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Les traumatismes chez le sportif

I. Qu’est-ce un traumatisme
A. Définition
L’OMS définit le traumatisme comme un « dommage physique subi par un corps humain
lorsqu’il est brutalement soumis à des quantités d’énergie (mécanique, thermique,
chimique, rayonnée) qui dépassent le seuil de tolérance physiologique ou privé d’un ou
plusieurs éléments vitaux (oxygène, chaleur) ».

B. Quels sportifs sont touchés

Répartition des traumatologies


(toutes confondues) en fonction du
niveau de pratique sportive

Et répartition par sexe

C. Quelles classes d’âge sont


touchées
Répartition en fonction de l’âge. Les 15 / 24 ans sont les plus
sujets aux accidents

D. Zones
traumatiques

Les genoux et les chevilles sont les plus


souvent atteints.
E. Nature des traumatismes
Les traumatismes chez le sportif peuvent être de différentes natures

F. Les types de traumatismes

II. Natures des traumatismes


A. Les traumatismes musculaires
1. Les crampes musculaires
C’est une contraction douloureuse et involontaire d’un ou plusieurs muscles qu'il faut étirer
de façon passive ou en contractant les antagonistes. Une bonne hydratation (riche en
minéraux) lutte contre leur apparition.
2. Les contractures musculaires
C’est une contraction musculaire résiduelle et involontaire de quelques fibres qui entraîne
une contraction exagérée d’une région d’un muscle. C'est une crampe persistante. Le repos,
le massage et la chaleur sont des traitements efficaces.
3. Les courbatures
C’est une douleur musculaire qui apparaît 12 à 48h après un travail musculaire intensif ou
inhabituel (par ex. : un travail excentrique intense). Elle est due aux micro-lésions
musculaires qui entraînent une douleur diffuse et retardée ainsi qu'une diminution de la
proprioception. Massage et chaleur et hydratation sont dans ce cas conseillés.
4. Elongations
Une élongation est un étirement trop important de quelques fibres musculaires sans
déchirement. Elle survient habituellement suite à un étirement trop intense d’un muscle
(attention aux étirements volontaires pour gagner de la souplesse trop rapidement). Il n’y
aura pas d’hématome ni d’œdème présent.
5. Déchirure ou claquage
C’est une élongation des fibres musculaires (et/ou tendineuses) pouvant aller jusqu'à la
rupture complète du muscle ou du tendon. La douleur est intense et bien localisée, elle
débute de façon brutale ("coup de poignard") et est accompagnée d'un œdème. Elle
entraîne une impotence fonctionnelle majeure et rend la mobilisation active limitée. La
douleur d'une rupture ou d'une désinsertion musculaire peut être syncopale, elle entraîne
une impotence fonctionnelle totale.
L'échauffement approprié en diminue les risques.

B. Les traumatismes articulaires


1. Arthrose
Elle est caractérisée par une dégénérescence et/ou une altération du cartilage articulaire
pouvant aller jusqu'à la destruction progressive mais totale de celui-ci. Elle est due aux
efforts, aux contraintes physiques intenses, auxquels le cartilage peut être soumis.
L'augmentation des forces et pressions sur les surfaces articulaires entraîne lentement mais
sûrement douleur et raideur articulaire puis à terme une destruction grave associée à une
incapacité fonctionnelle. L'arthrose du genou et de la hanche (surtout chez la personne
âgée) sont les plus fréquentes.
L'altération du cartilage à pour principales causes :
- le surmenage fonctionnel (ex : genou du carreleur, du footballeur, rachis lombaire
du skieur...).
- le surmenage mécanique : le surpoids est un facteur aggravant (surtout pour le
membre inférieur).
- un défaut génétique dans la fabrication du cartilage.
- l'âge : il existe une prédisposition à partir de 50 ans mais le plus souvent après 60
ans.
- le sexe : les femmes sont 3 fois plus sujette à l'arthrose que les hommes.
2. Entorse
C’est la lésion traumatique d’une articulation résultant d'un étirement (ou distorsion)
brusque avec élongation (voir arrachement) des ligaments, mais sans déplacement
permanent des surfaces articulaires en contact. Elle est généralement déclenchée par la
torsion des pièces osseuses entre lesquelles les ligaments sont tendus.
L'articulation la plus sujette aux entorses est celle de la cheville.
3. Les ruptures ligamentaires
Les ligaments forment des bandes de tissu conjonctif très résistantes qui relient les os entre
eux et stabilisent les articulations en limitant leur mobilité.
Ligament croisé postérieur
Les ligaments protègent presque toutes les articulations,
mais certains sont plus fortement sollicités par nos
mouvements et sont donc plus vulnérables en cas de faux
mouvement.
On imagine sans peine que les ligaments du genou et de la
jambe subissent la sollicitation accrue de notre poids et
qu'en cas de faux mouvement, les conséquences seront
plus graves qu'au niveau du bras ou de l'épaule.
La déchirure ligamentaire, la rupture ligamentaire ou
la blessure ligamentaire désigne la déchirure partielle ou
totale (rupture) d'un ligament au niveau d'une
articulation.
Elles se traduisent généralement par une douleur
localisée, une impotence fonctionnelle et, en fonction du Ligament croisé antérieur
membre touché, par certains phénomènes
caractéristiques, tels qu'un « bâillement de l'articulation »
ou un « signe du tiroir ». Ligament collatéral externe Ligament collatéral interne

4. Les luxations
C’est la perte permanente du contact des surfaces articulaires d'une articulation. La
subluxation est le nom donné à la luxation incomplète. Les plus fréquentes luxations sont
celles de l'épaule : Acromio-claviculaire, Sterno-claviculaire et Scapulo-humérale (par ex. lors
de choc direct sur l’épaule). Une luxation est une entorse à laquelle s'ajoute un déboîtement
des surfaces articulaires.

C. Les traumatismes osseux


1. Fracture
C’est une lésion osseuse, généralement due à un choc, pouvant aller de la continuité osseuse
à une discontinuité totale avec déplacement des fragments osseux et à la fracture ouverte.
Les fractures de fatigue sont dues à des micro-traumatismes répétés, à une reprise trop
brutale de la pratique, au surentraînement.
L'entraînement modéré augmente la densité osseuse alors que l'entraînement trop intense
la diminue.
2. Périostite
C’est l'inflammation du périoste (enveloppe conjonctive entourant l’os) ayant pour cause les
vibrations, la reprise trop brutale de l'entraînement, une pratique physique sur terrain dur....
L'une des plus fréquente et celle de la face interne du tibia. Le traitement est souvent long,
glace et repos sont conseillés.
D. Les traumatismes tendineux
Les tendons sont composés de tissus conjonctifs résistants, mais ils servent à relier les
muscles aux os. Ils forment des cordons de différentes longueurs et servent de prise aux
muscles, dont ils transmettent la force sur d'assez longues distances.
1. Les tendinites
C’est l'inflammation d'un tendon (constitué principalement de fibres de collagène + 20% de
fibres élastiques). Des micro-ruptures apparaissent sur le tendon et sont dues à l'excès de
contraction ou à un frottement répétitif et se situe généralement au niveau de la jonction
ostéo-tendineuse. Elle est douloureuse car les tendons sont très innervés.
Glace et repos sont conseillés

III. Reprise de la pratique physique


A. La prévention
Elle a pour but de limiter les limiter les facteurs de risques. Un certain nombre de lésions
sportives sont évitables. Voici les facteurs de risque les plus fréquents :
- Manque de souplesse.
- Insuffisance d’échauffement (cf. séance précédente).
- Antécédent de lésion.
- Déséquilibre des muscles agonistes et antagonistes.
- Sous-estimation de la douleur.
- La fatigue.
- La déshydratation.
- Les causes externes (chaussures inadaptées, terrain trop dur…)

B. Optimisation du retour à l’activité physique.


Le retour à l’activité physique se fait en trois temps.
1. Le repos et la cicatrisation
Il faut prendre le temps, respecter le délai de repos et de cicatrisation (délai d’ordre médico-
chirurgical).
2. La rééducation
Elle lutte contre la récidive. Elle doit démarrer tôt. Elle est fonction de la compétence
spécifique du médecin rééducateur ou du kinésithérapeute. Différents moyens sont utilisés :
- lutte contre la douleur (froid et chaud).
- restauration de la mobilité (technique de massage).
- restauration de la motricité (travail musculaire).
- récupération proprioceptive.
3. La phase de reprise de l’activité
Elle doit être progressive en intensité et en volume. Du global vers le spécifique et peut
débuter avec des aides (strapping, orthèses…)

C. Les délais de reprise


Les délais de cicatrisation varient selon la localisation, la prise en charge et le type de lésion.
La reprise doit se faire progressivement avec un avis médical.
Traumatismes musculaires Traumatismes articulaires
 Courbatures : 1-2-3-6 jours  Entorse de la cheville : 3 semaines
 Élongation : 1 à 2 semaines  Chirurgie ligament croisé ant. du genou : 2 mois et
 Déchirure : 4 semaines et + progressivement, 5 mois : sport collectif
 Rupture : 6 à 18 semaines  Luxation de l'épaule (la 1ière fois) : immobilisation
 Rupture du tendon d'Achille 3 semaines puis rééducation progressive
: reprise compétition 12  Chirurgie disque intervertébral lombaire : reprise
mois sport progressive à partir du 4ièmemois,
compétition 6 à 8 mois
Traumatismes osseux Tendinites
 Facture simple : 3 à 4  Tendinite bénigne : 1 à 3 semaines
semaines  Tendinite chronique : 4 à 12 semaines
 Scaphoïde (carpe) : 8 à 12
semaines
 Malléole : 4 semaines

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