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parole, ou à une sémantique débouche même sur un refus de ces dichotomies héritées de
Saussure et de Benveniste (SES, p. 107-109).
« ... La langue comporte, à titre irréductible, tout un catalogue de rapports interhumains, toute
une panoplie de rôles que le locuteur peut se choisir pour lui-même et imposer au destinataire. Sa
fonction ne saurait alors se réduire à la transmission de l'information ... La langue n'est plus seulement
le lieu où les individus se rencontrent, mais elle impose à cette rencontre des formes bien déterminées.
Elle n'est plus seulement une condition de la vie sociale, mais devient un mode de vie sociale»
(DNPD, p. 4).
Autrement dit, la suite que prétend se donner tout énoncé ne se confond pas avec les suites
effectivement réalisées, mais appartiennent au monde idéal ouvert par ce même énoncé.
Activité illocutoire
Ducrot définit l'activité «illocutoire» comme «l'ensemble des actes qui s'accomplissent
immédiatement et spécifiquement par l'exercice de la parole» (DNPD, p. 36). L'acte illocutoire
apparaît comme un acte juridique effectué par la parole. Qu'est alors l'acte juridique? «Cette
nouvelle notion s'applique lorsqu'on considère la transformation des rapports légaux comme
l'effet premier de l'activité, et non comme une conséquence d'un effet logiquement ou
chronologiquement antérieur» (ibid., p. 77).
Se pose alors la question des conditions sociales de reconnaissance d'un acte illocutoire. A
supposer que je crie bien fort sur la place de la Concorde: «Je déclare la guerre à
l'Angleterre», dans la mesure où je ne suis pas habilité à une telle déclaration, la mobilisation
générale ne commencera pas. Ma parole ne transformera donc que peu de choses, si ce n'est
sans doute mes possibilités de rester en liberté... Deux solutions possibles. Soit refuser le terme