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20-020-A-10
Introduction
Labyrinthe postérieur Labyrinthe antérieur
L’oreille interne, ou labyrinthe, est située au sein de la pyramide pétreuse de
l’os temporal. Elle comporte un ensemble de cavités osseuses, ou labyrinthe Canaux semi-circulaires
osseux, contenant des structures tubulaires formant le labyrinthe
membraneux. Au sein de ce dernier se trouvent l’organe sensoriel cochléaire Vestibule Cochlée
destiné à l’audition et les capteurs sensitifs vestibulaires spécialisés dans la
détection des accélérations angulaires et linéaires de la tête.
Labyrinthe osseux
Il dérive de la couche périostique interne de la capsule otique. C’est une
coquille d’os dur et compact, formant le vestibule, les canaux semi-circulaires
et la cochlée (fig 1). Deux canaux issus du labyrinthe osseux rejoignent les
VII
enveloppes cérébrales : les espaces sous-arachnoïdiens pour l’aqueduc du
limaçon et la dure-mère pour l’aqueduc du vestibule.
Vestibule a
C’est la cavité centrale du labyrinthe osseux placée entre l’oreille moyenne et
le fond du conduit auditif interne. De forme ovoïde, aplatie transversalement,
ses dimensions sont de 5 mm pour la longueur et de 5 mm pour la hauteur. La b
largeur au centre est de 3 mm, mais en périphérie, elle n’est que de 1,5 mm.
Le vestibule répond à la moitié postérieure du fond du conduit auditif interne 1 Vue latérale du labyrinthe osseux réduit à la capsule otique.
(fig 2). Son axe longitudinal fait approximativement un angle de 45° avec a. Fenêtre ovale ; b. fenêtre ronde ; VII. aqueduc de Fallope sectionné au niveau de sa
l’axe du conduit auditif interne (en réalité, 53°). première portion.
Schématiquement, on lui décrit une paroi latérale et une paroi médiale,
réunies en haut, en avant, en arrière et en bas par des parois plus étroites
(fig 3). Si on réalise une section de l’os temporal perpendiculaire au bord postérieur
du rocher et partageant la fenêtre ovale en deux moitiés, antérieure et
postérieure, on obtient une moitié latérale et postérieure presque entièrement
occupée par les orifices des canaux semi-circulaires et une moitié médiale et
antérieure, sorte de crible à travers lequel passent les ramifications du nerf
Jean-Pierre Sauvage : Chef de service. vestibulaire se dirigeant vers le conduit auditif interne.
Stéphane Puyraud : Chef de clinique.
Olivier Roche : Chef de clinique.
Abdel Rahman : Attaché des Hôpitaux. Paroi latérale (fig 3, 4)
Service d’oto-rhino-laryngologie, centre hospitalier universitaire Dupuytren, 2, avenue Martin-
Luther-King, 87042 Limoges cedex, France. Fortement convexe, elle comporte trois orifices :
© Elsevier, Paris
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na m 4 Coupe verticale du rocher droit dans le plan du canal semi-circulaire supérieur (seg-
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i-c tre 1. Canal semi-circulaire supérieur ; 2. ouverture du canal semi-circulaire postérieur dans la
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ul crus commune ; 3. orifice ampullaire du canal semi-circulaire postérieur ; 4. crête ampullaire
ai e
re inférieure ; 5. orifice postérieur du canal semi-circulaire latéral ; 6. crête séparant l’orifice
antérieur du canal latéral de l’ampoule du canal semi-circulaire supérieur ; 7 : aqueduc de
Fallope ; 8. bord postérieur de la fenêtre ovale ; 9. lame spirale secondaire ; 10 : ouverture
de la niche de la fenêtre ronde ; 11. aqueduc du vestibule, portion ascendante.
2 Orientation des éléments du labyrinthe osseux par rapport à l’axe de la pyramide
pétreuse et l’axe sagittal du crâne [5]. translabyrinthique postérieure, car en avant d’elle se trouve la première
1.Vestibule ; 2. cochlée ; 3. canal semi-circulaire postérieur ; 4. canal semi-circulaire latéral ;
5. les deux orifices du canal semi-circulaire supérieur ; 6. tête du marteau ; 7. corps de
portion du nerf facial, seulement séparée d’elle par les fibres ampullaires du
l’enclume. nerf utriculoampullaire ;
– en arrière, l’orifice commun au canal semi-circulaire supérieur et au canal
semi-circulaire postérieur s’ouvre juste au-dessus de l’orifice non ampullaire
17 du canal semi-circulaire latéral, séparé de lui par une crête souvent très
14 marquée.
Paroi postérieure
Elle est également très étroite. À son extrémité inférieure se trouve l’orifice
ampullaire du canal semi-circulaire postérieur. Cet orifice occupe l’angle de
la paroi postérieure avec la paroi latérale et la paroi inférieure. Souvent
16 profondément creusé dans l’épaisseur de la paroi postérieure, il reste bien
15 séparé de la paroi inférieure par la crête ampullaire inférieure. Évasé, l’orifice
2 ampullaire du canal semi-circulaire postérieur constitue le point déclive du
13 vestibule. Ce fait a pu expliquer que les otolithes détachés des macules,
1 spontanément ou après un traumatisme, puissent se déposer contre la cupule
6 12
3 du canal postérieur (théorie de la cupulolithiase). Sur la face médiale de
11 l’orifice, existent de petits pertuis constituant la tache criblée inférieure,
4 10 livrant passage aux filets du nerf ampullaire postérieur.
7- 8 9
5 Paroi médiale (fig 5)
Elle est occupée par plusieurs fossettes séparées par des crêtes :
– la fossette hémisphérique est la plus volumineuse et la plus marquée. Elle
est située à la partie antérieure et inférieure de la paroi. Elle reçoit le saccule.
Son fond est perforé de multiples petits pertuis constituant la tache criblée
3 Vue schématique du labyrinthe osseux et constitution du plancher du vestibule. moyenne qui laisse passer les filets sacculaires du nerf vestibulaire inférieur ;
1. Fenêtre ovale ; 2. inflexion de la lame spirale ; 3. orifice ampullaire du canal semi-circulaire – la crête du vestibule borde la fossette hémisphérique en haut et en arrière.
postérieur ; 4. fenêtre ronde ; 5. cavité sous-vestibulaire ; 6. partie de la lame spirale formant
le plancher du vestibule ; 7. lame spirale secondaire ; 8. fente vestibulotympanique ; En avant, elle se prolonge sur la paroi antérieure pour constituer une petite
9. rampe tympanique ; 10. lame spirale secondaire ; 11. lame spirale ; 12. rampe vestibu- épine saillante longue parfois de 1 à 2 mm : la pyramide du vestibule. En bas
laire ; 13. orifice vestibulaire du limaçon ; 14. canal semi-circulaire postérieur ; 15. canal et en arrière, la crête du vestibule s’incurve pour rejoindre la paroi inférieure.
semi-circulaire latéral ; 16. orifice ampullaire du canal semi-circulaire latéral ; 17. canal Le repère de la crête vestibulaire est constitué par une ligne horizontale
semi-circulaire supérieur.
passant par la lèvre supérieure de la fenêtre ovale. Ceci explique que, dans la
voie translabyrinthique antérieure, c’est la fossette hémisphérique qui est
– l’orifice antérieur ampullaire du canal semi-circulaire latéral : il occupe aperçue en premier lorsque la fenêtre ovale et la fenêtre ronde sont réunies à
l’angle antérosupérieur. Il est situé à 1 mm au-dessus de la fenêtre ovale et la fraise ;
séparé d’elle par un espace qui répond à la deuxième portion de l’aqueduc de – la fossette ovoïde est elliptique à grand axe horizontal. Elle se trouve au-
Fallope ; dessus de la crête du vestibule. Elle est séparée de l’orifice ampullaire du canal
– l’orifice postérieur non ampullaire du canal semi-circulaire latéral : il est semi-circulaire supérieur par une crête bien marquée : la crête ampullaire
placé dans l’angle postérosupérieur, mais à un niveau légèrement plus bas que supérieure. Elle reçoit l’utricule. La moitié antérieure de la fossette ovoïde
son orifice ampullaire. Il regarde franchement en arrière. est occupée par un ensemble de petits pertuis qui occupent également la
pyramide en constituant la tache criblée supérieure. Par ces orifices passent
les branches du nerf utriculoampullaire (nerf vestibulaire supérieur) destinées
Paroi supérieure à l’utricule et aux canaux latéral et supérieur ;
Étroite en avant, plus large en arrière, elle est presque entièrement occupée à – la fossette sulciforme est à la limite postérieure de la fossette ovoïde. Elle
ses deux extrémités par deux orifices à cheval sur la face latérale : constitue une petite gouttière verticale, à la partie supérieure de laquelle
– en avant, l’orifice ampullaire du canal semi-circulaire supérieur, contigu à s’ouvre un canal osseux : l’aqueduc du vestibule ;
l’orifice ampullaire du canal latéral dont il est séparé par une arête vive. Cette – la fossette cochléaire est en partie sur la paroi médiale et en partie sur la
arête doit être conservée le plus longtemps possible dans la voie paroi inférieure. Elle se situe entre la crête ampullaire inférieure en arrière et
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Oto-rhino-laryngologie ANATOMIE DE L’OREILLE INTERNE 20-020-A-10
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20-020-A-10 ANATOMIE DE L’OREILLE INTERNE Oto-rhino-laryngologie
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1 5
Columelle
(modiolus) 6 lame spirale
D
A B C
Tube limacéen
Il comprend deux segments : le segment non enroulé et le segment enroulé.
Le segment initial non enroulé est rectiligne (hook des Anglo-Saxons). Long
de 4 à 5 mm, il est placé sous le vestibule où il forme la cavité sous-
vestibulaire (fig 4). Celle-ci se termine en arrière par un cul-de-sac au fond 3
duquel s’ouvre la fenêtre ronde. La cavité sous-vestibulaire représente 1
l’extrémité de la rampe tympanique de la cochlée. Sur sa face médiale, près
de la membrane de la fenêtre ronde, s’ouvre l’orifice de l’aqueduc du limaçon.
Le segment enroulé continue le précédent par un premier tour (spire basale)
qui s’engage sous le conduit auditif interne en formant la saillie du
promontoire sur la face interne de la caisse du tympan. Puis il passe en avant
du conduit auditif interne, puis au-dessus et se termine à 1,5 mm en avant et
en dedans de la commissure antérieure de la fenêtre ovale séparé du vestibule
par la première portion du nerf facial. Le deuxième tour se place en avant du 2
premier et le troisième tour, incomplet (un demi-tour), se termine par la
coupole.
Lame spirale
C’est une lame osseuse détachée de la columelle. Elle fait saillie dans le tube 1
du limaçon sans le cloisonner complètement. À l’état frais, elle est complétée
par la membrane basilaire s’insérant sur le bord libre de la lame spirale. Ainsi
sont séparées deux rampes : la rampe vestibulaire placée vers l’apex et la
rampe tympanique placée vers la base.
Au niveau du pilier, la lame spirale se termine par un bord libre en forme de 3
crochet (hamulus lamina spiralis). Ce bord libre forme avec la voûte de la 8 Canal de Rosenthal après
2
coupole un passage, l’helicotrema, qui fait communiquer la rampe ablation de la paroi osseuse ex-
tympanique et la rampe vestibulaire. terne d’après L Testut [17].
1. Canal spiral de Rosenthal ;
Dans la portion non enroulée, la lame spirale se recourbe d’abord en haut, puis 2. canal longitudinal de la colu-
en arrière pour former les trois quarts médiaux de la face inférieure du melle ; 3. canal afférent de la
vestibule et s’insérer en arrière sur la crête ampullaire inférieure. lame spirale.
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A
9 Vue postéro-inférieure du labyrinthe osseux : aqueduc du limaçon et canal et sac
endolymphatique (côté droit). 9
1. Canal endolymphatique ; 2. fossette unguéale ; 2’. sac endolymphatique ; 3. orifice de 12
l’aqueduc du limaçon à la face médiale de la cavité sous-vestibulaire ; 4. aqueduc du
limaçon ; 5. orifice inférieur de l’aqueduc du limaçon ; 6. fosse jugulaire. 14
2
11
de l’aqueduc est situé à 1 cm en arrière du porus du conduit auditif interne, à 15
égale distance entre celui-ci et le sinus sigmoïde. Il contient le sac 10
endolymphatique. 4
6
Aqueduc du limaçon
13
Son orifice est situé sur la paroi médiale de la portion non enroulée du limaçon 3
à 1 mm en avant de la fenêtre ronde.
Son canal, long de 10 à 13 mm, se dirige en arrière, en dedans et en bas,
chemine sous l’ampoule du canal postérieur, puis parallèlement au bord
inférieur du conduit auditif interne. Il se termine à la face inférieure de la 5
pyramide pétreuse par un orifice évasé de 4 mm situé au sommet d’une 16
dépression triangulaire placée entre la fosse jugulaire en arrière et le canal
carotidien en avant.
Il est annexé au système périlymphatique, le faisant communiquer avec
l’espace sous-arachnoïdien chez certaines espèces [12]. Chez l’homme, il serait B
obturé par du tissu fibreux. Sa perméabilité anormale expliquerait que
certaines oto- ou rhinoliquorrhées cérébrospinales puissent survenir après une 10 Labyrinthe membraneux.
A. Vue antérieure.
fracture de la paroi latérale du vestibule ou après stapédectomie (oreille B. Vue postérieure.
« geyser »). 1. Ductus reuniens ; 2. saccule ; 3. cæcum cochléaire ; 4. canal endolymphatique ;
5. branches utriculaire et sacculaire du canal endolymphatique ; 6. sac endolympha-
tique ; 7. utricule et sa macule (en bleu sur le schéma) ; 8. macule du saccule ; 9. canal
semi-circulaire supérieur ; 10. canal semi-circulaire postérieur ; 11. canal semi-
Labyrinthe membraneux circulaire latéral ; 12. ampoule du canal semi-circulaire supérieur ; 13. ampoule du
canal semi-circulaire postérieur ; 14. ampoule du canal semi-circulaire latéral ;
Il est constitué de l’agencement complexe d’un long tube d’origine 15. crus commune ; 16. canal cochléaire ; 17. nerf cochléaire.
épithéliale.
Il comporte (fig 10) : Paroi supérieure ou vestibulaire
– le labyrinthe antérieur, destiné à l’audition, comprenant le canal Elle est encore appelée membrane de Reissner et sépare le canal cochléaire
cochléaire ; de la rampe vestibulaire.
– le labyrinthe postérieur, destiné à l’équilibration, comprenant l’utricule, le
saccule, les canaux semi-circulaires et le système endolymphatique. Paroi externe
Le labyrinthe membraneux contient l’endolymphe. Entre le labyrinthe Elle est formée par le ligament spiral. Celui-ci représente une zone
membraneux et le labyrinthe osseux, se situe un deuxième compartiment d’adhérence entre le canal cochléaire et l’endoste du limaçon. À ce niveau
liquidien : la périlymphe. existe une trame fibreuse conjonctive constituant une véritable éponge
imprégnée de périlymphe. De haut en bas, la face interne du ligament spiral
Canal cochléaire est marquée par quatre reliefs :
– la crête où s’insère la membrane de Reissner ;
C’est un tube long de 30 mm qui comporte deux segments : – la strie vasculaire, seul épithélium vascularisé de l’organisme constitué par
– le premier (lagaena) est court et se termine en arrière par un cul-de-sac un épaississement de la paroi latérale lié à la présence de nombreux vaisseaux.
(cœcum cochleare) logé au niveau de la fossette cochléaire. Sa face inférieure Ce serait le lieu principal supposé de la sécrétion d’endolymphe ;
isole le vestibule de la cavité sous-vestibulaire en fermant la fente – le bourrelet spiral soulevé par un canal veineux ;
vestibulotympanique. De sa face supérieure naît le ductus reuniens de Hensen
qui fait communiquer le canal cochléaire avec le saccule ; – la crête basilaire où s’insère la membrane basilaire.
– le deuxième segment continue le précédent en avant. Il est long et s’enroule Paroi inférieure
dans le limaçon osseux en comblant l’espace compris entre le bord libre de la
lame spirale et la partie correspondante de la lame des contours. En coupe, il Elle sépare le canal cochléaire de la rampe tympanique. Elle est constituée
est prismatique et comporte trois faces : supérieure, externe et inférieure par la membrane basilaire tendue entre la lame spirale osseuse et la crête
(fig 11). basilaire du ligament spiral. Ainsi, la membrane basilaire, longue de 33 mm,
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a 6
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d c 10 10
12 Organe de Corti.
1. Sillon spiral interne ; 2. cellules ciliées externes ; 3. cellule ciliée interne ; 4. cellule de
Deiters ; 5. membrane basilaire ; 6. phalange des cellules de Deiters ; 7. cellules de
11 Canal cochléaire. Hensen ; 8. piliers ; 9. tunnel de Corti ; 10. espace de Nuel.
a. Rampe vestibulaire ; b. canal cochléaire (scala media) ; c. rampe tympanique ;
d. ganglion spiral ; e. membrane de Reissner ; 1. limbus spiralis ; 2. sillon spiral interne ;
3. membrane tectoriale ; 4. strie vasculaire ; 5. bourrelet spiral ; 6. sillon spiral externe ;
7. ligament spiral ; 8. membrane basilaire ; 9. tunnel de Corti ; 10. lame spirale ; 11. nerf Cellules de soutien
cochléaire.
Elles supportent les cellules sensorielles.
Des cellules de soutien entourent complètement les cellules ciliées internes.
parcourt toute la cochlée en augmentant progressivement de largeur depuis la Les cellules de Deiters reposent sur la membrane basilaire. Leur pôle
base jusqu’à l’apex. Sur la membrane basilaire se pose l’organe de Corti, supérieur déprimé en cupule reçoit et ancre solidement la base des cellules
recouvert par la membrane de Corti.
ciliées externes. Leur apex émet un prolongement (phalange) dont l’extrémité
supérieure s’élargit en plateau et comble les espaces en « haltère » séparant
Organe de Corti (fig 12, 13) les cellules ciliées.
C’est l’élément sensoriel où sont situés les récepteurs de l’audition. Il repose Les cellules de Hensen sont placées en dehors des cellules de Deiters et
sur la membrane basilaire entre deux sillons : le sillon spiral interne et le sillon tapissent la lèvre interne du sillon spiral externe.
spiral externe. Il comporte plusieurs systèmes de cellules et structures. Les piliers forment deux rangées de cellules qui s’écartent à leur base et se
rejoignent à leur sommet en délimitant le tunnel de Corti contenant la
Cellules sensorielles cortilymphe.
– Trois rangées de cellules ciliées externes surmontées par des stéréocils Enfin, l’ensemble des pôles supérieurs des cellules ciliées externes, des
disposés comme des tuyaux d’orgue et rangés selon un W ouvert vers le phalanges des cellules de Deiters et des apex élargis en plateau des piliers,
modiolus. Ces cellules auraient des propriétés contractiles. toutes cellules reliées par des jonctions serrées, forment la membrane
– Une seule rangée de cellules ciliées internes. réticulaire. Cette membrane isole le compartiment endolymphatique du canal
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200µm 1
4
400µm
côté côté
utriculaire canalaire
740µm
360µm
300µm
2
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14 A. Crête ampullaire.
1. Cupule ; 2. sillon ampullaire ; 3. nerf ampullaire ; 4. épithélium sensoriel.
B. Faisceau de stéréocils à la surface de la crête ampullaire lorsque la cupule a été arrachée.
Fœtus humain. Microscopie à balayage (cliché Pr Alain Sans, unité 432 Inserm, université
Montpellier II).
B
cupule ou membrane 1
otoconiale
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17 A. Macule otolithique et otolithes humains (d’après David J Lim Ann ORL 1984 : 93,
4 supplt 112 part 2, 17-24).
1. Striola ; 2. membrane basale ; 3. cellule de soutien ; 4. cellules ciliées type I ;
5. cellules ciliées type 2 ; 6. membrane otolithique ; 7. otolithes ; 8. couche gélatineuse ;
9. maillage sous-membranaire. Trait rouge : striola.
B. Otolithes humains.
Utricule
C’est une vésicule allongée dont l’extrémité antérieure arrondie est accolée
par sa face médiale à la fossette ovoïde. À ce niveau, l’utricule est fixé
solidement par du tissu conjonctif et les filets nerveux utriculaires.
Les canaux semi-circulaires débouchent dans l’utricule en deux groupes :
– les orifices ampullaires des canaux latéral et supérieur dans le plafond de
l’extrémité antérieure ;
– l’orifice non ampullaire du canal latéral, l’orifice commun au canal semi-
circulaire supérieur et au canal semi-circulaire postérieur et l’orifice 18 Utricule et crêtes latérale et supérieure d’un fœtus de 9 semaines. Microscopie à
ampullaire du canal postérieur dans l’extrémité postérieure. balayage. On distingue les cils sensoriels et sur la macule utriculaire des restes de
membrane otolithique (cliché Pr Alain Sans, unité 432 Inserm, université Montpellier II).
La branche utriculaire du canal endolymphatique s’ouvre au pôle postérieur.
La macule de l’utricule (fig 17, 18) représente la région sensorielle située sur
le plancher, en avant, en regard de la fossette ovoïde et dans un plan nerveux sacculaires. Il repose sur le plancher du vestibule et de son pôle
horizontal. Elle comprend : postéro-inférieur naît le canalis reuniens qui le relie au canal cochléaire. De
– l’épithélium sensoriel (neuroépithélium), qui contient les deux types de son pôle postéro-interne naît la branche sacculaire du canal endolymphatique.
cellules décrits plus haut. À la différence des crêtes ampullaires, il existe à la La macule du saccule est placée presque verticalement sur sa face médiale.
surface de la macule une ligne de partage dépourvue de cellules (striola) de La macule sacculaire a une structure analogue à la macule utriculaire.
laquelle le kinocil de chaque cellule est le plus proche alors que les stéréocils Toutefois, la striole y a une forme de L et pour chaque cellule, ce sont les
sont les plus éloignés ; stéréocils qui en sont les plus proches par rapport au kinocil.
– la membrane otolithique, disposée sur le neuroépithélium. Celle-ci
comporte trois couches : la couche des otolithes, la couche gélatineuse, la Canal et sac endolymphatiques
couche du maillage sous-membranaire. Les otolithes sont des formations
inertes, cylindriques, à extrémités polyédriques. Riches en carbonate de Le canal endolymphatique naît de la réunion de deux canalicules issus de
calcium (calcite), leur gravité spécifique est de 2,7. Les otolithes sont disposés l’utricule et du saccule. Dans la dénomination classique et internationale, le
sur une épaisseur d’environ 50 µm. La base de la couche des otolithes est canal utriculosacculaire (ductus utriculosaccularis) représente l’ensemble de
enchâssée dans la couche gélatineuse et le reste est englué dans une substance ces deux canaux.
gélatineuse faite de mucopolysaccharides neutres. Le maillage sous- Le segment utriculaire s’abouche dans l’utricule par une fente très mince
membranaire constitue un réseau fibrillaire formant un réseau dans les mailles après avoir longé la face médiale de l’utricule. Le repli membraneux ainsi
duquel pénètrent les extrémités des stéréocils. Ainsi, lors de l’inclinaison de constitué est parfois dénommé valvule de Bast (fig 19) et serait censé isoler
la tête, la membrane otolithique glisse sur le neuroépithélium et les stéréocils l’utricule du reste du labyrinthe.
subissent des déformations qui se traduisent soit par une excitation, soit par
une inhibition, à la manière du processus décrit pour la crête ampullaire. Canal endolymphatique
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Oto-rhino-laryngologie ANATOMIE DE L’OREILLE INTERNE 20-020-A-10
Nerf vestibulaire
5
Il se place en arrière du nerf cochléaire et se divise rapidement en trois
4
branches.
6
Nerf vestibulaire supérieur
3
Il se porte vers la fossette postérosupérieure du fond du conduit auditif interne
et s’engage dans les trous que présente cette fossette. Il pénètre dans le
8 vestibule par les trous de la tache criblée supérieure en se divisant en trois
rameaux :
1
7 – le nerf utriculaire, qui se rend à la macule utriculaire ;
– le nerf ampullaire supérieur, qui se distribue à la crête ampullaire du canal
2 semi-circulaire supérieur ;
– le nerf ampullaire latéral, qui se rend à la crête ampullaire du canal semi-
circulaire latéral.
Système parasympathique
Innervation du labyrinthe
Les fibres parasympathiques provenant du nerf intermédiaire de Wrisberg
La huitième paire crânienne ou nerf statoacoustique se divise dans le conduit (contingent salivaire supérieur) passeraient à l’oreille interne en transitant par
auditif interne en une branche antérieure, le nerf cochléaire et une branche les anastomoses acousticofaciales. Ces dernières fibres sont parfois
postérieure, le nerf vestibulaire. présentées comme n’étant autres que le système efférent.
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20-020-A-10 ANATOMIE DE L’OREILLE INTERNE Oto-rhino-laryngologie
Rapports
L’oreille interne est au cœur de la portion pétreuse de l’os temporal placée
entre :
7 – le conduit auditif interne médialement ;
6 – l’oreille moyenne latéralement ;
5 – l’étage moyen de la base du crâne en haut ;
2
4 – l’étage postérieur de la base du crâne en arrière ;
20 Système artériel de l’oreille interne [15]. – la trompe d’Eustache et la région parapharyngée en avant et en bas ;
1. Artère cérébelleuse antéro-inférieure ; 2. artère labyrinthique ; 3. artère cochléaire ; – l’espace sous-parotidien postérieur en bas.
4. artère cochléaire ; 5. rameau cochléaire ; 6. artère vestibulocochléaire ; 7. artère vesti-
bulaire inférieure ; 8. artères canalaires ; 9. artère vestibulaire antérieure ; 10. artère basi-
laire. Rapports intrapétreux
En dedans : conduit auditif interne
1
Fond du conduit auditif interne
9
Sa morphologie s’oppose à celle de la face profonde du vestibule.
• Crête falciforme
Elle barre transversalement le fond du conduit auditif interne (fundus) et
répond exactement à la crête du vestibule. Cette crête divise le fundus en deux
moitiés supérieure et inférieure puis se poursuit sur la face antérieure du
8 conduit auditif interne pour y déterminer en haut une courte gouttière où
s’appuie le nerf facial.
• Moitié supérieure du fond
7 Elle présente deux fossettes séparées par une crête verticale dont l’extrémité
4 supérieure constitue un repère chirurgical dans la voie sus-pétreuse (Bill’s
5 bar) pour repérer le nerf facial.
2 L’antérieure correspond à l’entrée du canal de Fallope.
3
6 La postérieure est la fossette vestibulaire supérieure ou utriculaire qui répond
à la fossette semi-ovoïde et livre le passage aux rameaux du nerf vestibulaire
21 Système veineux de l’oreille interne [15]. supérieur provenant de l’utricule et des ampoules antérieure et latérale (nerf
1. Veine vestibulaire supérieure ; 2. veine vestibulocochléaire ; 3. veine spirale postérieure ;
4. veine spirale antérieure ; 5. veine cochléaire commune ; 6. veine de l’aqueduc cochléaire ; utriculoampullaire traversant la tache criblée supérieure).
7. veine vestibulaire inférieure ; 8. veines canalaires ; 9. veine de l’aqueduc du vestibule.
• Moitié inférieure du fond
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sur lui-même en cornet dans le même sens que la lame des contours. Il émet
Nerf pétreux alors successivement les fibres qui s’engagent dans les orifices creusés à
portion du VII l’intérieur de la fossette cochléaire ;
Face supérieure
– le nerf vestibulaire, moins volumineux. Près du fond, il présente le ganglion
1 de Scarpa. C’est un double renflement grisâtre qui s’amincit progressivement
Fond du en dehors et se distingue souvent difficilement du nerf. Il émet alors deux
conduit 7
2 prolongements principaux :
auditif interne w 3 – le nerf vestibulaire supérieur qui gagne la fossette utriculaire ;
– le nerf vestibulaire inférieur qui gagne la fossette sacculaire. Le nerf
Face postérieure
ampullaire postérieur grêle naît du prolongement inférieur et gagne le
A foramen singulare.
Porus
Les anastomoses acousticofaciales s’effectuent entre la partie postérolatérale
de l’intermédiaire de Wrisberg et le bord antérieur du nerf vestibulaire
6 5 supérieur. Elles forment un feutrage dense et serré. À ce niveau, la gaine pie-
4 mérienne est commune.
Espace
• Artères
ponto- F
V
cérébélleux B L’artère auditive interne naît le plus souvent de l’artère cérébelleuse antéro-
C inférieure (ou artère cérebelleuse moyenne), au moment où celle-ci décrit une
boucle qui pénètre dans la portion interne du conduit avant de revenir vers le
sillon de cervelet. Parfois cette boucle atteint le fond du conduit auditif interne.
F Brémond Les artères issues de l’artère auditive interne ou de l’artère
C cérébellolabyrinthique irriguent :
C V
Sillon bulbo- C – le conduit osseux ;
protubérantiel – les éléments nerveux ;
– les méninges correspondantes ;
– l’oreille interne.
Face supérieure F L’artère labyrinthique (diamètre 0,1 mm) se divise le plus souvent en trois
C
C V branches :
D – l’artère vestibulaire antérieure (diamètre 0,005 mm), qui se détache
Face inférieure
rapidement pour pénétrer dans la fossette vestibulaire supérieure en suivant
le nerf vestibulaire supérieur ;
– l’artère cochléaire, qui gagne la fossette cochléaire ;
Face postérieure – l’artère vestibulocochléaire, inconstante, a un mode de pénétration
variable dans le fundus.
L’artère subarcuata née de l’artère cérébellolabyrinthique a parfois un trajet
dans le conduit auditif interne avant de gagner la fossa subarcuata.
En avant : canal carotidien
Le coude du segment intrapétreux entre en contact avec le flanc inférieur du
22 Paquet acousticofacial [5]. cône limacéen. Le contact est plus ou moins étroit.
A. Fond du conduit auditif interne (coupe 1).
1. Fossette du nerf facial ; 2. fossette utriculaire (vestibulaire supérieure) ; 3. crête
falciforme ; 4. fossette sacculaire (vestibulaire inférieure) ; 5. foramen singulare de
En haut : aqueduc de Fallope
Morgagni ;
6. fossette cochléaire ; 7. Bill’s Bar. Première portion
B. Porus (coupe 2).
C. Espace pontocérébelleux (coupe 3).
Elle est intercochléovestibulaire. La première portion du nerf facial côtoie la
D. Sillon bulboprotubérantiel (coupe 4). spire basale de la cochlée en avant et le canal semi-circulaire supérieur en
arrière. La position exacte de ces éléments est importante à connaître pour
La dure-mère, accolée au périoste, tapisse toutes les parois du conduit. Au aborder le nerf facial par voie sus-pétreuse. Son obliquité par rapport à l’axe
fond du conduit, elle enserre comme un collet les nerfs de la huitième paire de la caisse est nette. Le nerf se dirige en avant et latéralement, de telle sorte
crânienne. Seul le nerf facial emporte dans le canal de Fallope sa gaine qu’il se produit un angle très aigu entre le genou du facial et le ganglion
dure-mérienne. géniculé, au niveau duquel l’endocrâne est parfois déhiscent.
L’arachnoïde est impossible à détacher de la dure-mère.
Deuxième portion
La pie-mère, richement parcourue par de petits rameaux vasculaires,
enveloppe le paquet acousticofacial jusqu’au fond du conduit où elle s’accole Elle est située nettement en dessous de la première portion. Lorsque l’on suit
avec l’arachnoïde. le nerf par voie translabyrinthique, le nerf paraît se poursuivre vers l’avant
• Éléments nerveux
alors qu’en réalité ce sont les nerfs pétreux.
Cette disposition l’amène à faire un relief situé sur la paroi médiale du cavum
Ils constituent le paquet acousticofacial formé par le nerf facial, le nerf tympani situé juste sous celui du canal semi-circulaire latéral et s’écartant de
vestibulaire et le nerf cochléaire (fig 22). À l’entrée du conduit auditif interne lui en faisant un angle de 10°.
(porus), il est plus près du bord postérieur que du bord antérieur, de telle sorte
que par voie sus-pétreuse, en ouvrant le conduit trop en avant et médialement, Coude du facial
l’opérateur peut avoir parfois l’impression de tomber dans une cavité vide.
Le nerf facial et le nerf intermédiaire de Wrisberg sont les éléments les plus Le nerf plonge dans le retrotympanum en délimitant avec la paroi interne de
haut situés et leur trajet est oblique vers l’avant pour gagner la fossette la caisse un cul-de-sac, le sinus tympani posterior, et le sinus tympani, bordé
antérosupérieure du fundus. Le nerf fait, à ce niveau, une courbe concave en en dedans par la paroi de la portion ampullaire du canal semi-circulaire
avant et en dedans, amorçant déjà la courbe de la première portion. Le nerf postérieur.
intermédiaire de Wrisberg s’inclut dans la même gaine dure-mérienne et les
deux nerfs sont rapidement confondus. Canal pétromastoïdien
Le nerf acoustique forme, juste avant l’entrée dans le porus, une gouttière à Issu de la fossa subarcuata, son trajet est translabyrinthique. Il longe d’abord
concavité supérieure dont la berge postérieure est plus mince que l’antérieure. le conduit auditif interne, puis il passe sous l’arceau du canal semi-circulaire
Puis il se différencie en une partie antérieure volumineuse constituant les deux supérieur et se termine dans l’antre au-dessus du canal semi-circulaire latéral.
tiers antérieurs du tronc qui va former le nerf cochléaire, et une partie Il contient l’artère subarcuata.
postérieure plus mince qui donne le nerf vestibulaire. Dès son entrée dans le
conduit, il se divise en ses deux branches : Cellules pneumatiques
– le nerf cochléaire, aplati, creusé d’une gouttière concave en haut sur La pneumatisation du rocher, au-delà de la paroi interne de l’antre, de l’attique
laquelle repose le nerf facial et l’intermédiaire. Au fond du conduit il s’enroule et de la caisse n’est présente que dans un tiers des cas.
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Une ligne arbitraire passant par la deuxième portion de l’aqueduc de Fallope – le tronc cérébral est en dedans ;
permet de reconnaître : – la tente du cervelet s’insère sur le bord supérieur (crête pétreuse), limitant
– un groupe supérieur, subdivisé en quatre traînées. Deux sont fréquentes : l’espace en haut ;
les traînées rétrolabyrinthique et antélabyrinthique. Les deux autres sont – dans l’espace pontocérébelleux contenant la citerne du même nom,
rares : traînées translabyrinthique (dans l’arceau du canal supérieur) et chemine le paquet acousticofacial et le système artériel
cellulaire de la crête. Ces quatre traînées peuvent converger au-dessus du cérébellolabyrinthique ;
conduit auditif interne ; – plus bas, l’artère cérébelleuse postéro-inférieure passe sous le paquet
– un groupe inférieur, subdivisé en une traînée cellulaire sous-labyrinthique acousticofacial qu’elle croise presqu’à angle droit ;
ou intercaroticojugulaire et une traînée antélimacéenne ou – le sinus pétreux inférieur longe la suture pétro-occipitale et gagne le trou
intercaroticolimacéenne. jugulaire (trou déchiré postérieur) ;
– les nerfs mixtes (IX, X, XI) presque horizontaux, sont plus bas et plus
Rapports avec les corticales pétreuses latéraux, et reposent sur le versant postérieur du tubercule occipital.
et par leur intermédiaire Du point de vue chirurgical, la paroi postérosupérieure peut être abordée par
voie transmastoïdienne en longeant la corticale en avant du sinus sigmoïde.
Rapports latéraux Ainsi peut être abordé le sac endolymphatique qui dans cet angle de vue
C’est l’oreille moyenne. déborde le canal semi-circulaire postérieur dans un axe qui semble prolonger
celui du canal semi-circulaire latéral.
Le labyrinthe osseux forme la plus grande partie de la paroi médiale de
l’oreille moyenne, sur laquelle il détermine deux reliefs caractéristiques : le Rapports inférieurs
promontoire soulevé par le premier tour de spire du limaçon et la saillie du
canal semi-circulaire latéral située au niveau du seuil de l’aditus juste au- Ils se font par l’intermédiaire de la face inférieure du rocher. Celle-ci
dessus et en arrière de l’aqueduc de Fallope. comprend deux zones :
La paroi interne de la caisse du tympan est située à 5 à 8 mm du fond du – une zone antérieure (classiquement face antéro-inférieure, virtuelle),
conduit auditif interne. recouverte par le tympanal et l’écaille. On y trouve la trompe d’Eustache
osseuse, la trompe cartilagineuse, et plus loin, les éléments du trou déchiré
Ainsi, il est donc possible d’aborder le labyrinthe et le conduit auditif interne
antérieur avec l’orifice endocrânien du canal carotidien. La région
par deux voies latérales :
parapharyngée est immédiatement sous-jacente, correspondant à un espace
– la voie translabyrinthique antérieure, qui passe en avant et au-dessous du para-amygdalo-sous-tubaire mettant en rapport la face inférieure du rocher
nerf facial en abordant directement le vestibule ; avec les coulées celluleuses des régions profondes de la face et du cou
– la voie translabyrinthique postérieure, qui passe en arrière du nerf facial et (espaces latéropharyngés) ;
aborde en premier les canaux semi-circulaires qui séparent l’antre mastoïdien – une zone postérieure libre (face postéro-inférieure). Elle entre en rapport
du conduit auditif interne. avec le dôme du golfe de la jugulaire :
– sur le dôme se trouve le glomus jugulaire appartenant au système amine-
Rapports supérieurs precursor uptake and decarboxylation (APUD) ;
Ils se font par l’intermédiaire de la face antérosupérieure du rocher. – le dôme peut, dans certains cas, s’approcher du labyrinthe postérieur en
Légèrement oblique en bas, en avant et latéralement, cette face présente : déterminant une fosse jugulaire profonde venant affleurer l’ampoule du
– la saillie de l’eminentia arcuata, située à l’union de son tiers postérieur avec canal postérieur, voire le nerf facial, et même déborder le conduit auditif
ses deux tiers antérieurs. Cette éminence n’est pas en rapport avec le canal interne en arrière.
semi-circulaire supérieur mais avec une circonvolution cérébrale (gyrus À ce niveau, le rocher constitue le toit de l’espace sous-parotidien postérieur
occipitotemporalis) et son sillon ; limité en avant par l’orifice exocrânien du canal carotidien contenant
– sur le versant antérieur de l’éminence, de l’hiatus de Fallope émergent les également les éléments nerveux IX, X, Xl et sympathiques, qui se dirigent
nerfs pétreux superficiel et profond. À ce niveau existe souvent une adhérence vers le trou déchiré postérieur.
avec la dure-mère contenant quelques veinules. L’artère méningée moyenne
est plus loin en avant et en dedans avec encore plus loin la pointe du rocher et
le ganglion de Gasser ; Microcirculation cochléaire
– le versant médial de l’eminentia arcuata conduit à l’aire méatale située dans
l’axe des deux conduits auditifs externes et qui constitue le toit du conduit Réseau artériel (fig 23)
auditif interne. C’est une zone lisse et régulière s’étendant jusqu’à la crête
pétreuse longée par le sinus pétreux supérieur dans l’épaisseur de la L’artère cochléaire pénètre dans la fossette cochléaire en formant une spirale
dure-mère ; qui entoure les fibres principales du nerf cochléaire. Au fur et à mesure qu’elle
– la dure-mère de toute cette zone est facilement décollable, sauf au niveau monte, elle abandonne les artère radiales naissant perpendiculairement, à
de la crête pétreuse. Elle correspond au lobe temporal ; intervalles réguliers [8]. Chaque artère radiale se divise en deux branches :
l’artère radiale externe et l’artère radiale interne.
– ainsi, par voie sus-pétreuse, lorsque l’on aborde le conduit auditif interne,
ce dernier peut être repéré par divers movens : Artère radiale externe
– repérage par fraisage du plan du canal supérieur qui fait un angle de 60°
avec l’axe du conduit auditif interne ouvert en dedans et en arrière ; Elle forme un arc vasculaire périphérique. À son origine, elle a un aspect
glomérulaire. Elle chemine ensuite dans la cloison spirale. Puis, elle s’incurve
– mesure sur un axe transversal passant par le conduit auditif externe : la en arrivant au contact de la lame des contours où elle sort de son canal osseux
partie la plus médiale du labyrinthe n’est jamais située à plus de 28 mm de pour pénétrer le ligament spiral. Là, elle se divise pour former successivement
la face médiale de l’écaille du temporal. À ce niveau, le conduit auditif quatre réseaux capillaires indépendants les uns des autres, dont les trois
interne est séparé de cette face par une épaisse couche osseuse. premiers sont longitudinaux et le quatrième transversal :
Rapports postérieurs – réseau de la membrane de Reissner (ou réseau suprastrial) : il s’étend sur
la paroi externe de la scala vestibuli au niveau de la partie supérieure du
Ils se font par l’intermédiaire de la paroi postérosupérieure du rocher. Un peu ligament spiral, jusqu’à l’insertion périphérique de la membrane de Reissner,
oblique en bas et en arrière, cette face est en fait presque verticale. À ce et comprend deux ou trois vaisseaux dont le vaisseau de la scala vestibuli et
niveau, le méat du conduit auditif interne est en rapport avec : celui de la membrane de Reissner. Du fait de sa structure (paroi fine, espaces
– la fossa subarcuata, située à quelques millimètres au-dessus et en arrière. péricapillaires larges), il est probable que ce réseau joue un rôle dans les
C’est une fente au fond de laquelle s’ouvre le canal pétromastoïdien ; transports liquidiens et dans la production de la périlymphe ;
– la fossette unguéale, située à 1 cm en arrière, recevant le sac – réseau de la strie vasculaire : il comprend de nombreux capillaires larges,
endolymphatique et présentant l’orifice postérieur de l’aqueduc du vestibule ; indépendants les uns des autres mais en contact étroit avec les cellules
marginales et intermédiaires. Ces capillaires se relient les uns aux autres pour
– l’orifice de l’aqueduc du limaçon, situé à 4 ou 5 mm en dessous, près du former un réseau lâche dont les limites bien nettes lui confèrent un aspect de
bord inférieur du rocher, au-dessus de la fossette pyramidale du ganglion quadrillage vasculaire. Ce réseau alimente en oxygène les cellules de la strie
d’Andersch ; vasculaire qui jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre
– la gouttière du sinus sigmoïde qui est l’élément le plus postérieur et le plus électrochimique de l’endolymphe ;
externe. – réseau de la proéminence spirale : il est habituellement formé à partir d’un
Par l’intermédiaire de la paroi postérosupérieure : vaisseau parallèle au réseau de la strie vasculaire mais sans y être relié. Il
– le cervelet est en dehors et en arrière ; aurait un rôle actif dans la réabsorption de l’endolymphe ;
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3 2
1
2
3
1
4
5 A
3 2
B
26 Architecture vasculaire de la macule utriculaire [9].
A. Apport artériel. 1. Artère utriculaire dans la couche basale ; 2. artères perforantes
dans la couche neurale ; 3. réseau capillaire sous-épithélial dans la couche sous-
épithéliale.
B. Drainage veineux. 1. Drainage veineux basal (veine vestibulaire supérieure) ;
2. drainage veineux périphérique vers la paroi utriculaire (veine vestibulaire posté-
24 Trajet et distribution de l’artère vestibulaire antérieure [9]. rieure) ; 3. anastomose artérioveineuse.
1. Nerf utriculaire ; 2. artère utriculaire ; 3. artère vestibulaire antérieure ; 4. utricule ; 5.nerf
vestibulaire supérieur.
La veine vestibulaire supérieure et la veine vestibulaire inférieure s’unissent
avec la veine cochléaire commune pour former la veine de l’aqueduc
cochléaire et rejoindre le sinus pétreux inférieur.
8 La veine vestibulaire postérieure arrive également dans le sinus pétreux
7 inférieur en suivant un canal parallèle au canal endolymphatique (cf supra).
9
10 Veine vestibulaire supérieure
Elle naît au pôle antérosupérieur du vestibule, de l’union des veines provenant
3 des crêtes des canaux antérieur et latéral. Puis, en passant sur la face médiale
1 du vestibule, elle reçoit les veines de la macule utriculaire et des parois
2 membraneuses de l’utricule et du saccule. Là, elle rejoint la veine vestibulaire
6 inférieure pour former la veine vestibulaire commune.
et une branche pour chacune des crus. Au niveau de chaque ampoule se Architecture vasculaire des macules
détachent une branche médiale et une branche latérale pour chaque moitié de utriculaire et sacculaire (fig 26)
la crête ampullaire. L’apport sanguin provient de l’artère utriculaire pour l’utricule et de l’artère
sacculaire pour le saccule. Chaque macule est stratifiée en trois couches :
Artère vestibulaire inférieure
– une couche basale contenant l’artère principale (utriculaire ou sacculaire)
Elle naît à angle droit de l’artère vestibulocochléaire (fig 25). Son premier et ses branches ;
trajet est antéropostérieur longeant la paroi médiale du tour basal de la – une couche intermédiaire complexe contenant les artères perforantes
cochlée, puis la paroi médiale du vestibule. Dans ce premier trajet, elle fournit provenant de la couche basale et de grosses veinules. Cette couche est dite
les artères radiales du tour basal de la cochlée. Ensuite, elle fournit l’artère neurale car elle est constituée d’un entrelacs de fibres nerveuses et de
sacculaire, l’artère du cæcum cochléaire et une branche à la crus commune. vaisseaux ;
Dans sa seconde partie, l’artère vestibulaire inférieure se divise en deux – une couche sous-épithéliale contenant le réseau capillaire sous-épithélial
branches : la première fournit l’artère de la crête ampullaire du canal fait d’une seule couche d’un lacis à mailles polyédriques. À la périphérie des
postérieur et de sa crus, et la seconde des artérioles pour la partie inférieure de macules, certaines artérioles se continuent directement avec les veinules de la
l’utricule extramaculaire et se termine par l’artère de crus non ampullaire du paroi maculaire à la manière des anastomoses artérioveineuses du ligament
canal latéral. spiral.
Ainsi, le drainage veineux est double : le premier draine le réseau sous-
Veines épithélial en remontant les artères pour faire issue à la base de la macule ; le
deuxième draine la périphérie de la couche intermédiaire pour aboutir au
Trois veines drainent le labyrinthe vestibulaire : la veine vestibulaire réseau veineux de la paroi utriculaire ou sacculaire. Pour l’utricule, ce double
supérieure, la veine vestibulaire inférieure et la veine vestibulaire postérieure. drainage se jette, pour le premier dans la veine vestibulaire supérieure, et pour
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Oto-rhino-laryngologie ANATOMIE DE L’OREILLE INTERNE 20-020-A-10
Paramètres physiologiques
de la microcirculation striale
2 Ce sont les mêmes que ceux de tous les réseaux microcirculatoires de
l’organisme [18].
Hémodynamique
Elle se caractérise par un gradient de pression comportant une réduction
maximale au niveau des artérioles les plus distales.
Rhéologie
Elle est caractérisée par l’effet Fahraeus-Lindqvist, c’est-à-dire que lorsqu’ils
arrivent dans des vaisseaux dont le diamètre est inférieur à 1 mm, les globules
3 rouges s’accumulent au centre en laissant à la périphérie un manchon
plasmatique. Cet agencement spatial particulier provoque une augmentation
27 Architecture vasculaire de la de la vitesse de circulation des globules rouges par rapport à celle du plasma
crête ampullaire du canal semi- et une diminution de la viscosité apparente. Le phénomène s’inverse lorsque
circulaire supérieur [9]. le diamètre du tube d’écoulement devient inférieur à 5 µm (capillaire) et la
1. Branche ampullaire supérieure de viscosité sanguine apparente augmente.
l’artère vestibulaire antérieure ;
1 2. veine de la crus ampullaire du canal
semi-circulaire supérieur ; 3. nerf am-
pullaire supérieur.
Hématocrites locaux
Ils sont différents entre deux branches de division car c’est la branche de plus
le second pour la veine vestibulaire postérieure. Pour le saccule, ce sont la fort débit qui reçoit le plus de globules rouges. À l’extrême, il peut se produire
veine vestibulaire supérieure et la veine vestibulaire inférieure qui se un « phénomène d’écrémage plasmatique », où une artériole de faible
partagent ce double drainage. diamètre n’est pratiquement perfusée que par du plasma provenant du
manchon plasmatique qui occupe la périphérie de l’artériole mère.
Architecture vasculaire des crêtes et des ampoules
des canaux semi-circulaires (fig 27) Viscosité sanguine capillaire apparente
Elle dépend des éléments cellulaires. Les globules rouges circulent en « file
L’artère ampullaire pénètre la base de la crête ampullaire avec le nerf indienne » dans des capillaires dont le diamètre est le plus souvent inférieur
ampullaire puis se divise en deux branches se dirigeant de façon opposée le au leur. La viscosité est donc fonction de leur nombre et de leur propriété de
long du grand axe de la crête en abandonnant des artères perpendiculairement déformabilité. Dans le cas des leucocytes, bien que leur nombre soit limité,
à l’épithélium neurosensoriel. du fait que leur viscosité interne est 2 000 fois plus élevée que celle des
globules rouges et que leur déformabilité est extrêmement faible, il en résulte
une élévation importante de la viscosité locale en cas d’hyperleucocytose.
Innervation des vaisseaux cochléovestibulaires
Très peu de documents existent concernant l’innervation des vaisseaux du Vasomotricité
labyrinthe postérieur. Aussi, n’est envisagée ici que la microcirculation Les artérioles distales contrôlent la perfusion des capillaires et leur
cochléaire. vasomotricité influe directement sur le nombre de capillaires perfusés et sur
la répartition du sang dans le réseau capillaire lors d’une demande
Innervation sympathique métabolique accrue. Ainsi, la sympathectomie affecte significativement le
calibre des capillaires de la strie vasculaire (étude chez le chat après ablation
Les artères et artérioles du conduit auditif interne et du modiolus sont des ganglions cervicaux supérieurs) [19].
innervées par des fibres sympathiques : petits vaisseaux du tronc nerveux Cependant, l’impact fonctionnel réel des agonistes vasomoteurs reste difficile
cochléaire, du ganglion spiral, de la lame osseuse spirale jusqu’au réseau de à établir dans la microcirculation du fait de la multiplicité et de
la berge tympanique distribué par l’artère radiale interne. En revanche, une l’interdépendance des sites de régulation : récepteurs spécifiques ou non
telle innervation semble inexistante dans les structures vasculaires de la paroi spécifiques aux substances vasomotrices circulantes (récepteurs
externe (strie vasculaire, ligament spiral, etc). adrénergiques et sérotoninergiques), canaux ioniques (canaux calciques et
potassiques), synthèse locale de substances vasomotrices (prostaglandines,
Innervation parasympathique endothéline, angiotensine), et réponse myogénique liée aux propriétés
intrinsèques de la cellule musculaire lisse qui se contracte lorsqu’elle est
Elle ne repose encore que sur des constatations pharmacodynamiques. soumise à des forces d’étirement.
Références ➤
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