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Arts et littératures nordiques

Alessandra.ballotti@sorbonne-universite.fr
Moodle : Arts et littératures nordiques – Aballotti (M1ALENAL)
Contrôle continu : exposé de recherche
- Etude de cas sur groupe d’artistes : rapport art/littérature, spécificités techniques… = étude de
colonie et de représentation fictionnelle
- Inscription exposé : lien sur Moodle
- Influence du lieu sur la production artistique
- Exposé : retracer réseau de peintres présents dans colonie
- Jouer sur médiatisation et re-narrativisation multiple du lieu

13.09 --- Introduction – Territorium Artis


« Le territoire des Arts » = Expression employée par historien de l’art Karl Gunnar Pontus Hultén
(suédois)
Conception spécifique d’espace de l’art ; a permis développement géographique de l’art
(déploiement de personnalités artistiques à travers le monde)
Met accent sur importance d’espace pour l’art => espace qu’on dédie ; espace physique, territoire,
lieu
Conception du terme pour exposition MAIS s’intéresse aussi à croisement des disciplines
artistiques ; notamment l’un des premiers à organiser expos dans musées avec performances
artistiques de danse, à permettre ouverture tardive des musées… => conçoit espaces des musées
comme point de rencontre entre tous les arts (art picturale, danse, cinéma, etc.)
Territorium Artis = formes artistiques différentes peuvent cohabiter dans même espace > lieu au
centre de la conception artistique, accent sur le contexte (devient centre, pas seulement cadre)
Expérience artistique placée au centre de l’expérience du spectateur ; espace de l’art comme point
de rencontre de public avec art, avec artiste, des artistes entre eux, des formes artistiques entre elle
Conception a permis à artistes peu (re)connus d’avoir visibilité : changement de rapport hiérarchique
de production artistique >> Quelle influence du lieu sur la production artistique ?
Espace artistique de la ville analysé : importance de la ville (Paris, Berlin, NY) dans la production
d’artistes contemporains
Conception et mise en œuvre ont permis mise en relation entre œuvres et public, notamment
publics parfois peu touché par type d’œuvre donné

Les lieux de création artistique


- L’apport du lieu à la création artistique
- Comment les analyser/étudier ?
- Qu’est-ce qu’un lieu de production artistique ?
- Pose la question du patrimoine, du musée, de l’archive, de l’inventaire (bibliothèque, collectif)…
- Comment les lieux deviennent déterminants dans la production et la réalisation d’œuvres ?
- A quel point les lieux deviennent importants en termes littéraires ?

Capitales culturelles / cartographie de la culture > conception géographique non-traditionnelle


pensée sur l’espace culturel, basée sur l’histoire culturelle d’un lieu
Réflexion sur les espaces artistiques permet d’éviter conception nationalistes dans recherche
artistique
Espaces déterritorialisés : lieux de production artistiques par communauté scandinave
« reconstruite » MAIS situés hors des territoires scandinaves traditionnels => abolition des frontières
traditionnelles
Œuvres identitaires exemptes de la question géographique
 On va considérer l’art scandinave et nordique comme non-périphérique (comme on le
conçoit dans l’histoire de l’at européenne)
 On va considérer des lieux qui n’ont pas de rapport avec la géographie scandinave comme
espaces de production artistique scandinave, par exemple Paris : devient espace narratif de
littérature scandinave, fiction littéraire, topos de certaines productions scandinaves =>
comment les artistes scandinaves s’approprient un espace qui géographiquement est
originellement éloigné du leur ? Comment des lieux permettant de comprendre le
développement artistique scandinave deviennent fondamentaux alors qu’ils s’éloignent du
cadre géographique originel ?

Comment se développe la naissance de nouveaux codes ? deviennent lieux de rencontre et de


transferts culturels, de partage ? Comment lieu se retrouve dans même productions culturelles
(picturales et littéraires) ?

Colonies d’artistes : espaces choisis de manière aléatoire, où artistes se rencontraient de manière


relativement ponctuelle, dans lesquelles ils recréaient des communautés similaires à celles dans
lesquelles ils avaient vécu dans leurs propres pays

Lieux de savoir
1) Communauté et institution : règles, rites, valeurs partagées, styles de vie
2) Lieux du travail savant : lieux de production et de diffusion de savoirs
3) Territoires et mobilité : voyages, réseaux, centres et périphéries
4) Villes phares : carrefours exemplaires dans l’histoire des savoirs

Quelle expérience de l’artiste ? Quel dépaysement pour quel rapport à l’art ? Comment expériences
personnelles conduisent-elles à production artistique ?
20.09 ---
Quel Nord ?
Pays Nordiques : Danemark, Norvège, Suède (Scandinavie continentale) ; Islande, Finlande,
Groenland, iles Faeroe, iles Åland

Quelques colonies d’artistes (1870-1920)


 Skagen : nord du Danemark, une des premières colonies => Ancher, Kroyer
 Fleskum
 Lysaker => Werenskiold
 Varberg => Bergh, Nordström
 Önningeby
 Tuusula
Développement de colonies d’artistes autour de la mer du Nord (Brian Dudley Barrett, sur les années
1880-1920)
Colonies s’installent dans d’autres pays ; reproduisent communautés artistiques nordiques hors de
l’espace géographiquement attribué aux pays nordique (Italie, France, Allemagne…)

Les colonies d’artistes


 Communauté de peintres rurales (Barret) : villages souvent isolés dans lesquels la population est
majoritairement composée de paysans, pêcheurs…
 Lieux isolés : pas encore touchés par vague de modernité qui touche grandes villes européennes
à la fin du 19ème
 Pleinairisme : peinture en plein air ; peintre nordiques se rendent dans colonies à certains
moments de l’année pour peindre en extérieur => condition de vie non-urbaine
 Naturalisme : style proche d’esthétique naturaliste
Villages deviennent de plus en plus célèbres en Europe selon afflux d’artistes
Fin 19ème dans pays scandinaves : début de percée moderne (1870) => ouverture des pays
scandinaves à nouvelle tendance esthétique du naturalisme, art intéressé par problèmes de la
société et à représentation de la réalité (conditions de vie etc.) ; art et littérature sociaux
1870 : Brandes, critique d’art, prononce conférence à Université de Copenhague = analyse comparée
de littérature et arts européens, tentative d’insérer art scandinave dans cette tendance
Conduit à exportation d’art et littérature scandinave et nordique dans reste d’Europe

Les conditions culturelles


Développement de colonies facilités par certains éléments à partir de 1870 mais surtout dans les
années 80 :
 Chemins de fer : rejoindre colonies isolées devient plus simple
 Couleurs en tubes : peinture en plein air facilitée, pas besoin d’être dans atelier
 Ouverture culturelle et artistique : apprentissage à l’étranger autrefois rendu possible
uniquement à travers d’école danoise (Ecole de Copenhague) ; devient possible pour tous après
âge d’or car forme de protectionniste s’amenuise => peintre commencent de nouveau à voyager
afin d’apprendre techniques principales d’autres colonies, artistes, écoles
 Capitale culturelle et pouvoir symbolique : Paris et Berlin ; capitales culturelles ont favorisé
rayonnement d’artistes au départ peu connus => ouverture vers l’étranger permet exposition de
peintres scandinaves à Paris, notamment aux expositions universelles de :
o 1878 : “art vegetates in Denmark, lives slightly in Sweden and doesn’t exist at all in
Norway” => peu d’enthousiasme de la part de la critique
o 1889 : Kroyer est défini comme « un Danois qu’on prendrait pour un parisien » =>
succès ; percée de l’art scandinave dans le reste de l’Europe ; changement de perception
d’art scandinave
Peintres au départ choisi par école conservatrice de Copenhague qui ne tient pas compte des
changements qui existent dans pays scandinaves PUIS changement, peintres plus choisis par
Académie Danoise, participation massive de peintres de colonies car ont pu rentrer dans réseau de
peintres français (contournement de l’action de l’Académie Danoise) => art consacré au niveau
international
Capitale culturelle de Paris (ou Berlin), grâce à exposition universelle, ont permis rayonnement d’art
scandinave et nordique à l’international et même dans leurs propres pays, où ils étaient au départ
peu considérés
Colonie = point de rencontre international ; chaque colonie à fonctionnement propre qui permet
apprentissage, échange autrefois difficile car on n’avait pas accès à eux
Dans chaque colonie, autres types de lieux se développent : hôtels, pensions, restaurants…
deviennent lieux de réunion pour peintres mais également lieux fictionnels dans production
artistique
Dans années 1860 : perspective romantique d’idéalisation de la nation
Dans années 1870-80 avec colonies : également valorisation du patrimoine artistique MAIS manière
de faire radicalement différente (contenu plus social : pêcheurs, nature => milieu rural)

 Lieux de rencontre et d’échange


 Lieux isolés qui favorisent constitution de réseau international de peintres
 Importance d’expérience à l’étranger pour développer nouvelle technique

La France et la peinture nordique


Tendance à venir se former à Paris dans ateliers de maitres de l’époque à partir de 1885 : Puvis de
Chavanne, Gauguin, Denis, Breton, Bonnat, Bastien-Lepage

Colonie de Grez-sur-Loing (1870-1880)


Colonie constituée d’artistes français et scandinaves/nordiques (par exemple Carl Larsson)
Quand artistes reviennent de colonies souvent grands maitres de leur génération, deviennent
enseignants pour nouvelle génération (nouvelle manière d’enseigner HDA)

27.09 ---
La colonie de Skagen
 Colonie installée pendant 30 ans
 Sorte de péninsule, presqu’ile : de chaque côté, mer dans une direction (rencontre de mer du
Nord et Baltique)
 Phénomène de l’heure bleue : durée de crépuscule plus prolongée par rapport à d’autres
latitudes, dû à position au Nord => soleil se couche plus lentement, présence de l’eau sans
montagnes autour, lumière filtre différemment produit effets spécifiques qui donnent nuances
de bleues particulières
 Village très pauvre, village de travailleurs : pêcheurs de Skagen deviennent motif principal du
groupe

 Depuis 1870 : Skagen lieu choisi par les artistes


 1880-1890 : apogée de colonie de Skagen (début de percée moderne)
 Colonie existante jusqu’en 1930
 Communauté grossit énormément, attire beaucoup d’artistes (pas seulement danois mais
scandinaves en général)
 Colonie à la formation prototypique : sorte de « colonie idéale » car isolée mais pas trop ; nature
sauvage ; présence périodique mais persistante sur plusieurs décennies
 Thème crucial : fictionalisation de la colonie => représentation de la colonie, fait dans la
colonie, volonté de médiatiser/mettre en scène la colonie, de se faire connaitre

Veillée de la Saint-Jean sur la plage de Skagen – Peder Severin Kroyer


 Mise en scène pendant fête folklorique : inscription de la colonie dans la tradition ; moment
durant lequel ils sont tous ensemble => volonté de se montrer comme un groupe
 Peintre raconte avoir composé toile comme moment de chant (vi älska … land) : valorisation du
patrimoine artistique, de la tradition du pays MAIS inscription dans actuelle temporalité, pas
mise en valeur du passé
 Artistes réfléchissent eux-mêmes à leur postérité, à manière de laisser une trace de leur colonie

Hôtel Brondum
 Hôtel devient lieu symbolique de permanence des peintres de la colonie de Skagen, notamment
car lieu de naissance de l’une des peintres du groupe
 Lieu de rencontre qui favorise pleinement développement de colonie
 Premier lieu d’exposition de colonie de Skagen
 Artistes décident de décorer hôtel à leur convenance, avec portraits d’eux-mêmes
 Lieu de production > lieu d’exposition > lieu fictionnel de leurs toiles > lieu d’auto-célébration,
de mémoire

Maison d’Anna et Michael Ancher


 Devient musée et archive en 1967
 Lieux deviennent petit à petit de plus en plus des lieux de la géographie imaginaire (plutôt que
réelle) : on va construire existence à lieux
 Anna Ancher va faire autobiographie sur son histoire à Skagen : l’appelle « Ma Maison » => lien
total avec lien d’origine
 Valorise importance du lieu en parlant d’Andersen dans sa biographie
 Valorisation de tous les peintres de la colonie car toute biographie liée à expérience de la
colonie, puisqu’elle y est née et y a passé toute sa vie => relie vie entière à expérience de
colonie, puisqu’elle a construit son mariage, sa carrière, etc. à partir de ça
 Construit récit à partir de lieu et d’interaction avec peintres dans ce lieu

 Lieux deviennent représentations imaginaires qui s’expriment en peinture et en littérature


afin de raconter l’expérience de la colonie

04.10 ---
Civita d’Antino
- Village construit au Moyen-Âge : Civita d’Antino (région : Abruzzerne)
- Une 100aine de peintres s’établissent dans le village
- Environ 2000 habitants à grande époque de colonie ; village éloigné de villes majeures classiques
- Vers années 1880 : entre 40 et 80 peintres (majoritairement danois) s’y rendent régulièrement
- Pas de train, accessible à cheval ; lieu difficile à rejoindre => forte volonté de s’y rendre

Installation à Cita d’Antino car


- Trouve modèles à très bas prix : population se fait peindre pour très peu d’argent
- Possibilité de représenter village dans lequel modernité (infrastructures) n’était pas encore
arrivée
- Possibilité de représenter lumières et couleurs différentes de peintures scandinaves habituelles

Comment appréhender cet espace qui devient un espace de production scandinave important ?
- Impact du lieu et de sa réception dans les arts : « Civita est un lieu qui, lorsque je n’y suis pas,
semble tout à fait insignifiant, mais qui, chaque fois que j’y viens, révèle toute sa surprenante
beauté » - Kristian Zahrtmann (fondateur d’école en rupture avec académie conservatrice de
Copenhague ; maitre d’environ 300 peintres scandinaves)
- Mise en scène de colonie dans laquelle peintre au centre de représentation malgré potentielles
difficultés de communication
- Zahrtmann central : espace de représentation artistique dans création s’articule autour de lui
=> renommée si grande que tous peintres de l’époque se rendre à village
- Environnement change manière de peindre : présence de soleil pour peintres pleinairistes
- Importance du lieu manifestée par représentation des personnalités ; par ex. tableau avec
fondateur de Skagen et maitre d’une génération

Etude théorique
- Principe de l’hétérotopie (Foucault) : lieu pour lequel représentation géographique pas
importante MAIS qui existe de manière indépendante de la géographie dans laquelle il se trouve
=> géographie imaginaire
- Lieu localisable sur une carte mais qui n’appartient pas de manière exclusive aux coordonnées
scandinaves ou à ce qui n’est pas scandinaves

1. La circulation artistique

- Appropriation d’espace géographiquement non-scandinave dans la culture artistique scandinave


- Représentation littéraire : construire une histoire autour de la colonie => public danois ne
connaissait pas le lieu donc important de transmettre aspect fondamental de colonie d’été

2. La naissance d’un lieu imaginaire

- Ville devient lieu de peinture : représentations artistiques mettent en scène colonie


- 1917 : Johannes Jorgensen écrit « reportage » appelé Civita d’Antino
- Quand tremblement de terre à C d’A : auteur exploite mythologie et culture danoise pour
toucher population vàv de ce qui est arrivé en Italie => approcher œuvre de public
- Exploitation d’hétérotopie

3. La création consciente des lieux de mémoire

- Création de lieu de mémoire pour construire histoire alternative


- Décision de laisser trace de passage après performance artistique MAIS village détruit donc
passage « disparu »
- MAIS à travers représentation et fictionalisation de la colonie, déjà commencée avant
destruction, trace de lieu de mémoire reste
- Création de deuxième colonie : atelier au centre de Copenhague (Casa d’Antino) ; censé être
nouvelle colonie d’été
- Présence de peintures élaborées à colonie par peintres dans pays scandinaves : sont aujourd’hui
retournées au Nord et principalement proposées à public scandinave

 Grande pertinence de la géographie imaginaire

11.10 --- Les colonies d’artistes comme lieux de création artistique


Raconter les lieux de production artistique
1) Perspective historique

- Histoire culturelle et raisons de la naissance de ces colonies


o Chemin de fer
o Création de couleurs en tube donc transportables
o Période qui précède développement des colonies d’artistes comme ouverture de ces
peintres vers l’étranger (cf. Percée Moderne)
- Rupture avec la tradition classique
o « Désencouragement » de l’Ecole de Copenhague envers les artistes qui souhaitaient se
former à l’étranger
- Fondation et développement des colonies d’artistes scandinaves
o Propose idée de communauté de peintres scandinaves MAIS dans expérience totalement
différente : saison, durée…
- Formation de peintres nordiques
o Formation, échange, création

2) Perspective culturelle

- Naissance des communautés de peintres


o Lien entre membres ? Développement ?
o Schéma se répète : figure de mécène, maitre qui devient chef de file de groupe de
peintres qui exploite occasion de colonie pour apprendre ses techniques artistiques au
reste de la colonie
- Réseaux des artistes européens
o Moment de développement culturel où formes artistiques nouvelles prennent importance
(par ex. revues créent réseaux entre peintres)
- Institutionnalisation d’art nordique moderne
o Colonies d’abord créations de groupes, se forment par hasard
o S’institutionalisent petit à petit, d’abord par peintres eux-mêmes qui créent lieux de
patrimoines (par ex. musée de Skagen)
- Patrimonialisation des lieux de création artistique
o Cf. institutionnalisation des lieux
- Cartographie d’art nordique au tournant du 20ème
o Eloignement de géographie classique pour rentrer dans cadre de géographie imaginaire :

3) Sources littéraires produites par les protagonistes des colonies

- Lettres (Kristian Zarthmann, P.S. Kroyer, Michael Ancher)


o Lettres avec perception propre de colonie, relatant d’importance de colonie dans
production artistique
o Mise en scène de colonie
- Autobiographie romanesque (Anna Ancher)
o Raconte son histoire à partir du lieu, au moment ou Anderson se rend à Skagen
- Roman (Johannes Jorgensen, August Strindberg)
o Chronique littéraire qui raconte colonie
o Strindberg habite à Paris et passe beaucoup de temps dans colonies autour : écrit roman
en français dans lequel il met en scène vie quotidienne d’habitant de colonie (pas peintres
mais habitants avant)
- Articles de revue (Kristian Zarthmann)
o Participe à construction fictionnelle de colonie : narrativise expérience dans colonie
- Poèmes (Holger Drachmann)
o Relate de milieu naturel et artistique de Skagen

Les sources visuelles


- Tableaux des peintres des colonies
- Catalogues d’exposition (cf. Civita)
- Autoreprésentation célébratoire : mise en scène et institutionnalisation du lieu
- Photographies
o Atelier de P.S. Kroyer : tendance à représenter groupes et les mettre en scène => tableau
au centre de l’atelier (Hip, Hip, Hurra !) ; représentation des membres de colonie de
Skagen
o Souvent dédoublement des scènes : photographies puis tableau
- Courts-métrages
o Casa d’Antino, Copenhague = mise en abîme de l’espace de la colonie
- Films
o Inspirés de vie de certains membres de colonies, par ex.
 Marie Kroyer : film sur vie de Marie Kroyer ; jeu sur mise en abime et
dédoublement des images issues des peintures de Kroyer
 Hip, Hip, Hurra : film sur Skagen ; idem

Re-narrativisation dans plusieurs médias possible seulement pour public qui connait différentes
productions artistiques => construction de toile intermédiale à travers différents éléments existant
autour de colonie

 Mise en abîme
 Redoublement artistique
 Multiplication des représentations et des arts de lieux de production artistique

18.10 ---
La Percée Moderne
Cf. Herman Bang (dramaturge, novelliste), August Strindberg, Anna et Michael Ancher, PS Kroyer
Mouvement artistique et non seulement littéraire : trouve aussi élan dans art pictural

Holger Drachmann
- Peintre MAIS
- Aussi représentation de Skagen dans poèmes : Her solen ga aldrig med
- Mise en scène comme membre de Skagen pas uniquement à travers peinture
- Représentation qui montre membres comme groupe unique ; pense à postérité
- Dialogue constant entre textes poétiques et œuvre picturale

Sigrid Undset – Jenny (1911)


- Prix Nobel de littérature en 1928
- Roman d’apprentissage de l’artiste (Künstlerroman) au féminin : porte beaucoup de traits
autobiographiques
- Raconte expérience de groupe d’artistes impressionnistes scandinaves dans colonie
- Focus : lieu de production artistique => quelle expérience du milieu ?
- Lieu de production devient métaphore, double de représentation de la Norvège : même si
éloignée de Norvège, colonie est lieu dans lequel identité s’inscrit => personnages, références
personnelles, langues, discours, journaux, etc.
- Lieu d’ancrage pour personnages déracinés
- Skandinavisk Forening i Rom => institution qui existe depuis plusieurs siècles ; mise en scène
d’expérience qui est vécue par artistes qui la vivent au moment même où roman sort

Philippe Delerm – Sundborn ou les jours de la lumière (1996)


- Se situe dans espace narratif de colonie suédoise de Sundborn
- Intrigue sur colonie + voyage, déplacement entre plusieurs colonies => Skagen, Grez sur Loing,
Sundborn
- Expérience du déplacement
- Roman épistolaire historique (1880s) reprise de faits réels mélangés avec fiction
- Rencontre entre peintres scandinaves et français

August Strindberg – Bland Franska Bönder (1889)


- Reportage parmi paysans français dans lequel il insère techniques et réflexions poétiques
- Nouveau genre très exploité : textes deviennent objet scientifique
- Livre comprend
o Interviews de paysans
o Accompagnées de photos
o Observations plus générales de la société
- Paysans représentés dans milieu naturel ; entourage dépeint de manière objective le « non-
artiste »
- Texte basé sur représentation visuelle qui intègre photos et se termine sur impressions d’artiste
- Texte ne se focalise par sur France comme pays de tourisme artistique : s’éloigne de la culture
dominante, de la capitale culturelle (France Paris-centrique) => comme colonie

Impressionnisme littéraire
- Auteur-observateur :
- Images fixes (tableaux ou photos) suggèrent mouvements en un instant MAIS textes
communiquent mouvement continu, directement en narration
- Narration fragmentée en images
- Textes qui semblent brouiller lignes entre possible littéraire et visuel

Les techniques impressionnistes de Strindberg


- Capturer ses observations de la vie rurale et des villes de provinces
- Intention de produire combinaison de texte et photographies pour former collection
ethnographique
- Photo comme technique d’expérimentation artistique (« photos impressionnistes »)

- Christian Krohg fonde revue « Impressionisten » : revue de l’image


- But de fournir perspective critique sur culture norvégienne
- Termes utilisés comme antinomie de conservateurs
Peintres de Skagen impressionnistes ?
- Pas tous MAIS perçus et reçus tout comme, notamment exposition universelle de Paris
- Critiques contemporains parlaient d’impressionnisme car
o Ecriture fragmentée
o Multiplication des effets visuels
o Emploi d’ellipse
o Non-dit
- August Strindberg un des premiers à présenter impressionnisme pictural de manière positive
en Scandinavie

Herman Bang
- MAIS impressionnisme littéraire = Herman Bang
- Décrit par Monet comme premier impressionniste littéraire : lien entre démarche picturale et
écriture
- Se dit impressionniste car
o Style similaire à photographie
o Techniques impressionnistes pour représentation du temps
o Rôle d’impressionnisme dans construction d’esthétique qui brouille frontière entre
les arts

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