivement par les associés commandités. Il est interdit aux
commanditaires de s’immiscer dans la gestion sous peine de réponde
solidairement avec les commandités des suites de leurs actes.

104- L’immixtion dans la gestion se réalise à travers la


commission de tous actes de gestion. Par ces actes en entendent
uniquement les actes externes qui sont susceptibles, de par leur nature,
de mettre un associé en rapport direct avec les tiers.

Paragraphe II : L’assemblée générale

105- L’assemblée générale peut délibérer et adopter toutes les


résolutions qui concernent les orientations stratégiques de la personne
morale. La seule décision qui lui échappe est celle qui porte sur le
changement de nationalité.

106- D’une façon générale, l’assemblée générale est habilitée à


se prononcer sur l’introduction de toute modification statutaire. Cette
décision ne peut être adoptée qu’à l’unanimité des associés
commandités et la majorité en nombre et en capital des associés
commanditaires. Toute clause statutaire contraire sera considérée
comme étant nulle et sans effet.

38
39
Sous-chapitre II : La société en commandite par action

Section I : les organes sociaux :

Les organes sociaux d’une société en commandite par actions


sont plus nombreux que ceux que comprend son homologue la société
en commandite simple. Pour cause la spécificité de son capital qui est
réparti en valeurs mobilières et non pas composé uniquement de parts
sociales.

La gestion d’une société en commandite par actions est assurée


par un ou plusieurs gérants. Pas de grande différence sur ce point avec
la société en commandite simple. De même, l’organe suprême demeure
l’assemblée générale.

Ce n’est qu’au niveau des organes de contrôle que la différence


devient palpable. Le recours à l’épargne public en vue du financement
dans ce type de structure sociétale a exigé que cette activité soit
renforcée. La désignation du commissaire aux comptes se transforme
en une obligation et un conseil de surveillance est instauré en vue
d’examiner de prêt la régularité des différents actes de gestion
accomplis par le gérant.

Paragraphe I : La gérance

108- La gestion d’une société en commandite par actions est


assurée par un ou plusieurs gérants. Le cas échéant, la pluralité ne peut
pas avoir pour conséquence de transformer cet organe en un collège.

Les premiers gérants sont désignés par les statuts. La


désignation des gérants au courant de la vie de la personne morale
relève de la compétence de l’assemblée générale ordinaire des
actionnaires. La validité de la décision relative à cette désignation
nécessite l’accord de tous les associés commandités.

109- La révocation des gérants peut être obtenue de deux façons


différentes. Elle peut soit être prononcée par voie judiciaire ou établie
sur décision de l’assemblée générale ordinaire. Dans le premier cas, la

40
requête en vue de la révocation doit être fondée sur un juste motif. Elle
ne peut être présentée que par tout associé ayant intérêt. Dans le second,
la décision de révocation émanant de l’assemblée générale doit être
adoptée dans les conditions déterminées par les statuts.

110- Les pouvoirs, dont dispose le gérant d’une société en


commandite par actions, sont aussi larges que ceux dont dispose celui
d’une société en commandite simple. Il est le seul habilité à représenter
la personne morale et à disposer de la signature sociale. C’est cette
dernière attribution qui lui donne le droit d’engager valablement la
société vis-à-vis des tiers.

Paragraphe II : Le conseil de surveillance

111-Le conseil de surveillance est un organe de contrôle. Il est


une réplique d’un organe collégial portant le même nom faisant partie
des organes sociaux de l’un des deux types de la société anonyme. Son
institution trouve sa justification dont la volonté de renforcer la
protection de l’épargne publique.

Le conseil de surveillance d’une société en commandite par


actions est un organe collégial. Il doit être composé d’au moins trois
membres. Ces derniers sont désignés par décision de l’AGO.

….. leur nature

La principale fonction attribuée au conseil de surveillance


consiste en le fait d’assurer le contrôle de la gestion sociale. Ce contrôle
est exercé de façon quasi permanente en faveur de l’assemblée générale
composée de commandités qui sont normalement dans la gestion et de
commanditaires dont le statut est proche de celui d’un bailleur de fonds.
En cas d’urgence, et chaque fois que l’intérêt de la personne morale
l’exige le conseil de surveillance peut provoquer une réunion de
l’assemblée générale en vue d’avoir la possibilité d’exposer
immédiatement les conclusions des contrôles qui l’a exercés et qui
nécessitent une intervention rapide de l’organe suprême.

Paragraphe III : Le commissaire aux comptes

112- Une société en commandite par actions doit

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obligatoirement procéder à la nomination d’un commissaire aux
comptes. Cette obligation s’explique par l’aptitude de cette personne
morale à émettre des valeurs mobilières. Le commissaire aux comptes
doit à travers les différents contrôles qu’il exerce garantir la régularité
des comptes sociaux et leur conformité à la loi. Ces contrôles ont pour
objectif de renforcer la protection de tous les actionnaires et de celle de
l’épargne publique.

113-Le commissariat aux comptes au sein d’une société en


commandite est soumis aux mêmes règles qui sont applicables à cet
organe au sein d’une société anonyme. Ces règles concernent aussi bien
la nomination, le mandat et les fonctions qui sont attribuées au
commissaire aux comptes.

Paragraphe IV : L’assemblée générale

114- Les dispositions relatives à la société en commandite par


actions n’établissement aucune distinction entre une assemblée
générale ordinaire et une assemblée générale extraordinaire. Seules les
conditions relatives au quorum et à la majorité diffèrent au sein du
même organe en vertu de la nature de la résolution soumise aux débats.

115- Ainsi, lorsque la question soumise aux délibérations se


rapporte à la transformation de la société en commandite par actions en
une SARL ou en SA, la majorité nécessaire sera l’accord de 2/3 des
associés commandités. Néanmoins, cette majorité peut être écartée en
faveur d’une autre plus légère ou plus forte prévue statutairement.

116- En revanche, la modification du capital, qui relève elle


aussi normalement de l’extraordinaire, exige une majorité plus forte
dans laquelle il faut qu’il y ait unanime des associés commandités. Cette
unanimité peut aussi être écartée en faveur d’une majorité plus souple
en la présence de toute clause statutaire contraire.

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43
Chapitre IV : la société par actions simplifiée SAS :

La société par actions simplifiée a été introduite en droit


marocain par la loi19-20 promulguée par le dahir du 14 juillet 2021.
Comme indiquée par son appellation, elle est une société de capitaux
qui constitue une version allégée de la société anonyme.

L’introduction de cette forme en droit marocain des sociétés


dénote de la volonté du législateur de mettre à la disposition des acteurs
économiques une nouvelle forme sociétale susceptible de satisfaire à
leurs aspirations.

La société par actions simplifiée est un modèle hybride. Elle est


une société de capitaux étant donné que son capital est réparti en
actions. Néanmoins, elle est plus proche de la société à responsabilité
limitée par deux aspects majeurs. Le premier se rapporte au nombre
d’associés et le second à la cessibilité des droits sociaux.

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Section I : les associés :

La société par actions simplifiées manifeste la volonté du


législateur de rompre ou, au moins, d’écarter la notion contractuelle du
domaine du droit de société. Cette volonté qui prend plus en place de
place dans cette discipline donne une forte indication sur la tendance
globale qui se dirige vers la qualification de cette personne morale
comme étant une entité plus que comme une incarnation de la volonté
de plusieurs personne de coopérer ensemble.

L’affectio societatis, considéré comme étant un élément


fondamental, perd de plus en plus de sa valeur initiale. Il connaît un
effritement notable et s’éclipse derrière l’écran que procure la personne
morale.

Paragraphe I : Le nombre :

Le nombre d’associés importe peu au sein d’une SAS. Ce


dernier constitue un élément que les statuts peuvent déterminer en tout
liberté. Ils peuvent opter pour le maintien de l’affectio societatis ou
l’écarter, lorsque la création de la société est seulement animée par la
volonté d’œuvrer derrière un écran.

La marge de liberté statutaire vis-à-vis de ce point n’obéit à


aucune limite. Elle réalise un mixe entre le régime juridique de la SA,
du fait qu’aucun plafond n’est établi, et celui de la SARL qui peut être
unipersonnelle.

Paragraphe II : Les conditions :

Aucune condition n’est exigée pour être associé au sein d’une


société par actions simplifiée. C’est la nature limité de la responsabilité
découlant de cet acte qui justifie la duplication dans cette forme
sociétaire du régime applicable en matière de société anonyme et de la
SARL.

Les associés ou l’associé unique ne doivent pas avoir la capacité


commerciale, ni même d’ailleurs la capacité légale. En conséquence,
même un mineur ou un incapable peuvent être titulaires des actions
d’une SAS.

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Section II : le Capital :

Le capital d’une société par actions simplifiée est divisé en


actions. Chaque actionnaire reçoit en contrepartie de l’apport qu’il
effectué un nombre qui correspond à la valeur de son apport.

Paragraphe I : La valeur :

La société par actions simplifiée se distingue par le fait que sa


constitution ne nécessite aucun capital minimum. C’est dans cette
disposition que demeure le principal élément permettant de la distinguer
du modèle sociétaire qui lui a servi de modèle qui est en l’occurrence la
société anonyme.

Le capital d’une SAS peut être librement déterminé par les


associés. Aucun capital minimal n’est exigé par la loi à ce sujet. Cet
allégement témoigne de la volonté du législateur d’encourager à la
création d’entreprise ayant cette forme sociétaire.

Paragraphe II : Les apports :

L’allégement des conditions nécessaires à la constitution d’une


SAS se manifeste aussi au niveau de la nature des apports que l’associé
ou les associés doivent faire en faveur de la personne morale. La
disposition adoptée à cet égard déroge au principe général régissant
l’apport en industrie.

En effet, le positionnement du législateur vis-à-vis de la


possibilité d’effectuer ce genre d’apport ou pas est fondé sur la nature
de la responsabilité des associés. Là où il y a responsabilité illimité le
législateur autorise les apports en industrie qui, comme indiqué
précédemment, soulèvent une difficulté de leur évaluation. Cependant,
et même si la SAS est une société de capitaux qui ne donne lieu qu’à un
régime de responsabilité limité le législateur marocain a choisi
d’autoriser l’effectuation d’apport en industrie.

La mise en œuvre de cette possibilité ne peut avoir lieu qu’au


détriment des tiers dont le patrimoine social constitue l’unique garantie.
Le choix de son institutionnalisation découle de la volonté de faciliter

46
la création d’entreprises, à travers l’allégement des conditions qui se
rapporte au capital.

Paragraphe III : Exclusion du recours à l’épargne


publique :

La société par actions simplifiée constitue, en gros, une version


allégée de la société anonyme. L’adoption de cette forme permet de
bénéficier de la majorité des avantages offerts par cette dernière sans
être dans l’obligation d’observer les principales contraintes,
respectivement liées au nombre d’associés, à la valeur du capital social
et à l’obligation de procéder à la désignation d’un commissaire aux
comptes. Et c’est dans le défaut de ces contraintes que demeurent les
principaux arguments justifiant l’adoption de cette forme.

Nonobstant la configuration de son capital réparti en actions, le


législateur marocain a choisi d’exclure le recours à l’épargne public
pour les SASA. Derrière cette décision figure sans doute le fait que
cette forme sociétaire ne présente pas les garanties qui doivent être
fournies par les sociétés voulant bénéficier de ce genre d’épargne.

Cette interdiction est d’ordre général. Elle ne porte pas que sur
la cotation à la bourse des valeurs, mais sur toutes les modalités
considérées comme permettant de faire appel à l’épargne publique.

Section III : la Cession des droits sociaux :

Une société de capitaux se caractérise, en principe, par la liberté


dont dispose chaque actionnaire relativement à la cession des droits
sociaux dont il est titulaire. Cette liberté prévue par loi contribue à
accroître la liquidité desdits droits.

La société par actions simplifiée constitue une exception en


cette matière. Tout en étant une société de capitaux elle est dotée d’un
régime juridique qui permet aux associés de gérer librement la question
de la cession des droits sociaux.

Les associés qui souhaiteraient écarter la liberté de cession qui


a pour conséquences d’ouvrir l’entrée et la sortie du capital peuvent
introduire dans les statuts une clause d’agrément. Cette restriction

47
statutaire aura pour effet de rendre la validité de toute cession est son
opposabilité aussi bien à la personne morale qu’aux autres associés
tributaire de l’agrément fourni par l’assemblée générale. Les conditions
de majorité nécessaire dans ce cas doivent aussi être déterminées au
niveau des statuts.

Section IV : les organes sociaux :

Le législateur marocain a choisi de doter la SAS d’une


organisation d’une grande simplicité. En la choisissant comme forme
sociétaire on évite la complexité qui constitue la principale
caractéristique des sociétés de capitaux, et notamment de celle propre
aux sociétés anonymes.

De même que toutes autres sociétés commerciales les organes


sociaux d’une SAS sont de deux natures différentes. Cette classification
est principalement fondée sur les attributions dévolues à chacun d’entre
eux, ou au moins à, leur caractère dominant. De ce fait, on retrouve
encore une fois la même dualité qui aboutit vers la distinction entre les
organes de gestion d’un côté et ceux du contrôle de l’autre.

Paragraphe I : les organes de gestion :

La gestion d’une SAS est confiée au président. Ce dernier


dispose de tous les pouvoirs attribués à l’organe de gestion. Il est
considéré comme étant son représentant légal et dispose de la signature
sociale pouvant lui permettre de l’engager vis-à-vis des tiers.

Le président peut être un associé ou tiers. Cette dernière


catégorie comprend aussi les salariés dont le contrat de travail sera
soumis aux mêmes dispositions applicables dans le cadre des autres
sociétés commerciales.

Au sein d’une SAS seul un seul président peut être nommé.


Cette disposition permet d’éviter la situation de cogérance pouvant être
installée au sein d’une SNC et même d’une SARL.

Paragraphe II : les organes de contrôle :

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Le contrôle des actes de gestion au sein d’une SAS peut être
effectué par deux organes. Hormis l’assemblée générale, il peut aussi
être fait recourir obligatoirement ou facultativement à un homme de
l’art.

I- l’assemblée générale :

Organe souverain, comme dans toutes formes sociétaires,


l’assemblée générale d’une SAS a pour mission principale d’assurer le
contrôle des actes accomplis par le Président. Cet organe qui délibère
dans des conditions identiques à celles applicables en matière de la
société anonyme exerce aussi son contrôle en usant des mêmes
mécanismes.

II- Le Commissaire aux comptes :

La désignation d’un commissaire aux comptes n’est pas


obligatoire. Une SASA peut démarrer son activité son être dans
l’obligation de recourir aux services de cet homme de l’art. L’assemblée
générale en tant qu’organe souverain peut, néanmoins et à tout moment
décider en nommer un lorsqu’il estime que son apport sera d’une grande
utilité pour l’entreprise.

Cependant, et de même que dans les autres formes sociétaires,


la désignation d’un commissaire aux comptes change de nature pour
devenir obligatoire dès lors que le chiffre d’affaires réalisé dépasse un
montant déterminé. LA SAS, néanmoins, par le fait que le législateur a
choisi de l’extraire à l’application de la règle en vigueur à l’égard de
toutes les sociétés commerciales en disposant que le chiffre d’affaires
dont le dépassement est nécessaire sera fixé par voie règlementaire.

49
50
Chapitre V : La SARL

117- La société à responsabilité limitée est la forme sociétale la


plus usitée par les acteurs économiques. L’arbitrage effectué en sa
faveur dénote des nombreux avantages qu’elle est en mesure de
procurer et de la très grande simplicité qui caractérise les modalités de
sa gestion.

Demeurant à mi-chemin entre les sociétés de personnes et de


capitaux, la SARL demeure, néanmoins, une entité qui est fondée sur la
considération des qualités personnelles de ses membres. Cet aspect
engendre la difficulté pour tous ceux qui se sont associés à cette
aventure à ces débuts de partir au courant de la vie sociale.

Les parts sociales réparties entre les associés ne sont pas


librement cessibles. Leur cession obéit à de nombreuses restrictions.
Néanmoins, les limites imposées au droit de cession des parts
demeurent plus légères que celles applicable au sein de la société en
nom collectif qui est la plus représentative des sociétés de personnes.

118- Les associés d’une SARL n’ont pas la qualité de


commerçant et ne doivent pas avoir les conditions nécessaires à
l’acquisition de cette qualité. En contrepartie, leur responsabilité est
aussi limitée au montant des apports qu’ils ont fournis.

La constitution de cette forme de structure sociétale exige la


réunion de plusieurs conditions de validité. De leur part les apports qui
doivent être effectués par les associés obéissent à un régime juridique
spécial.

51
52
Section I : Conditions de validité

119- la validité d’une société à responsabilité limitée est


tributaire de la réunion de deux catégories de conditions. La première
est celle qui concerne les associés. La seconde se rapporte au capital.

Paragraphe I : Les conditions relatives aux associés :

120- Les conditions de validité d’une SARL relatives aux


associés concernent le nombre minimal et maximal de ces derniers.
Relativement au premier, la société à responsabilité limitée constitue un
cas exceptionnel en droit des sociétés. Contrairement au principe
général qui considère que la société est un contrat, et qui de ce fait exige
que les parties de ce contrat soient au moins au nombre de deux, la
SARL peut être fondée par un seul associé. Ce fait doit dans ce cas être
bien mentionné au niveau de sa dénomination qui doit préciser qu’il
s’agit d’une société à associé unique.

Par ailleurs, le nombre maximal d’associés que ce type de


société peut comprendre a bien été déterminé. Derrière cette
détermination demeure la volonté du législateur de faire de ce type de
structure sociétale un type intermédiaire qui ne peut pas être utilisé par
les grandes sociétés. Aucune société à responsabilité limitée ne peut être
comprendre un nombre d’associés supérieur à cinquante. En cas de
dépassement, la personne morale doit être obligatoirement transformée
en société anonyme.

Paragraphe II : Les conditions relatives au capital:

121- La constitution d’une société à responsabilité limitée


n’exige actuellement aucun capital minimum. Le capital minimal prévu
lors de la promulgation de la loi sur les sociétés commerciales s’est vu
au début allégé, avant qu’il ne soit tout simplement supprimé.

Néanmoins, le fait qu’aucun minimum n’est exigé ne signifie


guère que le capital qui est un élément constitutif du contrat de société
ne doit faire l’objet d’aucune détermination statutaire. La validité du
contrat de toute société, y compris celle ayant la forme d’une SARL est
tributaire de la détermination de cet élément. L’importance de cette

53
détermination demeure dans le fait qu’elle est indispensable à la
répartition des parts sociales entre les associés.

Toutes les parts sociales déterminées dans les statuts et


constituant le capital social doivent être intégralement souscrites. La
souscription est un acte juridique qui peut être assimilé à une promesse
ferme d’acquisition. Elle doit être distinguée du versement qui doit être
fait de façon effectif en faveur de la personne morale qui est dit
libération. L’accomplissement de ce deuxième acte juridique diffère en
vertu de la nature de l’apport effectué tell qu’il sera précisé dans la
section suivante.

Section II : Les apports

123- Etant donné sa fragilité financière caractérisée notamment


par l’absence d’un capital minimal, le législateur a décidé d’exclure les
apports en industrie du domaine de la SARL. Les associés de cette
structure sociétale ne peuvent effectués que des apports en numéraire
ou en nature.

Paragraphe I : Apports en numéraire:

124- Les apports en numéraire doivent être libérés d’un quart


lors de la souscription. Le reste doit être libéré dans un délai de cinq
ans. En attendant, aucune nouvelle souscription à de nouvelles parts ne
pourrait avoir lieu avant la libération totale des parts.

Paragraphe II : Apports en nature:

125- Les apports en nature doivent faire l'objet d'une évaluation


par un commissaire aux apports. Ce dernier doit être désigné soit à
l’unanimité soit par ordonnance du président du tribunal du commerce
compétent, statuant en sa qualité de juge des référés.

126- Les associés de la SARL peuvent, néanmoins, exclure à


l’unanimité le recours à un commissaire aux apports. Cette exclusion
ne peut avoir lieu qu'en la réalisation de deux conditions. La première
est que la valeur de tout apport en nature, à titre individuel, ne doit pas
excéder 100.000 DH. La seconde consiste dans le fait que la valeur
totale de tous les apports en nature ne doit pas excéder la moitié du

54
capital social.

127- A défaut du commissaire aux apports, ou lorsque la valeur


retenue par les associés est différente de celle que le commissaire aux
apports a déterminée dans son rapport d’évaluation, les associés seront
considérés comme étant personnellement et solidairement responsables
de toute surévaluation. Cette responsabilité ne se prescrit qu’après
expiration d’un délai de cinq ans.

Section III : Cession des parts sociales

128- Les parts sociales d’une SARL ne sont pas librement


cessibles. Néanmoins, la loi sur les sociétés commerciales distingue
entre la cession faite en faveur d’un associé et celle dont bénéficie un
tiers.

Paragraphe I : La cession à un associé:

129-Une cession de cette nature est en principe libre. Cependant,


les statuts peuvent prévoir une clause d’agrément. L’objectif de cette
insertion demeure dans le fait d’astreindre la validité de la cession à
l’agrément fourni par les associés autre que celui qui a souhaite céder
ses parts.

Paragraphe II : La cession à un parent :

130- Par parent on entend le conjoint, les parents ou les alliés


jusqu’au deuxième degré inclus. Une cession de ce genre est en principe
libre. Cependant, les associés peuvent d’un commun accord écarter
cette liberté et prévoir, dans les statuts, une clause d’agrément.

Paragraphe III : La cession à un tiers:

131- Cette cession ne peut pas avoir lieu librement. Elle doit être
autorisée par une majorité en capital titulaire de ¾ des parts sociales.

Les associés qui refusent d’agréer la cession disposent d’un


délai de 30 jours pour acquérir les parts ou trouver un autre
cessionnaire. En dernier recours, la solution peut consister en le rachat
des parts cédées par la société elle-même, avec obligation dans ce cas

55
de figure, de procéder à une réduction du capital social.

Section IV : Les organes sociaux

132- Une société à responsabilité limitée abrite trois principaux


organes sociaux. Ces derniers sont respectivement le gérant qui se
charge des actes de gestion, le commissaire aux comptes et l’assemblée
générale chargé du contrôle.

Paragraphe I : Le gérant

133- La gérance est l’organe clé au sein d’une SARL. sa


nomination et les causes et les conditions nécessaires à sa révocation
ont été soumises à un régime juridique clair pour éviter tout confusion
pouvant être à l’origine d’une situation litigieuse. Même s’ils sont en
principe très larges, les pouvoirs dont dispose le gérant ont fait l’objet
d’une limitation considérable, fondée sur les intérêts de la personne
morale.

I- Nomination du gérant:

134- La nomination du gérant peut être faite dans les statuts ou


dans un acte séparé. Dans ce dernier cas, la résolution ne peut être
valablement adoptée qu’à une majorité de ¾ des parts sociales. Cette
majorité peut être, néanmoins, allégée. En effet, les associés peuvent
convenir dans les statuts que l’adoption de cette décision peut se réaliser
à une majorité inférieure.

135- La durée du mandat attribué au gérant est une question


conventionnelle. Elle peut être déterminée librement par les associés
dans le cadre des statuts. A défaut, et en cas de silence de ces derniers,
le mandat sera présumé comme étant égal à une durée de trois ans.

II- Révocation du gérant:

136- La révocation du gérant peut être faite selon deux


modalités. La première, qui peut être qualifiée d’habituelle, est celle qui
découle d’une décision de l’assemblée générale. La seconde, qui a un
caractère exceptionnel, est effectuée par voie judiciaire.

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A- Décision de l’AG :

137- La révocation du gérant est une décision qui ne pourrait


être adoptée qu’à une majorité de ¾ des parts. Cette règle est d’ordre
public. Les statuts ne peuvent pas la modifier en optant pour une
majorité inférieure ou supérieure.

138- Toute révocation faite sans motif valable donne au gérant


le droit à réparation. Cette dernière pourrait être prononcée par voie
judiciaire dans le cadre d’une action en réparation intentée par le gérant
à l’encontre de la société.

B - Voie judiciaire :

139- La révocation du gérant peut aussi être provoquée par voie


judiciaire. Une requête peut, à cet effet, être présentée au tribunal
compétent. Le requérant, qui doit avoir la qualité d’associé, n’est pas
obligé de répondre aux conditions relatives aux parts sociales dont il est
propriétaire. Cette requête doit, tout de même être fondée sur un motif
valable.

III- Les Pouvoirs:

140- Le gérant d’une société à responsabilité limitée est habilité


à accomplir tous les actes de gestion. Il dispose de la signature sociale
et représente la société vis-à-vis des tiers. Les limitations statutaires, qui
apportent des restrictions quant aux pouvoirs dont dispose le gérant,
sont valables uniquement entre les associés. Elles ne sont en aucun cas
opposables tiers.

141- Les actes qui dépassent l’objet social statutaire sont


opposables à la société. Cette opposabilité cesse si celui qui en a intérêt
prouve que les tiers en avaient connaissance. Néanmoins, le
dépassement de l’objet social constitue toujours un motif valable de
révocation du gérant en exercice.

IV- Cas de pluralité de gérant:

142- Une société à responsabilité limitée peut avoir à sa tête


plusieurs gérants. Cette situation peut être voulue par les associés en

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découlant des dispositions statutaires ou conventionnelles expresses,
comme elle peut être due au silence marqué par les statuts relativement
à la question de la désignation du gérant.

143- En cas de pluralité des gérants, chacun d’entre eux sera


habilité à accomplir individuellement tous les actes de gestion. Les
gérants autres que celui qui se prépare à accomplir un acte de gestion
auront, néanmoins, la possibilité de faire opposition à cet acte avant son
accomplissement. Cette opposition ne peut produire ses effets que
lorsqu’elle est faite conformément à un formalisme et dans des délais
déterminés.

L’opposition n’est opposable qu’aux tiers qui ont eu


connaissance. Par conséquent, le cogérant qui souhaite agir en
annulation de l’acte accompli nonobstant son opposition doit procéder
à sa notification au tiers.

V- Limitation:

144- Les attributions du gérant d’une SARL sont soumises à


deux types de limitations. La première catégorie se rapporte aux
conventions réglementées et la seconde aux emprunts pouvant être
contractés auprès de la société.

A- Les conventions réglementées:

145- Les conventions réglementées doivent être soumises à


l’assemblée générale en vue de leur homologation ultérieure. Cette
formalité doit être observée lorsque qu’aucun commissaire aux comptes
n’est nommé. Le gérant doit établit un rapport spécial à cette occasion
pour le soumettre aux regards de l’organe suprême.

146- Les parts sociales appartenant à l’associé concerné par la


convention sont exclus. Elles ne doivent pas être prises en considération
dans le calcul du quorum et de la majorité nécessaire à l’octroi de
l’homologation.

B- Interdiction d’emprunter de la société

146- Le fait d’emprunter de la société est un acte qui peut

58
représenter certains risques pour la personne morale. C’est dans cet
aspect que se résument les mesures prises en vue de le soumettre à une
très grande restriction.

De surcroît, et étant donné que les précédents risques peuvent


connaitre un accroissement considérable lorsque le bénéficiaire de ces
emprunts n’est autre que le gérant de la personne morale, le législateur
a préféré de renforcer davantage lesdites mesures. Se renforcement
consiste en l’interdiction pure et simple dudit acte.

Paragraphe II : Le commissaire aux comptes

147- La nomination d'un commissaire aux comptes peut devenir


obligatoire dans les sociétés à responsabilités limitée. Ce changement
concerne les sociétés qui réalisent un chiffre d'affaires égal ou supérieur
à 50.000.000 DH. Dans les autres sociétés réalisant un chiffre d’affaires
inférieur la nomination d’un commissaire aux comptes n’est pas
totalement exclue. Cette décision demeure facultative et donc soumise
à l’appréciation de l’organe social compétent.

148- La nomination du commissaire aux comptes relève de la


compétence de l’AG. Cette dernière statue sur cette résolution à la
majorité des ¾ des parts sociales. Cette majorité n’est exigée qu’en cas
de silence des statuts ou lorsque ces derniers l’ont expressément prévue.
Cela implique que les associés peuvent se mettre d’accord dans le pacte
social sur une majorité inférieure.

Paragraphe III : Assemblée générale

149- Le législateur marocain a distingué, dans le cadre des


dispositions qu’elle a consacrées à la SARL, entre deux types
d’assemblées générales. Chacune de ces deux assemblées dispose de
compétences clairement déterminées. Elle ne peut tenir ses réunions et
délibérer qu’on la réalisation de plusieurs de conditions formelles de
validités.

I – classification des assemblées générales :

La première est celle qui est dite annuelle, qui doit être tenue
obligatoirement une fois par an. La seconde est qualifiée de facultative,

59
car sa tenue n’est nécessaire que pour délibérer sur des questions à
caractère exceptionnel.

A- Assemblée générale annuelle obligatoire :

150- L’assemblée annuelle obligatoire est celle qui doit être


tenue obligatoirement une fois par an dans des délais et une périodicité
qui sont clairement déterminés par la loi. La tenue de cette assemblée
ne pourrait avoir lieu qu’en la présence physique des associés
participants.

B- Assemblée générale facultative:

151- L’assemblée générale facultative est celle dont la tenue


dépend de la volonté des associés et de la survenance d’événement
exceptionnel qui doit être exposé et traité par l’organe suprême. Cette
assemblée dispose de pouvoirs plus larges qui lui autorisent
l’introduction de modification sur le pacte social.

II- Les compétences:

152- l’assemblée générale obligatoire d’une SARL est dotée des


mêmes compétentes qui s’exerce annuellement suite à la clôture de
l’exercice social. Ces compétences se résument principalement dans la
validation des comptes sociaux et l’affectation du résultat.

- Les attributions octroyées à l’assemblée générale facultative


sont d’un ordre très divers. Elles se rapportent à la désignation des
membres de l’organe de gestion, à l’autorisation de certains actes ou
leur homologation ou à la modification du pacte social.

La désignation du gérant est un acte qui revêt une importance


capital au courant de la vie d’une personne morale. Cette importance se
résume dans l’ampleur des pouvoirs qui peuvent être conférés à la
personne désignée. Au sein d’une SARL cette désignation relève de la
compétence de l’assemblée générale. Il en est de même pou l’acte de
révocation.

154- Même si disposant de pouvoirs très larges et de la signature


sociale, les pouvoirs du gérant d’une SARL sont tout de même limités

60
par les dispositions légales ou statutaires qui attribuent l’habilité à
accomplir certains actes de gestion à un autre organe social. Cet organe
ne peut être au sein de la SARL que l’assemblée générale qui intervient
dans ce cas en vue de l’accomplissement des actes de gestion et non pas
comme organe de contrôle. Cette même assemblée intervient aussi
entant qu’organe d’homologation ou l’autorisation de tout acte faisant
partie des conventions réglementées.

155- L’introduction des modifications des dispositions


statutaires constituent la dernière attribution de l’assemblée générale
facultative d’une SARL. En effet, cet organe doit se réunir chaque fois
que les associés expriment leur besoin de modifier l’un des éléments
figurant dans le pacte social initial en vue ‘accompagner l’évolution de
la personne morale.

III- Modalités des réunions :

156- Les réunions de l’assemblée générale ne peuvent être


tenues que selon des modalités déterminées par la loi. Ces dernières
aboutissent à la tenue d’une réunion physique ou une consultation écrite
adressée à tous les membres dans les formes prévues par les statuts.

A- La convocation:

157- L’assemblée générale se réunit à l’initiative du Gérant.


Cette assemblée peut aussi se réunir à l’initiative un mandataire désigné
par le président des référés.

158- La désignation de ce mandataire spécial est effectuée par


ordonnance rendue sur requête présentée par des associés disposant de
la moitié des parts sociales, quel que soit leur nombre, ou seulement
d’un ¼ des parts sociales et représentant ¼ en nombre global
d’associés.

L’ordonnance de désignation ne peut être rendue qu’après


l’expiration du délai prévu par la loi. La durée de ce dernier est égale
au moins à quinze jours à compter de la réception par le gérant de la
demande de tenue de l’assemblée générale.

159- La convocation à l’assemblée générale doit avoir lieu au

61
moins quinze jours avant la tenue de AG. Cet acte peut être adressée
aux associés par tout moyen, y compris par celui d’une lettre
recommandée avec accusé de réception. Les associés ont aussi le droit
de recevoir au même temps l’ordre du jour.

160- La violation de ces formalités peut engendrer l’annulation


du procès verbal des délibérations. Cette sanction est mise à l’écart en
cas de présence ou de représentation de tous les associés.

B- Quorum et majorité:

161- L’assemblée générale obligatoire réunie suite à une


première convocation ne peut délibérer valablement qu’en la présence
d’associés titulaires de la moitié des parts sociales. A défaut de
réalisation de ce quorum, une deuxième assemblée générale devrait être
convoquée. Dans ce cas de figure, aucun quorum ne sera nécessaire à
la validité des délibérations. Les décisions dans le premier comme dans
le second cas seront adoptées à la majorité des votes émis.

162- La majorité nécessaire en vue de l’adoption des


délibérations par l’assemblée générale facultative diffère en vertu de
leur nature. Les décisions qui se rapportent aux modifications
statutaires ne peuvent être adoptées qu’à une majorité de ¾ des parts
sociales. Néanmoins, les statuts peuvent prévoir une majorité
inférieure.

163- En revanche, l’augmentation du capital par incorporation


des bénéfices ou des réserves nécessite une majorité plus légère
déterminée en la majorité des parts sociales. L’objectif visé par le
législateur à travers cet allégement est celui de faciliter l’adoption de
cette résolution qui ne pourrait avoir que des effets bénéfiques pour la
personne morale.

62
Chapitre VI : La Société anonyme

164- la société anonyme est la forme la plus développée et la


plus complexe que peuvent adoptées les entreprises sociétales.
Développée puisqu’elle optimise la protection de toutes les catégories
des bailleurs de fonds, qu’ils soient actionnaires ou autres. Et complexe
puisque les règles qui constituent le régime juridique qui lui est propre
ne sont pas faciles à observer et réduisent considérablement la marge
de liberté dont dispose les différents organes sociaux.

Les principales caractéristiques d’une société anonyme se


rapportent à ses actionnaires. L’actionnaire est considéré comme étant
responsable uniquement dans la limite des actions dont il est
propriétaire. Aussi, il n’est pas exigé pour devenir actionnaire d’une SA
de disposer de la capacité d’exercer le commerce ou même la capacité
légale.

165- Le capital d’une société anonyme doit être réparti en


actions. Ces dernières doivent être toutes de la même valeur. La totalité
du capital doit être souscrite par les associés. Ces derniers doivent au
moins être au nombre de cinq.

167- L’adoption de cette forme sociétaire peut être un choix


exprimé par les associés ou répondre à une obligation imposée par la
loi. Cette obligation est de vigueur lorsque la personne morale est créée
en vue d’exercer plusieurs activités économiques déterminées par la loi.
Ceci est notamment le cas de l’activité de banque et établissements de
crédit, de celle des sociétés d’investissement, des assurances et des
sociétés de bourse.

63
64
Section I : Constitution

169- La constitution d’une société anonyme exige, hormis les


conditions communes, la réalisation de conditions spécifiques à cette
forme sociétale. Ces dernières se rapportent respectivement au capital
et aux actions.

Paragraphe I : Le capital minimal :

170- La constitution d’une société anonyme nécessite


l’injonction par les associés de fonds qui vont composer le capital
minimal. Ce capital constituera dès la création les éléments du
patrimoine de la personne morale qui peuvent être exploités dans la
production. La SA est la seule et unique forme sociétaire dans laquelle
le législateur marocain a choisi de maintenir cette condition jugée
comme étant une entrave à la création d’entreprises.

L’exigence d’un capital minimal dans cette forme sociétaire vise


à atteindre des objectifs bien clairs. Ces dernières sont liées à la volonté
de garantir les intérêts des bailleurs de fonds qui sont dans le capital
social, notamment lorsque la personne morale dispose de la possibilité
de levée des fonds auprès du public, et ceux des différents créanciers
sociaux.

La valeur du capital minimum diffère en vertu de la nature de la


société anonyme. Elle est de l’ordre de 300.000 DH dans les sociétés
anonymes ordinaires et s’élève à 3.000.000 DH dans celles qui font
appel public à l’épargne.

Paragraphe II : Les actions :

171- Toutes les actions émises par une société anonyme doivent
avoir la même valeur nominale. Cette dernière diffère en vertu de la
nature de la société. La valeur nominale des actions d’une société qui
n’est pas cotées en bourse des valeurs doit être égale à 10 DH. Celle des
actions d’une société cotée en bourse est de l’ordre de 50 DH.

172- La souscription doit porter sur la totalité du capital social.


Mais seul le quart de ce capital doit être libéré. La partie non libérée
sera considérée comme une créance en faveur de la société. Sa

65
libération doit intervenir dans un délai maximal de trois ans.

173- Les actions représentant des parts en nature doivent faire


l’objet d’une libération immédiate. Ces apports doivent faire l’objet
d’une évaluation et d’une description dans les statuts ou dan un acte
séparé. Le commissaire aux apports, désigné par les fondateurs, doit
présenter un rapport spécial à cette occasion.

Section II : Les organes de gestion

174- Les organes de gestion de la société anonyme diffèrent en


vertu de sa forme. La société anonyme classique, dite aussi moniste, est
composée d’un Conseil d’administration, un directeur général, une
assemblée générale et un commissaire aux comptes. La société dualiste
est comprend, quant à elle, hormis l’assemblée générale et le
commissaire aux comptes qui constituent des organes communs, un
directoire et un conseil d’administration.

Sous-section I : La société moniste :

175- Les organes clés au sein d’une société anonyme classique


sont respectivement le conseil d’administration et la direction générale.
Le premier est un collège alors que le second est occupé par un
mandataire social désigné par le premier.

Paragraphe I : Conseil d’administration :

176- La composition du conseil d’administration obéit à des


règles très diverses. Ces dernières distinguent dans la détermination du
nombre d’administrateurs qui doivent être désignés entre les sociétés
ordinaires et celle faisant appel publiquement à l’épargne.

Quelle que soit la nature juridique de la société, le conseil


d’administration est aussi soumis, au même titre que tous les autres
organes sociaux à une obligation qui vient d’être introduite par la loi
19-20 portant sur la parité homme/femme. La représentation de chaque
sexe au sein du conseil ne peut être inférieure à 40%. Les sociétés
anonymes faisant appel publiquement à l’épargne bénéficient de délais
moratoires. La mise en application des dispositions relatives à la parité
peuvent être effectuées en deux phases. Le premier délai correspond au

66
troisième exercice suivant la promulgation de la loi 19-20. Le taux de
représentation de chaque sexe à cette date doit être au moins égal 30%.
Le second délai correspond au début du sixième exercice lors duquel le
taux de 40% leur sera aussi applicable.

Cette mesure puise son caractère obligatoire de la nullité des


désignations faites sans son observation. Les délibérations quant à elles
demeurent valables. Les membres du conseil d’administration constitué
en violation des quotas déterminés par la loi sont aussi privés de leur
droit d’être rémunérés à titre de jetons de présence. Inversement, il peut
retrouver ce droit lorsqu’il procède à des nominations provisoires en
vue de rendre la composition du conseil conforme aux dispositions
prévues à ce titre.

Le conseil d’administration adopte ses résolutions de façon


démocratique. Ses réunions doivent être tenues selon un formalisme
bien clair. Ses membres ont le droit à une rémunération dont il
détermine lui-même les modalités de distribution.

I- Composition:

177- Le conseil d’administration est composé d’administrateurs.


L’un d’entre ces derniers est désigné président. Les membres du conseil
sont désignés selon une procédure spéciale. Ils se réunissent pour
exercer leurs fonctions selon des modalités clairement déterminées par
la loi et peuvent recevoir en contrepartie une rémunération.

184- le nombre des membres du conseil d’administration varie


en vertu de la volonté des actionnaires et de sa nature juridique. La
volonté des actionnaires doit être exprimée dans le pacte social. Quel
que soit sa composition un conseil d’administration se réunit pour
exercer ses fonctions selon des formalités clairement déterminées par la
loi.

a- Le nombre:

186- Le conseil d’administration doit être composé d’au moins


trois membres. Le nombre maximal d’administrateurs ne peut pas
dépasser douze dans les sociétés ordinaires et quinze dans les sociétés

67
cotées.

187- En cas de fusion il est permis de procéder à l’intégration de


tous les administrateurs des deux sociétés concernées, à condition qu’ils
soient en exercice depuis une période supérieure à six mois. Cette
intégration peut, ainsi, avoir pour effet de porter le nombre global
d’administrateurs à vingt quatre lorsque les deux sociétés concernées
sont des sociétés ordinaires et à trente lorsqu’il s’agit de deux sociétés
cotées.

b- Eligibilité:

189- Les administrateurs d’une société anonyme sont désignés


parmi les actionnaires. Il importe peu que ces derniers peuvent soient
des personnes physiques ou des personnes morales du moment qu’elle
dispose de la capacité d’exercer le commerce. Lorsqu’une personne
morale est désignée membre du conseil d’administration, elle sera dans
l’obligation de désigner une personne physique comme représentant
permanent.

190- Les statuts peuvent exiger que l’éligibilité au poste


d’administrateur soit réservée uniquement aux actionnaires qui sont
propriétaires d’un nombre minimum d’actions déterminé par les statuts.
Dans ce cas de figure, le nombre de ces actions ne peut être inférieur à
celui qui ouvre l’accès aux assemblées générales.

Cette disposition peut avoir pour objectif de limiter le droit


d’accès à cet organe uniquement aux grands actionnaires et d’éliminer
les petits porteurs.

191- Les membres du conseil d’administration ne doivent pas


être en situation d’incompatibilité. La portée de cette dernière est
déterminée en vertu de la loi et des statuts. A titre d’exemple, le poste
d’administrateur est incompatible avec celui du commissaire aux
comptes de la société.

c- Modalités:

185- Les premiers administrateurs sont désignés par les statuts


ou par acte séparé. Les autres le sont par décision de l’AGO à la

68
majorité des voies des membres présents ou représentés. Cette
nomination peut aussi être effectuée Par l’AGE en cas de fusion ou de
scission.

d- Durée du mandat :

188- La durée du mandat d’un administrateur dépend de la


nature de sa désignation. Le mandat des premiers administrateurs
désignés par les statuts dure pendant trois ans. Celui des
administrateurs désignés par l’assemblée générale est de l’ordre de six
ans.

e- Révocation:

193- Les administrateurs peuvent être révoqués sur décision de


l’assemblée générale. Cette décision peut être prise à tout moment. Son
inscription à l’ordre du jour n’est pas nécessaire.

B- Réunions :

Le conseil d’administration doit se réunir, sur convocation de


son président, au moins, deux fois par an et chaque fois qu’il y a besoin.
Au cas où aucune réunion ne serait tenue dans un délai supérieur à trois
mois, le directeur général ou le tiers des administrateurs peuvent saisir
le Président d’une requête allant dans ce sens.

a- Convocation et ordre du jour :

178- La convocation doit être adressée selon les modalités


déterminées statutairement. A défaut, l’auteur sera libre et pourra
utiliser toute modalité susceptible d’accomplir cette fonction.
Néanmoins, la domiciliation des destinataires doit être toujours prise en
considération.

179- L’ordre du jour doit être joint à la convocation. Il est établi


par la personne qui prend l’initiative de convoquer l’AG. Cette initiative
peut émaner du Président du conseil, du commissaire aux comptes, du
DG ou encore d’un collège composé d’au moins un tiers des
administrateurs.

69
180- Les associés sont aussi habilités à demander la réunion du
conseil lorsque la dernière réunion tenue remonte à plus de deux mois.
Dans ce cas, il faudra d’abord commencer par présenter une requête en
ce sens au Président du conseil. Ce n’est qu’à défaut de réponse que les
autres associés auront le droit d’agir de déterminer l’ordre du jour. Le
Président est considéré comme n’ayant pas répondu après expiration
d’un délai de quinze jours à compter à sa notification.

b- Quorum:

181- Les réunions du conseil d’administration ne peuvent être


valablement tenues qu’en la réalisation d’un quorum égal à la moitié
des membres.

Un administrateur souffrant d’empêchement peut se faire


représenté par un autre. Le représentant doit fournir une procuration
écrite pour prouver sa qualité. Le cumul de procurations est interdit. Un
administrateur ne peut représenter qu’un seul administrateur à la fois.

c- Modalités:

182- Les réunions du conseil d’administration peuvent être


tenues en la présence physique de tous les membres ou à travers tout
autre moyen de communication à distance. C’est au président ou à celui
qui se trouve derrière la convocation de choisir librement le mode qu’il
estime comme étant adéquat.

Cependant, la modalité consistant en une communication à


distance est, tout de même, écartée dans certains cas limitativement
déterminés. On se trouve on présence de ces derniers lorsque l’objet de
la réunion porte sur la désignation ou la révocation du président ou du
directeur général. Il en est de même lorsque l’objet de la réunion est le
choix ou le changement du mode de gestion.

Dans le cadre de la dernière réforme introduite par la loi, le


législateur marocain a penché vers l’institutionnalisation de la
vidéoconférence et du vote par correspondance. La première peut
toujours être utilisée sauf clause statutaire contraire. L’administrateur
qui l’utilise doit être compté parmi les membres présents à la réunion.

70
La seconde peut être utilisée lorsque les circonstances exceptionnelles
l’exigent, indépendamment de toute disposition statutaire contraire.
Cette dernière disposition s’applique aussi à la participation par
vidéoconférence.

183- Quelle que soit la modalité choisie, toute réunion du


conseil d’administration doit donner lieu à une transcription des noms
des administrateurs présents ou représentés. Cet acte doit être accompli
dans un registre de présence tenu au siège de la personne morale. Ce
document doit être signé par tous les membres présents et les
représentants. Aux termes de toute réunion un PV des délibérations doit
être établi en vue de consigner les actes du conseil et les résolutions
adoptées. Ce procès verbal doit être signé par le président de la réunion
et au moins un administrateur.

C- Rémunération:

194- La rémunération des administrateurs est déterminée par le


conseil d’administration. Ce dernier doit agir dans la limite du montant
annuel fixé par l’assemblée générale représentant la dotation budgétaire
annuelle consacrée au conseil d’administration.

195- La répartition par le conseil d’administration de cette


somme entre ses membres est effectuée selon les modalités qu’il
détermine souverainement. Néanmoins, les modalités choisis ne
peuvent avoir la forme que des jetons de présence, des remboursements
de frais ou des primes spéciales.

71
Paragraphe II : Le président du conseil:

196-

I- Missions:

197- Le président du conseil d’administration a pour mission


principale de gérer les tâches administratives du conseil. C’est à lui
qu’incombe de procéder à la convocation de ses membres aux
différentes réunions qui doivent être tenues et dont doit déterminer
également la date. Ces réunions sont présidées par lui et c’est encore lui
qui se charge de l’exécution des résolutions adoptées.

198- En revanche, le président ne peut pas représenter la société


ou agir en son nom. Ces deux attributions sont dévolues au directeur
général.

Désignation:

199- Le président du conseil d’administration est désigné parmi


les administrateurs. Ce dernier doit obligatoirement être une personne
physique.

200- La décision de désignation du président est prise à la


majorité simple des voies des membres présents ou représentés. Les
statuts peuvent prévoir une majorité plus forte.

Durée du mandat :

201- Le mandat du président du conseil est d’une durée égale à


celle qui est déterminée par les statuts. Néanmoins, cela ne peut pas
avoir pour effet de le maintenir dans son poste pour une durée
supérieure à celle de son mandat d’administrateur qui constitue une
condition d’éligibilité au poste de président.

202- Le président peut être réélu, sans aucune limitation, par


rapport aux nombres de mandats échus.

Révocation et rémunération :

72
203- Le conseil d’administration peut, à tout moment, révoquer
le président. La décision de révocation nécessite la même majorité
requise pour la désignation.

204- Le Président du conseil d’administration a droit à une


rémunération. Cette dernière est aussi déterminée par le conseil dans la
limite de la dotation globale consacrée à cet organe par l’assemblée
générale.

73
Paragraphe III : Le directeur général

205- Sur le plan juridique, le directeur général est un délégué du


conseil d’administration. Ce n’est pas un salarié de la personne morale
mais uniquement un mandataire sociale qui agit en vertu et dans les
termes du mandat qu’il a reçu.

206- Le mandat qui lui est attribué lui procure une certaine
indépendance vis-à-vis du président du conseil d’administration. Ce
dernier ne constitue point son supérieur hiérarchique.

Attributions :

207- Le dicteur général constitue l’organe exécutif. C’est lui qui


se charge de la gestion au quotidien de la personne morale. Il est aussi
le seul habilité à représenter la société vis-à-vis des tiers et à accomplir
tous les actes de gestion. Il a entre les mains la signature sociale
nécessaire pour engager la société.

208- Il peut être procédé au sein d’une société anonyme à la


désignation de d’un ou de plusieurs directeurs généraux adjoints
(DGA). Ces derniers sont aussi désignés par le conseil d’administration
sur proposition du directeur général.

209- La rémunération du DG et DGA est fixée par le conseil


d’administration. La valeur de cette rémunération est déterminée
conventionnellement. Aucune limitation ne peut lui être opposée par
rapport à la dotation attribuée par l’assemblée générale ou à toute autre
résolution adoptée par elle.

Révocation:

210- Le directeur général peut être révoqué à tout moment par


décision du conseil d’administration. La décision de révocation doit être
fondée sur un motif valable. A défaut, le directeur général aura droit de
prétendre à une réparation. Cette dernière ne doit pas être confondue
avec les indemnités auxquelles pourra prétendre un salarié suite à son
licenciement abusif.

211- Au cas où le directeur général serait aussi un salarié, son

74
contrat de travail continuera malgré sa révocation.

212- Les DGA peuvent, quant à eux, être révoqués par le conseil
administration. Cette révocation ne peut pas avoir lieu directement.
Toute décision en ce sens ne peut être prise que sur proposition du DG.

75
Paragraphe IV : Les formes de gestion

Le législateur marocain a déterminé deux formes de gestion qui


peuvent être choisies au sein de la société anonyme classique. Ce choix
est effectué selon des formalités qui diffèrent en vertu du moment
pendant lequel il est opéré.

I- La typologie :

213- Une société anonyme moniste peut choisir entre deux


formes de gestion. La première est celle dans laquelle les pouvoirs sont
répartis entre deux organes différents. La seconde est celle dans laquelle
les pouvoirs sont concentrés entre les mains de la même personne.

A- Le président et le Directeur général:

214- cette première forme de gestion est basée sur la répartition


des pouvoirs entre deux organes sociaux. Une partie relève de la
compétence du Président et l’autre de celle du directeur général.

Le président du conseil d’administration est un poste


honorifique. Celui qui l’occupe a pour attribution principale de
représenter le conseil d’administration et de gérer les réunions qu’il
peut être appelé à tenir.

215- Le directeur général dispose des pouvoirs les plus


importants. C’est lui qui gère la société au quotidien. Le directeur
général dispose aussi des pouvoirs de représentation de la personne
morale. Il dispose de la signature sociale et peut ainsi engager la société
vis-à-vis des tiers.

B- Le PDG (président directeur général):

216- Cette forme de gestion est basée sur la concentration de


tous les pouvoirs entre les mains du même organe. Ce dernier est investi
à la fois des attributions du président du conseil d’administration et celle
de directeur général. La personne physique nommée à ce poste porte
ainsi le titre Président directeur général.

II- Formalités :

76
217- Le choix de la forme de gestion relève de la compétence
du conseil d’administration, sauf dispositions statutaires contraires.
Lorsqu’il décide de modifier la forme de gestion, le même conseil est
aussi tenu d’informer les actionnaires de la décision qu’il a prise lors de
la prochaine assemblée générale.

218- La décision de changer la forme de gestion est soumise à


de nombreuses formalités publicitaires légales en raison de son
importance. Ce sont les mêmes formalités ou presque qui régissent les
décisions de l’assemblée générale. Cette publicité consiste en
l’insertion d’un avis dans un journal d’annonce légale ainsi qu’en le
dépôt de la décision au niveau du greffe du tribunal.

219- En cas de silence des statuts relativement à la forme de


gestion, les associés seront considérés comme ayant opté pour la forme
PDG. Cette disposition reflète la volonté du législateur de favoriser la
protection des tiers.

77
Section II : La forme dualiste

220- La forme dualiste de la société anonyme présente un grand


avantage. Ce dernier est lié à la simplicité qui caractérise ses modalités
de gestion. Cet aspect dominant s’explique par le fait que ce type de
société est crée autour du concept de séparation des pouvoirs de gestion
et de contrôle au sein d’une société.

La société dualiste est, à priori, considérée comme étant peu


compatible avec les petites structures familiales. Dans ce type d’entités
il y a très souvent le besoin de concentrer les pouvoirs entre les mêmes
mains d’un seul organe.

Au sein d’une société anonyme dualiste il y a deux organes clés


qui incarnent la séparation précédente. Ces derniers sont
respectivement le directoire et le conseil de surveillance.

Paragraphe I : Le directoire

221- les membres du directoire sont désignés selon des


modalités clairement déterminées par la loi. Ils exercent ensemble les
attributions dévolues à cet organe collégial et peuvent être révoqués à
titre individuel ou collectif en l’observation d’autres formalités
parallèles. En cas de vacance due à un quelconque motif il doit être
précéder conformément à la loi.

I- Nomination

222- Le directoire est nommé pour une durée déterminée par les
statuts. Cette dernière doit être tout de même comprise entre deux et six
ans. En cas de silence des statuts, cette durée est considérée comme
étant égale à quatre ans.

223- Le directoire doit être composé d’un nombre de membres


déterminé par la loi. Ce dernier doit être égal à cinq dans les sociétés
ordinaires et à sept lorsqu’il s’agit d’une société cotée en bourse.

224- Cet organe est en principe collégial. Néanmoins, le pacte


social peut le transformer en un organe composé d’un membre unique.
L’unique membre sera appelé « directeur général unique ». Cette

78
alternative n’est possible que dans les sociétés anonymes dont le capital
est inférieur à 1,5 million de DH.

II- Modalité:

225- Les membres du directoire sont nommés par décision du


conseil de surveillance. Cet organe collégial désigne à la fois les
membres du directoire ainsi que son Président. L’acte de nomination
détermine la rémunération à laquelle aura droit chacun des membres
désignés. Il détermine aussi les modalités qui doivent être observées
lors de son paiement.

226- Seules les personnes physiques peuvent siéger au sein du


directoire. Ce dernier peut indifféremment être un associé, un salarié ou
même un tiers.

227- La nomination au directoire est incompatibilité avec la


qualité de membre du conseil de surveillance. Il en est de même pour la
qualité de salarié ou de représentant de la personne morale membre du
conseil de surveillance.

III- Révocation

228- La révocation des membres du directoire et de son


président relève de la compétence de l’assemblée générale. Cette
décision peut aussi être dévolue au conseil de surveillance en présence
d’une disposition statutaire expresse.

229- Une révocation faite sans motif valable peut donner aux
concernés le droit à réparation. Le membre ou le président révoqué
auront droit d’obtenir réparation du préjudice subi du fait de la
révocation du mandat social.

La réparation attribuée aux membres du directoire ne doit pas


être confondue avec les indemnités de licenciement. Sa détermination
peut être établie sur une base conventionnelle ou être laissée à la totale
appréciation de la juridiction compétente. C’est dans le premier cas
qu’on parle usuellement d’un parachute doré.

IV- la vacance :

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La vacance est une situation dans laquelle un poste au sein d’un
organe devient non occupé quelle qu’en soit la cause. Lorsque cette
situation arrive au sein du directoire il incombe au conseil de
surveillance d’y pourvoir dans un délai de deux mois. À défaut, il
appartient à tous ceux qui ont intérêt de présenter une requête au juge
des référés. Il est ainsi pourvu au poste vacant par voie judicaire à
travers de la désignation d’un membre provisoire.

Le membre désigné par voie judiciaire est considéré seulement


comme étant un membre provisoire. Le conseil de surveillance peut
procéder, nonobstant la décision judiciaire rendue, au remplacement de
ce membre à tout moment.

V- les attributions :

231- Le directoire dispose de pouvoirs très larges. Il est le seul


et unique organe habilité à agir au nom de la société et à la représenter.
Néanmoins, les actes de gestion accomplis par le directoire doivent être
en conformité avec l’objet social tel que déterminé par les statuts.

Cependant, la limitation des pouvoirs du directoire établie par


référence à l’objet social ne s’impose qu’aux associés. Elle ne peut en
aucun cas être rendue opposable aux tiers qui n’en ont pas eu
connaissance.

232- Le président du directoire ou le directeur général unique


sont les seuls habilités à représenter la société. Ils sont les seuls qui
disposent de la signature sociale et qui peuvent engager la personne
morale vis-à-vis des tiers.

233- Le directoire est un organe collégial. Toutes ses résolutions


ne peuvent être adoptées que suite aux délibérations qui se sont
déroulées dans le respect des dispositions légales et statutaires.

234- Les membres du directoire peuvent répartir les tâches et les


actes de gestion entre eux. Cette répartition, qui sur le plan managérial
vise à fluidifier les circuits de prise de décision, ne peut être valable que
lorsqu’elle est faite sur autorisation du conseil de surveillance. La
délivrance de cette autorisation aura pour effet de faire cesser la

80
solidarité présumée des membres du directoire et de donner lieu au
déclenchement d’une responsabilité individuelle du membre auteur de
l’acte de gestion préjudiciable.

Paragraphe II : Conseil de surveillance :

235- Le conseil de surveillance est un organe de contrôle. Ces


membres sont mandatés par l’assemblée générale en vue d’exercer un
contrôle plus strict sur les actes de gestion. La composition du conseil
de surveillance est soumise à des règles proches de celles régissant le
conseil d’administration. En vue d’exercer les fonctions qui lui sont
attribuées cet organe collégial doit se réunir pour délibérer et arrêter ses
décisions conformément aux dispositions légales.

I- Composition :

236- La désignation des premiers membres du conseil de


surveillance être faite dans les statuts de la société. Les autres membres,
nommés au courant de la vie de la personne morale, sont désignés par
l’AGO.

237- La durée du mandat des membres du conseil de


surveillance diffère en vertu de la nature de leur acte de désignation. La
durée du mandat de ceux qui sont désignés par AGO est librement
déterminée par les statuts. En revanche, le mandat de ceux qui sont
désignés dans les statuts est de l’ordre de six ans.

238- La vacance du poste d’un membre du conseil de


surveillance diffère en vertu de son impact. Lorsque leur nombre
devient inférieur au minimum statutaire, le conseil de surveillance
devra pourvoir provisoirement au poste entre deux assemblées
générales dans un délai de 3 mois. Lorsque le nombre devient inférieur
au minimum légal, il sera indispensable de procéder à la convocation
de l’AGO.

239- Le président du conseil de surveillance a pour attribution


principale de diriger le conseil et de provoquer ses réunions. Il peut être
une personne physique ou morale. Il est élu par les membres du conseil.
C’est ce même conseil qui détermine sa rémunération.

81
240- L’éligibilité au conseil de surveillance est tributaire de la
réalisation de plusieurs conditions. Ce poste est ouvert à tout associé,
qu’il soit une personne physique ou morale. Dans ce dernier cas, la
personne morale élue sera appelée à désigner un représentant.

L’éligibilité peut aussi être rendue tributaire du fait d’être


propriétaire d’un nombre minimum d’actions. Dans ce dernier cas, le
nombre d’actions exigé doit être au moins égal au minimum déterminé
par les statuts pour avoir accès à l’assemblée générale ordinaire.

241- Les membres du conseil de surveillance ne doivent pas être


en incompatibilité. Ceci est, par exemple, le cas des associés désignés
comme membre du directoire.

II- les réunions :

242- Le conseil de surveillance se réunit sur convocation du


président ou du vice président. Tous ces membres ont droit à une
rémunération. Cette dernière doit être déterminée dans la limite de la
dotation globale fixée et allouée annuellement par l’AG.

243- La répartition de cette somme entre les membres est opérée


par le conseil de surveillance. Cette action est réalisée selon des
modalités choisies et déterminées souverainement.

244- Le conseil de surveillance ne peut tenir valablement ses


réunions qu’en la présence ou la représentation de la moitié de ses
membres. Ces décisions sont prises à la majorité simple des voies des
membres présents ou représentés. Les statuts peuvent, néanmoins,
prévoir une majorité supérieure. En cas d’égalité, la voie du président
est considérée, en cas de silence statutaire, comme étant prépondérante.

Périodicité des réunions du conseil de surveillance doit tenir ses


réunions au moins deux fois par an. En cas de vacance supérieure à trois
mois, le Président du directoire ou un tiers des membres dudit conseil
peuvent prendre l’initiative et solliciter du Président de provoquer sa
réunion. ont le droit quinze après à défaut de procéder au même à la
convocation.

En cas d’urgence ou de défaillance du président, la convocation

82
peut être faite par le commissaire aux comptes.

Cet acte peut être accompli par tous les moyens. Il doit être tenu
compte pour l’effectuer du lieu de résidence de tous les membres.

III- les attributions :

245- Les attributions du conseil de surveillance porte


principalement sur le contrôle. Son intervention dans la gestion est
limitée à des actes limitativement déterminés.

A- Contrôle le directoire:

246- Le conseil de surveillance exerce sur le directoire tous les


actes de contrôle qu’il estime nécessaire. Il peut examiner les
documents sociaux et demander des explications relativement au
rapport trimestriel de gestion. les documents qui doivent être soumis à
l’assemblée générale ordinaire doivent lui être exposés au préalable
pour examen.

247- Le conseil de surveillance est aussi habilité à décider du


changement de siège social. Ce changement ne peut avoir pour
conséquence de transférer ledit siège dans une autre préfecture ou
province. Toute décision de cette nature est prise provisoirement
seulement dans l’attente de sa validation finale par l’assemblée générale
ordinaire.

B- Autorisation d’actes de gestion:

248- Certains actes de gestion peuvent avoir de très grands effets


sur la situation patrimoniale de la personne morale. Pour se prémunir
contre tout excès, les associés peuvent prévoir dans les statuts que leur
accomplissement est tributaire à l’obtention d’une autorisation du
conseil de surveillance.

Généralement les actes par une clause d’autorisation préalable


portent sur la cession de biens immobiliers appartenant à l’entreprise,
la constitution de garanties ou l’octroi de caution. En cas de refus du

83
conseil de surveillance d’octroyer l’autorisation nécessaire, le directoire
qui estime que l’acte litigieux ne peut être que bénéfique pour la
personne morale dispose d’une seconde alternative. Cette dernière se
résume en la possibilité de saisir l’assemblée générale et de solliciter
son arbitrage.

84
Paragraphe III : L’assemblée générale

249- L’assemblée générale est un organe souverain qui est à


l’origine de tous les pouvoirs. Elle peut avoir deux types distincts, en
vertu de la nature des attributions qu’elle exerce. Celle qui se réunit
selon une fréquence annuelle est dite ordinaire alors que l’autre qui se
réunit en vue de se prononcer sur des décisions stratégiques ou se
pencher sur l’opportunité d’une éventuelle modification statutaire est
dite extraordinaire.

Sous paragraphe I : AGO

250- L’assemblée générale est un organe collégial ouvert à tous


les titulaires des droits. Cet organe se prononce par votation en vertu
des principes démocratiques. Il tient ses réunions suite à une
convocation qui constitue une formalité substantielle visant à inviter
tous les actionnaires à l’exercice du droit de participation et de vote en
suivant un ordre du jour établi à l’avance.

Le droit de participation qui constitue le garant de l’exercice par


tous les actionnaires des droits politiques qui leurs sont conférés peut
cependant subir une certaine restriction statutaire. Cette dernière peut
être établie par le truchement des différentes conditions qui peuvent être
exigées en vue de son attribution. Le cas échéant, les conditions exigées
ne peuvent pas dépasser les seuils établis par la loi.

L’assemblée générale ne peut délibérer et adopter valablement


des résolutions que dans l’observation des conditions et formalités
prévues par la loi. Ces réunions sont le seul moyen à travers lequel cet
organe peut exercer pleinement ses attributions.

I- Convocation:

251- L’assemblée générale ordinaire se réunit normalement à


l’initiative du conseil d’administration ou de du conseil de surveillance.
Cet organe peut aussi se réunir à l’initiative du commissaire aux
comptes lorsque ce dernier constate que la situation, notamment
financière de l’entreprise, rend nécessaire cette réunion.

252- Un ou de plusieurs actionnaires, titulaires de 10% des

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actions, ont le droit de présenter une requête au juge des référés en vue
de la désignation d’un mandataire qui sera chargé de convoquer
l’assemblée générale. Pour les sociétés mise en liquidation cette règle
ne joue plus, l’assemblée générale ne peut se réunir que sur convocation
du liquidateur.

253- La convocation se faite à travers la publication d’un avis


dans un journal d’annonce légale. Le même avis doit faire l’objet aussi
d’une publication au bulletin officiel lorsqu’il s’agit d’une société qui
fait appel public à l’épargne. Dans ce dernier cas, les états de synthèse
doivent aussi faire l’objet de la même publication.

254- Les statuts peuvent prévoir la communication de la


convocation à personne de chaque actionnaire. Cependant,
l’introduction d’une disposition de ce genre exige, au préalable, que
toutes les actions émises par la personne morale soient nominatives.

255- Les délais qui doivent séparés la convocation du jour de la


tenue de l’assemblée diffèrent en vertu de la nature de la société. Dans
les sociétés faisant publiquement appel à l’épargne il est de l’ordre de
30 jours. Il est seulement de l’ordre de 15 jours pour une première
convocation dans une société anonyme ordinaire. Ce délai est réduit
uniquement à huit jours après une deuxième convocation.

II- Ordre du jour:

256- L’ordre du jour est constitué de l’ensemble des questions


qui seront discutées, y compris le projet des résolutions sur lequel
l’assemblée générale ordinaire sera appelée à délibérer. Ce document
doit être établi par l’auteur de la convocation.

257- Les actionnaires ont aussi le droit de demander


l’inscription d’une question à l’ordre du jour. Ce droit est attribué
uniquement aux actionnaires titulaires de 5% du capital social dans une
société anonyme dont le capital est inférieur à 5.000.000 DH, ou
seulement de 2% dans celles dont le capital est supérieur.

L’inscription d’une question à l’ordre du jour sur requête d’un


associé se fait dans le respect d’une procédure minutieusement

86
déterminée par la loi. L’associé qui désire se prévaloir de se droit doit
adresser au conseil d’administration ou de surveillance une demande de
communication de la date de la prochaine AGO trente jour au moins
avant sa tenue. A travers cette demande, cet associé doit exiger dudit
organe de l’informer la date de la prochaine assemblée ainsi que l’ordre
du jour et du projet des délibérations. Le cas échéant, l’associé qui
désire se prévaloir de ce droit doit adresser la demande d’inscription
d’une question dans le projet des résolutions doit être adressée à la
société trente jours au moins avant la tenue de l’AGO.

258- L’AGO ne peut valablement délibérer que sur les questions


inscrites à l’ordre du jour. Seule la question de la révocation des
administrateurs des ou membres du conseil de surveillance et leur
remplacement déroge à cette règle. Son évocation peut avoir lieu séance
tenante par tout membre présent.

La validité d’une assemblée ordinaire est tributaire de la


communication à tous les membres de plusieurs documents. Cette
obligation doit être observée par l’auteur de la convocation.

La communication consiste en l’envoi ou la mise à disposition


au niveau du siège social. Les documents concernés sont
respectivement l’ordre du jour, les projets de résolutions présentées par
le conseil d’administration, le directoire ou les actionnaires, la liste des
administrateurs, des membres du directoire et du conseil de
surveillance, les candidats aux différents organes, les états de synthèses
et observation du conseil de surveillance, le rapport de gestion et
observations du conseil de surveillance, le rapport du commissaire aux
comptes ainsi que le projet d’affectation des résultats.

III- Droit de participation à AGO

260- Le droit de participer à l’assemblée générale ordinaire est


en principe ouvert à tous les actionnaires. Les statuts peuvent tout de
même exiger la réalisation de certaines conditions.

Le droit de participation exige que les assemblées soient


ouvertes en vue d’accueillir les membres habilités à y participer. Cette
participation peut être exercée par les actionnaires concernés ou par

87
leurs représentations. La question de représentation d’un actionnaire
souffrant d’un empêchement par un autre actionnaire ou un tiers ne peut
avoir lieu qu’en la réalisation de conditions strictes.

a- Conditions :

- Le droit de participer aux actes d’une assemblée générale peut


être restreint par les dispositions statutaires. Ces restrictions peuvent se
référer au nombre d’actions dont tout actionnaire est titulaire ou à
l’obligation de déposer ou de procéder au préalable à une inscription.

1-Détention d’un nombre minimal d’actions :

- le droit de participer à l’assemblée est ouvert devant tous les


actionnaires indépendamment des droits dont ils sont titulaires. Cette
liberté est écartée au cas où les statuts prévoient le minimum d’actions
que doit détenir tout actionnaire pour avoir le droit accès à cet organe.
Ce minimum ne peut, dans ce cas, être supérieur à dix.

261- Les associés qui ne sont pas titulaires du nombre minimum


d’actions exigé par les statuts peuvent, tout de même, se réunir dans un
groupement et désigner un représentant. Ce dernier aura le droit
d’assister à l’assemblée lorsque le collège d’actionnaires qu’il
représente détient le nombre minimal statutaire.

2- Dépôt ou inscription:

262- La participation à l’assemblée générale ordinaire peut être


tributaire de la réalisation d’autres conditions statutaires. Les statuts
peuvent exiger qu’il soit procédé, cinq jours au moins avant la tenue de
l’assemblée, à l’inscription des actionnaires au registre des actions
nominatives de la société. Le droit de participation sera attribué
uniquement aux actionnaires qui ont accompli cette formalité.

Cette condition ne s’applique que vis-à-vis des actionnaires


titulaires d’actions nominatives. Ceux qui possèdent des actions au
porteur peuvent être astreints de procéder au dépôt de leurs titres auprès
du dépositaire désigné pour recouvrir le droit de participation.

b- Représentation:

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263- Un actionnaire peut représenter un autre actionnaire. Il peut
aussi se faire représenter par son conjoint ascendant ou descendant.
Dans les sociétés faisant appel publiquement à l’épargne, les associés
peuvent se faire représenter par une société de gestion des portefeuilles.
Il n’y a aucune limitation relativement au nombre de procurations
pouvant être attribuées à un seul actionnaire.

264- Une procuration est valable pour une AGO et une AGE
tenue le jour même ou dans un délai de 15 jours. Les AGO qui
délibèrent sur le même ordre du jour sont considérées constituant une
seule assemblée.

265- Un actionnaire peut aussi adresser sa procuration à la


société. Le mandant sera considéré comme ayant accepté de voter en
faveur des projets présentés par le conseil d’administration ou le conseil
de surveillance. Cette règle peut tout de même être écartée en la
présence d’une disposition statutaire contraire.

IV- Les délibérations :

266- L’assemblée générale ne peut délibérer valablement suite


à une première convocation qu’en la réalisation d’un quorum. Ce
dernier ne se réalise qu’en cas de présence d’associés titulaires d’au
moins un quart des droits de vote.

A défaut de réalisation de ce quorum la réunion doit être reporté


est une deuxième convocation est adressée à tous les associés. La
validité de l’assemblée réunie après deuxième convocation n’est
soumise à la réalisation d’aucun quorum. Les statuts peuvent prévoir
des dispositions contraires.

267- Au début de chaque réunion une feuille de présence doit


être tenue. Cet acte va permettre de vérifier la réalisation du quorum et
du droit de participer de tous ceux qui ont assisté à l’assemblée.

268- Les décisions de l’assemblée générale ordinaire sont prises


à la majorité des droits de vote des membres présents ou représentés.
En cas d’égalité, la voie du président est prépondérante, sauf
dispositions statutaires contraires.

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269- L’assemblée générale ordinaire est présidée par le
président du conseil d’administration ou le président du conseil de
surveillance. En cas d’empêchement, il doit être procédé à l’élection
d’un président. L’assemblée générale peut aussi être présidée par celui
qui a procédé à sa convocation.

270- Les réunions de l’assemblée générale sont tenues soit en la


présence physique de ses membres ou par le biais de tout autre moyen
de communication à distance.

271- Lors de chaque réunion, il doit être établi un PV des


délibérations. Ce dernier doit être signé par les membres du bureau et
reproduire plusieurs mentions obligatoires.

Les PV établis peuvent être frappés de nullité s’ils sont entachés


de vice ou en cas de non conformité à la loi. Cette sanction est écartée
si tous les actionnaires ont été présents ou représentés lors de la réunion
viciée.

272- Le défaut de convocation d’un actionnaire ou l’irrégularité


est sanctionné de nullité. Néanmoins, cette nullité ne joue pas lorsqu’on
apparaît que la présence de l’actionnaire concerné n’aurait rien changé
au résultat des votes.

V- Attributions

273- L’assemblée générale est dotée de nombreux pouvoirs.


C’est elle qui est habilitée à homologuer le rapport de gestion établi par
le conseil d’administration ou le directoire. Il en est de même pour le
rapport établi par le commissaire aux comptes.

274- Cet organe est aussi compétent pour désigner les


administrateurs et procéder, le cas échéant, à leur révocation. Il dispose
aussi de pouvoirs identiques vis-à-vis des membres du conseil de
surveillance et du commissaire aux comptes. Même si elle ne procède
pas à la nomination des membres du directoire, l’assemblée générale
peut tout de même les révoquer sur proposition du conseil de
surveillance.

275- L’assemblée générale ordinaire est aussi compétente pour

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valider les comptes annuels. Après validation elle sera aussi inviter à se
prononcer sur l’affectation des bénéfices réalisés.

276- Les décisions qui dépassent les pouvoirs du conseil


d’administration ou du directoire sont dévolues à l’assemblée générale.
Ceci est le cas de l’acte de contracter des emprunts, de l’émission de
titre, de l’octroi de cautions ou de garanties ou de la réalisation d’une
donation

Sous paragraphe II : AGE :

- L’assemblée générale extraordinaire dispose d’attributions qui


se distinguent de celles desquelles est doté son homologue ordinaire.
Elle tient des réunions selon des formalités clairement déterminées par
la loi.

I- Les attributions :

277- Les attributions de l’assemblée générale extraordinaire


sont focalisées sur l’introduction des différentes modifications
statutaire qui peuvent être rendues indispensables au courant de la vie
sociale. La dévolution de cette compétence à cet organe social constitue
une question d’ordre public. Aucune disposition contraire ne peut être
écartée par voie statutaire.

278- Les principales modifications statutaires qui peuvent être


introduites se rapportent soit à la transformation de la société, soit à la
réalisation d’une augmentation du capital ou à la dissolution de la
personne morale.

Nonobstant les larges attributions, notamment vis-à-vis des


dispositions du pacte social, l’assemblée générale extraordinaire ne
dispose d’aucun pouvoir quant à deux éléments. Le premier consiste en
la nationalité de la personne morale et le second se résume dans la
diminution des droits des actionnaires ou l’augmentation de leurs
charges.

Une société de droit marocain doit restée ainsi jusqu’à sa


disparition. Aucune personne morale de droit marocain ne peut changer
au courant de la vie sociale sa nationalité. L’assemblée générale

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extraordinaire ne dispose d’aucun pouvoir à ce titre.

De même quoi souveraine et représentant l’organe suprême au


sein de toute personne morale, l’assemblée générale ne peut pas décider
de diminuer les droits des actionnaires ou d’augmenter leurs charges.
Cette question intrinsèquement liée au principe d’égalité.

II- Réunions :

280- La participation aux assemblées générales extraordinaires


est un droit qui appartient à tous les actionnaires. Contrairement à celui
relatif à la participation aux AGO, ce droit ne peut subir aucune
restriction statutaire.

281- La validité de l’assemblée est tributaire de la réalisation


d’un quorum égal à la moitié des droits de vote. A défaut de ce quorum,
l’assemblée doit être ajournée. Celle qui sera tenue suite à une deuxième
convocation nécessite seulement un quorum égal à un quart des droits
de vote. Le report ne doit pas avoir pour conséquence de remettre
l’assemblée à une date supérieure à deux mois.

282- Les décisions de l’AGE sont prises à la majorité des deux


tiers des droits de vote appartenant aux actionnaires présents ou
représentés. Les règles du quorum et de majorité précédentes
constituent un minimum. Les statuts peuvent prévoir des dispositions
plus fortes

283- L’assemblée générale extraordinaire se réunit en la


présence physique de tous ses membres ou à travers tout autre moyen
de communication à distance. Le recours à ce dernier mode ne nécessite
pas qu’il soit prévu par des dispositions statutaires.

Paragraphe IV : le commissaire aux comptes :

-Le commissaire aux comptes occupe un poste clé au sein de


toute société anonyme. Il est le principal organe de contrôle et dispose
pour accomplir pleinement ses fonctions d’attributions très larges. Sa
nomination et sa récusation ne peuvent avoir lieu que conformément à
la loi et en prenant en considération l’absence de tout fait pouvant
remettre en cause son indépendance vis-à-vis des organes de gestion.

92
I- Nomination:

289- Les premiers commissaires aux comptes sont désignés par


les statuts ou dans un acte séparé. La durée de son mandat ne peut
excéder une année.

Les autres commissaires aux comptes sont désignés par


l’assemblée générale ordinaire. Leur mandat sera dans ce cas d’une
durée de 3 ans renouvelable. Cependant, le renouvellement du mandat
arrivé à échéance doit être effectué dans le respect de la limitation qui
vient d’être introduite par la loi 19-20, en vertu de laquelle aucun
commissaire aux comptes ne peut garder sa qualité au-delà de douze
années successives. Cette limitation concerne seulement les sociétés
faisant appel public à l’épargne. Le commissaire aux comptes qui est
resté en poste durant la durée maximale ne peut être renommé qu’après
expiration de quatre années à compter de l’expiration de son mandat.

290- A défaut de la désignation d’un commissaire aux comptes,


tout actionnaire peut présenter une requête au juge des référés en vue
d’en désigner un. La désignation faite par voie judiciaire aura seulement
un caractère provisoire. L’assemblée générale aura la possibilité de
pourvoir à son remplacement à tout moment. Le juge des référés peut
aussi ordonner, dans la même décision, la convocation d’une AGO qui
aura pour ordre du jour de se prononcer sur la désignation d’un
commissaire aux comptes à titre définitif.

II- Incompatibilité:

291- L’incompatibilité au poste de commissaire aux comptes


frappe les fondateurs, les apporteurs en nature, les administrateurs, les
membres du conseil de surveillance ainsi que les membres du directoire.
Elle est aussi étendue aux conjoints, ascendants et descendant jusqu’à
deuxième degré inclusivement des personnes précitées.

292- Cette sanction frappe aussi tous ceux qui exercent pour le
compte des personnes indiquées ou pour celui de la société
commerciale ou sa succursale une fonction ou reçoivent une
rémunération quelconque. Ceci est aussi le cas pour des sociétés de
comptabilité dont l’un des membres est l’une des personnes

93
précédentes.

L’incompatibilité concerne aussi les ex-membres des organes de


gestion d’une personne morale dont la fonction est arrivée à son terme
il y a moins de cinq ans. Ces derniers ne peuvent pas être désigné
comme commissaire aux comptes de la même société ou toute autre
société dont laquelle elle détient 10% du capital social.

III- La récusation:

293- La récusation du commissaire aux comptes peut être


prononcée par voie judiciaire sur requête présentée au juge des référés.
Cette récusation ne peut aboutir que lorsqu’elle est fondée sur un motif
valable qui est, en l’occurrence, la commission d’une faute ou la
survenance d’un empêchement.

La requête peut être présentée par le Conseil d’administration,


le directoire ou le conseil de surveillance. La décision d’agir en
récusation peut aussi faire l’objet d’une résolution de l’assemblée
générale ordinaire ou d’une initiative d’actionnaires titulaires de 10%
du capital d’une société anonyme ordinaire ou de 5% d’une société
cotée en bourse.

Dans ce dernier cas, la requête peut même être présentée par les
parties précédemment énumérées devant l’autorité marocaine des
marchés de capitaux (AMMC).

IV- Les attributions :

284- Le commissaire aux comptes a pour mission principale


d’examiner la situation financière et les comptes sociaux. Cet examen
a pour objectif de savoir si ces comptes sont en Conformité avec les
normes établies par la loi. Le commissaire aux comptes examine aussi
la véracité des éléments exposés dans le rapport de gestion et des
documents qui sont destinés aux actionnaires.

285- Le commissaire aux comptes est investi de nombreux


pouvoirs. Il a le droit de prendre connaissance à tout moment de tous
les documents sociaux. Il peut aussi recueillir des informations auprès
des tiers qui ont accompli des opérations en faveur de la société. Le

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secret professionnel ne lui est pas opposable.

286- Le commissaire aux comptes est aussi investi d’un rôle


informatif. Cette mission l’oblige d’aviser les organes de gestion des
différentes opérations de contrôle qu’il a effectuées. C’est dans son
cadre qu’il doit déterminer les postes des états de synthèse qui doivent
être modifiés, révéler les actes infractionnels ainsi que les erreurs
découvertes lors des contrôles effectués.

287- Dans le rapport qu’il doit rendre, le commissaire aux


comptes doit faire état de ses conclusions relativement à la situation
financière globale de l’entreprise, à la lumière des opérations de
contrôle effectuées. Ce rapport annuel doit être soumis à l’assemblée
générale. C’est en prenant connaissance des éléments qui y sont exposés
que l’organe suprême prendra connaissance des raisons sur lesquelles
le commissaire aux comptes s’est appuyé pour prendre position vis-à-
vis de la certification des comptes.

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Bibliographie

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