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L'excision, entre pérennisation de la tradition et atteinte de la dignité


humaine. Une lecture sociocritique de Rebelle de Fatou Keïta

Conference Paper · December 2021

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Evelyne Nonga Lebel


Sorbonne Université
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L’excision, entre pérennisation de la tradition et atteinte de la dignité humaine. Une
lecture sociocritique de Rebelle de Fatou Keïta.
Evelyne Lebel- Nonga

Introduction

Depuis 2003, la date du 6 février a été déclarée par l’ONU Journée internationale de lutte contre
les mutilations génitales féminines. C’est l’occasion pour la communauté internationale de
mettre en lumière et de dénoncer la pratique de l’excision qui touche 100 à 140 millions de
femmes et de filles à travers le monde selon l’OMS 1, et dont la majorité se retrouve sur le
continent africain. L’excision qui est ainsi décriée, a fréquemment suscité des débats socio-
anthropologiques, politiques et juridiques, mais également littéraires. En effet ce thème a fait
l’objet d’intérêt de nombreux ouvrages, et a constitué le sujet principal de plusieurs romans
d’écrivaines africaines francophones particulièrement, dont: Le couteau brûlant2de Hamitraoré,
Tu t’appelleras Tanga de Calixthe Beyala3, La voie du salut d’Aminata Maïga Ka 4, et Rebelle5
de Fatou Keïta qui retiendra l’attention de notre étude. Le roman Rebelle de Fatou Keïta met en
scène Malimouna, une jeune femme en proie au joug de la tradition de l’excision, qui refuse
son sort de victime et se bat pour faire reconnaitre ses droits et ses libertés, ainsi que ceux des
autres femmes. Ce sera pour nous le lieu d’examiner d’un point de vue sociocritique, l’ancrage
et la légitimité traditionnelle de l’excision, son impact tant individuel que social, sa conformité
aux droits humains, et sa nécessaire déconstruction dans un contexte contemporain de
démocratie et de liberté dont la préservation de la dignité humaine est le principe fondamental.
I- Définition et origines de l’excision.

a- Qu’est-ce que l’excision?


Selon la définition de l’UNICEF, l’excision ou mutilation génitale féminine (abrégé
Excision/MGF) est «une série de pratiques incluant l’ablation ou la lésion partielle ou totale des
organes génitaux externes pour des raisons non médicales»6. Elle se pratique bien souvent avec
des instruments non stérilisés, artisanaux ou rudimentaires telles que des lames, des couteaux,
des aiguilles. L’excision est connue traditionnellement sous le nom de «circoncision féminine»
en référence à la circoncision masculine dans les sociétés qui la pratiquent, sa terminologie à
évoluée pour donner lieu à celle de «mutilation génitale féminine» dans les années 70. Ces
termes adoptés par l’OMS en 1991 mettent en exergue la gravité et la connotation négative de
l’acte, ainsi que l’idée qu’il constitue une violation des droits humains des filles et des femmes.

1
Rapport Digest Innocenti, Changer une convention sociale néfaste : La pratique de l’excision/ mutilation
génitale féminine, UNICEF, 2005, p. 11.
2
Le Couteau brûlant, Abidjan, Frat Mat Éditions, 2012.
3
Tu t’appelleras Tanga, Paris, éditions Stock, Coll. J’ai Lu, poche, 1988.
4
La voie du salut, suivi de Le Miroir de la vie, Paris-Dakar, Présence Africaine, 1998.
5 Fatou Keita, Rebelle, Paris, Présence africaine, 1998.
6
Op. cit. p. 5.

1
Il existe plusieurs types d’excision selon les communautés; l’OMS en distingue cinq7
principales que le rapport Digest Innocenti8énumère: Il s’agit du type I ou «sunna» qui réfère à
la clitoridectomie ou l’ablation partielle ou totale du clitoris; le type II est l’ablation partielle
ou totale des petites lèvres, et le scellement des deux bords au moyen de points de suture ou par
soudure naturelle; le types III encore appelé «infibulation ou circoncision pharaonique»9 se
rapporte à l’excision partielle ou quasi totale des organes génitaux externes et à la suture, au
rétrécissement ou au scellement des grandes lèvres; le type IV renvoie particulièrement à une
série de pratiques variées ou non-répertoriées recouvrant l’étirement du clitoris et/ ou des lèvres,
la cautérisation par brûlure du clitoris et des tissus adjacents, le curetage de l’orifice vaginale
ou la scarification du vagin, ainsi que l’insertion dans de substances corrosives ou de plantes
dans le vagin pour provoquer saignements, resserrement ou rétrécissement; le type V a trait aux
pratiques symboliques comportant l’incision ou le perçage du clitoris pour faire apparaitre
quelques gouttes de sang.

b- Origines et localisation géographique


L’excision remonte très loin dans le temps selon Laurence Porgès 10 qui situe son apparition
dans les sociétés antiques. Les premières traces de cette pratique remonteraient en effet au XXe
siècle av. J-C chez les égyptiens et les juifs, tels que l’on rapporté l’historien grec Hérodote au
Ve siècle av. J-C, et le géographe grec Strabon qui voyagea en Égypte de 25 à 19 av. J-C. Ce
dernier affirma à ce sujet qu’:«Une des coutumes les plus fidèlement observée chez les
égyptiens est celle-ci:«Ils élèvent tout enfant qui naît; ils circoncisent les garçons et excisent les
filles comme il est coutumier de le faire chez les juifs qui sont aussi des Égyptiens d’origine»11.
L’excision est signalée en Afrique au début du XVIIe siècle dans les récits des explorateurs et
des missionnaires. Elle a également été pratiquée en Occident jusqu’à la dernière guerre
mondiale comme le rapporte Laurence Porgès: «Sous le prétexte de lutter contre la
masturbation, la nymphomanie, l’hystérie ou la folie, des médecins européens ont eu recours,
aux XIXe et XXe siècles, à l’excision ou la cautérisation du clitoris»12. Elle cite à cet effet le
chirurgien anglais Isaac Baker-Brown, «inventeur de la clitoridectomie», et le médecin français
Dr. Poulmet qui pratiquèrent l’excision avec «zèle» au XIXe siècle, ainsi que l’Orifical Surgery
society qui pratiqua et fit la propagande de l’ablation des «organes où siégeait le diable» aux
États-Unis jusqu’en 1925.

Mais c’est en Afrique et au Moyen-Orient que l’on retrouve actuellement le plus de victimes
des mutilations génitales, notamment dans vingt-huit pays dont les plus touchés sont l’Égypte,
le Soudan, le Mali, l’Éthiopie, l’Érythrée, la Guinée, le Yémen 13. Cependant la pratique de
7
OMS /FNUAP/UNICEF, Mutilations génitales féminines. Déclarations commune OMS/UNICEF/FNUAP,
Organisation mondiale de la santé, 1997, Genève.
8
Rapport Digest Innocenti, Op.cit. p. 10
9
Laurence Porgès, « Un thème sensible : l’excision en Afrique et dans les pays d’immigration africaine », in
Afrique contemporaine. L’excision en Afrique, N° 196, 4e trimestre 2000, p. 49.
10
Ibid.
11
Cité par Myriam Amoës, « Approche psychanalytique de l’excision et de l’infibulation », sur
https://fr.linkedin.com/pulse/approche-Psychanalitique-de-l’excision-et-myriam-amoës , publié le 17 septembre
2016, p. 5
12
Ibid.
13
Données issues du Rapport Digest Innocenti, Changer une convention sociale néfaste : La pratique de
l’excision/ mutilation génitale féminine, UNICEF, 2005, p. 11-12.

2
l’excision s’exporte aussi avec les migrations de l’Afrique vers les pays industrialisés, et l’on
retrouve la perpétuation de cette tradition chez les immigrés en Occident.

II- Représentations traditionnelles de l’excision dans Rebelle.


a)- L’excision, un habitus et une convention sociale

Dans Rebelle de Fatou Keita, l’excision relève de la tradition, c’est-à-dire d’une transmission
intergénérationnelle de coutumes, de savoirs, d’idéologie. Cette pratique est transmise de mère
en fille comme un héritage culturel qui se pérennise dans la tribu et s’intègre de manière
naturelle dans les mœurs. Elle devient alors une identité culturelle, la marque d’appartenance à
un groupe social. On peut de ce fait considérer l’excision comme un habitus qui désigne pour
Norbert Elias un: «savoir social incorporé» qui sédimente au cours du temps et façonne, telle
une «seconde nature», l’identité tant individuelle que collective des membres d’un groupe
humain qu’il s’agisse d’une famille, d’une entreprise, d’un parti ou d’une nation.».14

La femme est la conservatrice et la garante de cette tradition, cela est dû à son rôle central dans
la société africaine. Elle est en effet celle à qui revient le devoir d’inculquer des savoirs et des
savoir-faire à sa descendance à travers l’éducation et la pratique. Ceci traduit bien la conception
de l’habitus chez Pierre Bourdieu qu’il estime être:
Le produit du travail d’inculcation nécessaire pour que ces produits de l’histoire
collective que sont les structures objectives (e. g. de la langue, de l’économie)
parviennent à se reproduire, sous la forme de dispositions durables, dans tous les
organismes (que l’on peut, si l’on veut, appeler individus) durablement soumis aux
mêmes conditionnements, donc placés dans les mêmes conditions d’existence.15

Les femmes sont ainsi au cœur de la perpétration et de la perpétuation de l’excision comme


dans Rebelle, où les personnages féminins qui y prennent part sont: Dimikèla l’exciseuse «très
écoutée et très respectée»16, décrite comme une «femme austère, qui ne souriait jamais»17, les
vieilles femmes qui surveillent la case de l’excision 18, les mères qui conduisent fièrement leurs
fillettes chez l’exciseuse telle Fanta la mère de la petite Noura qui décèdera des suites de
l’excision19. De même Matou la mère de Malimouna l’héroïne du roman, qui insiste pour que
sa fille passe l’épreuve de l’excision, alors que celle-ci veut s’y soustraire. Matou comme toutes
les autres femmes est convaincue du bien- fondé de cette pratique, mais surtout elle craint les
lourdes conséquences que le désistement de Malimouna entrainerait automatiquement à leur
encontre comme l’illustre cet extrait:

14
« Termes clés de la sociologie de Norbert Elias », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 106, 7 avril 2010, p.
29-36
15
Pierre Bourdieu, Esquisse d’une théorie de la pratique. Précédé de Trois études d’ethnologie kabyle, Paris,
Points coll. Essais, 2015, p. 282.
16 Fatou Keita, Rebelle, Op. Cit. p. 11
17Ibid. p. 12
18
Ibid. p. 26
19
Ibid. p. 123

3
-Je ne veux pas passer cette épreuve, déclara Malimouna brusquement.
Matou jeta l’éventail qu’elle tenait et se leva d’un bond.
-Maudite fille! De quoi parles-tu? Tu veux que nous soyons la risée du village?20

En effet, le non-respect de la tradition conduit à l’éviction de la contrevenante hors de la


communauté; Celle-ci devient un sujet de mépris et de moquerie de la part de ses congénères.
C’est pourquoi Matou veut éviter à tout prix cet opprobre à sa fille comme le montre ce passage
du roman: «Mais elle, Matou, sauverait sa fille de ce désastre. Elle l’empêcherait, quoi qu’il lui
en coûte, de se retrouver au ban de la société. Elle l’a sauverait d’elle-même.»21 Matou qui a déjà
fait les frais de l’exclusion sociale sait de quoi il en retourne. En effet, ne pouvant plus engendrer
d’autres enfants après la naissance de son unique enfant Malimouna, elle s’est vue répudiée par
son mari qui a épousé une autre femme. La situation de rejet vécue par Matou rend bien compte
de la considération accordée à la femme dans la société traditionnelle africaine, où celle-ci ne vaut
que par sa capacité à la procréation, et n’est respectée que par son statut d’épouse. Le mariage, la
procréation, l’excision sont là autant de «conventions sociales»22 qui maintiennent le contrôle
social et exercent une pression sur les femmes de la communauté. Le fait de transgresser ces
normes est considéré comme une volonté manifeste de déstabiliser l’ordre établi, et de fragiliser
les valeurs et le mode de vie du clan, comme le démontre sensément le sociologue Norbert Elias
dans son ouvrage Logiques de l’exclusion23. Les individus qui refusent de se plier à la tradition
sont alors considérés comme des étrangers, qui évoluent en marge de la communauté.

b)- L’excision, rite de passage et lien d’appartenance communautaire

L’excision au même titre que la circoncision, est considérée traditionnellement comme un rite de
passage de l’enfance à l’âge adulte. Ainsi, comme les jeunes hommes circoncis font désormais
partie d’une caste respectée et enviée par ceux qui n’y ont pas encore accédé, il en est de même
pour les jeunes filles excisées. Dans Rebelle l’excision marque l’entrée d’un groupe de fillettes
de la même classe d’âge dans le cercle des femmes, bien qu’elles n’aient que huit ans ou beaucoup
moins. Dès lors elles sont estimées et acclamées en grande pompe au cours de cette cérémonie,
recevant ainsi avec fierté la reconnaissance et la considération collective des leurs:

Les tam-tams résonnaient de toutes parts, et l’assistance battait des mains pour
encourager les douze fillettes qui faisaient l’objet de la cérémonie. Le grand jour
est arrivé. Elles allaient devenir des femmes dignes d’être respectées et pour cela,
elles devaient faire montre d’un courage et d’une dignité sans appel [...] le village
entier les admirerait, car elles seraient devenues de vraies femmes.24

20
Ibid. p. 15
21
Ibid. p. 18
22
Rapport Digest innocenti, op. cit p. 19
23
Norbert Elias, Scotson John L., Logiques de l’exclusion, Paris, Fayard, 1997.
24 Rebelle, op. Cit p. 13

4
Cela renforce chez les femmes excisées et leurs parents, le sentiment d’appartenance à la
communauté. C’est en quelque sorte pour eux «un signe de distinction sociale, ethnique et
physique»25 qui leur confère une importance et une valeur.
L’excision est en outre désignée dans le texte par l’expression «première épreuve de femme»26;
ce rite peut de ce fait être considéré comme une école d’apprentissage de la douleur, une initiation
à la souffrance pour de jeunes enfants pas encore nubiles. La souffrance est d’ailleurs présentée
dans le roman comme inhérente à la nature des femmes, qui n’ont d’autres choix que de s’en
accommoder:

«Certes, l’épreuve serait douloureuse, mais la douleur n’était-elle pas femme? Ne


serait-ce pas elles qui supporteraient les douleurs de l’enfantement dans quelques
années? N’étaient-elles pas nées femmes?»27.

La femme ici subit le déterminisme social de son sexe qui l’assujettit aux stéréotypes sur le genre,
et lui enlève toute liberté de choix.

c)- L’excision, garante de la vertu des femmes et de l’intégrité de la communauté


Dans les communautés où elle a en cours, l’excision assure aux jeunes filles «une position sociale,
la possibilité de se marier, la préservation de leur chasteté, de leur santé, de leur beauté, ainsi que
l’honneur de leur famille»28. En effet, dans la pensée traditionnelle une femme honorable est celle
qui a su garder sa vertu et sa virginité jusqu’au mariage. Le clitoris étant considéré comme
l’organe «où siège le diable», car il entraine un plaisir débridé, des émotions sexuelles
excessives 29, le condamner ou le supprimer est un gage de chasteté pour sa propriétaire, mais aussi
une assurance de fidélité et de bonne moralité pour son futur époux et sa belle-famille. C’est en
substance ce qu’affirme Dikimèla l’exciseuse à Malimouna, lorsque cette dernière refuse de se
faire exciser: «Pour qui te prends-tu, pour oser ainsi te rebeller? Tu n’es même pas encore née!
Sache qu’une femme qui ne subit pas cette épreuve ne peut-être maîtresse de son corps et ne peut
devenir qu’une dévergondée»30. De même, Fanta l’amie de Malimouna l’héroïne de Rebelle, est
convaincue qu’en excisant sa fille Noura, celle-ci aura plus de chance de se marier: «Et ma fille
chérie, elle ne pourra jamais se marier...Tu sais bien que pour nous une femme non excisée ne
peut sous aucun prétexte prétendre au mariage! Qui voudrait d’elle?»31.
Il faut donc «domestiquer» le sexe féminin afin que la femme n’ait pas accès au plaisir sexuel
coupable, non conventionnel car en dehors du mariage. Dès lors son corps est uniquement tourné
vers le plaisir de son mari, qui se réserve seul le droit d’en jouir. Le clitoris a de ce fait une
connotation négative et licencieuse; la société en a peur car il recèle un pouvoir déstabilisateur de
l’ordre établi comme le fait remarquer Tanella Boni qui a étudié le sujet à travers la philosophie
et le mythe:

25 25Rapport Digest innocenti, op. cit. p.20


26
Rebelle, op.cit. p. 21
27
Ibid. p.13
28
Rapport Digest Innocenti, op. Cit p. 20
29
Ibid.
30
Fatou Keita, Rebelle, op. Cit. p. 21
31
Ibid. p. 123-126

5
De la philosophie au mythe et d’un millénaire à l’autre, l’imaginaire de la
représentation du sexe féminin oscille entre l’inertie du lieu informe et la démesure
du sexe sauvage, lequel doit être soumis aux lois de la civilisation qui comporte, en
premier lieu, la scène primordiale de l’excision32.
L’excision est par ailleurs légitimée par son rôle esthétique et sanitaire, car cette pratique est
censée purifier la femme en lui ôtant un organe inesthétique et malpropre. Tanella Boni observe
à ce propos que le sexe féminin est considéré comme: «étrange», «informe», «laid», «sale»,
«souillé», «incomplet», «impur». Elle poursuit en affirmant que:« La beauté du sexe compte
autant que sa propreté et sa respectabilité. Mais de toute évidence, le sexe ne semble pas
participer de cette beauté originelle que les hommes auraient pu attendre du sexe de l’autre,
sexe étrange qui fait peur autant qu’il attire33». Le sexe féminin catalyse ainsi toutes sortes de
croyances négatives et de préjugés, qui renforcent l’idée que le clitoris est un organe malsain
qu’il faut supprimer. On peut alors se demander avec Malimouna: «pourquoi, après tout, avait-
on peur de la sexualité féminine? Pourquoi une femme ne devait-elle pas ressentir le même plaisir
qu’un homme?»34
L’époux de Malimouna, que lui a imposé son père à 14 ans, est d’ailleurs outré à la vue de son
clitoris la nuit de leurs noces où il l’a prise de force. La présence de cet organe «répugnant» le
glace de stupéfaction et d’horreur comme le décrit la scène suivante:

Il s’était redressé pour admirer le spectacle de son jeune corps, et c’est alors que
son regard s’était figé sur sa vulve. Les yeux exorbités, il avança la main. [...] Le
vieux Sando bondit sur elle et lui écarta violemment les genoux. Il avait peut-être
mal vu. Il avait peut-être rêvé! [...] Sa main gauche écarta les lèvres. Il avait bien
vu. Il la lâcha alors, en poussant un cri horrifié. Il se leva brusquement, enfila son
boubou et se dirigea vers la porte35.

Le sexe intact de Malimouna lui apparait alors comme monstrueux, car il a conservé cette partie
abominable qui représente la dépravation féminine, celle que l’excision aurait dû lui enlever.
Sando se sent souillé, trahi, et avec lui toute la communauté qui s’est vue ainsi abusée, bafouée,
et outragée dans son honneur.
À la lumière de ce qui précède, il apparait que l’excision dans Rebelle trouve son ancrage dans
la pérennisation de la tradition, elle-même liée à une conception du monde et un mode de pensée
culturels bien implantés. Cette assise lui confère des rôles et des représentations légitimés et
acceptés comme naturels et immuables par la communauté. Cependant l’excision a des
conséquences néfastes sur le plan individuel et social.
III- Incidences individuelles et sociales de l’excision.
a) Impacts individuels

32
Tanella Boni, «Corps blessés, corps retrouvés? Les discours sur les mutilations sexuelles féminines »,
Diogène, n° 225, Presses Universitaire de France, janvier 2009, p. 17
33
Ibid. p. 18
34 Rebelle, p. 39
35
Ibid. p. 219

6
L’excision se pratique généralement de manière sommaire sans anesthésie, avec des outils
rudimentaires dont la stérilisation est douteuse. C’est le cas dans Rebelle où l’exciseuse utilise
une lame comme outil chirurgical, et en guise d’anesthésie des colas qu’elle donne à mordre
aux fillettes pour étouffer leur cri de douleur36; elle soigne de même leurs plaies avec des
onguents de plantes censés les cicatriser37. Au cours de cet acte douloureux, en plus de la
souffrance physique, les fillettes ressentent également un traumatisme psychologique, une
immense peur qui les pousse souvent à vouloir s’échapper38. L’extrait suivant évoque l’angoisse
et la frayeur qu’elles répriment: « (...) les autres petites filles [étaient] déjà étendues sur la natte,
les yeux fermés. Des larmes coulaient sur leurs tempes et, de temps en temps, l’une d’elles
laissait échapper un sanglot étouffé»39.

La quatrième de couverture du roman laisse d’ailleurs entrevoir en filigrane la brutalité de


l’excision. Elle représente en effet une lame de rasoir dont l’ombre obscure s’amplifie sur un
fond rouge sang, ainsi que le portrait d’une jeune fille qui s’y projette. Cette illustration
symbolise la blessure causée par l’incision faite par cette lame, l’hémorragie de la victime qui
en résulte, ainsi que son angoisse et sa souffrance. Mais c’est surtout l’atrocité de l’acte évoqué
qui est ici accentuée par le contraste qui surgit entre la dimension impressionnante de la lame,
et la frêle silhouette de la jeune fille offerte à son tranchant. Ce tableau sombre qui raconte
l’excision, confirme ainsi le fait qu’elle est une: «intervention dangereuse, voire mortelle, ainsi
qu’ [une] source de douleurs et de maux indicibles»40. David Westley relèvera également les
effets nocifs de l’excision dans son article Female Circumcision and infibulation in Africa 41:

The varying forms of these procedures are not considered a health hazard by those
on whom it is performed. Short term effects include ulceration, hemorrhaging,
septicemia and tetanus infections exacerbated by the use of crude, unsterilized
instuments which can be severe enough to result in death. Long-term effects include
retention of urine, disturbances of menstruation, blood clots, edema, obstetrical
complications, sterility, psychological trauma and frigidity. It also helps to spread
AIDS42.
L’excision touche ainsi à l’intégrité physique et morale des femmes, elle entraine de graves
conséquences sanitaires, et peut conduire à la mort de ses victimes. Il en est ainsi de la petite
Noura 11 ans dans Rebelle; Excisée en France par ses parents contre sa volonté, elle décède des
suites d’une hémorragie: «La petite Noura était morte d’une hémorragie dans les souffrances
les plus atroces. Elles s’était farouchement débattue pendant l’opération, ce qui avait provoqué
une très mauvaise entaille»43.
Le triste constat qui en ressort est que l’excision en plus d’enlever leur innocence et leur enfance
aux fillettes leur ôte également la vie. Aux vu de ses lourdes conséquences, l’on peut donc

36
Ibid. p. 14
37
Ibid. p. P. 27
38 Rebelle, p. 25
39
Ibid. p. 26
40
Rapport Digest innocenti, op. Cit p. 7
41 David M. Westley, Female Circumcision and infibulation in Africa, EJAB, vol 4, 1999
42 Op. cit p. 1
43
Rebelle, p .126

7
affirmer que cette pratique est néfaste, car elle entrave l’épanouissement de ses victimes et porte
atteinte à leur intégrité.
b)- Une violence individuelle et sexiste

L’excision se fait généralement sous la contrainte qu’elle soit tacite ou explicite, puisque ce
n’est pas volontairement que les jeunes filles se rendent chez l’exciseuse. Elles ressentent de la
peur et de l’angoisse mais sont obligées de passer par ce rite «normal» qui leur confère respect,
dignité et féminité selon la tradition. Certaines ont essayé de s’y soustraire, mais ont été
rattrapées et emmenées de force vers leur bourreau; tel est le cas de Noura 44, de Malimouna
(invectivée et culpabilisée par sa mère et par l’exciseuse afin qu’elle se fasse exciser45), ainsi
que des fillettes excisées «de plus en plus jeunes pour éviter, comme cela était parfois le cas,
qu’elles n’aient l’idée de s’enfuir au moment crucial»46. Le rite de l’excision tel que décrit dans
le roman, est essentiellement empreint de violence dans son cadre et dans son déroulement
comme on peut l’observer dans Rebelle: des femmes gardent l’entrée de la case où se déroule
l’excision et interviennent si besoin est pour immobiliser les jeunes filles 47; de même
l’exciseuse couvre la bouche de Malimouna de sa main pour l’empêcher de crier48. Il appert
ainsi que le consentement des victimes de l’excision n’est pas requis, et que leur refus n’est pas
pris en compte. C’est donc une atteinte à la liberté des femmes qui y sont soumises.
Par ailleurs, selon l’UNICEF:«Au sein de toutes les sociétés où elle est en usage,
l’excision/MGF constitue une manifestation de l’inégalité des genres profondément ancrée dans
les structures sociales, économiques et politiques»49. L’excision place effectivement la femme
en position d’infériorité par rapport à l’homme, car elle est pratiquée pour contenir le désir de
la femme au profit de celui de l’homme. Son corps mutilé devient de ce fait un objet-réceptacle
qui ne lui appartient plus, car il est désormais consacré uniquement au plaisir sexuel de son mari
et à la procréation. La femme est dès lors soumise à la domination du patriarcat, qui assoie son
pouvoir par une violence symbolique. La violence symbolique est un concept développé par
Pierre Bourdieu dans son ouvrage La Reproduction50. Pour lui c’est une violence qui permet de
rendre légitimes des actions et des modes de pensée arbitraires des dominants aux yeux des
dominés. Elle est subtile et invisible, car elle installe une obéissance tacite chez le dominé qui
adhère volontairement à l’ordre social du dominant qu’il voit comme évidente et nécessaire.
Les dominants naturalisent ainsi leur supériorité et la perpétue de manière durable. Parmi les
canaux de cette violence symbolique il y a la tradition et l’éducation, qui opèrent un long travail
psychique de persuasion et d’adhésion chez les dominés. Dans Rebelle, des femmes prennent
finalement conscience de cette violence symbolique contre laquelle elles s’insurgent:
Leur éducation et leur culture avaient fait comprendre à ces femmes qu’elles
étaient des êtres fragiles, très facilement corruptibles, et qu’elles avaient donc
besoin d’être contrôlées et maîtrisées. Il fallait, pour ce faire, leur retirer cet organe

44
Ibid. p. 125
45
Ibid. pp. 15 et 21
46
Ibid. p. 25
47
Ibid. p. 26
48
Ibid. p. 27
49
Rapport Digest innocenti, op. Cit p.19
50 Pierre Bourdieu, Jean Claude Passeron, La Reproduction, Paris, Les Éditions de minuit, 1970.

8
singulièrement érogène qui, autrement, ne pouvait que les entraîner à la luxure et
à la débauche... [...] Elles prenaient véritablement conscience d’une injustice
qu’elles n’avaient jamais considérée comme telle, conditionnées et résignées
qu’elles étaient à un sort auquel elles ne pouvaient pas vraiment échapper. Ce
qu’elles avaient vécu était supposé être la norme, mais elles se rendaient compte
qu’il ne tenait qu’à elles que cette norme soit revue et corrigée afin que s’estompe
progressivement la domination exercée sur leur corps et leur esprit 51

En réalité donc rien ne justifie la mutilation des femmes, la souffrance qui s’ensuit et le
traumatisme que cet acte atroce occasionne, sinon la volonté de domination et de contrôle du
patriarcat. En conséquence, l’excision peut donc être considérée comme une violence sexiste
qui porte atteinte aux droits de la femme et de l’enfant.

c)- L’excision, une atteinte aux droits de la femme et de l’enfant


Au regard de ses conséquences, et considérant les violences qu’elle constitue, l’excision viole
les droits humains, et singulièrement ceux de la femme et de l’enfant. Les instances
internationales et les États ont mis en place des textes qui font force de loi pour garantir les
droits et les libertés des êtres humains, et spécifiquement pour protéger les femmes et les
enfants52. Ces droits sont notamment :
le droit à la vie, le droit à l’intégrité physique, le droit de jouir de la meilleure santé
possible (y compris, à la maturité, la santé reproductive et sexuelle), le droit d’être
à l’abri de toutes formes de violences, d’atteinte, de brutalité physiques ou
mentales, le droit au développement, à la protection, à la participation53.
À cela l’on peut ajouter le droit à la parole, le droit de jouir librement de son corps, la liberté de
choix et la liberté de pensée. Mais malgré ces textes et la machine juridique mise en place,
l’excision a toujours cours dans certaines contrées, tolérée plus ou moins par les États, ceci
expliquerait sa pérennité. Malimouna le constate à ces dépends lorsqu’elle est enlevée par ses
tortionnaires:

-À l’époque j’étais un enfant! On m’a obligée à me marier et la loi condamne ce


genre de pratiques!
- La loi? Quelle loi, Est-ce que le gouvernement ne connait pas nos coutumes?
Jamais personne n’a été puni pour cela! C’est notre vie, c’est nous que ça
regarde!54

Il est évident ici que l’excision est considérée par certains États, comme une pratique culturelle
particulière qui relève du domaine privé. Aussi sont-ils réticents à s’impliquer dans la lutte pour
son éradication, et rechignent-ils à appliquer les lois qui la concernent. Néanmoins en tant que

51
Rebelle, p. 218-220
52
La Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), 1979 et la
Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), 1989.
53
Source: Rapport Digest innocenti, op. Cit. p. 23
54
Rebelle, p. 228

9
tradition négative, dans la mesure où elle porte atteinte à la dignité des femmes et des enfants,
il parait impératif de déconstruire l’excision.

IV- Rebelle ou le plaidoyer pour une nécessaire déconstruction d’une tradition


pernicieuse.
En abordant le thème de l’excision, Rebelle lève le voile sur un sujet encore épineux dans
certaines sociétés, du fait du tabou qui l’entoure. En réalité dans ces communautés, et en Afrique
notamment, l’on ne parle pas ouvertement de tout ce qui a trait au sexe. Par ailleurs, l’excision
est une pratique profondément ancrée dans la tradition, et relève du sacré dans les régions où
elle a cours; aussi est-il est difficile de la remettre en question sans risquer de bousculer les
représentations séculaires fortement enracinées. Cependant Fatou Keïta par son roman, a réussi
à savamment mettre des mots sur cette réalité «indicible» que sont les mutilations génitales
féminines. C’est le lieu pour elle de les mettre en scène pour les dénoncer, d’où l’intérêt de son
roman. Elle corrobore ainsi la pensée d’Henri Mitterand qui affirme que: «tout roman propose
à son lecteur, d’un même mouvement, le plaisir du récit de fiction, et, tantôt de manière
explicite, tantôt de manière implicite, un discours sur le monde»55. Il préconise à cet effet, de
tenir compte de la dialectique féconde qui unit dans le texte, la fonction représentative et la
fonction productive. Car « le texte du roman ne se limite pas à exprimer un sens déjà là; par le
travail de l’écriture, il produit un autre sens, il modifie l’équilibre antérieur du sens, il réfracte
et transforme, tout à la fois, le discours social»56. À ce titre, Rebelle est certes avant tout une
fiction, mais aussi une peinture réaliste de la société dans laquelle tout lecteur peut se projeter
et prendre conscience de la nature de l’excision.
De ce fait, pour lutter contre l’excision, Rebelle à travers ses protagonistes dont l’héroïne
Malimouna, préconise l’instruction. En effet, plus une femme est instruite plus elle acquiert une
certaine ouverture sur le monde, et elle sort des modes de pensée figés qui la maintiennent dans
un certain obscurantisme. Malimouna a expérimenté cette opportunité en apprenant à lire et à
écrire, en nourrissant sa curiosité, en se formant professionnellement et en côtoyant des
personnes de différentes cultures. Ces expériences l’ont enrichi sans l’amener pour autant à
renier sa culture natale, bien qu’elle l’ait bravée en refusant l’excision. De même, elle a montré
un courage louable lorsqu’elle s’est échappée de son village, fuyant un mari âgé et brutal imposé
par son père, obligée pour cela d’abandonner sa mère. La détermination de Malimouna lui a
ainsi permis de tourner la page de son passé, pour regarder résolument vers l’avenir; partir lui
a donc été salvateur.

En outre, Malimouna prône la sensibilisation des femmes et des familles, afin de susciter leur
prise de conscience et leur engagement face à la menace de l’excision. Elle s’engage d’ailleurs
dans une association de protection des droits des femmes dont elle deviendra la présidente. Son
militantisme auprès des femmes est total, car elle-même a subit le viol, le mariage forcé, la
violence conjugale aussi s’implique-t-elle ardemment auprès de ces congénères. Elle est

55
H. Mitterrand, Le Discours du roman, Paris, Presses Universitaires de France, 1980, P.5. et P.17.
56
Ibid., p 7

10
convaincue que les femmes devraient être sensibilisées à l’excision car elles en sont les
victimes directes, ainsi que des mères qui:
En tant que mère, en laissant faire, et même en encourageant cette coutume, elles
avaient commis des erreurs, certes par ignorance, mais en ayant souvent leur part
de responsabilité. Aujourd’hui, les femmes n’avaient plus le droit d’ignorer non
seulement l’inutilité de cette pratique -ce rituel sans fondement religieux- mais
aussi et surtout son caractère nocif 57

Elle associe également dans son combat les medias, la société civile, les autorités
administratives et religieuses, ainsi que les hommes qu’elle n’exclut pas des débats, bien que
certains craignent que son action donne un mauvais exemple à leurs épouses et déstabilise leur
foyer. L’engagement de Malimouna démontre ainsi que tout le monde est concerné par
l’excision qui est un véritable problème de société sur lequel on ne pas fermer les yeux, car
tous, hommes, femmes enfants sont interdépendants les uns des autres, et sont affectés par les
souffrances de chacun. Tous ont le devoir de s’indigner, de dénoncer, de remettre en question,
et même de transgresser des traditions qui portent atteinte à la dignité humaine. Se rebeller
contre les injustices où qu’elles soient est de ce fait une obligation.
Conclusion
Rendu au terme de notre analyse qui avait pour but d’examiner à la lumière du roman Rebelle
de Fatou Keïta, l’ancrage et la légitimité traditionnelle de l’excision, son impact tant individuel
que social, sa conformité aux droits humains, et sa nécessaire déconstruction, force est de
constater que cette pratique va à l’encontre des droits humains. En effet, bien que l’excision tire
sa légitimité de la tradition qui la sous-tend car elle y voit un bien-fondé socio-culturel, il n’en
demeure pas moins que cette pratique a des conséquences négatives sur les femmes et les
enfants, et qu’elle constitue une violence individuelle et sexiste qui va à l’encontre les droits
humains. Aussi s’avère-t-il essentiel d’œuvrer à son éradication par l’instruction, la
sensibilisation, la prise de conscience et l’engagement de tout un chacun dans cette lutte. De
même, le rôle des gouvernements est capital, car ils doivent veiller à l’application des textes de
lois qui visent le respect des droits des femmes et des enfants. En mettant en exergue l’excision,
Rebelle interpelle ainsi à se pencher sur un problème crucial qui met en péril la dignité humaine,
et principalement celle de la femme. Cette œuvre invite également à savoir discerner les aspects
positifs de la tradition qu’il faut préserver, de ses aspects nuisibles qu’il faut abandonner. C’est
pourquoi elle appelle les femmes, mais aussi les hommes, à rester «solidaires et infatigablement
concernées par ces injustices institutionnalisées»58 qui doivent permanemment être remises en
question.

Bibliographie
Corpus
Keita F., (1998), Rebelle, Paris, Présence africaine.

57
Ibid., p. 1997
58 Rebelle, p. 222

11
Autres romans
Beyala, C., (1988), Tu t’appelleras Tanga, Paris, éditions Stock, Coll. J’ai Lu, poche.
Hamitraoré, (2012), Le Couteau brûlant, Abidjan, Frat Mat Éditions.
Ka, M., Aminata, (1998) La voie du salut, suivi de Le Miroir de la vie, Paris-Dakar, Présence
Africaine.

Ouvrages théoriques
Bourdieu, P. (2015), Esquisse d’une théorie de la pratique. Précédé de Trois études
d’ethnologie kabyle, Paris, Points coll. Essais.
Mitterrand, H., (1980) Le Discours du roman, Paris, Presses Universitaires de France,

Ouvrages généraux
Bourdieu, P., Passeron J.C, (1970) La Reproduction, Paris, Les Éditions de minuit.
Elias, N. et L., John, Scotson, (1997), Logiques de l’exclusion, Paris, Fayard.

Articles
Amoës, M., (2016), «Approche psychanalytique de l’excision et de l’infibulation», sur
https://fr.linkedin.com/pulse/approche-Psychanalitique-de-l’excision-et-myriam-amoës ,
publié le 17 septembre 2016.
Boni, T., (janvier 2009), «Corps blessés, corps retrouvés? Les discours sur les mutilations
sexuelles féminines», Diogène, n° 225, Presses Universitaire de France.
Porgès, L., (2000), «Un thème sensible: l’excision en Afrique et dans les pays d’immigration
africaine», in Afrique contemporaine. L’excision en Afrique, N° 196, 4e trimestre.
Westley, D. M, (1999), « Female Circumcision and infibulation in Africa», EJAB, vol 4.
«Termes clés de la sociologie de Norbert Elias», Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 106, 2
avril 2010.

Rapports, Déclarations et conventions


Rapport Digest Innocenti, (2005), Changer une convention sociale néfaste: La pratique de
l’excision/ mutilation génitale féminine, UNICEF.
OMS/FNUAP/UNICEF, (1997), Mutilations génitales féminines. Déclarations commune
OMS/UNICEF/FNUAP, Organisation mondiale de la santé, Genève.
Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes
(CEDEF), 1979
Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), 1989.

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