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. peinture à l’huile sur toile, Paris 1907, 243 x 233 cm, conservée au MOMA de New York
. oeuvre à la fois traditionnelle et non traditionnelle, elle préfigure le Cubisme et n’est ni tout à fait
classique ni tout à fait moderne
. peinte rapidement mais préparée par une centaine de dessins et d’esquisses peintes
. Picasso représente le salon d’une maison close qui à l’époque se trouvait dans la rue d’Avignon à
Barcelone, ce qui explique le titre du tableau
. 5 personnages féminins se tiennent dans une pièce dont l’ameublement se compose de draperies
et d’une table basse avec des fruits
. ce qui est traditionnel : faire un tableau, utiliser un support rectangulaire et plan
utiliser la peinture à l’huile,
choisir un sujet et le représenter par une image,
prendre comme thèmes le nu féminin, le portrait de groupe et la nature
morte
prendre des modèles dans l’antiquité grecque ou latine ( les 3 nus à
gauche)
se servir des mathématiques ( composition, perspective, géométrie)
. Picasso distingue au moins 3 plans, il représente les ombres ce qui crée un certain relief, mais tout
semble plat et l’oeil est comme maintenu à la surface du tableau parce que le fond est traité (avec
des fragments géométriques) exactement de la même manière que le premier plan
. le tableau ne se regarde donc pas d’avant en arrière (regard transversal) comme dans la peinture
classique mais de haut en bas ( regard vertical) : quatre Demoiselles sont montrées debout,la
cinquième est assise mais forme une sorte de totem avec celle qui est derrière elle, la table( vue
du dessus) ne «s’ enfonce » pas mais semble « couler » du tableau, tous les éléments du tableau
sont disposés parallèlement les uns aux autres
. composition : l’espace est divisé verticalement en deux parties séparant deux groupes: les 3
Demoiselles de gauche sont empruntées à la tradition classique de l’art occidental, Picasso les
peint un peu comme des divinités grecques ou latines , elles sont partiellement revêtues de
draperies blanches. Les 2 Demoiselles de droite reçoivent l’influence de l’art africain, et plus
précisément le Congo et le Zaïre, leur visage ressemble à des masques
. Picasso cherche non seulement une nouvelle manière de peindre mais il cherche aussi de
nouvelles sources d’inspiration dans d’autre civilisations, il se voit un peu comme un explorateur
qui partirait à l’aventure
. Les Demoiselles d’Avignon est un tableau brutal et même horrible dont tous les éléments
semblent se confronter sans se mélanger :
confrontation de 2 civilisations : occidentale et africaine
confrontation de parties réalistes et de parties cubistes
confrontation de tous les « morceaux » qui ressemblent à des collages de formes découpées et
juxtaposées donnant au tableau un aspect chaotique
confrontation de deux couleurs complémentaires plus ou moins dégradées dans tout le
tableau, le bleu et l’orange
confrontation des Demoiselles avec les spectateurs du tableau. Elles prennent des poses
avantageuses supposées être séduisantes mais leurs coudes pointus, leur regard fixe, noir et
presqu’ accusateur, leurs corps disloqués par le cubisme les rendent agressives et même
effrayantes
. Picasso traduit la dure réalité de la vie d’une prostituée dans une société qui fait d’elle un objet
sexuel, sans défense et méprisé, tout en protégeant la concupiscence et l’anonymat du client
. Les Demoiselles sont peintes dans l’exercice de leur profession, elles nous dévisagent sans honte
ni pudeur, conscientes d’être observées elles nous mettent mal à l’aise en dévoilant le voyeurisme
de notre position, nous occupons la place d’un client d’une maison close, elles sont nues nous
sommes habillés etc.
œuvres en rapport :
Le Bain Turc, Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1863, Paris musée du Louvre
Olympia, Édouard Manet, 1863, Paris musée d’Orsay
Les joueurs de skat, Otto Dix, 1920, Berlin Neue Nationalgalerie de Berlin
etc...