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Crédits : 7 crédits
Semestre : 6
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2. DESCRIPTION DE L’UNITE D’ENSEIGNEMENT
2.1 OBJECTIFS DE L’UNTE D’ENSEIGNEMENT
Objectif général
Ce cours a pour objectif de donner une formation de base en gestion des ressources humaines
(GRH) aux apprenants, en les familiarisant à des concepts fondamentaux et en les outillant
des techniques utiles à la prise de décision en GRH .
Objectifs spécifiques
A la fin de ce cours, l’apprenant doit :
comprendre comment fonctionne le système de GRH,
connaitre comment les activités RH se complètent et se renforcent mutuellement,
savoir comment les principes théoriques peuvent aider à la solution de problèmes
concrets,
et maitriser les outils de prise de décision liés à chaque pratique RH
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Plan du contenu d’enseignement
Séance n° Rappel des objectifs Titres des parties/ chapitres / sous-chapitres
spécifiques
1 Connaitre les concepts de Chapitre 1 : Généralité sur la GRH/ définition
base en GRH des concepts, enjeux et défis de la GRH
2 Prendre conscience des rôles, Chapitre 1 : Généralité sur la GRH/rôles,
activités et missions du DRH missions, activités, métiers RH et les
contraintes liées à la fonction RH
3 Connaitre l’évolution de la Chapitre 2 : les fondements de la GRH
fonction RH et situer les
organisations
4 Savoir faire de l’anticipation Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique
en RH pour maximiser de l’emploi : la Gestion Prévisionnelle des
l’utilisation des ressources Emplois et des Compétences (GPEC), étapes 1,
humaines et assurer leur 2 et 3.
développement continu
5 Savoir faire de l’anticipation Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique
en RH pour maximiser de l’emploi : la Gestion Prévisionnelle des
l’utilisation des ressources Emplois et des Compétences (GPEC), étapes 4,
humaines et assurer leur 5 et TD.
développement continu
6 Conduire un processus de Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique
recrutement et savoir se faire de l’emploi : le recrutement
recruter
7 Faciliter et favoriser Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique
l'intégration sociale et de l’emploi : l'accueil et l'intégration
professionnelle de l'employé
dans son nouveau milieu de
travail
8 S’assurer de la maitrise des Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique
techniques en recrutement, de l’emploi : TD recrutement, l'accueil et
l'accueil et l'intégration l'intégration
9 Connaitre le cadre légal et Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique
réglementaire de la de la rémunération
rémunération, les différents
éléments constitutifs de la
rémunération
10 Identifier les besoins en Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique
formation et planifier les de valorisation des RH : La formation
3
actions de formation
11 Connaître les responsabilités Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique
et les attentes des salariés face de valorisation des RH : L’évaluation du
à leur rendement, et les rendement
évaluer à partir des critères
objectifs
12 Evaluer la maitrise de la Etudes de 2 cas d’entreprises
cohérence des pratiques RH
Bibliographie :
Bassirou TIDJANI «La gestion des ressources humaines dans le secteur informel en
Afrique » in José Allouche, Encyclopédie des Ressources Humaines, pp. 19-31,
Vuibert, 2004
Bassirou Tidjani «La gestion des ressources humaines peut-elle être un facteur clé de
succès dans la stratégie d’une PME ? », Revue Africaine des Sciences Economiques et de
Gestion, vol 3 n° 1, 2001
Bernard Martory et Daniel Crozet. Gestion des Ressources Humaines : pilotage social et
performances, 6è édition, Dunod, 2005.
D. Ulrich, human resource champion, Cambridge, Harvard Business School Publishing,
1997
Desrochers, L. « L’intégration des nouveaux employés : faut-il encore en parler ? », dans
Effectif, vol. 4 no 2, avril-mai 2001.
J.M. Peretti, Ressources humaines, septième édition, Vuibert, 2006.
J.M. Plane, La Gestion des Ressources Humaines, 2ème édition, Economica, 2006
L. Cadin., F. Guerin., F. Pigeyre, Gestion des ressources humaines. Pratiques et éléments
de théorie, deuxième édition, Dunod, 2002.
Linkemer Bobbi, Travailler avec des personnes difficiles, Paris, First Editions, 2000, 95 p.
Malassingne Pascaline, Conduire un entretien d’évaluation, Paris, Éditions d’Organisation,
2001, 123 p.
Pharand Francine, Le recrutement et la sélection. Recruter et garder son personnel : trois
guides pour sélectionner, rémunérer et intégrer le personnel, Emploi-Québec, 2001.
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SEANCE N° 1
Objectif : Connaitre les concepts de base en GRH
Contenu : En powerpoint
Activités : Test de connaissance
SEANCE N° 2
Objectif : Prendre conscience des rôles, activités et missions du DRH
Contenu : En powerpoint
Activités : Test de connaissance
SEANCE N° 3
5
siècles suivants l’affirmaient déjà. Ces derniers, plus préoccupés par la dimension
quantitative, faisaient d’ailleurs de la population un indicateur privilégié de la puissance, en
particulier militaire, des nations. Visiblement, quand on relit Zola, ce souci des individus
n’était guère partagé au XIXème siècle dans le monde l’entreprise, les industriels étant
d’ailleurs soupçonnés par Marx de ne rémunérer leurs salariés qu’à hauteur de ce qui est
nécessaire pour le simple renouvellement de la force de travail. La montée en puissance de
l’industrie va donner du corps à cette vision pessimiste du monde de l’entreprise, le modèle
fordien traduisant aux yeux de certains l’aboutissement de ce processus de déshumanisation
du travail.
Pourtant, l’inexistence dans les entreprises de service spécialisé dans la gestion des
individus ne signifie pas absence totale de préoccupation de nature sociale. En particulier, il
ne faut pas imaginer que, par extrapolation, les relations de travail dans l’univers productif
pré-taylorien sont à l’image de ce que Marx a observé dans la grande industrie en Angleterre.
Le modèle de la grande entreprise n’est pas majoritaire avant le début du XXème siècle, en
tout cas en France où l’activité économique reste dominée par le monde de l’échoppe et de la
petite entreprise artisanale. De plus, aussi bien dans la petite que dans la grande entreprise, les
relations de travail sont fortement empreintes de paternalisme. Ce type de management
s’apparente aux modes de gestion domestique : l’entreprise est considérée comme une
extension de la sphère personnelle du patron, celui-ci apparaissant alors comme le chef de la
grande famille constituée par ses salariés. Or, on le voit même dans Germinal, si le
paternalisme est fondé sur un lien d’autorité stricte, il comporte également une dimension
protectrice qui s’étend aux conditions d’existence des salariés en dehors de l’entreprise. A
cette époque, gérer les individus consistait alors à :
- Assurer la discipline : ce rôle revenait bien sûr au patron, relayé dans cette activité par
la hiérarchie et les responsables d’ateliers, lieux de concentration des ouvriers. Il
s’agissait, d’une part, de maintenir l’ordre dans l’entreprise afin d’assurer un
fonctionnement suffisamment régulier de celle-ci et, d’autre part, d’infléchir les
comportements productifs dans le sens des objectifs et des méthodes qu’elle tendait à
développer. La formalisation des règles d’autorité et de commandement était assurée par
le seul règlement intérieur ;
- Encadrer les conditions de vie : le pouvoir de commandement, sanction et récompense
exercé par le patron débordait le cadre de l’activité et s’étendait aux conditions de vie
hors travail des salariés. Il s’appliquait ainsi aux conditions de santé et d’habitat, voire
aux évènements de la vie conjugale et familiale des salariés.
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2 .2- La phase d’administration du personnel
La fonction personnelle s’est d’abord efforcée d’adapter les salariés de l’entreprise aux
emplois et à leurs évolutions qui découlent des choix techniques et d’organisation. La main-
d’œuvre employée est une variable d’adaptation dont le coût doit être minimum. Recruter,
payer, réglementer, contrôler sont les seules activités confiées à cette fonction administrative.
Ce mode de gestion correspond bien aux principes fondateurs édictés, dès 1916, par Henri
Fayol dans son traité consacré à l’administration industrielle et générale. Les méthodes de
management visent à trouver les moyens les plus rationnels qui permettront de commander
sans hésiter. Il s’agit ainsi d’écrire des règles claires et non discutables, de choisir les
procédures les plus fiables, de décider pour les individus et surtout d’éviter tout ce qui peut
aller contre l’objectivité. Le mot clé est donc administrer, mot auquel il faudrait enlever toute
dimension péjorative puisque si l’organisation est rationnelle et fermée sur son
environnement, on peut la contrôler et choisir la meilleure façon de réguler le fonctionnement
social. Historiquement, on reconnaît là l’administration de la main-d’œuvre, chargée des
questions de salaires et de statuts au temps du fordisme.
Du point de vue des pratiques de gestion, l’administration du personnel recouvre
généralement l’enregistrement, le suivi et le contrôle des données individuelles et collectives
du personnel de l’entreprise. Concrètement, cela correspond à la ténue des dossiers, des
fichiers de base et à la mise à jour des mouvements statistique d’effectif. L’administration du
personnel conduit aussi à gérer la ténue des documents et registres imposés par la
réglementation en vigueur et à veiller à l’application des dispositions légales et
règlementaires dans l’entreprise. Il s’agit de prendre en charge les relations avec le service
administratif de l’emploi, de l’inspection du travail, des services d’information ou de
documentation existant. Ces dernières années, la fonction d’administration du personnel s’est
informatisée avec l’apparition de nombreux outils spécifiques et le développement de
plusieurs logiciels de gestion. Cela implique des changements majeurs des manières de
travailler dans la gestion des rémunérations, le calcul des charges sociales et la répartition des
avantages sociaux propre à l’entreprise. L’ensemble des tâches énumérées constitue une
charge de travail très lourde, notamment lorsqu’il existe de nombreuses catégories de
personnel et des horaires diversifiés. Il est en effet nécessaire d’effectuer de nombreux
relevés, recoupements, contrôles avec des délais et des périodicités souvent très rigoureux. Ce
pendant, l’informatisation a profondément transformé l’administration du personnel.
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2.3- Le mouvement des relations humaines
Un courant important de la sociologie du travail, l’école des relations humaines, a
influencé l’évolution de la fonction, en ce sens qu’il a constitué, entre 1930 et 1950, une
réaction contre les limites de l’organisation scientifique du travail. Cette école est aujourd’hui
représentée par les travaux précurseurs en matière d’amélioration des conditions de travail et
les expériences réalisées au sein d’une grande compagnie américaine de Chicago, la western
Electric, par l’universitaire américain Elton Mayo et son équipe. Ces chercheurs ont conclu à
l’importance des facteurs d’ambiance et relationnels sur le rendement. Ils montrent le lien
réel qu’ont ces facteurs avec le fonctionnement de l’entreprise et ont ainsi contribué à
humaniser les relations de travail. Les relations sociales, l’hygiène et la sécurité ainsi que la
formation viennent alors enrichir la fonction ressources humaines. Selon cette logique des
relations humaines, l’organisation est conçue comme un système fermé vis-à-vis de son
environnement mais prenant particulièrement en considération les facteurs
psychosociologiques.
L’illustration historique de cette conception est représentée par la théorie des relations
humaines qui insiste particulièrement sur le rôle des entretiens au travail, la nécessité de faire
évoluer le style de management ou d’agir sur le contenu du travail afin de lui redonner du
sens et de l’intérêt. Ces démarches semblent dans un premier temps déconnectées du système
de prise de décision : on fait des entretiens pour communiquer et non pas pour prendre des
décisions organisationnelles durables. On cherche à améliorer le climat social en espérant des
effets sur la productivité de tout un chacun, mais sans vraiment pouvoir mesurer cet impact et
donc sans qu’il y ait de retombée tangible. Au total, on améliore le quotidien des salariés sans
véritablement s’interroger sur les principes organisationnels, la structure et le mode de
management qui ne connaissent pratiquement aucune transformation effective.
Cette conception de la gestion du personnel dans les organisations présente deux
avantages. D’une part, elle élargit le champ de la gestion du personnel par la prise en compte
de la qualité des relations sociales, de la dimension psychologique au travail ainsi que par
l’intégration de la dimension historique du passé de l’organisation. D’autre part, elle globalise
l’approche du personnel en s’écartant du mythe réducteur et erroné de l’homo-economicus :
le salarié n’est pas simplement un facteur de production mais un homme qui a un passé, des
relations interpersonnelles au sein d’un groupe de travail, une vie sociale riche et finalement
plus complexe.
Le champ de la fonction RH intègre donc désormais des préoccupations nouvelles comme
la gestion de l’emploi, la formation, l’intérêt porté aux relations sociales comme élément à
8
part entière de la performance globale de l’entreprise. Ce qui est vraiment nouveau, c’est le
caractère de plus en plus formalisé de ces politiques sociales dans l’entreprise. Gestion de
l’emploi, des rémunérations, politiques de formation étaient assurées de manière routinière
dans le contexte stable des années de croissance régulière et forte d’après-guerre. Le besoin
de véritables spécialistes de la fonction, capables de mobiliser des outils spécifiques et de
plus en plus sophistiqués, va donc apparaître au tournant décisif des années de crise. C’est
d’ailleurs dans les années 1970 que commencent à se mettre en place les premières
formations universitaires dédiées aux métiers de la gestion des RH.
La professionnalisation de la fonction va se traduire dans un premier temps par
l’apparition de services de formation auprès des directeurs du personnel. Ces services ont non
seulement pour vocation de proposer une alternative aux pratiques antérieures
d’apprentissage « sur le tas » avec les encadrants de proximité ; ils ont aussi pour objectif de
faciliter l’intériorisation par les salariés des valeurs et des normes en vigueur dans l’entreprise
et donc de renforcer l’intégration et la cohésion interne. En d’autres termes, la fonction RH
apporte une technicité et devient dans le même temps un rouage essentiel du management des
hommes dans un contexte où la relation d’autorité issue du management paternaliste montre
ses limites. Les services formation sont généralement tenus par des psychosociologues qui
apparaissent alors comme les plus compétents pour obtenir les régularités souhaitées dans les
comportements productifs, compte tenu notamment de leurs connaissances en matière de
motivation au travail. L’importance de ces services sera réaffirmée avec la loi de 1971 (en
France) qui fait de la formation professionnelle un droit pour les salariés.
Après les politiques de formation, « la technicisation » de la fonction va s’élargir aux
autres dimensions de la gestion des RH, rémunération, organisation du travail, gestion des
emplois dans une optique prospective. Ainsi, des politiques plus sophistiquées de
rémunération apparaissent comme un levier de stimulation des salariés (en particulier des
cadres). Dans le prolongement de mai 1968 et des mouvements des années 1970, l’aspiration
des salariés à une amélioration de leurs conditions de travail et de vie ouvre un champ
nouveau à la fonction RH : l’organisation. En alternative aux organisations tayloriennes-
fordiennes, les entreprises tentent de promouvoir de nouvelles formes d’organisation du
travail : élargissement des cycles d’activité, enrichissement des tâches, groupes semi-
autonomes. C’est aussi l’époque où émerge la notion de management participatif, censé
associer plus étroitement les opérateurs aux décisions relatives à l’organisation de leur travail
et les encadrant à l’élaboration de leurs objectifs (« direction participative par objectifs »).
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Du coup, face aux services opérationnels déstabilisés par les évolutions du contexte
économique et social, et encore très influencés par les modes antérieurs d’organisation et de
management, la fonction RH devient promoteur de l’innovation sociale dans l’entreprise. Elle
le restera jusqu’au moment où les fonctions opérationnelles prendront à leur compte
l’initiative en matière d’innovation organisationnelle, c’est-à-dire au tournant des années 80-
90.
2.4- Le management stratégique des ressources humaines
Il est évident que le rôle moteur des responsables RH dans le changement organisationnel
au cours des années 70-80 leur a permis d’asseoir leur légitimité, légitimité renforcée par les
difficultés économiques que les entreprises ont connues à cette époque et qui les ont incitées
à une gestion plus rigoureuse de leurs ressources, en particulier humaines. Les années 1980
sont celles de la montée en puissance du chômage, de la banalisation des « plans sociaux »,
de la quête d’organisations plus flexibles. Les nouvelles exigences de la production, la
référence croissante à d’autres modèles d’organisation, en particulier le modèle japonais,
consacrent alors la tendance des entreprises à considérer le potentiel humain comme un
facteur-clé de la performance économique de l’entreprise.
C’est à cette époque qu’est affirmée la dimension stratégique de la fonction RH. La
recherche d’une meilleure adéquation, à la fois quantitative et qualitative, entre les ressources
et les besoins nécessaires à la réalisation des objectifs de la firme va amener la fonction RH à
développer de nouveaux outils en matière de gestion de l’emploi. Les responsables RH, de
plus en plus souvent associés aux comités de direction, doivent définir et planifier leurs
politiques sociales en adéquation avec les orientations stratégiques de l’entreprise. Cette
évolution de la fonction se traduit par une rupture avec les logiques classiques de gestion
catégorielle et collective des personnels et par un effort de recentrage des outils sur la gestion
des individus. Il s’agit à la fois de mieux apprécier le potentiel de l’entreprise, d’anticiper les
évolutions et de répondre aux exigences du contexte concurrentiel. Se diffusent alors les
premiers outils d’appréciation du personnel et d’évaluation fondés sur les entretiens
individuels avec la hiérarchie, les premières mesures d’individualisation des rémunérations,
le souci d’une gestion modernisée des compétences et des carrières. Des outils de plus en plus
sophistiqués sont mis au point par des cabinets-conseil pour permettre une Gestion
Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC).
Peu à peu, d’ailleurs, c’est non seulement les outils, mais tout le cadre conceptuel de la
gestion des RH qui va se renouveler. Au principe fondamental d’égalité se substitue le
principe d’ « équité ». Ce n’est plus par exemple la seule position dans la grille de
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classification qui détermine le niveau de rémunération ; l’équité suppose aussi la prise en
compte de la contribution effective de chacun. Par ailleurs, les références à des notions
comme « emploi » ou « postes » sont devenues trop étroites pour répondre aux besoins de
flexibilité des entreprises, et qui nécessitent une approche plus transversale de l’activité, une
plus grande polyvalence des personnels dans le temps et l’espace. L’enjeu est alors pour les
entreprises de passer d’un mode de valorisation de l’emploi à un mode de valorisation des
personnes en fonction des compétences qu’elles développent effectivement dans le cadre de
leur situation de travail. On assiste à la mise en place progressive de ce qu’on appelle
aujourd’hui la gestion des compétences.
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l’implication du personnel. Alors même que l’intitulé GRH connaît un certain succès, on lui
adjoint d’autres notions telles que la culture, les valeurs, le projet ou la vision. La GRH se
voit donc dotée d’un nouvel axe : le développement social et la logique de projet. On y met
tout aussi bien la formation au management, le projet d’entreprise, le développement des
pratiques participatives, les méthodes d’ingénierie concourante ou d’organisations
qualifiantes et la nouvelle logique de compétence dans les organisations. Le thème de la
transformation devient prioritaire, central, ce qui montre à quel point la conception de
l’organisation comme système ouvert est inscrite dans les esprits. Au total, il semble que l’on
peut retrouver actuellement au sein de des entreprises et des organisations l’un de ces quatre
modes de gestion en fonction du stade de développement de la fonction ressources humaines.
En outre, on peut aussi considérer qu’il y a coexistence de pratiques administratives (il faut
bien faire des contrats de travail et des bulletins de salaires) à côté de tendances plus
modernes (coaching, gestion prévisionnelle des compétences…), mais plus profondément
parce qu’il existe au sein des pratiques dites modernes de véritables politiques de gestion des
ressources humaines qui s’enchevêtrent. Les travaux récents de Dave Ulrich montrent bien
que la gestion administrative désigne le fonctionnement quotidien de l’entreprise et le
management de la logistique. La phase de gestion des relations humaine implique des
compétences plus larges, dans la mesure où il s’agit de prendre en considération les relations
sociales, la formation à moyen terme .Cela concerne, pour l’essentiel, le management de
l’implication. La phase du management stratégique des RH se caractérise par une logique de
planification des effectifs, des emplois ou des compétences. La phase de développement du
potentiel humain vise à articuler les problèmes humains (emploi, qualification, évolution)
aux autres problèmes de l’entreprise (notamment les problèmes de compétitivité). On est
bien dans la perspective d’un management de la transformation et du changement .Ceci
conduit à considérer du point de vue du management des hommes tant le niveau individuel
que collectif, les conditions de travail que la productivité. La gestion des ressources humaines
devient alors une analyse critique de la valeur de l’organisation.
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plan des instruments de gestion et des indicateurs de performance. Il s’agit de proposer une
redéfinition de la notion de performance à partir d’un élargissement des critères pris en
compte, comme le potentiel humain ou les compétences, et l’horizon temporel. Cette
nouvelle approche du management des hommes et des organisations met en question les
modes de gouvernement des entreprises, les choix stratégiques, les modes d’organisation et
les investissements socialement responsables dans une perspective de développement
durable.
Ces travaux de recherche s’inscrivent aussi dans une conception repensée de la gestion des
ressources humaines prenant ainsi en compte les contradictions à gérer telles qu’elles ont été
discutées par Frank Bournois et Julienne Brabet (1997). Ces chercheurs considèrent que la
vision classique et instrumentale de la gestion des ressources humaines ne permet pas
d’intégrer les évolutions économique, sociologique et éthique et remet en cause le postulat
suivant lequel il existe une convergence fondamentale des intérêts, des enjeux et des finalités
des différents acteurs (société, entreprise, individus) aboutissant à l’égalité : efficacité
économique = efficacité sociale. Ils critiquent l’idée selon laquelle une approche rationnelle
de planification et de stimulation des ressources humaines peut s’appliquer de façon
instrumentale à des acteurs utilitaristes en quête d’un développement personnel bénéficiant à
l’entreprise. De manière à intégrer les problèmes posés par la mondialisation de l’économie,
la financiarisation des entreprises et les mutations du travail, ils suggèrent une conception de
la gestion des ressources humaines prenant en compte les contradictions, les clivages et les
conflits. Cette approche de la gestion des ressources humaines préconise la négociation et
l’élaboration de modes d’organisation du travail visant à faciliter l’appropriation et la
production de connaissances par les acteurs. Cela revient à préconiser de laisser aux salariés
la possibilité de réaliser des ajustements souples et évolutifs permettant de mieux gérer les
conflits, les incertitudes et le changement. Cette conception repose sur une certaine marge de
manœuvre laissée aux acteurs devant ainsi faire preuve d’autonomie et de capacités de
négociation. Enfin, le modèle de la gestion des contradictions considèrent les outils et les
instruments de gestion comme porteurs de problématiques implicites, ce qui leur donne un
caractère provisoire et évolutif. Loïc Cadin, Francis Guérin et Frédérique Pigeyre s’inscrivent
pleinement dans cette perspective et prennent l’exemple de la société Avanson. Cette société
a une politique de mobilité des cadres affichée et prétend que celle-ci est un moyen privilégié
de dynamisation des personnes et des structures. Pour autant, l’observation des faits indique
que la mobilité professionnelle dans cette entreprise reste très faible malgré les objectifs
annoncés. Que se passe-t-il ? Si l’on analyse en profondeur les facteurs explicatifs de la
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progression des personnes dans la société, on observe que c’est la connaissance approfondie
des clients qui, pour l’essentiel, explique l’ascension professionnelle des cadres. Au total,
l’absence de mobilité est bien une cause profonde de progression professionnelle dans
l’entreprise, ce qui est totalement contradictoire avec le discours dominant de la direction des
ressources humaines.
L’intérêt principal de cette approche critique de la gestion des ressources humaines réside
dans le fait qu’elle encourage, semble-t-il, les expérimentations sociales, la mise en place de
nouveaux systèmes de formation, de gestion du temps de travail et d’organisation de
l’activité. De plus, elle conduit à relativiser la portée d’un savoir en matière de management
des hommes, comme l’indique l’exemple précédent, longtemps présenté comme universel.
14
SEANCE N° 4
Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique de l’emploi : la Gestion Prévisionnelle
des Emplois et des Compétences (GPEC), étapes 1, 2 et 3
15
en personnel, qui débouche sur des politiques de recrutement. Cette approche conduit à une
démarche prévisionnelle qui consiste à chercher à avoir la meilleure connaissance possible du
personnel employé et de ses mouvements, préalable à la mise en œuvre d’une politique du
personnel. Elle permet ainsi à l’entreprise de connaître l’état actuel et l’état probable, pour un
horizon proche, de ses ressources humaines.
Mettre en place une démarche de gestion prévisionnelle nécessite dans un premier temps
de travailler à partir de l’effectif de l’entreprise ou de l’organisation. L’effectif se compose
des salariés liés à l’employeur par un contrat de travail, quelles qu’en soient la forme, la
durée – le caractère permanent ou à temps partiel-, même si l’exécution du contrat est
suspendue. La diversité des situations des employés vis-à-vis de l’entreprise conduit à
distinguer plusieurs mouvements d’effectifs possibles. L’effectif d’une entreprise, en dehors
de toute décision prise par la direction, est affecté par des mouvements qui en modifient le
nombre et la structure. La première source de modification est constituée par les départs dus à
la retraite ou aux éventuelles démissions. Si les départs à la retraite sont aisés à planifier,
l’évaluation des démissions est plus délicate ! La seconde source de mouvement affecte la
structure des effectifs : il s’agit des promotions qui s’inscrivent dans une logique de gestion
des carrières.
Les plans de carrières peuvent dessiner pour chaque salarié une évolution possible au sein
d’une entreprise. Ils répondent ainsi à un double objectif. D’une part, ils s’inscrivent
logiquement dans le cadre de la gestion prévisionnelle du personnel puisque le plan de
carrière suppose que l’entreprise détermine à moyen et long termes les besoins qualitatifs et
quantitatifs en personnel dans les différentes catégories de salariés. La connaissance de ces
besoins permet de concevoir les plans de formation nécessaires pour amener les salariés
actuels aux postes futurs et avec les compétences désirées. D’autre part, ils visent un objectif
de motivation du personnel. En effet, offrir à un individu un plan d’évolution professionnelle
assorti d’actions de formation, d’évolution dans le métier et la hiérarchie, permet d’une part
de le motiver, d’autre part de renforcer les liens de fidélité à l’entreprise, et ainsi de créer un
esprit d’entreprise. Enfin, la politique de promotion s’intègre dans la gestion prévisionnelle
du personnel et vient en complément des plans de carrière lorsque ceux-ci existent. On peut
distinguer quatre types de promotion :
• La promotion dans la catégorie qui se traduit par un changement d’emploi, parfois de
qualification, assortie d’une évolution de salaire ;
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• La promotion de catégorie qui conduit à une modification du statut du salarié dans
l’entreprise ;
• La promotion de salaire qui s’inscrit dans le cadre des politiques d’individualisation des
salaires et qui vise à récompenser le travail individuel ;
• La promotion collective qui touche tous les salariés d’un même service, d’une même
équipe, parfois d’une même entreprise.
Le potentiel actuel d’une entreprise et celui dans un avenir proche étant connus, l’entreprise
doit évaluer ses besoins en ressources humaines. Il est essentiel d’opérer une projection des
emplois, et non plus des hommes. Il s’agit non pas de savoir de qui la firme aura besoin, mais
d’identifier les empois qui seront en activité pour un horizon donné. La comparaison entre les
besoins en ressources humaines nécessaires à l’activité de ces empois et les ressources
disponibles détermine les politiques de personnel à mettre en place. La notion d’emploi décrit
l’ensemble des fonctions confiées à un salarié, en partage ou à titre exclusif. Un emploi
correspond assez souvent à un métier que l’on peut définir comme un ensemble de capacités
techniques et relationnelles de travail que possède un salarié. Le métier est bien un ensemble
de savoir-faire professionnels acquis l’apprentissage, par l’expérience ou par une formation
initiale. Néanmoins, avoir un métier ne signifie pas pour autant détenir un emploi mais bien
posséder un ensemble de capacités reconnues. Ces capacités sont reconnues socialement et
codifiées à travers la qualification du salarié et impliquent ainsi la maîtrise d’un certain
nombre de compétences précises. On peut également trouver des emplois qui n’impliquent
pas de posséder un véritable métier, ce sont les empois dits déqualifiés qui correspondent à un
ensemble de tâches à réaliser. Dans ce cas précis, il semble préférable de parler de poste de
travail plutôt que d’emploi dans la pure tradition du modèle d’organisation du travail fordiste.
La mise en œuvre d’une gestion prévisionnelle du personnel a pour objectif de révéler les
ajustements indispensables à la bonne marche de l’entreprise. Deux types d’actions s’offrent
à elle. D’une part, les régulations internes qui reposent sur les seules forces de l’organisation
et qui consistent à adapter les ressources disponibles aux besoins prévus, par des politiques
d’ajustement de la durée du travail en cas d’écarts quantitatifs, ou par des politiques de
formation et de réaffectation des ressources humaines en cas d’écarts qualitatifs. Il s’agit
alors que les qualifications, les compétences et des nivaux hiérarchiques actuels coïncident
avec les exigences des nouvelles productions, des nouvelles technologies. D’autre part, la
politique d’emploi peut conduire à des régulations externes. Elles se traduisent par le
recrutement de nouveaux salariés ou la réduction des effectifs actuels, par des licenciements,
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des mises à la retraite anticipée ou des incitations au départ volontaire, le plus souvent dans le
cadre de plans sociaux.
On observe une prise de conscience grandissante dans presque tous les domaines d’activités
face à l’importance de la GPEC des ressources humaines. Les variations notables dans les
carnets de commande et les difficultés à faire des prévisions à moyen terme ont mis à
l’épreuve la capacité des entreprises à maintenir un niveau de personnel adéquat.
Les entreprises font face à des choix déchirants. D’un côté, elles doivent limiter le nombre de
leurs employés pour assurer leur survie financière. De l’autre, elles doivent pouvoir compter
sur les meilleurs talents disponibles dans leur créneau d’activité si elles veulent espérer
croître et se distinguer face à la concurrence.
Dans ce contexte, la capacité d’évaluer avec précision les futurs besoins en main-d’œuvre
devient un élément crucial de l’élaboration des stratégies d’affaires des entreprises.
Heureusement, les entrepreneurs peuvent désormais compter sur un nombre grandissant de
logiciels de planification et de gestion des ressources humaines pour les seconder dans cette
tâche stratégique. (Brown 2002).
Dans le domaine stratégique ou prévisionnel, la terminologie de la GRH n’est pas encore
fixée. Sont ainsi utilisées les expressions de gestion prévisionnelle de l’emploi, de gestion
prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), de gestion préventive de l’emploi et
même parfois de gestion stratégique des ressources humaines sans qu’il soit possible
d’effectuer une différence entre ces différentes appellations.
Il s’agit en réalité de prendre en compte ou d’explorer des horizons plus lointains que les
horizons courants de la gestion.
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Traditionnellement, le modèle sous-jacent de la Gestion Prévisionnelle des Ressources
Humaines (GPRH) a longtemps été celui d’un processus d’ajustement lié à une double
démarche de projection d’une part, démarche de prévision d’autre part.
Par une projection de ses effectifs actuels dans le futur, l’entreprise calcule par catégories, le
nombre de salariés dont elle devrait disposer, toutes choses égales par ailleurs.
La prévision résulte d’une analyse précise des besoins de l’entreprise dans cinq ou dix ans,
compte tenu de l’état prévisible du marché, de la technologie et des changements
organisationnels.
Pour la majorité des entreprises, la GPEC représente une fonction complexe en raison de la
nature de leurs activités. Cependant, cet exercice peut devenir une tâche à haute valeur
ajoutée si elle est réalisée de façon efficace. Plus importante charge d’exploitation, la main-
d’œuvre représente pour plusieurs entreprises un facteur de succès déterminant. La qualité
des produits et services offerts et la capacité de production en dépendent directement. Une
planification adéquate et une gestion éclairée de cette ressource sont donc essentielles.
La GPEC consiste en un ensemble d’activités dont l’objectif est d’évaluer la demande et
l’offre de travail. La première étape consiste à examiner les divers facteurs qui influencent
l’offre de main-d’œuvre sur le marché et à évaluer les besoins en personnel de l’organisation
à court, moyen et long termes. Ainsi, il sera possible de coordonner les efforts pour disposer
des ressources compétentes au bon endroit et au moment opportun, le tout afin d’atteindre les
objectifs organisationnels.
19
Fig. 1: LES ÉTAPES DE LA GPEC
1. Réflexion stratégique
3. Prévision de la
disponibilité des RH
20
1
Objectifs généraux de l’organisation Env. PESTE*
Réaliser la planification
1
Environnement Politique, Economique, Social, Technologique et Ecologique
21
La première étape vise à réfléchir à l’avenir de l’organisation : que se passera-t-il d’ici deux
ans? D’ici cinq ans ? Il s’agit ensuite d’élaborer un plan de développement de la main-
d’œuvre qui comportera les actions nécessaires à entreprendre afin d’atteindre les objectifs de
croissance à long terme.
L’activité de réflexion stratégique permet de faire le bilan de la situation actuelle. Ce bilan
s’effectue par l’analyse de l’environnement externe. L’opération consiste à identifier les
éléments qui influenceront le développement de l’organisation et à établir un diagnostic de
l’environnement interne (voir tableau). L’organisation pourra alors identifier ses forces, ses
avantages concurrentiels et les aspects qu’elle doit améliorer.
Une telle démarche de réflexion stratégique doit habituellement être réalisée chaque année.
Plusieurs instances de l’entreprise doivent y participer. Elle peut être orchestrée par un
consultant externe qui aura comme mandat d’animer la discussion et d’agir à titre de
facilitateur, ce qui permettra aux dirigeants de se concentrer sur les objectifs de l’entreprise.
À partir d’un portrait réaliste de la situation actuelle, il est possible d’imaginer une situation
idéale, un objectif souhaitable pour l’avenir de l’organisation. À partir de là, les dirigeants
pourront identifier les orientations stratégiques et élaborer les objectifs organisationnels :
• Objectifs de développement
• Niveau de revenus et de bénéfices prévus
• Taille de l’organisation souhaitée (caractéristiques de l’équipe)
• Objectifs de reconnaissance de l’organisation
• Objectifs de qualité des produits et services
• Etc.
22
ÉTAPE 2 : Prévisions des besoins en ressources humaines
Pour prévoir les besoins en matière de main-d’œuvre, il faut déterminer comment se fera
l’opérationnalisation des objectifs stratégiques. Cette étape consiste à identifier clairement le
type de compétences, les ressources nécessaires à l’entreprise ainsi que le moment le plus
approprié pour l’embauche de personnel afin de mettre en œuvre les actions qui permettront
d’atteindre la situation idéale, selon l’échéancier établi. Les questions suivantes facilitent
l’identification des besoins :
• Quelle fonction devrons-nous combler ?
• Comment les fonctions actuelles évolueront-elles ?
• Quels types de compétences faudra-t-il ?
• De combien de personnes aurons-nous besoin pour effectuer le travail ?
• À quel moment et pour combien de temps ?
• Au sein de l’effectif actuel, y a-t-il des employés qui peuvent réaliser le travail ?
• Avec du perfectionnement, y a-t-il des employés qui pourraient réaliser le travail ?
Exemple n°1 : MODÈLE DE PRÉVISION DE LA DEMANDE DE RESSOURCES HUMAINES
Catégorie Titre de Effectifs Départs Avancement Demande Déséquilibre
d’emploi l’emploi actuels prévus* potentiel** future Surplus Manque
Directeur des 1 1
ventes
Directeur des 1 1
finances
Gestion
et de
l’administration
Directeur des 1 1
opérations
Directeur de la 1 1
R&D
Directeur des 1
ressources
humaines
Ressources Agent de gestion 1 1 1 1
humaines des ressources
humaines
Conseiller en
formation
Soutien Adjoint
administratif Réceptionniste
Développeur 8 1 6 1
23
web
Administrateur
de bases de
Opérations données
Concepteur
graphiste
Vendeur
Conseiller en
Ventes marketing
Designer
Recherche et Ingénieur
développement
Les chiffres du tableau servent d’exemple. Ainsi, l’entreprise compte actuellement huit
développeurs web. L’un d’entre eux pourrait bénéficier d’une promotion interne. La demande
future ne justifie que six postes de ce type. Résultat : il y a un développeur web en trop. La
flèche indique une possibilité d’avancement pour l’agent de ressources humaines, qui pourrait
ainsi devenir directeur des ressources humaines lorsque le poste s’ouvrira.
*Départs prévus : inscrire les prévisions de retraites, transferts, coupures de postes.
**Avancement potentiel : inscrire le nombre d’employés qui pourraient bénéficier d’un
avancement d’échelon ou d’une promotion au cours des prochains mois.
Cet exemple permet de dresser le portrait global des besoins de ressources humaines en
fonction de chaque secteur de l’entreprise, des titres d’emploi, des employés actuels et des
prochaines embauches. Ce modèle permet de colliger plusieurs informations utiles pour bien
prévoir l’avancement et la promotion du personnel en place.
La personne qui a la responsabilité de la GPEC a le mandat de recenser les besoins dans
chaque secteur de l’organisation et de traiter l’information de manière à déterminer le nombre
de postes nécessaires pour atteindre les objectifs fixés lors de la réflexion stratégique. Le
nombre de postes nécessaires est intimement lié à la capacité de production ou de prestation
de services de l’entreprise.
Conseils
Capacité de production : dans la majorité des secteurs d’activité, des standards de capacité
de production sont reconnus.
Par exemple au Canada, dans l’industrie des services professionnels, il est établi qu’une
entreprise doit pouvoir compter sur un employé pour chaque tranche de 100 000 dollars de
chiffre d’affaires. Une entreprise de 10 employés (incluant tous les employés de
l’administration, de la gestion, de la production, des ventes, etc.) devrait donc avoir un chiffre
d’affaires de un million de dollars.
24
ÉTAPE 3 : Prévisions de la disponibilité des ressources humaines
Avant d’embaucher de nouvelles ressources, il est recommandé d’analyser la disponibilité de
l’effectif actuel. En évaluant les compétences disponibles et la mobilité du personnel en
place, il est possible d’identifier les employés qui sont déjà en mesure de répondre aux
nouveaux besoins ou qui, après un perfectionnement approprié, seraient en mesure d’y
répondre.
Pour ce faire, il faut connaître les compétences et les habiletés de tous les employés
actuellement en poste. Pour chacun d’entre eux, il faut connaître :
• son expérience professionnelle
• son rendement
• sa formation et ses qualifications
• ses champs d’expertise
• ses intérêts, ses aspirations et ses projets de carrière
• ses activités d’apprentissage réussies.
Cette analyse peut être réalisée lors de l’évaluation du rendement de l’employé. Le supérieur
immédiat profite d’un moment privilégié avec l’employé pour explorer avec lui les
possibilités de développement de sa carrière.
25
SEANCE N° 5
Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique de l’emploi : la Gestion Prévisionnelle
des Emplois et des Compétences (GPEC), étapes 4, 5 et TD
26
1. Mobilité interne : si les écarts constatés portent sur des écarts quantitatifs (le métier se
développe ou au contraire se restreint), l’entreprise doit mettre en place une politique de
mobilité professionnelle, catégorielle ou d’environnement.
Le terme de mobilité est un terme ambigu et comportant plusieurs sens. Il est un terme assez
péjoratif pour les collaborateurs, car évoquant souvent pour eux le licenciement ou la
précarité.
Les formes de mobilité les plus fréquemment utilisés sont :
• La mobilité professionnelle ou horizontale : elle correspond à un changement de métier ; ce
changement demande à l’agent de faire appel à des compétences qu’il n ‘exerçait pas
auparavant ou du moins pas de la même manière.
• La mobilité d’environnement ou géographique : elle correspond à ce qui et le plus
couramment appelé mutation ; le même type d’activité, dans la même qualification, avec le
même grade hiérarchique, et exercé dans un autre lieu de travail, dans une autre équipe, avec
un autre responsable.
• La mobilité catégorielle ou verticale : il s ‘agit de la promotion. C’est une mobilité qui
conduit un agent à quitter un emploi pour un autre, impliquant un accroissement de
responsabilité ; elle est le plus souvent sanctionnée par un changement de même catégorie, de
grade, de clarification, mais aussi par une augmentation de la rémunération.
2. Plan de formation : une fois les effectifs correspondent aux besoins, des écarts existent
encore entre compétences acquises et compétences nécessaires ; les compétences ainsi
indispensables doivent être dispensées lors de formations. De même, un métier qui évolue
sans voir ses effectifs varier nécessite la mise en place d’un plan de formation dans divers
domaines.
Enfin, les collaborateurs reclassés auront aussi besoin d’une formation à leur nouveau métier.
Ainsi la mobilité fait partie, avec la formation, des actions pouvant être mise en place en
réponse aux décalages détectés entre emplois actuels et emplois futurs.
Quand la formation agit qualitativement sur les compétences des collaborateurs, la mobilité
agit sur la répartition quantitative de la ressource humaine, selon la stratégie de l’entreprise et
les souhaits des collaborateurs quant à leur carrière.
27
4. Restructuration : si les effectifs d’un métier sont amenés à être réduits et qu’il n’y a pas de
possibilités de reclassement des personnes concernées (Out placement, Essaimage,…),
l’entreprise doit prévoir un plan de restructuration.
Après avoir déterminé le type de stratégie à mettre en place, un plan d’action doit être élaboré
afin d’atteindre les buts et les objectifs fixés. Ce plan doit comporter les objectifs visés, les
personnes responsables ainsi que les échéances prévues pour chacune des actions de
planification des ressources humaines. Qu’il s’agisse de recrutement, d’embauche ou
simplement d’objectifs de formation et de perfectionnement des ressources déjà en place, il
convient de mettre par écrit les actions à entreprendre afin d’en assurer un suivi précis.
Exemple n°2 : MODÈLE DE PLAN D’ACTION POUR LA PLANIFICATION DES RESSOURCES
HUMAINES
Écart quantitatif
1- Embaucher un directeur des opérations Directeur général Mars
a) Embauche pour les différentes étapes et agent des RH
(Voir le recrutement)
28
La méthodologie pour réussir la démarche GPEC
Elle se base essentiellement sur l’analyse des métiers, des activités et des compétences qui y sont
liées. On procède ensuite à une analyse de la population selon les métiers exercés, à une
identification des facteurs de changements, et à une analyse prospective des contenus et exigences
du métier. Cette analyse est généralement effectuée par un groupe de 6 à 8 personnes qui peuvent
être :
- Des titulaires du métier ayant occupé plusieurs postes de manière à pouvoir prendre du recul par
rapport à leur situation individuelle.
- Un responsable formation pour son expertise en matière de besoins en formation, mais aussi pour
l’associer à une démarche dont il sera un des principaux destinataires.
- La ou les personnes détenant des informations sur les changements à venir dans l’entreprise.
Test de connaissances
1) Définissez la GPEC.
2) Pourquoi les entreprises accordent – elles de plus en plus d’importances à la GPEC ?
3) Pensez – vous que la GPEC soit aléatoire et donc inutile ?
4) Comment peut – on réussir à combler un déficit à moyen terme de personnel ?
5) Comment peut – on surmonter un problème de surplus en personnel à court terme ?
6) La GPEC : « une démarche prospective et stratégique…. »
Cas Junon
L’entreprise Junon prévoit la robotisation d’une de ses usines de fabrication de meubles.
Certains processus devant être automatisés, les besoins en personnel et la nature des tâches
demandées vont évoluer.
29
A partir des éléments suivants, il vous est demandé de déterminer une solution possible
satisfaisante concernant la politique de gestion des emplois à un horizon de quatre ans :
embauches ? Promotions ?
La structure du personnel au 01/01/N est la suivante :
• Ouvriers non qualifiés 155
• Ouvriers qualifiés 63
• ETAM* 30
• Cadres 32
* employés, techniciens, agents de maîtrise
En se fondant sur les tendances observées les dernières années, le taux de turn-over annuel
prévu sur la période est de :
• 5% pour les OQ et les ONQ ; 8 % pour les ETAM et 9 % pour les cadres
De plus, des départs à la retraite sont prévus à l’âge de 60 ans pour toutes les catégories (pour
les quatre ans) :
•ONQ 10 ; OQ 6 ; ETAM 3 ; et Cadres 4
Des promotions vers la catégorie supérieure sont d’autre part déjà engagées :
• ONQ 4
• OQ 6
• ETAM 2
Cela ne signifie pas que les promotions ne peuvent plus être utilisées pour faire face aux
besoins en personnel. On a récapitulé les potentiels de promotion supplémentaires de chaque
catégorie vers la catégorie supérieure :
• ONQ 9
• OQ 2
• ETAM 5
Après réflexion sur l’évolution des métiers, les besoins en personnel pour le 01/01/N+4 sont
les suivants :
• Ouvriers non qualifiés 120
• Ouvriers qualifiés 65
• ETAM 20
• Cadres 30
30
SEANCE N° 6
Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique de l’emploi : le recrutement
1.3- Le recrutement
A la fin de l’enseignement de cette pratique, l’étudiant doit être en mesure de :
1. Définir le rôle et l’importance du recrutement et de la sélection des ressources
humaines.
2. Clarifier le partage des tâches entre le superviseur et le service des ressources
humaines dans le recrutement et la sélection.
3. Connaître les contraintes reliées au processus de recrutement et de sélection.
4. Définir le profil d’exigences d’un poste de travail.
5. Identifier et décrire les sources internes et externes utilisées pour recruter des
candidats.
6. Décrire le processus de sélection du personnel qualifié et compétent.
Au cours des cinq dernières années, tous les domaines d’activités ont connu d'importantes
fluctuations de main-d’œuvre. Les entreprises ont d'abord embauché massivement, pour se
résoudre et faire ensuite des mises à pied.
Cependant, même lorsque la tendance est à la baisse, certains secteurs continuent
d'embaucher.
Les entreprises qui le font cherchent non seulement des candidats dotés de compétences
techniques à la fine pointe de la technologie, mais également des jeunes qui contribueront à
l'expansion de l'entreprise par leur optimisme, leur capacité à travailler en équipe et leur
faculté d'adaptation. (Colkin 2002)
Deux des enjeux cruciaux à la gestion des ressources humaines consistent à embaucher une
main-d’œuvre compétente et à affecter les employés à des postes où ils seront efficaces et
satisfaits. Le succès économique et social d'une entreprise en dépend. À cette fin, les
dirigeants doivent se doter d'outils concrets afin de cibler les bons candidats. Ainsi, après
avoir planifié adéquatement leurs besoins de main-d’œuvre, les entreprises doivent dénicher
des candidats qui possèdent un savoir-faire concurrentiel, ainsi qu'un savoir-être et des
valeurs cohérentes avec la mission de l'entreprise. Cette tâche n'est pas simple et représente
un défi de taille dans un contexte où les exigences de la main-d’œuvre envers les employeurs
sont de plus en plus élevées.
31
Les objectifs du recrutement
Le processus du recrutement est fortement lié à la stratégie de l'entreprise. Pour cette
dernière, le recrutement contribue à atteindre des objectifs clés :
• Inciter les personnes compétentes à poser leur candidature pour un poste donné ;
• Augmenter le bassin de connaissances et d'habiletés par l'ajout de nouvelles ressources ;
• Augmenter la capacité de l'entreprise de répondre à la demande.
Étape 1
Analyse du besoin Étape 2
Étape 6 de main-d’œuvre
Recrutement
Décision
Étape 5 Étape 3
Réflexion Étape 4 Présélection
Sélection
32
ÉTAPE 1 : Analyse du besoin de main-d’œuvre
Il est important de bien définir le besoin de l'entreprise en matière de main-d’œuvre avant de
procéder aux étapes du recrutement. Cette étape est habituellement réalisée lors de la
planification des besoins en ressources humaines.
Les besoins en ressources humaines peuvent être perçus sur un triple volet :
♣ Ils peuvent être stratégiques, c’est à dire correspondre à des créations de tâches
nouvelles, à des aménagements organisationnels ou à des transformations technologiques.
♣ Ils peuvent répondre à des urgences temporaires ou à des ajustements tactiques (en cas
d’augmentation de la demande ou autre).
♣ Ils peuvent être liés aux mouvements de personnel eux – mêmes (en cas de mutation, de
promotion ou de toute autre modification).
Questions à se poser
Lors de l'analyse des besoins, il est important de préciser les compétences recherchées chez le
candidat. Rédiger le profil du poste consiste à définir les activités liées à l'emploi, la
rémunération prévue et l'établissement du profil du candidat recherché. De même, les
exigences de base doivent être clarifiées : la formation et l'expérience souhaitées, la
connaissance des langues utilisées, la maîtrise des logiciels, etc.
Le profil du poste est très important dans la planification des projets et l'organisation du
travail.
De plus, il constitue un aide-mémoire précieux en ce qui a trait à l'appréciation du rendement
car il présente les résultats attendus.
Pour élaborer des profils de poste, il est suggéré de rencontrer une personne qui connaît très
bien les fonctions du poste ou un représentant du poste à analyser car ce sont les employés les
mieux placés pour parler de ce qu'ils font. Les questions suivantes peuvent alors servir de
guide d'élaboration :
• Quel est le titre du poste ?
• Qui est le titulaire du poste ?
• Quelle est la raison d'être du poste (description sommaire) ?
33
• Qui est le supérieur immédiat ?
• Qui sont les subordonnés ?
• Quelles sont les responsabilités liées à ce poste ?
• Quelles sont les compétences requises pour accomplir le travail ?
• Quels sont les indicateurs de performance liés à ce poste ?
• Quelles sont les exigences liées à la formation et à l'expérience ?
• Quelles sont les caractéristiques recherchées à l'embauche ?
Nom du titulaire :
ANALYSES INFORMATIQUES 75 %
34
Caractéristiques recherchées à l’embauche
• Connaissances informatiques liées au système AS/400 par exemple
• Connaissance des outils d’analyse pertinents à ce type de poste
• Capacité d’anticiper les besoins ou les demandes des usagers (pro activité)
• Bilinguisme : français et anglais (atout)
Modèle de profil de poste (exemple n° 3)
Le profil de poste est un outil qui permet de clarifier les responsabilités ainsi que les résultats
attendus liés aux tâches pour chacun des postes de l'entreprise. Il permet également
d'identifier le niveau de scolarité souhaité et les compétences nécessaires pour occuper les
différentes fonctions. Il est important d'établir une cohérence et un équilibre entre les
responsabilités et les exigences demandées.
35
Exemple n° 4: GRILLE D’ÉLABORATION DU PROFIL DU CANDIDAT RECHERCHÉ : ANALYSTE EN TI
Disponibilité À partir du 1 2 3 4 5
06 août 2019
Autres critères 1 2 3 4 5
(horaire de travail,
voiture, etc.)
ÉTAPE 2 : Recrutement
Après avoir déterminé le profil recherché du candidat, il est nécessaire de planifier les
méthodes qui seront utilisées pour créer une banque de candidats intéressants. Il est conseillé
de choisir plusieurs sources de recrutement afin de cibler un plus grand éventail de candidats
potentiels.
36
Les sources de recrutement
37
candidats reçoivent une récompense pécuniaire pour tout candidat embauché. Avec cette
technique, même si les candidats proviennent de l’extérieur, la source est à l’intérieur de
l’entreprise. Cette technique évite à l’entreprise de dépenser de l’argent et des
ressources pour trouver des candidats. L’employé effectue lui même la démarche de
prospection ; il sélectionne parmi ses connaissances les candidats qui présentent un profil
correspondant à celui du poste offert et surtout, il se charge de convaincre le candidat des
avantages de se joindre à l’organisation. De cette manière, un travail d’appariement est
déjà accompli
Campagne de recrutement
Quel que soit le moyen utilisé pour publier une offre d'emploi, elle devra contenir les
informations suivantes :
• Brève présentation de la société (mission, produits, services...)
• Titre du poste à combler
• Résumé des principales tâches et responsabilités
• Qualifications, aptitudes ou expériences requises
• Avantages liés à ce type de poste et au fait de travailler pour l'entreprise
• Coordonnées de la société selon le mode d'envoi requis.
L'offre d'emploi est déterminante en ce qui a trait à la quantité et à la qualité des personnes
qui déposeront leur candidature. Elle doit donc être rédigée de façon à retenir l'attention des
meilleurs candidats. Elle doit être suffisamment claire et précise pour éviter que l'entreprise
soit submergée d'offres de service ne correspondant pas à ses besoins. Dans un contexte de
rareté de la main-d’œuvre, les dirigeants doivent faire valoir les avantages de leur société
pour attirer les meilleurs candidats. Dans l'offre d'emploi, l'entreprise doit faire état des
incitatifs qui feront que le candidat recherché choisira de postuler.
38
Exemple n°5 : MODÈLE D’OFFRE D’EMPLOI
POSTE D’ANALYSTE EN TI
Jeune entreprise innovatrice établie depuis 1999, (Nom de l’entreprise) conçoit des
programmes informatiques destinés à la réalisation d’animations cinématographiques. Chef
de file dans son domaine tant sur les plans national qu’international, l’entreprise est en pleine
expansion.
Nous sommes présentement à la recherche d’un analyste en TI qui aura pour fonctions
principales
la construction, la modification et l’application des normes de programmes informatiques.
Qualifications requises
• Bac + 2 en informatique
et
• Cinq ans d’expérience en informatique
Caractéristiques recherchées
• Connaissances informatiques liées au système AS/400
• Connaissance des outils d’analyse pertinents à ce poste
• Bilinguisme (atout)
Les candidats intéressés devront faire parvenir leur curriculum vitæ au service du personnel
avant le 20 juillet 2019 :
• par courriel, à courriel@nom.tg
• par télécopieur, au (+228) 00-00-00-00
• par la poste, à l’adresse suivante :
Nom de l’entreprise
Direction des Ressources Humaines
Adresse
Cet exemple présente sommairement ce que doit contenir l'offre d'emploi. Évidemment, il
convient de l'adapter au contexte de l'entreprise.
39
d'évaluation choisis. L'objectif est de parvenir à éliminer les candidatures peu prometteuses et
de ne retenir que les meilleurs candidats potentiels.
Conseils
Pour effectuer une présélection juste et équitable, il convient d’analyser l’ensemble des CV
reçus selon la méthode suivante :
1) Relire la description du poste (exemple n° 3) ainsi que la liste des critères souhaitables et
essentiels afin de les avoir bien en tête lors de l’analyse des curriculum vitæ.
2) Lire l’ensemble des curriculum vitae et les classer en trois groupes distincts :
A. Très près du profil recherché
B. Assez près du profil recherché
C. Non pertinents au poste affiché.
3) Évaluer les curriculum vitæ des groupes A et B afin de confirmer le classement en utilisant
l’exemple n° 4.
Les candidats du groupe A devraient être reçus en entrevue. Ceux du groupe B pourront être
convoqués s’il n’y a pas suffisamment de candidats dans le groupe A.
Dans le cas d’une pénurie de main-d’œuvre, il sera avantageux de revoir les critères de
sélection ou de tout simplement trouver une autre méthode de recrutement.
Après avoir retenu les candidats les plus intéressants, ceux-ci doivent être rejoints par
téléphone afin de fixer une entrevue. Il est souhaitable d'envoyer une lettre aux candidats non
retenus afin de les informer que l'entreprise ne conservera pas leur candidature. Cette pratique
démontre que l'entreprise respecte l'ensemble des personnes qui offrent leurs services et les
incitent à continuer de s'intéresser à l'organisation.
40
Exemple n°7 : MODÈLE DE LETTRE DE REFUS
Lieu, date
Madame ou Monsieur
Adresse complète
Madame, Monsieur,
Vous avez récemment posé votre candidature pour le poste d’analyste en TI au sein de notre
entreprise.
Nous avons examiné avec attention votre candidature. Malgré sa grande valeur, elle ne
répond pas entièrement à nos critères de sélection pour ce poste. Nous conserverons tout de
même votre curriculum vitæ dans nos dossiers au cas où un poste correspondant à votre profil
s’ouvre ou se libère.
Nous vous remercions de l’intérêt porté à l’égard de notre entreprise et vous souhaitons la
meilleure des chances dans votre démarche de recherche d’emploi.
Veuillez accepter, Madame, Monsieur, nos salutations les plus distinguées.
41
Exemple n° 8 : EXEMPLES DE QUESTIONS D’ENTREVUE DE SÉLECTION
Questions pour révéler l’intégrité / l’honnêteté / la loyauté
• Parlez-moi d’une occasion où votre intégrité a été mise à l’épreuve.
Comment vous en êtes-vous sorti ?
• Avez-vous déjà dû vous excuser d’avoir mal agi ?
• Si vous voyez un collègue agir de façon malhonnête, le diriez-vous à votre patron ?
Que feriez-vous ?
Questions pour révéler la personnalité / le tempérament / la convivialité
• Comment décririez-vous votre personnalité ?
• Si je téléphone aux gens qui vous recommandent, que me diront-ils sur vous ?
• Vous considérez-vous comme quelqu’un qui peut prendre des risques ?
Parlez-moi d’une situation où vous l’avez fait.
• Dans quel genre d’environnement aimez-vous travailler ?
• Avec quels types de personnes préférez-vous ne pas travailler ?
• Quelles sortes de responsabilités désirez-vous éviter dans votre prochain emploi ?
• Donnez-moi deux ou trois exemples de tâches que vous n’aimez pas particulièrement
accomplir. Comment réussissez-vous à rester motivé pour les accomplir quand même ?
• Quels types de personnes vous sont désagréables ?
• Parlez-moi d’une situation irritante que vous avez vécue au travail.
• En tant que membre d’une équipe, comment vous comportez-vous ?
• Parlez-moi des organisations avec lesquelles vous avez déjà cherché à collaborer.
Comment vous y êtes-vous pris ?
• Quel est celui de vos emplois qui vous a le plus satisfait et pour quelles raisons ?
• Quel est celui de vos emplois qui vous a apporté le plus de frustrations et pourquoi ?
• Parlez-moi du meilleur patron que vous n’ayez jamais eu ? Décrivez-moi maintenant le pire
d’entre eux. Pour quelles raisons était-il si difficile de travailler avec cette personne ?
• Que croyez-vous devoir faire pour votre employeur ?
• Qu’est-ce que votre employeur doit faire pour vous ?
Questions pour révéler les erreurs passées
• Parlez-moi d’un objectif que vous n’avez pas atteint dans votre dernier emploi et expliquez moi
pourquoi.
• Quand avez-vous été critiqué pour la dernière fois ? Comment avez-vous réagi ?
• Qu’avez-vous appris de vos erreurs ?
• Parlez-moi d’une situation où vous avez tout gâché. Quel moyen avez-vous utilisé pour vous
42
en sortir ?
• Parlez-moi d’une situation où vous avez dû soudainement changer de cap.
• Si vous pouviez changer un seul des choix de gestion que vous avez faits lors des deux dernières
années, quel serait-il ?
Questions pour révéler la créativité / l’esprit créatif / l’aptitude à trouver des solutions
• Quelle est la dernière fois où vous avez enfreint les règles (ou trouvé une solution inédite) ?
Comment cela s’est-il passé ?
• Qu’avez-vous fait de novateur ?
• Quelle est l’idée la plus folle que vous ayez eue dans le passé ? L’avez-vous réalisée ?
• Parlez-moi de ce qui est arrivé quand quelqu’un vous a parlé d’une idée nouvelle,
particulièrement bizarre ou inhabituelle. Qu’avez-vous fait ?
• Si vous pouviez faire quelque chose pour changer le monde, qu’est-ce que ce serait ?
• Décrivez-moi une situation dans laquelle vous avez eu des problèmes de gestion.
Comment avez-vous réglé ce problème épineux ?
• Quelle est la décision la plus difficile que vous ayez eu à prendre ? Comment en êtes-vous
arrivé à cette décision ?
• Avez-vous déjà vécu une situation où vous deviez respecter deux échéances différentes à la
demande de deux personnes et où vous ne pouviez respecter les deux ? Qu’avez-vous fait ?
• Quelle technique de résolution de problèmes professionnels fonctionne le mieux dans votre
cas ? Donnez-moi l’exemple d’une de vos solutions à un problème délicat.
Autres questions pertinentes
• Comment le meilleur de vos patrons vous incitait-il à vous dépasser ? Quelle était sa méthode ?
• De quelle réalisation professionnelle êtes-vous le plus fier ?
• Quelle est la chose la plus intéressante que vous ayez faite ces trois dernières années ?
• À quoi mesurez-vous votre propre réussite ?
• Quels sont vos objectifs professionnels à court et long termes ?
• Pourquoi devrions-nous vous engager ?
• Quelles responsabilités seriez-vous prêt à prendre, et quels résultats obtiendriez-vous si on
vous confiait ce poste ?
• Quels sont, selon vous, les éléments indispensables à la réussite dans une organisation
comme la nôtre ?
• Que vous attendez-vous à trouver dans notre organisation ?
• Y a-t-il autre chose que vous voudriez me dire à votre sujet et dont nous n’avons pas encore
43
discuté ?
• Désirez-vous me poser des questions ?
QUESTIONS À ÉVITER
On ne peut pas tout demander aux candidats. Bien que non exhaustive, la liste qui suit
contient plusieurs questions à éviter.
Race / origine
Ne pas demander:
• Pouvez-vous fournir une photo de vous-même ?
• Quel est votre lieu de naissance ?
• À quel endroit avez-vous déjà demeuré ?
Demander plutôt :
• Pouvez-vous travailler dans notre pays ?
Âge
Peu de questions sont acceptables à cet égard. Si la loi prévoit un âge minimum dans
l’établissement de travail, alors la question sur l’âge est permise.
Ne pas demander:
• Quelle est votre date de naissance ?
• Pouvez-vous fournir un certificat de naissance ?
• Quel est votre numéro d’assurance maladie ?
• Quel est votre numéro de permis de conduire ?
Grossesse
Ne pas demander:
• Avez-vous l’intention d’avoir des enfants ?
• Êtes-vous enceinte présentement ?
Demander plutôt :
• Êtes-vous disponible pour travailler durant la période …
(lorsque immédiatement requis pour l’emploi) ?
État civil
Ne pas demander:
• Quel était votre nom de famille à la naissance ?
• Êtes-vous marié(e) ?
• Êtes-vous divorcé(e) ?
• Êtes-vous célibataire ?
44
• Avez-vous des personnes à votre charge ?
• Avez-vous un lien de parenté avec une personne déjà à l’emploi ici ?
Demander plutôt :
• Seriez-vous disposé(e) à voyager dans le cadre de vos fonctions ?
• Accepteriez-vous d’être transféré(e) dans une autre localité ?
Religion
Ne pas demander:
• Quelle religion pratiquez-vous ? (sauf si le caractère religieux de l’employeur le justifie)
Demander plutôt :
• Accepteriez-vous de faire du temps supplémentaire ?
• Êtes-vous disponible pour travailler le soir ou la fin de semaine ?
Langue
Ne pas demander:
• Quelle est votre langue maternelle ?
Vérifier plutôt la connaissance de la langue (ou des langues) requise(s) pour l’emploi.
Handicap
Ne pas demander:
• Êtes-vous prestataire de la CNSS ?
• Avez-vous déjà subi des traitements médicaux ? Avez-vous été hospitalisé plusieurs fois ?
Demander plutôt :
Des questions relatives à l’accomplissement physique d’un travail.
Passe-temps
Ne pas demander:
• Quelles sont vos activités en dehors du travail ?
• Qui sont vos amis ?
Demander plutôt :
• Pratiquez-vous des activités para professionnelles liées à l’emploi postulé ?
Antécédents judiciaires
• Avez-vous un ou des antécédents judiciaires pour lesquels vous n’avez pas obtenu de
réhabilitation ?*
* Cette question est particulièrement délicate. Elle peut être demandée lorsque la fonction exige
objectivement l’absence d’antécédents spécifiques. Mais elle ne peut être demandée que pour les
antécédents spécifiques à l’emploi.
45
Cet exemple regroupe une série de questions pouvant être utilisées lors d'une entrevue de
sélection. Afin de choisir celles qui semblent les plus pertinentes au poste à combler, on peut
se demander:
• Quelles informations contenues dans le CV du candidat méritent d'être discutées davantage?
• Y a-t-il des informations manquantes que l'on souhaiterait obtenir ?
L'entrevue de sélection vise à évaluer le savoir-être du candidat et à recueillir les
informations permettant d'évaluer sa capacité à évoluer dans l'entreprise. On le questionne sur
ses champs d'intérêt, ses valeurs, ses réalisations passées, sa motivation et on le fait réagir à
des mises en situation. Normalement, cette première entrevue devra durer entre 45 minutes et
une heure. Elle comportera une quinzaine de questions.
Nom : Prénom :
Date : Recruteur:
46
4. COMPÉTENCES ET ATTITUDES POINTS À OBSERVER
• Êtes-vous capable d’utiliser le système…? • Connaissances techniques
• Quel genre de travail avez-vous eu à faire en lien avec la
programmation informatique ? • Capacité à s’organiser
• De quelle façon planifiez-vous le travail à faire ?
• Décrivez-nous une situation où vous avez eu à travailler sous • Capacité à garder son calme
pression et à respecter des échéances ? Quels moyens avez-vous
pris pour vous en sortir ? • Capacité à travailler en équipe
• Décrivez-nous une situation où vous avez dû collaborer avec des
collègues ?
• Comment décririez-vous les rapports que vous entretenez avec
vos collègues, vos supérieurs et vos subordonnés ?
• Avez-vous déjà dû résoudre un conflit avec un collègue ou • Capacité à gérer les conflits
avec un client ? Comment avez-vous procédé ?
• Qu’est-ce qu’une journée chargée pour vous ? • Capacité à gérer son temps
• Comment faites-vous pour faire patienter quelqu’un ? de travail
• Quelle a été votre plus grande réalisation ? Pourquoi la • Capacité de réalisation
considérez-vous comme telle ?
• Si on demandait à un(e) ami(e) de vous décrire, quels • Qualités personnelles
qualificatifs emploierait-il (elle) ?
6. DESCRIPTION DE L’ORGANISATION ET DU
POSTE
• Revoir la description du poste et ses exigences avec le candidat
Préciser ces éléments :
• Horaires
• Heures supplémentaires
• Salaire
• Avantages sociaux
• Travail en équipe
Vérifier les attentes du candidat par rapport à ces éléments et
son intérêt pour le poste.
7. CONCLUSION
Autres points que la personne souhaite aborder
Synthèse
Précisions sur les prochaines étapes du processus de sélection.
47
Grille d'entrevue (exemple n° 9)
Cette grille fournit un canevas d'entrevue permettant de structurer la rencontre avec le
candidat potentiel. Les questions de l'exemple n° 8 peuvent être utilisées pour adapter ou
compléter la grille d'entrevue.
Conseils
Avant l’entrevue
• Préparez la rencontre, déterminez l’heure, le lieu, l’endroit
• Révisez le profil de compétences et le canevas d’entrevue
• Déterminez qui, parmi les membres du comité de sélection, posera les questions
• Préparez les questions spécifiques
• Préparez les réponses quant à la rémunération
Pendant l’entrevue
• Mettez le candidat à l’aise
• Précisez le déroulement de l’entrevue
• Soyez à l’écoute
• Observez le langage non verbal
• Faites-le parler de ses réalisations et de ses champs d’intérêt
• Faites-le réagir à des mises en situation semblables à celles qu’il aura éventuellement à
vivre dans le poste à combler
• Vérifiez s’il existe des affinités entre les membres du comité et lui
• Terminez en lui offrant l’occasion de poser des questions et en décrivant les prochaines
étapes
48
Pour combler un poste stratégique, certaines entreprises utilisent des tests psychométriques
visant à mesurer des aspects du candidat comme ses intérêts, ses aspirations, ses habilités ou
ses connaissances.
Certains postes amèneront l’entreprise à mesurer directement le rendement du candidat dans
des tâches reliées au poste ; il s’agit de centres d évaluation.
Les centres d’évaluation consistent à réunir les candidats pour un poste donné et à les
soumettre à des tests d’exécution, des exercices de courrier, des discussions de groupe, de
simulation de gestion et de jeux d’entreprise. Le tout est fait sous observation.
Les tests psychométriques auxquels on recourt généralement sont les tests d’aptitude (ou
d’intelligence), les tests psychomoteurs (pour mesurer la dextérité ou les habilités à
manipuler certains équipements), les tests de compétence personnel (quand il s’agit de
prendre des décisions), les tests de performance, les tests de reconnaissance (quand on
exige la présentation des dernières réalisations du candidat) et les tests de personnalité.
Après l’entrevue
• Complétez la grille d’évaluation en ajoutant vos commentaires
• Discutez brièvement de vos remarques avec le comité de sélection.
49
Exemple n°10 : GRILLE D’ÉVALUATION DES CANDIDATS
Cote de performance
Poste à combler:
(1=très faible 5=très fort multiplié par P*)
Analyste en TI P*
Candidat 1 Candidat 2 Candidat 3 Candidat 4 Candidat 5
Date :
40
QUALIFICATIONS
15
Pertinence de la formation
Pertinence de l’expérience 10
Maîtrise des langues pertinentes au 5
poste
(français, anglais...)
Maîtrise des logiciels 10
COMPÉTENCES DU POSTE 30
Connaissances informatiques liées au 6
système AS/400
Communication et écoute 6
Sens de l’organisation et des priorités 6
Conviction et habiletés à influencer 6
Capacité d’adaptation 6
AUTRES COMPÉTENCES 30
Esprit éveillé et logique 3
Habiletés techniques et informatiques 3
Qualité et service-client 3
Ouverture à l’apprentissage 3
Sens de la collaboration 3
et esprit d’équipe
Engagement et esprit d’appartenance 3
Initiative et motivation 3
Autres facteurs : 9
RÉSULTATS 100
Cote (1 à 5) Cote pondérée (total sur 500)
50
peut être utile lorsque plusieurs candidats sont convoqués en entrevue et qu'il devient difficile
de faire un choix éclairé.
51
• La motivation (attitudes, comportements, réactions lors de l'entretien)
• La faculté d'adaptation (la perception de soi-même et de celle des autres permet de préciser
les chances d'intégration dans l'organisation et la compatibilité avec les membres de l'équipe)
• Les références.
Avant de prendre la décision finale, il est nécessaire de vérifier les références de la personne.
Ainsi, il est important de faire signer au candidat une formule de consentement autorisant un
membre du comité de sélection à contacter les employeurs antérieurs. Cet entretien avec les
anciens employeurs vise à confirmer l'exactitude des réponses fournies par le candidat aux
questions posées lors de l'entrevue et à recueillir une opinion supplémentaire.
Conseils
Lors de l’appel pour la vérification des références, procédez de la façon suivante :
• Présentez-vous
• Expliquez l’objet de l’appel en précisant que vous comptez sur l’honnêteté de votre
interlocuteur et que vous demandez un service entre employeurs
• Assurez la personne de la confidentialité des renseignements qu’elle fournira et que vous
détenez une autorisation en bonne et due forme de l’ancien employé (si nécessaire faire
parvenir par télécopieur la formule de consentement signée)
• Discutez du candidat
• Posez des questions sur les responsabilités qu’on lui avait confiées et sur ses principales
réalisations
• Faites préciser les raisons de son départ
• Remerciez la personne de sa collaboration.
Si les références du candidat sont satisfaisantes, le responsable du recrutement peut faire part
de la décision d'embauche au candidat. Il faut alors lui présenter une proposition énumérant
les conditions d'emploi et les heures de travail prévues au contrat.
52
Exemple n°11 : MODÈLE DE FORMULAIRE DE CONSENTEMENT
DIFFUSION DE L’INFORMATION
J’ai été informé(e) que le dossier qui sera constitué sur ma candidature sera accessible aux personnes
de l’entreprise engagée dans le processus de sélection et d’embauche. Il sera ensuite conservé
dans la banque de candidats de l’entreprise selon les normes de sécurité et de confidentialité
requises, à moins que j’en demande par écrit le retrait et la destruction.
Date : Signature .
Par la présente, j’autorise (Nom de l’entreprise) à communiquer avec les personnes nommées ci-
dessous
afin d’obtenir des données factuelles ainsi que des opinions sur mon travail à chacun de
ces endroits.
3 4 .
5 6 .
Date : Signature .
53
Exemple n°12 : MODÈLE DE LETTRE DE PROMESSE D’EMBAUCHE
Lieu, date
Madame, Monsieur,
Coordonnées postales complètes
Madame, Monsieur,
Il nous fait plaisir de vous annoncer que vous avez été retenu(e) pour occuper le poste d’analyste
en TI dans notre entreprise.
Sous l’autorité du directeur général (ou de la directrice générale), vous aurez les responsabilités
suivantes :
•
•
•
Nous espérons que cette nomination comble vos attentes et vous souhaitons beaucoup de succès
dans l’exécution de vos nouvelles fonctions.
54
Contrat de travail
Étant donné qu'un contrat de travail est un document légal et que les différentes clauses
peuvent varier en fonction des lois en vigueur, il est suggéré de consulter un professionnel.
Conseils
Lors de la dernière étape du processus d'embauche, il est important de constituer une série de
documents qui deviendront le dossier de l'employé. Il est préférable de centraliser toute
l'information concernant les employés afin d'éviter des problèmes de concordance de dossiers
et d'exercer un meilleur contrôle. Il faut toujours s'assurer qu'une copie complète du dossier
de chaque employé est disponible à un endroit déterminé.
55
SEANCE N° 7
Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique de l’emploi : l'accueil et l'intégration
56
• Familiariser l'employé avec la culture et les valeurs de l'organisation.
• Faire connaître l'entreprise et contribuer au développement de son image.
Étape 1
Préparation à
l’accueil
Étape 4 Étape 2
Suivi Accueil
Étape 3
Intégration
57
3- Que doit connaître le nouvel employé concernant ses tâches ?
Il est recommandé de permettre au nouvel arrivant de collaborer à un projet de travail concret
auquel le parrain participe.
Identification de l’employé(e)
Nom & prénom de l’employé(e) : Date d’entrée en fonction :
Titre de l’employé(e) : Analyste de base de Secteur: Données informatiques
données
Supérieur immédiat : Période couverte :
Nom du parrain :
Parrain Date
CONNAISSANCES GÉNÉRALES planifiée
• S’initier aux caractéristiques de base du poste d’analyste
de base de données
• Saisir les principales interactions entre les divers services
connexes
• Rencontrer les différents employés et s’initier au travail
exécuté par chacun d’eux
• Connaître les règles de fonctionnement et de sécurité
• S’initier aux outils, à l’équipement et aux logiciels utilisés
CONNAISSANCES SPÉCIFIQUES AU POSTE
• Savoir comment récupérer et extraire les données
• Acquérir un savoir-faire dans les bases de données et la
modélisation des données
• Comprendre comment mettre à jour un environnement de
base de données sécurisé
• S’initier au traitement des demandes des utilisateurs
• Exploiter les outils ou les techniques des systèmes de
gestion de base de données
• Comprendre comment produire des composantes de base
de données
• Apprendre à connaître les tendances commerciales et le
système d’information
• Connaître les bases de données
• Comprendre les outils et les techniques de développement
des systèmes
• Etc.
CONNAISSANCES SPÉCIFIQUES À
L’ORGANISATION
• Connaître les règles de fonctionnement internes
• S’initier aux valeurs et à la mission de l’organisation
• Connaître les produits et les services
• Connaître les personnes ressources
58
Cette grille se révélera utile pour planifier le programme d'intégration de la troisième étape
décrite à la page suivante. Puisque plusieurs parrains peuvent être engagés dans l'intégration
du nouvel employé, une section de la grille est réservée à la personne qui sera responsable
d'expliquer la tâche.
À retenir
• Appeler ou écrire au nouvel employé pour lui confirmer la date de l'accueil et le nom de la
personne responsable.
• Organiser l'environnement de travail (poste de travail, code d'accès, numéro de téléphone,
courriel, fournitures de bureau, etc.).
• Préparer les documents pertinents et la documentation présentant l'entreprise.
• Communiquer aux employés en place la venue du nouvel arrivant dans l'équipe de travail.
• Choisir le parrain et le préparer à accueillir le nouvel employé.
• Planifier la formation technique (si nécessaire).
ÉTAPE 2: L’accueil
Le premier contact du nouvel employé avec son environnement de travail physique et humain
est très important, car il conditionne son rapport avec l'entreprise. L'employé doit se sentir
encadré et pris en considération. Il rencontrera d'abord son supérieur immédiat. Ce dernier lui
dressera le profil de l'entreprise. Il transmettra les renseignements sur l'historique, les valeurs,
la clientèle, les services offerts, les membres du personnel et les comportements souhaités.
Puis, il précisera le rôle du nouvel arrivant. Vous trouverez ci-dessous les points importants à
traiter lors de cette rencontre.
À retenir
• Accueil par le responsable du secteur (supérieur immédiat).
• Mot de bienvenue (présenter la mission et les défis de l'entreprise).
• Présentation des valeurs privilégiées et des attentes de l'organisation (horaire, attentes
personnelles et organisationnelles).
• Présentation du manuel de l'employé, des conditions offertes et de l'organigramme.
• Remise et signature des documents nécessaires (dossier de l'employé, assurance collective,
fiche de paie, etc.).
• Visite du milieu de travail avec le responsable du secteur.
• Désignation de l'espace de travail et des outils disponibles (ordinateur, fournitures de
bureau, etc.).
59
• Visite des différents secteurs de l'entreprise, dont les espaces de repos et de loisirs (salle
d'employés, vestiaire, etc.).
• Présentation du personnel et de l'équipe de travail.
ÉTAPE 3 : L’intégration
L'intégration est la phase d'appropriation des nouvelles fonctions par l'employé. Au cours de
cette phase, l'employé acquiert les connaissances, les habiletés, les aptitudes et les valeurs
requises pour s'adapter à son nouveau milieu. C'est le parrain qui accompagne l'employé au
cours de cette étape. Le nouvel arrivant peut ainsi s'intégrer dans l'équipe et connaître ce qui
est attendu de lui. L'intégration peut être enrichie par une formation directement liée aux
tâches à effectuer.
À retenir
• Prise de contact avec le parrain (présentation)
• Présentation des attentes mutuelles
• Présentation des rôles, des responsabilités et des tâches liées à l'emploi
• Explication, observation et expérimentation
• Présentation des méthodes de travail.
Conseils
Dans la mesure où le rôle du parrain est d'apporter une contribution qui assure la réussite de
l'accueil, ce dernier doit vérifier que le travail est accompli de façon structurée durant toute la
durée du parrainage. Voici quelques conseils qui permettent de faciliter l'action :
• Établir une relation de confiance entre le parrain et le nouvel employé. Le parrain explique
son rôle et répond aux questions du nouvel employé. Tous deux partagent leurs attentes
respectives face à l'entraînement à la tâche.
• Faire une présentation du poste et des outils de travail. Le parrain fait une présentation
générale des tâches liées au poste. Si nécessaire, il fait ensuite l'exposé ou la démonstration
du processus ou de l'activité à réaliser. Pour chacune des tâches, il est important que le
parrain explique comment elles s'inscrivent dans la coordination et la séquence des
opérations.
• Superviser la mise en pratique. Le parrain observe le nouvel employé en situation réelle et
s'assure qu'il utilise les bonnes méthodes de travail et les bonnes façons de faire. Il lui donne
une rétroaction continue.
60
• S'assurer du transfert des apprentissages. Afin de mieux intégrer les apprentissages, il est
utile de faire répéter plusieurs fois l'activité pratique. Le parrain se retire progressivement,
mais demeure disponible pour répondre à toutes les questions.
Il agit à titre de soutien tout au long de l'intégration de l'employé.
Tout en respectant les conseils précédents, le parrain peut faire appel aux stratégies
suivantes pour maximiser l'efficacité de son parrainage :
1. Élaborer des objectifs axés sur l'application. Ces objectifs permettent de définir les
comportements attendus de l'employé dans l'exercice de ses fonctions. Ils doivent être axés
sur les compétences.
2. Tenir l'employé au courant de ses progrès. L'entraîneur doit bien expliquer les
comportements attendus de l'employé. Par la suite, il doit suivre et commenter les progrès
accomplis, en prenant soin de lui indiquer ce qu'il doit faire pour s'améliorer et pour appliquer
les acquis une fois en poste.
3. Remettre le plan de formation à l'employé et tout autre aide-mémoire pertinent. Ces outils
encouragent l'employé à appliquer les nouveaux acquis et à éviter les oublis.
4. Éviter les interruptions. L'entraîneur doit avoir comme règle stricte de ne tolérer aucune
interruption pendant la période de formation. Les collègues de travail doivent faire preuve de
collaboration à cet égard.
5. Réassigner le travail des employés en entraînement. Souvent, les employés (entraîneur et
employés en formation) s'inquiètent du surcroît de travail qui les attend à la fin de la
formation.
Il s'agit d'une préoccupation importante qui peut réduire considérablement l'efficacité de la
formation.
6. Reconnaître les acquis de l'employé. À la fin du programme de formation, une attestation
de réussite devrait être remise au nouvel arrivant. Par ailleurs, le supérieur hiérarchique
pourra encourager l'employé à utiliser ses nouvelles habiletés de façon à l'inciter à se
dépasser et à acquérir une culture d'apprentissage continu.
61
Exemple n° 14 : Grille pour l'entraînement à la tâche
Identification de l’employé(e)
Nom & prénom de l’employé(e) : Date d’entrée en fonction :
Titre de l’employé(e) : Analyste de base de données Secteur: Données informatiques
Supérieur immédiat : Période couverte :
Nom du parrain :
Étapes
Cette grille est conçue de façon à répertorier toutes les responsabilités du nouvel employé
afin de s'assurer qu'il a été bien accompagné dans l'exercice de ses nouvelles fonctions. Cette
fiche devient en quelque sorte le carnet d'apprentissage de l'employé où l'on peut retranscrire
les éléments répertoriés dans l'outil utilisé pour la préparation à l'entraînement. En indiquant
si l'habileté est acquise ou à travailler, on est en mesure de voir l'évolution de l'apprentissage
de l'employé sur le terrain.
L'entraînement à la tâche d'un nouvel employé varie selon le degré de complexité du poste et
du niveau de compétences qu'il doit acquérir pour bien comprendre toutes les facettes de son
travail. Évidemment, le temps que prend l'intégration à l'emploi dépend aussi de la capacité
d'apprentissage de l'individu. Habituellement, la première semaine de travail nécessite une
attention soutenue de la part du parrain.
Le tableau ci-dessous présente l'échelle utilisée pour décrire le degré de complexité des
tâches des différents postes de travail. Chaque degré de complexité comporte un temps
d'entraînement spécifique pour l'apprentissage de la tâche. La compilation des différentes
tâches d'un poste donné permet donc d'évaluer le temps d'entraînement nécessaire pour ce
poste.
62
Degré de complexité des tâches*
ÉTAPE 4 : Le suivi
Le dernier volet consiste à s'assurer que l'employé est satisfait de son accueil et de son
intégration.
À la suite de la période d'intégration dans les nouvelles fonctions, une rencontre de mise au
point doit être prévue avec le responsable du secteur afin de répondre aux questions et de
soutenir l'employé. Il est intéressant à cette étape de questionner l'employé sur sa satisfaction
face à son intégration, sur son bien-être au travail et sur ses perceptions actuelles.
À retenir
• Évaluation par le supérieur immédiat
• Évaluation de la satisfaction de l'employé
• Rétroaction sur l'intégration par le parrain (points forts, points à améliorer chez l'employé)
• Identification des besoins de formation liés à l'emploi (voir Évaluation du rendement,
phase1).
63
Exemple n° 15 : Formulaire d'évaluation de la période de probation
Identification de l’employé(e)
Nom et prénom de l’employé(e) : Date d’entrée en fonction :
Titre de l’employé(e) : Secteur:
Supérieur immédiat : Période couverte :
Fiche remplie par:
FORCES DE L’EMPLOYÉ ASPECTS À AMÉLIORER
Cette fiche permet le transfert de l'information pertinente des données recueillies par le
parrain au cours de l'intégration à l'emploi. Elle peut également être utilisée pour mettre sur
papier les critères d'évaluation de la période de probation de trois mois. Elle permet à
l'employé de constater son évolution face à l'acquisition des compétences. En remplissant la
fiche, le parrain et le supérieur immédiat établissent le bilan des forces du nouvel employé et
des aspects qu'il devra améliorer. Cette fiche pourra évidemment faire partie du dossier de
l'employé.
64
SEANCE N° 8
Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique de l’emploi : TD recrutement, l'accueil et
l'intégration
Objectif : S’assurer de la maitrise des techniques en recrutement, l'accueil et l'intégration
Test de connaissances
Depuis quelques années, la direction générale de la SNTR doit faire face à des compressions
budgétaires importantes. Afin de diminuer les coûts de recrutement, les hauts responsables de
la SNTR ont décidé de décentraliser une partie des services de la DRH et de confier aux
établissements régionaux plusieurs activités, dont celle de combler les postes vacants.
Cependant, chaque établissement doit respecter les restrictions budgétaires imposées par la
direction générale de la SNTR pour gérer la masse salariale annuelle qui lui incombe aussi
65
maintenant. A la suite de cette décentralisation, Christophe LUCAS doit engager un directeur
adjoint qui s’occupera principalement des ressources humaines. Mais il ne dispose que de
quelques semaines pour trouver la personne idéale. En effet, à la suite de la nouvelle
répartition des activités RH, le nouveau directeur adjoint devra engager cinq employés à
temps plein et quatre employés à temps partiel au cours des deux prochains mois.
Christophe LUCAS n’est pas un spécialiste de la GRH et il ne sait que faire. Il communique
avec la DRH centrale qui lui recommande un expert local, c’est-à-dire vous, pour l’aider à
mener à bien cette mission. Quelques jours plus tard, vous rencontrez Christophe LUCAS et,
après lui avoir expliqué les effets de la nouvelle politique, vous commencez votre travail.
1) Préparez une description de poste pour le nouveau directeur adjoint des ressources
humaines et énumérer les principales taches que le titulaire devra accomplir.
2) A partir de votre description de poste, préparez une offre d’emploi et note interne, en
tenant compte des exigences que vous considérez comme importantes.
René LEBRUN, le premier candidat, travaille dans l’établissement régional SNTR de Lille. Il a
été engagé il y a 15 ans : il est âgé de 47 ans, marié et père de trois enfants. Il est titulaire
d’un DUT en gestion des entreprises et des administrations et d’un certificat en informatique.
René LEBRUN connaît parfaitement le fonctionnement d’un établissement régional,
puisqu’il a occupé plusieurs postes au sein du groupe auquel il est attaché. Actuellement, il
s’occupe, en plus de son travail habituel de comptabilité, des feuilles de présence et des
66
dossiers du personnel. Par contre, il n’a aucune expérience dans le domaine du recrutement
du personnel. Depuis quelques années, il a participé à plusieurs séminaires de formation en
ressources humaines offerts par l’Association Nationale des Directeurs en Ressources
Humaines (ANDRH). Malheureusement ces cours ne sont pas reconnus officiellement par la
SNTR. Sur le plan social, il fait partie de divers comités sportifs de sa ville. Dans le cadre de
ses entretiens annuels d’appréciation, son rendement est considéré comme allant de passable
à bon. Ses patrons et ses collègues l’apprécient.
Michel ROGER, le dernier candidat, est âgé de 45 ans, divorcé et père de deux enfants. M.
ROGER détient une maîtrise en droit du travail, qu’il a obtenu en s’inscrivant à des cours du
soir à l’université de Metz. Il a aussi suivi quelques cours de comptabilité, mais sans terminer
son certificat. Il a travaillé pendant 14 ans pour la direction des ressources humaines d’une
grande entreprise de machines agricoles de la région de Metz. Dans cette entreprise, il a
occupé plusieurs postes au service de la paie, commis de bureau, agent de recrutement, puis
responsable du service du recrutement, poste qu’il occupait lors de son licenciement. La
fermeture de l’entreprise pour laquelle il travaillait est attribuable à de durs conflits syndicaux
suite à la récession économique dans le secteur des machines outils. Il est au chômage depuis
huit mois. Actuellement, il suit des cours en informatique et participe à plusieurs séminaires
en gestion des ressources humaines. Ses loisirs tournent autour du jeu d’échecs et de la
pratique de haute montagne (randonnées et alpinisme).
M. Christophe LUCAS désire avoir une meilleure idée des forces et faiblesses de ces trois
candidats avant de les rencontrer. Pour lui venir en aide, vous devez répondre aux questions
67
ci-dessous.
3) D’après votre lecture des trois dossiers, quelle candidature faut-il retenir (en vous basant
sur votre intuition) ?
4) Quels sont les critères de sélection que vous jugez les plus importants pour choisir un
directeur adjoint ? Justifiez votre réponse.
5) Inscrivez vos critères de sélection dans le tableau ci-dessous (au besoin, utilisez une autre
page) et pondérez-les de façon à montrer l’importance que vous accordez à chacun de
ceux-ci.
1. ____________
(……….)
2. ____________
(……….)
3. ____________
(……….)
4. ____________
(……….)
Total
6) A partir de ce tableau, évaluez les dossiers des trois candidats. Quel candidat serait
engagé ?
7) Trouvez-vous pertinent d’établir une liste des critères de sélection lorsque vous devez
choisir un candidat ? Comparez votre réponse à la question 3 avec votre réponse à la
question 6
68
SEANCE N° 9
Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique de la rémunération
2. La politique de la rémunération
A la fin de cette section sur la rémunération, l'étudiant devrait être capable de :
1. Définir la rémunération et son importance pour les salariés.
2. Distinguer entre les différentes appellations du salaire.
3. Connaître l'histoire et l'évolution du salaire.
4. Différencier entre les systèmes et grilles de salaires.
La rémunération constitue l'un des éléments les plus importants de la relation de travail. Le
terme " salarié " pour désigner le travailleur indique le poids de cette composante
économique et le lien entre la contribution et la rétribution. Différentes appellations ont été
créées pour distinguer entre les différentes formes de paiement d'un travail effectué, tout
dépend de la forme de travail et des conditions dans lesquelles il est effectué.
Ainsi on trouvera les appellations suivantes toujours pour désigner la même chose
La rente : est le revenu perçu sans aucun effort déployé;
La rétribution : est le terme le plus général pour désigner une récompense dans
travail.
La rémunération : est le gain monétaire que l'on a tiré d'un travail.
Les appointements : sont une rémunération en espèces fixe, mensuelle et rattachée à
un emploi.
Le salaire : est la rémunération de l'ouvrier.
La commission : est la rémunération des intermédiaires. Etc.
Signalons que les salaires diffèrent d'un travail à un autre et constituent par conséquent un système
composé par les salaires suivants :
Le salaire au temps: proportionnel au temps passe.
Le salaire à la pièce: proportionnel au nombre d'unités fabriquées.
L'économie de partage: le salaire reflète la santé économique de l'entreprise ou richesse de
l'entreprise qui sera partagée entre les différents salariés.
Le salaire argent de poche: il sert à payer uniquement un café ou un paquet de cigarette puisque
toutes les autres consommations courantes sont gratuites
69
2.1- La gestion de la rémunération
La rémunération est la contrepartie du travail effectué par le salarié. Pour l’employeur, la
rémunération se compose de l’ensemble des salaires bruts, des primes diverses, des
indemnités de congés payés ou d’absences, des versements obligatoires de cotisations
sociales par l’employeur, calculés sur la base d’un taux proportionnel au salaire brut et des
compléments du salaire qui comprennent les charges conventionnelles patronales (dont
certaines sont quasi obligatoires comme les cotisations aux régimes de retraite compléments
ou à l’assurance chômage). La rémunération comprend enfin les compléments individualisés,
en espèces (frais de trajet, allocations diverses…) ou en nature (logement et voiture de
fonction par exemple), ainsi que les compléments liés aux résultants de l’entreprise
(intéressement, participation aux résultats). L’employeur doit bien sûr chercher à maîtriser
ces éléments constitutifs de la masse salariale (confère le schéma de la rémunération Totale).
La rémunération peut donc s’analyser de manière technique comme une charge financière,
mais elle est aussi un levier organisationnel puisqu’elle agit sur la productivité et la
motivation sur personnel. D’où l’importance d’une politique encadrée de rémunérations qui
oriente les comportements des salariés dans le sens des objectifs poursuivis par l’entreprise.
Cela conduit les employeurs à opérer des arbitrages entre salaire fixe et salaire individualisé,
d’une part, et à développer certains « périphériques » de rémunération comme
l’intéressement, la participation et les stock-options.
Les composantes principales de la rémunération sont :
- Le salaire de base : qui tient compte de plusieurs critères relatifs à l'environnement
externe et l'environnement interne de 1'entreprise.
- Le statut de 1'employé : c'est-à-dire sa position au sein de l’organigramme.
- Le complément de salaire: servant à compenser des dépenses supplémentaires que
les employés sont amenés à engager à l'occasion de leur travail.
- Les primes : elles sont de plusieurs types et sont accordées aux salariés de manière
variable en fonction des intérêts spécifiques et compte tenu d'apport supplémentaire
de l'argent.
2
Le cadre légal, réglementaire et l’historique des différentes formes de rémunération sont de source française.
Nous ferons une adaptation conformément à la législation Togolaise en la matière pendant le cours en amphi.
70
par le respect de différentes dispositions, en particulier relatives au salaire minimum, à
l’égalité entre hommes et femmes, à la non-discrimination. Le principe européen « à travail
de valeur égale, salaire égal » s’est imposé, le salaire étant entendu comme la totalité des
éléments de la rémunération, y compris les compléments de salaire. En marge des politiques
salariales, certaines dispositions protectrices de la législation française comme l’interdiction
de travail de nuit des femmes dans l’industrie ont été levées au nom du principe européen
d’égalité entre hommes et femmes.
S’agissant du salaire minimum, la réglementation française a pris d’abord la forme d’une
garantie générale en 1936. Ensuite, la loi du 11 février 1950 crée le SMIG (Salaire Minimum
Interprofessionnel Garanti) qui assure à tous les salariés de toutes les branches, hormis
l’agriculture, un, revenu minimal, indexé sur l’indice des prix à la consommation. L’idée était
aussi de réglementer les conditions de concurrence entre secteurs d’activités. Le SMIG n’a
pas joué efficacement ce double rôle dans le contexte de salaires élevés pratiqués durant les
années de croissance. La loi du 2 janvier 1970 le remplace par le SMIC (Salaire Minimum
Interprofessionnel de Croissance) dont le calcul vise à éviter le décalage avec l’ensemble des
autres salaires ouvriers (indexation sur les prix et sur l’augmentation annuelle du pouvoir
d’achat des taux horaires ouvriers mesurés au premier avril par le ministère du travail.) Le
SMIC apporte donc une garantie de pouvoir d’achat, modulable en fonction de
caractéristiques propres au salarié (handicapés, jeunes salariés). Les conventions collectives
peuvent fixer des minima conventionnels supérieurs au SMIC.
71
comportent une dimension, individuelle forte puisqu’elles sont censées refléter la
contribution productive de chacun en fonction de ses caractéristiques personnelles et
professionnelles. En cas de désaccord, les litiges sont portés devant le conseil des
prud’hommes.
Mais elles comportent aussi une dimension collective importante puisque le cadre
conventionnel est négocié par les partenaires sociaux au niveau de la branche et qu’une partie
des politiques salariales, les augmentations générales, le montant des primes, etc.…, se
négocient entre partenaires au niveau de l’entreprise. La loi Auroux du 13 novembre 1982 a
instauré l’obligation pour les partenaires sociaux de la branche de négocier tous les cinq ans
sur révision des classifications professionnelles. Elle impose aussi, au niveau de l’entreprise,
l’obligation annuelle de négocier sur les salaires effectifs et le temps de travail, sous réserve
de l’existence d’au moins une section syndicale. Mais, on le sait, obligation de négocier ne
signifie pas nécessairement obligation de conclure et ces rendez-vous obligatoires terminent
parfois par des procès-verbaux de désaccord.
72
reconnaissance de l’effort, des résultats et des potentiels. Démarre alors la période
d’individualisation, la diffusion des rémunérations « au mérite », pour les cadres
principalement. De plus en plus de composantes de la rémunération (salaires de base, primes)
sont définies au regard d’objets de performances, d’autres (intéressement et avantages
sociaux) sont utilisées pour encourager le sentiment d’appartenance et l’adhésion aux valeurs
de la firme.
Individualiser les rémunérations a toujours été pratiqué par les entreprises, mais de
manière empirique. Ce qui caractérise le mouvement amorcé dans les années 1980, c’est la
volonté de fonder des bases objectives et systématiques. Individualiser les salaires, c’est-à-
dire déterminer tout ou partie de la rémunération en fonction de la contribution de chacun aux
résultats de l’entreprise, suppose alors de pouvoir mesurer la performance individuelle. Des
critères d’appréciation quantifiables des performances doivent être mis en place en fonction
de la stratégie de l’entreprise. Ce souci légitime se heurte toute fois aux caractéristiques
mêmes de l’organisation productive qui promeut par ailleurs la performance globale, le
travail de groupe, et où l’esprit d’équipe et les solidarités sont censés fonder les modes de
coordination et de coopération. Il est de plus confronté aux résistances culturelles fortes dans
certaines entreprises où les salariés et leurs représentants sont viscéralement attachés aux
formes collectives de gestion.
Les entreprises ont plutôt opté pour une mise en place progressive de la rémunération au
mérite afin de la concilier avec quelques traditions françaises fortement ancrées (équité,
garantie d’une certaine régularité des revenus) et de laisser une place pour les autres formes
de motivation, liées au contenu du travail. Elles ont donc limité les pratiques
d’individualisation pour les ouvriers et les employés au motif que ces catégories font un
travail plus fortement contraint par l’organisation que celui des cadres et qu’elles n’ont
généralement pas tous les moyens de contrôler leur travail. Les politiques de rémunération de
ces catégories restent majoritairement réglées par la négociation collective, afin d’éviter des
conflits sociaux graves.
73
flexibilité salariale et d’avantages fiscaux. C’est le cas en particulier des dispositifs de partage
du profit. La France a été pionnière en la matière.
L’intéressement en est la forme la plus ancienne : elle date de 1959 et ses modalités ont
été fortement assouplies en 1986. Il s’agit d’accords facultatifs, négociés dans l’entreprise
pour au minimum trois ans. Employeurs et salariés fixes les indicateurs qui doivent avoir
pour base les résultats comptables, les performances collectives ou les améliorations de la
productivité sur lesquels vont être déterminés les versements. Primes d’intéressement sont
distribuées au moins une fois par an. Les versements ne sont pas assujettis aux cotisations
sociales, ce qui rend la formule particulièrement avantageuse à court terme. Si les sommes
versées sont placées sur un plan d’épargne d’entreprise (PEE), elles sont exemptes de
fiscalité. Le montant des primes distribuées ne peut dépasser un certain pourcentage de la
masse des salaires bruts des salariés concernés. En période de difficultés économiques,
certaines sociétés ont négocié une réduction de la partie fixe de la rémunération de leurs
salariés en échange d’un plan d’intéressement. En général, les firmes accompagnent les
dispositifs d’intéressement d’une réorganisation du travail afin de mettre en évidence le lien
entre complément de rémunération et performance. Ce lien reste cependant fragile car les
sommes versées sont souvent modestes. Et bien que ces sommes soient versées chaque année
(en une ou deux fois), le salarié ne perçoit pas la correspondance entre sa contribution
spécifique et la performance globale (en général, le profit) qui sert d’assiette au calcul de
l’intéressement.
La participation, second grand dispositif intentionnel de partage du profit, a les mêmes
inconvénients. Instaurée par la loi de 1967, la participation est beaucoup plus codifiée dans
ses formes que l’intéressement. Elle est obligatoire pour les entreprises de 50 salariés et plus.
L’accord d’entreprise qui fixe les règles de la participation doit respecter un cadre légal
contraignant. Ainsi, il existe une formule standard légale qui fixe les versements attribuables
aux salariés. Le versement ne peut avoir lieu que si le bénéfice net est supérieur à 5 % des
capitaux propres. Enfin, les sommes au titre de la participation sont indisponibles en général
pendant 5 ans, placées sur un compte spécial et converties soit en actifs financiers, soit un
compte bloqué rémunéré. Les sommes qui reviennent aux salariés sont soumises à la CSG
mais bénéficient d’un régime fiscal et parafiscal avantageux ; elles sont exonérées de
cotisations sociales et d’impôts sur le revenu.
Parmi les périphériques de rémunération, on retiendra aussi les options d’achat d’actions
(stock-options) qui ouvrent le droit à certains salariés bénéficiaires, le plus souvent dirigeants
et cadres, d’acheter des actions de leur entreprise à un prix fixé d’avance (prix d’exercice) et
74
d’empocher la plus-value au moment de lever l’option quelques années plus tard (en général
cinq à dix ans), la plus-value étant la différence entre le cours de l’action au moment de la
levée et le prix d’exercice. La fiscalité des stock-options fait débat : surtaxer ce dispositif
semble moral car il profite aux salariés de mieux rémunérés, mais pénalise les petites
entreprises qui l’utilisent pour proposer des rémunérations attractives sans alourdir
inconsidérément leur charge financière.
Test de connaissances
1. Définissez la rémunération et son importance pour les salariés.
2. Quelles sont les différentes appellations du salaire.
3. Quelles sont les composantes du salaire ?
4. Monter comment la rémunération peut être considérée comme source de motivation et non
de charge.
75
Salaire de base
Titre : La pyramide des rémunérations Salaire de qualification
Complément individuel
Intéressement
Les périphériques
au résultat, à la productivité, aux objectifs
de rémunération
(monétaire ou parfois en Participation Fonds salariaux
temps immédiats ou différés)
Plan d’épargne Stock-options Actionnariat
3.1- La formation
Comme précédemment, à la fin de cette section, l’étudiant doit être capable de :
1. Définir la formation et son importance pour l’organisation et l’ employé.
2. Situer la formation et ses relations avec les autres activités de la GRH.
3. Définir le rôle du superviseur et des autres acteurs de la formation.
4. Saisir les différentes étapes de la planification du processus de formation.
5. Connaître les différentes méthodes de formation et leur champ d’application.
6. Evaluer l’efficacité d’un programme de formation.
Occuper un poste de travail dan une organisation implique que l’employé exécute le travail de
façon à répondre aux exigences de l’employeur. Il existe donc une relation très étroite entre la
formation d’un employé et son rendement au travail. Quel que soit le travail à réaliser,
l’employé doit posséder des connaissances : savoir comment effectuer le travail ; maîtriser des
habilités : être capable de faire le travail ; et adopter les attitudes requises : vouloir faire le
travail.
Ces capacités se traduisent dans des comportements qui rendent l’employé apte à bien
travailler et lui permettent d’obtenir les résultats planifiés et tangible pour lesquels il a été
embauché. Toutes les activités de formation réfèrent aux programmes mis en œuvre pour
améliorer le rendement actuel et futur des employés. Or il est rare que la formation initiale
d’une personne la prépare directement à exercer toutes les responsabilités de son poste, et
qu’elle possède effectivement toutes les caractéristiques nécessaires pour fournir le
77
niveau de rendement attendu. L’amélioration de la productivité des employés, appuyée
par une approche de gestion faisant appel à la participation et à la formation, constitue
d’ailleurs le secret des organisations performantes d’aujourd’hui.
Une enquête réalisée récemment montrait que la quasi totalité des responsables de RH
considéraient que la formation allait devenir la priorité de la GRH des entreprises à travers
cette nouvelle décennie. La réalité économique et sociale d’aujourd’hui ne semble guère
démentir cette appréciation.
La formation est devenue l’une des préoccupations majeures des responsables des
ressources humaines, c’est sans doutes parce qu’on a découvert qu’elle était un
extraordinaire levier du développement de l’entreprise et de compétences de tout salarié.
Les différentes évolutions des environnements créent sans cesse des nouvelles exigences
et doivent stimuler l’enrichissement des connaissances et des savoir-faire.
Facteur d’ajustement et d’adaptation, la formation et aussi un facteur de régulation
sociale car elle peut être l’une de clés de la réconciliation entre le social et l’économique.
Plus value pour l’entreprise et les hommes, la formation peut être définie comme :
«l’ensemble des dispositifs (pédagogiques) proposés aux salariés afin e leur permettre de
s’adapter aux changements structurels et aux modifications de l’organisation du travail
impliqués par les évolutions technologiques et économiques, et de favoriser leur évolution
professionnelle. »
78
- contribuer au financement des congés individuels de formation et des congés du bilan de
compétences en versant à des organismes extérieurs une fraction de sa participation.
Financer en totalité des stages accomplis à l’initiative de l’employeur
Qu’il s’agisse de formation interne ou de formation externe, l’entreprise doit prendre en
charge la totalité des dépenses de stages qu’elle programme, à savoir :
- les rémunérations des stagiaires dans tous les cas ;
- les facturations des organismes spécialisés ;
- les coûts de formation interne (équipements, personnel), les frais de transport et
d’hébergement des stagiaires.
Consulter le comité d’entreprise sur le plan de formation, négocier collectivement
les objectifs et les moyens de la politique de formation
Le plan de formation rassemble les informations pour l’année suivante concernant :
- la liste des actions proposées par l’employeur et les conditions financières de leur
exécution ;
- les organismes formateurs et les conditions d’organisation des stages ;
- les effectifs concernés répartis par catégories professionnelles ;
- les conditions financières d’exécution des stages.
Mettre en œuvre le droit individuel à la formation (DIF) pour les salariés
Tout salarié ayant au moins un an d’ancienneté pourra accumuler année après année un droit à
la formation. Ce droit permet aux salariés en CDI et à plein temps de bénéficier de vingt
heures (20H) de formation par an, cumulables sur six ans dans la limite de 120 heures. Une
convention ou un accord de branche ou d’entreprise peut prévoir une durée supérieure. Le
DIF vient en plus des plans de formation existants. Le DIF pourra être transféré ou utilisé lors
d’un départ de l’entreprise.
Ce droit est exercé à l’initiative du salarié qui devra recevoir l’accord de son employeur. Il
doit faire l’objet d’un accord formalisé. Généralement, la formation liée au DIF se fera en
dehors du temps de travail. L’employeur indemnise le salarié par une allocation de formation
représentant la moitié de la rémunération nette de référence du salarié.
Les salariés en CDD peuvent profiter du DIF au prorata de leur temps de présence s’ils
justifient de quatre mois d’ancienneté au cours des douze derniers mois.
N.B.: Toujours vous assurer de consulter les dernières mises à jour des lois.
79
Définitions clés
Compétence
Une capacité à combiner et à utiliser les connaissances et le savoir-faire acquis pour maîtriser
des situations professionnelles et obtenir les résultats attendus. Autrement dit, une compétence
permet à l'individu d'effectuer une tâche de façon satisfaisante.
Formation
La formation constitue un ensemble d'activités d'apprentissage planifiées. Elle vise
l'acquisition de savoirs propres à faciliter l'adaptation des individus et des groupes à leur
environnement socioprofessionnel. Elle contribue à la réalisation des objectifs d'efficacité de
l'organisation. La formation naît d'un besoin organisationnel et professionnel, et vise
normalement l'atteinte d'objectifs précis pour un groupe d'employés donné.
Entraînement à la tâche
L'entraînement à la tâche constitue un ensemble d'activités visant l'acquisition, en cours de
production, de connaissances, d'habiletés et d'attitudes liées à l'exercice de nouvelles tâches
dans le cadre d'un poste donné. Il s'agit de situations où de nouvelles tâches sont attribuées à
un employé et que des apprentissages précis, de courte durée, sont nécessaires à leur
accomplissement.
La formation se doit d'être qualifiante et transférable.
Nous pouvons résumer les objectifs de la formation autour de trois grands volets :
1. Pour l’employé, les activités de formation visent à l’intégrer à l’organisation en lui
permettant de maintenir ou d’améliorer son rendement au travail pour éventuellement
accéder à de fonctions exigeant plus de responsabilités. La formation permet, en outre,
aux travailleurs victimes de licenciements de se reconvertir, à ceux que menacent les
80
évolutions techniques d’en prévenir les conséquences et aux jeunes dépourvus de
préparation de recevoir un apprentissage.
2. Pour l’employeur et l’organisation, les activités de formation et d’apprentissage
constituent un investissement dans ses ressources humaines. En améliorant la
productivité de sa main d’œuvre, l’organisation favorise l’optimisation de ressources
humaines mises à sa disposition, ce qui contribue à sa rentabilité à court et moyen
terme. Pour l’organisation, ces activités sont un outil de changement
indispensable dans le contexte où le travail et les valeurs liés au travail
changent rapidement. Elle doit renforcer constamment son personnel et
s’occuper des nouveaux venus qui sont en général plus scolarisés et mieux
formés.
A l’échelle de l’organisation, ces programmes ont les effets suivants :
L’accroissement de la productivité ; le développement de l’employé ; le soutien à la hiérarchie ; le
développement des carrières professionnelles ; le développement organisationnel.
1. Identification et
analyse des besoins de
formation
4. Évaluation et suivi 2. Planification et
post-formation conception de la
formation
3. Diffusion de la
formation
Conseils
La formation est une activité de gestion des ressources humaines qui doit être réalisée selon
un plan préétabli et avec la participation des employés.
Le diagnostic des besoins de formation et la diffusion de la formation doivent être effectués à
un moment opportun afin de ne pas nuire à l’avancement des projets. Il faut éviter les périodes
de surcharge de travail.
81
L’analyse des besoins de formation vise à déterminer si les problèmes de performance
identifiés peuvent être améliorés par une formation, ou s’il s’agit de problèmes liés à
l’organisation ou à la personne. La formation n’est pas le remède à tous les maux.
Il est essentiel que l’employé prenne conscience qu’il doit modifier ou développer de
nouvelles compétences ou habiletés.
Un climat favorable à l’apprentissage doit être créé lors de la diffusion de la formation de
manière à favoriser les échanges ouverts.
82
Exemple n° 16 : grille d’identification des besoins de formation d’un(e) employé(e)
(à remplir par le supérieur immédiat)
II. FORMATION
Décrivez des occasions où la performance a été affectée par un manque de formation ?
Idéalement, quel format doit prendre la formation pour s’adapter aux employé(e)s et au
contexte de travail ?
Exemple n°17 : grille d’identification des besoins de formation pour les gestionnaires
Nom de l’employé(e) :
Service : Date :
I. POSTE DE TRAVAIL
Quelles sont les compétences nécessaires pour bien réussir le travail ?
Dans l’ensemble des tâches, quelles sont celles avec lesquelles l’employé(e) est le plus à
l’aise ?
Quelles sont les tâches pour lesquelles l’employé(e) ne fournit pas un rendement suffisant ?
Pourquoi ?
Nom du gestionnaire :
Service : Date :
Au cours des trois prochaines années, quels seront les enjeux majeurs de notre entreprise ?
Nommez trois grandes priorités que vous vous êtes fixé pour les trois prochaines années ?
83
II. BESOINS DE SOUTIEN ET DE FORMATION DE VOS RESSOURCES
HUMAINES
Identifiez vos trois préoccupations les plus importantes à l’égard de la formation des
ressources
humaines dans l’entreprise et à propos desquelles il faudrait intervenir.
Généralement, les entreprises requièrent de la formation suite à ces préoccupations :
a. l’accroissement de l’efficacité opérationnelle
b. l’augmentation des ventes
c. l’amélioration des compétences techniques en utilisation de logiciels.
Pour chacun de ces éléments, identifiez les formations qui seraient requises pour votre
organisation.
Préoccupations Formations
1. Efficacité opérationnelle
2. Ventes
3. Compétences techniques
84
L’observation et l’écoute
Le gestionnaire doit connaître les responsabilités des employés en les observant travailler et
en écoutant leurs commentaires face aux méthodes de travail. Ce moyen lui permet d’avoir
une vue globale de la situation et de connaître les aspects à améliorer.
L’entrevue individuelle
Cette rencontre est bénéfique car elle permet au gestionnaire de connaître les besoins
particuliers des individus et d’effectuer certaines mises au point en ce qui a trait aux
comportements acceptés dans l’entreprise.
Le groupe de discussion
Le gestionnaire sollicite le partage des opinions. Cette rencontre devra être structurée par un
ordre du jour adéquat. Elle nécessite la présence d’un animateur neutre afin que chacun ait le
même droit de parole.
L’évaluation du rendement
Cette activité du cycle de gestion des ressources humaines permet d’identifier des besoins de
formation en fonction des indicateurs de performance et des attentes liées au poste.
85
Exemple n° 18 : PLAN GLOBAL DE FORMATION
Lorsque les grilles d'identification des besoins de formation sont toutes complétées, une
compilation est alors effectuée. Ensuite, la direction établit des priorités parmi les besoins de
formation en fonction des objectifs de l'organisation. Les questions suivantes sont alors
posées :
• Quelles sont les formations à réaliser dans notre organisation ?
• Quel est notre budget de formation ?
• Quel type de formation devons-nous privilégier (interne ou externe) selon les compétences à
développer ?
• Quel est notre échéancier ?
• Qui sera le formateur ?
• Qui participera à la formation ?
Les réponses à ces questions seront rassemblées dans un plan global de formation (exemple
n°18) qui agira comme aide-mémoire et qui permettra de bien gérer le développement des
compétences du personnel. De plus, il est suggéré de le diffuser à l'ensemble de l'organisation
afin d'informer tous les employés des formations futures.
Par la suite, le responsable de la formation ou le gestionnaire doit élaborer des plans
spécifiques pour chaque formation qui sera donnée dans l'organisation. À ce sujet, il est
recommandé de prendre contact avec le formateur interne ou externe afin de lui demander
comment il désire diffuser la formation et quel en est le contenu. Les grandes rubriques de ce
type de plan sont les suivantes :
• Description générale de la formation
86
• Objectifs
• Contenu
• Durée
• Nom du formateur interne ou externe
• Méthodes d'enseignement
• Personnel visé et nombre de groupes
Les plans spécifiques permettent notamment de rédiger un cahier de charges lorsque la
conception ou la diffusion de la formation doit être confiée à une personne externe à
l'entreprise. Ils servent également de point de départ à la conception puisqu'ils clarifient les
éléments à considérer.
Pour la conception de la formation, les entreprises peuvent requérir les services d'un employé
ayant les qualifications requises ou d'un consultant externe pour élaborer, en collaboration
avec les responsables des ressources humaines, le contenu spécifique de formation. La
formation peut faire appel à une variété de techniques d'enseignement : entraînement à la
tâche, formation magistrale avec exercices pratiques, formation assistée par ordinateur, etc.
À retenir
Il est possible également que la formation exige que l'employé apprenne de façon autodidacte
certaines notions. L'employé se forme alors par lui-même en effectuant des exercices
pratiques. Pour garantir le succès de cette méthode, il est recommandé de préparer avec le
supérieur immédiat un échéancier d'apprentissage et de valider le contenu de la formation.
3-Diffusion de la formation
Il n'y a aucun lien direct entre la qualité de la préparation d'une activité de formation et la
qualité de sa diffusion. Une fois que le contenu de la formation a été développé, l'entreprise
doit veiller à une diffusion efficace. Lorsque l'ampleur de la formation le requiert, la
responsabilité de la diffusion peut être confiée à plusieurs personnes. De plus, il faut prévoir
les matériels nécessaires tels un rétroprojecteur, un ordinateur, un tableau et des crayons ou un
tableau à feuilles mobiles pour favoriser le succès des activités de formation.
À retenir
Les techniques d'enseignement
Tout au long de la formation, le formateur doit utiliser des techniques d'animation
visant à favoriser la participation et la compréhension des notions étudiées.
Exposé
87
Technique plutôt formelle où le formateur explique, informe, motive ou offre une rétroaction.
L’efficacité de cette technique repose sur les qualités de communication du format
Démonstration
Mise en application d’un processus ou d’une opération en démontrant chacun des gestes à
poser. Le formateur doit maîtriser un certain savoir-faire technique.
Discussion
Repose sur l’échange verbal ou électronique d’information sur un sujet précis ou un problème
concret entre les participants. Ces derniers sont alors invités à exprimer leurs opinions, leur
expertise ou leurs connaissances.
Jeu de rôle
Reproduction d’une situation ou d’un processus réel permettant de prendre conscience de sa
pratique et de ses effets.
Entraînement à la tâche
Apprentissage en cours d’opération qui fait appel à l’exposé, à la démonstration et à la
discussion.
88
Conseils
Il faut donner aux employés récemment formés l’occasion d’utiliser le plus rapidement
possible leurs nouvelles compétences afin qu’ils ne les oublient pas.
Les superviseurs immédiats doivent encourager l’utilisation des nouveaux comportements ou
techniques et reconnaître l’effort des employés qui les utilisent.
À la fin de la diffusion de la formation, l'entreprise distribue à tous les participants une grille
d'évaluation de la formation (exemple n°19). Cet outil permet d'évaluer la performance du
formateur et l'adéquation entre le contenu abordé et les besoins des participants. Ainsi, chaque
participant remplit la feuille d'évaluation individuellement.
Par la suite, la direction doit compiler l'information et analyser les résultats.
Cette évaluation permet de savoir si la formation a été appréciée par les participants et si la
méthodologie d'enseignement a été efficace (compétences du formateur, qualité de
l'enseignement, etc.).
Également, par la méthode de l'observation sur les lieux de travail, les supérieurs immédiats
auront à déterminer si la formation a permis de résoudre les problèmes initiaux ou d'améliorer
les compétences et les performances. Cette action permet de constater au quotidien le transfert
des connaissances et l'utilisation des habiletés développées. Cette évaluation doit avoir lieu
cinq à six semaines après la diffusion de la formation. Les gestionnaires peuvent se référer à
l'exemple n°20 qui présente un exemple de transfert des apprentissages à propos d’une
formation sur le service à la clientèle. Cet outil peut être utilisé comme guide pour élaborer
une grille d'évaluation sur mesure.
89
Exemple n° 19 : GRILLE D’ÉVALUATION DE LA FORMATION
a) OUI NON
b) OUI NON
c) OUI NON
d) OUI NON
Indiquez votre degré d’accord envers chacun des énoncés présentés ci-dessous, en utilisant
l’échelle suivante :
1 = tout à fait en désaccord 2 = en désaccord 3 = plus ou moins en accord
4 = en accord 5 = tout à fait en accord
90
Exemple n°20 : GRILLE D’ÉVALUATION DU TRANSFERT DES APPRENTISSAGES
(à remplir par le gestionnaire de premier niveau)
Nom: Prénom :
Fonction : Date :
Indiquez le niveau de maîtrise de l’employé pour chacun des éléments suivants, selon
l’application qu’il en
fait dans ses fonctions habituelles.
Commentaires et recommandations
91
Test de connaissances
92
SEANCE N° 11
Chapitre 3 : les politiques de la GRH/politique de valorisation des RH : L’évaluation du
rendement
Objectif : Connaître les responsabilités et les attentes des salariés face à leur rendement, et
les évaluer à partir des critères objectifs
Chaque personne dans une organisation est évaluée en tout temps par son supérieur
hiérarchique, ses collègues de travail et ses subordonnés. Cela est vrai pour toutes les
organisations, peu importe leur taille, leur structure ou leur culture car nous avons tous une
opinion à propos des autres.
Seulement, plus l’évaluation des autres est formelle, plus elle sera objective et bénéfique sur
le rendement des employés et sur les prises de décisions ultérieures.
L’évaluation du rendement est une activité « de contrôle qui consiste à porter un jugement sur
la contribution spécifique de l’employé aux objectifs de l’organisation ». Il s’agit, en fait, de
mesurer, évaluer, puis juger les résultats et les comportements d’un employé pendant une
période donnée, en rapport avec les attentes ou exigences qu’on avait à son sujet. C'est-à-dire
entre les résultats obtenus et les résultats attendus ou planifiés.
L'appréciation du rendement est une activité de gestion des ressources humaines qui permet
de prendre du recul et de créer un temps d'arrêt privilégié pour regarder l'évolution de
l'employé ainsi que celle du gestionnaire en fonction de l'environnement, du contexte et de la
culture de l'organisation. Ce moment donne l'occasion de souligner les points positifs tout en
abordant également les éléments qui nécessitent une amélioration. L'employé souhaitera
obtenir une reconnaissance de ses compétences et de ses efforts de même qu'une oreille
attentive à ses idées.
93
Évaluer le rendement, c'est analyser la performance du personnel en misant sur le maintien de
la satisfaction au travail tout en favorisant la progression professionnelle et personnelle. Avant
tout, le gestionnaire et l'employé doivent s'entendre sur les normes de rendement et les critères
d'appréciation. Ces derniers sont définis de façon claire et réaliste dans la première phase du
processus d'évaluation afin de pouvoir obtenir une appréciation fidèle. Il est conseillé de faire
participer l'employé à son évaluation de rendement et ce, dès la première phase du processus.
Afin de s'assurer qu'il n'y ait pas seulement une évaluation annuelle, mais bien plusieurs
évaluations au cours de l'année, il est nécessaire de se doter d'un processus de concertation
continue. En procédant ainsi au cours de l'année, cela permet d'effectuer un suivi plus
efficace de la progression des employés et de reconnaître plus spécifiquement leur
contribution. Dans un souci de déterminer des critères de performance valides et
représentatifs, les organisations devraient demander aux employés de faire ressortir, en
collaboration avec le supérieur immédiat, des critères de performance adaptés à leur réalité
et à partir desquels ils seront évalués. (Poage 2002)
Le système d'évaluation du rendement est un ensemble organisé d'étapes dont le but est de
faire un bilan et d'apprécier la contribution de l'employé.
94
Fig. 5 : ÉTAPES DE L'ÉVALUATION DU RENDEMENT
PHASE 1 Étape 1
Se préparer
Discussion et entente
Étape 4 Étape 2
Conclure Faire la rencontre
Étape 3
Échanger
PHASE 3 PHASE 2
Bilan du rendement Suivi de l’entente
ÉTAPE 1 : Se préparer
Se préparer à la rencontre permet au supérieur d'en préciser les objectifs et d'augmenter ses
chances de les atteindre.
95
À retenir
• Clarifier le but de la rencontre : il s'agit de faire le point et de donner de la rétroaction à
l'employé.
• Déterminer le lieu et l'heure : il faut choisir le moment favorable et l'endroit le plus propice.
• Établir les points importants ayant trait aux objectifs de l'organisation et au secteur (le cas
échéant).
• Discuter avec l'employé des objectifs personnels pouvant être mis de l'avant.
Cette action contribue à montrer à l’employé qu’on l’apprécie.
• Préparer des notes complémentaires (suggestions, clarification, formation).
La fiche de préparation doit être remise à l'employé avant sa rencontre afin qu'il réfléchisse
sur ses objectifs pour l'année. Cet outil l'aide à mettre par écrit ses idées et l'incite à préparer
sa rencontre d'évaluation. Il prend ainsi une part active à la démarche.
96
Exemple n° 21 : Grille phase 1 - Discussion et entente mutuelle
Identification de l’employé(e)
Nom & prénom de l’employé(e) : Date :
Titre de l’employé(e) :
Supérieur immédiat :
NOTES COMPLÉMENTAIRES
À retenir
• Établir un climat de confiance dès le début : « Bonjour koffi, comment vas-tu ?
Installe-toi confortablement. »
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• Rappeler le but de la rencontre : « Je tenais à te rencontrer pour nous permettre de faire le
point, d'échanger et pour que nous puissions convenir de tes objectifs pour la prochaine
année.»
• Susciter l'intérêt : « Nous avons une année intéressante devant nous ! » Ou encore :
« Selon toi, quels sont les avantages de cette rencontre ? »
• Établir les règles du jeu : « Je te présenterai d'abord les objectifs de l'organisation, puis ceux
de notre secteur. Si tu as des questions, n'hésite pas à m'interrompre.
Nous disposons d'environ une heure. »
• Obtenir l'accord de l'employé : « Est-ce que ça te convient ? »
ÉTAPE 3 : Échanger
L'échange doit permettre à l'employé de participer et de collaborer activement à la démarche.
Pour susciter son engagement, il est important d'écouter ses idées. On peut explorer la fiche
de préparation afin de mettre en commun les besoins objectifs de chacun.
À RETENIR
• Adopter une attitude favorable et positive, et manifester de l'empathie.
• Préciser les objectifs, transmettre l'information et confirmer la compréhension.
• Écouter activement : reformuler, encourager et utiliser les techniques de l'écho et de la
pause. Avant de réagir, s'assurer d'avoir bien compris.
• Questionner méthodiquement : utiliser des questions ouvertes et précises. Inciter l'employé à
s'exprimer. Lui permettre de décrire ses intérêts et de fixer lui-même ses objectifs.
• Observer et être attentif au non verbal : les gestes, les expressions du visage, l'intonation de
la voix, etc.
• Vérifier ses perceptions : « J'ai l'impression que tu n'es pas d'accord avec mon point de vue !
» – « Tu me parais déçu. » – « J'ai le sentiment que ce point ne te convient pas. »
98
de soutien que nous pourrions mettre en place pour t'aider à les atteindre. » – « Nous avons
convenu que... » – « On s'entend donc pour réaliser ces actions au cours de la prochaine
année? »
• Susciter des commentaires : « Es-tu satisfait de notre rencontre ? » – « Peux-tu me dire en
quelques mots ce que tu retiens de ...? »
• Remercier l'employé : « Merci de m'avoir consacré du temps aujourd'hui. J'apprécie ton
engagement ! »
Il est important de remplir la fiche de préparation et de l'annexer au dossier de l'employé.
Cette fiche pourra être consultée lors du suivi de l'entente.
À retenir
• Respecter ses engagements : relire les points importants de la première rencontre ; rédiger
les faits significatifs observés ; mettre en place les mesures de soutien convenues.
• Donner de la rétroaction de façon continue. S'informer des actions mises de l'avant. Rester
ouvert à toute rencontre de suivi qui pourrait être nécessaire.
• Examiner les progrès réalisés en fonction des attentes mutuelles.
• Mettre en lumière les progrès réalisés. De manière informelle, continuer à donner de la
rétroaction.
• Apporter les modifications requises.
La fiche de rencontre d'étape est utilisée pour noter des informations concernant le rendement
de l'employé. On y indique, entre autres, les forces de ce dernier et les aspects qu'il devrait
améliorer. Cette fiche peut être remplie périodiquement et servir de guide lors de l'étape du
bilan du rendement (Phase 3). Elle permet d'effectuer la démarche d'évaluation du rendement
tout au long de l'année.
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Exemple n° 22 : Grille phase 2 - Rencontre d'étape
Identification de l’employé(e)
Nom & prénom de l’employé(e) : Date :
Titre de l’employé(e) :
Supérieur immédiat :
NOTES COMPLÉMENTAIRES
100
l'employé en ce qui a trait à l'évaluation de ses compétences (savoir), de ses tâches (savoir
faire) ainsi que de ses aptitudes et habiletés (savoir-être).
Conseils
• Mettre l'accent sur les aspects positifs.
• Souligner que l'appréciation ne vise pas la discipline, mais plutôt l'amélioration du niveau de
rendement de l'employé.
• Formuler des critiques précises et spécifiques. Fournir des exemples.
• Vous concentrer sur les actions et les résultats de l'employé plutôt que sur sa personnalité.
• Rester calme, écouter et ne pas argumenter.
• Laisser la chance à l'employé d'exprimer ses réactions et ses besoins.
• Faire des suggestions d'actions précises pouvant être prises par l'employé pour améliorer la
situation.
• Mettre l'accent sur le soutien que vous – ou d'autres membres de l'équipe – pouvez lui
apporter.
• Privilégier une approche « évaluer et écouter » ou mieux, « solutionner les problèmes ».
Évitez une approche « évaluer et convaincre ».
• Éviter les surprises (appréciation négative inattendue). Assurer une rétroaction continue tout
au long de l'année.
101
Exemple n°23 : Grille phase 3 - Rencontre annuelle
Identification de l’employé(e)
Nom & prénom de l’employé(e) : Date :
Titre de l’employé(e) :
Supérieur immédiat :
Légende (cochez la colonne appropriée)
++ =très satisfaisant + =satisfaisant +/- =besoin d’amélioration - =insatisfaisant Colonne N/A=ne
. s’applique pas
SAVOIR ÉCHELLE DE NOTATION
L’employé connaît les principales ++ + +/- - N/A Commentaires
caractéristiques de l’organisation et possède et observations
les qualifications requises pour son poste.
À déterminer selon les objectifs établis et
les fonctions du poste de l’employé
NOTES COMPLÉMENTAIRES
L’évaluation peur être conduite grâce à de nombreuses méthodes dont le contenu varie d’une
entreprise à une autre. Il existe de nombreuses méthodes d'évaluation comportant chacune des
avantages et des inconvénients. Les méthodes dites « traditionnelles » portent sur les
caractéristiques personnelles du travailleur et sur l'examen du comportement.
Parmi ces méthodes, on peut classer celle du rangement qui consiste à comparer le rendement
de l'agent par rapport à ses collègues, celle par échelle graphique ou échelle de notation qui
liste une série de critères pondérés représentés au sein d'une grille d'évaluation, celle des
choix forcés qui oblige l'évaluateur à établir les caractéristiques professionnelles qui
conviennent le mieux et le moins à l'agent, celle des incidents critiques ou des faits
significatifs qui note les incidents positifs ou négatifs survenus au cours de la prestation de
l'évalué, et celle de l'évaluation libre ou improvisée qui repose sur les éléments subjectifs
apportés par l'évaluateur. Si ces méthodes sont faciles et rapides à mettre en application à
moindre coût, il va sans dire qu'elles comportent également de nombreux inconvénients parmi
lesquels l'absence de dialogue, la subjectivité et l'absence d'objectifs qui ne sont pas les
moindres.
Aux méthodes dites « traditionnelles » ont fait place des méthodes dites « modernes ». Les
méthodes par objectifs fixés de commun accord entre évaluateur et évalué et par réciprocité
d'évaluation où le dialogue est établi dans les deux sens sont par excellence les représentantes
d'une nouvelle approche de l'évaluation du personnel.
D'autres méthodes ont également vu le jour, combinant les éléments des méthodes
traditionnelles et modernes. La norme de travail (quota de production), la méthode par centre
d'évaluation (basée sur l'aptitude à occuper un poste via des tests), l'évaluation quantitative
(utilisant la comptabilité analytique et l'analyse financière), l'appréciation du groupe et de
l'individu dans le groupe (auto analyse du groupe) et, l'analyse et la résolution des problèmes
humains (entouré des chefs directs et de l'aide de psychologues) sont autant de méthodes
appliquées dans des contextes précis d'organisation du travail.
Ces méthodes nouvelles ont pour objet d'instaurer une révolution dans les mentalités en
passant de la notation, opération ponctuelle, à l'évaluation du personnel en tant que système
permanent, dynamique, transparent, aux critères connus et reconnus, aux objectifs définis,
mettant l'accent sur le potentiel et la motivation de l'agent. L'évaluation doit dans ce contexte
103
être vue comme une possibilité d'avancement et de développement du potentiel professionnel
et humain. (cf. formulaire d’évaluation)
Pour mener à bien l'évaluation, l'évaluateur établit un tableau de bord, « ensemble nécessaire
et suffisant d'indicateurs à la disposition d'un responsable pour mesurer » à période constante
« les écarts entre les réalisations et les objectifs et pour prendre des décisions à court terme ».
Ces objectifs sont présents tant en amont de l'évaluation lors de l'analyse des écarts entre les
objectifs et les réalisations, qu'en aval lors de l'ajustement ou la modification des objectifs.
L'évaluation est une procédure action - réaction (l'objectif définit les moyens qui règlent les
actions. Ces actions déterminent des procédures de contrôle qui peuvent induire des
ajustements d'objectifs) mais aussi une procédure « pro action » (anticipation de l'action). La
qualité du tableau de bord dépend de nombreux critères tels que la précision de l'objectif, son
adaptation aux besoins, le choix de l'échelle, la comparaison avec des données de référence, le
nombre de prise de données et la pertinence des indicateurs.
Les indicateurs sont définis comme des « valeurs relatives d'une grandeur par rapport à un
nombre repère appelé base et destiné à mesurer l'évolution de cette valeur dans le temps ».
Les principaux types sont les indicateurs de moyens financiers, techniques et humains, les
indicateurs de productivité, les indicateurs de qualité, ceux de sécurité, d'activité et de climat
social. Dans le domaine des ressources humaines, la classification comprend les paramètres
de structure spécifiques aux personnes (âge, sexe, état civil, etc.), les paramètres de
compétence de l'agent (années et niveau d'étude, formation, etc.) et les paramètres de
comportement (climat social, niveau d'absentéisme, etc.).
Ces paramètres doivent être significatifs, de fréquence raisonnable, fiables, rapides à obtenir,
exacts, disponibles, harmonisés et objectifs. On utilisera alors les méthodes statistiques pour
les représenter sous formes de tableaux et graphiques. La création d'un tableau de bord
nécessite le recours à une matrice d'aide, à une négociation entre évaluer et évaluateur et à une
diffusion de l'information. Elle requiert également un choix et une collecte réfléchie des
informations.
En tout état de cause, un tableau ne peut être opérationnel qu'après une période de rodage
et de référence estimée à quatre années. Quatre difficultés apparaissent ensuite. La
première est due au fait qu'un objectif correspond à un seul tableau et vice et versa. La
deuxième est liée à l'évolution de l'administration et aux ajustements nécessaires du tableau
104
de bord qui en découlent. Les troisième et quatrième difficultés sont respectivement
l'implication et l'intérêt d'une part, et le contrôle des données d'autre part.
Attention !
Lors de l’évaluation certaines erreurs sont à éviter. Car le principal problème qu’occasionnent
les mesures subjectives, c’est qu’elles laissent les biais s’infiltrer, le plus souvent non
intentionnels. Certains sont causés par manque de détachement émotif des évaluateurs, d’autre
sont simplement dus au processus cognitif de traitement de l’information. Les biais les plus
fréquents sont : l’effet de halo, l’erreur de tendance centrale, la clémence ou la sévérité et le
préjugé.
L’effet de halo se produit lorsque l’opinion de l’évaluateur sur un aspect de la personne dont
le rendement est évalué influence la mesure du rendement global. Par exemple, si un
superviseur aime un employé, ce sentiment peut altérer l’évaluation de son rendement. Le
problème devient plus sérieux lorsque l’évaluateur doit évaluer ses amis ou des personnes qui
lui déplaisent fortement.
L’erreur de tendance centrale réside dans le fait que l’évaluateur n’aime pas désigner des
salariés comme étant efficaces ou inefficaces ; en conséquence, il déforme l’évaluation de
façon à ce que chaque salarié semble fournir un rendement moyen.
Le biais de la clémence se produit lorsque l’évaluateur a tendance à être trop mous ou trop
généreux dans l’évaluation. Le biais de la sévérité est l’opposé de la clémence ; l’évaluateur
est trop dur ou trop exigeant lors de l’évaluation. Ces deux erreurs se produisent lorsque les
normes de l’évaluation sont imprécises.
Test de connaissances
105
SEANCE N° 12
Etudes de 2 cas d’entreprises
Objectif : Evaluer la maitrise de la cohérence des pratiques RH chez les apprenants
1- Après avoir montré l’importance du service Ressources Humaines dans les PME en
général, dites quelle pratique RH permettra à Vivi Royale de faire ce diagnostic
(existence des compétences à l’interne). (3pts)
2- Décrivez de façon schématique les différentes étapes de cette pratique. (2pts)
Après avoir répondu aux inquiétudes de Madame Vivi, elle vous confie tout le processus. A la
fin de votre diagnostic, vous avez constaté qu’il va falloir recruter seulement un responsable
RH.
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A la fin de l’intégration, le parrain vous fait part de la fiche de la période de probation. Cette
fiche récapitule les points forts et les points à améliorer du nouvel employé. Parmi les points
à améliorer, la fiche fait mention de « renforcement de capacités ».
6-
a. Présenter un spécimen de fiche d’évaluation la période de probation. (2pts)
b. Décrivez brièvement la pratique RH qui permettra de combler les lacunes
évoquées par la fiche de la période de probation. (1,5pts)
c. Donnez les fondements juridiques de cette pratique et présenter la grille qui la
planifie. (3pts)
Cas ABAYOMI-SA
L’entreprise ABAYOMI-SA est une grande société industrielle en croissance depuis quelques
années. Son effectif total était de 41 419 salariés en N-1 et de 41 833 salariés en N.
Sexe
Rappel
Hommes Femmes Total
N-1
Catégorie hiérarchique
Agents de production (AP) 13 521 1 539 15 060 14 910
Employés, Techniciens et
13 228 2 668 15 896 15 739
Agents de Maîtrise (ETAM)
Ingénieurs et cadres 8 421 2 456 10 877 10 770
Total 35 170 6 663 41 833 41 419
NB : En fin d’année N, les contrats échus non renouvelables sont de 7%, dont 45% d’AP et
35% ETAM.
Tableau 2 : Projection de l’effectif par âge en N+1
Moins 20 à 25 à 30 à 35 à 40 à 45 à 50 à 55 à Plus
de 20 24 29 34 39 44 49 54 60 de 60
ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans
0% 16% 19% 10% 13% 15% 11% 9% 6% 1%
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Tableau 3 : Nombre de promotions entre N-1 et N
La DRH prévoit, de son côté, les mouvements de personnel suivants entre N et N+1 :
La politique de proportion devrait se traduire par les mêmes taux de promotion d’une
catégorie hiérarchique à la catégorie supérieure entre N et N+1 qu’entre N-1 et N ;
Le taux de démission entre N et N+1 devrait être identique à celui enregistré entre N-
1 et N ;
L’entreprise prévoit qu’en N+1, 20% des plus de 60 ans vont partir à la retraite et que
1% des 55-60 ans vont bénéficier d’une retraite anticipée. Ce taux est identique
quelle que soit la catégorie hiérarchique.
La DRH doit estimer les besoins éventuels en termes d’embauches à l’issue de ces
mouvements de personnel. Si nécessaire, l’entreprise envisage d’embaucher en CDI
certains intérimaires ayant déjà travaillé pour l’entreprise. Selon ses besoins, elle
embauchera autant d’intérimaires que nécessaire.
108
En N, les intérimaires représentent 15% de l’effectif de l’entreprise. 70% des intérimaires
occupent des postes d’AP (agents de production), 20% des postes d’ETAM (employés
techniciens et agents de maîtrise) et 10% des postes d’IC (ingénieurs et de cadres).
Au cours de l’année N, la DRH a réalisé une étude afin d’estimer le nombre d’embauches
que pourrait représenter la conversion de certains contrats d’intérim en CDI. La DRH a
regardé si les compétences des intérimaires correspondaient aux besoins futurs de
l’entreprise. Elle a également réalisé une enquête pour connaître les souhaits des
intérimaires. Les résultats de cette enquête permettent de disposer des données suivantes :
Questions
109
4- Compte tenu des informations disponibles sur la population intérimaire, quels
choix l’entreprise peut-elle faire pour sa politique de recrutement ? Combien
d’embauches, au total et par catégorie hiérarchique, va-t-elle réaliser ? (4pts)
5- La DRH doit engager parmi les intérimaires un directeur adjoint pour renforcer
l’équipe existante qui l’aidera dans la gestion de ces effectifs. Préparez une
description de poste pour le nouveau directeur adjoint des ressources
humaines en énumérant les principales taches que le titulaire devra accomplir,
les compétences requises et les indicateurs de performance. (3.5pts)
A partir de votre description de poste, préparez une offre d’emploi en tenant
compte des exigences que vous considérez comme importantes. (3pts)
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