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BP Banque - 3e année d'études

Connaissance des marchés de capitaux

Fascicule

AFRIQUE
BP AFRIQUE 3 - FASC CONNAISSANCE DES MARCHÉS DE CAPITAUX

CONFORMITÉ-UF1-M1-Journée-2-FO 1  ESBanque
Dernière mise à jour effectuée en septembre 2015

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BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux  ESBanque


SOMMAIRE

INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 5

PARTIE 1 – LE MARCHÉ FINANCIER ............................................................................................................. 7

Chapitre 1 – Le marché financier : définition, rôle et structure ............................................................. 9


1. Définition du marché financier .................................................................................................................. 9
2. Les rôles économiques du marché financier ............................................................................................ 9
3. La structure du marché financier ............................................................................................................ 11
Évaluons nos acquis ...................................................................................................................................... 13
Chapitre 2 – Les instruments d’un marché financier ............................................................................ 15
1. Les actions ............................................................................................................................................. 15
2. Les obligations ........................................................................................................................................ 19
3. Les organismes de placement collectif (OPC) ....................................................................................... 25
Évaluons nos acquis ...................................................................................................................................... 29
Chapitre 3 – La bourse des valeurs mobilières ..................................................................................... 31
1. Définitions ............................................................................................................................................... 31
2. Organisation d’une place boursière........................................................................................................ 31
3. Les ordres de Bourse ............................................................................................................................. 34
4. Les cotations .......................................................................................................................................... 38
Évaluons nos acquis ...................................................................................................................................... 43

PARTIE 2 – LES MARCHÉS DE CAPITAUX EN ZONE UEMOA .................................................................. 45

Chapitre 4 – Les échanges interbancaires dans la zone UEMOA .......................................................47


1. Fondement des échanges interbancaires dans l’UEMOA ..................................................................... 47
2. Organisation des échanges interbancaires dans l’UEMOA ................................................................... 48
Évaluons nos acquis ...................................................................................................................................... 55
Chapitre 5 – La bourse des valeurs mobilières dans la zone UEMOA : Abidjan ...............................57
1. Opportunité d’une Bourse régionale des valeurs mobilières ................................................................. 57
2. Organisation de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) ...................................................59
3. Fonctionnement de la BRVM ................................................................................................................. 65

PARTIE 3 – LES MARCHÉS DE CAPITAUX EN ZONE CEMAC .................................................................. 71

Chapitre 6 – Les échanges interbancaires dans la zone CEMAC .......................................................73


1. Les systèmes et moyens de paiement de la CEMAC ............................................................................ 73
2. Le marché monétaire ou marché des capitaux à court terme................................................................ 76
3. Les taux d’intérêt .................................................................................................................................... 81
Évaluons nos acquis ...................................................................................................................................... 85

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Chapitre 7 – les bourses des valeurs dans la zone CEMAC ................................................................ 87
1. Nécessité d’un marché financier régional en Afrique centrale ............................................................... 87
2. L’architecture générale de la bourse régionale ...................................................................................... 88
3. L’architecture d’une bourse nationale (un exemple : le Douala Stock Exchange – DSX – au cameroun)
................................................................................................................................................................ 91

ÉLÉMENTS DE RÉPONSE.............................................................................................................................. 95

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INTRODUCTION
Le marché des capitaux est un vaste ensemble qui s’est construit au fur et à mesure du développement et de
la diversification des besoins de financement de l’économie.
Dans le cadre du déroulement de l’activité économique et à l’issue de la répartition des revenus de la
production, des agents économiques se retrouvent avec des capacités de financement et d’autres avec des
besoins de financement. Comme il n’est pas possible de laisser une telle situation perdurer sans établir de
relations entre les premiers et les seconds, les banques se sont tout naturellement intercalées entre ces deux
types d’agents économiques, collectant les capacités de financement des uns pour distribuer du crédit aux
autres sous leur propre responsabilité et à leur propre profit.
Le marché de capitaux ainsi instauré par l’activité de collecte de ressources et de distribution de crédits
des banques est le marché de l’intermédiation, ou marché du financement intermédié, ou encore marché
indirect des capitaux. En effet, la relation de financement entre offreurs et demandeurs de capitaux qui s’établit
ainsi via le système bancaire reflète une relation indirecte.
Sous la pression du développement des besoins de financement des économies en croissance, les plus gros
consommateurs de crédits (les grandes entreprises et les multinationales) sont sortis du bilan des banques
pour aller chercher directement le financement dont ils avaient besoin auprès des épargnants. Des marchés
directs du financement ou marchés désintermédiés se sont ainsi instaurés et développés ; le marché
monétaire et le marché financier en constituent des exemples.
Toute économie moderne demeure désormais ouverte sur le reste du monde et aucune stratégie de
croissance et de développement de l’entreprise ne peut ignorer durablement les marchés étrangers.
Les besoins et les offres de financement se sont également exprimés en devises, générant de ce fait un autre
marché des capitaux : le marché des changes.
Par ailleurs, le financement n’étant pas dénué de risques, les acteurs des différents marchés de capitaux
évoqués ci-dessus ont grand intérêt à couvrir les risques liés à leurs positions sur les marchés de capitaux.
Le marché des dérivés, où s’échangent des produits synthétiques fabriqués à l’image de ceux qui circulent
sur les marchés précédemment évoqués, leur permet de prendre des positions inverses de ceux acquis sur
les marchés de capitaux, afin d’annuler les risques pris.
Enfin, les différents supports qui s’échangent sur les marchés organisés des produits de base (en anglais :
commodities) viennent compléter les possibilités, pour les acteurs des marchés de capitaux, de trouver des
contreparties et de renforcer l’activité sur l’ensemble des marchés.
Les marchés de capitaux sont donc divers et pluriels et c’est par souci de simplification ainsi que pour des
raisons pédagogiques que notre étude, bien qu’intitulée « Connaissance des marchés de capitaux » se limitera
au seul marché financier, dont l’abord sera toutefois enrichi par les expériences en marchés de capitaux de
l’UEMOA 1 et de la CEMAC 2.

1 Union économique et monétaire ouest africaine.


2 Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

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PARTIE 1

Le marché financier

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LE MARCHÉ FINANCIER :
DÉFINITION, RÔLE ET STRUCTURE

Les objectifs pédagogiques : Découvrir la notion de marché financier.


Connaître le rôle économique d’un marché financier.
Connaître les deux principales composantes d’un marché financier.

1. Définition du marché financier


La loi définit le marché financier comme « un lieu où s’échangent des instruments financiers », ces instruments
financiers sont, en général, des actions et des obligations et les transactions peuvent être au comptant ou à
terme. La caractéristique essentielle de ce marché est d’être dématérialisée, la passation des ordres et leur
traitement étant, de nos jours, entièrement électroniques. Le marché financier joue un rôle économique très
important.

2. Les rôles économiques du marché financier

Financement Valorisation
Liquidité Cession
de l’épargne des actifs
Offre/demande d’actifs
financiers

Les différentes fonctions économiques du marché financier peuvent être regroupées autour de quatre pôles
principaux :
• un circuit de financement de l’économie nationale ;
• un moyen d’organiser la liquidité de l’épargne investie à long terme ;
• un instrument de mesure de la valeur des actifs ;
• un outil facilitant la mutation des structures industrielles et commerciales.

2.1. Un circuit de financement de l’économie nationale


Tout marché se définit par une demande et une offre ; le marché financier n’échappe pas à la règle et demeure
caractérisé par une demande ainsi qu’une offre de capitaux à long terme.
■ La demande
De nombreux agents économiques ont besoin de financer leurs investissements par le recours à des capitaux
à long terme :
• les entreprises d’une certaine taille ont intérêt à rechercher des capitaux directement sur le
marché financier en émettant diverses valeurs mobilières (actions, obligations, titres hybrides…) ;
• les États trouvent, sur ce même marché, le moyen de combler une partie de leur déficit budgétaire
par l’émission d’emprunts obligataires ;
• les collectivités locales peuvent avoir besoin d’emprunter à long terme pour financer leurs
réalisations d’équipements publics.

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■ L’offre
Les agents économiques susceptibles d’apporter des capitaux à long terme sont principalement les
particuliers, les entreprises et les investisseurs institutionnels.
• Les particuliers, dont un certain nombre sont détenteurs de capitaux provenant de leur épargne
(dont ils prévoient ne pas avoir besoin avant une échéance éloignée), peuvent placer cette
épargne auprès des établissements de crédit, selon diverses formules leur assurant la sécurité,
avec en contrepartie un rendement plus modeste. Le placement sur le marché financier leur
permet d’espérer une meilleure rentabilité, voire la réalisation de substantielles plus-values en
contrepartie d’une prise de risque de moins-values.
• Les entreprises qui sont à la recherche de rémunération ou de valorisation pour leurs capitaux
disponibles ou qui veulent réaliser des acquisitions leur permettant d’assurer leur croissance
externe par des prises de participations dans d’autres sociétés.
• Les investisseurs institutionnels (compagnies d’assurances, caisses de retraite – dans le
monde anglo-saxon, ce sont les fameux fonds de pension – ou organismes de prévoyance
sociale…) disposent souvent d’importants capitaux (par exemple, des réserves techniques) qu’ils
doivent chercher à valoriser ; eu égard à la masse de ces capitaux, ils peuvent jouer un rôle très
important sur le marché financier. Communément appelés « zinzins » (investisseurs
institutionnels), ils sont les principaux investisseurs du marché.
Notons que d’autres agents économiques (associations, investisseurs étrangers, fonds d’investissement et
fonds spéculatifs…) peuvent également, pour des raisons diverses, vouloir placer leurs capitaux sur ces
marchés.
Le rôle du marché financier est d’assurer le lien entre les investisseurs et les demandeurs de capitaux et
d’apporter, en particulier aux entreprises et à l’État, un concours précieux dans la recherche des ressources
longues qui leur sont nécessaires.

2.2. Un moyen d’organiser la liquidité de l’épargne investie à long terme


La seconde fonction du marché financier, complémentaire de la première, consiste à attirer, par son activité
et sa liquidité, l’épargne qui hésiterait à s’engager en faveur d’investissements si elle n’était rassurée
sur sa faculté de redevenir liquide.
En permettant l’ajustement de l’offre et de la demande des titres, les mécanismes boursiers offrent la possibilité
de répondre à cette attente, dans la mesure où les conditions de liquidité du marché sont réunies.
En effet, les placements sur le marché financier présentent, par rapport à d’autres types d’investissement,
notamment en actifs réels (par exemple, un bien immobilier), l’avantage d’être, en principe, immédiatement
mobilisables : le détenteur d’un titre coté en Bourse a ipso facto la possibilité de le vendre à un autre
investisseur, tant que le marché ne souffre pas d’absence de contreparties.
La liquidité du marché d’un titre suppose donc que les intervenants soient en mesure de trouver une
contrepartie à leurs opérations. Or, cela n’est possible que dans la mesure où le marché est suffisamment
large (les spécialistes parlent de sa « profondeur »). Il faut dès lors qu’il existe une quantité importante de
titres en circulation mis à la disposition du public (« flottant ») et que le volume quotidien des transactions soit
assez étoffé pour permettre des échanges qui n’entraînent pas systématiquement des fluctuations
significatives et erratiques des cours.

2.3. Un instrument de mesure de la valeur des actifs


En affichant, à chaque séance de Bourse, des cours pour une action ou une valeur donnée, le marché
financier est un instrument de mesure important de la valeur des entreprises inscrites à la cote à
travers leur capitalisation boursière (valeur du cours d’une action multipliée par le nombre d’actions
de l’entreprise).
L’information donnée aux investisseurs présente de nombreux avantages : elle est régulière, publique et
largement diffusée via des médias spécialisés ou non.
A contrario, cette approche s’inscrit dans un contexte, celui de la Bourse, qui reste très sensible aux
anticipations des acteurs, à l’évolution de l’environnement politique, économique, social et international : elle
peut donc à certains moments pêcher dans l’estimation de la valeur d’une société, par défaut ou par excès.

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En outre, elle tient compte de l’appréciation (la notation) que les professionnels de l’analyse financière et
économique 1 portent, à un moment précis, sur telle ou telle affaire.
Quoi qu’il en soit, la cotation boursière constitue, à côté des autres techniques d’évaluation des
entreprises (analyse des bilans, EBITDA 2, expertises de l’outil de production, du fonds de commerce,
perspectives de la firme sur son marché, actualisation des flux de trésorerie futurs...), une approche d’un
accès facile et reconnue par la communauté bancaire, le monde des affaires et l’administration fiscale.
Son grand mérite est de pouvoir anticiper la valeur des entreprises à moyen terme en formulant des
hypothèses sur leur devenir. De plus, le processus d’évaluation est satisfaisant, car contradictoire en ce sens
que l’ensemble des intervenants ne fait pas toujours, à un instant précis, les mêmes anticipations. En fixant à
tout moment le prix d’une société, le marché financier apparaît comme l’une des pierres angulaires d’un
capitalisme fondé sur la notion même de marché.

2.4. Un outil facilitant la mutation des structures industrielles et commerciales


En donnant à des sociétés la possibilité de régler, au moyen de leurs titres, l’acquisition d’autres affaires, le
marché financier facilite les regroupements d’entreprises.
Le marché financier a toujours joué un rôle clé dans ce processus de concentration. Que ces opérations se
réalisent à la suite d’un accord entre les sociétés concernées (opérations amicales) ou qu’elles interviennent
contre le gré de l’entreprise qui doit entrer dans l’orbite d’une autre (opérations hostiles), elles participent, en
tout état de cause, de façon constructive, à la mutation des structures industrielles et commerciales du pays.
De la même manière, le marché financier permet à un entrepreneur qui cède une partie du capital qu’il détient
au public, soit de disposer de fonds pour croître, se diversifier ou acquérir un concurrent, soit encore de se
retirer en réalisant une plus-value par rapport à son investissement d’origine.

MARCHÉ PRIMAIRE MARCHÉ SECONDAIRE

Introduction en bourse Négociation des titres

Nouvelles émissions actions Bourse des valeurs


ou obligations

3. La structure du marché financier


Le marché financier est essentiellement un marché où se traitent les opérations relatives aux valeurs
mobilières, qu’il s’agisse de :
• leur émission sur le marché primaire ;
• leur négociation sur le marché secondaire.

3.1. Le marché primaire


■ Définition
On définit traditionnellement le marché primaire comme le « marché du neuf » des valeurs mobilières sur
lequel les émetteurs d’actions, d’obligations ou d’autres types de valeurs lancent leurs opérations avec le
concours des banques qui assurent la majeure partie de la commercialisation de l’émission auprès de leur
clientèle. Il n’existe pas de lieu géographique abritant ce marché primaire qui est, en ce sens, immatériel.

1 Il existe en effet de grandes agences de notation financière qui sont par exemple Standard & Poor’s, Moody’s ou
encore Fitch Ratings.
2 EBITDA (Earning Before Interest Taxes Depreciation and Amortization du goodwill ou résultat d’exploitation avant
intérêts, impôts et amortissements du goodwill).

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■ Les opérations sur le marché primaire
Les principales opérations réalisées sur le marché primaire peuvent être regroupées en trois catégories
principales :
• les émissions d’actions réalisées par les entreprises pour augmenter leurs fonds propres ou la
mise sur le marché d’actions existantes d’une entreprise n’ayant pas encore fait appel à l’épargne
publique, pour diversifier l’actionnariat ;
• les lancements d’emprunts obligataires assurant à leurs émetteurs la collecte de capitaux
remboursables à long terme ;
• les émissions de produits « hybrides » se situant souvent à la frontière des actions et des
obligations (exemple : les obligations convertibles).
L’opération est réalisée par l’intermédiaire des banques qui, dans leur rôle de prestataire de services
d’investissements à l’occasion de la gestion administrative des comptes-titres de leurs clients, informent ces
derniers et exécutent leurs ordres. Exemple : souscription d’actions nouvelles par exercice des droits de
souscription ou vente de tout ou partie de ces mêmes droits.

3.2. Le marché secondaire


■ Définition
Le marché secondaire est le « marché de l’occasion » des valeurs mobilières déjà cotées que l’épargnant
souhaite revendre pour réaliser une autre opération ou retrouver son épargne. C’est, pour le public, la plus
connue des composantes du marché financier puisqu’il est assuré par les Bourses de valeurs mobilières.

■ Les opérations sur le marché secondaire


Le marché secondaire permet de recevoir toutes les opérations sur les titres déjà émis et faisant l’objet d’une
cotation :
• achats et ventes de titres au comptant ou à terme ;
• achats et ventes de titres dans le cadre particulier des OPA (offres publiques d’achat), OPE
(offres publiques d’échange), OPV (offres publiques de vente) ;
• négoce de produits financiers complexes basés entre autres sur les valeurs mobilières, que l’on
regroupe sous le nom de « dérivés ».

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ÉVALUONS NOS ACQUIS

 VRAI/FAUX

Pour chacune des affirmations suivantes, cochez la case correspondant à la réponse exacte :

Vrai Faux
Les investisseurs institutionnels sont :
a) Les compagnies d’assurances et caisses de retraite.  
b) Dans le monde anglo-saxon, les hedge funds.  
Les actions ont l’avantage :
c) D’être en principe, immédiatement mobilisables.  
d) De présenter un risque de liquidité.  
Le flottant correspond à :
e) Une quantité importante de titres en circulation mis à la disposition du
public.  
f) La capitalisation boursière de la société  
Le marché primaire est :
g) Celui sur lequel les émetteurs d’actions lancent leurs opérations.  
h) Le marché où sont négociés quotidiennement les titres.  
Le marché de l’intermédiation assure :
i) L’activité de collecte de ressources et de distribution de crédits des
banques.  
j) Les échanges sur le marché monétaire et le marché financier.  

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CHAPITRE 2 –
LES INSTRUMENTS D’UN MARCHÉ FINANCIER

Les objectifs pédagogiques : Comprendre le principe des principales valeurs mobilières émises sur le
marché financier.
En connaître les principales caractéristiques.

Les agents économiques à la recherche de capitaux sur le marché financier vont avoir recours à l’émission de
titres que souscriront les investisseurs.
Ces titres, émis sur le marché financier et portant le nom de valeurs mobilières, possèdent la caractéristique
de pouvoir être négociés sur le marché secondaire, soit de gré à gré, soit par transaction sur un marché
organisé, le marché boursier, si cette valeur mobilière est admise à la cote.
Les deux principaux types de valeurs mobilières émises sont les actions et les obligations. On ajoutera à
ces deux types de titres ceux des OPC (organismes de placement collectif).

Mots-clés

ACTIONS OBLIGATIONS

Droits de l’actionnaire Droits de l’investisseur


Gestion Valeur nominale
Répartition des bénéfices Taux nominal
Participation aux augmentations Prix d’émission
de capital
Obligation à taux fixe
Cession de titres
Obligation à taux variable
Obligation convertible

1. Les actions

1.1. Définition
La constitution d’une entreprise d’une certaine importance peut requérir un montant de capitaux excédant les
possibilités d’une seule personne. Il convient alors de choisir une forme sociale qui dépasse le stade du seul
individu ; ce que le droit autorise grâce à ce que l’on appelle une société. Cela permet de regrouper un certain
nombre d’investisseurs en divisant le capital nécessaire en un certain nombre de fractions qui sont
représentées par des titres appelés actions. Ces titres seront répartis entre les investisseurs
proportionnellement à leurs apports respectifs.
L’action est une valeur mobilière représentative d’un apport de capital à une société.
Elle est donc un titre de propriété et représente un droit d’association.
Le propriétaire d’une action porte le nom d’actionnaire.

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1.2. Les droits de l’actionnaire

1.2.1. Droit à la gestion


Au moins une fois par an, les sociétés doivent réunir leurs actionnaires en une AGO (assemblée générale
ordinaire) destinée à leur permettre :
• d’exprimer par vote leur accord ou leur désapprobation quant à la gestion et à l’activité des
dirigeants ;
• de nommer les successeurs des dirigeants dont le mandat arrive à expiration ou dont la
révocation est prononcée ; de prononcer cette révocation ;
• d’approuver ou non les comptes qui leur sont présentés et de décider de l’affectation des résultats
enregistrés par la société au cours de l’exercice écoulé.
Lorsque la situation l’exige (décision importante, modification des statuts, augmentation de capital…), il peut
être décidé de convoquer une assemblée générale extraordinaire (AGE) au cours de laquelle l’actionnaire
exercera également son droit de vote.
C’est principalement pour détenir ces droits de vote, donc pour disposer d’un certain pouvoir dans la société,
que certaines entreprises se constituent un portefeuille de titres de participation, alors qu’un portefeuille de
titres de placement ne vise que la rentabilité.

1.2.2. Droit à la répartition des bénéfices


Lors de l’AGO, les actionnaires décident (par vote) de l’affectation du résultat dans la mesure où il est
bénéficiaire. Il est alors procédé, en priorité, à l’affectation à la réserve légale lorsque cela fait partie des
exigences légales et réglementaires et, le cas échéant, aux réserves statutaires. Le reliquat, après ces
affectations, porte le nom de résultat distribuable.
Ce résultat peut être réparti entre les actionnaires au prorata du nombre d’actions qu’ils détiennent, sous forme
de dividende (bénéfice distribué à chaque action).
Il peut, au contraire, être conservé dans l’entreprise (sous forme de réserves) pour assurer le financement de
son développement, ce qui devrait permettre une augmentation de la valeur de l’action.
La distribution de dividende est soumise à deux conditions :
• la réalisation de bénéfices, lesquels peuvent être antérieurs à l’exercice, s’ils ont été reportés sur
le plan comptable ;
• la décision de l’AGO de distribuer ces bénéfices.

1.2.3. Droit de participer aux augmentations de capital


Une entreprise se crée avec un capital initial ; au cours de son existence, elle peut être conduite à envisager
l’augmentation de son capital d’origine, soit pour des motifs réglementaires (augmentation imposée par les
textes), soit pour des raisons financières (financement d’investissements, de participations nouvelles, etc.).
Cette augmentation pourra revêtir deux formes en fonction de la décision de la société de faire appel ou non
à ses actionnaires pour apporter de l’argent frais :
• on parlera d’augmentation à titre onéreux lorsqu’un appel de fonds sera lancé ; prioritairement,
ce sont les associés présents avant l’augmentation qui pourront y contribuer, grâce à la détention
d’un droit de souscription attaché à chaque action détenue.
Ceux qui ne souhaitent ou ne peuvent injecter de nouvelles sommes renoncent et vendent ce
droit à un autre actionnaire ou à un futur actionnaire (exclusivement s’il s’agit d’une opération
avec droits de souscription) ;
• on évoquera le terme d’augmentation à titre gratuit lorsqu’il y aura augmentation de capital par
incorporation de sommes placées en réserves, ce qui, bien entendu, ne modifiera pas alors le
montant des fonds propres de la société.

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Un droit d’attribution sera octroyé aux actionnaires ; ainsi, si une société au capital de 500 millions FCFA
réparti en 50 000 actions d’une valeur nominale de 10 000 FCFA décide de passer son capital à
600 millions FCFA par incorporation de réserves, elle remettra 10 000 actions nouvelles à ses
actionnaires, à raison d’une action nouvelle pour cinq anciennes (donnant chacune un droit
d’attribution) ; si un associé détient huit actions, il recevra une action et pourra soit vendre ses trois
droits restants (les « rompus ») à un autre associé, soit en acheter deux pour compléter les trois
premiers afin d’obtenir une action nouvelle supplémentaire.
Le mécanisme est strictement le même dans le cas du droit de souscription, pour une augmentation de
capital à titre onéreux, lorsqu’une préférence est conférée aux anciens actionnaires, ce qui leur permet
alors d’acquérir les actions nouvelles à un prix avantageux par rapport au cours coté.

1.2.4. Droit de céder ses titres


Les apports effectués au capital de l’entreprise, sous forme d’actions, le sont pour la durée de vie de la société.
Il n’est donc pas possible à l’actionnaire d’exiger la restitution de ces sommes. Cette disposition aurait un effet
dissuasif sur la souscription des actions émises si l’actionnaire ne disposait d’un autre moyen pour mobiliser
son investissement et ainsi récupérer des fonds dont il peut avoir besoin. L’actionnaire peut, en effet, vendre
ses titres sur le marché secondaire des actions. Cette vente peut s’effectuer de gré à gré pour un prix décidé
d’un commun accord entre le vendeur et l’acheteur.
Pour un certain nombre de sociétés de taille importante et pour lesquelles existent une offre et une demande
de titres conséquentes, un marché est organisé : la Bourse des valeurs mobilières.
Les cessions de titres s’opèrent sur ce marché à un prix (appelé cours de Bourse) qui fluctue en fonction de
l’offre et de la demande. Ce cours de Bourse varie en fonction d’un certain nombre de facteurs :
• situation financière de l’émetteur ;
• perspectives d’avenir ;
• valeur actualisée des anticipations de rendement global du titre en cause ;
• politique de distribution de dividendes ;
• conjoncture du secteur d’activité ;
• conjoncture économique et politique du pays, etc.

1.2.5. Droit à la répartition de l’actif social


Lorsqu’une entreprise cesse son activité, quelle qu’en soit la raison (décision volontaire, dépôt de bilan), elle
doit d’abord rembourser ses créanciers sur le prix de cession de ses actifs. S’il subsiste un reliquat, il sera
réparti entre les actionnaires au prorata de leur participation dans le capital de la société et on parlera de prix
de liquidation.
Ce prix peut être supérieur à la mise de fonds initiale de l’actionnaire qui réalisera, dans ce cas, une plus-
value ; il peut aussi s’avérer inférieur et l’épargnant aura perdu une partie (et dans les cas extrêmes la totalité)
des sommes investies.
Par contre, si la liquidation ne permet pas de désintéresser intégralement les créanciers, les associés ne
seront pas tenus de les rembourser puisque leur responsabilité est généralement limitée au montant de leurs
apports (sauf dans les sociétés de personnes et sauf cas particulier de dirigeants actionnaires ayant eu des
agissements frauduleux).

1.3. Caractéristiques

1.3.1. Valeur nominale


La valeur nominale d’une action est le résultat de la division du capital de la société par le nombre d’actions
émises. Le montant minimum de la valeur nominale d’une action est en règle générale de 10 000 FCFA.
Exemple
Une société d’un capital de 50 millions de FCFA divisé en 5 000 actions d’un nominal de 10 000 FCFA.

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1.3.2. Les différents types d’actions
On distingue juridiquement les actions d’apport et les actions de jouissance.

■ Les actions d’apport


Les actions d’apport ou de capital correspondent à un apport effectué et laissé à la disposition de l’entreprise,
ce qui est le cas le plus fréquent. On distingue :
• les apports en numéraire (apport de liquidités) qui doivent être libérés au moins du quart lors
de leur émission (exemple : 2 500 FCFA pour un nominal de 10 000) ;
• les apports en nature (biens matériels ou immatériels, apports en industrie…) qui doivent être
intégralement libérés lors de leur émission.
Elles donnent droit à un dividende qui peut être statutaire (c’est-à-dire si celui-ci est prévu par les statuts,
comme, par exemple, 5 % du nominal de l’action) et éventuellement à un superdividende (au-delà de 5 % du
nominal dans l’exemple précédent).
Les statuts, qui déterminent les conventions entre les parties associées au sein de la société, peuvent
également prévoir une distinction entre les actions d’origine et celles résultant d’augmentations de capital
ultérieures.
Elles peuvent ainsi conférer un droit de vote double aux premières, ce qui peut permettre par exemple aux
fondateurs de conserver le contrôle de l’entreprise sans détenir la majorité des actions, ni même la minorité
dite de blocage (plus d’un tiers du capital). Dans un tel cas, on parlera d’actions de type A (à droit de vote
double, dans l’exemple) et d’actions de type B (à droit de vote simple). Il est même possible d’envisager des
actions à dividende préférentiel (plus élevé ou prioritaire) sur les actions ordinaires.

■ Les actions de jouissance


Les actions de jouissance, qui sont très peu répandues, correspondent à un apport effectué à l’origine et
remboursé pour sa valeur nominale à l’actionnaire par décision d’une AGE (assemblée générale
extraordinaire) en général par ponction sur le premier dividende ou les réserves.
Elles ne donnent droit qu’au superdividende, lorsqu’il est distribué. Toutefois, en cas de dissolution de la
société et après remboursement de l’intégralité des actions d’apport, les actions de jouissance participent au
partage de l’excédent d’actif, s’il en existe.

1.3.3. Les différentes formes d’actions


Au point de vue juridique, les actions peuvent revêtir deux formes.
• Les actions au porteur
Les actions au porteur pour lesquelles les émetteurs ne connaissent pas obligatoirement l’identité du
titulaire étaient traditionnellement matérialisées par un titre, c’est-à-dire un document écrit à l’en-tête de
la société et contresigné par ses principaux responsables. La détention de ce titre constituait la preuve
de propriété.
La commodité de cette forme de titre génère en contrepartie le risque de toute valeur au porteur : risque
de perte et de vol, nécessité pour le porteur de surveiller la vie du titre (distribution de dividendes,
augmentation de capital…).
La transmission de propriété se faisait par simple tradition (remise du titre au nouveau propriétaire).
Aujourd’hui, les titres sont généralement dématérialisés et le titre au porteur est simplement déclaré
comme tel dans les écritures de la banque qui gère le compte-titres de son propriétaire.
• Les actions nominatives
Pour cette forme d’actions, la preuve de la propriété est constituée par l’inscription du propriétaire de
l’action sur un registre tenu par la société émettrice. Le porteur se voyait autrefois remettre un « certificat
d’inscription nominative » attestant que le titulaire était inscrit pour X actions sur le registre de la société.
La transmission de propriété s’effectue par transfert de titulaire sur le registre.
L’avantage pour le titulaire de l’action se trouve dans la sécurité, tandis que l’émetteur y voit l’intérêt de
connaître en permanence la répartition de son capital.
L’opération consistant à transformer un titre au porteur en titre nominatif (ou vice versa) porte le nom
de conversion.

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En pratique, les actions nominatives sont aujourd’hui également l’objet d’écritures dans les livres de la
banque détenant le compte-titres de leur propriétaire.
Au point de vue matériel, les actions peuvent exister sous forme de titres vifs ou sous forme d’inscription à un
compte-titres.
• Les titres vifs
En voie de disparition, ces titres existent sous forme matérialisée (papier). Ils sont composés :
− du corps du titre matérialisant le titre de propriété ;
− des coupons matérialisant les droits attachés à l’action.
Exemple : le coupon no 22 représentera le droit au dividende de l’année N : il sera nécessaire de détacher ce
coupon, de le donner à une banque pour pouvoir toucher ce dividende ; le coupon no 23 représentera le droit
de participer à l’augmentation de capital du 22 octobre N.
• Les titres dématérialisés
Le plus souvent aujourd’hui, l’existence de ces actions prend la forme d’une ligne de titre inscrite sur un
compte-titres ouvert chez un intermédiaire agréé. Outre la sécurité, l’avantage de cette forme consiste
en la surveillance de la vie du titre opérée par le teneur de compte-titres et en l’information dont bénéficie
le propriétaire.
L’ensemble des titres présentant exactement des caractéristiques identiques (émetteur, nature,
nominal, échéance, droits attachés…) constitue une ligne (par exemple 10 actions de nominal
10 000 FCFA de la société X).

1.3.4. Le prix d’émission


Les actions peuvent être émises :
• à leur valeur nominale – c’est notamment le cas lors de l’émission d’actions à la constitution de
la société – on parle alors de titres émis au pair ;
• au-dessus de leur valeur nominale – c’est généralement le cas des titres émis lors d’une
augmentation de capital ; la différence entre le prix d’émission et la valeur nominale constitue la
prime d’émission.
Par exemple : la valeur nominale peut être de 100 FCFA mais le prix d’émission déterminé par la
valeur financière du titre être de 500 FCFA.

2. Les obligations

2.1. Définition
Un émetteur désireux d’emprunter des capitaux peut émettre un emprunt groupé appelé emprunt obligataire.
Cette option est envisageable lorsque le montant décidé excède les possibilités d’un prêteur unique (banque)
ou lorsqu’il estime que sa notoriété lui permettra d’obtenir des fonds directement du public à moindre coût.
Exemple : une société désire lever un emprunt obligataire de 20 milliards de FCFA. Elle peut fractionner
l’emprunt en 200 000 obligations d’un montant unitaire de 100 000 FCFA. Un investisseur désirant placer
10 millions de FCFA recevra en contrepartie 100 obligations et disposera d’une créance de 10 millions sur
l’émetteur.
Le contrat d’émission doit obligatoirement comporter un certain nombre d’indications : durée de l’emprunt,
taux d’intérêt servi, conditions de paiement des intérêts et de remboursement du capital, garanties offertes…
L’obligation est une valeur mobilière représentative d’un droit de créance sur l’émetteur d’un emprunt groupé.
Le propriétaire d’une obligation porte le nom d’obligataire. Les principaux émetteurs d’emprunts obligataires
sont les États, les organismes internationaux, les collectivités publiques et les sociétés commerciales.

2.2. Les droits de l’obligataire


En tant que créancier, l’obligataire dispose d’un certain nombre de droits :

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• droit à la rémunération ;
• droit au remboursement de sa créance ;
• droit de céder son titre ;
• droit de se grouper en « masse ».

2.2.1. Le droit à la rémunération


Légitime contrepartie du prêt qu’il a consenti à l’émetteur, le créancier obligataire bénéficie d’une
rémunération inconditionnelle (ce droit ne dépend pas des résultats dégagés par l’entreprise).
Chaque année, l’investisseur dans une obligation recevra des intérêts, dépendant du montant nominal (par
ex. 1 000 €) et du coupon servi (par exemple 5 %).
Ainsi comme dans l’exemple, il recevra chaque année un coupon de 1 000 x 5 % = 50 € par an entre 2013 et
2018.

Source : AMF

2.2.2. Le droit au remboursement de sa créance


Comme tout créancier, l’obligataire a droit au remboursement de sa créance. Ce remboursement s’effectue
selon les conditions prévues au contrat d’émission :
• date de remboursement (normalement à l’échéance) ;
• prix de remboursement ;
• éventuelle possibilité de remboursement anticipé…

2.2.3. Le droit de céder son titre


L’obligation n’est remboursable par l’émetteur que selon les conditions prévues au contrat d’émission. Cette
disposition aurait un effet dissuasif sur les souscripteurs si la faculté ne lui était donnée de céder ses titres.
Le marché secondaire sera le lieu de rencontre de l’offre et la demande pour assurer la liquidité des
placements obligataires.

2.2.4. Le droit de se grouper en « masse »


Les détenteurs de titres d’un même emprunt obligataire ont une communauté d’intérêts. Si le contrat
d’émission ou la législation du pays concerné le prévoit, ils peuvent se grouper en une « masse » ayant la
personnalité juridique. Les représentants élus par cette masse peuvent assister aux assemblées générales
de l’émetteur mais ne disposent pas de droit de vote (ils sont en effet les représentants de créanciers et non
d’associés).

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2.2.5. Le risque de taux et le risque de crédit

■ Le risque de crédit
Il dépend de la qualité du bilan et des perspectives d’activité d’une entreprise :
• la qualité de la signature de l’émetteur dont témoignent les notes attribuées par les agences de
notation autorisées à opérer sur le marché ;
• si l’émetteur ne rembourse pas son crédit du fait d’une détérioration des conditions financières, il
fait alors défaut ;
• c’est ce risque que les agences de notation cherchent à appréhender en notant la qualité des
émetteurs obligataires en fonction entre autres de leurs revenus, de leurs marges, de leurs
perspectives d’activité et niveau d’endettement.

Par ailleurs, sans qu’il y ait défaut, les investisseurs face au risque que présentent certains émetteurs
peuvent demander une rémunération pour compenser le risque pris sur l’obligation achetée.
Sur le graphique ci-dessous, on observe lors de la première crise grecque, une augmentation des taux des
obligations d’État à 10 ans sur les pays d’Europe du Sud face à la détérioration de la situation économique de
ces pays.

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■ Le risque de taux
Pendant très longtemps, le placement obligataire a été considéré comme un placement dit « de père de
famille ». Les nombreuses évolutions économiques, juridiques et techniques en ont modifié la nature ; et il
présente, de ce fait, certains risques dont l’investisseur doit avoir connaissance, surtout s’il doit revendre avant
l’échéance de l’emprunt les titres souscrits :
• le risque de moins-values sur le marché secondaire n’est pas à négliger pour les porteurs
d’obligations à taux fixe, en cas de revente avant l’échéance ;
• en effet, en cas de fluctuation à la hausse des taux, les investisseurs évaluent généralement les
titres à la somme des valeurs actualisées du rendement global du titre. Ainsi, le souscripteur
d’une obligation :
− de 100 000 FCFA au taux de 5 % évaluera son titre en année zéro à
100 000 + 5 000 ÷ (1 + 0,5) soient 100 000 FCFA,
− si au cours de la même journée, après son acquisition, le taux passe à 10 %, son titre ne
vaudra plus que 100 000 + 5 000 ÷ (1 + 0,10) soit 95 455 FCFA,
− si dans cette même journée, le taux était plutôt passé à 2 %, le cours du même titre serait
de : 100 000 + 5 000 ÷ (1 + 0,02) soit 102 941 FCFA,
• cet exemple montre ainsi que l’évolution du taux d’intérêt entraîne directement une incidence sur
le cours du titre obligataire et que cette incidence est inversement proportionnelle :
− lorsque les taux d’intérêt montent, le cours du titre obligataire s’infléchit,
− et, à l’inverse, son cours s’apprécie lorsque les taux baissent. L’investissement dans un
emprunt obligataire n’est donc pas dénué de tout risque si l’on compte revendre ses titres
avant le terme,
− si l’inflation redémarre, les emprunts à taux fixe risquent d’être pénalisés puisqu’ils perdront
une partie plus ou moins importante de leur pouvoir d’achat ; au contraire, si elle diminue,
ces mêmes emprunts se valoriseront plus vite que ceux à taux variable ou révisable dont
la rémunération va suivre la baisse.

2.3. Caractéristiques des obligations

2.3.1. Valeur nominale


La valeur nominale d’une obligation est précisée au contrat d’émission obligataire. Elle est le résultat de la
division du montant de l’emprunt obligataire par le nombre d’obligations émises.
Exemple : émission d’un emprunt obligataire de 20 milliards de FCFA divisé en 200 000 obligations : la valeur
nominale (ou nominal) de chaque obligation sera de 100 000 FCFA.
Elle constitue la base à partir de laquelle est calculée la rémunération.

2.3.2. Durée
La durée d’un emprunt obligataire est prévue au contrat d’émission.
Elle varie généralement entre 5 et 15 ans (voire des durées plus longues pour les emprunts d’État, qui peuvent
même dans des cas extrêmes ne pas prévoir de date de remboursement : c’est ce que l’on appelle la rente).
Le contrat d’émission peut également prévoir la possibilité pour l’émetteur de procéder à un remboursement
anticipé. Si cette possibilité n’a pas été expressément prévue au contrat, tout remboursement anticipé est
impossible.

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2.3.3. Rémunération
Cette rémunération est inconditionnelle, c’est-à-dire qu’elle ne peut en aucun cas dépendre des résultats de
l’émetteur.

■ Le taux
Le taux de la rémunération doit obligatoirement être prévu au contrat d’émission. Les emprunts obligataires
peuvent prévoir diverses catégories de taux :
• taux fixe : le taux est prévu initialement et fixé pour toute la durée du contrat.
Exemple : une obligation de nominal 100 000 FCFA au taux de 12 % servira à chaque échéance
un intérêt de 12 000 FCFA.
• taux variable : la rémunération servie à chaque échéance sera calculée en fonction d’un index.
Les principaux index sont à référence monétaire ou obligataire mais il existe aussi parfois une
indexation sur la hausse des prix ou sur une matière première comme le prix de l’or par exemple.
Exemple :
 taux moyen du marché monétaire ;
 taux moyen du marché obligataire.
La rémunération peut être améliorée par l’offre d’une prime de remboursement.

■ La date de paiement
Le contrat d’émission d’un emprunt obligataire peut prévoir un paiement des intérêts :
• périodique : la périodicité est généralement annuelle, elle peut toutefois être :
− trimestrielle,
− semestrielle,
• in fine : les intérêts sont capitalisés et ne sont payés qu’à l’échéance de l’obligation, en même
temps que le remboursement du capital.

2.3.4. Remboursement

■ Date de remboursement
Le contrat d’émission peut prévoir un remboursement (amortissement) des obligations :
• in fine, ce qui est désormais le cas le plus fréquent : toutes les obligations sont remboursées à la
même date, à l’échéance de l’emprunt ;
• par tirage au sort.
Exemple : emprunt obligataire : 200 000 obligations, remboursable en cinq tranches égales à la fin des 2e, 4e,
6e, 8e, 10e années. À chaque échéance, 40 000 obligations seront remboursées à leur porteur. Le choix des
obligations à amortir sera effectué par tirage au sort.

■ Prime de remboursement
Le contrat d’émission peut prévoir un prix de remboursement supérieur au prix d’émission. La différence entre
ces deux prix porte le nom de prime de remboursement.
Le tableau ci-dessous donne les différents cas de figure.

Prix d’émission Prix de remboursement Prime de remboursement


au pair au pair /
en dessous du pair au pair prime « en dedans »
au pair au-dessus du pair prime « en dehors »
double prime
en dessous du pair au-dessus du pair
(une en dedans et une en dehors)

D’après le Dictionnaire thématique de la comptabilité : dictionnaire spécialisé et explicatif


(Joseph ANTOINE, Jean-Paul CORNIL)
Pair = valeur nominale

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La prime de remboursement accroît le rendement actuariel du titre obligataire et constitue ainsi un moyen
supplémentaire de convaincre le souscripteur.

■ En cas de dissolution de la société


En qualité de créanciers de la société, les obligataires seront remboursés avant les actionnaires. Le contrat
d’émission peut prévoir l’affectation d’une sûreté particulière en faveur des obligataires.

2.3.5. Forme des obligations


Comme les actions, les obligations peuvent être au porteur ou nominatives. Elles pouvaient également
exister sous forme de titres vifs mais elles sont, le plus souvent aujourd’hui, inscrites en compte.

2.4. L’obligation convertible


L’obligation convertible est une catégorie d’obligation assortie d’un droit particulier lui conférant certaines
caractéristiques des actions.

L’obligation convertible est une obligation, émise par une société commerciale, conférant à son
titulaire, en plus des droits des obligataires ordinaires, la possibilité de choisir le statut
d’actionnaire en convertissant son titre en action.

2.4.1. Caractéristiques
Le contrat d’émission des obligations convertibles prévoit que :
• durant la première période de la vie de l’obligation (généralement deux ou trois ans), ce titre est
une obligation ordinaire ;
• à compter de l’expiration de cette période et jusqu’à l’échéance, l’obligataire dispose de la
possibilité de demander l’échange de ses obligations contre des actions de la société
émettrice.

Émission Échéance

Période de Période de convertibilité


non convertibilité Option possible pour l'échange contre des actions

La conversion d’obligation en action se fait selon une parité décidée lors de l’émission de l’obligation en
fonction du nominal de l’obligation convertible et du cours de l’action à la date où l’obligation est créée
(exemple : deux actions pour une obligation).

2.4.2. Avantages des obligations convertibles

■ Avantage pour l’émetteur


En contrepartie du droit dont dispose l’obligataire de demander la conversion en action, la société assortit
l’émission d’un taux inférieur à celui des obligations ordinaires, ce qui lui permet de se procurer des capitaux
à un taux intéressant.
Au cas où le porteur de l’obligation convertible choisirait le statut d’actionnaire, les capitaux empruntés n’auront
pas à être remboursés et la société émettrice accroîtra ses fonds propres, renforçant ainsi sa structure
financière.

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■ Avantage pour le souscripteur
Le souscripteur bénéficie du statut de l’obligataire et court donc un risque moins important que s’il avait choisi
directement le statut d’actionnaire. Ce statut d’obligataire lui permet de temporiser et d’étudier l’évolution du
cours de l’action avant d’effectuer son choix :
• en cas d’évolution défavorable du cours de l’action, le titulaire préférera conserver le statut
d’obligataire avec la sécurité que celui-ci lui apporte ;
• en cas d’évolution favorable du cours de l’action, le titulaire exercera son droit et conservera les
actions ainsi obtenues afin de profiter de son évolution favorable ou vendra immédiatement ses
actions s’il préfère encaisser la plus-value.

3. Les organismes de placement collectif (OPC)

3.1. Définition
L’optimisation de la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières doit tenir compte d’un certain nombre de
contraintes :
• diversification du portefeuille en actions (opportunités de plus-values), obligations (sécurité),
diversification des secteurs économiques et géographiques (diminution du risque)… ;
• nécessité de constituer des lignes suffisamment importantes (afin de ne pas obérer la rentabilité
du portefeuille par l’influence des minima des frais de Bourse) ;
• bonne connaissance des marchés, et des techniques boursières ;
• surveillance attentive des marchés…
Le respect de l’ensemble de ces contraintes est la plupart du temps inaccessible à l’épargnant moyen, d’où
l’idée de regrouper un certain nombre d’investisseurs afin de réunir une masse importante de capitaux et de
confier la gestion de ces capitaux à un professionnel du marché financier.
Des organismes se sont créés pour assurer cette gestion collective, lesquels portent le nom d’OPC (organisme
de placement collectif).
Ces OPC prennent généralement la forme de :
• SICAV : sociétés d’investissement à capital variable

Les SICAV sont des sociétés anonymes dont le capital varie périodiquement en fonction
des apports et des retraits des investisseurs. Le souscripteur est un actionnaire et
souscrit des actions de SICAV. Leur création date de 1964.

• Les FCP : fonds commun de placement

Les FCP sont des copropriétés de valeurs mobilières dont les parts sont émises ou
rachetées à la demande des porteurs. L’investisseur n’a pas la qualité d’actionnaire, car
le FCP n’a pas de personnalité morale

Quel que soit leur statut juridique, les OPC fonctionnent sur des principes proches.

3.2. Principe
Les OPC sont généralement constitués à l’initiative des banques. Le gestionnaire de la SICAV par exemple
réunit un capital divisé en un certain nombre de parts et constitue un portefeuille de valeurs mobilières
composé en fonction des objectifs qu’il vise (actions, droits d’attribution, droits de souscription, obligations
classiques, obligations convertibles, liquidités…).
La valeur totale du portefeuille, évaluée au cours de Bourse de ses constituants est divisée par le nombre de
parts émises. Ce calcul donne la valeur liquidative de la part de la SICAV. Cette valeur liquidative est calculée
périodiquement (après chaque séance boursière pour les plus importants des OPC) et publiée.

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L’organisme gestionnaire va alors proposer au public la souscription de parts de cette SICAV. Chaque
souscription donne lieu à création de nouvelles parts. Les capitaux ainsi recueillis seront investis dans le
portefeuille, c’est-à-dire qu’ils serviront à acquérir de nouvelles valeurs mobilières. La souscription s’effectue
à la valeur liquidative de la part, augmentée des frais d’entrée prévus aux statuts.
De manière générale, les revenus encaissés par l’OPC (dividendes des actions et intérêts des obligations
constituant le portefeuille) sont redistribués aux porteurs de parts, sauf objectif de capitalisation, sous
déduction de frais de gestion destinés à rémunérer les frais de l’organisme gestionnaire. Cette redistribution
s’effectue périodiquement, à des échéances prévues par les statuts de l’OPC.
En plus de la publication régulière de la valeur liquidative, les OPC sont astreints à porter à la connaissance
des porteurs de parts :
• les statuts et l’orientation donnée à la gestion du portefeuille ;
• un document d’information diffusé périodiquement et comprenant les informations suivantes :
données comptables, politique de gestion suivie, composition du portefeuille…
Lorsque le titulaire de la part d’une SICAV désire récupérer ses capitaux, il en demande le rachat. Ce rachat
s’effectue au prix de la prochaine valeur liquidative calculée. Les parts rachetées par la SICAV sont annulées
par celle-ci.

3.3. Classification des SICAV et FCP


En fonction de leurs besoins et de leurs motivations (sécurité, recherche de revenus réguliers, désir de se
constituer un capital ou de valoriser un capital existant, espoir de plus-values…), les investisseurs directs
peuvent orienter différemment la constitution de leurs portefeuilles.
De la même façon, les gestionnaires d’OPCVM peuvent créer différentes structures dont les compositions
sont susceptibles de convenir aux différents besoins des investisseurs.
On trouve ainsi différentes orientations :
• les OPCVM actions (nationales – internationales) ;
Ils présentent en permanence une exposition minimale de 60 % sur les marchés actions.
• les OPCVM obligations et autres titres de créances (libellés en euro – internationaux)
Ils évoluent en fonction des taux d’intérêt, le risque est mesuré par la sensibilité ;
• les OPCVM monétaires (euros – internationaux) investis en titres à durée de vie très courte) ;
• les OPCVM diversifiés (actions et obligations) ;
Ils n’ont pas de règle d’affectation préétablie mais doivent, éventuellement, mentionner
l’existence d’un risque de change.
• les fonds spécialisés dans différents secteurs économiques (industrie, services, nouvelles
technologies, matières premières, etc.) ;
• les fonds spécialisés dans différents secteurs géographiques (Europe, Amérique, Asie, pays
émergents, etc.) ;
• les fonds éthiques (projets dans les PMA, soutien aux ONG, opérations de microcrédit, produits
estampillés « développement durable », etc.).
En ce qui concerne la politique des revenus, on peut trouver :
• les OPCVM de distribution dont l’intégralité des revenus encaissés est distribuée aux porteurs
de parts, trimestriellement, semestriellement ou annuellement ;
• les OPCVM de capitalisation dont les revenus encaissés sont conservés et réinvestis dans le
portefeuille afin d’en augmenter la valeur liquidative, transformant ainsi les revenus en plus-
values.
Les investisseurs peuvent ainsi choisir dans la gamme des OPC commercialisés celui ou ceux qui
correspondent à leurs objectifs et bénéficier à la fois de l’expérience de gestionnaires spécialistes du marché
financier et des avantages d’un portefeuille important et diversifié.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 26  ESBanque


À titre d’information, on relève que l’Autorité des marchés financiers en France (AMF) classe les OPC en six
catégories principales selon la nature de leur gestion et leurs risques :
• les monétaires : placements de trésorerie à faible risque et perspectives de gains limitées ;
• les obligataires : au moins 90 % de leurs actifs sont investis en permanence dans des titres de
créances. Ces titres sont de faible risque, leur rendement dépend de l’évolution des taux et reste
plus faible que les titres actions. Cette catégorie comporte trois « sous-catégories » : les
françaises, les européennes et les internationales ;
• les actions : au moins 60 % de leurs actifs sont investis sur le marché des actions. Les
perspectives de rendement sont évidemment plus importantes, mais les risques aussi. Cette
catégorie comporte sept « sous-catégories » (les françaises, les françaises « petites
capitalisations », les françaises « indicielles », les européennes, les pays émergents, les secteurs
d’activité) ;
• les diversifiés : comprennent monétaires, obligations et actions. Le risque et le rendement
dépendent des arbitrages du gestionnaire du fonds ;
• les fonds à formule : performance définie en fonction de l’évolution d’indices, de cours,
d’actions…
• les fonds alternatifs : fonds utilisant des stratégies désolidarisées du marché (pour utilisateurs
avertis).

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ÉVALUONS NOS ACQUIS

 VRAI/FAUX
Pour chacune des affirmations suivantes, cochez la case correspondant à la réponse exacte :
Vrai Faux
Les actions au porteur
1) Les actions au porteur sont les actions pour lesquelles les émetteurs ne  
connaissent pas obligatoirement l’identité du titulaire.
2) La détention du titre ne constitue pas une preuve de propriété.  
Les actions d’apport
3) Les apports en numéraire (apports de liquidités) devant être libérés au moins du  
tiers lors de leur émission.
4) Les apports en nature doivent être intégralement libérés lors de leur émission.  
Les actions nominatives
5) La preuve de la propriété est constituée par l’inscription du propriétaire de l’action  
sur un registre tenu par la société émettrice.
6) La transmission de propriété s’effectue par transfert de titulaire sur le registre.  
La prime d’émission
7) La différence entre le prix d’émission et la valeur nominale constitue la prime  
d’émission à leur valeur nominale.
8) La prime d’émission représente les titres émis au pair.  
Les principaux droits de l’actionnaire sont :
9) La participation à la gestion de la société.  
10) La répartition des bénéfices.  
11) La participation aux augmentations de capital.  
12) La cession de titres.  
Les obligations donnent :
13) Droit à des paiements réguliers d’intérêts.  
14) Droit au remboursement de sa créance.  
15) Ne donne pas le droit de céder ses obligations à tout moment.  
L’obligation convertible est :
16) Une catégorie d’obligation assortie d’un droit particulier lui conférant la possibilité  
d’être convertie en actions lors de certaines dates.
17) Une catégorie d’obligation assortie d’un droit particulier lui conférant la possibilité  
d’être convertie en actions à tout moment.
Les différents modes de remboursement des obligations sont :
18) In fine, toutes les obligations sont remboursées à la même date, à l’échéance de  
l’emprunt.
19) Par tirage au sort.  
Les avantages d’une obligation convertible pour l’émetteur
20) La société assortit l’émission d’un taux inférieur à celui des obligations ordinaires,  
ce qui lui permet de se procurer des capitaux à un taux intéressant.
21) De convertir une partie de sa dette en actions.  

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 29  ESBanque


Vrai Faux
En cas de dissolution de la société
22) Les obligataires, en qualité de créanciers de la société, seront remboursés avant  
les actionnaires.
23) Le contrat d’émission ne peut prévoir l’affectation d’aucune sûreté particulière en  
faveur des obligataires.
Les OPCVM
24) Sociétés réunissant un capital divisé en un certain nombre de parts et constitue  
un portefeuille de valeurs mobilières.
25) Il existe six grands types d’OPCVM composés en fonction des objectifs qu’ils  
visent (actions, obligations classiques, obligations convertibles, monétaires,
etc.).
Deux types d’OPCVM existent :
26) Les OPCVM de distribution dont l’intégralité des revenus encaissés est distribuée  
aux porteurs de parts, trimestriellement, semestriellement ou annuellement.
27) Les OPCVM de croissance dont les revenus encaissés sont conservés et  
réinvestis dans le portefeuille afin d’en augmenter la valeur liquidative,
transformant ainsi les revenus en plus-values.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 30  ESBanque


CHAPITRE 3 –
LA BOURSE DES VALEURS MOBILIÈRES

L’objectif pédagogique : Comprendre les principes et l’organisation d’une Bourse de valeurs mobilières.

Principes et organisation
d’une bourse de valeurs Différents ordres Différents systèmes
mobilières de bourse de cotation

1. Définitions
Les porteurs de valeurs mobilières disposent du droit de vendre leurs titres et tout investisseur peut acheter
des titres. Il ne suffit pas de disposer de ce droit, encore faut-il que les vendeurs trouvent des acheteurs et
inversement.
Dans tous les pays à économie de marché, il est apparu nécessaire d’organiser le marché secondaire afin
que chaque intervenant puisse trouver la contrepartie de l’opération qu’il désire effectuer. Cela nécessite la
mise en place d’un marché organisé des échanges de titres : la Bourse des valeurs mobilières.
Selon le contexte, le mot « Bourse » peut revêtir plusieurs acceptions et il désigne soit :
• la réunion des professionnels et des intervenants : investisseurs, épargnants, spéculateurs,
autorités de contrôle… ;
• le lieu où se réunissent ces intervenants pour effectuer les transactions (Bourse de New York, de
Paris, de Londres, de Tokyo, d’Abidjan, de Douala par exemple) ;
• l’ensemble des opérations traitées pendant une séance boursière (la Bourse du 22 septembre) ;
• la tendance des cours (la Bourse est en hausse de 2,7 %).

2. Organisation d’une place boursière


Chaque Bourse dispose de sa propre organisation : le NYSE (New York Stock Exchange à Wall Street, la
plus importante du monde en termes de capitalisation), Paris (Euronext Paris), celle d’Abidjan (la Bourse
régionale de valeurs mobilières – BRVM – qui concerne les huit États membres de l’UEMOA), celle de Douala
(DSX, Douala Stock Exchange) ont leurs propres structures.
La structure propre à la Bourse d’Abidjan sera décrite lors de l’étude de la partie 2 tandis que la partie 3 traitera
du Douala Stock Exchange et du projet de création de la Bourse régionale de l’Afrique centrale à Libreville
(zone CEMAC).

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 31  ESBanque


Cependant, quelle que soit la Bourse concernée, on y retrouve un certain nombre d’acteurs incontournables,
décrits ci-après.
Fonctionnement de la Bourse de Paris

MARCHÉ

Négociateur

Conservateur
Transmetteur
d’ordre

Teneur
de compte

2.1. L’entreprise de marché


L’entreprise de marché assume de nombreuses missions :
• l’organisation des négociations des valeurs mobilières ;
• l’agrément des intermédiaires de Bourse ;
• l’organisation de la cotation des valeurs mobilières ;
• la surveillance des cotations : surveillance des écarts de cours, interruptions et reprises des
cotations… ;
• l’admission des valeurs à la cote ;
• la publication des cours cotés ;
• le calcul et la publication des indices boursiers ;
• la publication des données de marché (évolution des cours, volumes échangés…) ;
• la gestion des moyens matériels mis à la disposition de la Bourse…

2.2. Les intervenants post-marché


Des structures qui peuvent être l’entreprise de marché elle-même, des filiales de l’entreprise de marché
comme dans le cas d’Euronext à Paris ou des intermédiaires agréés assurent des fonctions complémentaires
au négoce et à la détermination du prix :
• la compensation des valeurs négociées (LCH – Clearnet SA à Paris) ;
• la fonction de dépositaire central des titres dématérialisés (Euroclear France à Paris) ;
• le règlement et la livraison des titres négociés (Euroclear France à Paris, sur mandat de la Banque
de France pour la partie règlement) 1 ;
• la conservation des valeurs mobilières (principalement les établissements de crédit, mais aussi
parfois les intermédiaires spécialisés de Bourse).

1 À Abidjan, les fonctions de dépositaire central et de banque de règlement sont réunies dans une même structure qui
porte justement le nom de dépositaire central / banque de règlement SA (DC/RB SA).

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2.3. Les autorités de tutelle
Les autorités de tutelle ont pour principales missions :
• la fixation des règles de fonctionnement du marché boursier ;
• l’établissement des règles de déontologie applicables à l’ensemble des intervenants sur le
marché boursier, avec pour objectif la protection de l’épargnant ;
• la protection, la surveillance et le bon fonctionnement du marché financier, en disposant de
pouvoirs de sanctions administratives et parfois même judiciaires (cas de l’AMF – Autorité des
marchés financiers à Paris 1).
Ce dernier rôle est particulièrement important. En effet, afin d’éviter la réédition de paniques catastrophiques
du passé (krach de 1929 ou de l’automne 2008) susceptibles d’éloigner les investisseurs du marché, il est
nécessaire de surveiller la stricte application des règles établies :
• diffusion de l’information aux investisseurs par les émetteurs de titres (en quantité et en
qualité) ;
• répression des délits d’initiés (manœuvre délictueuse consistant à intervenir sur les marchés
en disposant d’informations privilégiées, c’est-à-dire non portées à la connaissance du public) ;
• contrôle d’éventuelles manipulations de cours ;
• respect de la déontologie…
À cette fin, les autorités de tutelle doivent disposer de pouvoirs de sanction et de saisine des autorités
judiciaires.

Note

Selon la place boursière considérée, telle ou telle mission peut être l’apanage de l’entreprise de marché ou
des autorités de tutelle.

2.4. Les intermédiaires de Bourse


Qu’ils portent le nom d’agents de change, de sociétés de Bourse, d’entreprises d’investissements, de sociétés
de gestion et d’intermédiation ou que ce soient les établissements de crédit eux-mêmes, le rôle des
intermédiaires de Bourse que l’on regroupe souvent sous le terme de prestataires de services d’investissement
est :
• de négocier les valeurs mobilières cotées pour le compte de leurs clients (ils en ont parfois le
monopole) ;
• de tenir les comptes de titres de leurs clients… Intervention pour laquelle ils se rémunèrent par
le biais de commissions perçues (courtages).
Ils ont généralement l’obligation d’apporter leur garantie aux opérations qu’ils traitent pour le compte de leurs
clients. Afin de pouvoir tenir leurs engagements, ils ont généralement l’obligation d’adhérer à un fonds de
garantie alimenté par un prélèvement sur les courtages qu’ils encaissent.
Exemple : un investisseur a donné l’ordre d’acheter 100 titres en Bourse. La négociation s’est effectuée au
cours de 15 000 FCFA. Au moment de payer, l’acheteur est défaillant. L’opération n’est pas remise en cause
et le vendeur touchera bien le montant de la transaction (1 500 000 FCFA, diminué des courtages) que paiera
l’intermédiaire de l’acheteur. En contrepartie, cet intermédiaire prendra livraison des titres.

1 Évolution des autorités de contrôle en France : l’ordonnance du 21 janvier 2010 a autorisé la naissance de la nouvelle
Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Elle remplace les autorités de contrôle des secteurs bancaires
et de l’assurance : commission bancaire, Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles (ACAM), CECEI et le
comité des entreprises d’assurances. Elle est chargée de l’agrément et de la surveillance des établissements bancaires
et d’assurances et veillera à la stabilité du système financier et à la protection des clients en coopération avec l’AMF.

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3. Les ordres de Bourse
Afin d’être traité efficacement par l’intermédiaire chargé d’en assurer l’exécution, un ordre de Bourse doit
comporter un certain nombre de précisions.

3.1. Les mentions d’un ordre de Bourse


• L’identité du donneur d’ordre.
• Le numéro du compte-titres auquel devront être crédités les titres achetés ; ou duquel devront
être débités les titres vendus.
• Le numéro du compte espèces duquel devra être débité le montant de l’achat ou vers lequel
sera crédité le montant de la vente.
• La valeur sur laquelle portera la transaction : la valeur doit être désignée très précisément :
− action X ;
− obligation Y - 8 % 2010 ;
− obligation convertible Z…
En effet, un même émetteur peut disposer de plusieurs types de titres cotés sur un même marché,
voire plusieurs émissions obligataires. La plus grande précision devient alors nécessaire pour
éviter toute erreur qui pourrait être coûteuse.
Lorsque la codification de chaque valeur a été établie (ce qui est le cas sur les grands marchés
comme Euronext 1), il est très fortement conseillé d’indiquer ce code valeur en vue d’accroître la
sécurité de l’opération.
• La quantité de titres sur laquelle porte la transaction.
• La limite à laquelle est stipulé l’ordre (voir ci-après).
• Le marché sur lequel doit être exécuté l’ordre.
• La validité de l’ordre qui peut être stipulée :
− jour ;
− fin de mois ;
− jusqu’à une date donnée…
Si l’ordre ne peut être exécuté durant la séance boursière où il s’est présenté, il restera dans le
carnet d’ordres de l’intermédiaire et sera présenté à la séance boursière suivante tant que sa
limite de validité n’aura pas été atteinte. Si l’ordre atteint sa limite de validité sans être exécuté, il
sera retiré du carnet d’ordres. On parle alors d’un ordre tombé.
• La date à laquelle le client a donné l’ordre. Il est conseillé de préciser l’heure afin que le client ne
puisse formuler de réclamation au cas où son ordre, donné tardivement, ne pourrait être exécuté
à la séance du jour.
• La signature du donneur d’ordre.
Libeller un ordre de Bourse est un acte qui demande la plus grande attention. Les sommes en jeu peuvent,
en effet, être considérables et une imprécision peut être génératrice d’erreurs dont la banque devrait
éventuellement assumer la responsabilité.

1. La codification y est indispensable pour l’exécution d’un ordre : ainsi, Crédit Agricole SA, dénommé aussi CA SA, porte
le code valeur FR0000045072 Paris délivré par Euronext Paris. Tout ordre de Bourse concernant cette valeur doit
comporter ce code.

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3.2. L’indication de la limite d’un ordre de Bourse

3.2.1. Les différentes sortes de limites


La limite d’un ordre de Bourse peut être indiquée de différentes manières, dont les principales sont les
suivantes :
• l’ordre « au marché » :
− aucune indication de prix n’est donnée ;
− l’ordre sera exécuté quel que soit le cours coté ;
− cet ordre est prioritaire par rapport aux autres types d’ordres ;
• l’ordre « à cours limité » :
− l’ordre d’achat est assorti d’une limite supérieure ;
− l’ordre de vente est assorti d’une limite inférieure.
Exemple : acheter 100 titres à 10 400 FCFA signifie : n’acheter que si le cours coté est inférieur ou égal
à 10 400 FCFA. Vendre 100 titres à 10 400 FCFA signifie : ne vendre que si le cours coté est supérieur
ou égal à 10 400 FCFA.
• l’ordre « à seuil de déclenchement » parfois appelé ordre « stop » :
− l’ordre n’est exécutable que si le seuil de déclenchement est franchi, à la hausse s’il s’agit
d’un ordre d’achat, à la baisse s’il s’agit d’un ordre de vente ;
− lorsque la limite de déclenchement est franchie, l’ordre devient un ordre « au marché ».
Exemple : acheter 100 titres à seuil de déclenchement 25 800 FCFA (ou à 25 800 FCFA « stop »)
signifie : n’acheter que si le cours devient égal ou supérieur à 25 800 FCFA. Vendre 100 titres à seuil
de déclenchement 25 800 FCFA signifie : ne vendre que si le cours devient égal ou inférieur à
25 800 FCFA
− un ordre d’achat à seuil de déclenchement sert à « prendre le train en marche » lorsqu’une
hausse se produit sur un titre ;
− un ordre de vente à seuil de déclenchement sert à se protéger contre une baisse se
produisant sur un titre possédé en portefeuille ;
• l’ordre « à plage de déclenchement » encore appelé ordre « stop sans dépasser » :
− l’ordre n’est exécutable que si le seuil de déclenchement est franchi :
 à la hausse s’il s’agit d’un ordre d’achat ;
 à la baisse s’il s’agit d’un ordre de vente ;
− lorsque la limite de déclenchement est franchie, l’ordre devient un ordre limité au deuxième
cours stipulé.
Exemples : acheter 100 titres à plage de déclenchement 25 000 FCFA - 28 000 FCFA (ou à
25 000 FCFA « stop », sans dépasser 28 000 FCFA) signifie : n’acheter que si le cours devient égal ou
supérieur à 25 000 FCFA, mais sans dépasser la limite de 28 000 FCFA.
Vendre 100 titres à plage de déclenchement 25 000 FCFA - 23 000 FCFA (ou à 25 000 FCFA
« stop », sans dépasser 23 000 FCFA) signifie : ne vendre que si le cours devient égal ou inférieur à
25 000 FCFA, mais sans descendre en dessous de 23 000 FCFA.
− ces ordres ont la même utilité que les ordres à seuil de déclenchement, mais présentent
toutefois l’avantage d’éviter :
 d’acheter trop cher dans le cas d’un ordre d’achat,
 de vendre à un cours catastrophique dans le cas d’un ordre de vente.
• l’ordre assorti de la mention « tout ou rien », qui n’existe plus sur le marché parisien depuis
octobre 2003, les différents types d’ordre étant tous fractionnables à l’ouverture du marché, sauf
l’ordre à cours limité, qui doit obligatoirement être exécuté en totalité. La mention tout ou rien
portée après l’indication de limite signifie que le donneur d’ordre interdit une exécution
fractionnée.
Exemple : ordre de vente de 200 titres à 15 200 FCFA « tout ou rien » : l’ordre ne sera exécuté que s’il
existe à la vente au moins 200 titres exécutables à 15 200 FCFA.

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3.2.2. L’expression des limites

■ Les actions et les obligations convertibles


Les cours sont déterminés et les limites sont exprimées en unités monétaires. Exemple : acheter 100 actions
X à 23 500 FCFA. Vendre 150 actions Y à 18 200 FCFA.

■ Les obligations
Toutes les obligations ne présentent pas le même nominal. D’autre part, le prix qu’un investisseur acceptera
de payer pour acquérir une obligation dépendra de la proximité du paiement de l’intérêt (encore appelé
« détachement du coupon ») ; or les dates de détachement du coupon des différentes obligations
s’échelonnent sur toute l’année. Ces deux éléments font que la comparaison des cours des obligations serait
très difficile s’ils étaient exprimés en unités monétaires.
La quasi-totalité des places boursières exprime donc les cours des obligations en pourcentage « au pied du
coupon et en coupon couru ».
Le cours au pied du coupon s’établit par confrontation entre les ordres d’achat et les ordres de vente selon la
loi de l’offre et de la demande.
Le coupon couru se calcule en tenant compte du taux d’intérêt et du temps écoulé depuis le paiement du
dernier coupon.
Exemple : le cours de l’obligation Z 8 % 2010 s’établit comme suit : cours : 101,30 % ; coupon couru : 6,354 %.
Le nominal de l’obligation est de 100 000 FCFA.
Pour calculer la valeur de cette obligation, il convient :
• d’additionner le cours et le coupon couru : 101,30 % + 6,354 % = 107,654 % ;
• d’appliquer ce pourcentage au nominal de l’obligation : 100 000 x 107,654 %
= 107 654 FCFA.
Eu égard à cette façon d’exprimer les cours, il convient de libeller les ordres de Bourse (achat et vente),
concernant les obligations au pied du coupon, en pourcentage du nominal, sans tenir compte du coupon
couru.

■ Les « pas de cotation »


On appelle « pas de cotation » l’écart minimum pouvant exister entre deux cours boursiers.
Exemple : le Douala Stock Exchange (DSX) prévoit pour les actions un pas de cotation de 50 FCFA, et pour
les obligations un pas de cotation de 0,10 %. Cela signifie qu’une action peut, lors d’une transaction, coter
10 250, 10 300 ou 10 350 FCFA mais ne cotera jamais 10 270 ou 10 330 FCFA.
Il faut, bien évidemment, tenir compte du pas de cotation dans l’expression de la limite d’un ordre de Bourse.
Un ordre à cours limité libellé à 10 270 FCFA serait corrigé à 10 300 FCFA par l’intermédiaire de la Bourse
dans le cas d’un ordre de vente et à 10 250 FCFA dans le cas d’un ordre d’achat.

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Circuit simplifié d’un ordre de Bourse

Séance de Bourse
(cotation)

3 3

Intermédiaire Intermédiaire
de Bourse de Bourse

4 2 2 4

Banque Banque

D Compte-titres C D Compte-titres C

X
X
6 6

5 1 1 5
D Compte espèces C D Compte espèces C
X X

6 6

Acheteur Vendeur

3.3. Le circuit d’un ordre de Bourse


L’investisseur désirant acheter des valeurs mobilières s’adresse à sa banque qui lui fera signer un ordre de
Bourse (achat).
Le plus rapidement possible et en tout cas avant la séance boursière suivante, le banquier transmet l’ordre à
son intermédiaire de Bourse. À ce stade, on dit que l’ordre est passé.
L’intermédiaire de Bourse présentera l’ordre en Bourse à l’ouverture de la prochaine séance de cotation ou le
jour même si la séance est en cours.
De même, l’investisseur désirant vendre des valeurs mobilières s’adresse à sa banque, qui lui fera signer un
ordre de Bourse (vente).
Le plus rapidement possible, et en tout cas avant la séance boursière suivante, le banquier transmet l’ordre à
son intermédiaire de Bourse, à ce stade l’ordre est passé.
L’intermédiaire de Bourse présentera l’ordre en Bourse à l’ouverture de la prochaine séance de cotation.
Si les ordres sont compatibles, la transaction sera effectuée. On dit alors que l’ordre est exécuté.
L’intermédiaire de Bourse vendeur adresse alors à la banque du vendeur un avis d’opéré lui indiquant la
date de la transaction, le cours d’exécution, le coût total de l’opération et le montant de ses courtages.
La banque répercute l’information au vendeur en ajoutant ses commissions. Le compte-titres du vendeur
est débité des titres vendus et son compte espèces est crédité du montant de la vente diminué des courtages
et des commissions et, le cas échéant, des impôts (impôt de Bourse et/ou TVA).
De même, l’intermédiaire de Bourse acheteur adresse à la banque de l’acheteur un avis d’opéré  lui
indiquant la date de la transaction, le cours d’exécution, le coût total de l’opération et le montant de ses
courtages.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 37  ESBanque


La banque répercute l’information à l’acheteur en ajoutant ses commissions. Le compte-titres de l’acheteur
est crédité des titres achetés et son compte espèces est débité du montant de la transaction augmenté des
courtages et des commissions et, le cas échéant, des impôts (impôt de Bourse et/ou TVA).
À ce stade, l’opération est dénouée.
Il est à noter qu’acheteur et vendeur peuvent être clients directs de l’intermédiaire de Bourse chez qui ils ont,
dans ce cas, ouvert des comptes-titres.
Il est évident que, dans ce cas, l’ordre ne transite pas par la banque, ni pour sa transmission, ni pour le
dénouement.

Note

Dans la transmission d’un ordre de Bourse, le banquier n’est pas tenu à l’obligation de résultat, en revanche,
il est tenu à l’obligation de moyens en mettant tout en œuvre pour que les ordres soient transmis dans les
meilleurs délais. Il évite ainsi toute réclamation inhérente à des retards, voire des oublis de transmission
d’ordres, lourds de conséquences en fonction de la fluctuation des cours.

4. Les cotations
On appelle cotation la constatation officielle des cours des valeurs mobilières négociées à la Bourse. La
détermination des cours s’effectue par la confrontation des offres et des demandes de titres qui se manifestent
pendant une séance boursière.
Quelles que soient les techniques utilisées, faisant appel ou non à l’informatique, ce qui est le plus souvent le
cas aujourd’hui, par écrit ou oralement (à la criée), il existe deux grands types de cotations :
• le fixage (en anglais fixing) ;
• la cotation en continu.

4.1. Le fixage
Le fixage est une technique consistant à confronter, à un moment donné, l’ensemble des
ordres d’achat et de vente en possession des intermédiaires de Bourse. Cette confrontation
permet de déterminer un cours auquel seront exécutés tous les ordres dont la limite est
compatible avec le cours établi.

■ Technique
Un exemple permettra de comprendre cette technique. Supposons qu’au moment du fixage, pour une valeur
déterminée, les ordres suivants soient présents sur le marché :

Ordres d’achat Ordres de vente


Nombre Nombre Nombre Nombre
Limite Limite
d’ordres de titres d’ordres de titres
3 300 Au marché 8 300 Au marché
2 150 26 300 4 300 26 500
1 150 26 200 5 250 26 200
2 100 26 100 1 200 26 100
1 50 26 000 2 100 26 000
4 150 25 800 1 50 25 800
6 200 25 700 1 50 25 700
5 250 25 500 3 100 25 500
2 100 25 300 2 50 25 300
1 50 25 000 4 300 25 000

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 38  ESBanque


La personne (ou le logiciel) chargée d’établir la cotation de cette valeur (d’en déterminer le cours) établira une
feuille de cotation.
Elle classera d’abord les ordres par limites décroissantes, comme cela est déjà le cas dans l’exemple ci-
dessus, mais en couplant ordres d’achat et ordres de vente.
Elle positionnera les ordres d’achat « au marché » au-dessus des ordres limités à 26 500, car les donneurs
d’ordres sont d’accord pour acheter ce titre quel qu’en soit le cours, même s’il est supérieur à 26 500.
Elle positionnera les ordres de vente « à tout prix » au-dessous des ordres limités à 25 000, car les donneurs
d’ordres sont d’accord pour vendre ce titre quel qu’en soit le cours, même s’il est inférieur à 25 000.
Elle inscrira ensuite en face de chaque limite, de chaque côté de la colonne centrale, le nombre de titres à
l’achat et à la vente ainsi que le cumul de ces ordres. La feuille de cotation s’établira donc ainsi :

Titres à l’achat Titres à la vente


Cours
Nombre Cumul Nombre Cumul
300 300 « Au marché » à l’achat 1 700
300 26 500 1 700 300
150 450 26 300 1 400
150 600 26 200 1 400 250
100 700 26 100 1 150 200
50 750 26 000 950 100
150 900 25 800 850 50
200 1 100 25 700 800 50
250 1 350 25 500 750 100
100 1 450 25 300 650 50
50 1 500 25 000 600 300
1 500 « Au marché » à la vente 300 300

Dans cet exemple, le « pas de cotation » est de 100 FCFA.


L’examen de la feuille de cotation fait apparaître le constat suivant :
• au cours de 25 700, 800 titres sont à la vente et 1 100 titres à l’achat. À ce cours, 800 titres
s’échangeraient ;
• au cours de 25 800, 850 titres sont à la vente et 900 titres à l’achat. À ce cours, 850 titres
s’échangeraient ;
• au cours de 26 000, 950 titres sont à la vente et 750 titres à l’achat. À ce cours, 750 titres
s’échangeraient.
Le cours coté sera 25 800, cours qui permet l’échange du plus grand nombre de titres.
Les ordres obligatoirement exécutés seront les suivants :
• les ordres d’achat et de vente libellés « au marché » ;
• les ordres d’achat libellés à 26 000 et au-dessus ;
• les ordres de vente libellés à 25 700 et au-dessous ;
• les ordres d’achat et de vente libellés à 25 800 sont dits « à cours touché ».
À ce cours, 850 titres sont à la vente et 900 titres à l’achat :
• la position du marché permet d’exécuter tous les ordres de vente à 25 800 ;
• par contre, 50 titres à l’achat ne seront pas servis : seuls 100 titres pourront être achetés sur les
150 qui étaient demandés à ce cours « touché ».
En résumé, seront exécutés :
• à la vente : les ordres libellés « au marché » et à un cours égal ou inférieur à 25 800 ;
• à l’achat :
− les ordres libellés « au marché » et à un cours supérieur à 25 800,
− 100 des 150 ordres libellés à 25 800.
Tous ces ordres seront exécutés au cours de 25 800.

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Les ordres non exécutés resteront dans le carnet d’ordres et seront représentés à la Bourse suivante dans la
mesure où leur date de validité n’est pas dépassée. Le fixage peut cependant intervenir plusieurs fois pendant
la séance de Bourse : ainsi Euronext Paris pratique le fixage deux fois par journée d’ouverture du marché, à
9 h et à 16 h 30 pour le fixing A.
Les ordres dont la validité est dépassée « tomberont » et seront retirés du carnet d’ordres. Le fixage est une
méthode de cotation convenant aux valeurs à marché étroit que l’on qualifie encore de valeurs à moindre
liquidité.

4.2. La cotation en continu


La cotation en continu est encore appelée marché continu. La quasi-totalité des Bourses ayant adopté la
cotation en continu a mis en place un système informatique pour gérer les transactions. C’est donc ce système
qui sera décrit dans cet ouvrage. Une cotation en continu se déroule en trois phases :
• la pré-ouverture ;
• l’ouverture ;
• la séance.

■ La pré-ouverture
Durant cette phase, dont les horaires sont déterminés par le règlement intérieur de la Bourse en question (par
exemple 9 h-10 h), les intermédiaires de Bourse peuvent introduire dans le « carnet d’ordres » (zone de
mémoire où se trouvent les ordres à exécuter) les ordres reçus de leurs clients, qui peuvent être pour partie
des ordres non exécutés lors de la journée précédente.
Durant la pré-ouverture, aucune transaction ne peut avoir lieu. Le système informatique se contente d’indiquer
les tendances du marché résultant des ordres en présence.

■ L’ouverture
À l’heure convenue (10 h dans notre exemple), le système informatique procède à la détermination du cours
d’ouverture par un « fixage » effectué à partir de tous les ordres présents au carnet d’ordres, c’est-à-dire à
un cours auquel le plus grand nombre de titres sera échangé 1. Tous les titres dont la limite est compatible
avec le cours ainsi déterminé sont exécutés à ce cours.

■ La séance
Durant la « séance », des transactions peuvent intervenir à tout moment à l’intérieur de la plage horaire définie
(par exemple : 10 h-16 h).
Exemples
Deux exemples suffiront à présenter clairement le principe de la cotation en continu durant la séance.
Premier exemple : un ordre d’achat de 50 titres, libellé « au marché » est introduit dans le carnet d’ordres à
10 h 28. Cet ordre est immédiatement confronté aux ordres de vente figurant au carnet d’ordres lors de son
arrivée. Supposons que les meilleures contreparties (ordres de vente) soient les suivantes 2 :
• 15 titres à 16 800 ;
• 20 titres à 16 850 ;
• 30 titres à 16 900.
L’ordre d’achat de 50 titres au marché servira en priorité les ordres de vente libellés au plus bas jusqu’à son
exécution complète. Il sera exécuté pour :
• 15 titres à 16 800, soit : 252 000 FCFA
20 titres à 16 850, soit : 337 000 FCFA
15 titres à 16 900, soit : 253 500 FCFA
Total : 50 titres pour 842 500 FCFA
… soit un cours moyen de 16 850 FCFA.

1 S’il existe deux cours où le même nombre de titres peut être échangé, celui le plus proche du cours de clôture de la
précédente séance de Bourse sera retenu.
2 Ici, le « pas de cotation » est de 50 FCFA.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 40  ESBanque


Les ordres de vente à 16 800 et 16 850 seront exécutés et disparaîtront du carnet d’ordres, l’ordre de vente à
16 900 recevra une exécution partielle et le reliquat de 15 titres restera en carnet d’ordres.
Second exemple : un ordre de vente de 100 titres, libellé à 12 400, est introduit dans le carnet d’ordres à
10 h 43. Cet ordre est immédiatement confronté aux ordres d’achat figurant au carnet d’ordres lors de son
arrivée. Supposons que les meilleures contreparties (ordres d’achat) soient les suivantes :
• 30 titres à 12 500 ;
• 50 titres à 12 400 ;
• 40 titres à 12 300.
L’ordre de vente de 100 titres à 12 400 servira en priorité les ordres d’achat libellés aux limites les plus élevées
jusqu’à son éventuelle exécution complète. Il sera exécuté pour :
• 30 titres à 12 500 soit : 375 000 FCFA
50 titres à 12 400 soit : 620 000 FCFA
Total : 80 titres pour 995 000 FCFA
… soit un cours moyen de 12 438 FCFA.
L’ordre ne pourra être entièrement exécuté. En effet, une fois servis les deux premiers ordres d’achat (qui
disparaîtront du carnet d’ordres), la meilleure contrepartie deviendra l’ordre à 12 300 dont la limite est
incompatible avec la limite désirée par le vendeur.
Le reliquat non exécuté (20 titres) prendra position au carnet d’ordres (il est placé en attente) assorti de sa
limite : 12 400.

Les ordres arrivant en cours de séance seront introduits au carnet d’ordres dès leur arrivée (au fur et à
mesure) et seront exécutés dès qu’ils trouveront une contrepartie compatible avec leur limite.
Le cours de la dernière transaction de la séance porte le nom de cours de clôture.
La cotation en continu est une méthode convenant aux valeurs à large marché. Elle se réalise sans
interruption (sauf en cas de suspension de cotation) au fur et à mesure de l’arrivée des ordres d’achat et de
vente pendant la plage horaire d’ouverture de la Bourse, au cours déterminé par la confrontation de l’offre et
de la demande du moment, le cours de l’ouverture et de la clôture résultant toutefois d’un fixage.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 41  ESBanque


ÉVALUONS NOS ACQUIS
VRAI/FAUX
Pour chacune des affirmations suivantes, cochez la case correspondant à la réponse exacte :
Vrai Faux

a) Le marché primaire concerne l’émission des valeurs mobilières.  


b) L’actionnaire est un créancier de la société.  
c) Une société ayant réalisé des bénéfices doit verser un dividende à ses  
actionnaires.
d) Une augmentation de capital à titre onéreux donne lieu à création d’un droit  
d’attribution.
e) En cas de liquidation de la société, les actionnaires passent immédiatement après  
les salariés lors de la répartition de l’actif social.
f) La valeur nominale minimum d’une action est de 10 000 FCFA.  
g) Pour une action nominative, la preuve de la propriété du titre résulte de  
l’inscription du nom du porteur sur le titre.
h) Les titres vifs sont ceux qui existent matériellement.  
i) Une hausse des taux sur le marché obligataire entraîne une hausse du cours des  
obligations émises précédemment.
j) Tout obligataire a le droit d’assister aux assemblées générales de la société  
émettrice.
k) Le remboursement anticipé d’un emprunt obligataire n’est permis que si cette  
possibilité a été prévue au contrat d’émission.
l) Si la société subit des pertes, l’obligataire ne touche aucun revenu.  
m) Toutes les obligations sont remboursées à l’échéance.  
n) Une obligation convertible peut être convertie en action sur l’initiative de la  
société.
o) Il existe des OPCVM spécialisés dans l’investissement en obligations.  
p) Si j’ai acheté un titre en Bourse et que le vendeur est défaillant, je cours le risque  
que les titres ne soient pas livrés.
q) Dans un ordre d’achat à seuil de déclenchement, la limite constitue un cours  
maximum au-dessous duquel l’ordre ne sera pas exécuté.
r) Un ordre de vente de 300 titres à 15 000 « tout ou rien » sera obligatoirement  
exécuté s’il existe en face un ordre d’achat à 15 200.
s) Les obligations cotent en pourcentage, au pied du coupon et en coupon couru.  
t) Si une valeur cote au fixage, tous les ordres exécutés lors du fixage le sont au  
même cours.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 43  ESBanque


EXERCICE

 SITUATION
Une valeur cote au marché continu.
Sur le carnet d’ordres figurent les ordres suivants :
• vente de 60 titres à 8 500 ;
• vente de 40 titres à 8 550 ;
• vente de 20 titres à 8 600 ;
• vente de 70 titres à 8 700.
À 14 h 32, un ordre d’achat de 150 titres à 8 650 est introduit sur le carnet d’ordres.

 TRAVAIL À RÉALISER
a) Cet ordre est-il exécutable intégralement ?
b) Calculez le cours moyen d’exécution.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 44  ESBanque


PARTIE 2

Les marchés de capitaux en zone UEMOA

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 45  CFPB


CHAPITRE 4 –
LES ÉCHANGES INTERBANCAIRES
DANS LA ZONE UEMOA

Les objectifs pédagogiques : Comprendre l’organisation et le déroulement de ces échanges dans


l’UEMOA.
Apprécier l’apport de ces échanges dans la profitabilité des banques.

1. Fondement des échanges interbancaires dans l’UEMOA

1.1. Nécessité des échanges interbancaires

Mobilisation
de l’épargne
Création monétaire

Financement de
l’activité
économique

■ La fonction économique de la banque


La banque joue un rôle essentiel dans le système économique moderne au travers de sa quadruple fonction
de mobilisation de l’épargne, de création monétaire, de financement de l’activité économique par
l’intermédiation qu’elle réalise et de sommet de la pyramide des paiements :
• mobilisation de l’épargne : la banque œuvre constamment à collecter les avoirs monétaires des
particuliers et des entreprises afin de prêter aux agents économiques en déficit d’épargne. Dans
beaucoup de pays du Sud, elle est quasiment la seule institution à remplir ce rôle ;
• création monétaire : la banque, au travers du mécanisme du crédit qui s’inscrit sur un compte
de dépôts qu’elle gère, assume un rôle de création monétaire indispensable à l’activité
économique ;
• financement de l’activité économique : il est la résultante des actions précédentes,
intermédiation et création monétaire, toutes orientées vers la satisfaction d’une clientèle assez
variée et le plus souvent commune à plusieurs banques. C’est pourquoi les banques se doivent
d’être irréprochables et professionnelles dans leurs missions afin d’assurer la fidélisation d’une
clientèle souvent volatile ;
• sommet de la pyramide des paiements : aujourd’hui, les échanges de biens matériels comme
immatériels se dénouent forcément par une écriture bancaire et la relation interbancaire est
devenue une composante incontournable de l’activité de la banque, dans laquelle la Banque
centrale a un rôle majeur à jouer.

■ Le service à la clientèle
L’ensemble des banques d’un pays concourt au financement de l’activité économique, soit individuellement,
soit collectivement par la création de pools (lorsque l’importance des capitaux en jeu excède leurs possibilités
propres), c’est-à-dire de groupements dont la composition varie selon les parts de marché vis-à-vis d’un client
et du choix de celui-ci dans la répartition des contributions de ses prêteurs.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 47  ESBanque


1.2. Échanges interbancaires et profitabilité
La banque est une entreprise. Comme telle, elle a le souci de développer ses activités.

1.2.1. Le développement des activités bancaires


La multiplicité des échanges interbancaires participe au développement de l’activité bancaire qui, en définitive,
permet d’atteindre l’ultime objectif de toute entreprise : la profitabilité.
Les opérations interbancaires ont plusieurs origines :
• la première correspond à la nécessité de gérer la liquidité de la banque, en plaçant des
excédents de trésorerie ou en empruntant lorsque cela est nécessaire, notamment à l’issue des
échanges de soldes nationaux de compensation. Cette approche s’est complexifiée avec
l’apparition de besoins de trésorerie propre à la banque, pour adapter par exemple le profil
d’échéances ressources / emplois en fonction d’objectifs choisis ;
• en sortant des limites nationales, la relation avec un confrère étranger est liée au commerce
extérieur qui prend la forme de l’ouverture de comptes à un correspondant bancaire. Ce sont les
comptes loro – les avoirs du correspondant étranger dans les livres de la banque et les comptes
nostro – les avoirs de la banque dans les livres du correspondant étranger) ;
• enfin les activités interbancaires les plus récentes sont liées à des opérations autonomes de
marché par lesquelles, sur la base d’anticipations, la banque prend des positions lui permettant
le cas échéant d’enregistrer un gain, au détriment d’une contrepartie bancaire qui, elle, enregistre
une perte.

1.2.2. La formation du produit net bancaire


L’activité « crédit » génère des intérêts.
L’activité « prestations de services » permet de facturer des commissions.
Ces deux axes, essentiels de l’activité bancaire, engendrent le PNB (produit net bancaire), principal agrégat
permettant d’apprécier les capacités bénéficiaires de la banque.
Les transactions interbancaires participent substantiellement à la formation du PNB en générant des
produits souvent appréciables qui peuvent être des intérêts (principalement) ou des gains sur opérations de
marché.

2. Organisation des échanges interbancaires dans l’UEMOA

2.1. De la chambre de compensation à la télécompensation

2.1.1. La compensation locale


Le Système interbancaire de compensation automatisé dans l’UEMOA (SICA-UEMOA) est un outil
automatisé d’échange et de règlement des opérations de paiement de masse, c’est-à-dire de petits montants,
sous forme de virements, de chèques ou d’effets de commerce, entre établissements participants aux niveaux
national et régional.
SICA-UEMOA se compose de neuf systèmes de compensation, un système national pour chacun des États
membres de l’UEMOA. Les participants à SICA-UEMOA sont les banques, la BCEAO, la Poste et le Trésor.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 48  ESBanque


■ Avantages de SICA-UEMOA
SICA-UEMOA assure la compensation multilatérale quotidienne des transactions entre les participants et
permet ainsi de réduire :
• les délais d’échange et de règlement des valeurs à support papier (nationales et entre les pays
de l’UEMOA) ;
• les risques et les coûts liés à ces délais et aux procédures manuelles de manipulation des valeurs
et de leur transport ;
• les besoins de trésorerie nécessaires aux opérations de compensation par la détermination d’un
solde interbancaire de compensation de toutes les opérations nationales d’un participant.
Le démarrage du système automatisé dans l’UEMOA (SICA-UEMOA), amorcé le 17 novembre 2005, au Mali,
s’est consolidé le 14 février 2008, avec l’entrée en production de la télécompensation sous-régionale pour les
échanges inter-pays.

■ Modalités de fonctionnement de la compensation


Les instruments scripturaux de paiement en vigueur dans les États membres de l’UEMOA (actuellement les
chèques, lettres de change, billets à ordre, ordres de virement, et avis de prélèvement), libellés en FCFA, sont
admis en compensation. Un montant maximum de 50 millions de FCFA est fixé pour les virements présentés
à SICA-UEMOA. Au-delà de ce montant, le participant est tenu d’utiliser STAR-UEMOA. En ce qui concerne
les chèques ou les effets, aucun plafond n’est prévu.
Le traitement et la comptabilisation de la compensation sont effectués uniquement à partir des fichiers de
remises numériques représentant les opérations des participants présentées en compensation.
Pour l’heure, la télécompensation fonctionne sur la base d’une séance unique par journée d’échanges. La
communication et la modification de la journée d’échanges sont du ressort de la BCEAO.
Le délai de règlement s’entend du nombre de jours ouvrés entre la date de présentation d’une valeur en
compensation et la date de son imputation sur le compte de règlement du participant.

SICA-UEMOA, délais de règlement des opérations interbancaires

Délais de règlement interbancaires


Types d’opération
en jours ouvrés

Virements (les rejets de virement ne sont pas définis) J

Prélèvements J+1

Autres effets de commerce avec support papier J+1

Chèques et autres effets de commerce avec support image scannée J+1


J = Jour de compensation.

■ Évolutions récentes de SICA-UEMOA


L’adoption, par les comités nationaux de normalisation (CNN), de nouvelles formules de chèque et d’effets de
commerce (lettre de change et billet à ordre) dans l’espace UEMOA respectant les normes internationales a
conduit la BCEAO à faire évoluer le Système interbancaire de compensation automatisé dans l’UEMOA (SICA-
UEMOA) vers une version prenant en compte les modifications apportées à ces moyens de paiement. Ces
nouvelles normes ont été homologuées par la Commission de l’UEMOA et s’imposent à tous les acteurs dans
les huit pays de l’UEMOA.
L’une des principales innovations concerne le changement des relevés d’identité bancaire (RIB) avec
l’introduction de la norme ISO d’identification des pays en lieu et place des lettres d’identification des pays
précédemment retenues dans la zone UEMOA.
Cette innovation s’est traduite également par la modification du code « banque » des participants à SICA-UEMOA.
Cette nouvelle version de SICA-UEMOA a démarré avec succès le vendredi 8 octobre 2010 et de manière
simultanée dans l’ensemble des huit (8) pays de l’UEMOA.
Depuis le démarrage de cette version de SICA-UEMOA le lundi 11 octobre 2010, aucun incident majeur n’a
été constaté.
Source : BCEAO 2013

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 49  ESBanque


2.1.2. La compensation régionale ou télécompensation

Le dispositif repose sur trois volets :


• un Système de transfert automatisé et de règlement (STAR) en brut et en temps réel pour les
transactions de gros montant ;
• un Système interbancaire de compensation automatisé (SICA), comportant un règlement en
net (ou télécompensation) pour les paiements de masse de faible montant ;
• un système interbancaire de paiement par carte (monétique).

2.2. Le marché des capitaux à court terme


Le marché des capitaux à court terme de la zone UEMOA peut être analysé sous deux angles :
• celui d’acteur privilégié de la politique monétaire de la BCEAO ;
• celui du marché des liquidités à court terme.

2.2.1. Le marché monétaire, courroie de transmission privilégiée de la politique monétaire de


la BCEAO
Le marché monétaire, ou marché de l’argent à court terme, est organisé et dirigé par la BCEAO. C’est sur ce
marché que la Banque centrale intervient pour atteindre les objectifs de la politique monétaire, en harmonie
avec les orientations de politique économique. L’objectif fondamental de la BCEAO en matière de politique
monétaire a toujours été la stabilité des prix.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 50  ESBanque


■ Les interventions de la BCEAO

Politique monétaire
de la BCEA

Taux open market Taux des opérations Réserves obligatoires


sur le guichet des banques
Adjudication de dette
Refinancement 5%
Ou
Appels d’offres négatifs

Les financements les plus importants de la BCEAO sont consentis en faveur des États de la zone, qu’il s’agisse
des concours prévus par les statuts et consolidés, de la détention de titres publics ou de consolidations
particulières 1. La BCEAO n’accorde cependant plus de concours directement aux États. Ceux en cours ont
été consolidés pour un remboursement progressif qui se réalise assez timidement à l’heure actuelle.

Zoom
Note d’information de la BCEAO 1 T 2015
La politique des taux d’intérêt, mise en œuvre dans le cadre des guichets de refinancement de l’institut
d’émission, vise le pilotage des taux de court terme sur le marché monétaire. Ce pilotage des taux qui est
assuré à travers la réalisation d’opérations d’open market et le refinancement sur le guichet de prêt
marginal permet à l’institut d’émission de viser l’atteinte de l’objectif de stabilité des prix.
Le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’open market (appels d’offres) et le taux
d’intérêt applicable sur le guichet de prêt marginal (taux de pension), dont les niveaux sont actuellement
fixés, par le Comité de politique monétaire, respectivement à 2,50 % et 3,50 %, constituent les deux
principaux taux directeurs de la BCEAO.

S’agissant des financements du système bancaire, ils reposent sur deux taux :
• le taux minimum de soumission aux opérations d’open market ;
• le taux des opérations sur le guichet de prêt marginal.
Le dispositif de contrôle des banques est complété par les réserves obligatoires. Toutefois, l’abondance de la
liquidité bancaire dans l’Union a considérablement limité, avant la crise, le recours aux financements de la
Banque centrale.
En effet, selon cette technique, la Banque centrale peut intervenir sur le marché interbancaire pour fournir de
la liquidité, en organisant des adjudications 2 à l’occasion desquelles les banques proposent une
rémunération pour les sommes qu’elles souhaitent emprunter ou au contraire lancer des appels d’offres
« négatifs » 3 par lesquels l’institut d’émission ponctionne des surplus de liquidités sur le marché. Deux
procédures de fixation de taux (multiples ou fixes) sont prévues à cet effet, les taux des appels d’offres
(orientés par le taux minimum de soumission) et les taux des bons émis par l’institut d’émission.

1. Dans l’orthodoxie monétaire contemporaine de l’économie de marché, non seulement la Banque centrale ne doit plus
accepter de financer les besoins de l’État, quels qu’ils soient, mais encore elle doit être totalement indépendante du
pouvoir politique.
2. Comme cela se pratique dans la zone CEMAC.
3. Idem.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 51  ESBanque


■ Les taux d’intérêt

Zoom

Note d’information de la BCEAO 1 T 2015


Le Comité monétaire a observé une détente des taux sur le compartiment à une semaine du marché
interbancaire où le taux moyen pondéré s’est établi à 3,35 % au quatrième trimestre après avoir atteint
3,43 % au troisième trimestre 2014. À l’issue de ces analyses, le Comité de politique monétaire a décidé de
maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de
liquidités et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal respectivement à 2,50 % et 3,50 %, niveaux en
vigueur depuis le 16 septembre 2013. Sur cette base, le taux d’inflation à fin décembre 2014 est attendu à
0,5 %.
Examinant l’évolution des conditions monétaires, le Comité monétaire a noté une baisse des taux d’intérêt
sur le guichet des appels d’offres à une semaine.
En revanche, sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire ainsi que sur le segment à court
terme du marché de la dette publique, une hausse des taux a été enregistrée entre avril et juillet 2014. Sur
la base des analyses effectuées, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangés les taux
directeurs de la BCEAO.

■ Les réserves obligatoires


Afin d’influencer la capacité des établissements de crédit à consentir des crédits, la BCEAO a instauré depuis
octobre 1993 un mécanisme de réserves obligatoires qui leur impose de neutraliser une partie de leurs
dépôts à vue collectés auprès de la clientèle ainsi qu’une proportion de certains de leurs emplois (crédits
à court terme, crédits de campagne, avoirs bruts détenus hors de la zone UEMOA) en les plaçant
obligatoirement à l’institut d’émission. C’est leur capacité de transformation des dépôts en crédits qui est
ainsi limitée, tandis que leur pouvoir de création monétaire est ainsi bridé, pour respecter les objectifs de
politique monétaire déjà évoqués.
Il faut cependant noter une singularité puisque les réserves obligatoires peuvent être constituées par la remise en
compte courant à la BCEAO de titres représentatifs de créances consolidées sur les États. Ces titres sont
rémunérés par l’émetteur, à la différence des réserves obligatoires ordinaires, non productives d’intérêts. En vue
de renforcer la solidité du secteur bancaire de l’Union, le Conseil a décidé du lancement de la deuxième phase au
cours de laquelle les banques devront porter leur capital social minimum de cinq (5) à dix (10) milliards et les
établissements financiers d’un (1) à trois (3) milliards, au plus tard le 1er juillet 2017.
Le coefficient des réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure fixé à 5,0 %, niveau en
vigueur depuis le 16 mars 2012.

2.2.2. Le marché monétaire, marché des liquidités à court terme


Le marché monétaire de l’UEMOA, en tant que pourvoyeur de liquidités à court terme, se subdivise en deux
compartiments :
• le compartiment à l’accès élargi aux non-financiers (entreprises en tant qu’émetteurs et particuliers en
tant que souscripteurs), les banques pouvant être à la fois émettrices et souscriptrices ;
• le compartiment interbancaire stricto sensu assurant le recyclage de liquidités exclusivement
entre banques.

Source : BCEAO 2014

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 52  ESBanque


■ Le marché élargi
Le marché de la trésorerie interbancaire est surveillé depuis l’origine par la BCEAO qui a souhaité, au fil de
différentes réformes, le dynamiser et le sécuriser.
C’est ainsi que des supports de transactions ont été introduits dans ce marché : les titres de créances
négociables (TCN). L’objectif principal des TCN est d’assurer un gisement de supports pour faciliter les
opérations d’open market ainsi que pour dynamiser la liquidité du marché dans le recyclage des ressources.

On distingue les TCN suivants :


• les bons de la BCEAO : d’une valeur unitaire de 50 millions FCFA, ils servent de supports aux
opérations d’open market et leur durée est définie par leur émetteur en fonction de ses objectifs
de politique monétaire. Ils sont émis sous forme dématérialisée et sont tenus en compte dans les
livres de la Banque centrale ;
• les bons du Trésor : ils sont également conservés sous forme dématérialisée et tenus en compte
dans les livres de la Banque centrale. D’une durée comprise entre une semaine et deux ans et
d’une valeur nominale de 5 millions FCFA ou d’un multiple de ce montant, ils peuvent être
souscrits par les établissements de crédit et toutes les institutions financières régionales de
l’Union. Ils servent ensuite de support aux refinancements de la Banque centrale dans la limite
du solde disponible de son plafond statutaire ;
• les bons des institutions financières régionales : ils permettent à ces dernières d’adapter le
terme de leurs ressources à celui de leurs emplois (durée : une semaine à sept ans) ;
• les billets de trésorerie : ils permettent aux grandes entreprises de lever des capitaux dans des
conditions plus favorables que ceux d’un crédit bancaire classique (le financement étant
désintermédié). Leur durée est limitée à deux ans ;
• les certificats de dépôt négociable et les bons des établissements financiers : ils permettent
aux banques et établissements financiers de collecter des ressources surtout à moyen terme
(durée : une semaine à sept ans) auprès de particuliers essentiellement.

■ Le marché interbancaire de l’UEMOA


Les principales caractéristiques du marché interbancaire de l’UEMOA s’articulent autour des points suivants :
• la modalité des opérations : la négociation de l’opération est à l’initiative de l’emprunteur et se
déroule directement (sans aucun intermédiaire) de gré à gré généralement au téléphone avec
ensuite une confirmation écrite par fax ou courrier.
Il n’y a pas d’autre matérialisation de l’accord intervenu que cette confirmation écrite. Toutefois,
lorsque la durée du prêt dépasse un mois, les parties peuvent recourir à une convention signée.
La négociation porte en général sur le montant, la date d’application des fonds, l’échéance et la
rémunération. Le règlement s’effectue par bon de virement tiré sur le compte du débiteur à
BCEAO ;
• le montant : déterminé en fonction du besoin exprimé par l’emprunteur et de l’appréciation du
risque réalisée par le prêteur sur son confrère emprunteur, notamment par rapport au respect
des ratios prudentiels. Généralement chaque banque, selon ses analyses, retient un plafond pour
chaque confrère ;
• la durée : il n’y a pas de durée standard, mais la prédominance est constituée par les opérations
à un jour. On peut néanmoins observer des termes hebdomadaires ou à un mois ;
• la rémunération : elle est directement orientée par les taux directeurs de la Banque centrale,
notamment ceux auxquels s’opèrent ses adjudications de liquidités. Librement négociés entre les
intervenants du marché, les taux pratiqués se situent généralement en dessous de ceux de ces
adjudications de liquidités. La source principale d’approvisionnement en liquidités est donc le
marché interbancaire, les refinancements de la Banque centrale ne constituant que des
ressources d’appoint ou éventuellement alternatives en cas d’anomalie du marché ;
• les garanties : en général, les prêts sont en blanc ; parfois certains prêteurs exigent la signature
d’un bon de virement BCEAO à leur ordre qu’ils conservent à titre de garantie, d’autres exigent

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 53  ESBanque


l’endossement à leur nom d’effets de commerce tirés par ou sur des entreprises locales de
premier ordre.
Le 3e trimestre 2014 fait apparaître une légère baisse des taux d’intérêt sur le compartiment hebdomadaire,
tandis que les taux sur le guichet mensuel ont enregistré une légère hausse.
Le taux moyen pondéré des opérations hebdomadaires d’injection de liquidités s’est établi à 2,54 % au
deuxième trimestre 2014, affichant une baisse trimestrielle de 1,4 point de base. Comparé à son niveau de la
même période de 2013, ce taux enregistre une baisse annuelle de 26,5 points de base. Sur le guichet à un
mois, le taux moyen pondéré est ressorti à 2,60 %, contre 2,59 % un trimestre plus tôt et 2,86 % à la même
période de 2013.
Source – Rapport annuel de la BCEAO – Sept 2014

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 54  ESBanque


ÉVALUONS NOS ACQUIS

 VRAI/FAUX

Pour chacune des affirmations suivantes, cochez la case correspondant à la réponse exacte :

Vrai Faux
Le dispositif de télécompensation de l’UEMOA repose sur :
a) Un Système de transfert automatisé et de règlement (STAR) en brut et en
temps réel pour les transactions de petit montant.  
b) Un Système interbancaire de compensation automatisé (SICA), comportant un
règlement en net (ou télécompensation) pour les paiements de masse de gros  
montant.
c) Un système interbancaire de paiement par carte (monétique).  
Les financements du système bancaire reposent sur deux taux :
d) Le taux minimum de soumission aux opérations d’open market.  
e) Le taux des opérations sur le guichet de prêt marginal.  
Les bons de la BCEAO :
f) Sont d’une valeur unitaire de 50 millions FCFA.  
g) Ne servent pas de supports aux opérations d’open market.  
h) Leur durée est définie par leur émetteur en fonction de ses objectifs de
politique monétaire.  
Les bons du Trésor sont :
i) Conservés sous forme dématérialisée et tenus en compte dans les livres de la
Banque centrale.  
j) D’une durée comprise entre une semaine et cinq ans et d’une valeur nominale
de 10 millions FCFA.  
k) Servent de support aux refinancements de la Banque centrale.  
Les billets de trésorerie :
l) Permettent aux grandes entreprises de lever des capitaux dans des conditions
plus favorables.  
m) Ont une durée limitée à deux ans.  
Les certificats de dépôt négociables et les bons des établissements
financiers permettent aux banques et établissements financiers :
n) De collecter des ressources surtout à moyen terme (durée : une semaine à
sept ans) auprès de particuliers essentiellement.  
o) De collecter des ressources surtout à court terme (durée : une semaine à sept
ans) auprès de particuliers essentiellement.  

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 55  ESBanque


CHAPITRE 5 –
LA BOURSE DES VALEURS MOBILIÈRES
DANS LA ZONE UEMOA : ABIDJAN

Les objectifs pédagogiques : Cerner la problématique de la création de la Bourse régionale des valeurs
mobilières (BRVM).
Comprendre son organisation et son fonctionnement.

1. Opportunité d’une Bourse régionale des valeurs mobilières

1.1. État des lieux

1.1.1. Intérêt d’une Bourse régionale des valeurs mobilières


Le problème crucial qui se pose aux économies des pays de la sous-région est sans nul doute l’acquisition en
quantité et en qualité de ressources nécessaires correspondant à leurs besoins de financement.
Le concept de « culture de l’épargne » constitue la problématique majeure de la canalisation de l’épargne
dans beaucoup de pays en développement, notamment en Afrique.
Ainsi, les circuits de financements des pays de la zone UEMOA sont dominés par ce qui se nomme l’économie
d’endettement (il faut emprunter des fonds chez des professionnels qui les collectent), technique qui n’est pas
toujours adaptée aux besoins des demandeurs de capitaux pour plusieurs raisons :
• les besoins de financement des entreprises sont généralement importants et de surcroît à
long terme ;
• Les investisseurs ont besoin d’une certaine fluidité, leur permettant de procéder à
d’éventuels arbitrages en faveur d’autres investissements ou d’effectuer des dépenses de
consommation ;
• les entreprises recherchent un coût du capital le plus bas possible, tandis que les
investisseurs sont soucieux de la meilleure rentabilité de leur épargne.
Les intérêts semblent donc divergents. Seul un marché financier régional semble en mesure de concilier les
intérêts en présence, en rendant possible l’agrégation, sous forme de titres financiers variés, d’un grand
nombre de petits investisseurs en de gros montants.
Ensuite, il offre à travers la possibilité de négociation des valeurs une liquidité aux investisseurs individuels,
qui peuvent de ce fait réduire à leur guise la durée de leurs placements.
Enfin, la rentabilité, découlant de l’évolution des cours, oriente les choix en participant à l’animation du
marché.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 57  ESBanque


1.1.2. Enjeux économiques
De tout temps, l’épargne a constitué un élément essentiel dans la satisfaction des besoins de financement.
Les différents opérateurs économiques, selon leur position financière, peuvent se présenter en direct comme
demandeurs ou offreurs sur les marchés de capitaux. Il en est ainsi dans la plupart des pays développés où
les mécanismes de marché ont progressé fortement au côté des techniques d’endettement.
Aussi, au regard de l’important besoin de financement occasionné par leur développement, les responsables
des pays de la zone UEMOA ont considéré, depuis déjà un certain temps, que la mobilisation de l’épargne
intérieure de la zone grâce à un marché financier est un impératif pour l’édification d’une véritable économie
moderne.
En effet, les pays de la zone UEMOA présentent les faiblesses suivantes :
• forte demande de financement émanant des entreprises insuffisamment satisfaites ;
• accès difficile des États aux financements extérieurs ;
• faible niveau des recettes fiscales ;
• faible niveau de l’épargne active à cause de la thésaurisation due à la méfiance des épargnants
potentiels et à la complexité apparente des opérations bancaires ;
• produits financiers inadaptés aux besoins et à la compréhension des épargnants ;
• décalage entre capacités et besoins de financement, préjudiciable au processus de
développement.
La solution unanimement envisagée a été celle d’un financement plus harmonieux des économies, soutenu
par une palette de produits financiers plus large et mieux adaptée et ne se limitant pas simplement au recours
au crédit bancaire. Cela devrait conduire à une meilleure adéquation entre les ressources disponibles et les
besoins de financement.

Bref historique

Le 3 juillet 1996, le Conseil des ministres de l’Union a donc adopté une convention et des annexes portant
création du Conseil régional de l’épargne publique et de marchés financiers (CREPMF), qui a le pouvoir
d’organiser et de contrôler l’appel public à l’épargne et les intervenants sur le marché financier.
Le 18 décembre 1996, à Cotonou, les différents travaux préliminaires ont abouti à la constitution de la
Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) et du dépositaire central / banque de règlement (DC/BR),
tous deux sous la forme de société anonyme et bénéficiant d’une concession de service public.
Le 20 novembre 1997, le Conseil des ministres a installé officiellement le Conseil régional de l’épargne
publique et des marchés financiers (CREPMF).
Le 16 septembre 1998, la BRVM et le DC/BR démarrent leurs activités : le marché financier sous-régional
commence à exister.

1.2. Missions et objectifs


D’une façon générale, les missions et les objectifs d’un marché financier se retrouvent dans les fonctions
économiques suivantes :
• circuit de financement de l’économie nationale permettant, par appel public à l’épargne,
notamment la collecte des capitaux destinés au financement des investissements des
entreprises ;
• développement de l’attractivité nationale pour les capitaux étrangers ;
• organisation de la liquidité de l’épargne investie à long terme par la mise en œuvre des
mécanismes boursiers qui permettent aux placements en valeurs mobilières de redevenir
liquides ;
• valorisation des actifs financiers par la cotation à chaque séance de Bourse d’une action
donnée : le marché financier fixe à tout moment les prix des entreprises ;

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 58  ESBanque


• outil de mutation des structures de production, le marché financier facilite le regroupement
des entreprises pour en faire des grands groupes capables d’affronter les nouveaux défis de
l’environnement économique international ;
• lieu de négociations et d’échanges des risques, il est également le lieu où les opérateurs
peuvent se prémunir contre certains risques liés à la nature des supports utilisés. Ces opérations
s’opèrent sur les marchés dérivés.

Circuit de
financement
de l’économie

Organisation de
la liquidité de
l’épargne

Attractivité de Valorisation
la place pour les des actifs
capitaux étrangers

Au-delà des fonctions traditionnelles du marché financier, les autorités de l’UEMOA ont assigné au marché
financier régional trois objectifs principaux :
• le relèvement du taux de l’épargne. Ce taux dans la zone est encore trop faible pour soutenir
une croissance forte et durable. Le marché financier régional devra, par ses mécanismes, créer
des conditions pour la mobilisation accrue de l’épargne intérieure et des capitaux extérieurs ;
• le renforcement de la structure financière des entreprises qui laisse apparaître dans
l’ensemble une sous-capitalisation marquée et une insuffisance de capitaux permanents. Le
marché boursier, qui, par vocation, permet de mobiliser des capitaux longs avec émission des
valeurs mobilières, offre aux entreprises l’opportunité de renforcer leur structure financière ;
• la réduction des coûts d’intermédiation financière, le niveau élevé du coût des crédits
paraissant constituer l’une des causes de la faiblesse de l’investissement dans la zone UEMOA.
Par la mise en relation directe de l’offre et de la demande de capitaux, la Bourse devrait permettre
une réduction sensible des coûts d’intermédiation tout en offrant par la même occasion une
meilleure rémunération aux épargnants.
Le marché financier régional doit constituer ainsi un puissant vecteur de développement économique et
contribuer à l’efficacité et à la compétitivité de l’appareil de production de l’UEMOA.

2. Organisation de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM)

2.1. Présentation de la BRVM


La Bourse régionale des valeurs mobilières de la zone UEMOA est une société anonyme qui dispose d’un
capital de 3 062 040 000 FCFA intégralement souscrit. La répartition de ce capital entre les différents groupes
d’actionnaires se présente comme suit :
• états de la région = 13,46 %
• institutions financières = 23,26 %
• divers privés y compris les opérateurs sur le marché (SGI) = 63,28 %

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 59  ESBanque


Son siège est à Abidjan et elle est représentée dans chaque État membre par une antenne nationale de la
Bourse (ANB). Son objet s’articule autour des différents points suivants :
• organisation du marché par la cotation des valeurs mobilières ;
• publications des transactions boursières ;
• diffusion des informations sur la Bourse ;
• promotion et développement du marché boursier.
La BRVM tire l’essentiel de ses revenus des commissions sur la prestation de services auprès de ses
« clients » opérateurs (SGI), émetteurs et investisseurs. Elle établit ses propres règlements et instructions qui
doivent être conformes au règlement général de l’autorité de tutelle, le CREPMF.

2.2. Principaux organes et acteurs du marché


Plusieurs organes et acteurs concourent au bon fonctionnement de l’activité de la Bourse.

Organe de régulation du marché :


le Conseil régional de l’épargne publique
et des marchés financiers

 Réglementer le marché financier de l’UMOA


 Autoriser les opérations financières sur le marché
primaire
 Surveiller le marché secondaire et contrôler les acteurs
 Sanctionner le non-respect des règles du MFR

Structures centrales Intervenants commerciaux

 Bourse régionale des valeurs mobilières  Sociétés de gestion et d’intermédiation


(BRVM)
 Sociétés de gestion de patrimoine
 Dépositaire central / Banque de  Sociétés de gestion d’OPCVM
règlement (DC/BR)
 Teneurs de compte et conservateurs
 Apporteurs d’affaires
 Conseils en investissement boursier
 Démarcheurs

Source : www.crepmf.org

2.2.1. Principaux organes


Au niveau de la BRVM, on distingue l’organe de tutelle et de contrôle et les organes de gestion.

■ L’organe de tutelle et de contrôle


Le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) assure la double fonction
de la tutelle du marché, fonction dévolue ailleurs au ministère en charge de l’Économie et des Finances, et du
contrôle du marché, assurée par exemple en France par l’Autorité des marchés financiers (AMF).
L’organisation du Conseil régional, dont le siège est à Abidjan, a été conçue en fonction de trois impératifs :
• organiser l’autonomie administrative et financière de l’institution, gage de sa crédibilité ;
• assurer la représentation de l’intérêt public communautaire ;
• capitaliser l’expertise et les compétences nécessaires au bon fonctionnement du marché.
Le CREPMF dispose d’un pouvoir de sanctions pécuniaires, administratives et disciplinaires pour garantir
l’intérêt général du marché financier, son bon fonctionnement et les droits des épargnants, sans parler
d’éventuelles sanctions judiciaires qui pourraient être prononcées pour les mêmes faits.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 60  ESBanque


■ Les organes de gestion
Le premier organe de gestion du marché boursier est la Bourse régionale des valeurs mobilières, dont les
fonctions (organisation des cotations, publications des transactions et des cours, informations…) sont
connues.
Le deuxième organe de gestion du marché (structure que l’on qualifie également de « post-marché ») est le
dépositaire central / banque de règlement (DC/BR).
Le DC/BR a été constitué en même temps que la BRVM et doté d’un capital de 1 481 552 500 FCFA
intégralement souscrit et réparti dans les mêmes proportions que celui de la BRVM, à savoir :
• 13,46 % aux États de la région ;
• 23,26 % à des institutions financières ;
• 63,28 % à divers privés y compris les opérateurs (SGI).
Afin de mener à bien son objet, le DC/BR assure les différentes opérations suivantes :
• la gestion dématérialisée de toutes les valeurs mobilières pour le compte de ses adhérents (c’est
le rôle de dépositaire centralisateur) ;
• le dénouement (livraison) des opérations de Bourse, en organisant pour chaque opérateur (SGI)
la compensation valeur par valeur entre les titres achetés et les titres vendus ;
• le règlement des soldes résultant des compensations relatives aux opérations du marché et le
paiement des produits (intérêts, dividendes, etc.) attachés à la détention des valeurs mobilières
(c’est la fonction de banque de règlement, qui s’exerce en relation avec la Banque centrale) ;
• la mise en action éventuelle du fonds de garantie 1 en cas de défaillance d’un opérateur du
marché.

2.2.2. Principaux acteurs

■ Les sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI)


Les SGI sont les principaux animateurs du marché 2. Elles sont constituées en sociétés commerciales de type
société anonyme ayant le statut d’établissement financier. Leur capital minimum est fixé à 150 millions de
XOF. Elles ont le monopole de la négociation des valeurs mobilières cotées et assurent majoritairement la
conservation des titres pour le compte de leur clientèle. Elles tiennent alors les comptes-titres de leurs clients
et gèrent leurs portefeuilles.
Les SGI sont tenues de participer au capital de la BRVM, à hauteur d’au moins 40 millions de XOF et du
DC/BR à hauteur d’au moins 20 millions de XOF.
Les SGI sont libres de déterminer leurs commissions sous réserve d’une homologation par le CREPMF.
Il existe trois types de SGI :
• les SGI à réseau, créées par des institutions financières telles que les banques ;
• les SGI de place émanant d’un ensemble d’opérateurs d’un même État de l’Union ;
• les SGI indépendantes qui ont été créées par des groupes de société et/ou de personnes
physiques.
Depuis le démarrage des activités du marché financier régional, le nombre des intervenants commerciaux est
en constante croissance d’année en année.

1 Les transactions sur le marché financier sont garanties grâce à la mise en place d'un fonds alimenté par les SGI pour
pallier une éventuelle défaillance d’un opérateur.
2 Ces opérateurs portaient autrefois en France le nom d’« agents de change » et sont appelés aujourd’hui, après un
changement de statut, les sociétés de Bourse (brokers chez les Anglo-Saxons).

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 61  ESBanque


De treize intervenants agréés (uniquement des sociétés de gestion et d’intermédiation) en 1997, leur nombre
est passé à quatre-vingt-neuf (89) à fin juin 2013 et détaillé de façon ci-après :
• vingt et une sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) ;
• une société de gestion de patrimoine (SGP) ;
• six banques teneurs de comptes/conservateurs (BTCC) ;
• sept apporteurs d’affaires (AA) ;
• trente-sept organismes de placement collectif (OPC) ;
• deux garants ;
• deux agences de notation (AN).

■ Les sociétés de gestion d’OPCVM


Les sociétés de gestion d’organismes de placement collectif peuvent être des filiales des banques ou des
sociétés de gestion de patrimoine et ont besoin d’une habilitation du CREPMF.

■ Les sociétés de gestion de patrimoine (SGP)


Les SGP sont des personnes morales qui, par le biais de placements et négociations en Bourse effectués par
les SGI, interviennent de façon discrétionnaire dans la gestion des titres qui leur sont confiés sur la base d’un
mandat de gestion donné par leurs clients. Ces sociétés ne doivent pas détenir les titres et/ou les fonds de
leurs clients. Les SGP, comme les SGI, sont habilitées par le CREPMF.
Elles sont tenues d’avoir un capital social minimum de 40 millions de FCFA, et leurs fonds propres ne peuvent
devenir inférieurs à ce montant durant le cours de leur existence.
À ce jour, seule une SGP est signalée par le CREPMF comme agréée à opérer sur la BRVM.

■ Les apporteurs d’affaires


Il s’agit de personnes physiques ou morales qui transmettent les ordres de leurs clients aux SGI et/ou qui
mettent en relation leurs clients avec les SGI ou les SGP, pour l’ouverture d’un compte-titres et pour les
conseils en placements ou la gestion sous mandat.
À fin 2012, on comptait huit apporteurs d’affaires dans la zone.

■ Les banques teneurs de comptes et conservateurs (BTCC)


Certains établissements bancaires, très minoritaires, ont choisi de gérer la conservation directe des titres
dématérialisés de leur clientèle sans les laisser en garde auprès d’une SGI.

■ Les conseils en investissements boursiers et les démarcheurs


Les conseils en investissements boursiers ont pour rôle d’orienter le choix de leurs clients sans se substituer
à eux quant à leurs décisions finales.
Les démarcheurs ont pour métier de faire des offres de service ou de donner des conseils, de façon habituelle,
en vue de susciter la souscription, l’achat, l’échange, la vente de valeurs mobilières ou la participation à des
opérations sur ces valeurs.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 62  ESBanque


Source : CREPMF

2.3. Segmentation du marché boursier


Le marché boursier régional de l’UEMOA comprend deux niveaux de marché : le marché des actions et le
marché des obligations, et se divise en trois compartiments :
• le premier compartiment du marché des actions ;
• le deuxième compartiment du marché des actions ;
• un compartiment unique du marché des obligations.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 63  ESBanque


■ Le marché des actions
Marché des sociétés inscrites en Bourse, il se subdivise en deux compartiments.
• Premier compartiment : pour être admise au premier compartiment, la société en cause doit
remplir les conditions suivantes :
− présenter une capitalisation boursière de plus de 500 millions de francs CFA ;
− avoir une marge nette sur chiffre d’affaires sur chacune des trois dernières années de 3 % ;
− présenter cinq années de comptes certifiés ;
− s’engager à signer un contrat d’animation de marché ;
− diffuser dans le public au moins 20 % de son capital, dès l’introduction en Bourse ;
− s’engager à publier les estimations semestrielles de chiffres d’affaires et les tendances de
résultats.
• Second compartiment : pour être admis les conditions sont les suivantes :
− présenter une capitalisation boursière de plus de 200 millions de francs CFA ;
− présenter deux années de comptes certifiés ;
− s’engager à signer un contrat d’animation de marché ;
− s’engager à diffuser dans le public au moins 20 % de son capital dans un délai de deux ans
ou 15 % en cas d’introduction par augmentation de capital.

■ Le marché obligataire
Ce compartiment unique des titres de créances à moyen et long terme reçoit les titres dont le montant nominal
total à l’émission doit être supérieur à 500 millions de XOF, le nombre minimum de titres étant de 25 000.

■ Le marché des droits


La BRVM abrite un marché des droits ; il ne s’agit toutefois pas d’un compartiment de la BRVM où sont
admises des sociétés d’une certaine catégorie. Les sociétés qui sont admises dans l’un ou l’autre des
compartiments du marché des actions peuvent, au cours de leur vie, procéder à des augmentations de capital
à titre onéreux ou non. Leurs actionnaires trouvent alors sur le marché des droits de la BRVM l’opportunité de
négocier à la vente ou à l’achat les droits de souscription ou d’attribution attachés à leurs titres. C’est le marché
des droits de souscription et des droits d’attribution des sociétés cotées en Bourse.

2.4. Évolutions récentes


■ L’évolution du marché primaire
Depuis le début des activités sur le marché primaire régional, plus de 265 opérations financières ont été
réalisées (émissions d’emprunts obligataires réparties entre des interventions des États et émissions des
émetteurs privés).

■ L’évolution du marché secondaire


La BRVM a globalement connu une importante progression de ses principaux indicateurs de performance. En
particulier, la capitalisation boursière du marché a considérablement augmenté, passant de 836 milliards de
FCFA, le 16 septembre 1998, à 5 104 milliards de FCFA, à fin juin 2013.
S’agissant de l’indice « BRVM Composite » qui regroupe l’ensemble des valeurs cotées à la BRVM, il ressort,
à la même date, à 210,9 points contre 103,85 points à la première cotation de la Bourse, atteignant même un
sommet à 226,34 points le 22 novembre 2007. En réalité, s’il est vrai qu’en termes de capitalisation boursière
et d’indice, le marché affiche une tendance haussière, il n’en demeure pas moins qu’à l’instar de la plupart
des Bourses africaines, la BRVM continue d’être un marché très peu liquide, peu profond avec des coûts de
transactions encore élevés.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 64  ESBanque


3. Fonctionnement de la BRVM

3.1. Principes fondamentaux

3.1.1. Méthode de cotation


La méthode de cotation pratiquée à la BRVM est celle d’un marché au comptant dirigé par les ordres en
utilisant la méthode du fixage (ou fixing en anglais). La séance de cotation qui se tenait originellement trois
fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi) est devenue quotidienne depuis le 12 novembre 2001
(cinq séances chaque semaine, en respectant les jours fériés du siège de la Bourse, c’est-à-dire ceux de la
Côte d’Ivoire).
La cotation au fixage est un processus visant à déterminer le cours coté d’une valeur mobilière donnée. Elle
se traduit par la confrontation de tous les ordres (achat et vente) préalablement enregistrés en vue de la
détermination d’un cours unique pour chaque valeur pendant une séance de cotation donnée. En l’absence
de transactions, le cours n’est pas coté, la mention NC est alors précisée sur le relevé des cours, et c’est le
dernier cours ayant donné lieu à un fixage qui sert de référence.
Ce cours unique servira de cours d’exécution à tous les ordres d’achat et tous les ordres de vente concernés.
Un premier cours est calculé à 10 h 45 GMT et un nouveau fixage est déterminé à 12 h GMT pour les titres
qui n’auraient pu être cotés la première fois.
Le système de cotation comprend six étapes :
• la saisie des ordres dans le système de négociation par les négociateurs des SGI dans les
antennes nationales et transmission au site central via le réseau satellite ;
• la cotation et la négociation sur le site central ;
• les impressions des rapports ;
• le transfert des résultats ;
• la préparation du Bulletin officiel de la cote (BOC) ;
• la transmission du BOC et des rapports de la séance aux SGI via les antennes nationales de
Bourse (ANB).

Saisie Cotation et Impression Transfert Publication


des ordres négociation des rapports des résultats au bulletin
officiel

3.1.2. Admission d’une société à la cote


L’admission d’une société à la cote de la BRVM est subordonnée à la satisfaction des conditions suivantes :
• être constituée sous la forme de société anonyme ;
• prendre l’engagement par écrit de diffuser les informations requises par la Bourse notamment
la publication des comptes annuels au BOC et de participer à l’organisation du marché ;
• prendre l’engagement par écrit de se soumettre à la réglementation de la BRVM.
La société doit, en outre, se soumettre aux conditions spécifiques d’admission au premier compartiment ou
au deuxième compartiment du marché des actions. S’il s’agit du marché des obligations, l’emprunteur doit se
conformer également aux conditions de montant nominal de l’opération et de nombre de titres précédemment
mentionnés.
La société candidate, lors de l’introduction à la cote, doit se faire assister par une SGI qui la conseillera. Le
dossier de demande d’admission est transmis à la BRVM qui, dans les deux mois, arrête son avis ; les dossiers
pour lesquels elle souhaite donner une suite favorable devront alors être transmis au conseil régional, qui
dispose d’un droit de veto qu’il doit exprimer dans les sept jours.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 65  ESBanque


3.2. Indices et publications de la BRVM

3.2.1. Indices
Les deux indices boursiers de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) représentent l’activité des
titres du marché des actions :
• le BRVM COMPOSITE est constitué de toutes les valeurs admises à la cote ;
• le BRVM 10 est composé des dix sociétés les plus actives du marché.
La formulation et les critères de sélection du BRVM COMPOSITE et du BRVM 10 s’inspirent des principaux
indices boursiers mondiaux, tout particulièrement de l’indice FCG, de l’International Financial Corporation,
société affiliée à la Banque mondiale.
La formule des indices tient compte de la capitalisation boursière, du volume de transactions par séance et de
la fréquence des transactions. En outre, seules les actions ordinaires sont retenues pour le calcul des indices.
Par ailleurs, la notion de liquidité occupe une place fondamentale dans la sélection des valeurs composant
l’indice BRVM 10.
En effet, pour chacune d’entre elles :
• le montant quotidien moyen des transactions au cours des trois mois, précédant la revue
trimestrielle, ne doit pas être inférieur à la médiane des montants quotidiens moyens des
transactions de l’ensemble des titres ;
• la fréquence des transactions doit être toujours supérieure à 50 % durant la période d’étude de
trois mois (le titre doit faire l’objet de transactions au moins une fois sur deux).
Les valeurs des indices sont automatiquement calculées par le système de négociation de la BRVM et
diffusées après chaque séance de négociation.

Source : BRVM

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 66  ESBanque


Par ailleurs, la composition des indices est régulièrement révisée afin de suivre l’évolution du marché financier
régional :
• quatre fois par an pour le BRVM 10 (premier lundi de janvier, d’avril, de juillet et d’octobre) ;
• après chaque nouvelle inscription de société à la cote pour le BRVM Composite.
Les bases des deux indices ont été fixées à 100 à la date de début du fonctionnement du marché régional.

■ Composition

Source : BRVM Source : BRVM

3.2.2. Publications
Les principales publications actuelles de la BRVM sont les suivantes :

■ Le communiqué de presse
Il est publié à l’issue de chaque séance quotidienne de cotation. Il représente le commentaire officiel de la
Bourse.

■ Le Bulletin officiel de la cote (BOC)


Il est également publié à chaque séance de cotation. Il résume l’activité boursière du jour, en indiquant le
niveau des indices, les cours des titres négociés, les volumes et valeurs transigés, et bien d’autres indicateurs
clés du marché.
La BRVM publie également de nombreux avis qui renseignent sur des particularités du fonctionnement du
marché et des valeurs cotées.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 67  ESBanque


3.3. Les défis à relever

Zoom

En dépit de la bonne évolution générale des activités depuis sa création, la BRVM ne présente pas
d’attraction particulière pour les entreprises régionales.
En effet, le nombre de sociétés cotées n’a pas connu une évolution significative.
Après 15 ans d’exercice, il se situe à 37 contre 35 au démarrage des activités de la BRVM, dont 31 sont
issues de la Côte d’Ivoire. Aucun accès particulier n’a été donné aux PME/PMI alors que celles-ci constituent
l’essentiel du tissu économique de l’Union. Les antennes nationales de Bourse (ANB) ne semblent pas avoir
atteint leurs objectifs de promotion de la culture boursière.
L’absence d’un plan de promotion et de développement du marché secondaire et de mesures
d’accompagnement des sociétés à la cote peut être un facteur explicatif de cette situation, en dehors de la
tarification.
En ce qui concerne le DC/BR, il est à noter également que malgré l’absence de suspens sur les transactions
boursières depuis la reprise des activités au niveau régional, le processus de dématérialisation des titres
issus de l’ex-BVA (Bourse des valeurs d’Abidjan) n’a pas été conduit à son terme et celui de gestion des
ESV est à améliorer. En outre, le rôle du DC/BR dans la conservation des titres n’est pas suffisamment
connu par les émetteurs et les investisseurs et plus généralement par les sociétés opérant dans l’Union. En
effet, de nombreux titres (monétaires et autres non cotés) sont conservés auprès de divers acteurs sans
qu’ils ne soient inscrits en compte auprès du DC/BR qui est habilité pour la codification et la
dématérialisation des valeurs mobilières.
Le DC/BR est toujours placé sous la même direction que la BRVM et ne dispose pas d’équipements propres
à l’exception du logiciel d’exploitation. Cette situation ne s’accommode pas avec les meilleures pratiques
au niveau international qui recommandent une muraille de Chine entre les structures centrales du marché.
Elle ne favorise pas non plus une bonne visibilité du dépositaire central. Par ailleurs, l’organisation et la
gouvernance ainsi que le système d’information des structures centrales devront être significativement
améliorés au regard des insuffisances relevées lors des missions d’inspection du CREPMF.
Enfin, les structures centrales doivent se doter d’une stratégie pour s’adapter à l’évolution technologique en
matière de plates-formes boursières et de conservation/circulation ainsi qu’un Plan de Continuité des
Activités avec une tolérance négligeable au risque des perte de données.
Outre la question de l’adéquation des fonds propres par rapport au montant des actifs gérés, les SGI se
tournent de plus en plus vers les opérations du marché monétaire et les montages financiers au détriment
des opérations de la Bourse.
S’agissant de la gestion collective, les SGO jugent leur activité insuffisamment rentable. Ce segment doit
être dynamisé avec des actions de proximité vis-à-vis des investisseurs particuliers de la classe moyenne.
En outre, les textes réglementaires pourraient être améliorés notamment en ce qui concerne les règles
d’allocation d’actifs de certains produits tels que les fonds communs de placement d’entreprise (FCPE). Si
le nombre des SGI et des SGO n’a cessé d’augmenter, celui des SGP est insignifiant avec une seule en
activité depuis 2010.
Les principales raisons sont la réticence des investisseurs à confier la gestion de leur patrimoine à un
professionnel et la concurrence des SGI qui disposent d’un spectre d’activités plus large incluant la gestion
individuelle. La situation est identique pour les apporteurs d’affaires qui n’arrivent pas à convaincre les
investisseurs.
Par ailleurs, il est constaté une répartition inégale des intervenants commerciaux au sein de l’Union. En
effet, plus de la moitié des intervenants agréés est basée en Côte d’Ivoire alors qu’il y en a un seul au Niger
et aucun en Guinée-Bissau depuis la création du marché financier régional.
Enfin, des actions doivent être menées dans le sens de la refonte des différentes catégories d’acteurs, de
la professionnalisation du personnel des intervenants commerciaux du marché financier et de la poursuite
de l’encadrement des tarifs des intervenants commerciaux afin de rendre plus compétitif le marché financier
régional.
Source : rapport FMI 2013 UEMOA

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 68  ESBanque


Source : Extrait du plan stratégique UEMOA (FMI 2013)

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 69  ESBanque


PARTIE 3

Les marchés de capitaux en zone CEMAC

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 71  CFPB


CHAPITRE 6 –
LES ÉCHANGES INTERBANCAIRES
DANS LA ZONE CEMAC
Les objectifs pédagogiques : Comprendre l’organisation du marché interbancaire de la zone CEMAC.
Connaître les différents types de taux servant aux transactions sur le
marché monétaire.

Organisation Organisation des


des échanges échanges interbancaires Différents types de taux
interbancaires de la zone CEMAC du marché monétaire

La politique monétaire consiste à mettre à la disposition de l’économie des moyens de paiement en quantité
nécessaire et suffisante pour favoriser la croissance et le plein emploi, dans la stabilité des prix et tout en
veillant à la parité externe de la monnaie.
La BEAC, dont la mission est d’assurer la mise à la disposition de l’économie des moyens de paiement, utilise
le canal du marché monétaire pour réguler la liquidité bancaire. Le marché monétaire se définit comme le lieu
immatériel où s’échangent les liquidités entre demandeurs et offreurs de capitaux à court terme.
De 1972, date de création de la BEAC (Banque des États de l’Afrique centrale) jusqu’à l’instauration du marché
monétaire le 1er juillet 1994, le marché des capitaux à court terme de la zone CEMAC (Communauté
économique et monétaire de l’Afrique centrale) était organisé autour du réescompte.
Les évolutions récentes de l’économie mondiale ont révélé l’inadaptation de ce système à une bonne maîtrise
de la situation monétaire de la zone CEMAC.
Afin de pallier cette inadaptation, la BEAC a mis en place, depuis mi-1994, un nouveau système dont
l’innovation principale a été le remplacement du système de réescompte par un véritable marché monétaire
où la gestion de liquidité bancaire peut s’exercer sans contraintes particulières.
Parallèlement, la Banque des États de l’Afrique centrale a initié dès 1999 une réforme d’envergure régionale
visant la modernisation des systèmes de paiement dans les États membres de la zone 1.

1. Les systèmes et moyens de paiement de la CEMAC

1.1. Enjeux
La CEMAC a enregistré au cours des dernières années une croissance soutenue. Elle continue d’enregistrer
des besoins en investissements publics et privés considérables, dans un environnement marqué par un niveau
de financement faible contrastant avec une surliquidité bancaire.
Les contraintes structurelles qui entravent le financement des économies de la CEMAC sont nombreuses,
dont principalement :
• les problèmes d’accès aux financements, notamment à moyen et long terme, pour les petites et
moyennes entreprises, les programmes d’investissement publics et les projets structurants ;
• le niveau élevé du coût des crédits bancaires ;
• la concentration de la liquidité dans un nombre très restreint de banques, une surenchère dans
le marché et une disparité des volumes de crédit et de dépôt entre les pays ainsi que l’étroitesse
du réseau des agences bancaires ;
• le manque de profondeur du système financier.

1 États membres : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 73  ESBanque


Le profil de risque des banques ne favorise pas le développement de la finance de long terme nécessaire au
développement du marché obligataire et au financement des secteurs à forte valeur ajoutée, des
investissements structurants ou des activités réclamant des ressources importantes. Cette situation est
notamment aggravée par la faiblesse du partenariat public-privé pouvant mobiliser des moyens appropriés
pour le financement des vastes programmes d’investissement publics lancés ces dernières années dans la
CEMAC.
Source : Banque de France, rapport annuel de la Zone franc 2012

1.2. Objectifs fixés


• Permettre au système bancaire des six États membres de se doter des moyens modernes de
paiement adaptés au contexte économique actuel.
• Créer un système régional de paiement et de règlement afin de minimiser les risques associés à
leur fonctionnement.
• Réduire les délais de paiement et de règlement.
• Réduire le coût moyen des transactions bancaires.
• Offrir aux usagers des services bancaires rapides au moindre coût dans les conditions physiques
et juridiques optimales.
• Favoriser le développement de la monnaie scripturale et l’émergence des instruments modernes
des paiements.
• Réformer le cadre juridique sur les paiements et les règlements dans les pays de la CEMAC et
harmoniser ce qui peut l’être.
• Se conformer aux principes fondamentaux et aux normes internationales en matière de gestion
des risques de paiement et délais de règlement.
• Améliorer l’interaction entre les institutions financières par le développement de l’interbancarité.
• Augmenter le taux de bancarisation.
• Faciliter la mise en place d’une politique monétaire efficace de la BEAC.
• Renforcer la stabilité du secteur financier et l’appui qu’il apporte au développement économique.
• Faciliter les relations économiques et commerciales dans la CEMAC.
• Appuyer le développement des marchés financiers et le règlement rapide et sécurisé des
transactions des valeurs mobilières, titres et effets.

Source : Direction générale du Trésor et de la coopération financière et monétaire 08/04/2014

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 74  ESBanque


1.3. Le système de paiement

Il repose sur :
• le système de règlement brut en temps réel (RBTR) au niveau régional pour les opérations de
gros montants et de politique monétaire baptisé Système de gros montants automatisé
(SYGMA) ;
• le système net de paiement en masse (SNPM) par pays pour la télécompensation des chèques,
virements et prélèvements connu sous l’acronyme SYSTAC (Système de télécompensation en
Afrique centrale) ;
• le système monétique interbancaire avec l’émergence des cartes bancaires par pays et pour la
sous-région baptisé Système monétique en Afrique centrale (SMAC).

■ Le Système de gros montants automatisé (SYGMA)


Il est conçu pour traiter :
• les opérations dont le montant unitaire est supérieur ou égal à 100 millions FCFA ;
• les opérations fiduciaires (retrait et dépôt en espèces) ;
• les opérations urgentes quel que soit le montant ;
• le règlement des soldes multilatéraux des systèmes de paiement de masse ;
• les transferts hors CEMAC ;
• les opérations de Bourse.
Dans ce système, les paiements sont irrévocables et sont exécutés un par un en temps réel, lorsque la
provision est suffisante. La participation au SYGMA est ouverte à la BEAC, aux Trésors publics, aux
établissements de crédit agréés, aux institutions financières de développement et aux services financiers de
la Poste.
Elle se fait à trois niveaux : la participation directe, la participation indirecte et la sous-participation.
Les modalités de fonctionnement sont les suivantes :
• le participant direct possède un compte de règlement et une plate-forme technique. À ce titre,
il assure la responsabilité technique et financière de l’ensemble de ses propres opérations et
celles des établissements qu’il représente ;
• le participant indirect détient un compte de règlement à la BEAC, mais ne dispose pas d’une
plate-forme technique. Il utilise les infrastructures techniques d’un participant direct. Il a la pleine
responsabilité financière de ses opérations et de leur règlement ;
• le sous-participant est le « client » d’un participant direct ou indirect. Il n’a ni compte de
règlement ni plate-forme technique. Ses opérations sont effectuées dans le système via le
participant direct.
Les Trésors publics des États membres de la CEMAC ont opté pour la participation directe.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 75  ESBanque


La plate-forme SYGMA est installée au siège du participant et comporte un poste « opérateur » et un poste
« contrôleur ». Toutefois, le participant peut solliciter la multiplication des postes « opérateurs » suivant ses
besoins.
SYGMA a démarré dans les six États de la CEMAC en novembre 2007.

■ Le Système de télécompensation en Afrique centrale (SYSTAC)


SYSTAC est conçu pour traiter les opérations ne présentant pas un caractère urgent et dont le montant unitaire
est inférieur à 100 millions de FCFA. Les valeurs traitées dans ce système sont les chèques, les virements,
les prélèvements et les opérations sur cartes.
Il s’agit d’un système net qui calcule à la fin de chaque cycle de compensation les soldes multilatéraux de
chaque participant. Ces soldes sont envoyés pour règlement à SYGMA. En clair, le solde (débiteur ou
créditeur) dégagé par SYSTAC est déversé dans SYGMA et impacte le compte de règlement du participant.
Dans chaque pays, il a y un centre de compensation national (CCN) installé à la direction nationale de la
BEAC. Tout comme SYGMA, SYSTAC a trois modes de participation. La plate-forme SYSTAC a deux
composantes : les agences et le siège. Les opérations sont dénouées au niveau du centre de compensation
via le siège.
SYSTAC est opérationnel au Cameroun depuis le 26 novembre 2007. Le déploiement sur les différents
centres de compensation de la sous-région s’est étalé jusqu’en mai 2009.
Source : Direction générale du Trésor et de la coopération financière et monétaire 08/04/2014

■ Le Système monétique en Afrique centrale (SMAC)


Le 14/06/2012 a été créé à Douala (Cameroun) le groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale
(GIMAC) à l’initiative des établissements financiers de la Communauté économique et monétaire d’Afrique
centrale (CEMAC). Cette naissance intervient après la fusion des deux entités du système monétique
interbancaire, l’Office monétique de l’Afrique centrale (OMAC) créé en 2006 et la Société monétique d’Afrique
centrale (SMAC) créée en 2005.
Ce groupement va permettre de réduire les coûts d’utilisation à travers un système de retrait et de paiement
par la carte à puce aux normes Europay Mastercard Visa. Constitué par les institutions financières du
Cameroun, Centrafrique, Tchad, Congo, Guinée équatoriale et Gabon, ce groupement a pour objet l’étude, la
normalisation, la promotion et la définition des normes de sécurité du système interbancaire monétique
régional.
Notons que le taux de bancarisation de la CEMAC avoisine les 7 % pour 48 banques.

2. Le marché monétaire ou marché des capitaux à court terme

2.1. Objectifs
L’objectif principal de la politique monétaire de la BEAC est d’assurer la stabilité monétaire. La monnaie étant
rattachée à l’euro par une parité fixe, l’objectif de stabilité monétaire signifie un taux d’inflation faible et un
taux de couverture de la monnaie suffisant (seuil minimal de 20 %).
Pour évaluer les risques pesant sur la stabilité monétaire et décider d’une action, la BEAC a adopté une
approche pragmatique basée sur les analyses des évolutions des agrégats monétaires, de l’environnement
économique international, des conditions d’offre et de demande sur les marchés des biens et des facteurs de
production.

2.2. Instruments de politique monétaire


Le marché monétaire de la zone BEAC a démarré ses activités en juillet 1994 et son fonctionnement a été
progressivement réaménagé afin de rendre l’action de la Banque centrale plus efficace, tant en ce qui
concerne les injections que les ponctions de liquidités.
La BEAC utilise des instruments indirects pour ses interventions. Ce mode d’action s’exerce à travers la
politique du refinancement (action sur l’offre de monnaie centrale) complétée par l’imposition des réserves
obligatoires (action sur la demande de monnaie centrale).

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 76  ESBanque


2.2.1. La politique de refinancement
La politique de refinancement s’exécute via le marché monétaire. Cette politique revêt deux formes :
• une action par les quantités (objectif de refinancement) ;
• une action par les prix (taux d’intérêt).
L’action par les taux d’intérêt s’inscrit dans le cadre de la politique des taux de la banque. Les avances
sont accordées à un taux d’intérêt (TIAO, soit le taux d’intérêt des appels d’offres) fixé par le Comité de
politique monétaire, suivant les objectifs de la politique monétaire.
Par ailleurs, la BEAC ponctionne de la liquidité, par le biais des appels d’offres négatifs, à un taux d’intérêt
fixé par le Comité de politique monétaire (taux d’intérêt sur les placements ou TISP).

2.2.2. La politique des réserves obligatoires


Le recours aux réserves obligatoires vise à « mettre en banque » le système bancaire, c’est-à-dire, à le
contraindre au refinancement lorsque les facteurs autonomes de la liquidité bancaire engendrent un excédent
de monnaie centrale pour les établissements de crédit.
Ainsi, les réserves obligatoires, par leur action structurelle, sont un complément à la politique du refinancement
(source BEAC).

2.3. Refinancement de la BEAC : le marché interbancaire


Le compartiment interbancaire du marché monétaire (communément appelé « marché interbancaire ») a une
vocation à la fois nationale et régionale. Il se présente sous la forme de six marchés interbancaires à vocation
nationale (un par État membre).
Les banques sont toutefois libres d’effectuer des prêts transnationaux qui, par exemple, ont été pratiqués
début 2003 par des établissements camerounais et congolais.

2.3.1. Les intervenants


Les intervenants admis au compartiment interbancaire sont :
• les banques et établissements financiers ;
• les institutions financières publiques ;
• la BEAC.

2.3.2. Les transactions


Ces intervenants échangent entre eux des liquidités en compte à la BEAC à des conditions débattues
librement, sous le contrôle des autorités monétaires (en Afrique centrale, les ministres chargés de la Monnaie
et du Crédit) ou de l’institut d’émission.
Le développement du marché interbancaire devrait être facilité par le développement du marché régional de
titres obligataires, qui devrait fournir des supports adaptés aux opérations interbancaires, notamment les
pensions livrées de titres, sous réserve qu’un cadre juridique adapté soit mis en place.
À ce sujet, un projet de règlement CEMAC/UMAC relatif aux opérations de pension livrée ainsi qu’une
convention-cadre précisant les modalités et les conditions de mise et de prise en pension des valeurs, titres
ou effets entre les parties, sont en cours d’élaboration.

■ Forme
Les transactions sont effectuées sous forme de prêts ou d’emprunts « en blanc », c’est-à-dire sans remise
d’effets en garantie sauf dans le cas de transaction avec la BEAC. Celle-ci exige en contrepartie de ses
interventions la remise de titres de créances déclarés éligibles et inscrits à l’actif des établissements de crédit
si elle vend des liquidités.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 77  ESBanque


Note

Eu égard à leurs propres dispositions statutaires, certains participants peuvent désirer adosser leurs prêts
à la remise d’effets.

■ Conditions
• Le taux d’intérêt se négocie librement entre prêteurs et emprunteurs de capitaux, suivant la loi de
l’offre et de la demande. Toutefois, son seuil supérieur est celui des prises en pension par la
Banque centrale.
• La durée la plus fréquente de ces opérations est de 48 heures.
La BEAC peut participer au marché interbancaire dans le cadre d’interventions ponctuelles. Lorsque l’encours
total des engagements de la BEAC sur les institutions bancaires dépasse l’objectif de refinancement maximum
du guichet A (voir ci-après), le surplus des opérations peut s’effectuer sous forme d’interventions ponctuelles
aux taux et conditions du marché. Ces avances sont alors garanties par la remise en pension d’effets
primaires.
Les échanges portant sur des liquidités en compte à la BEAC, celle-ci assure le suivi des opérations et peut
donc :
• exécuter précisément les instructions des parties contractantes ;
• surveiller les incidents de paiement ;
• établir et publier les statistiques.

2.4. Les interventions de la BEAC ou le marché monétaire au sens strict

Le système de refinancement de la BEAC est organisé à deux niveaux.


• Le niveau 1 correspond au compartiment interbancaire.
Le marché interbancaire est un compartiment spécifique du marché monétaire sur lequel un
nombre limité d’intervenants échangent entre eux des liquidités en compte à la Banque centrale,
à des conditions de montant (en millions de francs CFA), de taux, de durée et éventuellement de
garanties librement débattues sans l’interférence de l’institut d’émission.
Ce compartiment a une vocation nationale mais les participants sont libres d’effectuer des prêts
transnationaux à l’intérieur de la zone d’émission. Les taux sur le marché interbancaire
s’établissent à des conditions librement négociées, suivant la loi de l’offre et de la demande.
Le taux interbancaire moyen pondéré (ou TIMP) est calculé chaque jour par la Banque centrale,
pour les différentes durées des opérations.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 78  ESBanque


• Le niveau 2 se rapporte aux interventions de la BEAC effectuées à travers deux guichets (A et
B), en faveur des établissements de crédit éligibles. Compte tenu des orientations de politique
monétaire et de crédit d’une part, et de l’évolution des facteurs de la liquidité bancaire d’autre
part, la BEAC peut être amenée à intervenir pour refinancer le système bancaire.
L’accès aux guichets de la Banque centrale dans le cadre du marché monétaire est réservé aux
établissements de crédit éligibles (pour les avances) et à ces mêmes établissements plus certains
organismes financiers (pour les placements).
Source : BEAC.

2.4.1. Le « guichet A »
Il constitue le principal canal d’intervention de la BEAC. Ces interventions prennent la forme d’appels d’offres
qui sont des injections de liquidités, réalisées sur l’initiative de la BEAC et de prises en pension qui sont des
ponctions de liquidités, faites sur l’initiative des banques primaires.

■ Les appels d’offres


• Périodicité
Les appels d’offres se font tous les mardis sur l’initiative de la BEAC.
• Détermination du volume de l’appel d’offres
La BEAC détermine le volume de la monnaie centrale qu’elle est disposée à injecter sur le marché
monétaire au titre des appels d’offres à partir :
− des besoins des banques recueillis lors d’un « tour d’horizon téléphonique » préalable ;
− des objectifs monétaires et de crédit trimestriels arrêtés dans le cadre de la programmation
monétaire. Avant sa détermination finale, il doit être confronté à l’objectif de refinancement 1
maximum du guichet A.
• Procédure de l’appel d’offres

La BEAC informe les banques primaires des caractéristiques de l’appel d’offres :


− échéance du billet global de mobilisation qui servira de support à la transaction ;
− type d’effets primaires servant de garantie de base ;
− date de valeur de l’achat ;
− un « point de pourcentage » équivaut ici à 1 %. En finance internationale, il est fréquent
d’utiliser la notion de « point de base » ; 1 % représente 100 points de base.
− date et heure limites de soumission des banques.
Chaque participant fait alors parvenir à la BEAC les différents montants qu’il est disposé à acquérir et
le taux correspondant à chacun de ces montants (classés par ordre décroissant de taux). Les taux sont
exprimés avec un pas de 1/16 de point de pourcentage.
Exemple : 6 % - 5 15/16 % - 5 7/8 % - 5 13/16 % - 5 3/4 % - 5 11/16 % - 5 5/8 % - 5 9/16 %…
Après dépouillement des soumissions, la BEAC procède à une adjudication « à la française ». Elle
compare les offres exprimées par les banques au volume de monnaie à injecter. Le gouverneur de la

1. L’objectif de refinancement est fixé annuellement par État membre.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 79  ESBanque


BEAC détermine le taux auquel seront servies les offres formulées par les banques (taux d’intérêt des
appels d’offres ou TIAO). Il est évident que ne seront servies que les offres dont le taux demandé est
compatible avec le taux appliqué.
Les effets primaires garantissant les concours de la BEAC doivent être représentatifs de créances ayant
obtenu un accord de classement :
− crédits court terme à la clientèle ordinaire nationale ;
− crédits indexés ;
− crédits à l’État (bons d’équipement) ;
− crédits à moyen terme (révocables).
Un billet global de mobilisation matérialise les concours effectifs de la BEAC aux banques : son
échéance est celle des appels d’offres (de 7 jusqu’à 90 jours en théorie ; en pratique, les appels d’offres
sont à 7 jours).
Ce mécanisme donne à la BEAC une grande marge de manœuvre. Les banques commerciales ont une
incertitude quant à la quantité de monnaie centrale qu’elles obtiendront et quant à son coût. L’accès à
la liquidité n’est donc pas automatique.

■ Les prises en pension


La prise en pension est l’opération par laquelle une banque commerciale obtient de la monnaie centrale en
cédant des titres négociables qu’elle s’engage à racheter dans un délai et à des conditions prévues,
généralement à très court terme.
Cette technique du marché monétaire est à l’initiative des banques primaires.
La banque qui dispose d’un portefeuille d’effets primaires représentatifs de crédits éligibles et ayant
préalablement reçu un accord de classement obtient de la monnaie Banque centrale (c’est-à-dire que son
compte dans les livres de la BEAC est crédité du montant de la mobilisation, comme dans le cas de l’appel
d’offres) contre remise de billets globaux de mobilisation (de 2 à 7 jours) adossés à ces effets primaires.
Les banques peuvent recourir aux prises en pension dans le cas où, après les avances au titre des appels
d’offres, il existerait une marge par rapport à l’objectif de refinancement maximum du guichet A.
Les avances au titre de la pension sont fermes et irrévocables. Toutefois, les banques conservent le libre choix
de la durée de la pension à l’intérieur de la fourchette de deux à sept jours.

■ Ponction de liquidités
Si la Banque centrale peut injecter des liquidités sur le marché monétaire, elle a aussi la possibilité d’effectuer
des ponctions, en fonction des objectifs poursuivis par la politique monétaire définie par son conseil
d’administration.
Par opposition aux appels d’offres « positifs » décrits ci-devant, les ponctions de liquidités sont appelées
« appels d’offres négatifs ». Peuvent répondre aux appels d’offres négatifs les banques et les
établissements financiers ayant accès direct au refinancement de la Banque centrale. Ils sont lancés une fois
par semaine simultanément aux appels d’offres positifs, à l’intention des établissements de crédit éligibles
disposant d’excédents de ressources. Les réponses sont faites selon le système d’adjudication « à la
française ».
La règle de désengagement préalable est appliquée aux établissements de crédit, afin d’éviter que l’un d’eux
ne soit en même temps en position d’offreur et de demandeur de liquidités sur le marché monétaire.
Les placements sont effectués sous la forme d’acquisition de « certificats de placement » émis par la Banque
centrale ou « bons Banque centrale ». Ces titres sont librement négociables sur le marché interbancaire, mais
uniquement entre les établissements de crédit et les organismes financiers titulaires d’un compte à la BEAC.
Ils sont payables en compte à la Banque centrale.
Les placements sont irrévocables. Toutefois, une avance exceptionnelle garantie par des certificats de
placement peut être consentie (au taux des prises en pension) à une banque en rupture de trésorerie.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 80  ESBanque


■ Réserves obligatoires et dépôts publics
Ces deux instruments complètent la panoplie des outils de réglage en volume de la politique monétaire par
l’institut d’émission.
• Les réserves obligatoires
Le 28 mars 1994, le conseil d’administration a décidé de soumettre les banques de la zone d’émission
à la constitution des réserves obligatoires à compter du 1er avril 1994. Le coefficient de réserves
obligatoires est fixé à un certain pourcentage des dépôts selon qu’ils sont à vue ou à terme.
Dans le nouveau dispositif d’intervention de la BEAC, les réserves obligatoires sont rémunérées sur la
base d’un taux minoré. Depuis le 1er juillet 2002, il existe une différenciation 1 des coefficients de
réserves obligatoires selon les pays, du fait de la disparité de liquidité constatée dans les systèmes
bancaires nationaux.
• Les dépôts publics
Les organismes publics et les institutions financières non éligibles au marché monétaire étaient
auparavant autorisés à placer leurs liquidités en dépôts spéciaux à leur initiative.
Ce dispositif a été remplacé en mars 2006 pour les dépôts publics par l’instauration de quatre types de
comptes, aux rémunérations différenciées : celui au titre des fonds de réserve pour les générations
futures (l’intérêt le plus élevé), puis celui au titre du mécanisme de stabilisation des recettes budgétaires,
celui des dépôts spéciaux lorsque l’État ne recourt pas aux avances de la BEAC, enfin celui dans le cas
où l’État recourt aux avances de la Banque centrale (le moins rémunéré).
Par la fixation des taux de ces différents dépôts publics, la BEAC rend ceux-ci plus ou moins attractifs
et permet d’agir sur les liquidités détenues par les organismes concernés.

2.4.2. Le « guichet B »
Le « guichet B » a été institué à l’origine pour assurer le refinancement des anciens crédits à moyen terme
irrévocables qui ne peuvent supporter la volatilité des taux du marché interbancaire. De ce fait, les taux y sont
multiples.
Il permet actuellement d’assurer le refinancement des nouveaux crédits à moyen terme irrévocables relatifs
aux investissements miniers, pétroliers, forestiers, industriels, agro-industriels, agropastoraux et artisanaux
(appelés « crédits productifs »).
Les crédits y sont traités dans le cadre de la procédure de mobilisation en compte courant.

3. Les taux d’intérêt


Avec l’instauration du marché monétaire, la grille des taux d’intérêt a été complexifiée. Actuellement, il existe
en tout douze familles de taux d’intérêt :
• six familles de taux pour les opérations de la BEAC avec les Trésors nationaux : deux taux
débiteurs 2 (taux des avances statutaires aux Trésors nationaux, taux des avances aux Trésors
nationaux au-delà des plafonds) et quatre taux créditeurs (taux des dépôts publics) ;
• six familles de taux pour ses opérations avec les banques primaires dont seulement cinq sont en
fait des instruments de la politique monétaire de la BEAC.
Seules ces dernières familles nous intéressent.

■ Les taux interbancaires moyens pondérés (TIMP)


Il ne s’agit pas, au sens strict, d’un taux d’intervention de la Banque centrale, mais des niveaux de taux
constatés pour les transactions entre les banques à l’occasion des opérations de recyclage de leurs liquidités.
Ce sont les taux pratiqués sur le compartiment interbancaire du marché des capitaux à court terme. Il s’agit
des moyennes des différents taux pratiqués, pondérées par le volume des transactions réalisées et calculées
à partir des informations collectées auprès des intervenants sur ce compartiment.

.
1
Le coefficient de réserves obligatoires sur dépôts à vue est en règle générale supérieur à celui appliqué aux dépôts à
terme.
.
2
Dans l’orthodoxie monétaire contemporaine de l’économie de marché, non seulement la Banque centrale ne doit plus
accepter de financer les besoins de l’État, quels qu’ils soient, mais encore elle doit être totalement indépendante du
pouvoir politique.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 81  ESBanque


Il existe six durées différentes des opérations :
• un jour ;
• de 2 à 30 jours ;
• de 1 à 2 mois ;
• de 2 à 3 mois ;
• de 3 à 6 mois ;
• plus de 6 mois.
Dans la période récente, les durées effectives des transactions sont les plus courtes.
Ces taux se situent entre le TISP et le TIPP, qui constituent les bornes d’une bande de variation pour les
opérations interbancaires qui peuvent être influencées par des interventions de la Banque centrale (ce sont
les opérations dites classiquement d’open market).

■ Le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO)


Le TIAO joue le rôle de taux directeur (principal taux d’intervention) de la BEAC. Une variation significative de
ce taux est, pour les opérateurs économiques, un signal sur les orientations de la politique monétaire. Il est
appliqué par la BEAC dans le cadre des opérations sur appels d’offres.

■ Le taux d’intérêt des prises en pension (TIPP)


Ce taux s’applique aux opérations de prises en pension par la Banque centrale d’effets publics ou privés
éligibles pour des durées allant de 2 à 7 jours. Il suit généralement les fluctuations du TIAO dont il diffère par
une marge positive de 1,5 à 2 points 1.

■ Le taux d’intérêt sur interventions ponctuelles (TISIP)


En cas de dépassement de l’objectif de refinancement, ce taux est appliqué aux avances effectuées
directement par la BEAC sur le marché interbancaire (sur lequel elle est soumise aux mêmes règles du marché
que les autres participants). Le taux est fixé au cas par cas par le gouverneur de la Banque centrale. En tout
état de cause, il doit être supérieur ou égal au TIPP.

■ Les taux d’intérêt sur les placements (TISP)


Il existe trois échéances différentes, avec des taux croissants en fonction de la durée du placement :
• placements à 7 jours ;
• placements à 28 jours ;
• placements à 84 jours.
Depuis juillet 2005, seuls les placements à 7 jours sont pratiqués par la BEAC.

■ Le taux de pénalité aux banques (TPB)


Il est important de noter que le système d’avances au taux de pénalité a été maintenu. À titre exceptionnel, il
est supporté par les banques en cas de manquements graves à la réglementation bancaire. Il s’applique dans
les cas suivants :
• à l’échéance du billet global de mobilisation, la banque n’est pas en mesure de rembourser les
concours qui lui ont été consentis sur le marché monétaire ;
• dépassement des utilisations à la suite de la sortie des effets ou de la réduction, voire la
suppression des accords de classement.

■ Bilan
Le principal taux de politique monétaire de la BEAC n’est pas lié aux taux de prêt, ce qui explique que le canal
du taux d’intérêt n’est pas effectif, alors que le peu de profondeur du système bancaire et le sous-
développement des marchés financiers causent des faiblesses dans les canaux du crédit et des prix des actifs.
De plus, le rattachement du franc CFA à l’euro laisse peu de marge de manœuvre au canal du taux d’intérêt
pour jouer un rôle dans le mécanisme de transmission de la politique monétaire.
En dépit du faible volume d’intervention, les actions de politique monétaire de la BEAC se soldent par une
injection de liquidités dans un système bancaire qui est déjà excédentaire.

1
150 à 200 points de base.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 82  ESBanque


Étant donné l’absence d’un marché interbancaire qui fonctionne correctement pour allouer l’ample liquidité
disponible à la région, la BEAC a dû offrir des liquidités à certaines banques incapables de mobiliser des fonds
par le biais du marché en raison du manque de confiance entre les banques. Les injections et les retraits
simultanés de liquidités entravent le développement du marché, car la BEAC se substitue au marché. Les
réserves excédentaires représentaient environ 200 % des réserves obligatoires en août 2013. En vue
d’encourager les banques à effectuer des transactions sur le marché interbancaire, la BEAC a suspendu ses
opérations d’absorption des liquidités en 2012. Il demeure que l’activité du marché interbancaire a été
pratiquement non existante ces dernières années.

Zoom
Comité de politique monétaire du 9 juillet 2015 - BEAC

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 83  ESBanque


■ Recommandations (BDF 2014)
La BEAC peut accroître l’efficacité de sa politique monétaire moyennant une transition rapide et bien planifiée
vers une politique monétaire basée sur le marché. Le régime de change fixe et les subventions de l’État dans
certains pays de la CEMAC pour des produits clés, notamment des produits pétroliers, contribuent à stabiliser
l’inflation.
L’existence de contrôles de capitaux ménage une très étroite marge de manœuvre pour les actions de politique
monétaire et empêche que les excédents de liquidité structurelle ne sortent de la CEMAC.
La BEAC devrait accélérer la mise en œuvre de la décision de 2011 du comité de politique monétaire qui
consiste à geler et éliminer progressivement sur 10 ans le stock des avances de la banque centrale aux États,
notamment en les encourageant à émettre des bons du Trésor pour rembourser la Banque centrale.
Même si la liquidité excédentaire du système bancaire ne s’est pas traduite par des pressions inflationnistes
à ce jour, la BEAC pourrait commencer à entreprendre des opérations monétaires destinées à stériliser les
excédents de liquidité structurelle en vue de développer le marché interbancaire.
Pour l’avenir, la modernisation de la politique monétaire au sein de la CEMAC comporte un certain nombre de
défis, les plus importants étant les suivants.
• Création de bases de données quotidiennes, de même que la mise au point de techniques de
prévision pour les facteurs autonomes de liquidité, qui aideront à comprendre et à prévoir les
tendances des réserves bancaires.
• Simplifier les instruments de la politique monétaire. Pour ce faire, le plan de réforme devrait
inclure l’élimination de la facilité de refinancement pour les prêts à long terme et l’exclusion des
banques en difficulté des contreparties de la politique monétaire.
• Prendre des mesures concrètes pour redynamiser le marché monétaire. En particulier, la
BEAC devrait jouer un rôle important dans le développement des marchés de titres publics
pendant la phase de transition.
• Fournir rapidement des ressources humaines et de technologies de l’information pour
mettre en œuvre le plan de réforme.
• Renforcer la coordination de la politique entre les différentes parties prenantes (la COBAC,
les gouvernements nationaux et les spécialistes en valeurs du Trésor), car ce sera un facteur clé
de la réussite de la réforme.

Source : Communauté économique et monétaire de l’Afrique - International Monetary Fund.org

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 84  ESBanque


ÉVALUONS NOS ACQUIS

 VRAI/FAUX : BEAC
Pour chacune des affirmations suivantes, cochez la case correspondant à la réponse exacte :

Vrai Faux
Le Système de gros montants automatisé (SYGMA) est conçu pour traiter :
a) Les opérations dont le montant unitaire est supérieur ou égal à 50 millions  
FCFA.
b) Les opérations fiduciaires (retrait et dépôt en espèces) et les opérations  
urgentes quel que soit le montant.

Le Système de télécompensation en Afrique centrale (SYSTAC) est conçu :


c) Pour traiter les opérations présentant un caractère urgent.  
d) Pour traiter les opérations dont le montant unitaire est supérieur à 100 millions  
de FCFA. Les valeurs traitées dans ce système sont les chèques, les virements,
les prélèvements et les opérations sur cartes.

Pour la BEAC, l’objectif de stabilité monétaire signifie :


e) Un taux d’inflation faible.  
f) Un taux de couverture de la monnaie suffisant (seuil minimal de 20 %).  
Dans le cadre de la politique monétaire de la BEAC :
g) Les avances sont accordées à un taux d’intérêt (TIAO).  
h) Elle ponctionne de la liquidité, par le biais des appels d’offres négatifs (taux  
d’intérêt sur les placements ou TISP).

Le marché interbancaire est :


i) Un compartiment spécifique du marché monétaire sur lequel un nombre limité  
d’intervenants échangent entre eux des liquidités en compte à la Banque
centrale.
j) Un compartiment qui a une vocation nationale mais les participants sont libres  
d’effectuer des prêts transnationaux à l’intérieur de la zone d’émission.

Les appels d’offres sont :


k) Des injections de liquidité.  
l) Des retraits de liquidité.  
Le « guichet A » constitue :
m) Le principal canal d’intervention de la BEAC (d’appels d’offres et de prises en  
pension).
n) Le refinancement des anciens crédits à moyen terme irrévocables qui ne  
peuvent supporter la volatilité des taux du marché interbancaire.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 85  ESBanque


CHAPITRE 7 –
LES BOURSES DES VALEURS
DANS LA ZONE CEMAC

Les objectifs pédagogiques : Connaître les principales caractéristiques de la Bourse régionale de la


zone CEMAC.
Connaître un exemple de Bourse nationale.

Bourse de la CEMAC Le Douala Stock Exchange


DSX
BVMAC

1. Nécessité d’un marché financier régional en Afrique centrale


Si l’on admet qu’il ne saurait y avoir de développement économique sans développement du système bancaire
et financier, on comprend aisément l’importance que revêt, pour une nation, l’existence d’un système bancaire
sain, doublé d’un marché national des capitaux à long terme efficace, qui ne peut que prendre la forme d’un
marché financier, c’est-à-dire d’une Bourse des valeurs.
La mise en place d’une Bourse de valeurs pour l’Afrique centrale se justifie par la taille du marché que
constitue la zone ainsi que la perspective d’un nombre élevé d’entreprises susceptibles de participer
au fonctionnement de ce marché financier.
Le consensus pour un marché régional structuré et crédible au plan international a été assorti de la latitude
laissée à l’appréciation des États qui en éprouvaient le besoin de mettre en place des marchés à structures
minimales pour satisfaire aux besoins d’investissements de leurs entreprises et soutenir leurs programmes de
privatisations. Cela afin de permettre l’émission et les échanges de titres, tout en préservant la sécurité, la
liquidité et la transparence des opérations.
Un groupe de travail réunissant la BEAC, les bailleurs de fonds et de nombreux invités (Bourse régionale des
valeurs mobilières (BRVM) de l’Afrique de l’Ouest, Bourses française et canadienne, des sociétés
d’intermédiation en Bourse de divers pays) a déterminé les contours juridiques, organisationnels et
fonctionnels du projet.
L’assemblée générale constitutive de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) s’est ainsi
tenue à Libreville le 27 juin 2003 et les principes de son organisation générale ont été définis.
Le lancement officiel des activités de cotation a eu lieu le 13 août 2008.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 87  ESBanque


2. L’architecture générale de la Bourse régionale
La Bourse régionale, dont le siège a été fixé à Libreville, présente une structure classique et conforme aux
normes internationales selon les schémas institutionnels et fonctionnels ci-dessous.

2.1. Schéma institutionnel

Source : www.cosumaf.org

2.1.1. La tutelle et la supervision du marché


La tutelle et la supervision du marché sont assurées par un organe supranational étatique ayant un pouvoir
réglementaire et juridictionnel dont la création remonte à 2002. La Commission de surveillance du marché
financier (COSUMAF) édicte en effet des règlements, des instructions, prend des décisions et émet
des avis.

2.1.2. L’entreprise de marché, les activités connexes et le post-marché


La BVMAC est une organisation membre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale
(CEMAC) qui regroupe le Cameroun, le Congo, la Centrafrique, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.
La BVMAC dispose d’un capital social de 3 milliards de XAF réparti entre les sociétés de Bourse,
établissements de crédit, sociétés d’assurances, et autres institutions et organisations ou sociétés
commerciales agréées par la COSUMAF.
Les instructions sur les critères et les procédures d’admission à la cote, selon trois compartiments (grandes
entreprises, PME/PMI, obligataire) et un compartiment hors cote, la tarification des services, l’organisation des
séances de cotation et la procédure de dénouement ont été publiées.
Les conditions d’admission dans les quatre compartiments de la BVMAC sont reprises ci-dessous.
• Le compartiment A des actions (grandes entreprises) – critères principaux :
− 20 % minimum du capital à introduire en Bourse dont 10 % minimum à diffuser dans le
public, sauf dérogation ;
− capitalisation boursière minimale au-dessus de 10 milliards XAF ;
− fonds propres minimums de 500 millions XAF ;
− chiffre d’affaires supérieur à 5 milliards XAF ;
− deux années bénéficiaires consécutives, sauf dérogation exceptionnelle ;
− l’entreprise doit avoir deux commissaires aux comptes et deux suppléants qui doivent avoir
certifié les comptes des deux derniers exercices.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 88  ESBanque


En dehors de ces critères dits principaux, il y a des critères dénommés annexes qui sont
appréciés selon les fondamentaux du secteur d’activité de l’entreprise candidate : taux de marge,
croissance du chiffre d’affaires, distribution de dividendes, secteur et perspectives d’activités
(business plan), endettement acceptable, créances clients et dettes fournisseurs, rentabilité,
rendement et solvabilité. Transparence, organisation, contrôle et gouvernance. Contrat de
liquidité (facultatif).
• Le compartiment B des actions (PME/PMI) – Critères principaux :
− 20 % minimum du capital à introduire en Bourse dont 10 % minimum à diffuser dans le
public, sauf dérogation ;
− capitalisation boursière minimale inférieure ou égale à 10 milliards XAF ;
− fonds propres minimums de 200 millions XAF ;
− chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard XAF ;
− deux années bénéficiaires consécutives, sauf dérogation exceptionnelle ;
− l’entreprise doit avoir un commissaire aux comptes et un suppléant qui doivent avoir certifié
les comptes des deux derniers exercices.
Les critères annexes sont les suivants : taux de marge, croissance du chiffre d’affaires,
distribution de dividendes, secteur et perspectives d’activités (business plan), endettement
acceptable, créances clients et dettes fournisseurs, rentabilité, rendement et solvabilité.
Transparence, organisation, contrôle et gouvernance. Contrat de liquidité.
• Le compartiment C des obligations – Critères principaux :
− les émetteurs sont les sociétés privées, les États et les collectivités publiques ;
− le montant minimum de l’emprunt : 250 millions XAF ;
− le nombre de titres minimum diffusés : 25 000 ;
− la durée minimum de l’emprunt : 3 ans ;
− l’emprunt doit être assorti d’une sûreté : garantie ou rating (notation).
Les critères annexes suivent ci-après : taux de marge, croissance du chiffre d’affaires,
perspectives d’activités (business plan), endettement acceptable, rentabilité, rendement et
solvabilité. Transparence, organisation, contrôle et gouvernance. Contrat de liquidité. Taux
d’endettement, capacité de remboursement, structure financière, liquidité, solvabilité, rentabilité.
• Hors cote / private equity (marché de gré à gré) :
− 35 % minimum du capital doit être négociable ;
− le capital social doit être au minimum de 150 millions XAF dont 10 % d’apport du
promoteur ;
− le chiffre d’affaires prévisionnel supérieur à 500 millions XAF ;
− les perspectives bénéficiaires : au plus tard la troisième année d’existence, sauf dérogation
exceptionnelle ;
− l’entreprise doit disposer d’un commissaire aux comptes et d’un suppléant pour le contrôle
des comptes ;
− l’engagement par contrat de la société à s’introduire dans le compartiment B ou A dès
qu’elle en remplit les conditions ;
− la viabilité du projet (la BVMAC peut exiger d’autres conditionnalités, selon la nature du
projet) :
 business plan : prévisions de taux de marge, de croissance du chiffre d’affaires, de
distribution de dividendes, de transparence des activités,
 gouvernance et contrôle : compétence de l’équipe dirigeante, contrôle interne,
commissaires aux comptes et deux administrateurs indépendants.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 89  ESBanque


2.1.3. Les intermédiaires de Bourse
Des sociétés de Bourse (qui sont les prestataires en services d’investissement, c’est-à-dire les intermédiaires
entre les souscripteurs de valeurs et le marché) ont d’ores et déjà été agréées par la COSUMAF. Il est possible
que des simples courtiers soient ultérieurement admis à intervenir auprès du public.
Les intermédiaires de Bourse auront l’obligation, comme sur toutes les places organisées :
• d’adhérer à l’association professionnelle et au fonds de garantie ;
• de respecter les règles déontologiques.

2.2. Organisation fonctionnelle


■ Antennes nationales
Sur le modèle de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Afrique de l’Ouest, six antennes
nationales sont ouvertes, une par État membre de la CEMAC, de manière à prospecter les futurs émetteurs
sur le marché primaire et à informer le public de la mise en œuvre du marché financier régional.

■ Organisation du marché
Le système mis en place sera basé sur les principes classiques suivants :
• marché gouverné par les ordres ;
• les intermédiaires devront s’engager de manière irrévocable à acheter ou à vendre ;
• les donneurs d’ordre auront l’obligation de bloquer la provision sur leur compte de dépôt et en
contrepartie les vendeurs bloqueront les titres sur leur compte-titres.
La COSUMAF consulte actuellement les professionnels pour définir les règles propres aux organismes de
placement collectif (OPCVM) et aux fonds communs de créances, qui pourraient comme ailleurs constituer
une fraction importante des investisseurs institutionnels.

■ Dépositaire/Compensateur
Il est prévu que les titres soient dématérialisés et gérés de façon centralisée par le dépositaire central/chambre
de compensation (DC/CC) des valeurs mobilières qui sera chargé notamment :
• de la conservation de tous les titres admis à la cotation ;
• de la compensation des ordres d’achat et de vente ;
• de la tenue des comptes des émetteurs de valeurs et de ceux des établissements habilités à tenir
des comptes-titres appartenant aux acquéreurs des valeurs cotées sur le marché (banques,
sociétés de Bourse…) ;
• du suivi des opérations de post-marché : règlement/livraison.

■ Règlement/livraison
La banque de règlement sera chargée de la centralisation et de l’ordonnancement des opérations de
règlement en monnaie scripturale des transactions et de la livraison des titres négociés. Il s’agit en effet de
respecter les principes directeurs admis internationalement, à savoir le paiement des titres concomitamment
à leur livraison, un délai de règlement/livraison normalisé et l’irrévocabilité des mouvements, de fonds comme
de titres.
La BEAC a été chargée de cette fonction.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 90  ESBanque


■ Titres cotés

Source : BRVM - 2 015

3. L’architecture d’une Bourse nationale (un exemple : le Douala Stock


Exchange – DSX – au Cameroun)
Afin d’accélérer la mise en place d’un marché financier dans le premier marché de la sous-région de la
CEMAC, il a été décidé de créer une Bourse des valeurs à Douala, capitale économique du Cameroun, qui a
pris le nom de Douala Stock Exchange – DSX, inauguré le 25 avril 2003. La première émission obligataire a
eu lieu en 2005 et une privatisation partielle sous la forme de mise sur le marché d’actions est intervenue en
2006.

3.1. Cadre légal et institutionnel


Les structures du marché sont classiques avec notamment :
• un organisme national de contrôle et de surveillance : la Commission des marchés financiers
(CMF) ;
• des prestataires de services d’investissement ;
• une entreprise de marché, le Douala Stock Exchange – DSX ;
• une structure de compensation et de centralisation (dépôt) de titres : DSX ;
• une banque de règlement : la SGBC.

3.1.1. La Commission des marchés financiers (CMF)


Outre la protection de l’épargne investie en valeurs mobilières et en tout autre placement donnant lieu à l’appel
public à l’épargne, la CMF est chargée de l’information des investisseurs, du contrôle des prestations de
services d’investissement et de la supervision du bon fonctionnement de l’entreprise de marché. La CMF
dispose également du pouvoir d’ordonner et d’instruire toute enquête relative au déroulement des
négociations, aux personnes faisant appel public à l’épargne et aux prestations de services d’investissements.
Elle dispose enfin du pouvoir de sanction.

3.1.2. Les prestataires en services d’investissement (PSI)


Les prestataires en services d’investissement disposent du monopole des négociations sur le marché 1,
assurent la fonction de teneur de comptes (ils gèrent les comptes-titres de leurs clients) et peuvent effectuer
des missions de conseil pour la gestion de portefeuille ou encore assurer une gestion sous mandat. Ils doivent
être habilités par la CMF.
Sur le marché financier camerounais, les PSI, au nombre de 8 en 2012, sont essentiellement les banques et
les sociétés financières de la place.

1
Ces opérateurs portaient autrefois en France le nom d’« agents de change » et sont appelés aujourd’hui, après un
changement de statut, les sociétés de Bourse (brokers chez les Anglo-Saxons).

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 91  ESBanque


3.1.3. Le Douala Stock Exchange (DSX)

■ La Bourse
Le Douala Stock Exchange (DSX), entreprise de marché, est le concessionnaire exclusif, exploitant du service
public de la Bourse des valeurs mobilières au Cameroun. Il dispose de la qualité d’établissement financier.
C’est une société anonyme au capital de 1,8 milliard de XAF, réparti comme suit :
• banques et sociétés financières : 63,7 % ;
• compagnies d’assurances : 13,3 % ;
• État camerounais ou ses démembrements : 23 %.
Le DSX doit développer, organiser et animer le marché financier national. Il veille au fonctionnement régulier
des négociations. Il fixe les règles régissant les conditions d’accès au marché, l’admission à la cote,
l’organisation des transactions, la diffusion des informations relatives aux négociations qu’il organise, comme
il assure la promotion en général de l’ensemble de la Bourse camerounaise.

■ Le dépositaire central
La fonction de dépositaire central est assurée par la Caisse autonome d’amortissement du Cameroun (CAA),
qui gère les flux de titres de la journée de cotation et adresse à la banque de règlement les positions espèces
pour le dénouement des transactions (c’est l’opération de livraison/règlement).

■ La banque de règlement
La CMF a autorisé la Société générale de banques au Cameroun – SGBC, (filiale du groupe français) comme
banque de règlement des opérations boursières, qui sont donc soldées sur ordre de la SGBC par un
mouvement de fonds qui transite par les livres de la BEAC.

3.2. Organisation fonctionnelle

3.2.1. Principes généraux


Le schéma retenu est celui d’un marché au comptant, dirigé par les ordres, portant sur des valeurs totalement
dématérialisées. Le DSX dispose de trois compartiments : les actions, les obligations et le hors-cote :
• le compartiment des titres de capital des entreprises inscrites à la cote officielle (qui comprend
deux sous-compartiments, celui réservé aux grandes entreprises et l’autre dédié aux PME/PMI) ;
• le compartiment des titres de créances des entreprises inscrites à la cote officielle, obligations
ordinaires comportant deux sous-compartiments, celui des obligations privées et celui des
obligations d’État et collectivités publiques ;
• le compartiment hors cote, titres de capital ou de créances des entreprises ne figurant pas à la
cote officielle et des effets publics négociables. L’objectif de ce compartiment est de rendre plus
fiables et sécurisées les transactions sur les effets publics négociables (obligations du Trésor à
coupon zéro).
Une seule séance de cotation est organisée par semaine, le mercredi de 9 h à 11 h (GMT + 1).
Les cotations se font au fixage (fixing) à 11 h (GMT + 1). L’amplitude maximale de variation a été fixée à 3 %,
à la hausse comme à la baisse pendant la même séance. Les pas de cotation retenus sont de 50 XAF pour
les actions et de 0,10 % pour les obligations.
Les transactions sont automatisées, tout comme la cotation. Le dénouement s’effectue à J+4 ouvrés.

3.2.2. Activité du marché


L’intégration financière au sein de la zone continue de se heurter à l’existence de deux places boursières
concurrentes et très peu actives, sur les marchés primaires ou secondaires : la Bourse régionale des valeurs
mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) et le marché des titres promu par les autorités camerounaises, le
Douala Stock Exchange (DSX).
Le projet de Bourse régionale avait démarré en 2003, mais sa mise en œuvre n’a progressé que lentement.
La BVMAC, qui a reçu en avril 2007 l’agrément du régulateur régional, la Commission de surveillance du
marché financier de l’Afrique centrale (COSUMAF), assure l’animation et la gestion courante de la Bourse

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 92  ESBanque


régionale. La Banque africaine de développement (BAFD), mandatée pour proposer un schéma de
rapprochement entre les deux Bourses lors du sommet de Bangui de janvier 2010, a remis ses conclusions,
qui ont été présentées aux chefs d’État de la CEMAC lors du sommet du 25 juillet 2012. En janvier 2014, sur
décision des ministres des Finances de la CEMAC, le gouverneur de la BEAC a été désigné comme médiateur
pour un rapprochement entre le DSX et la BVMAC. En janvier 2014, sur décision des ministres des Finances
de la CEMAC, le gouverneur de la BEAC a été désigné comme médiateur pour un rapprochement entre le
DSX et la BVMAC.
En 2013, le groupe bancaire gabonais BGFI Holding a lancé un emprunt obligataire d’un montant de
80 milliards, au taux de 5 % et d’une maturité de 7 ans.
Enfin, le nouvel emprunt obligataire d’un montant de 85 milliards (maturité 5 ans, taux annuel de 6 %) émis
fin 2013 par le Tchad par syndication à la fois sur la BVMAC et la Bourse de Douala a été officiellement coté
en février 2014.
Source : BDF - Rapport annuel de la Zone franc - 2014

■ Sur les obligations


Le compartiment obligataire du DSX cote désormais cinq lignes d’obligations.
En 2013, deux nouveaux emprunts ont été émis, l’un par le Cameroun pour un montant de 80 milliards sur
5 ans au taux annuel de 5,9 % et l’autre par le Tchad pour un montant de 85 milliards sur 5 ans au taux de
6,0 %.
À fin décembre 2013, la capitalisation du compartiment obligataire représentait 168,2 milliards, soit une baisse
de 23 % par rapport au 31 décembre 2012.
Le marché régional des titres publics a démarré son activité en novembre 2011.
Ce marché est fondé sur un mécanisme d’émission des titres publics dans lequel les adjudications des valeurs
du Trésor s’effectuent par voie d’appel d’offres, organisées par la direction nationale de la BEAC du pays
émetteur. En 2013, le volume d’émissions s’est sensiblement accru, de 158 % sur un an sur les compartiments
à court et à long terme.
• Le Cameroun a procédé à onze émissions de bons du Trésor, pour un montant total de
111 milliards, à des taux compris entre 1,2 % et 2,7 %, et à deux émissions d’obligations de la
CEMAC, assorties d’une maturité de 2 ans et d’un taux de 4,0 %, pour un montant total de
23,5 milliards.
• Le Gabon a procédé à ses premières émissions de titres publics : neuf bons du Trésor pour un
montant total de 94 milliards, assortis de taux compris entre 1,35 % et 2,98 % et une obligation
de 25,5 milliards, sur 3 ans, au taux de 4,5 %.
• Enfin, la Centrafrique a conduit, en février 2013, une émission de bons du Trésor, pour
2,5 milliards, au taux de 5,5 %.
Afin de rendre plus attractifs et liquides les titres publics émis sur les marchés financiers de la sous-région et
augmenter ainsi les possibilités de financement, par décision du CPM d’octobre 2013, les titres émis par
syndication et par adjudication sont désormais admis comme collatéral lors des opérations de refinancement
de la BEAC en fonction de la qualité de signature de l’émetteur.
En 2013, le groupe bancaire gabonais BGFI Holding a lancé un emprunt obligataire d’un montant de 80
milliards, au taux de 5 % et d’une maturité de 7 ans.
Enfin, le nouvel emprunt obligataire d’un montant de 85 milliards (maturité 5 ans, taux annuel de 6 %) émis
fin 2013 par le Tchad par syndication à la fois sur la BVMAC et la Bourse de Douala a été officiellement coté
en février 2014.

■ Marché actions
L’activité sur le DSX (inauguré en 2003) est concentrée sur trois valeurs :
• la Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC) ;
• la Société africaine forestière et agricole du Cameroun (SAFACAM, filiale du groupe Bolloré) ;
• la Société camerounaise des palmeraies (SOCAPALM, production d’huile de palme), filiale
de SOCFINAL détenue à 40 % par le groupe Bolloré et qui représente plus de 50 % de la
capitalisation du marché.
La capitalisation du compartiment actions du DSX est passée de 111,8 milliards à fin décembre 2012 à
133,7 milliards un an plus tard, soit une hausse de près de 20 %.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 93  ESBanque


Le marché régional des titres publics a démarré son activité en novembre 2011. Ce marché est fondé sur un
mécanisme d’émission des titres publics dans lequel les adjudications des valeurs du Trésor s’effectuent par
voie d’appel d’offres, organisées par la direction nationale de la BEAC du pays émetteur. Les spécialistes en
valeur du Trésor (SVT), dont la liste a été établie pour chacun des États par décision du 2 juillet 2009 du
Comité ministériel de l’UMAC, sont seuls admis à participer à ces adjudications, avec l’obligation d’animer le
marché secondaire des deux catégories de titres émis :
• les bons du Trésor assimilables (BTA), émis pour des durées de 13, 26 et 52 semaines, dont la
valeur nominale est fixée à 1 million de francs CFA, et dont les intérêts sont précomptés ;
• les obligations du Trésor (OTA), émis pour des durées supérieures ou égales à deux ans, pour
une valeur nominale de 10 000 FCFA et dont les intérêts sont annuels.
Source : BDF - Rapport annuel de la Zone franc - 2014

3.2.3. Bilan de la DSX


Depuis fin janvier 2014, l’État du Cameroun a introduit à la cote du compartiment obligataire du Douala Stock
Exchange (DSX), la Bourse des valeurs mobilières du pays, son emprunt obligataire 2013-2018, qui lui a
permis de lever 80 milliards FCFA sur ce même marché en décembre 2013. L’information a été confirmée à
l’agence ECOFIN le 10 mars 2014 à Yaoundé, par le directeur général de la Douala Stock Exchange.
Selon la même source, le 21 février 2014, l’État du Tchad est arrivé sur le compartiment obligataire du marché
financier camerounais, avec son émission obligataire 2013-2018, grâce auquel le pays a réussi à mobiliser
85 milliards de francs CFA, afin de boucler le financement de la construction de la cité des affaires de
N’DJAMENA.
Avec ces deux nouvelles admissions, le marché financier du Cameroun cote désormais cinq lignes
d’obligations, à savoir : les emprunts obligataires de la Banque de développement des États de l’Afrique
centrale (BDEAC), de la Société financière internationale (SFI), les deux emprunts de l’État du Cameroun de
2010 et de 2013, puis celui de l’État du Tchad de 2013.
Sur le compartiment des actions, c’est le statu quo. Treize ans après sa création, la DSX ne cote toujours que
trois lignes d’action. Il s’agit de la Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC), depuis le 30 juin 2006 ;
de la Société africaine forestière et agricole du Cameroun (SAFACAM), depuis le 9 juillet 2008 ; et de la
Société camerounaise de palmeraies (SOCAPALM), depuis le 7 avril 2009.
Source : ECOFIN 11 mars 2014

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ÉLÉMENTS DE RÉPONSE

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 PARTIE 1 – LE MARCHÉ FINANCIER

■ Chapitre 1

Pour chacune des affirmations suivantes, cochez la case correspondant à la réponse exacte :
Vrai Faux
Les investisseurs institutionnels sont :
a) Les compagnies d’assurances et caisses de retraite.  
b) Dans le monde anglo-saxon, les hedge funds.  
Les actions ont l’avantage :
c) D’être en principe, immédiatement mobilisables.  
d) De présenter un risque de liquidité.  
Le flottant correspond à :
e) Une quantité importante de titres en circulation mis à la disposition  
du public.
f) La capitalisation boursière de la société.  
Le marché primaire est :
g) Celui sur lequel les émetteurs d’actions lancent leurs opérations.  
h) Le marché où sont négociés quotidiennement les titres.  
Le marché de l’intermédiation assure :
i) L’activité de collecte de ressources et de distribution de crédits des  
banques est le marché de l’intermédiation.
j) Les échanges sur le marché monétaire et le marché financier.  

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 97  ESBanque


■ Chapitre 2

Pour chacune des affirmations suivantes, cochez la case correspondant à la réponse exacte :
Vrai Faux
Les actions au porteur
1) Les actions au porteur sont les actions pour lesquelles les émetteurs ne  
connaissent pas obligatoirement l’identité du titulaire.
2) La détention du titre ne constitue pas une preuve de propriété.  
Les actions d’apport
3) Les apports en numéraire (apports de liquidités) devant être libérés au  
moins du tiers lors de leur émission.
4) Les apports en nature doivent être intégralement libérés lors de leur émission.  
Les actions nominatives
5) La preuve de la propriété est constituée par l’inscription du propriétaire  
de l’action sur un registre tenu par la société émettrice.
6) La transmission de propriété s’effectue par transfert de titulaire sur le registre.  
La prime d’émission
7) La différence entre le prix d’émission et la valeur nominale constitue la  
prime d’émission à leur valeur nominale.
8) La prime d’émission représente les titres émis au pair.  
Les principaux droits de l’actionnaire sont :
9) La participation à la gestion de la société.  
10) La répartition des bénéfices.  
11) La participation aux augmentations de capital.  
12) La cession de titres.  
Les obligations donnent :
13) Droit à des paiements réguliers d’intérêts.  
14) Droit au remboursement de sa créance.  
15) Ne donne pas le droit de céder ses obligations à tout moment.  
L’obligation convertible est :
16) Une catégorie d’obligation assortie d’un droit particulier lui conférant la  
possibilité d’être convertie en actions lors de certaines dates.
17) Une catégorie d’obligation assortie d’un droit particulier lui conférant la  
possibilité d’être convertie en actions à tout moment.
Les différents modes de remboursement des obligations sont :
18) In fine, toutes les obligations sont remboursées à la même date, à  
l’échéance de l’emprunt.
19) Par tirage au sort.  
Les avantages d’une obligation convertible pour l’émetteur
20) La société assortit l’émission d’un taux inférieur à celui des obligations  
ordinaires, ce qui lui permet de se procurer des capitaux à un taux
intéressant.
21) De convertir une partie de sa dette en actions.  

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 98  ESBanque


Vrai Faux

En cas de dissolution de la société


22) Les obligataires, en qualité de créanciers de la société, seront  
remboursés avant les actionnaires.
23) Le contrat d’émission ne peut prévoir l’affectation d’aucune sûreté particulière  
en faveur des obligataires.
Les OPCVM
24) Sociétés réunissant un capital divisé en un certain nombre de parts et  
constitue un portefeuille de valeurs mobilières.
25) Il existe six grands types d’OPCVM composés en fonction des objectifs  
qu’ils visent (actions, obligations classiques, obligations convertibles,
monétaires, etc.).
Deux types d’OPCVM existent
26) Les OPCVM de distribution dont l’intégralité des revenus encaissés est  
distribuée aux porteurs de parts, trimestriellement, semestriellement ou
annuellement.
27) Les OPCVM de croissance dont les revenus encaissés sont conservés et  
réinvestis dans le portefeuille afin d’en augmenter la valeur liquidative,
transformant ainsi les revenus en plus-values.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 99  ESBanque


■ Chapitre 3

Pour chacune des affirmations suivantes, cochez la case correspondant à la réponse exacte :
Vrai Faux
a) Le marché primaire concerne l’émission des valeurs mobilières.  
b) L’actionnaire est un créancier de la société.  
c) Une société ayant réalisé des bénéfices doit verser un dividende à ses  
actionnaires.
Une deuxième condition est nécessaire, la décision de l’AG des actionnaires.
d) Une augmentation de capital à titre onéreux donne lieu à création d’un droit  
d’attribution.
Il s’agit d’un droit de souscription.
e) En cas de liquidation de la société, les actionnaires passent immédiatement après  
les salariés lors de la répartition de l’actif social.
Ils passent en dernier rang.
f) La valeur nominale minimum d’une action est de 10 000 FCFA.  
Dans l’espace OHADA, le minimum de la valeur nominale d’une action est de 10 000 FCFA pour une
SA et de 5 000 FCFA pour une part de SARL.
g) Pour une action nominative, la preuve de la propriété du titre résulte de  
l’inscription du nom du porteur sur le titre.
L’inscription se fait sur un registre tenu par la société émettrice.
h) Les titres vifs sont ceux qui existent matériellement.  
i) Une hausse des taux sur le marché obligataire entraîne une hausse du cours des  
obligations émises précédemment.
C’est l’inverse.
j) Tout obligataire a le droit d’assister aux assemblées générales de la société  
émettrice.
k) Le remboursement anticipé d’un emprunt obligataire n’est permis que si  
cette possibilité a été prévue au contrat d’émission.
l) Si la société subit des pertes, l’obligataire ne touche aucun revenu.  
m) Toutes les obligations sont remboursées à l’échéance.  
n) Une obligation convertible peut être convertie en action sur l’initiative de la  
société.
Sur l’initiative du porteur.
o) Il existe des OPCVM spécialisés dans l’investissement en obligations.  
p) Si j’ai acheté un titre en Bourse et que le vendeur est défaillant, je cours le risque  
que les titres ne soient pas livrés.
L’intermédiaire de Bourse est garant de la livraison.
q) Dans un ordre d’achat à seuil de déclenchement, la limite constitue un cours  
maximum au-dessous duquel l’ordre ne sera pas exécuté.
r) Un ordre de vente de 300 titres à 15 000 « tout ou rien » sera obligatoirement  
exécuté s’il existe en face un ordre d’achat à 15 200.
Encore faut-il que l’ordre d’achat concerne 300 titres au moins
s) Les obligations cotent en pourcentage, au pied du coupon et en coupon  
couru.
t) Si une valeur cote au fixage, tous les ordres exécutés lors du fixage le sont  
au même cours.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 100  ESBanque


 SITUATION
Une valeur cote au marché continu.
Sur le carnet d’ordres figurent les ordres suivants :
• vente de 60 titres à 8 500 ;
• vente de 40 titres à 8 550 ;
• vente de 20 titres à 8 600 ;
• vente de 70 titres à 8 700.
À 14 h 32, un ordre d’achat de 150 titres à 8 650 est introduit sur le carnet d’ordres.

 TRAVAIL À RÉALISER

a) Cet ordre est-il exécutable intégralement ?


Non (seuls 120 titres pourront être échangés).

b) Calculez le cours moyen d’exécution.


([(60 x 8 500) + (40 x 8 550) + (20 x 8 600)] ÷ 120) = 8 533.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 101  ESBanque


 PARTIE 2 – LES MARCHÉS DE CAPITAUX EN ZONE UEMOA

■ Chapitre 4

Pour chacune des affirmations suivantes, cochez la case correspondant à la réponse exacte :

Vrai Faux
Le dispositif de télécompensation de l’UEMOA repose sur :
a) un Système de transfert automatisé et de règlement (STAR) en brut et en
temps réel pour les transactions de petit montant.
 
b) un Système interbancaire de compensation automatisé (SICA), comportant un  
règlement en net (ou télécompensation) pour les paiements de masse de gros
montant.
c) Un système interbancaire de paiement par carte (monétique).  
Les financements du système bancaire reposent sur deux taux :
d) Le taux minimum de soumission aux opérations d’open market.  
e) Le taux des opérations sur le guichet de prêt marginal.  
Les bons de la BCEAO :
f) Sont d’une valeur unitaire de 50 millions FCFA.  
g) Ne servent pas de supports aux opérations d’open market.  
h) Leur durée est définie par leur émetteur en fonction de ses objectifs de  
politique monétaire.

Les bons du Trésor :


i) Sont conservés sous forme dématérialisée et tenus en compte dans les  
livres de la Banque centrale.
j) Sont d’une durée comprise entre une semaine et cinq ans et d’une valeur  
nominale de 10 millions FCFA.
k) Servent de support aux refinancements de la Banque centrale.  
Les billets de trésorerie :
l) Permettent aux grandes entreprises de lever des capitaux dans des  
conditions plus favorables.
m) Ont une durée limitée à deux ans.  
Les certificats de dépôt négociables et les bons des établissements
financiers permettent aux banques et établissements financiers :
n) De collecter des ressources surtout à moyen terme (durée : une semaine à  
sept ans) auprès de particuliers essentiellement.
o) De collecter des ressources surtout à court terme (durée : une semaine à sept  
ans) auprès de particuliers essentiellement.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 102  ESBanque


 PARTIE 3 – LES MARCHÉS DE CAPITAUX EN ZONE CEMAC

■ Chapitre 6

Pour chacune des affirmations suivantes, cochez la case correspondant à la réponse exacte :

Vrai Faux
Le Système de gros montants automatisé (SYGMA) est conçu pour traiter :
a) Les opérations dont le montant unitaire est supérieur ou égal à 50 millions  
FCFA.
b) Les opérations fiduciaires (retrait et dépôt en espèces) et les opérations  
urgentes quel que soit le montant.

Le Système de télécompensation en Afrique centrale (SYSTAC) est conçu :


c) Pour traiter les opérations présentant un caractère urgent.  
d) Pour traiter les opérations dont le montant unitaire est supérieur à 100 millions  
de FCFA. Les valeurs traitées dans ce système sont les chèques, les virements,
les prélèvements et les opérations sur cartes.

Pour la BEAC, l’objectif de stabilité monétaire signifie :


e) Un taux d’inflation faible.  
f) Un taux de couverture de la monnaie suffisant (seuil minimal de 20 %).  
Dans le cadre de la politique monétaire de la BEAC :
g) Les avances sont accordées à un taux d’intérêt (TIAO).  
h) Elle ponctionne de la liquidité, par le biais des appels d’offres négatifs  
(taux d’intérêt sur les placements ou TISP).

Le marché interbancaire est :


i) Un compartiment spécifique du marché monétaire sur lequel un nombre  
limité d’intervenants échangent entre eux des liquidités en compte à la
Banque centrale.
j) Un compartiment qui a une vocation nationale mais les participants sont  
libres d’effectuer des prêts transnationaux à l’intérieur de la zone
d’émission.

Les appels d’offres sont :


k) Des injections de liquidité.  
l) Des retraits de liquidité.  
Le « guichet A » constitue :
m) Le principal canal d’intervention de la BEAC (d’appels d’offres et de prises  
en pension).
n) Le refinancement des anciens crédits à moyen terme irrévocables qui ne  
peuvent supporter la volatilité des taux du marché interbancaire.

BP Afrique 3 - Fasc- Connaissance des marchés de capitaux 103  ESBanque

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