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Le Nickel pur et ses applications

PAR M. G. CHAUDRON
O O O

( C o n f é r e n c e fa ite au C o n se rv a to ir e N a t i o n a l d es A rts et M é t i e r s , le m e r c r e d i 19 o cto b re 1927)

Le nickel peut être obtenu, dans l’industrie, Rappelons auparavant qu’une impureté n’agit
beaucoup plus pur que bien d autres métaux : on pas de la même façon suivant qu elle entre ou non
arrive, en effet, notamment par des procédés en solution solide avec le métal. D’autre part, cette
d’électrolyse, à une teneur atteignant 99,9 %. influence est extrêmement différente d’une pro­
Suivant les provenances, le métal présente un priété à une autre. Ainsi, une impureté entrant en
aspect métallographique tout à fait caractéristique : solution solide fera varier d une quantité propor­
sur la coupe d’une bille de nickel Mond (fig. 1) on tionnelle à sa teneur des propriétés comme la dila­
voit les couches concentriques formées par les dé­ tabilité, le point de fusion, le point de transforma­
pôts successifs de nickel, tandis qu'une métallogra- tion magnétique; au contraire, l’aptitude à la cor­
phie de nickel électrolytique laisse voir de longues rosion, la dureté, la perméabilité magnétique se­
aiguilles qui sont probablement de lhydrure de ront modifiées suivant une loi plus compliquée que
nickel (fig. 2). l’état actuel de nos connaissances laisse à peu près
Des teneurs aussi élevées ne s’imposent que ignorer.
dans certaines réactions de laboratoire : la plus Nous diviserons les impuretés en deux groupes :
grande partie du nickel vendu en Europe provient 10 celles que l’on regarde comme n’ayant généra­
de la réduction de petits cubes obtenus en calci­ lement pas grande influence : carbone, fer, cobalt,
nant l’oxyde de nickel purifié aggloméré avec une silicium, cuivre; 2° celles qui ont été considérées
matière organique qui sert à la fois de liant et de à tort ou à raison comme modifiant profondément
réducteur. Ce métal contient généralement 99,40 à les propriétés mécaniques du nickel et principale­
99,50 de nickel en comptant comme tel la petite ment la malléabilité. Ce sont : l’oxyde de nickel
quantité de cobalt qui joue le même rôle que le NiO — les gaz dissous ou occlus, — le soufre, le
nickel lui-même. Les matières étrangères se répar­ manganèse, le magnésium.
tissent en moyenne de la façon suivante : PREMIER GROUPE D’IMPURETES
Silicium........................ 0,1 à 0,3 Carbone. — Le nickel dissout le carbone et se
Soufre........................... 0,1 à 0,3 laisse cémenter, mais, contrairement à ce qui se
Carbone ....................... 0,1 passe avec le fer, on ne peut pas modifier les pro­
Cuivre.......................... 0,05 priétés physiques de l’alliage nickel-carbone par
Fer.................. ........... juscu’à 0,25 des traitements thermiques appropriés. On a trouvé
Dans le nickel refondu et destiné à être tra­ que la solubilité du carbone atteint à 2100° un
vaillé, on trouve, soit un peu de manganèse, soit maximum correspondant à la composition NEC. Le
un peu de magnésium introduits à dessein comme carbone forme avec le nickel un eutectique à
agents malléabilisateurs, comme nous le verrons 2,2 % et qui abaisse le point de fusion de 1452° à
plus loin. 1310°. Dans les limites où on le trouve couramment
Nous nous efforcerons ici de vous montrer l’in­ dans le nickel, il est en solution solide. On cons­
fluence que peuvent avoir ces diverses impuretés tate qu’il accroît légèrement la résistance à la trac­
sur les principales propriétés du nickel, au point tion et facilite le travail à chaud; mais il rend plus
de vue de ses applications, et de vous exposer les difficile le travail à froid parce que le métal est
travaux sur le rôle des additions faites au moment rendu plus dur et que l’écrouissage produit une
de la coulée pour rendre le nickel malléable. augmentation de dureté plus rapide. Quand la te­
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neur en carbone atteint 0,4 %, la précipitation du qu il augmente la dureté et la résistance à la trac­


graphite commence à se produire et cette sépara­ tion et diminue la ductilité et la malléabilité. Celle-
tion s’accompagne d’une perte progressive de la ci finit par être détruite vers 3 à 5 % de Si.
malléabilité. Du nickel malléable ne doit donc pas
contenir de graphite libre.
En résumé, l’influence du carbone sur les pro­
priétés mécaniques est faible pour des teneurs in
férieures à 0,4 %.
Fer. — Le système nickel-fer a été bien étudié.
On a trouvé une série continue de solutions soli­
des. Le fer, à des teneurs inférieures à 1 % ne sem­
ble pas avoir d’influence appréciable.
Cobalt. — Le cobalt est extrêmement voisin du
nickel par toutes ses propriétés. Ces deux métaux
sont mélangés dans tous les minerais et il est très
difficile de les séparer, sauf par le procédé Mond.
On sait en effet que le cobalt ne se combine pas
avec l’oxyde de carbone.
On a trouvé jusqu’à 1 % de cobalt dans le nic­
kel, il s’y trouve couramment aux environs de
0,5 %.
Ces métaux forment des solutions solides en tou­
tes proportions et on n a pas signalé d inconvé­
nients dus à la présence du cobalt, sauf pour la
conductibilité électrique qui se trouve diminuée. Fig. 2. — Nickel électrolytique. x 250.
Cuivre. — Le cuivre et le nickel forment des so­
lutions solides en toutes proportions. En faible
quantité, le cuivre ne doit avoir que peu d’influence
sur les diverses propriétés du nickel.
DEUXIÈME GROUPE D’IMPURETES
Nous arrivons maintenant au second groupe d im­
puretés dont l’influence est considérée comme plus
importante. Je vous signalerai que des travaux très
intéressants sur cette question ont été faits au Bu­
reau of Standard par Merica et Waltenberg. Ils ont
spécialement étudié les causes de la non-malléabi­
lité du nickel. Pour cela ils ont utilisé tout un maté­
riel spécial sur lequel je crois bon d’insister.
Il était en effet nécessaire de pouvoir fondre,
dans une atmosphère déterminée, le nickel avec
l’impureté à étudier. Par exemple, pour rechercher
(influence de l oxyde de nickel il fallait pouvoir à
volonté avoir des lingots oxydés ou fondus à l’abri
de l’air.
Fig. 1. — Coupe d’un bille de nickel Mond. x 50. Peur cela, les savants américains se sont servis
du four Arsem à résistance (fig. 3) de carbone (1) et
Silicium. — Suivant Guertler et Tammann, il du four à induction Northrup (2) (fig. 4) où la cha-
existe un composé Ni3Si qui forme avec le nickel (1) Des fours électriques d’un nouveau type ont été cons­
un eutectique à 10 % de silicium, fondant à 1153°. truits par M. Garvin, de l’Ecole des Mines de Paris.
Le silicium est généralement présent dans le nic­ (2) En France, un four à induction a été mis au point
kel raffiné à des teneurs de 0,2 à 0,25 %. Il semble par le professeur Ribaud, de Strasbourg.

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REVUE DE MÉTALLURGIE

leur est produite au sein même du métal par les


courants induits. Ces deux appareils permettent le
chauffage dans le vide ou dans un gaz choisi (1).
Ces fours peuvent avoir une application pratique
puisqu’ils permettent de préparer du nickel pur
dégazé dont nous dirons plus loin les usages.
Les essais de malléabilité de Merica et Walten-
berg consistaient à marteler en forme de coin, vers
1000° à 1100°, l’extrémité des petits lingots qu’ils
préparaient; l’échantillon était considéré comme
palléable s’il ne se produisait pas de fissures.
I n f l u e n c e d e l ’o x y d e d e nickel. — On a souvent
legnalé un sous-oxyde Ni2O mais d’après les
Tavaux les plus récents rien ne vient démontrer son1'

Fig. 4. — Four HF pour chauffage dans le vide


aux températures très élevées.

existence. L’oxyde NiO semble donc devoir être


seul à envisager dans cette étude. On l’obtient par
chauffage à l'air du nickel; il forme avec celui-
ci un eutectique à 1,1 % d’oxyde qui abaisserait le
point de fusion du métal de 1452° à 1438°. La pré­
sence de cet eutectique est bien mieux démontrée
par la métallographie. (Voir fig. 5, 6, 7.)
Contrairement à ce qui est généralement admis,
le nickel oxydé, au moins jusqu’à la composition
Fig. 3. — Four Arsem, modifié par Kanolt, pour servir à eutectique, est parfaitement malléable.
la pression atmosphérique. — E = spirale de graphite
parcourue par le courant électrique; G = bouclier empê­ G a z dissous ou occlus. — On a aussi pensé que
chant le rayonnement; F = poudre de graphite; M = pou-
e de magnésie ; L. O = tubes métalliques destinés à la non-malléabilité du nickel était due à la présence
amener le courant électrique et l’eau de refroidissement; de gaz dissous ou occlus. Pour le vérifier, Merica
T= garnitures métalliques serrées sur le tube de gra­ et Waltenberg ont fondu du nickel électrolytique
phite; N = robinet servant à introduire le gaz circulant
dans l’appareil; K = tube de sortie du gaz; H = glace à dans un courant d’oxyde de carbone ou d’hydro­
travers laquelle se font les visées pyrométriques. gène. Les lingots ainsi saturés de gaz étaient tou­
jours malléables. Une autre expérience consistait
(1) Voir la description de ces fours dans le livre: Fours à fondre du nickel très oxydé puis à le réduire par
d etriques et chimie, publié sous la direction du profes-
cour Lebeau. du carbone. De cette façon, l’oxyde de carbone se
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Fig. 7. Fig. 6. Fig. 5.


Fig. 5à7. Mierostructu
Fig. 5.re- 0,20
denick%eld'entectique
contenant diverses teneursd'oxygène. x100.
dNi-NiO,
après attaque.
NiOlibre Fig. 7. -non
ou primaire, 11 % de
attaqué.

Fig. 10. Fig. 9. Fig. 8.


Fig. 8 à 10. - Aspects du soufre dans le Ni. x500.Fig. 83 - 0,23%
s. - Sulfuredenickel disposé
que enpellicules
figure 8, traitéàpar
lalim
3% ite
M des
n. grains.
Le Après
sulfure de attaque.
M a form Fig.
e un 9.réseau
- Mêm emétal à la
cutectique
limitedes grains
9traitéaprès
par 0,5attaque.
%Mg. le Fig. 10. -deMM
sulfure étal
g de la
form e figure
des inclusions
de nickel . Non attaqué. 657 hexagonales à l'itérieur des grains
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produisait au sein du métal. Un lingot ainsi préparé en globules entre les cristaux de nickel. Voir
était encore malléable. if g. 11, 12, 13.)
S o u fr e . — Il suffit de très petites quantités de
Le sulfure de magnésium, insoluble à la tempéra­
soufre dans le nickel pour le rendre tout à fait cas­ ture de fusion du nickel, se dépose en grains poly
sant. On a constaté l’existence d’un composé gonaux à l’intérieur de chaque cristal et par consé­
Ni3S2 qui forme avec le nickel un eutectique à quent n’a aucune action sur la cohésion. Le ma­
21 % de soufre et qui fond à 644°. Il apparaît que gnésium serait donc le meilleur désulfurant.
la solubilité de ce composé Ni3S2 est extrêmement Mais il ne faut pas oublier que dans le nickel
faible (moins de 0,005 % de soufre). Dès que cette fondu il y a toujours un peu d’oxygène à l’état
teneur est dépassée, le microscope permet de dé­ d’oxyde (par exemple 0,1 à 0,2 % d’oxyde) et cet
celer, après recuit de l’échantillon, une pellicule élément a plus d’affinité que le soufre pour le ma
jaunâtre caractéristique qui entoure les cristaux de gnésium. Aussi, pour être sûr que la désulfuration
nickel. (Voir fig. 8, 9, 10.) soit complète, il faudrait mettre un excès de ma­
On comprend qu’une telle structure diminue gnésium car l’incorporation de ce métal ne peut
beaucoup la cohésion entre les cristaux. De plus, être quantitative. Cela pourrait nuire aux propriétés
mécaniques du nickel.
le point de fusion très bas de l’eutectique nickel- Aussi, avant l’addition de magnésium, introduit-
tulfure détruit complètement la cohésion à chaud. on généralement dans le nickel du manganèse, qui
M a n g a n è s e et m a g n é s i u m . — Les additions de commence par absorber l’oxygène et une partie du
manganèse et de magnésium rétablissent la malléa­ soufre. On ajoute par exemple 0,1 % de chacun.
bilité en formant des sulfures de manganèse et de Ces deux métaux, mais surtout le magnésium, ont
magnésium. Les micrographies figures 11, 12 et 13 en outre l’avantage de diminuer la teneur du métal
montrent le mécanisme de la désulfuration par ces en hydrogène et en oxyde de carbone. Le nickel
métaux. ainsi désoxydé et désulfuré doit être préservé de
On voit que le sulfure de manganèse se dépose l'oxydation, sans quoi, ainsi que l’expliquent Me-

Fig. 13. Fig. 12. Fig. 11.

Fig. 11 à 13. — Influence du traitement par le Mn et le Mg sur l’état de S dans le Ni. x 500.
Fig. 11. — Ni à 0,21 % S. Pellicule de sulfure de nickel, entre les cristaux. Après attaque.
Fig. 12. — Même métal que figure 11, avec 0,24 % Mn. Le sulfure de Mn forme des globules à la limite des grains.
Après attaque.
Fig. 13. — Métal de la figure 12, après addition de 0,1 % Mg. Les trous résultant de la décomposition des sulfures
de Mg par le réactif indiquent la distribution de ce constituant. Après attaque.

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rica et Waltenberg, le soufre serait de nouveau On sait que la plus importante méthode de syn­
libéré et la malléabilité se trouverait détruite. thèse en chimie organique, celle de Sabatier et
APPLICATIONS
Sanderens, met en oeuvre comme catalyseur le nic­
kel pur réduit de l’oxyde. Pour expliquer ces réac­
Les propriétés qui rendent le nickel particu­ tions, on admet qu il se forme d’abord de l’hydrure
lièrement précieux au point de vue pratique sont : de nickel qui se décompose ensuite en hydrogène à
son extrême malléabilité, sa blancheur, sa résis­ l’état atomique, c’est-à-dire sous une forme particu­
tance à l’usure, son point de fusion relativement lièrement active. Le nickel réduit perd ses proprié­
élevé (1452°), son inaltérabilité à la plupart des tés catalytiques sous l’influence de différentes impu­
agents chimiques, enfin ses propriétés magnétiques retés que l’on appelle les poisons du catalyseur; les
et catalytiques. composés sulfurés sont parmi les plus dangereux.
Sous forme de nickel malléable, on emploierait Sous forme d’oxyde, le nickel constitue l’anode
5 à 10 % de la production mondiale (65 % étant em­ des accumulateurs fer-nickel inventés par Edison.
ployé à l’état d’acier au nickel). Dans un élément chargé, on a du peroxyde de nic­
Il sert à la fabrication d’un grand nombre d’ins­ kel NiO2 à l’anode et du fer métallique finement
truments où il est nécessaire d’employer un métal divisé à la cathode. Une fois déchargé, 1'accumula­
aussi inaltérable que possible. Ainsi on en fait des teur présente à la cathode un mélange d’oxydes de
ustensiles de cuisine, incomparablement supérieurs fer et à l’anode l’oxyde de nickel NiO. L’électro­
à ceux de cuivre ou d’aluminium. En Amérique, lyte est une solution de potasse caustique. Le fonc­
on l' utilise beaucoup dans les industries laitières. tionnement sera d’autant meilleur que les produits
Au laboratoire et dans les industries chimiques, on employés seront plus purs. En particulier, l’oxyde
se sert de creusets et de récipients en nickel à de nickel devra être rigoureusement exempt de
cause de sa résistance aux alcalis. On en cobalt. Le grand avantage de ce genre d’accumu­
fait aussi des instruments de chirurgie et des pièces lateurs est de ne nécessiter aucun entretien.
d’appareils de physique, des tubes protège-couple
pour la mesure des hautes températures, des élec­
trodes de magnéto, des pièces d’horlogerie et des Le nickel a donc des emplois très variés. On
boîtiers de montres. peut remarquer que beaucoup sont des consé­
Une importante application du nickel consiste quences immédiates de travaux de laboratoire. La
dans les monnaies, usage tout indiqué par son bel recherche scientifique étend donc chaque jour le
aspect, son inaltérabilité, sa grande résistance à domaine des applications du nickel. Elle apporte
l’usure. Une telle monnaie constitue en outre pour aussi une aide précieuse pour l’élaboration d’un
un pays une réserve importante d’un métal très métal possédant le maximum de qualités.
utile à la défense nationale. Ainsi, depuis trente ans on discutait les causes
Je ne parle pas du nickel employé à l’état de dé­ de la non-malléabilité du nickel. Des expériences
pôt électrolytique puisque cette très importante simples et concluantes nous montrent que l’impu­
question fait l’objet d’une conférence spéciale. reté la plus nuisible est le soufre puisque des te­
De nouveaux câbles sous-marins sont faits avec neurs de 0,01 de cet élément suffisent à rendre le
un alliage fer-nickel à très haute perméabilité ma­ nickel non malléable. Par la métallographie, mé­
gnétique (permax ou permalloy selon les prove­ thode due aux deux grands savants Osmond et H.
nances). Il semble bien, à la lecture des mémoires, Le Chatelier, nous pouvons voir la répartition des
que cet alliage ne peut être obtenu qu’à partir de sulfures de nickel, de manganèse ou de magnésium
métaux extra-purs, très probablement tout à fait au sein du métal et nous comprenons leur action
exempts de carbone et fondus dans des fours à in­ sur la malléabilité.
duction. Par cet exemple de recherche appliquée à un
On emploie encore le nickel pur dans les lampes problème pratique, nous voyons qu’il n’est pas né­
à trois électrodes. Ici le métal doit en outre être cessaire, pour trouver des résultats intéressants,
aussi complètement dégazé que possible, sans quoi d avoir pour point de mire la découverte sensation­
le vide très poussé nécessaire au bon fonctionne­ nelle. L explication de certains phénomènes cou­
ment de l’ampoule serait détruit au bout de peu de rants peut parfois apporter de grands perfectionne­
temps, les gaz se dégageant peu à peu d’un métal ments aux méthodes de fabrication et rendre ainsi
porté à haute température. d’immenses services à l’industrie.

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