Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cips 087 0491
Cips 087 0491
”
délinquance en situation de crise :
L’affaire Joe Van Holsbeeck en Belgique
Social representations
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
La correspondance pour cet article doit être adressée à Nicolas Van der Linden, Unité
de Psychologie Sociale, Université Libre de Bruxelles, 50 avenue F. D. Roosevelt, 1050
Bruxelles, Belgique. Courriel : <nivdlind@ulb.ac.be>. Le nom des auteurs est inscrit selon
l’ordre alphabétique.
Cette étude a été, en partie, soutenue par le Fonds David et Alice Van Buuren.
«
Représentations sociales et délinquance en situation de crise 493
« De minderjarige dader wordt in 1830 gestraft voor wat hij heeft gedaan […]
De jeugddelinquent van de twintigste eeuw is immers geen dader meer van
een misdrijf. Hij of zij pleegt ‘als misdrijf omschreven feiten’, is stout en ge-
draagt zich slecht of is het slachtoffer van een gevaarlijke opvoedingsituatie. »1
(Christiaens, 1999, pp. 345 et 351)
1. Introduction
Parmi les faits de délinquance juvénile grave dont les médias belges se sont réguliè-
rement fait l’écho ces dernières années, nul n’a suscité autant d’émoi et entraîné une
mobilisation aussi importante que l’agression de Joe Van Holsbeeck, un adolescent
de 17 ans poignardé à mort par deux autres adolescents de 16 et 17 ans, le 12 avril
2006. Plusieurs aspects de l’agression et des suites de l’affaire ont nourri les com-
mentaires des journalistes. Tout d’abord, le motif de l’agression, à savoir le vol d’un
MP3 et, allant, son caractère gratuit. Deuxièmement, le contexte de l’agression. Cel-
le-ci s’est déroulée en pleine après-midi dans un hall de la gare centrale de Bruxelles
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
Couverte abondamment par les médias, l’agression de Joe Van Holsbeeck ne man-
quera pas d’engendrer une situation de crise. En effet, l’agression semblait n’avoir
suivi aucune logique et avoir été totalement gratuite – n’importe qui peut donc se
faire agresser, pour n’importe quelle raison et ne peut compter ni sur l’aide de son
prochain, ni sur la protection des autorités pour l’en prémunir. Elle constituait à
ce titre une situation particulièrement menaçante qui ne laissa pas la population
indifférente. Une pétition réclamant plus de dialogue avec les jeunes et davantage
de sécurité dans les lieux publics, et qui fut remise au Premier ministre, réunira plus
de 255.000 signatures. Le dimanche 23 avril, une marche silencieuse fut organisée
à Bruxelles. Plus de 80.000 personnes y participeront, ce qui est en fait la mobilisa-
tion la plus importante depuis la marche blanche2. À cette occasion, les parents de
Joe demanderont que la mort de leur fils ne soit pas récupérée à des fins politiques,
et appelleront les marcheurs à défiler sans calicot ou signe d’appartenance politi-
que ou idéologique. Ces différentes actions ne resteront pas sans réponse. Plusieurs
mesures furent prises dans le domaine de la justice. Elles porteront notamment
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
2. Méthode
2.1. Participants et procédure
Trente-sept personnes ont été interrogées. Souhaitant faire varier le niveau d’impli-
cation de nos participant(e)s, nous avons consulté la littérature sur la mobilisation
collective (i.e. Ennis & Schreuer, 1987 ; Klandermans, 1984). Cette dernière a no-
tamment mis en évidence que la participation à des actions ou mouvements sociaux
est déterminée en grande partie par les coûts (en termes de temps, d’opportunité,
…) qu’elle entraîne : Toutes choses étant égales par ailleurs, plus la participation est
coûteuse, moins elle suscitera d’adhésion. Pour qu’un individu s’engage dans une
Représentations sociales et délinquance en situation de crise 495
telle action, il faut, entre autres choses, qu’il se sente personnellement concerné et
intéressé par l’objectif que l’action est censée atteindre, bref qu’il se sente impliqué.
Partant du postulat que coûts et implication sont positivement corrélés, nous avons
abordés des personnes engagées ou non dans des actions plus ou moins coûteuses
en lien avec l’affaire Joe Van Holsbeeck. Dix-huit personnes ont été interrogées à
la gare centrale de Bruxelles, après avoir signé le registre des condoléances (coût
et implication moyens) ; dix l’ont été à l’une des deux voies d’accès des abattoirs
d’Anderlecht4, après qu’elles y aient fait leurs courses (coût et implication faibles) ;
neuf, enfin, l’ont été avant ou après leur participation à la marche silencieuse (coût et
implication élevés). Afin de nous assurer de l’impartialité du processus de sélection,
chaque troisième personne qui signait le registre des condoléances, qui quittait les
abattoirs ou qui rejoignait le lieu de départ (ou quittait le lieu d’arrivée) de la marche
par un des points d’accès était abordée. Le taux de participation s’élève à 82% à la
gare, à 40% aux abattoirs et à 65% à la marche.
Les entretiens ont eu lieu le samedi 22 avril à la gare et le dimanche 23 avril aux
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
2.2. Analyse
Nous avons procédé en deux étapes :
a. Nous avons, tout d’abord, codé les réponses aux questions ouvertes ci-dessus.
Sur base de l’approche prototypique des émotions de Shaver, Schwartz, Kirson et
O’Connor (1987), nous avons classé les émotions des participants (Question 1)
selon qu’elles font partie de la famille des émotions liées au choc et plus générale-
ment à la peur (6), à la tristesse (24) ou à la colère (18). Les réponses à la seconde
question, portant sur la fréquence de ce type d’agression, ont été regroupées en
trois catégories, selon que le participant soit d’avis que ce type d’agression est as-
sez ou très courant (19), assez ou très exceptionnel (7), ou que, bien que assez ou
très courant, l’issue est malgré tout exceptionnelle (9). Afin de coder les questions
3 à 6, nous avons eu recours à une analyse thématique (Braun & Clarke, 2006). Ce
type d’analyse se déroule en plusieurs phases.
Après une première phase de familiarisation avec les données, nous avons décom-
posé le corpus en unités de texte pertinentes eu égard à nos questions de recherche
et généré des codes initiaux pour les classer. Ensuite, nous avons regroupé ces
codes en essayant de leur trouver un thème commun. Il est important de souligner
qu’une même unité de texte pouvait être classée dans plus d’un thème. L’analyse
s’est poursuivie en vérifiant la cohérence des thèmes ainsi trouvés tant du point
de vue des unités de texte codées que de l’ensemble du corpus. Enfin, nous avons
donné un nom et une définition à chacun des thèmes ainsi qu’une quantité suffi-
sante d’unités de texte les étayant avant de classer l’entièreté des unités de texte.
L’analyse thématique a abouti à l’identification de 20 thèmes (voir annexe 1 pour
une liste complète). L’analyse fut exhaustive en cela que 85% du corpus a pu être
classé dans au moins un des thèmes identifiés. La fiabilité du classement en thèmes
a été établie en demandant à deux étudiantes de coder, contre rémunération, les
Représentations sociales et délinquance en situation de crise 497
3. Résultats
3.1. Analyse de correspondance
Six personnes, toutes interrogées à la gare, ayant signalé qu’elles avaient l’intention
de participer à la marche silencieuse, nous avons réalisé 2 analyses de corres-
pondance différentes : Une analyse incluant ces participants et une analyse les
excluant. Les résultats restant, dans l’ensemble, inchangés, nous ne communique-
rons, dans la suite de l’article, que les résultats de la première analyse. Là où des
différences se sont malgré tout manifestées, nous l’indiquerons au lecteur.
Le premier facteur (voir figure 1) extrait de l’analyse de correspondance explique
26.2% de la variance totale13. Il oppose un discours ethnicisant, dans lequel l’origi-
ne ethnique présumée des agresseurs semble jouer un rôle explicatif, à un discours
individualisant, fortement associé aux questions sécuritaires. En effet, sur le versant
négatif de ce facteur, nous retrouvons, associés à l’opinion que ce type d’agression
est exceptionnel14, différents thèmes liés aux étrangers : La discrimination qu’ils
subissent mais également l’essentialisation de différences perçues entre eux et les
Belges. Les agresseurs sont ici clairement identifiés comme étant d’origine étran-
gère, comme étant jeunes et comme étant dangereux. Ceci s’accompagne par une
mise en cause de la responsabilité de leurs parents qui sont, par ailleurs, accusés
de les protéger. En réponse à ces maux, des solutions préventives sont préconisées.
L’ambivalence de ce discours qui consiste à mettre en avant le critère ethnique
pour expliquer l’agression, à la fois pour contextualiser le comportement des agres-
seurs et pour l’essentialiser, est illustrée par les extraits suivants :
Q : Quels types de personnes sont les agresseurs de Joe ? Comment en sont-ils arrivés
jusque-là ?
498 CIPS n°87 – 2010 – pp. 491-513
P11 : Je dirais des gens paumés parce que ça ne doit pas être facile d’être, de ne pas
être Belge en Belgique et de ne pas être Marocain au Maroc, donc euh. Je crois que…
et que ne pas avoir de boulot en plus, donc ne pas pouvoir se payer les mp3 quand on
voudrait bien, ce qui n’excuse pas le fait qu’on ne doit pas à tout coup égorger les gens
comme ils le font trop rapidement. (participant francophone, belge, de la catégorie des
49-68 ans, interrogé à la gare).
P13 : Ca doit être certainement un problème de …, on parle toujours de violence,
de manque d’intégration, de, il doit y avoir un malaise chez ces gens-là. Mais on est
responsable de ça aussi, nous qui n’avons pas commis ces actes-là. Pour moi, je le vois
plus comme un tout. (participant francophone, belge, de la catégorie des 15-30 ans,
interrogé à la gare).
Sur le versant positif de ce premier facteur, le discours est caractérisé par des pro-
pos dévalorisant les agresseurs ainsi que par des propos critiques à l’égard des
institutions qui sont appelées à assurer plus de surveillance et de sécurité. Pointant
du doigt l’anomie sociale, ce discours insiste aussi sur la fréquence élevée de ce
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
Du point de vue des variables supplémentaires, nous observons que le discours eth-
nicisant est plus typique des participant(e)s belges. D’une des deux analyses réali-
sées, il ressort que ce discours est également associé aux participant(e)s interrogé(e)
s à la gare. Le discours individualisant est quant à lui plus typique des participant(e)
s de nationalité ou d’origine étrangère (y compris marocaine), de la tranche d’âge
des 15-30 ans, des femmes et des participant(e)s interrogé(e)s aux abattoirs.
Le second facteur explique 17,3% de la variance totale. Il oppose un discours
alarmiste, associé aux participant(e)s de nationalité ou d’origine marocaine et aux
femmes, à un discours qui appelle à un changement collectif, associé aux hommes.
Sur le versant négatif, nous retrouvons l’opinion selon laquelle ce type d’agression
est courant. Se focalisant sur les agresseurs, les propos soulignent la dangerosité
des agresseurs, les dévalorisent et engagent la responsabilité de leurs parents, tout
en reconnaissant la discrimination qu’ils subissent en tant qu’étrangers. Mais si un
contexte défavorable est invoqué, son existence n’en est pas moins imputée aux
agresseurs. Par ailleurs, ce discours ne manque pas d’évoquer un sentiment d’insé-
curité et d’impuissance.
Représentations sociales et délinquance en situation de crise 499
Aux antipodes du sentiment d’impuissance, le versant positif est caractérisé par une
incitation au changement collectif. Les propos y expriment par ailleurs le choc et
l’incompréhension associés à l’issue tragique de l’agression, vue comme excep-
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
Le dernier facteur explique quant à lui 14% de la variance totale. Le versant négatif,
typique de la tranche d’âge des 49-68 ans, est fortement saturé par le thème de l’in-
sécurité, tandis que l’issue tragique de l’agression y est perçue comme exception-
nelle. Ce discours est associé à une identification précise des agresseurs. La nature
du problème et sa solution résident clairement dans les jeunes et dans la mauvaise
éducation qu’ils reçoivent de leurs parents :
Q : Comment les agresseurs de Joe en sont arrivés jusque-là ?
P 15 : (…) je crois que c’est la société, tout le monde veut tout et ces gens-là certaine-
Représentations sociales et délinquance en situation de crise 501
ment, ils sont jeunes comme les autres, donc ils veulent avoir, eux savent pas l’avoir,
donc ils le prennent, ils le volent, on va dire. (participant francophone, belge, de la
catégorie des 49-68 ans, interrogé à la gare).
Q : Que devrait-on faire pour éviter que ce type d’agression se reproduise ?
P30 : Beaucoup, (…), il faudrait tout changer dans les jeunes, dans la société actuelle. (par-
ticipante francophone, belge, de la catégorie des 49-68 ans, interrogée à la marche).
Sur le versant positif, typique des participant(e)s les plus jeunes, la réponse au
problème réside essentiellement dans une prise de conscience collective et, dans
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
Effectif (Observé/
Lieu Thème PEM (%)
Total)
Anomie institutionnelle 36.4 6/13
Insécurité 30 5/10
Répression 22.2 4/9
Abattoirs
Sécurité 17.6 6/18
Ignorance 12.5 6/19
Fréquent 12.5 6/19
Anomie sociale 53.9 6/8
Incompréhension 53.9 6/8
Choc 38.6 4/6
Agresseurs protégés 38.6 4/6
Altérité 38.6 6/9
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
4. Discussion
La présente recherche avait pour objectif (1) d’examiner les représentations sociales
élaborées au sein de l’opinion publique belge dans le but de donner sens à l’agres-
sion de Joe Van Holsbeeck et (2) d’identifier les liens qui pouvaient exister entre
représentations sociales et niveau d’implication. Des entretiens réalisés à la gare
centrale de Bruxelles, aux abattoirs d’Anderlecht et à la marche silencieuse, il res-
sort que les différentes représentations de l’évènement et de ses causes partagent
plusieurs éléments que l’on peut organiser en une conception commune. Dans cette
conception, les agresseurs sont vus comme étant des jeunes frustrés qui, n’ayant pas
de revenus, ont vite recours à la violence pour assouvir des désirs exacerbés par
504 CIPS n°87 – 2010 – pp. 491-513
sure de comparer nos résultats à ceux issus de la littérature sur les représentations
sociales de la délinquance ainsi qu’à celle consacrée aux réactions populaires en
situation de crise et de les reproduire, du moins en partie, nous conforte néanmoins
dans la pertinence et la validité de notre approche.
L’absence d’une perspective comparative est également de nature à nuancer les
conclusions de notre travail. En effet, nous ne pouvons affirmer avoir démontré
avec certitude que l’identité belge de Joe et celle, présumée maghrébine, de ses
agresseurs aient joué un rôle clé dans la structuration des explications de nos
participant(e)s car rien ne nous garantit que les représentations sociales de l’agres-
sion auraient été différentes si les agresseurs avaient été d’une autre origine et/
ou si la victime avait été d’origine étrangère. Notre interprétation est néanmoins
confortée par une autre étude que nous avons menée sur l’agression de Joe Van
Holsbeeck (Antoine & Van der Linden, 2011). Dans cette étude, nous avons analysé
les témoignages laissés sur un blog à la mémoire de l’adolescent. Cette analyse
nous a notamment permis de comparer les témoignages déposés avant et après
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
9. Cet indice statistique nous indique que le degré d’accord entre les 3 codeurs dépasse de 68%
le degré que nous aurions obtenu si les codeurs avaient répondu au hasard. Bien qu’acceptable,
ce résultat est en-deçà du seuil que Krippendorff recommande (2004, p. 242), à savoir 0.8. À
titre informatif, le pourcentage d’accord, qui ne prend pas en compte l’accord - habituellement
non nul – que l’on obtiendrait en classant les données aléatoirement, est de 79%.
10. Contrairement aux variables actives, les variables supplémentaires ne participent pas à
la création des facteurs. Les rapports d’analyse générés par le logiciel Trideux fournissent
néanmoins des contributions hypothétiques pour ces variables, c’est-à-dire les contributions
qu’obtiendraient des variables actives identiques (voir Cibois, 2007).
11. La technique utilisée est celle du pourcentage d’écart maximum (PEM, sur le principe et
les justifications de cette technique, voir Cibois, 1993).
12. Par défaut, Trideux est programmé pour dégager trois facteurs.
13. Le taux d’explication de chaque facteur est donné à titre indicatif. En effet, du fait du ca-
ractère très artificiel du c² du tableau dit de Burt – tableau obtenu en croisant chaque moda-
lité avec l’ensemble des autres modalités de l’étude -, à partir duquel l’analyse est effectuée,
il est plutôt recommandé de regarder la valeur propre associée à chaque facteur. Celle-ci doit
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
Bibliographie
– Antoine, S., & Van der Linden, N. (2011). « On ne naît pas raciste, on le devient » : Analyse
des discours raciste et antiraciste sur un blog dédié à la mémoire de Joe Van Holsbeeck.
Manuscrit en préparation.
– Braun, V., & Clarke, V. (2006). Using thematic analysis in Psychology. Qualitative Research
in Psychology, 3, 77-101
– Christiaens, J. (1999). De geboorte van de jeugddelinquent. Bruxelles: VUBPRESS.
– Chryssochoou, X., Picard, M., & Pronine, M. (1998). Explications de l’échec scolaire. Les
théories implicites des enseignants selon l’origine sociale et culturelle de l’élève. Psychologie
et Éducation, 32, 43-51.
– Cibois, P. (1993). Le PEM, pourcentage de l’écart maximum: Un indice de liaison entre
modalités d’un tableau de contingence. Bulletin de méthodologie sociologique, 40, 43-63.
Représentations sociales et délinquance en situation de crise 511
– Cibois, P. (1997). Les pièges de l’analyse des correspondances. Histoire & Mesure, 12,
299-320.
– Cibois, P. (2006). Le traitement des mots associés à des questions: L’apport du logiciel
Trideux. In D. Demazière, C. Brossaud, P. Trabal & K. Van Metter (Eds.), Analyses textuelles en
sociologie. Logiciels, méthodes, usages (pp. 156-173). Rennes: PUR.
– Cibois, P. (2007). Les méthodes d’analyse d’enquête. Paris: PUF.
– Delhomme, P., & Meyer, T. (2002). La recherche en psychologie sociale. Paris: Armand
Colin.
– Doise, W. (1990). Les représentations sociales. In R. Ghiglione, C. Bonnet, & J.F. Richard
(Eds). Traité de psychologie cognitive (pp. 111-174), 3. Paris: Dunod.
– Doise, W., & Papastamou, S. (1987). Représentations sociales des causes de la délinquance :
Croyances générales et cas concrets. Déviance & Société, 11 (2), 153-162.
– Doise, W., Clémence, A., & Lorenzi-Cioldi, F. (1992). Représentations sociales et analyse
de données. Grenoble: PUG.
– Ennis, J. G. & Schreuer, R. (1987). Mobilizing weak support for social movements: The role
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
– Lupton, D. (1999). Crime control, citizenship and the state : Lay understandings of crime, its
causes and solutions. Journal of Sociology, 35 (3), 297-311.
– Manço, A. & Manço, U. (2000). La scolarité des enfants issus de l’immigration musulmane:
Difficultés et actions positives. In U. Manço (Ed.), Voix et voies musulmanes de Belgique (p.
41-54). Bruxelles: FUSL.
– Moscovici, S. (1961/2004). La psychanalyse son image et son public. PUF: Paris.
– Nagels, C., & Rea, A. (2007). Jeunes à perpète : Génération à problèmes ou problème de
générations ? Louvain-la-Neuve: Bruylant-Academiz s.a.
– Namey, E., Guest, G., Thairu, L., & Johnson, L. (2008). Data Reduction Techniques for
Large Qualitative Data Sets. In G. Guest & K. M. MacQueen (Eds.), Handbook for teambased
qualitative research (pp. 137-161). Lanham: Altamira Press.
– Perroton, J. (2000). Les ambiguïtés de l’ethnicisation des relations
scolaires. L’exemple des relations école-familles à travers la mise en place d’un dispositif de
médiation. Ville École Intégration, 121, 130-147.
– Poupart, J. (1997). L’entretien de type qualitatif: Considérations épistémologiques, théoriques
© Presses universitaires de Liège | Téléchargé le 09/02/2024 sur www.cairn.info (IP: 109.88.190.245)
Annexe 1 : Liste complète des thèmes identifiés selon que le discours porte sur…
L’origine des agresseurs L’ignorance du partici- L’impuissance du partici-
La sécurité (18) Les inégalités (14)
(19) pant (19) pant (17)
Les agresseurs sont Il n’y a pas assez de policiers Il n’y a rien que l’on peut
La société est inégale
d’origine marocaine Je ne sais pas qui patrouillent faire pour éviter cela
Les agresseurs ne doivent pas avoir
Les agresseurs sont des Je n’en ai aucune idée Il faudrait plus de caméras Je ne vois pas ce que je
beaucoup de moyens
allochtones de surveillance peux faire
La dangerosité des agresseurs L’anomie institutionnelle
La prévention (14) L’âge des agresseurs (14) L’anomie morale (11)
(13) (13)
Les agresseurs ont agi par
Il faut dialoguer avec les Les agresseurs sont des La justice ne fonctionne
pur plaisir ou par envie de La société est matérialiste
jeunes jeunes pas bien
nuire La société est devenue trop permis-
Il faut écouter les gens Les jeunes doivent Les policiers ne font pas
Les agresseurs sont des sive
qui se sentent mal changer leur boulot
sauvages
La responsabilité des
Le sentiment La dévalorisation des
parents des agresseurs La répression (9) La mise en altérité des étrangers (9)
d’insécurité (10) agresseurs (9)
(11)
Les agresseurs ont reçu Les agresseurs doivent être Les parents marocains n’éduquent
Représentations sociales et délinquance en situation de crise