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PHARMACOCINÉTIQUE :
Absorption et Distribution des médicaments
Dr A.BOUSBIA SALAH
Processus par lequel un médicament éliminé par voie biliaire peut être à nouveau résorbé à son
arrivée dans le duodénum et rejoindre la circulation générale.
II. DISTRIBUTION:
Depuis le site d’entrée et après résorption, le médicament est distribué dans la circulation générale :
On résume sous le terme « distribution » le transport du médicament au niveau :
sanguin (transport plasmatique) puis ;
dans les tissus (distribution tissulaire).
TRANSPORT SANGUIN
Dans le sang, le médicament peut se trouve sous une forme libre (M) ou se lier aux protéines
plasmatiques (P), présentes en grande quantité, pour former des complexes (MP). Il s’agit le plus
souvent d’une liaison réversible (liaisons covalantes, liaisons ioniques, liaison hydrogènes,
interaction de Van der Waals ou bien évidemment une sommation de plusieurs de ces liaisons).et en
équilibre tel que :
Médicament libre (M) + Protéine libre (P) ⇔ Complexe médicament-protéine (MP)
**Seul le médicament libre est actif ;
2 M
Diffusion vers les
1
M tissus.
P-M M
TD Dégradation.
Membrane
Membrane digestif Sang
DISTRIBUTION TISSULAIRE
La diffusion ou distribution tissulaire est le processus de répartition du médicament dans
l’ensemble des tissus et organes.
Généralement, la distribution se fait dans l’espace extracellulaire (volume plasmatique + volume
interstitiel) et peut aussi comprendre le volume cellulaire. Pour diffuser les médicaments doivent
passer les membranes tissulaires. Dans certains tissus (foie…), la paroi vasculaire est composée de
capillaires discontinus permettant une diffusion facile du médicament. A l’opposé dans d’autres
organes (cerveau et barrière hémato-encéphalique…) la paroi vasculaire est composée de capillaires
continus difficilement franchissables.
Les mécanismes du passage transmembranaire du médicament sont identiques à ceux exposés pour
l’absorption digestive.
On utilise le terme de “ barrière ” tissulaire pour décrire ces structures (par exemple la barrière
hémato-encéphalique, la barrière fœto-placentaire)
LE PHENOMENE DE REDISTRIBUTION
Un des facteurs essentiels qui règlent la répartition entre le plasma et les tissus est le gradient de
concentration. Pour certains médicaments liposolubles, la distribution tissulaire peut être si rapide et
intense dans certains organes à fort débit sanguin, que l’on assiste à une inversion du gradient de
concentration avec des concentrations plus élevées dans le tissu que le plasma. Il en résulte une
redistribution de ces médicaments vers le plasma.
Exemples :
III. MÉTABOLISME:
L’élimination de médicament peut s’effectuer de deux façons, soit par excrétion ou par
métabolisme, qui peuvent se produire simultanément ou exclusivement.
**L’excrétion est l’élimination de la molécule sous la même forme à laquelle elle a été administrée.
**Le métabolisme est l’élimination par un processus enzymatique qui transformera chimiquement
le médicament pour en faire une substance qui, dans la majorité des cas pourra être excrétée plus
facilement.
Définition du métabolisme ou biotransformation :
C’est la transformation par une réaction enzymatique d’un médicament en un ou plusieurs autres
composés appelés métabolites plus ionisés, plus hydrosolubles, actifs ou inactifs sur le plan
pharmacologique.
**Le métabolisme est une des phases de l’élimination d’un médicament. D’une manière générale,
les biotransformations sont des réactions de défense de l’organisme qui conduisent à des molécules
moins toxiques et moins actives que la molécule initiale. C’est le cas le plus fréquent.
**La principale fonction des biotransformations est de rendre hydrosolubles des molécules
lipophiles afin d’en favoriser l’élimination de l’organisme : les molécules lipophiles passent les
membranes pendant les phases d’absorption et de distribution, mais à l’inverse leur liposolubilité ne
permet pas leur élimination par les milieux aqueux tel que la voie rénale sous forme inchangée.
**Néanmoins, les métabolites peuvent être :
Moins toxiques et moins actives que la molécule initiale,
Exemple : epimérisation de la digitoxigénine.
plus actifs que le médicament administré, Phénomène beaucoup moins fréquent
naturellement : il s’agit d’une prodrogue.
Exemples : paracétamol- phénacétine
codéine- morphine
plus toxiques : Phénomène beaucoup moins fréquent. Production +/- importante selon les
individus ; Responsables d’une part des effets indésirables de certains médicaments.
Exemples : Isoniazide - acétylhydrazine (hépatotoxique)
NB :
Un seul médicament peut subir plusieurs biotransformations aboutissant à la formation de plusieurs
métabolites.
SIEGES DU METABOLISME :
De nombreux tissus peuvent réaliser cette transformation (peau, poumon, rein, intestin...).
Néanmoins le principal site de biotransformation est situé au niveau hépatique. Ceci est expliqué
par :
la localisation anatomique du foie (premier passage hépatique).
Le flux sanguin très important du foie (1,5L/min), organe épurateur, par rapport aux autres
organes.
La richesse des hépatocytes en enzymes impliquées dans la transformation des
médicaments.
PHASES DU METABOLISME :
Schématiquement on distingue 2 phases de métabolisme selon les processus de transformation
induits par ces enzymes : les réactions de phase I et celles de phase II.
a. Facteurs physiopathologiques
L’induction enzymatique :
- Capacité de certains médicaments d’augmenter l’activité ou la synthèse des enzymes
métabolisant les médicaments.
- Les inducteurs peuvent être des médicaments (phénobarbital, phénytoïne, rifampicine…) ou des
produits d’origine diverses (alcool, tabac…) ;
- Phénomène non spécifique.
- Cinétique de l’inducteur : l’induction enzymatique est d’apparition retardée (48h); effet max
différé (2 à 3 semaines). Disparition ˃ 02 semaines après la disparition du médicament
inducteur (réversible progressivement).
- Conséquences :
1/ Diminution de l’effet d’un des médicaments par l’autre (diminution de la concentration
plasmatique du médicament concerné (sauf pour les prodrogues) ;
2/ Augmentation de la formation de métabolites: toxiques, actifs : exagération de l’effet.
- CAT : Augmentation de la dose. Et à l’arrêt de l’inducteur, les doses doivent être diminuées.
- Exemple :
Association rifampicine et pilule contraceptif : contre indiquée car la rifampicine réduit l’action de
la pilule contraceptive.
L’inhibition enzymatique :
- Capacité de certains médicaments diminuer l’activité ou la synthèse des enzymes métabolisant
les médicaments.
- Les inhibiteurs peuvent être des médicaments (ritonavir, érythromycine, miconazole…) ou des
produits d’origine diverses (jus de pamplemousse alcool, tabac…) ;
- Phénomène spécifique.
- Cinétique de l’inhibiteur : l’inhibition enzymatique est d’apparition immédiate, effet maximal
rapidement atteint et disparition à l’arrêt de l’inhibiteur.
- Conséquences : Augmentation de la concentration plasmatique du médicament avec un risque
de surdosage et d’effets indésirables (sauf pour les prodrogues).
- CAT : Réduction des doses.
- Exemple :
a) association des AVK, le miconazole et la phénylbutazone augmentent de façon considérable
l’effet anticoagulant des AVK par inhibition du métabolisme des AVK par le CYP450. Le
risque hémorragique résultant de cette interaction est tel qu’il est formellement contre-
indiqué d’associer un de ces 2 médicaments avec les AVK.
b) Ritonair (inhibiteur de CYP 450 3A4) + Simvastatine = augmentation de concentration
plasmatique de Simvastatine donc risque de rhabdomyolyse
c. Polymorphisme génétique :
L’exemple le plus connu est celui de l’acétylation de l’isoniazide, antituberculeux, pour laquelle
on distingue :
des acétylateurs rapides, avec une demi-vie de 1 heure environ.
des acétylateurs lents, avec une demi-vie de 3 heures environ. Du fait de cette demi-vie
ralentie, des surdosages peuvent apparaître, responsables de crises convulsives et une co-
prescription avec des anticonvulsivants peut s’avérer nécessaire.
METABOLISME ET TOXICITE
Les produits du métabolisme médicamenteux peuvent parfois présenter une toxicité pour divers
organes, spécialement pour le foie.
** EXEMPLE=
- Le paracétamol, subit normalement des étapes de glucuronidation et sulfatation.
- A haute dose cependant ces processus saturent et le médicament alors est conjugué au
glutathion.
- Si l’apport en glutathion est réduit on observe alors une accumulation d’un métabolite actif
hépatotoxique et potentiellement létal.
IV. ÉLIMINATION :