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INTRODUCTION GENERALE
1
3URIHVVHXUG¶(FRQRPLHHWSUL[1REHOGHODSDL[
2
Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement, tenue en Avril 2015
3Approved Index 2015
ϭ
6HORQ OH FHQWUH LQWpJUp G¶LQIRUPDWLRQ SRXU O¶HQWUHSUHQHXULDW GHV -HXQHV
l¶HQWUHSUHQHXULDW GHV MHXQHV DX &DPHURXQ IDLW IDFH j GH PXOWLSOHV FRQWUDLQWHV D\DQW WUDLW j
O¶DVVLVWDQFH WHFKQLTXH DX VXLYL DX ILQDQFHPHQW PDLV VXUWRXW j O¶DEVHQFH G¶LQIRUPDWLRQV
structurées et dynamiques susceptibles de mettre à leur disposition des outils nécessaires,
efficaces et efficientes à la promotion de leurs affaires. Le besoin de financement est celui qui
UHYLHQWOHSOXV(QHIIHWO¶H[LVWHQFHDX&DPHURXQGHEDQTXHVFRPPHUFLDOHVHQJUDQGQRPEUH
HW XQH PXOWLWXGH G¶pWDEOLVVHPHQWV GH PLFURILQDQces, ne permet pas aux micros entreprises,
G¶DFFpGHU IDFLOHPHQW DX ILQDQFHPHQW &HOD SHXW VH MXVWLILHU SDU OH IDLW TXH OHV EDQTXHV VRQW
devenues frileuse, en matière de financement, des projets des micros entreprises car ils les
jugent trop risqués.
Face à une situation où les projets des entrepreneurs sont considérés comme trop risqués
SDUOHVEDQTXHVHWQHVRQWSDVGHWDLOOHHWG¶XQHDPELWLRQVXIILVDQWHSRXUDWWLUHUOHVLQYHVWLVVHXUV
privés et paradoxalement trop importants pour être financés par les sources de financement
LQIRUPHOOHVWHOOHVOHVWRQWLQHVOHFHUFOHIDPLOLDOOHVSRUWHXUVGHSURMHWVV¶DGDSWHQWHWFKHUFKHQW
GHQRXYHDX[PR\HQVGHOHYpVGHIRQGV&¶HVWFHTXLV¶HVWSDVVpDX&DPHURXQjSDUWLUGH4,
où les entrepreneurs camerounais ont commencé à miser sur le crowdfunding pour financer
leurs projets.
Ce mode de financement innovant né aux États-Unis, permet de financer des projets en
faisant appel au public, en alliant philanthropie et profitabilité. Il a fait ses preuves dans les pays
développés notamment aux USA et en Europe, ce qui suscite un engouement particulier de la
part des entrepreneurs africains en général et Camerounais en particulier. Depuis son
introduction au Cameroun, le crowdfunding a permis à plusieurs entrepreneurs de lever des
fonds, pour pouvoir financer leurs projets. Cependant les effets de cette nouvelle technique de
ILQDQFHPHQWVXUO¶HQWUHSUHQHXULDWDX&DPHURXQQHVRQWSDVHQFRUHconnus ou GXPRLQVQ¶RQW
SDVHQFRUHIDLWO¶REMHWG¶XQHpWXGH'¶ROHFKRL[GHQRWUHthème : << CROWDFUNDING ET
MICROENTREPRENEURIAT AU CAMEROUN >>. Dès lors on est tenté de se poser la
question de savoir : Comment le crowdfunding affecte-t-il les projets des bénéficiaires ainsi
que leurs pratiques managériales ? A cette interrogation principale se greffent les questions
secondaires ci-après, qui nous permettrons de mieux DSSUpKHQGHUO¶REMHWGHQRWUHpWXGH :
x 4XHOOHHVWO¶pWDWGHVOLHX[du micro entrepreneuriat au Cameroun?
x Quelles sont les pratiques de crowdfunding au Cameroun ?
x Quels sont les besoins de financement ayant été satisfaits ?
Ϯ
x 4XHOOHVVHUDLHQWOHVDFWLRQVjPHWWUHHQ°XYUHSRXUUHQGUHOHFURZGIXQGLQJDFFHVVLEOH
à tout entrepreneur ?
/¶REMHFWLI JpQpUDO GH FHWWH pWXGH HVW GH IDLUH XQH DQDO\VH GHV LQFLGHQFHV GX
crowdfunding sur les projets financés. A ce dernier, nous nous sommes fixés des objectifs
spécifiques :
x 3UpVHQWHUO¶pWDWGHVOLHX[GXPLcro entrepreneuriat au Cameroun ;
x Présenter les pratiques de crowdfunding au Cameroun ;
x Identifier les besoins de financement ayant été satisfaits ;
x 3URSRVHUGHVDFWLRQVSRXYDQWSHUPHWWUHjWRXWHQWUHSUHQHXUFDPHURXQDLVG¶DYRLUDFFqV
au crowdfunding ;
Dans le but de parvenir à atteindre nos objectifs, nous avons fait recours à une méthode
G¶DQDO\VHqualitative inductive. Ainsi, nous avons fait une recherche descriptive à travers les
entretiens semi-directif auprès des entrepreneurs ayant financés leurs projets par crowdfunding.
&HVHQWUHWLHQVQRXVRQWSHUPLVGHUHFXHLOOLUXQPD[LPXPG¶LQIRUPDWLRQV$ODVXLWHGHFHOD
nous avons fait des rHFKHUFKHVGRFXPHQWDLUHVjODELEOLRWKqTXHGHO¶(66(&VXULQWHUQHW$SUqV
la collecte de ses informations, nous avons fait une analyse de contenu qui a été validé par la
triangulation.
/¶LQWpUrWGHFHWWHpWXGHUpVLGHGDQVOHIDLWTXHVHVUpVXOWDWVVHVLQterprétations, et les
propositions y afférents pourront être exploités par les micros entrepreneurs souhaitant faire
appel au crowdfundingDLQVLTXHGDQVOHVFHQWUHVG¶LQFXEDWLRQDQQLYHUVDLUHVWHOVTXHFHOXLGH
O¶(66(& SRXU DPHQHU les étudiants porteurs de SURMHW j V¶DGDSWHU j FH QRXYHDX PRGH GH
financement. Elle pourra également servir de guide ou de support pour des recherches futures,
dans le même domaine.
Pour parvenir à nos fins, notre travail sera structuré en deux parties ayant chacune deux
chapitres. Dans la première partie intitulée crowdfunding et micro entrepreneuriat : analyse
de la relation, nous présenterons le crowdfunding comme nouvelle approche du financement,
&KDSLWUH HQVXLWHQRXVDERUGHURQVO¶LQFLGHQFHGXFURZGIXQGLQJVXUOHPLFURentrepreneuriat
(Chapitre 2). La deuxième partie intitulée : incidence du crowdfunding sur le micro
entrepreneuriat au CamerounV¶DUWLFXOHUDDXWRXUGHO¶DSSURFKHG¶DQDO\VHGXFURZGIXQGLQJ
dans le champ du micro entrepreneuriat camerounais (chapitre 3) et du crowdfunding : rôles
dans les expériences micro entrepreneuriales étudiées (chapitre 4).
ϯ
PARTIE I :
CROWDFUNDING ET MICRO ENTREPRENEURIAT :
ANALYSE DE LA RELATION
2
Ensemble des techniques, des fonctionnalités et des surcharges du World Wide Web qui ont suivi la forme ϰ
originelle du web
CHAPITRE I :
LE CROWDFUNDING COMME NOUVELLE
APPROCHE DE FINANCEMENT DU MICRO
ENTREPRENEURIAT
Après la crise financière de 2008, les pme ainsi que de nombreux entrepreneurs ont dû
faire face à des restrictions dans les conditions G¶RFWURLGHILQDQFHPHQWIRXUQLHVSDUOHPLOLHX
bancaire. 'qV ORUVLOV RQW G IDLUH SUHXYHG¶LPDJLQDWLRQ et trouver de nouveaux moyens de
financement. Ainsi le crowdfunding est apparu comme un moyen pour les entrepreneurs à la
recherche de financement, de lever des fonds sans devoir faire appel aux canaux classiques de
financement (Kleeman et al, 2008).
Notre propos dans ce chapitre se décomposera en deux points, nous présenterons la
notion de crowdfunding à la première section et à la deuxième section, nous parlerons du
crowdfunding comme alternative au financement bancaire.
ϱ
disponibles afin de créer du contenu, de résoudre un problème, même participer à de la
recherche et développement pour le FRPSWHG¶XQHHQWUHSULVH ».
Par la suite Estellés-Arolas et Gonzalez-Lardon-de-Guevara (2012) proposent la
définition suivante : « Le crowdsourcing est une activité de type participative au cours de
laquelle, un individu, une institution, une association à but non lucratif ou une entreprise
SURSRVHjXQJURXSHG¶LQGLYLGXVKpWpURJqQHYDULDQWHQWHUPHGHQRPEUHGHQLYHDXG¶pGXFDWLRQ
par un appel public la possibilité de cROODERUHUjO¶H[pFXWLRQG¶XQHWkche de manière volontaire.
/¶DFFHSWDWLRQde cette tâche variable et modulaire à laquelle la foule devra participer par son
travail, son argent, son savoir et/ou son expérience comporte en elle-même un intérêt mutuel.
Le participant recevra en échange une contrepartie de type financier ou extra-financier comme
lDUHFRQQDLVVDQFHVRFLDOHO¶HVWLPHGHsoi RXOHGpYHORSSHPHQWG¶XQHFRPSpWHQFHLQGLYLGXHOOH
DORUVTXHOHGRQQHXUG¶RUGUHREWLHQGUDHWXWLOLVHUDjVRQSURILWce que le participant à apporter à
O¶RUJDQLVDWLRQGRQWODIRUPHGpSHQGUDGHO¶DSSRUWGHPDQGp ».
0DLV OH FURZGVRXUFLQJ Q¶HVW SDV DSSURSULpH SRXU WRXWHV VRUWHV G¶HQWUHSULVHV 3RXU
Kleeman et al (2008), le « FURZGVRXUFLQJDOLHXORUVTX¶XQHHQWUHSULVHjEXWOXFUDWLIH[WHUQDOLVH
des tâches spécifiques essentiels à la fabrication ou la vente de son produit vers le public (la
IRXOH VRXVODIRUPHG¶XQHFRPPXQLFDWLRQYLDLQWHUQHWHWSRXVVHOHVLQGLYLGXVjHxécuter une
FRQWULEXWLRQ YRORQWDLUH DXSURFHVVXVGHSURGXFWLRQGHO¶HQWUHSULVHjWLWUHJUDWXLWRXEHDXFRXS
moindre TXHODYDOHXUDSSRUWpHjO¶HQWUHSULVH ». &¶HVWGHWHUPHFURZGVRXUFLQJTXHYDQDLWUHOH
mot crowdfunding.
Le terme crowdfunding est assez récent selon, Il signifie littéralement « financement par
la foule »&HWWHWHUPLQRORJLHV¶DSSXLHVXUle pouvoir que peut avoir la foule sur la mobilisation
de ressources de financement (Wallace, 1999). Plusieurs auteurs vont donner plusieurs
définitions du FURZGIXQGLQJ VDQV TX¶DXFXQH QH IDVVH O¶XQDQLPLWp (Lynn, 2012 ; Lynn &
Sabbagh, 2012) décrivent le crowdfunding comme un travail basé sur la capacité de mettre en
FRPPXQO¶DUJHQWGHSHUVRQQHVTXLRQWXQLQWpUrWFRPPXQHWVRQWGLVSRVpVjIRXUQLUGHpetites
FRQWULEXWLRQVjO¶HQWUHSULVH/HWHUPHGHFURZGIXQGLQJSHXWGRQFrWUHH[SOLTXpGHGLIIpUHQWH
façon (Valenciene & Jegeleviciute, 2013). Il peut être perçu comme un processus, une
approche, une stratégie de formation du capital, une méthode de lever de fonds, ou un
mécanisme financier.
Pour notre analyse nous retiendrons la définition de (Lambert et Schwienbacher 2010).
6¶LQVSLUDQWGHODGpILQLWLRQGXFURZGVRXUFLQJGH (Kleeman et al, 2008), ces derniers définissent
le crowdfunding comme « un appel public, principalement via internet, pour la fourniture de
ϲ
ressources financières soit sous forme de don ou en échange du futur produit ou une certaine
forme de récompense et/ou droit de vote, en vue de soutenir des initiatives (projets) ».
Après avoir défini le crowdfunding il est important de ressortir ses caractéristiques, qui
le différentient des autres formes financement traditionnels et qui font de ce dernier un
modèle séduisant aux yeux des entrepreneurs.
3
5DSSRUWGXFDELQHWDPpULFDLQ0DVVROXWLRQVXUO¶pYROXWLRQGXFURZGIXQGLQJGDQVOHPRQGH ϳ
4
Pour faire face au manque de fonds durant sa campagne présidentielle de 2008 Barack OBAMA a initié une
campagne de crowdfunding dont O¶REMHFWLIpWDLWGHOHYHUPLOOLRQVGH'ROODUV
acteurs traditionnels de la finance comme les banques (J. F. Laplume, Alexandre.B, 2013). Une
GLVWLQFWLRQLPSRUWDQWHGXFURZGIXQGLQJHWGHVDXWUHVILQDQFHPHQWVWUDGLWLRQQHOVHVWO¶DEVHQFH
G¶LQWHUPpGLDWLRQ(QFURZGIXQGLQJOHVSODWHIRUPHV ne font que fournir une place de marché où
les contributeurs et les porteurs de projets se rencontrent, sans se livrer à des rôles
G¶intermédiaires Ting Xuv (2015). Les contributeurs affectent directement les fonds aux projets
TX¶LOVVRXKDLWHQWILQDQFHU
Ces différentes caractéristiques font du crowdfunding une source de financement
innovante par rapport à celles qui existent, cette différence se fait également remarquée au
niveau du processus de financement de ce dernier.
grand intérêt de la part de la presse, taQW pFULWH TX¶DXGLRYLVXHOOH SRXU OHV SURMHWV GH
crowdfunding qui parviennent à sortir du lot.
'¶DSUqVXQHpWXGHUpDOLVpHSDU*HUEHUHW+XL OHVHQWUHSUHQHXUVVRQWDXVVLPRWLYpV
GHVDWLVIDLUHXQFHUWDLQGpVLUG¶DSSUREDWLRQWDQWSRXUHX[-mêmes que pouUOHXUSURMHW/¶LQWpUrW
VXVFLWpSRXUXQSURMHW SHUPHW G¶DXJPHQWHUODFRQIiance en soi des entrepreneurs, (European
Commission, 2013). (Q RXWUH j WUDYHUV OH QRPEUH G¶LQYHVWLVVHXUV HW OH PRQWDQW GHV IRQGV
collectés, il est possible de voir si un projet présente un certain potentiel.
Au-GHOj GHV PRWLYDWLRQV GH O¶HQWUHSUHQHXU LO OXL LQFRPEH pJDOHPHQW GH FKRLVLU OH
modèle de crowdfunding ainsi que la plateforme qui convient le mieux à son projet. Le choix
HVWYLWHIDLWTXDQGXQFUpDWHXUGHSURMHWQ¶HVWSDVPRWLYpSDUODJpQpUDWLRQG¶XQSURILW&HFKRL[
est cependant beaucoup moins évident dans le cas contraire.
pas à elle de contrôler le processus de financement, mais plutôt de jouer un rôle de support. Une
plateforme se GRLW DXVVL G¶DFFHSWHU GHV SURMHWV QRQ WUDGLWLRQQHOV OH FURZGIXQGLQJ GRLW rWUH
ouvert à tout. Finalement, elle se doit de faciliter la circulation des idées et des solutions, en
promouvant par exemple la communication entre créateurs de projets et investisseurs.
7RXWHIRLVRQUHPDUTXHTXHOHU{OHHWVXUWRXWO¶LPSOLFDWLRQGHVSODWHIRUPHVSHXWrWUHWUqV
variable en fonction du type de crowdfunding. Certaines plateformes offrent uniquement
O¶RFFDVLRQDX[FUpDWHXUVGHSURMHWVHWDX[LQYHVWLVVHXUVGHVHrencontrer via leur site web. Ils
jouent un rôle de facilitateur de rencontre et restent entièrement neutres, Hemer (2011).
'¶DXWUHVSODWHIRUPHVV¶LPSOLTXHQWEHDXFRXSSOXVGDQVOHSURFHVVXVGHILQDQFHPHQWHW
QRWDPPHQWFHOOHVG¶HTXLW\FURZGIXQGLQJ&HPRGèle étant plus complexe, on observe que les
SHWLWVLQYHVWLVVHXUVQ¶RQWJpQpUDOHPHQWSDVOHVFDSDFLWpVGHIDLUHGHVUHFKHUFKHVDSSURIRQGLHV
HWG¶pYDOXHUODYDOHXUGHFHUWDLQHVVWDUW-ups. Le rôle de la plateforme est alors de trouver une
juste valorisation eQSDUWHQDULDWDYHFOHVHQWUHSUHQHXUV,OUHVVRUWG¶XQHpWXGH G¶$KOHUV et al,
( TX¶XQSURMHWTXLH[SOLTXHFODLUHPHQWTXHOVVRQWOHVULVTXHVDVVRFLpVDXSURMHWTXHOOHV
VRQWOHVFRQGLWLRQVGHVRUWLHHWTXHOHVWOHQLYHDXG¶pGXFDWLRQHWG¶H[SpULHQFHGHV entrepreneurs,
VXVFLWH SOXV IDFLOHPHQW O¶LQWpUrW GH OD SDUW GX SXEOLF Selon Roland Nobels les plateformes
G¶HTXLW\ FURZGIXQGLQJ PHWWHQW JpQpUDOHPHQW WRXWH OHXU H[SpULHQFH j GLVSRVLWLRQ SRXU
SURPRXYRLU OH PLHX[ TX¶HOOHV SHXYHQW OHV SURMHWV TXL VRQW SUpVHQts sur leur site. Plus
FRQFUqWHPHQWFHODFRPSRUWHO¶H[SOLFDWLRQGHVWHFKQLTXHVSRXUVHQVLELOLVHUOHSOXVGHSHUVRQQHV
PDLVpJDOHPHQWG¶LQIRUPHUOHVFUpDWHXUVGHSURMHWVjSURSRVGHVUqJOHPHQWVGHORLVHQYLJXHXU
DLQVLTX¶jSURSRVGHVFRQWUDLQWHVDGPLQLVWratives.
Finalement on observe que la demande pour un label de qualité des plateformes ne cesse
G¶DXJPHQWHU'H%X\VHUHHWDO (2012) ont identifié cinq critères de qualité qui pourraient être
XWLOLVpVSRXUpYDOXHUODILDELOLWpG¶XQHSODWHIRUPH/DWUDQVSDrence opérationnelle et financière ;
La sécurité des payements ; La fonctionnalité de la plateforme /DSURWHFWLRQGHO¶LQYHVWLVVHXU ;
Les procédures opérationnelles.
VRQWSURFKHVG¶XQSRLQWGHYXHpPRWLRQQHl ou géographique. Certaines personnes tiennent à
soutenir des projets avec lequel ils partagent les mêmes valeurs ou des projets locaux qui
SHXYHQWFRQWULEXHUjODFUpDWLRQG¶HPSORLV
Pour Gerber et Hui ( G¶DXWUHVVRQWGDYDQWDJHLQWpUHVVpVSDUOHV© récompenses »
TX¶LOVYRQWREWHQLUHQpFKDQJHGHOHXUFRQWULEXWLRQ%LHQTXHFHVUpFRPSHQVHVDLHQWXQHYDOHXU
monétaire inférieure aux contributions, elles peuvent parfois avoir une valeur sentimentale pour
les investisseurs, tel que la possibilité de rencontrer le créateur du projet ou de recevoir des
récompenses uniques. Pour Danmayr (2013), certaines personnes pour leur part veulent faire
SDUWLHG¶XQHFRPPXQDXWpDYHFGHVJHQVTXLSDUWDJHQWGHVYDOHXUVFRPPXQHV3RXUHX[LOV¶DJLW
G¶HQWUHWHQLUOHXULGHQWité sociale. Ils auront tendance à participer au crowdfunding car ils croient
TXHOHXUUpVHDXVRFLDOYDFRQVLGpUHUTXHF¶HVW©FRROªGHVRXWHQLUGHVLGpHVHQYRJXHRXGHV
artistes encore inconnus.
Certaines personnes ont envie de soutenir des projets ou des entreprises car elles ont une
réelle connaissance du marché. Elles désirent apporter des fonds et leur expérience pour que les
SURMHWVUpXVVLVVHQWjO¶LPDJHGHV%XVLQHVV$Qgels et des Venture Capital, De Buysere et al,
(2012). Ceci nous mène vers la deUQLqUHFDWpJRULHG¶LQYHVWLVVHXUVFHX[TXLVRQWSULQFLSDOHPHQW
motivés par un retour financier. Ils voient le crowdfunding comme un investissement. Ils
SUDWLTXHQWDORUVSULQFLSDOHPHQWO¶HTXLW\FURZGIXQGLQJRXOHFURZGIXQGLQJDYHFSUrW
De Buysere et al. (2012) ont tenté de créer une structure, axée autour de trois
motivations, pour expliquer pourquoi les gens participent au crowdfunding. Ces trois
motivations sont basées sur un rendement soit social, soit matériel, soit financier. Pour eux, si
TXHOTX¶XQDXQHPRWLYDWLRQSOXW{WVRFLDOHLOYDVHWRXUQHUYHUVXQHGRQDWLRQ$XFRQWUDLUHV¶LO
est motivé par le rendement, il va se tourner vers des modèles de SUrWRXG¶HTXLW\FURZGIXQGLQJ
On remarque également que certains modèles de crowdfunding peuvent combiner plusieurs
PRWLYDWLRQVWHOTXHOHSUrWjUHQGHPHQWQXO ©VRFLDOOHQGLQJª TXLFRPELQHO¶DVSHFWVRFLDOHW
financier.
)LQDOHPHQWLOHVWFHUWDLQTX¶LO\DWRXMRXUVSOXVLHXUVPRWLYDWLRQVTXLSRXVVHQWOHVJHQV
à participer au crowdfunding. La diversité des projets et des modèles de crowdfunding permet
j WRXV OHV LQGLYLGXV LQGpSHQGDPPHQW GH OHXU RULJLQH RX QLYHDX G¶pGXFDWLRQ GH WURXYHU OH
PRGqOH TXL OHXU FRQYLHQW OH PLHX[ &¶HVW G¶DLOOHXUV OD UDLVRQ SRXU ODTXHOOH OH FURZGIXQGLQJ
connaît un intérêt toujours grandissant.
Au-GHOjGHVDFRQWULEXWLRQPRQpWDLUHO¶LQYHVWLVVHXr a un rôle important à jouer, Barry
et Kuppuswamy (2013). Son rôle principal est de sensibiliser son entourage à propos du projet
TX¶LO VRXWLHQW SRXU SRXYRLU DWWHLQGUH O¶REMHFWLI GH ILQDQFHPent le plus rapidement possible.
ϭϭ
plateforme, l¶HQWUHSUHQHXU GpSRVH VRQ SURMHW TXL DSUqV pWXGH VHUD UHMHWp RX DFFHSWp SDU OHV
gestionnaires de la plateforme. Les plateformes se réservent le droit de sélectionner les projets
jSUpVHQWHUDX[FRQWULEXWHXUVHWLQYHVWLVVHXUVVHORQOHXUVSURSUHVFULWqUHVG¶pligibilité (secteurs
admis, modèle de collecte bien GpWHUPLQp«). Le revenu des plateformes dépend en effet de
O¶DERXWLVVHPHQWHWGHODSRSXODULWpGXSURMHWSXEOLp Dès que le contrat est conclu, la plateforme
va mettre à disposition de l'entrepreneur une page Internet propre sur laquelle il va pouvoir faire
la publicité de son projet et sur laquelle on retrouve en général les informations suivantes: (une
vidéo de présentation du projet, une ébauche de business plan, le CV des membres de l'équipe
entrepreneuriale, la future utilisation des fonds récoltés).
II.2.3 /¶HQYRLGHVIRQGVFROOHFWpVSDUODSODWHIRUPHDXSRUWHXUGXSURMHW
Au terme de la période de financement, deux cas de figure sont envisageables. Soit le
montant de financement souhaité par l'entrepreneur a été atteint, soit le projet n'a pas été assez
attractif et le montant espéré n'a pas pu être récolté sur la plateforme de crowdfunding. Si le
ϭϯ
montant a été atteint, alors la plateforme transfert l'argent à l'entrepreneur afin qu'il puisse
réaliser son projet conformément à ce qui avait été prévu lors du lancement de la campagne de
financement, non sans s'être auparavant rémunérée, généralement par prélèvement d'un
pourcentage du financement obtenu. A O¶LQYHUVHVLO¶REMHFWLIQ¶HVWSDVDWWHLQWjO¶LVVXHGHOD
FROOHFWHO¶opération est annulée : les contributeurs sont remboursés et la plateforme ne perçoit
aucune rémunération.
,,,(QMHX[GXFURZGIXQGLQJSRXUO¶HQWUHSUHQHXU
Tout d'abord, le crowdfunding permet à l'entrepreneur de disposer d'une source de
financement alternative aux canaux classiques. Il ne se retrouve donc plus bloqué s'il voit sa
demande de crédit refusée par sa banque ou son organisme de crédit. De même, cette méthode
de financement permet de lever les derniers fonds nécessaires après avoir fait appel à ses
proches. Le crowdfunding peut donc être le mode unique de financement d'un projet ou venir
compléter un financement préalable.
ϭϰ
Ensuite, grâce à ce financement par le public, l'entrepreneur bénéficie de relais pour
promouvoir son projet. En effet, tels des ambassadeurs, les investisseurs qui auront été séduits
par le projet vont faire la publicité de ce dernier parmi leurs propres réseaux. Ils ont tout intérêt
à procéder de la sorte car leur retour sur investissement en sera ainsi augmenté dans le cas de
l'equity crowdfunding. L'entreprise prenant de la valeur, ils peuvent s'attendre au versement de
dividendes et lors de la sortie du capital, ils pourront réaliser une plus-value sur la vente de leurs
actions. Au-delà de cet aspect purement financier, un investisseur qui souscrit à un projet aura
tendance à en faire la promotion, soit pour permettre d'atteindre le montant souhaité par
l'entrepreneur et donc permettre la réalisation du projet, mais également pour se rassurer lui-
même d'avoir fait un bon investissement et d'être suivi par d'autres.
Toujours grâce à ce public, l'entrepreneur dispose d'un feedback sur son projet. En
fonction de l'intérêt que suscite son projet, il peut s'adapter aux attentes. Les communications
entre entrepreneur et investisseurs représentent donc un véritable avantage qui ne se retrouve
pas dans les circuits classiques de financement. Un autre aspect du crowdfunding susceptible
de plaire aux entrepreneurs est le contrôle que ces derniers gardent sur l'opération de
financement. Ils sont au départ du projet, choisissent la plateforme avec laquelle ils souhaitent
travailler, le montant des fonds qu'ils désirent lever et le type de crowdfunding. Enfin, la grande
flexibilité du crowdfunding permet de lever des fonds très rapidement si le projet suscite un
véritable enthousiasme de la part des investisseurs.
,,,(QMHX[GXFURZGIXQGLQJSRXUO¶LQYHVWLVVHXU
3RXU O¶LQYHVWLVVHXU, le crowdfunding permet un nouveau type d'investissement et de
placement à l'heure où l'épargne classique ne permet qu'un rendement marginal (taux d'intérêts
au plus bas) et que la crise financière a mis en exergue les risques liés aux placements boursiers.
Ce nouveau type de financement lui permet de choisir directement un projet TXLOXLWLHQWjF°XU
ou qui lui apparaît comme un projet d'avenir avec une perspective de retour sur investissement.
Contrairement à la bourse, ce sont ici des entreprises à taille plus modeste avec lesquelles il lui
est possible de dialoguer. La dimension plus réduite de ces projets (au regard des grosses
sociétés cotées) lui permet également de ne pas ressentir ce sentiment de n'être qu'une goutte
d'eau dans l'océan, il apparaît ici comme un investisseur à part entière sans qui le projet n'aurait
peut-être pas pu se concrétiser. Pour certains investisseurs, ce sentiment d'avoir contribué à la
réalisation d'un projet et d'avoir permis à une entreprise de se créer, apporte également une plus-
value morale qu'il ne faut pas sous-estimer au moment d'analyser cHTXLSRXVVHO¶LQYHVWLVVHXUj
investir dans ces projets.
ϭϱ
,,,(QMHX[SRXUO¶pFRQRPLH
Pour l'économie, l'avantage principal du crowdfunding est de permettre aux
entrepreneurs et startups de bénéficier d'une source supplémentaire de financement à l'heure où
l'accent est mis sur la relance économique. La crise a créé une période de creux économique,
voire de récession, et le but des politiques est d'arriver à redynamiser le secteur économique et
favoriser le développement. Face aux difficultés rencontrées par les PME pour obtenir un
financement de la part des banques ou des institutions de crédit, le crowdfunding leur a permis
de continuer à se développer et favoriser cette relance économique. Le développement des
startups s'accompagne de plus d'une création d'emplois propice à cette relance. Plus
généralement, le crowdfunding permet à des futurs entrepreneurs, porteur d'un projet innovant,
d'obtenir rapidement le financement nécessaire à la réalisation de ce projet, sans devoir subir la
lourdeur administrative du circuit classique de financement. En conclusion, le développement
du crowdfunding agit donc comme un stimulateur à la relance économique et à la création de
projets novateurs et qui suscitent l'intérêt du public.
I.1 /¶LQIRUPDWLRQHWOHILQDQFHPHQWGXPLFURHQWUHSUHQHXULDW
$YDQW G¶DQDO\VHU WRXWH UHODWLRQ HQWUH OD GLVSRQLELOLWp GH O¶LQIRUPDWLRQ ILQDQFLqUH et
pFRQRPLTXH HW O¶DFFqVGHVVWUXFWXUHVGXPLFURHQWUHSUHQHXULDW aux financements externes, il
ϭϲ
convient de définir quelques concepts de la littérature bancaire, qui constituent les fondements
du rationnement du crédit, et du modèle de rationnement de Stiglitz et Weiss (1981), considéré
comme une référence dans la théorie financière moderne (Joseph. A, 2003). Le mot information
signifie « donner une forme, une signification ». Elle décrit et diffuse les connaissances
produites par le travail intellectuel. Elle est une description écrite, visuelle ou sonore de
connaissances tacites ou codifiées.
/HIRQGHPHQWGHVWKpRULHVGHO¶DV\PpWULHG¶LQIRUPDWLRQGDQVOHGRPDLQHGXILQDQFHPHnt
EDQFDLUHGHVHQWUHSULVHVUHSRVHVXUOHIDLWTXHO¶HPSUXQWHXUGLVSRVHGDYDQWDJHG¶LQIRUPDWLRQV
pertinentes que le prêteur, sur la qualité et les chances de réussite de son projet, ses risques réels
et sa rentabilité anticipée. Le prêteur éprouve en effet, des difficultés à évaluer avec exactitude
la qualité du projet concerné et à connaitre les comportements futurs de son éventuel client (aléa
moral).
Rappelons, aussi que selon Stiglitz et Weiss (1981) dans leur modèle, une entreprise
Q¶HVWFRQVLGpUpHHQ situation de rationnement de crédit que si les banques rejettent ses demandes
GHFUpGLWDORUVPrPHTX¶HOOHHVWGLVSRVpHjVXSSRUWHUOHWDX[G¶LQWpUrWHQYLJXHXUHWjVDWLVIDLUH
DX[DXWUHVFRQGLWLRQV JDUDQWLHV SRXUGHVSUrWVpTXLYDOHQWVDFFRUGpVjG¶DXtres clients de la
même qualité.
I.1.1 /¶RSDFLWpLQIRUPDWLRQQHOOHGXPLFURHQWUHSUHQHXULDW
/DOLWWpUDWXUHDFDGpPLTXHV¶DFFRUGHTX¶XQHGpILFLHQFHG¶LQIRUPDWLRQOLPLWHO¶DFFqVDX[
ILQDQFHPHQWVH[WHUQHVSRXUOHVHQWUHSULVHVHWDGPLVTXHOHV\VWqPHG¶LQIRUPDWLRQGHVVWUXFWXUHV
évoluant dans le micro entrepreneuriat, souffre de nombreuses déficiences, il est en effet réputé
plus opaque que celui des grandes firmes (Ang. JS, 1991). Conséquences directes, ces
entreprises de petite dimension, sont souvent moins bien desservies par les circuits de
financements classiques, et si bien que les banquiers peuvent avoir des comportements de
rationnement envers ces unités.
/¶DSSURFKHGXEDQTXLHUSRXUOHULVTXHHVWXQHDSSURFKHpFRQRPLTXHHWILQDQFLqUHTXL
ne se résume pas à la constitution des sûretés réelles, il lui faut tout un travail de collecte et de
traiWHPHQWG¶LQIRUPDWLRQVVXUOHSURMHWHWO¶HQWUHSULVH'HVUHQVHLJQHPHQWVTXLOXLSHUPHWWURQW
GHVHIDLUHXQHLGpHSHUWLQHQWHVXUODYLDELOLWppFRQRPLTXHHWILQDQFLqUHGHO¶LQYHVWLVVHPHQWHQ
TXHVWLRQ&¶HVWGRQFVXUXQHERQQHFRQQDLVVDQFHGHO¶HQWUHSULVHHWGHVRQVHFWHXUG¶DFWLYLWpHW
G¶XQ H[DPHQ DSSURIRQGL GHV GRFXPHQWV FRPSWDEOHV HW ILQDQFLHUV TXH OH SUrWHur fonde sa
décision de crédit, du moins en principe. Or, pour les petits entrepreneurs qui viennent juste de
lancer leurs projets, les actifs sont principalement immatériels et souvent inobservables de
ϭϳ
O¶H[WpULHXUFDSDFLWpHWGpWHUPLQDWLRQGHO¶HQWUHSUHQHXUSURMHWLQGXVWULHOSRUWHXUSURPHVVHVGH
PDUFKpVHWGHFRPPDQGHV«HWF&HVHQWUHSULVHVQDLVVDQWHVGHWDLOOHUpGXLWHTXLVRQWGDQVXQH
large mesure la propriété personnelle de entrepreneur ou des membres sa famille, souvent non
FRWpHVHQERXUVHpFKDSSHQWGRQFjWRXWHREOLJDWLRQGHSURGXLUHGHO¶LQIRUPDWLRQGqVORUVHOOH
HVWUpGXLWHjVRQQLYHDXPLQLPXP&HPDQTXHG¶LQIRUPDWLRQFKH]OHVPLFURVHQWUepreneurs,
contrairement aux grandes entreprisesDXTXHOLOIDXWDMRXWHUODIDLEOHVVHGHVJDUDQWLHVTX¶HOOHV
fournissent les surexposent au rationnement sur le marché du crédit.
/¶DEVHQFHG¶LQIRUPDWLRQVILDEOHVVXUODVLWXDWLRQREMHFWLYHGHFHVHQWUHSULVHs et la qualité
VRXYHQWMXJpHLQVXIILVDQWHGHVpWDWVILQDQFLHUVTX¶HOOHVSUpVHQWHQWSDUIRLVSDVFRQMXJXpHVDYHF
le manque de transparence, aussi bien dans les transactions économiques que dans les échanges
G¶LQIRUPDWLRQVHQWUHEDQTXHVHWHQWUHSULVHVHWXQIDLEOHSDUWDJHG¶LQIRUPDWLRQVHQWUHSUrWHXUV
FRQVWLWXHQW DXWDQW G¶pOpPHQWV TXL SHXYHQW ODLVVHU OHV EDQTXLHUV GLVWDQWV SDU UDSSRUW FHV
HQWUHSULVHVSRXUWDQWFDSDEOHVGHFUpHUGHODULFKHVVHHWGHJpQpUHUGHVSRVWHVG¶HPSORLV)DXWH
de bien pouvoir distinguer les bons projets des mauvais, les banquiers sélectionnent donc avec
SOXVGHYLJXHXUXQHDWWLWXGHVXVFHSWLEOHG¶LQGXLUHXQHVpOHFWLRQDGYHUVHVXUOHPDUFKpGXFUpGLW
HWODSRVVLELOLWpG¶XQUDWLRQQHPHQWGHVPLFURVHQWUHSUHQHXUVGHYLHQWGqVORUVXQIDit. Akerlof
VRXWLHQTXHO¶RSDFLWpLQIRUPDWLRQQHOOHUHQGOHULVTXHGLIILFLOHjHVWLPHUDYHFSHUWLQHQFH
et par conséquent, elle explique le de rationnement du crédit auquel font face ces petites
entreprises, car celle-ci rend le prix inopérant sur le PDUFKpGXFUpGLW5pGXLUHO¶LQFHUWLWXGHGH
QRVEDQTXLHUVH[LJHXQHGpPDUFKHG¶LQIRUPDWLRQHQTXDOLWpHWHQTXDQWLWpVXIILVDQWH 0HOERXFL
/ $EDLVVHU O¶DV\PpWULH G¶LQIRUPDWLRQ GDQV OH SURFHVVXV GH OHXU SULVH GH GpFLVLRQ
permettra sûrement une meilleure analyse du risque à supporter et améliorer alors la quantité
GHVFUpGLWVDOORXpHjO¶pFRQRPLHQDWLRQDOHHWDX[PLFURVHQWUHSUHQHXUVHQSDUWLFXOLHU
I.1.2 /¶DV\PpWULH G¶LQIRUPDWLRQ HW OH UDWLRQQHPHQW GX FUpGLW DX[ PLFURV
entrepreneurs
En Afrique en général et au Cameroun en particulier, contrairement aux financements
des grandes sociétés publiques, financer les entreprises privées, est considéré comme plus
risqué, que dans le reste des économies avancées. Souvent, on associer aux nouveaux
entrepreneurs, sans expérience, un risque démesuré. Ils se retrouvent dès lors exclus du marché
GXFUpGLWWHQXMXVTX¶DXOjSDUOHVEDQTXHVSXEOLTXHVORLQGHWRXWHFRQFXUUHQFHVpULHXVHVHXOH
FDSDEOH G¶DXJPHQWHU OD TXDQWLWp GHV SUrWV DOORXpV j O¶pFRQRPLH QDWLRQDOH HW aux PME
notamment, dans des conditions meilleures et avec de moindres coûts. Le rationnement des
PME algériennes sur le marché du crédit peut être démontré simplement par la mobilisation de
GHX[PRGqOHVWKpRULTXHVGHUDWLRQQHPHQWGXFUpGLWG¶pTXLOLEUHTXL constituent la référence, en
ϭϴ
matière de la littérature bancaire, à savoir : Le modèle développé par Stiglitz et Weiss (1981),
HWGRQWOHIRQGHPHQWHVWO¶H[LVWHQFHG¶DV\PpWULHG¶LQIRUPDWLRQ © ex ante » ; et le modèle de
Williamson (1986- SRXUOHTXHOO¶H[LVWHQFHG¶DV\PpWULHG¶LQIRUPDWLRQHVW © ex post » par
rapport au projet concerné.
Avant la construction du modèle de Stiglitz et Weiss (1981), les causes avancées par les
économistes pour expliquer le phénomène de rationnement du crédit ne reposaient pas vraiment
VXU O¶H[LVWHQFH GH O¶DV\PpWULH G¶LQIRUPDWLRQ PDLV HOOHV WHQDLHQW SOXW{W j GHV FRQWUDLQWHV
LQVWLWXWLRQQHOOHV j O¶LQIOXHQFH TX¶XQ WDX[ G¶LQWpUrW pOHYp HW RX TX¶XQ PRQWDQW GH SUrW
considérablHHVWVXVFHSWLEOHGHSHVHUVXUOHULVTXHG¶XQHpYHQWXHOOHIDLOOLWH 7XDQ-Anh. P, 2009).
Il faudra toutefois attendre les années 70, voir 80, pour comprendre le rôle des motivations des
bailleurs de fonds dans la distribution des crédits. Les travaux de ces deux chercheurs
V¶LQVFULYHQWHVVHQWLHOOHPHQWGDQVFHWWHSpULRGHHWVRXWLHQQHQWTXHOHVGpFLVLRQVGHVLQVWLWXWLRQV
GHFUpGLWVRQWPDUTXpHVSDUO¶LPSHUIHFWLRQHWO¶DV\PpWULHG¶LQIRUPDWLRQUHODWLYHVjODTXDOLWp
des projets des futurs entrepreneurs-emprunteurs (Levratto. N, 2003).
Théoriquement, le phénomène de rationnement du crédit peut être expliqué par de
PXOWLSOHV FDXVHV j VDYRLU OD SUpVHQFH G¶XQH DV\PpWULH G¶LQIRUPDWLRQ OH PDQTXH GH
sécurisation des crédits ; une concurrence insuffisante entre les banques ; un droit de faillite
GpIDYRUDEOHDX[FUpDQFLHUVO¶H[LVWHQFHG¶XQWDX[G¶LQWpUrWUpJOHPHQWDLUHGHO¶XVXUH«
(QVHIRFDOLVDQWSULQFLSDOHPHQWVXUODFRQWUDLQWHOLpHjO¶H[LVWHQFHG¶XQHIRUWHDV\PpWULH
G¶LQIRUPDWLRQHQWUHOHVSUrWHXUVHWOHVHPSUXnteurs, qui caractérise, en général, les économies
HQ GpYHORSSHPHQW RQ SHXW GLUH TXH OHV HPSUXQWHXUV SRVVqGHQW SOXV G¶LQIRUPDWLRQV TXH OHV
prêteurs, sur les caractéristiques et les chances de réussite de leurs projets. À cette raison, à
laquelle, il convient de rajouter le manque de fiabilité des documents comptables, les banques
VRQWSDUIRLVLQFDSDEOHVG¶pYDOXHUODSUREDELOLWpGHGpIDXWGHVSURMHWVFRQFHUQpVHWHOOHVUHIXVHQW
G¶DOORXHU OHV UHVVRXUFHV SRXU OHVTXHOOHV HOOHV VRQW VROOLFLWpHs (Caprio et Honohan, 1991). Le
micro entrepreneuriat forme ainsi un milieu difficilement appréhendable par les banques
commerciales traditionnelles. En dépit de leurs surliquidités ces dernières demeurent distantes
de ces entreprises fortes, FDSDEOHVG¶LQQRYHUGHFUpHUdes richesses et des emplois.
(QVRPPHHQUDLVRQGHVODFXQHVGHO¶LQIRUPDWLRQGLVSRQLEOH PDQTXHG¶LQIRUPDWLRQHW
méfiance des entrepreneurs à la communiquée) et la vulnérabilité de ces petites entreprises
(naissantes, structures financières fragiles, accqV OLPLWpV DX[ PDUFKpV« OHV LQVWLWXWLRQV GH
crédit leur associent systématiquement un risque plus élevé. Leur accorder des crédits entrainera
GRQFSOXVGHFRWV(QG¶DXWUHVPRWVIDXWHG¶XQHERQQHFRQQDLVVDQFHGHFHVHQWUHSUHQHXUVOH
risque qui leur est attribué est souvent surévalué, et dans cette condition, ils se retrouvent
ϭϵ
GLVFULPLQpV HW UDWLRQQpV VXU OH PDUFKp GX FUpGLW $LQVL O¶LPPHQVH PDMRULWp GHV PLFURV
HQWUHSUHQHXUVQ¶RQWSDVDFFqVDXFUpGLWEDQFDLUHGXPRLQVDLVpPHQW/DSUREOpPDWLTXHGHOHXU
financement demeure encore un obstacle majeur à leur survie et croissance (Madoui et Boukrif,
2009).
I.2 Les difficultés du financement bancaire liées à la nature des structures évoluant
dans le micro entrepreneuriat.
Les banques rencontrent quelques soucis dans le cadre du financement des structures
évoluant dans le micro entrepreneuriat liées notamment à leur nature.
ϮϬ
II Le crowdfunding comme palliatif au problème de financement bancaire.
Dans un contexte où les banques éprouvent des difficultés dans le financement du micro
entrepreneuriat et restreignent leurs crédits, le crowdfunding apparaît comme un levier de
mobilisation supplémentaire des épargnants (Mollick, 2014) dans un esprit de réappropriation
citoyenne du financement. Cette alternative peut être cernée au niveau de la perception et de
O¶DQDO\VH GH O¶LQIRUPDWLRQ DLQVL TXH GHV GLIIpUHQWV PRGHV GH ILQDQFHment proposés par le
crowdfunding.
5
/¶pWXGHFRQVWDWHXQHDVVH]ERQQHFRUUHVSRQGDQFHHQWUHOHVFKRL[GHVH[SHUWVHWGHODIRXOH&HFLWHQGjFRQILUPHU Ϯϭ
la « sagesse » de la foule, tout au moins pour le type de projets étudiés.
individu, le proceVVXV G¶pYDOXDWLRQ PRELOLVH OH V\VWqPH DQDO\WLTXH pWXGH GHV VFpQDULRV GH
SURILWDELOLWpVGH FDXVDOLWpV« DORUVOH © clic » favorise une perception directe basée sur les
associations informelles et accélère la décision.
/¶DIIHFWMRXHDORUVXQU{OHHVVHQWiel. Ce rôle a reçu une large attention dans la littérature
HQSV\FKRORJLH/¶DIIHFWHVWXQSURFHVVXVjODIRLVKROLVWLTXHHWUDSLGHOHVMXJHPHQWVVHIRUPHQW
VRXVO¶LPSDFWG¶XQHLPSUHVVLRQJOREDOLPPpGLDWHPHQWGLVSRQLEOH DXOLHXG¶XQGpFRXSDJHHW
G¶XQH Flassification des données selon des liens de causalité dans le processus analytique).
6ORYLFHW DO PRQWUHQW O¶DIIHFW SDUFHWWH DSSURFKHKROLVWLTXHHW VLPXOWDQpHFRQGXLW j
évaluer globalement une situation comme « bonne » (perçue positivement) ou « mauvaise »
(perçue négativement). Ce jugement se traduit alors par une perception du risque faible et une
perception des bénéfices élevés. ,O V¶DJLW Oj G¶XQ UHQYHUVHPHQW SDU UDSSRUW j O¶pYDOXDWLRQ
DQDO\WLTXH VWDQGDUG HW O¶DSSURFKH ILQDQFLqUH VHORQ OHVTXHOOHV OD UHODWLRQ HQWUH OH ULVTXH HW OD
rentabilité est positive (un risque élevé doit être rémunéré par une rentabilité élevée).
En outre, la familiarité joue un rôle important dans la perception du risque. En effet, les
LQGLYLGXVSHUoRLYHQWFRPPHPRLQVULVTXpVOHVDFWLIVTX¶LOVFRQQDLVVHQW DORUVTXHOHULVTXHG¶XQ
actif ne dépend pas de notre degré de connaissance à son égard, comme déjà souligné plus haut).
3RXU *DQ]DFK FHWWH FRQQDLVVDQFH FUpH XQ HIIHW GH KDOR /¶HIIHW GH KDOR HVW XQ ELDLV
FRJQLWLITXLLPSOLTXHTXHORUVTX¶XQHFDUDFWpULVWLTXHG¶XQSURGXLWRXG¶XQLQGLYLGXHVWMXJpH
positive, on a tendance à percevoir positivement ses autres caractéristiques, et à former ainsi
XQHLPSUHVVLRQJOREDOHVXUODEDVHG¶LQIRUPDWLRQVSDUWLHOOHV
Enfin, il faut souligner que ces effets sont accentués en situation de pression du temps.
/¶DIIHFWDSSDUDvWDORUVFRPPHXQHKHXULVWLTXHSOXVHIILFDFH que le processus analytique dans le
sens où la décision peut être prise rapidement. Finucane et al. (2000) montrent que, sous la
pression du temps, les individus effectuent des jugements et des évaluations plus fortement
PDUTXpVSDUO¶DIIHFW,OVREVHUYHQWHQSDUWLFXOLHUOHUHQIRUFHPHQWGHO¶LQYHUVLRQGHODUHODWLRQ
entre risque et bénéfices.
traverser période constitue assurément un indicateur de réussite, car plusieurs ne traverse pas
FHWWH SpULRGH SDUFH TXH OHV EDQTXHV UHIXVHQW GH OHV ILQDQFHU /H FURZGIXQGLQJ V¶DYqUH XQ
moyen novateur de trouver des financements mais aussi de tester son idée et de la soumettre à
O¶DYLVG¶XQHSRSXODWLRQSRWHntiellement intéressée.
'HX[LqPHPHQWSDUODIDFLOLWpHWODUDSLGLWpGHOHYpHGHIRQGVTX¶RIIUe ce mécanisme. En
effet les difficultés de lenteur et de complexité observées dans les demandes de financement
bancaires, du fait des longues procédures DGPLQLVWUDWLYHVHWG¶pWXGHVGHVGRVVLHUVQHVRQWSDV
G¶DFWXDOLWp GDQV OH FURZGIXQGLQJ 'DQV OH FDGUH GX FURZGIXQGLQJ F¶HVW OH GHPDQGHXU GH
ILQDQFHPHQW TXL IL[H OD GXUpH GH OD OHYpH GHV IRQGV '¶DSUqV NLFNVWDUWHU6, les campagnes de
crowdfunding qui durent moins de 30 jours réussissent mieux et Indiegogo7 conseille de ne pas
mener de campagnes de crowdfunding de plus de 40 jours. Ainsi il est possible de lever des
IRQGVHQPRLQVG¶XQPRLVHWGDQVFHUWDLQVFDVHQTXHOTXHVMRXUVVHXOHPHQWVLOHSURMHWGHYLHQW
viral.
Le crowdfunding représente une vraie rupture avec les mécanismes de financement «
classique » des entrepreneurs, dont font partis les prêts bancaires (Payne, 2011). Dans le cadre
GXFURZGIXQGLQJF¶HVWDXGHPDQGHXUGHILQDQFHPHQWGHIL[HUQRQVHXOHPHQWOHVWDX[G¶LQWpUrW
mais aussi la durée de remboursement. Les apporteurs de fonds se contentent ainsi de financer
HQIRQFWLRQGXWDX[TXLOHVLQWpUHVVHDLQVLTXHGHO¶pFKpDQFHGHUHPERXUVHPHQW
En ce qui concerne les coûts de transaction, ils sont fixés par les plateformes et figurent
GDQVOHVVWDWXWVGHIRQFWLRQQHPHQW'HFHIDLWLOVVRQWFRQQXVG¶DYDQFHSDUOHVFRQWULEXWHXUVRX
les investisseurs et les porteurs de projets. Ces coûts sont prélevés sur le montant récolté en cas
de réussite de la campagne de levés de fonds. Dans le cas contraire, ils ne sont pas prélevés.
6
Premier site de financement participatif, situé aux USA Ϯϯ
7
Plateforme de financement participatif américaine
x $EXWQRQOXFUDWLILOV¶DJLWGHSURMHWVGRQWOHVREMHFWLIVVRQWVRFLDX[SDUH[HPSOHO¶DLGH
DXGpYHORSSHPHQWjO¶pWUDQJHUOHV°XYUHVGHFKDULWpRXOHVSURMHWVGHUHFKHUFKHSXEOLF
x $EXWOXFUDWLIFHVRQWGHVSURMHWVGRQWO¶REMHFWLISULQFLSDOHVWGHJpQpUHUGHVUHWRPEpHV
financières, tels que créer une entreprise, promouvoir des nouveaux bien privés, le
ILQDQFHPHQWG¶XQHFKDQVRQRXG¶XQILOPHWF
x Non défini: on parle ici de projetVTXLQHVDYHQWSDVHQFRUHV¶LOVYRQWJpQpUHUXQSURILW
Une fois cette distinction faite, il est intéressant de classer le crowdfunding selon les
GLIIpUHQWV EXVLQHVV PRGHO TXL H[LVWHQW &¶HVW pJDOHPHQW VHORQ OH EXVLQHVV PRGHO TXH O¶RQ
distingue les différents types de plateformes. Pour (Hemer et al, 2011), les différents types de
FURZGIXQGLQJGpSHQGHQWGHFHTXHO¶LQYHVWLVVHXUUHoRLWHQpFKDQJHGHVRQLQYHVWLVVHPHQW/D
liste suivante est une liste non exhaustive de tous les modèles de crowdfunding qui existent
DXMRXUG¶KXL ,O HVW LPSRVVLEOH GH WRXV OHV FODVVLILHU HQ UDLVRQ GHV QRPEUHXVHV YDULDQWHV HW
modèles hybrides qui existent.
a) Le don simple
/HGRQVLPSOHHVWXQDFWHDOWUXLVWHROHVJHQVGRQQHQWGHO¶DUJHQWjXQSURMHWVDQVTXH
le demandeur de fonds Q¶DLWXQHTXHOFRQTXHREOLJDWLRQGHGRQQHUTXHOTXHFKRVHHQpFKDQJH
Selon (De Buysere et al, 2012) Les montants récoltés avec ce type de campagne de
FURZGIXQGLQJVRQWJpQpUDOHPHQWDVVH]IDLEOHV/DPR\HQQHHQ(XURSHWRXUQHDXWRXUGH¼
par projet. Malgré FHV SHWLWV PRQWDQWV F¶HVW OH W\SH GH FURZGIXQGLQJ OH SOXV XWLOLVp GDQV OH
monde. En effet 62% des campagnes de crowdfunding sont basées sur le don simple. Les projets
VRXWHQXVRQWFROOHFWpXQWRWDOGHPLOOLRQVG¶(XURVHQ2QUHPDUTXHTXHFRQWUDirement
à une collecte de fonds traditionnelle pour une ONG, la levée de fonds via le crowdfunding
IRQFWLRQQH SDUWLFXOLqUHPHQW ELHQ SDUFH TX¶HOOH SHUPHW GH VRXWHQLU XQ SURMHW HQ SDUWLFXOLHU
Selon (Belleflamme et al, 2013), une levée de fonds qui soutient des organisations sans but
OXFUDWLIDSOXVGHFKDQFHVG¶DWWHLQGUHVRQREMHFWLIGHILQDQFHPHQW,OVREVHUYHQWTX¶LOHVWSOXV
IDFLOH G¶DWWLUHU O¶DWWHQWLRQ GHV GRQDWHXUV ORUVTXH OH SURMHW D SRXU EXW OH ELHQ FRPPXQ GH OD
société, contrairement à un but purement financier.
La motivation principale des donateurs pour participer à ce type de projet est G¶RUGUH
social(OOHIDLWDSSHOjODFUR\DQFHHWjODSDVVLRQGHVGRQDWHXUV2QREVHUYHG¶DLOOHXUVTXHOHV
GRQDWHXUV VRQW SOXV OR\DX[ GDQV OH ORQJ WHUPH VL O¶21* soutenue les tient au courant du
développement des projets. Selon (De Buysere et al, 2012) Le seul risque lié au crowdfunding
EDVpVXUOHGRQVLPSOHHVWTXHO¶DUJHQWQHVRLWSDVXWLOLVpFRPPHSUpYX&HULVTXHHVWpJDOHPHQW
Ϯϰ
présent dans les autres modèles de crowdfunding et dans les formules traditionnelles de dons
de bienfaisance.
risqué et seront davantage enclines à offrir des crédits bancaires à des taux intéressants car le
produit aura déjà été SDUWLHOOHPHQWDSSURXYpSDUOHVJHQV,OVHUDpJDOHPHQWSOXVDLVpG¶DWWLUHU
des Business Ange.
Pour les contributeurs, ce type de crowdfunding est également intéressant. Les
LQYHVWLVVHXUVRQWO¶RFFDVLRQG¶LQYHVWLUGDQVGHVSURGXLWVRXVHUYLFHVTX¶LOVDLPHUDient bien avoir,
PDLVTXLQ¶H[LVWHQWSDVHQFRUH(WGHX[LqPHPHQWODSUpYHQWHSHUPHWG¶REWHQLUOHSURGXLWHQ
avant-première et à un coût moindre comparé au prix de vente quand le produit sera
commercialisé publiquement. Néanmoins, ce type de crowdfunding comporte naturellement le
risque que le produit ne voit jamais le jour.
Les plateformes qui offrent la possibilité de lancer des campagnes de crowdfunding en
pFKDQJHG¶XQHUpFRPSHQVHVRQWWUqVVRXYHQWOHVPrPHVTXHFHOOHVTXLSHUPHWWHQWODSUpYHQWH
La démarcation entre les deux catégories est relativement subtile. Mondialement, la majorité
des plateformes sont basées sur le modèle de récompense et de prévente. Ils connaissent
G¶DLOOHXUVXQHWUqVIRUWHFURLVVDQFHHQ 0DVVROXWLRQ
d) Le prêt
/HSUrWHVWXQPRGqOHGHFURZGIXQGLQJROHVLQYHVWLVVHXUVRQWO¶RFFDVLRQGHSUrWHUOHXU
argent à des personnes en quête de financement pendant une période déterminée. Les
emprunteurs sont principalement des entrepreneurs ou des start-up qui cherchent à financer
GLIIpUHQWVSURMHWV&HODSHXWrWUHWDQWGHVSURMHWVVRFLDX[TXHGHVSURMHWVG¶HQWUHSULVHV/HSUrW
peut avoir lieu avec ou sans intérêt (typiquement dans le cas de prêts sociaux) et les intérêts
peuvent être payés annuellement ou à terme de la période de prêt convenue.
Pour (De Buysere, 2012), il y a plusieurs formules disponibles, parfois la plateforme
MRXHUpHOOHPHQWOHU{OHG¶LQWHUPpGLDLUHGDQVFHFDVF¶HVWHOOHTXLFROOHFWHO¶DUJHQWLQYHVWLSDU
OHVLQYHVWLVVHXUVOHIDLWSDUYHQLUjO¶HQWUHSUHQeur et se charge de rembourser les créditeurs à la
fin du prêt. Dans le cas contraire elle a comme but de faire rencontrer préteur et emprunteur
PDLVO¶DUJHQWQHWUDQVLWHUDSDVSDUHOOH
Selon (Massolution, 2013), les campagnes de crowdfunding avec prêt représentent 44%
des montants alloués au crowdfunding à travers le monde. Ce qui en fait le type de
crowdfunding qui attire le plus de fonds. Une campagne de crowdfunding basé sur le prêt lève
HQPR\HQQH¼FHTXLHVWODUJHPHQWVXSpULHXUjXQHFDPSDJQH basée sur le principe de
donation.
Ϯϲ
(WDQWGRQQpTXHOHVSODWHIRUPHVQHVRQWSDVGHVEDQTXHVLOQ¶\DDXFXQHJDUDQWLHGH
GpS{WTXLYDDVVXUHUTXHOHSUrWHXUUpFXSqUHVRQDUJHQWGDQVOHFDVRO¶HPSUXQWHXUQHSDUYLHQt
pas à rembourser son emprunt, (European Commission, 2013).
H /¶LQYHVWLVVHPHQWFRQWUHSULVHGHSDUWLFLSDWLRQRXHTXLW\FURZGIXQGLQJ
/¶LQYHVWLVVHPHQW FRQWUH XQH SULVH GH SDUWLFLSDWLRQ pJDOHPHQW DSSHOp HTXLW\
FURZGIXQGLQJ HVW XQH IRUPH GH ILQDQFHPHQW SDUWLFLSDWLI R HQ pFKDQJH G¶XQH FRQWULEXWLRQ
O¶LQYHVWLVVHXUUHoRLWGHVSDUWVGHO¶HQWUHSULVHGHVDFWLRQVRXGHVREOLJDWLRQV&HODVLJQLILHTX¶LO
peut prétendre à des dividendes et ou à des droits de vote, tout dépend du contrat entre
O¶LQYHVWLVVHXUHWOHGHPDQGHXUGHIRQGV&HPRGqOHHVWWUqVVLPLODLUHDXILQDQFHPHQWSDUGHV
%XVLQHVV $QJHO 0RQGLDOHPHQW OHV HVWLPDWLRQV PRQWUHQW TXH O¶HQtrepreneuriat et les causes
sociales sont les deux catégories qui font le plus souvent appel à ce type de financement.
2Q SHXW pJDOHPHQW REVHUYHU TXH OHV FDPSDJQHV G¶HTXLW\ FURZGIXQGLQJ FROOHFWHQW GH
ORLQOHSOXVG¶DUJHQWSDUSURMHWF¶HVWjGLUH(uros en moyenne. En revanche, bien que
les plateformes basées sur la prise de participation connaissent la plus forte croissance, leur
QRPEUHUHVWHOHSOXVIDLEOH&HODV¶H[SOLTXHSDUOHIDLWTXHO¶HTXLW\FURZGIXQGLQJHVWOHW\SHGH
financement participatif qui demande de loin le plus de démarches administratives. Il est
également le plus complexe, tant pour les investisseurs que pour les plateformes, car le risque
est beaucoup plus élevé.
7RXWG¶DERUGLOIDXWYDORULVHUO¶HQWUHSULVH/HSOXVJUDQGGpILGHcette valorisation réside
GDQVOHIDLWTXHWDQWOHVHQWUHSUHQHXUVTXHOHVFRQWULEXWHXUVGRLYHQWV¶DFFRUGHUVXUXQPrPH
chiffre. Ceci est une opération délicate étant donné que les entrepreneurs auront souvent
tendance à surévaluer la valeur de leur entreprise. La raison est simple : plus grande est la valeur
GHOHXUHQWUHSULVHSOXVLPSRUWDQWHVHUDOHPRQWDQWTX¶LOVUHFHYURQWHQpFKDQJHGHODSURSRUWLRQ
G¶HTXLW\TX¶LOVYHXOHQWFpGHU6HORQ5RODQG1REHOV, sur certaines plateformes, on observe que
la valorisation se fait par une concertation entre la plateforme elle-même et les entrepreneurs.
/¶REMHFWLIHVWG¶REWHQLUXQHYDORULVDWLRQODSOXVMXVWHSRVVLEOHHQFDGUpHSDUGHVSURIHVVLRQQHOV
Cela permet de rassurer les investisseurs.
Deuxièmement il y a les contraintes légales. Au-GHVVXV G¶XQ FHUWDLQ PRQWDQW LO HVW
REOLJDWRLUHG¶pWDEOLUHWGHIDLUHDSSURXYHUXQSURVSHFWXVSDUO¶RUJDQLVPHTXLV¶RFFXSHGHYHLOOHU
j O¶LQWpJULWp GHV PDUFKpV ILQDQFLHUV 3RXU 'H %X\VHUH F¶HVW pJDOHPHQW OH W\SH GH
crowdfunding qui demande à être mieux encadré par la loi.
7URLVLqPHPHQWO¶LQYHVWLVVHXUTXLDFKqWHGHVSDUWVG¶XQHHQWUHSULVHYLDOHFURZGIXQGLQJ
acquiert et doit être prêt à exercer des droits de vote. En effet, il est relativement simple de faire
Ϯϳ
un investissement vLD ,QWHUQHW PDLV H[HUFHU VRQ GURLW GH YRWH Q¶HVW SDV WRXMRXUV SRVVLEOH j
GLVWDQFH (XURSHDQ&RPPLVVLRQ 7RXWHIRLVOHVGLVSRVLWLRQVYDULHQWG¶XQHSODWHIRUPHj
O¶DXWUH&HUWDLQHVSODWHIRUPHVUDVVHPEOHQWWRXVOHVLQYHVWLVVHXUVG¶XQSURMHWVRXVXQHHQtité, et
cette entité est ensuite représentée par une personne désignée par la plateforme. Dans ce cas-là,
F¶HVWFHWWHSHUVRQQHTXLUHSUpVHQWHUDFHX[TXLRQWLQYHVWL
4XDWULqPHPHQWOHULVTXHGHODGLOXWLRQGHODYDOHXUO¶LQYHVWLVVHPHQWGX©SXEOLFªVL
O¶entreprise décide de procéder à une augmentation de capital est un autre facteur à prendre en
considération, (European Commission, 2013). Le cas échéant, il est souvent plus facile pour
O¶HQWUHSUHQHXUGHIDLUHDSSHOjXQSHWLWQRPEUHGHVRXUFHVGHILQDQFHPent additionnelles que de
GHPDQGHUjFKDTXHSHWLWLQYHVWLVVHXUTXL DFRQWULEXpYLDFURZGIXQGLQJV¶LOYHXWSDUWLFLSHUj
O¶DXJPHQWDWLRQGHFDSLWDO7RXWGpSHQGQDWXUHOOHPHQWGHVFODXVHVSUpVHQWHVGDQVOHFRQWUDWGH
crowdfunding.
Cinquièmement, il y a le fait TX¶XQ LQYHVWLVVHPHQW YLD OH FURZGIXQGLQJ HVW WUqV SHX
OLTXLGH/¶LQYHVWLVVHXUGRLWrWUHFRQVFLHQWTX¶LOQ¶H[LVWHJpQpUDOHPHQWSDVGHPDUFKpVHFRQGDLUH
R LO SHXW YHQGUH VHV SDUWLFLSDWLRQV &HUWDLQV SURMHWV GLVSRVHQW G¶XQH GDWH G¶pFKpDQFH DSUqV
laquelle toutes les participations des investisseurs sont remboursées au prorata de leur
LQYHVWLVVHPHQWTXHOOHTXHVRLWODYDOHXUGHO¶HQWUHSULVH'¶DXWUHVSURMHWVVRQWSOXVIORXVTXDQW
DX[FRQGLWLRQVGHVRUWLH&HODSHXWSDUH[HPSOHVHIDLUHHQFDVG¶RIIUHSXEOLTXH G¶DFKDWRXHQ
FDVGHUDFKDWGHO¶HQWUHSULVH
)LQDOHPHQW LO IDXW QRWHU TXH O¶HTXLW\ FURZGIXQGLQJ FRPSRUWH DXVVL GH QRPEUHX[
DYDQWDJHVSRXUOHVLQYHVWLVVHXUV7RXWG¶DERUGO¶LQYHVWLVVHXUDOHFKRL[GHFKRLVLUOXL-même les
SURMHWVTX¶LOFRQVLGqUHOHVSOXVSURPHWWHXUV,ODpJDOHPHQWO¶RFFDVLRQG¶LQYHVWLUGDQVGHVSURMHWV
TXL Q¶HQ VRQW HQFRUH TX¶j OHXUV GpEXWV FH TXL UpVXOWH SDUIRLV HQ GHV YDORULVDWLRQV IRUW
attrayantes.
Ce chapitre nous a permis de mieux appréhender la notion de crowdfunding en tant que
nouvelle approche de financement. Nous retenons GH PDQLqUH VLPSOLILpH TX¶LO V¶DJLW GX
ILQDQFHPHQWG¶XQSURMHWRXG¶une entreprise en faisant appel au public généralement constitué
G¶XQHIRXOH. Il se démarque des autres systèmes classiques de financement, de par ses origines
et ses enjeux. En effet la première section nous a permis de comprendre que le crowdfunding
GpFRXOHG¶XQHYLHOOHSUDWLTXHDSSHOpFURZGVRXUFLQJet que son processus de fonctionnement
est essentiellement basé sur la désintermédiation financière. La seconde section quant à elle,
nous présentait OHFURZGIXQGLQJDXMRXUG¶KXLcomme une alternative au financement bancaire.
Avec son mode de fonctionnement, il réussit à faire face DX[ SUREOqPHV G¶DV\PpWULHV
informationnelles auxquels le financement bancaire fait face. Une fois la notion du
Ϯϴ
FURZGIXQGLQJ FHUQpH LO HVW LPSRUWDQW SRXU QRXV G¶DQDO\VHU VRQ LQFLGHQFH VXU OH PLFUR
entrepreneuriat.
CHAPITRE II :
INCIDENCE DU CROWDFUNDING SUR LE
MICRO ENTREPRENEURIAT
'DQV FH FKDSLWUH QRXV DQDO\VHURQV O¶LQFLGHQFH GX FURZGIXQGLQJ VXU OH PLFUR
entrepreneuriat. Pour y arriver, nous feront un essai de caractérisation du micro entrepreneuriat
jODSUHPLqUHVHFWLRQ$ODGHX[LqPHVHFWLRQQRXVGLVFXWHURQVGHO¶LPSDFWGXFURZdfunding sur
la conduite des activités entrepreneuriales.
1- Le micro entrepreneuriat : délimitation et tentative de définition
ϯϬ
8
'RFWRUDQWHWPHPEUHGX&5($0$7(5jO¶,87GH5RXHQ
ménage soit une source secondaire. Quel que soit le profil du créateur, le micro entrepreneuriat
(à cause de la petite échelle et des faibles rendements) vise à générer des revenus qui sont
principalement utilisés pour satisfaire les besoins des ménages.
3RXUOH%XUHDX,QWHUQDWLRQDOGX7UDYDLOLOV¶DJLWG¶une « notion incluant les entreprises
qui parviennent tout juste à survivre et qui sont souvent dirigées par des travailleurs
indépeQGDQWVGRQWXQERQQRPEUHVRQWGHVSDXYUHVD\DQWXQDYHQLUOLPLWpHWQHJDJQHQWTX¶XQ
maigre revenu ou bénéfice ». /H PLFUR HQWUHSUHQHXULDW HVW GLVWLQFW GH O¶HQWUHSUHQHXULDW
ordinaire. Le préfixe Micro- TXLSUpFqGHGpPRQWUHGHO¶LGpHGHODSHWLWHpFKHOOHGe production
des activités économiques qui en font partie. La notion de micro-entrepreneuriat nous semble
la plus adéquate pour illustrer les activités développées par les personnes pauvres et à bas
revenus.
&HVDFWLYLWpVUHOqYHQWSOXVGHO¶DXWR-emploi visant à générer des revenus vitaux pour la
VDWLVIDFWLRQ GHV EHVRLQV TXH G¶XQ HVSULW G¶HQWUHSULVH Pour Fred ITADDY, les activités qui
entrent dans la notion de micro entrepreneuriat, sont de trois types : la micro activité de survie
aussi appelée activité génératrice de revenus, la micro activité entrepreneuriale et la micro
entreprise.
ϯϭ
Certains auteurs comme (Bricas & Broutin, 2008), voient en elles un « prolongement
marchand des activités domestiques » coPSWHWHQXGXPDQTXHGHVEDUULqUHVjO¶HQWUpH&HTXL
SHXWODLVVHUVXSSRVHUTX¶LOV¶DJLWPDUFKDQGLVDWLRQGXVXUSOXVGHVELHQVHWVHUYLFHVGHVWLQpVjOD
consommation des membres des ménages. ,OQ¶HVWSDVUDUHGHWURXYHUSDUPLFHVPLFUR-activités
de survie, l¶RIIUHGHVVHUYLFHVRXGHELHQVLPSOHVQHQpFHVVLWDQWXQPDWpULHOSDUWLFXOLHUSRXUOHV
produire. Les activités génératrices de revenus ou micro activité de survie se distinguent des
autres entités micro-entrepreneuriales et des entreprises ordinaires par le caractère rudimentaire
GHVRXWLOVXWLOLVpVSRXUODSURGXFWLRQGHVELHQVHWVHUYLFHVTX¶LOVpFKDQJHQWVXUOHVPDUFKpVGRQW
XQHSDUWVHUWjODFRQVRPPDWLRQ2QQRWHUDDXVVLTX¶HOOHVVRQWVRXYHQW GpYHORSSpHVSDUGHV
personnes très pauvres et pauvres.
/¶DQDlyse des rares barrières à la création ou la reprise des entreprises de ce type
G¶DFWLYLWpVLQIRUPHOOHVPRQWUHQWTX¶HQGHKRUVGHFHOOHVTXLVRQWGHQDWXUHKXPDLQHHWILQDQFLqUH
RQSHXWDMRXWHUFHOOHVGLWHVSK\VLTXHVFRPPHO¶DFFqVjODWHUUH &RYDUUXELDV al. 2010). A côté
GHODIDLEOHVVHGHVEDUULqUHVjO¶HQWUpHGHODPLFURDFWLYLWpGHVXUYLHil faut noter que les raisons
pour lesquelles les personnes se lancent dans leur développement peuvent être multiples.
Parmi elles, on peut noter les raisons financières, le manque de compétences (dans ce
FDVOHQRXYHDXVRLWLOLPLWHVRLWLOVHIDLWIRUPp VRLWLOVRQWDSSULVO¶DFWLYLWpGHSXLVOHEDVkJH
soit ils répondent à la demande du marché (pour cela ils attendent la bonne saison). Par ailleurs,
les personnes dont les revenus les situent en dessous des seuils nationaux de pauvreté
FRQVWLWXDQWVRXYHQWODPDMRULWpGHODSDXYUHWpLODSSDUDLWpYLGHQWTX¶HOOHVFKRLVLVVHQWVRXYHQW
FH W\SH G¶DFWLYLWp 6KDZ /¶XQH GHV FRQVpTXHQFHV GH FH FKRL[ PDVVLI HVW TX¶LO y a
saturation du marché. Il suffit pour cela de faire un tour dans un grand marché africain pour
voir combien de personnes vendent la même chose3RXUOHODQFHPHQWG¶XQHPLFURDFWLYLWpGH
VXUYLHLOQ¶\DSDVG¶pWXGHGHPDUFKpSUpDODEOH&HODVHWHUPLQHSar des méventes, qui peuvent
être réduites grâce au réseau social de chacun.
(QILQO¶DQDO\VHGXFDSLWDOKXPDLQTXLKDQGLFDSHOHVSHUVRQQHVSDXYUHVHWOHVREOLJHOHV
personnes très pauvres et pauvres à choisir les micro-activités de survie montre que cela résulte
de la pauvreté qui les caractérise. En effet la plupart des personnes qui développent des micro-
activités de survie sont souvent des personnes vivant dans état de dénuement avancé voire une
précarité importante. /¶DXWUH DVSHFW LQKpUHQW DX[ PLFUR-aFWLYLWpV GH VXUYLH HVW TX¶HOOHV VRQW
VRXYHQWILQDQFpHVSDUG¶DXWUHVLQVWLWXWLRQVILQDQFLqUHVTXHFHOOHVGLWHVIRUPHOOHV
La Micro-activité entrepreneuriale
ϯϮ
(OOH GLIIqUH GX SUHPLHU W\SH GH SDU OHV EDUULqUHV j O¶HQWUpH TXi sont un peu plus
importantes pour son accès que la première &HV EDUULqUHV IRQW G¶HOOH XQH XQLWp QpFHVVLWDQW
certaines compétences entrepreneuriales, un certain niveau scolaire, des connaissances
techniques voire technologiques pour maximiser la rentabilité. Le capital financier et le capital
KXPDLQVRQWGHVSULQFLSDOHVEDUULqUHVG¶HQWUpHVjFHWWHDFWLYLWp Elle utilise une technologie assez
sophistiquée comparée à celle des micro- activités de survie pour la production, loin de la
reproduction qui se fait pour les micro-activités de survie.
Elles sont souvent développées par des catégories pauvres et ou, les personnes moins
pauvres de la population. Dans la littérature certains auteurs comme, (Steel, 1980) les considère
comme relevant du secteur intermédiaire. Elle est parfois désigner comme une micro entreprise,
cela peut se justifier par le fait que /DPLFURDFWLYLWpHQWUHSUHQHXULDOHHVWXQHIRUPHG¶DFWLYLWp
JpQpUDWULFH GH UHYHQXV TXL FRPSRUWH GHV EDUULqUHV j O¶HQWUpH (W GH FH IDLW HOOH Q¶HVW SDV
accessible aux plus pauvres. Car elles nécessitent certaines compétences pour les développer.
De plus, elle constitue la forme la plus évoluée des entités productives développées par les
personnes pauvres ou non, GRQWO¶DFWLYLWpVHGpURXOHGDQVOHVHFWHXULQIRUPHOou pas. Même si
dans la plupart des cas, leurs promoteurs ne dépassent le cap du secteur informel pour conserver
O¶DYDQWDJH FRPSDUDWLI TX¶LOV GLVSRVHQW IDFH DX[ SHWLWHV HQWUHSULVHV LQGLYLGXHOOHV IRUPHOOHV
auxquelles elles font la concurrence.
Cependant, elle est bien distincte de la micro entreprise car, la micro-activité aussi
HQWUHSUHQHXULDOH VRLW HOOH Q¶RUJDQLVH SDV VD SURGXFWLRQ GH OD PrPH PDQLqUH TXH OHV
microentreprises. Elle a tendance à profiter largement de la flexibilité que lui apporte le secteur
LQIRUPHOHQXWLOLVDQWXQHPDLQG¶°XYUHQRQSHUPDQHQWHOHVRXWLOVXWLOLVpVGDQVFHUWDLQVVHFWHXUV
restent moins développés. En plus, les promoteurs ne tiennent pas une comptabilité qui permette
G¶pWDEOLUGHVELODQV
(QILQHOOHQ¶HVWSDVXQHHQWUHSULVHparce que malgré la croissance de son activité, elle
ne se fait pas enregistrer auprès des services publics pour légaliser son activité. Par conséquent,
HOOHQ¶HVWSDVGHVWDWXWMXULGLTXHUHFRQQX &RQWUDLUHPHQWjO¶LGpHUpSDQGXHOHVSURPRWHXUVGHV
micro- activités entrepreneuriales utilisent des services financiers formels aussi bien que les
HQWUHSUHQHXUVOpJDOHPHQWUHFRQQXV,OVRQWGHVFRPSWHVEDQFDLUHVHWG¶DXFXQVGHPDQGHQWPrPH
des crédits bancaires. Ils constituent la proportion la plus importante des clients des Institutions
GH0LFURILQDQFHV,OVRQWGHVQLYHDX[G¶pWXGHVDVVH]LPSRUWDQWV
Parmi les caractéristiques des micro-activités entrepreneuriales, (Judith Shaw, 2004) en
V¶DSSX\DQW VXU OHV WUDYDX[ GH OD %Dnque Asiatique du Développement de 2001, désigne les
activités développées par les personnes pauvres et à bas revenus par micro-entreprises.
ϯϯ
/¶DXWHXUHOHV FODVVLILH HQGHX[ SULQFLSDOHV FDWpJRULHV OHVPLFUR-entreprises de survie et les
micro- entreprise entrepreneuriales.
Parmi les caractéristiques à retenir de la micro entreprise entrepreneuriale, il y a le fait
TX¶HOOHV RQW XQH FDSLWDOLVDWLRQ LPSRUWDQWH HOOHV QpFHVVLWHQW XQH PDLQ G¶°XYUH SRXU OD
SURGXFWLRQGHVELHQVHWVHUYLFHVPDLVO¶HPSORLVDODULpVHOLPLWHjDXSOXVFLQTHPSOR\pV ,OV¶DJLW
G¶DFWLYLWpVTXLRQWXQIDLEOHWDX[GHIHUPHWXUHHWVRQWVRXYHQWGpYHORSSpHVSDUOHVKRPPHVFDU
HOOHVQpFHVVLWHQWTXHO¶RQ\FRQVDFUHXQSOXVGHWHPSV&HTXLHVWGLIILFLOHSRXUXQHIHPPHTXL
a des enfants et une vie de famille. Une part importante des revenus générés est réinvestie dans
O¶DFWLYLWp.
&HSHQGDQWPDOJUpFHWWHVRUWHG¶pYROXWLRQRXGHFURLVVDQFHLODSSDUDLWWRXMRXUVGLIILFLOH
SRXUODSOXSDUWGHVVSpFLDOLVWHVGHO¶HQWUHSUHQHXULDWjFHVDFWLYLWpVXQFDUDFWqUHHQWUHSUHQHXULDO
'¶DXFXQVSDUOHQWPrPHG¶HQWUHSUHQHXULDWIRUFp 5RJHUVRQ SDUFHTX¶LOQHUHOqYHSDVGH
la saisie des opportunités selon ce dernier. CHW\SHG¶LQLWLDWLYHVDDXVVLODSDUWLFXODULWpG¶rWUH
développées par des individus dont la « fonction-REMHFWLIHVWG¶DVVXUHUODVXUYLHGXgroupe, et
TXLVHGpYHORSSHVDQVODPHQWDOLWpG¶DFFXPXODWLRQFHQVpHFDUDFWpULVHUOHFDSLWDOLVPHmoderne
»
La Micro-entreprise
Associer la micro entreprise au micro-HQWUHSUHQHXULDWGDQVO¶pFRQRPLHLQIRUPHOOHSHXW
sembler incompris dans les pays développés. Car si la micro entreprise ne constitue pas un statut
juridique dans plusieurs pays, HOOHHVWXQHIRUPHOpJDOHG¶HQWUHSULVHLQGLYLGXHOOHGDQVcertains
pays FRPPHOD)UDQFH(OOHVHGpYHORSSHVRXYHQWGDQVOHFDGUHGHO¶DXWR-emploi.
Selon le rapport sur le GpYHORSSHPHQWGHO¶$IULTXHO¶$IULTXHUHJRUJHG¶HQWUHSUHQHXUV
90% des entités sont des micro-entreprises ou des petites entreprises, qui, pour la plupart,
opèrent dans le secteur informel. Cependant, en réalité, elles ont généralement à leur tête un «
HQWUHSUHQHXU PRWLYp SDU OD QpFHVVLWp ª F¶HVW-à-dire un individu qui crée une entreprise en
O¶DEVHQFHG¶DXWUHVRSSRUWXQLWpVYLDEOHVG¶DFFpGHUjXQHPSORLUpPXQpUpTXLOXLSHUPHWWUDLWGH
VXUYLYUHRXGHFRPSOpWHUOHUHYHQXHQQDWXUHWLUpGHO¶DJULFXOWXUHGH subsistance.
/HVSHUVRQQHVTXLV¶\HQJDJHQWIRQWVRXYHQWIDFHjSOXVLHXUVGLIILFXOWpVTXHOHVDXWUHV
Entrepreneurs. Car elles ne sont ni salariées permanentes ni entrepreneurs employeurs mais
non-salariés (Bravo-Bouyssy ; K, 2010). Dans les pays africains les personnes qui développent
les micros entreprises entrent dans la catégorie des promoteurs à « propre compte ».
Généralement, ils évoluent souvent dans le secteur informel.
ϯϰ
/HV DFWLYLWpV GpYHORSSpHV SHXYHQW SUHQGUH OD IRUPH G¶XQe micro-entreprise. Elle est
définie comme une notion recouvrant selon (Mia Adams, 1998), « toute XQHJDPPHG¶DFWLYLWpV
génératrices de revenus allant de la vente de légumes au coin de la rue, du coiffeur, de la petite
restauration, des petites entités de production, de commerce et de commerce et de services plus
IRUPHOOHVWHOOHVTXHODPHQXLVHULHODERXODQJHULHO¶DWHOLHUGHréparation, etc.«ª.
Cette définition globale nous ramène à la question des critères qui permettent de les
distinguer. Parmi eux certains auteurs utilisent le capital investi (Camilleri, 2007), le capital
KXPDLQHWOHVUHYHQXVJpQpUpVSDUO¶DFWLYLWp/H FKRL[GXFULWqUHGHGLVWLQFWLRQGpSHQGGHO¶REMHW
de chaque étude.
Pour mieux distinguer la micro-entreprise africaine des autres micros activités, nous
pouvons à la suite de (Penouil, 1990) dire que celles-FLIRQWSDUWLHGHFHTXHO¶DXWHXUDSSHOOH
O¶LQIRUPHOFRQFXUUHQWLHOTX¶LOGLVWLQJXHGHO¶LQIRUPHOGHVXEVLVWDQFH Dans le même sens (Steel,
1980) préfère utiliser la notion de secteur pour distinguer les unités productives appartenant au
secteur informel. Il en distingue trois dont : un dit moderne, un autre dit intermédiaire et un
dernier qualifié de résiduel.
Selon lui dans le premier secteur, évoluent les grandes entreprises ou « investisseurs
G¶LPSRUWDQFH VXIILVDQWH ª OHVTXHOV RQW XQ DFFqV IDFLOH DX[ Vervices financiers formels. Ce
VHFWHXU FRPSRUWH EHDXFRXS GH EDUULqUHV j O¶HQWUpH SRXU OD PDMHXUH SDUWLH GH OD Sopulation
africaine. Le second secteur est appelé intermédiaire ayant pour caractéristiques principales
TXHOTXHV EDUULqUHV j O¶HQWUpH HQ WHUPHV G¶LQYHVWLVVHPHQW HQ LPPRELOLVDWLRQ RX HQ FDSLWDO
humain. Les investisseurs y évoluant semblent délaissés à cause de cette dichotomie alors que
OHXUVDFWLYLWpVFRPSRUWHQWGHVEDUULqUHVjO¶HQWUpHHWOHXUGpYHORSSHPHQWQpFHVVLWHQWXQFHUWDLQ
niveau de capital humain. Ils représentent une sorte de classe moyenne. Enfin, le secteur
UpVLGXHO GDQV OHTXHO O¶DXWHXU UHJURXSe les micro-activités en général. Elles répondent
IDFLOHPHQWjODWKpRULHGXDOLVWHSXLVTX¶HOOHVRQWODSDUWLFXODULWpG¶rWUHVDQVEDUULqUHjO¶HQWUpH
6HORQ FHWWH FODVVLILFDWLRQ OH SURPRWHXU G¶XQH PLFUR-entreprise peut se situer dans le
secteur intermédiaire et ou dans le secteur résiduel. La micro-entreprise peut correspondre aussi
à ce que (Camilleri, 2007), appelle par une Petite et Micro Entreprise Rurales en sigle (PMEr).
&DUOHVFDUDFWpULVWLTXHVTXHO¶DXWHXUGRQQHjFHWWHW\SRORJLHG¶HQWUHSULVHQHVHPblent pas à notre
avis correspondre à une entreprise formelle mais plutôt informelle.
Le micro-entrepreneuriat est un concept vaste et non uniforme regroupant plusieurs
pratiques dont la principale caractéristique reste la petite échelle de la production. Mais ces
DFWLYLWpVSUpVHQWHQWDXVVLG¶DXWUHVFDUDFWpULVWLTXHVTXLSHUPHWWHQWGHOHVGistinguer des autres
IRUPHVG¶HQWUHSULVHV
ϯϱ
1.2- Caractéristiques du micro entrepreneuriat
Le micro entrepreneuriat revêt plusieurs caractéristiques qui le différentient de
O¶HQWUHSUHQHXULDWWUDGLWLRQQHOCes caractéristiques font ressortir non seulement la nature mais
DXVVLODIRUPHGHO¶DFWLYLWp Comme caractéristiques du micro entrepreneuriat nous pouvons
citer :
/ DEVHQFHG¶XQ grand capital : Les micros entrepreneurs se lancent généralement dans
les affaires relativement modestes. Ils développent des micros ou petites entreprises. Le capital
HVWJpQpUDOHPHQWLVVXGHVpFRQRPLHVSHUVRQQHOOHVRXG¶XQDSSRUWIDPLOLDOFHTXLOHUHQGPRLQV
consistant par rapport à celui apporté par les institutions financières.
Petite échelle des activités : Les activités réalisées par ces entreprises sont des micros
DFWLYLWpV,OV¶DJLWG¶XQHQVHPEOHG¶RSpUDWLRQVHWG¶DFWLRQVKXPDLQHVVHGpURXODQWVXUXQHSHWLWH
pFKHOOHGDQVOHEXWG¶DWWHLQGUHXQREMHFWLIGpWHUPLQp(OOHHVWGRQFXQSURMHWSURGXFWLIjSHWLWH
échelle créée par une personne pauvre ou très dans le but de générer des revenus.
L'absence du recours aux crédits bancaires : Etant donné les obstacles observés pour
accéder au crédit bancaire, les micros entrepreneurs ne font plus appel aux banques de peur de
se faire refuser un prêt. Paradoxalement, les institutions de microfinances qui, étaient porteuses
G¶HVSRLUSRXUOHVPLFURVHQWUHSUHQHXUVSUDWLTXHQWjOHXU tour le rationnement de crédit vis-à-
vis de ces derniers. Ainsi les micros entrepreneurs se tournent généralement vers les tontines
pour financer leurs projets.
L'absence d'investissements immobilisés : Pour produire, servir ou commercialiser,
le micro entrepreneur réalise rarement des gros investissements en infrastructures et en
machines. En général, à l'exception peut-être des élèves de couture dont l'outillage est très
simple et manuel, Certaines petites entreprises recourent à la récupération de vielles machines
abandonnées ou fabriquent elles-mêmes leurs outils de travail.
L'absence de tenue de comptabilité régulière : Le micro entrepreneur ne se soucie
pas du tout de la tenue d'une comptabilité régulière normalisée, quand bien même elle est tenue,
celle-ci se fait d'une manière spontanée. Ici, la gestion du patrimoine investi des entreprises est
à confondre avec la gestion du ménage de l'exploitant propriétaire.
Forte mobilité et absence de siège social stable : Les entreprises n'ont pas en général
de lieu très sûr où se regrouperait leur vie économique et administrative. Tantôt les opérations
sont effectuées au marché, au bord de la route, à domicile, tantôt dans un kiosque près de chez
soi. Mais lorsque les affaires ne tournent pas normalement, il y a une forte propension à plier
bagage sans laisser des traces.
ϯϲ
Précarité de la situation : La plupart des petites et moyennes entreprises sont fragiles.
Elles sont souvent menacées de faillir à cause de plusieurs facteurs notamment : la fuite des
employés, l'initiation, la concurrence des grandes entreprises et d'autres petites entreprises,
etc....
ϯϳ
G¶DIILUPHUTXHle micro entrepreneuriat a ODSRVVLELOLWpG¶DJLUHQWDQWTXHSULQFLSDl vecteur de
développement de O¶$IULTXHHQJpQpUDOHWGX&DPHURXQHQSDUWLFXOLHU.
Le développement du micro entrepreneuriat est donc très important pour les pays du sud
G DXWDQWSOXVTXHOHVSURIRQGVWURXEOHVVRFLDX[TXLDJLWHQWFHVSD\VVRQWODUJHPHQWOHIUXLWG¶XQH
croissance économique trop inégale. Le développement durable de cette partie du globe
QpFHVVLWHODGLIIXVLRQG¶XQHFXOWXUHGHODSURPRWLRQGHVLQYHVWLVVHPHQWVHWGHVWHUULWRLUHVSDUPL
les acteurs locaux, pour un meilleur partage des investissements, des emplois et richesses, face
jXQHFRQFXUUHQFHTXLV¶LQWHQVLILH
Par ailleurs, les micros et petites entreprises assurent la production de services et de
biens locaux à moindre coût, mis sur le marché à un prix relativement bas, qui correspondent
bien à la demande d'une large partie de la population dont le pouvoir d'achat reste très bas. Enfin
le micro entrepreneuriat contribue à une amélioration relative du revenu des entrepreneurs ainsi
que de leurs familles.
ϯϴ
s'agit pas là du principal obstacle pour accéder à la banque (coûts de transaction) et, d'autre part
que le coût de la légalisation serait sans doute supérieur aux avantages obtenus grâce à un prêt
(coût de l'enregistrement, de l'impôt, etc.), mais le calcul est difficile à effectuer. Les procédures
EDQFDLUHVVRQWG¶DLOOHXUVWURSFRPSOH[HVHWWURSORQJXHVSRXUUpSRQGUHjOHXUVGHPDQGHV
II.2.2- /¶HQYLURQQHPHQWinstitutionnel
Le micro entrepreneuriat fait également face à un cadre institutionnel peut favorable, à
la création et au développement des activités entrepreneuriales. A ce titre on peut observer que
le micro entrepreneur rencontre beaucoup de GLIILFXOWpVG¶DFFqVDX[LQVWDQFHVDGPLQLVWUDWLYHV
intervenant dans le processus de constitution des entreprises.
En effet, il faut remarquer la forte centralisation de la bureaucratie des institutions
publiques et privées qui intéressent les entrepreneurs. Cette situation impose des coûts sociaux
supplémentaires à ces derniers. Du moins, ceux qui résident à travers le pays qui sont obligées
G¶DWWHQGUHORQJWHPSVSRXUOHWUDLWHPHQWGHOHXUVGRVVLHUVHWG¶HIIHFWXHUSOXVLHXUVYR\DJHVYHUV
les centres de décisions.
Les entreprises dans les pays en voie de développement rapportent que les taux
G¶LPSRVLWLRQ VRQW OHV FRQWUDLQWHV PDMHXUHV VXU OHXUV RSpUDWLRQV &H SUREOqPH V¶REVHUYH
également au Cameroun. Dans la plupart des pays du monde, les entrepreneurs sont confrontés
à cet épineux problème que constituent les différentes réglementations sur la fiscalité. Cela va
SDUIRLVMXVTX¶jGpFRXUDJHUFHUWDLQVSURPRWHXUVjFRQVWLWXHURXJpUHUOHXUVHQWUHSULVHV$XWUHV
Q¶KpVLWHQW SDV j DGRSWHU SRXU OD IUDXGH FRPSWH WHQX des montants et des tracasseries que
UHSUpVHQWHOHILVF&HODV¶DJJUDYHHQFRUHGDQVFHUWDLQVFDVULHQTXHSDUPDQTXHG¶LQIRUPDWLRQ
et par confusion due au caractère disparate du système fiscal qui empêche parfois les
entrepreneurs de profiter pleinement, ou même un peu, des concessions ou des abattements qui
pourraient leur être accordés. (Shleifer et al PRQWUHQW TXH OH WDX[ G¶LPSRVLWLRQ D XQ
LPSDFWGpIDYRUDEOHVXUO¶LQYHVWLVVHPHQWJOREDOHWO¶DFWLYLWpHQWUHSUHQHXULDOH
Notons à cet effet que les législations et les politiques économiques sont dans la plupart
du temps favorables à la grande entreprise, il faut tenir compte du fait que les petites et
moyennes entreprises sont moins bien organisées que les grandes, pour présenter aux pouvoirs
publics leXUVUHYHQGLFDWLRQVHVVHQWLHOOHVHWTX¶HOOHVQHGLVSRVHQWSDVGHPR\HQVDXVVLHIILFDFHV
pour assurer la défense de leurs intérêts auprès des institutions bureaucratiques que la plupart
des pays ont mis en place pour promouvoir le développement socio- économique.
ϯϵ
$ SUHPLqUH YXH O¶LPSDFW GX FURZGIXQGLQJ VXU OD FRQGXLWH GHV DFWLYLWpV
entrepreneuriales peut se limiter au niveau financier. Cependant le crowdfunding renferme une
réalité qui dépasse le simple aspect financier.
'DQV FHWWH VHFWLRQ QRXV DQDO\VHURQV O¶LPSDFW GX FURZGIXQGLQJ VXU OD FRQGXLWH GHV
activités entrepreneuriales sous trois angles : LDFUpDWLRQGHO¶HQWUHSULVH, le développement des
activités entrepreneuriales, et en fin VXUO¶DSSURFKHGHJHVWLRQ.
Le crowdfunding HVW VWLPXODWHXU G¶LQQRYDWLRQ HW GH UHFKHUFKH &¶HVW XQ OLHX XQLTXH
regroupant entrepreneurs et consommateurs. Le financement participatif est un outil marketing
TXLSHUPHWjQ¶LPSRUWHTXHOOHPDUTXHGHWRXFKHUjODIRLVOHVFRQVRPPDWHXUVDFWXHOVFRPPH
OHVSURVSHFWVGHPHWWUHHQDYDQWOHODQFHPHQWG¶XQQRXYHDXSURGXLWODFUpDWLRQGHQRXYHDX[
services, tout en augmentant la reconnaissance et O¶LQIOXHQFHGHODPDUTXH Le crowdfunding
HVW XQ RXWLO PDUNHWLQJ TXL SHUPHW j O¶HQWUHSUHQHXU GH WHVWHU VRQ LGpH WRXW HQ IDLVDQW GH OD
FRPPXQLFDWLRQ3RXU +HPHU ODIRUPDWLRQG¶DPEDVVDGHXUVGXSURMHWSDUFHTX¶LOVVH
sont personnellement investis, est un atout extrêmement précieux. Le crowdfunding permet à
O¶HQWUHSUHQHXUGHYDOLGHUVRQSURGXLWRXVHUYLFH ; de valider son marché ; et de faire le branding
de sa marque.
ϰϭ
ce qu¶LOne doit pas. Si son projet H[LJHTX¶LO partage des informations sensibles qui pourraient
O¶exposer, le crowdfunding pourrait ne pas être la meilleure option.
8QGHX[LqPHGpILVHSRVHTXDQGO¶HQWUHSUHQHXUYHXWFRPSUHQGUHOHGHJUpGH validation
du produit ou du service. Peu importe si la campagne a été couronnée de succès ou non, le
produit seul n'explique pas nécessairement les engagements de financement. Evidemment, plus
le volume de participation HVW pOHYp SOXV LO HVW SUREDEOH TXH O¶LGpH VRLW YDOLGp PDLV
O¶HQWUHSUHQHXUGRLWH[SORUHUOHVVHQWLPHQWVHWOHVFRPPHQWDLUHVGHODFDPSDJQHSRXUREWHQLU
l'image complète.
ϰϮ
Pour une campagne de faible volume, il y a un risque que O¶HQWUHSUHQHXUQ DSSUHQQH
simplement pas assez. Une campagne obtient la traction en raison d'une portée sociale
importante, un effort de marketing, un ajustement bon produit, et des prix corrects.
Si O¶HQWUHSUHQHXU a peu de traction, il est très difficile de savoir exactement ce qui s'est
mal passé, et il sera difficile de faire une bonne analyVHGHVSUL[SRXUpYDOXHUMXVTX¶jTXHOGegré
il existe un marché pour son produit ou service.
II.3- Le branding
Le branding est une activité cruciale pour la création réussie d'une petite entreprise, il
aide également les entreprises dans le processus d'acquisition des clients et il est fondamental
de bâtir une réputation favorable (Bresciani & Eppler, 2010). « Les marques fortes comme
Microsoft, Gap, Starbucks et Dell Computer sont toutes des marques créées et entretenues par
les petites entreprises et les entrepreneurs individuels » (Abimbola, 2001). A la suite de ces
GHX[DXWHXUVRQSHXWGpGXLUHTX¶XQHQWUHSUHQHXUTXLVRXKDLWHIDLUHFRQQDLWUHVRQDFWLYLWpGRLW
par se servir du branding.
Le crowdfunding offre cette possibilité aux entrepreneurs de lancer leur marque.
Cependant il faut être prudent. En effet les entreprises établies ont généralement des identités
de marque enracinées, ce qui traduit que leurs marques ont progressivement mûri avec la
SHUFHSWLRQ GH O¶HQWUHSULVH GH VHV YDOHXUV GH VHV SURGXLWV RXVHUYLFHs et de son rôle dans la
société en général. 2UVLO¶HQWUHSULVHHVWDX démarrage, O¶HQWUHSUHQHXU ne doit pas considérer
TX¶jWUDYHUV le crowdfunding, il peut avoir une identité de marque.
&HSHQGDQWOHFURZGIXQGLQJRIIUHjO¶HQWUHSUHQHXUODIOH[LELOLWpGHconstruire sa marque
via les canaux de communication qui sont disponible sur les plateformes. En effet les
SODWHIRUPHVGRQQHQWO¶RSSRUWXQLWpDX[HQWUHSUHQHXUVGHFRPPXQLTXHUDYDQWSHQGDQWHWDSUqV
la campagne de crowdfunding, à travers les différents moyens techniques mis à leur disposition.
Ceux-ci sont généralement les réseaux sociaux, les mini sites internet dédiés aux projets, des
forums donnant accès aux salles et groupes de discussions.
Lorsque nous parlons des impacts du crowdfunding dans le FRQWH[WH GH O¶LPDJH GH
PDUTXHLOIDXGUDLWFRPSUHQGUHHQUpDOLWpTXHO¶HQWUHSUHQHXUDODSRVVLELOLWpGHFUpHUXQHLPDJH
de marque durant le processus de crowdfunding. Les plateformes mettent à la disposition des
entrepreneurs des services de coaching visant à améliorer le potentiel de communication et de
présentation des projets.
ϰϯ
Le branding diffère des autres impacts marketing du crowdfunding dont nous avons
évoqué plus haut. En effet, SHXLPSRUWHTXLYRXVrWHVHWTXHOTXHVRLWO¶LVVXGHYRWUHFDPSDJQH
de FURZGIXQGLQJLO\¶DXUDGHVDYDQWDJHVHWGHVLQFRQYpQLHQWVSRXUla marque.
(Q HIIHW VL O¶HQWUHSUHQHXU REWLHQW XQH IRUWH DWWUDFWLRQ LO HVW SRVVLEOH TXH VD PDUTXH
devienne une réussite. Cependant il est susceptible pour ce dernier de perdre le contrôle de sa
PDUTXHGXIDLWG¶XQHVLPSOHFRQVpTXHQFHGXIOX[GHFRPPXQLFDWLRQHWEX]]FUppDXWRXUGHVD
campagne de crowdfunding.
De même, pour une campagne de faible volume, la marque pourrait être associée à un
échec, mais à moins que cet échec ne soit causé par une communication inappropriée,
O¶HQWUHSUHQHXUGLVSRVHUDGpVRUPDLVG¶XQHSODWHIRUPHOXLSHUPHWWDQWGHVHGpYHORSSHU. Pour les
petites entreprises particulièrement, la résistance précoce de financement fait partie du jeu, mais
la façon dont elle considère FHWWHUpVLVWDQFHGpILQLWTXLHOOHHVWGHYHQXHHQWDQWTX¶HQWUHSULVH
équipe et marques.
sophistiquées de communication des parties prenantes, il doit se faire une grande faveur en
investissant un peu de son temps dans la compréhension des contributeurs et de la foule. Il s'agit
d'une analyse par groupe de pairs.
Une approche simple consiste à considérer trois descripteurs de groupe de pairs: Passifs,
clients fidèles et défenseurs de la marque. Ensuite, on suppose que tout le monde est passif, ils
se focalisent juste sur le produit et ne s'engageront pas plus loin. Alors on les laisse démontrer
TXHOHSURGXLWQ¶HVWSDVYLDEOHLe deuxième groupe, fidèle client capte les membres de la foule
qui sont susceptibles de s'engager avec O¶HQWUHSUHQHXU à nouveau, et le troisième groupe, les
défenseurs de la marque sont des membres de la foule sur lesquels O¶HQWUHSUHQHXU peut compter
durant les campagnes dans les réseaux sociaux et de proximité similaires.
Comprendre cela fait partie intégrante des campagnes suivantes, du marketing et
d'autres activités. Si O¶HQWUHSUHQHXU utilise le crowdfunding, il peut capturer toutes les
informations dont il a besoin pour commencer ses activités.
Cependant, pour les campagnes à fort volume, le défi DXTXHO O¶HQWUHSUHQHXU VHUDLW
FRQIURQWp HVW TXH OH WHPSV HW O DUJHQW TX¶LO doit consacrer à la communication avec les
intervenants ne peuvent pas suivre la taille de foule. Par exemple, vous ne pouvez pas compter
sur des évaluations individuelles pour former vos groupes de pairs. Le nombre de personnes
dans chaque groupe est tout simplement trop important.
L'un des moyens de résoudre ce problème est l'auto-tri, RO¶HQWUHSUHQHXU donne aux
gens la possibilité d'opter pour ou non, pour des catégories spécifiques de flux de
communication, et ainsi former des groupes de pairs sur la base de leurs propres décisions.
Après avoir créé les groupes de pairs pertinents, vous avez toujours le défi de communiquer
efficacement avec chaque groupe. Ce défi n'est pas unique pour le crowdfunding, et il existe
plusieurs lignes directrices sur la manière dont le porteur de projet peut efficacement façonner
sa voix et son message.
Cependant ce qui est unique au crowdfunding, est le risque de décevoir les parties
prenantes existantes après une campagne GpIDLOODQWH$YDQWGHSDVVHUO¶pWDSHGHODOHYpHGH
fonds, le porteur de projet aura construit une certaine traction des médias sociaux et commencé
à communiquer VXU OHV REMHFWLIV TX¶LO VRXKDLWH atteindre. Durant ce processus, le porteur de
projet aura établi des attentes basées sur une validation externe très limitée et il est prudent de
supposer que les intervenants avant le lancement ont des attentes très élevées quant à votre
capacité à mener une campagne. Ce groupe de personnes avec des attentes, est en soi une partie
de son actif social, et dans sa communication, il doit trouver cet équilibre entre l'enthousiasme,
la transparence et l'urgence.
ϰϱ
III- &RQFHSWLRQGHODJRXYHUQDQFHG¶HQWUHSULVHHQFURZGIXQGLQJ
Le crowdfunding impacte significativement la gouvernance des structures financées, en
VLWXDWLRQG¶HTXLW\FURZGIXQGLQJ principalement'HX[PRGDOLWpVG¶HQWUpHGDQVOHFDSLWDOGHV
entreprises financées peuvent être organisées selon la politique définie par la plateforme,
déclinant deux approches de gouvernance.
Un mode de gouvernance classique : Chaque membre de la foule entre dans le capital
GHO¶HQWUHSULVHHQIRQFWLRQGXQRPEUHG¶DFWLRQVDFKHWpHV'DQVFHFDVODSODWH-forme ne joue
SOXVDXFXQU{OHGDQVODJHVWLRQGHVSDUWLFLSDWLRQV$LQVLO¶LQYHVWLVVHXUGHYLHQWDFWLRQQDLUHHW
entre dans une logique personnelle de suivi de ses participations. La nature du suivi et son
LQWHQVLWpVRQWpJDOHPHQWIRQFWLRQGXGHJUpG¶DSSDUWHQDQFHFUppHQWUHOHVPHPEUHVGXFOXEORUV
des différentes étapes de vote et de sélection. Le suivi est aussi fonction de la composition de
la foule et du rôle que peuvent jouer certains investisseurs actifs, des experts ou des
SURIHVVLRQQHOVTXLODFRPSRVHQW,OHVWSRVVLEOHG¶LPSOLTXHUSRQFWXHOOHPHQWGHVVSRQVRUVGDQV
OHGpYHORSSHPHQWGHO¶HQWUHSULVHHQRUJDQLVDQWGHVDFWLRQVGHW\SHFURZGVRXUFLQJSDUH[emple
VRXVODIRUPHGHEUDLQVWRUPLQJSRXUXQSURMHWSDUWLFXOLHU&HV\VWqPHDSRXUOLPLWHG¶DXJPHQWHU
le nombre des actionnaires ayant des niveaux extrêmement faibles de participation au capital.
De plus, la nature des titres utilisés (actions ordinaires) OLPLWHO¶XWLOLVDWLRQGHVPpFDQLVPHVGH
FRQWU{OHHWG¶LQFLWDWLRQ
Un mode gouvernance « administré » par une holding : La plateforme met en place une
holding regroupant tous les membres de la foule ayant participé au financement du projet. La
plateforme gèUH OH VXLYL GH OD SDUWLFLSDWLRQ HW DVVXUH XQ UHSRUWLQJ UpJXOLHU GH O¶pYROXWLRQ GX
SURMHW &HWWHVWUXFWXUDWLRQGX VXLYLDSRXUREMHFWLISULQFLSDOG¶DVVXUHUXQHRUJDQLVDWLRQ GHOD
sortie des investisseurs. /¶HIILFDFLWpGHFHW\SHG¶RUJDQLVDWLRQGpSHQGGHVPRyens humains et
techniques de la plateforme pour assurer un suivi efficace de la participation. Elle suppose aussi
une forte interaction post-financement entre les membres de la foule et le chargé de mission de
la plateforme en charge du suivi de la start-XS$LQVLQRXVSRXYRQVFRQVLGpUHUTX¶LO\DXQH
répartition tacite des rôles entre la plateforme de financement et les investisseurs membres de
la foule.
Ce chapitre nous a permis de mieux cerner la notion de micro entrepreneuriat, en suite
G¶DQDO\VHUVRn rôle au sein des économies ainsi que ses contraintes. Il ressort de cette analyse
TXH O¶XQH GHV FRQWUDLQWHV majeures GX PLFUR HQWUHSUHQHXULDW HVW O¶DFFqV DX ILQDQFHPHQW Ce
FKDSLWUHQRXVDpJDOHPHQWSHUPLVG¶DQDO\VHUOHVLPSDFWVGXFURZGIXQGLQJVXUODFRnduite des
ϰϲ
activités entrepreneuriales. Il en ressort que le crowdfunding est non seulement un outil de
financement, un outil marketing mais aussi un outil de construction de son capital social.
Après une prise de connaissance globale des notions relatives au crowdfunding, au
micro entrepreneuriat, après avoir étudier les impacts du crowdfunding sur le micro
entrepreneuriat de manière générale, et plus précisément sur la conduite des activités
entrepreneuriales, il parait nécessaire de faire un diagnostic des incidences pratiques du
crowdfunding sur le micro entrepreneuriat au Cameroun&HFLIHUDO¶REMHWGHQRWUHGHX[LqPH
partie.
PARTIE II :
INCIDENCE DU CROWDFUNDING SUR LE
MICRO ENTREPRENEURIAT AU CAMEROUN
Pour pallier à ce problème de financement, certains entrepreneurs camerounais ont fait
appel au crowdfunding à partir de 2008. Selon les statistiques de Dorothée DANEDJO9, plus
de 100 millions FCFA ont été levés entre 2009 et 2014 par les entrepreneurs camerounais à
travers le crowdfunding. En 2015 ce sont 50.539.775 FCFA selon le magazine Starter10, ce
chiffre a évolué en 2016. Les faits montrent que de plus en plus de micro entrepreneurs
FDPHURXQDLVV¶LQWpUHVVHQWDXFURZGIXQGLQJ,OGHYLHQWDLQVLQpFHVVDLUHG¶pWXGLHURXG¶DQDO\VHU
O¶LQFLGHQce du crowdfunding sur le micro entrepreneuriat au Cameroun. Dans cette deuxième
SDUWLH FRQVDFUpH j O¶pWXGH GH O¶LQFLGHQFH GX FURZGIXQGLQJ VXU OH PLFUR HQWUHSUHQHXULDW DX
&DPHURXQLOVHUDTXHVWLRQDXFKDSLWUHWURLVGHO¶DSSURFKHG¶DQDO\VHGXFURZGIXQGLQJdans le
champ du micro entrepreneuriat camerounais. Au chapitre quatre nous parlerons du
crowdfunding : Rôles dans les expériences micro entrepreneuriales étudiées.
CHAPITRE III :
$3352&+('¶$1$/<6('8&52:')81',1*'$16/(
CHAMP DU MICRO ENTREPRENEURIAT CAMEROUNAIS
La séquence des étapes par laquelle toute recherche doit passer pour faire preuve de
rigueur est bel et bien la méthodologie. (PERRIEN J., CHERON E., ZINS M., 1986) repris par
1$1$& &¶HVWGRQFHQYXHGHGRQQHUtoute la rigueur nécessaire à la validation de
notre travail, que nous avons évolué suivant une démarche méthodologique. Les éléments de
cette démarche justifient les paragraphes suivants : le micro entrepreneuriat au Cameroun : un
essai de description (section I), le canevas de recherche et présentation des cas (section II).
9
Bloggeuse camerounaise spécialisée dans les tic ϰϴ
10
5DSSRUWVXUO¶HQWUHSUHQHXULDWDX&DPHURXQ
activités et les caractéristiques du micro entrepreneuriat au Cameroun ; Ensuite nous
ressortirons les obstacles au développement du micro entrepreneuriat au Cameroun.
ϰϵ
Source : Enquête 2011 du FNE sur le recensement des autos entrepreneurs
Graphique 2 - Auto-HPSORLSDUEUDQFKHG¶DFWLYLWppFRQRPLTXH
ϱϬ
Source : Enquête 2011 du FNE sur le recensement des autos entrepreneurs
ϱϭ
O¶pJLGHGX)0,HWla Banque mondial. Cette réalité explique, à juste titre, la mobilisation de la
famille entière dans la gestion de ces petites exploitations.
G¶pOHFWULFLWp O¶LQWHUPpGLDWLRQ ILQDQFLqUH RX HQFRUH OD IDEULFDWLRQ FRPSWHQW
pas, ou très peu, de salariés. Cette situation est attribuable à la structure du capital productif
mobilisé par les ménages dans ces différentes exploitations. Les entreprises, qui mobilisent un
capital physique considérable, recourent plus facilement au salariat.
&HWWHREVHUYDWLRQWURXYHVDMXVWLILFDWLRQGDQVO¶HVSpUDQFHGHVSURILWVSDUHQWUHSULVHVHW
par branche. Les entreprises ayant un capital productif conséquent réalisent, toutes choses
égales par ailleurs, plus de profits et sont mieux à même de faire face aux charges salariales,
comme le montre la colonne "ensemble emplois" du tableau 4XDQW j O¶pYHQWXHOOH VRXV-
HVWLPDWLRQGHO¶HIIHFWLIGHVVDODULpVHOOHVHUDLWOLpHjO H[LVWHQFHGHWUavail non déclaré ou déclaré
sous forme d'aides familiales ou d'apprentis. Toutefois, ces analyses n'apportent pas vraiment
GHUpSRQVHVjODIDLEOHVVHGHO HPSORLHQJpQpUDOG¶RO¶LQWpUrWGHSUHQGUHHQFRPSWHO¶DXWR-
emploi. De plus, certaines branches, comme le commerce de gros et de détail, ou encore des
activités de fabrication, créent des emplois mais restent dominées par du personnel non salarié
(90% pour le commerce et 94% pour les activités de fabrication).
activités extractives, plus de 50% des emplois non-salariés sont exercés par des aides familiales.
&HVDFWLYLWpVVRQWFHOOHVLPPRELOLVDQWOHPRLQVGHUHVVRXUFHVILQDQFLqUHV/¶LPSOLFDWLRQGHOD
IDPLOOHGDQVFHVDFWLYLWpVHVWUpYpODWULFHGHODIDLEOHVVHGHVFDSLWDX[LQYHVWLVHWO¶H[SORLWDWLRQ
de ces derniers ne permet paVO¶HPEDXFKHG¶XQHPSOR\p&HWWHSDUWLFLSDWLRQIDPLOLDOHWUDGXLW
DXVVL O¶H[SUHVVLRQ GH OD YRORQWp IDPLOLDOH GH V¶DVVXUHU j SDUWLU GHV DFWLYLWpV H[HUFpHV GHV
UHYHQXV YLDWLTXHV IDYRUDEOHV j O¶DPpOLRUDWLRQ RX DX PDLQWLHQ GX ELHQ-être collectif. La
présence des apprentis est plus accentuée dans la construction (84%), les activités de fabrication
OHWUDQVSRUWO¶HQWUHSRVDJHHWOHVFRPPXQLFDWLRQV FDULOV¶DJLWGHEUDQFKHVGRQW
OHV DFWLYLWpV QpFHVVLWHQW XQH FHUWDLQH TXDOLILFDWLRQ OLpH j O¶XWLOLVDWLRQ G¶LQVWUXPHQWV GH
production relativement modernes.
/DPRELOLVDWLRQG¶DLGHVIDPLOLDOHVREpLWDLQVLjXQHORJLTXHGHFRQWUDWLPSOLFLWHOLDQWOH
chef de famille (entrepreneur) aux différents membres composant la famille. Ce contrat est une
UpSRQVHIDPLOLDOHFROOHFWLYHHWVROLGDLUHIDFHjODGpJUDGDWLRQGHO¶HQYLURQQHPHQWpFRQRPLTXH
HWVRFLDOQDWLRQDO,OV¶DJLWGDQVFHFDVGHILJXUHG¶XQHUpSRQVHUDWLRQQHOOHYLVDQWjDPHQXLVHU
les chargeVG¶H[SORLWDWLRQDILQGHGpJDJHUSOXVGHSURILWVSRXUOHELHQ-être de la famille, tout en
SpUHQQLVDQWO¶DFWLYLWp
Graphique 3 /HV SULQFLSDX[ REVWDFOHV j O¶HQWUHSUHQDULDW HQ GHV RSLQLRQV GHV chefs
G¶HQWUHSULVHV
ϱϱ
Par contre, selon le rapport « Doing Business 2010 » de la Banque Mondiale, il faut
HQYLURQKHXUHVjXQFKHIG¶HQWUHSULVHDX&DPHURXQSRXUUpJOHUVHV impôts contre seulement
KHXUHV HQ &{WH G¶,YRLUH KHXUHV HQ PR\HQQH SRXU OHV DXWUHV SD\V G¶$IULTXH
subsaharienne et 194 heures pour les pays de O¶2&'(2QSHXWQRWHUFHSHQGDQWTXHFHGpODLHVW
en nette baisse car il a été réduit de plus moitié entre 2009 et 2010, passant de 1400 heures à
654 heures.
6HORQOHPrPHUDSSRUWRQQRWHTX¶XQHHQWUHSULVHFDPHURXQDLVHSDLHHQ moyenne 44
taxes par an, ce qui est excessif devant les 14 taxes que paie une HQWUHSULVHGDQVO¶HVSDFH2&'(
RXGDQVOHVDXWUHVSD\VG¶$IULTXHDX6XGGX 6DKDUD/HFKHIG¶HQWUHSULVHVXELWDLQVLODYLVLWH
de plusieurs structures en charge de la collecte des taxes et peut voir à tout moment son
entreprise mise VRXV VFHOOpH SRXU GpIDXW GH SDLHPHQW GH WHOOH RX WHOOH WD[H /¶LPSDFW VXU VD
productivité et par conséquent sa compétitivité est de toute évidence négative. Il est important
que le gouvernement revoie la façon dont les taxes sont collectées au Cameroun.
Nombre
G¶LPS{WVSD\pV
par an 44 64 37.3 37.3 14.2
Délai (Heures
par année 654 270 666 315.1 199.3
Source : Doing Business 2010
6HORQ OHV UpVXOWDWV GX 5*( HQYLURQ GX FKLIIUH G¶DIIDLUHV GHV HQWUHSULVHV HVW
consacré aux charges fiscales. Les TPE du secteur secondaire sont celles qui subissent le plus
la pression fiscale.
II.2- La corruption
Il existe plusieurs définitions du mot corruption. Pour Transparency International la
FRUUXSWLRQHVWO¶DEXVGXSRXYRLUSXEOLFRXSULYpSRXUVDWLVIDLUHGHVLQWpUrWVSDUWLFXOLHUV
Selon le RGE de 2009, un SHXSOXVGHGHVFKHIVG¶HQWUHSULVHVLQWHUURJpVRQWDIILUPp
que la corruption constitue un obstacle au développement de leurs activités. Le haut niveau de
ϱϳ
corruption au Cameroun reste une spécificité du pays. Malgré les pressions internationales et
de nombreux plans ou lois de lutte contre la corruption, la pratique reste une constante de la vie
de tous les jours au Cameroun.
Selon le président de l'observatoire de lutte contre la corruption au Cameroun, 40% des
recettes enregistrées chaque année ne servent pas au développement pour cause de corruption.
/H SUpVLGHQW GH O 21* FDPHURXQDLVH © 626 FRUUXSWLRQ ª GpFODUH TXDQW j OXL TXH O¶eWDW GX
Cameroun perd en moyenne 400 milliards de francs CFA par an à cause de la corruption. Selon
une enquête menée par GreHQSHDFH)RUHVW0RQLWRUHWOH&HQWUHSRXUO¶(QYLURQQHPHQWHWOH
'pYHORSSHPHQW &(' O¶eWDWSHUGUDLWHQPR\HQQHPLOOLDUGVGHIUDQFV&)$FKDTXHDQQpH
GDQVOHVHFWHXUIRUHVWLHUGXIDLWGHO¶H[SORLWDWLRQLOOpJDOH PLOOLDUGVSRXU*OREDO:LWQHVV
Toutefois, ce montant ne fait pas la part entre le coût dû à la corruption et celui dû à la fraude
classique.
,,/¶DFFqVDXFUpGLW
Le Cameroun compte 12 banques commerciales dont la clientèle est constituée de
particuliers, des responsables des professions libérales, des PME et des grandes entreprises. Ces
banques financent des investissements par des crédits à court terme (maximum 1 an) et à moyen
terme (maximum 5 ans). Les investissements productifs à moyen et long terme sont pour
l'essentiel financés en dehors du secteur bancaire, surtout par autofinancement. Les banques
camerounaises s'engagent très peu dans le financement des activités économiques.
Pour pallier à certaines insuffisances des banques et venir au secours des délaissés du
système bancaire traditionnel le gouvernement camerounais à libéraliser le secteur de la
PLFURILQDQFH TXL DSSDUDvW DXMRXUG¶KXL FRPPH XQ FRPSOpPHQW DX ILQDQFHPHQW EDQFDLUH /H
financement extérieur des entreprises pose un problème majeur pour leur éclosion, leur activité
et OHXUGpYHORSSHPHQW6HORQOH5*(GHSRXUGHVFKHIVG¶HQWUHSULVHVODGLIILFXOWp
G¶DFFqVDXFUpGLWHVWXQREVWDFOHjOHXUGpYHORSSHPHQW7RXWHIRLVFHWREVWDFOHHVWSOXVUHVVHQWL
par les TPE et les PME (près de 42%) que par les grandes entreprises (20%) qui sont pour la
plupart filiales des firmes multinationales.
&HWWHFRUUpODWLRQHQWUHODWDLOOHGHO¶HQWUHSULVHHWO¶DFFqVDXFUpGLWSpQDOLVHIRUWHPHQWOHV
73(HWOHV30(TXLRQWEHVRLQG¶RUJDQLVPHVVSpFLDOLVpVGHILQDQFHPHQWHWG¶HQFDGUHPHQW/Hs
structures telles que le Fonds de Garantie et de Crédits aux PME (FOGAPE), le Fonds National
de Développement Rural (FONADER) qui apportaient un soutien au financement des
HQWUHSULVHVRQWFHVVpGHIRQFWLRQQpLO\DSUqVGHGHX[GpFHQQLHV/¶DERXWLVVHPHQW des projets
ϱϴ
HQ FRXUV SRXU OD FUpDWLRQ GH WHOOHV VWUXFWXUHV GHYUD ERRVWHU VDQV GRXWH O¶HQWUHSUHQDULDW DX
Cameroun.
Tableau 4: Pourcentage GHV HQWUHSULVHV D\DQW GpFODUp DYRLU OHV GLIILFXOWpV G¶DFFqV DX[
crédits par type
7\SHG¶HQWUHSULVHV Pourcentage G¶HQWUHSULVHV
TPE 34,7
PE 40,7
ME 42,5
GE 20
Total 37,6
Source : INS/RGE 2009
Le taux des crédits accordés au secteur privé en pourcentage du PIB est un élément qui
SHXWVHUYLUG¶DSSUpFLDWLRQGXILQDQFHPHQWGHODFURLVVDQFHSDUOHVHFWHXUEDQFDLUHCe dernier
est passé de 26,7% en 1990 à 10,3% en 2003, soit une diminution de plus de la moitié. Ce taux
HVWWUqVHQGHojGHODPR\HQQHGHO¶$IULTXH6XEVDKDULHQQH SUqVGH )DFHjFHQLYHDX
faible de crédits accordés aux entreprises par les banques, les financements informels se
GpYHORSSHQW&¶HVWQRWDPPHQWOHFDVGHVWRQWLQHVTXLILQDQFHUDLHQWSUqVGHGHVEHVRLQVGH
ILQDQFHPHQWGHVHQWUHSULVHV G¶DSUqVXQHpWXGHPHQpHSDU86$,'HQ
ϱϵ
Section 2 : Canevas de recherche et présentation des CAS
/HFDQHYDVGHUHFKHUFKHHVWO¶DSSURFKHVFLHQWLILTXHTXLSUpFLVHOHVGLIIpUHQWHVpWDSHVTXL
nous ont permis de traiter de notre thème. Encore connu sous le nom de design de recherche
(THIETART R., 2003). Cette démarche permettra de répondre à la problématique du thème de
QRWUHpWXGH'DQVFHWWHVHFWLRQLOVHUDTXHVWLRQGHSUpVHQWHUO¶DSSURFKHPpWKRGRORJique qui
sous-tend notre étude, ainsi que les cas de micro entrepreneurs étudiés.
/HWKqPHGHQRWUHpWXGHTXLV¶LQWLWXOH : « Crowdfunding et micro entrepreneuriat au
Cameroun » nous conduit dans une analyse minutieuse des incidences de ce nouveau mode
alternatif de financement, sur les projets financés, SRXUGpWHFWHUG¶XQHSDUW OHV avantages et
G¶DXWUHSDUWOHVinconvénients de ce dernier. Notre étude vise donc ainsi à mesurer la valeur
ajoutée que le crowdfunding, apporte aux entreprises financées.
I- -XVWLILFDWLRQGHO¶DSSURFKHTXDOLWDWLYHHWFDVGHPLFURHQWUHSUHQHXUV
I.1- -XVWLILFDWLRQGHO¶DSSURFKHTXDOLWDWLYH
La recherche qualitative se caractérise par une approche qui vise à décrire et à analyser
la culture et le comportement des humains et de leurs groupes du point de vue de ceux qui sont
étudiés. Par conséquent, elle insiste sur la connaissance complète ou holistique du contexte
social dans lequel est réalisée la recherche. La vie sociale est vue comme une série d'événements
liés entre eux, devant être entièrement décrits, afin de refléter la réalité de la vie de tous les
jours. La recherche qualitative repose sur une stratégie de recherche souple et interactive.
Le processus itératif de la recherche qualitative se présente ainsi
ϲϬ
Source : Crabtree, B.F. et Miller, W.L., eds (1992). Doing qualitative Research. Newbury
Park, CA: Sage, p.xv
Les méthodes qualitatives ne génèrent de données statistiques que dans une approche
de quantification des informations qualitatives. Il ne faut pas pour autant sous-estimer l'utilité
de la recherche qualitative. Un modérateur ou un intervieweur qualifié peut solliciter de
l'information et des idées valables en posant des questions supplémentaires sur la façon dont
les participants se situent par rapport à une question ou traitent l'information qui leur est fournie.
Par opposition, la recherche quantitative qui est basée sur une approche systématique de collecte
et d'analyse de l'information obtenue à partir d'un échantillon de la population, afin de fournir
des résultats valides sur le plan statistique, généralement utilisés à titre de pourcentages.
:$&+(8; HVWLPHTXHO¶DSSURFKHTXDOLWDWLYHWLHQWjO¶LQIRUPDWLRQOD nature du
sujet, la flexibilité de la recherche et du FKDPS G¶LQYHVWLJDWLRQ &RPSWH WHQX GHV pOpPHQWV
suscités, nous avons opté pour O¶DSSURFKHTXDOLWDWLYHLQGXFWLYHpar la stratégie de recherche
appelée : O¶pWXGHGHFDV
MAANEN (1983) cité par IBRAHIM S. (2010) définit la logique qualitative inductive
comme le recours à « XQHSDOHWWHGHWHFKQLTXHG¶LQWHUSUpWDWLRQ GRQW OHSURMHWHVW GHGpFULUH
GpFRGHURXGXPRLQVVDLVLUODVLJQLILFDWLRQHWQRQODIUpTXHQFHG¶XQSKpQRPqQHGu monde social
survenant de façon plus ou moins naturelle ».
ϲϭ
I.2- Présentation des cas
1RXVSUpVHQWHURQVLFLOHVGLIIpUHQWVFDVGHPLFURHQWUHSUHQHXUVTXLRQWIDLWO¶REMHWGH
notre étude durant ce travail.
Les mielleries SARL, est une entreprise créée en 2011 par JACQUES GEORGES
BADJANG, elle est spécialisée dans la production, la transformation et la commercialisation
des produits apicoles, principalement le miel, ODFLUHG¶DEeille et la propolis. La société emploie
près de 15 salariés, et écoule ses produits sur le marché national (40% de sa production) et sur
le marché international (60% de sa production). Son volume de production est estimé à 300
WRQQHVGHPLHOHWWRQQHVGHFLUHG¶DEHLOOHSDUDQ
ϲϮ
commercialisation de confitures artisanales à base de fruits locaux. Elle emploie sept employés
et sa production est estimée à 4500 kg de confitures par mois, soit 54 000 kg par an. Elle livre
ses produits en pots de 450g et portions hôtels JJPOjGHVK{WHOVDLQVLTX¶jdes
particuliers. Pour satisfaire son développement elle a lancé une levée de fonds de 7 544 000
FCFA sur le site de financement Bluebees à un taux de 3% sur une durée de deux ans.
I.2.3- .,52¶2*$0(6
Tableau 7 )LFKHGHSUpVHQWDWLRQGXSURMHW.,52¶2*$0(6
.,52¶2*$0(6
Type de projet : Création du jeu AURION
Siège social : Yaoundé, Biyemasi
Plateforme de crowdfunding : Kickstarter
Type de crowdfunding : Equity crowdfunding et Don
Montant des fonds levés : 159 000 000 FCFA
Entrepreneur : OLIVIER MADIBA
Site web : https://kiroogames.com
Source : Nos soins
.,52¶2*$0(6HVWXQVWXGLRFDPHURXQDLVGHGpYHORSSHPHQWHWFUpDWLRQGHMHX[vidéo
et des services digitaux, créé en 2015 par Guillaume olivier MADIBA, un jeune entrepreneur
camerounais. .,52¶2 *$0(6 HVW XQH VRFLpWp j UHVSRQVDELOLWp OLPLWpH DX FDSLWDO GH
PLOOLRQVHOOHVHVLWXHGDQVSOXVLHXUVVHFWHXUVG¶DFWLYLWpVSpFLDOHPHQWGDQVOHGLYHUWLssement, la
culture car dans les jeux développés racontent O¶KLVWRLUHGHVSHXSOHVDIULFDLQV. Le fintech, le
studio développe également des technologies pour améliore les activités financières au
Cameroun. En Avril 2016, le studio a mis sur le marché son premier jeu vidéo (Aurion
O¶+pULWDJHGHV.RUL-Odan), qui compte actuellement près de 60 000 joueurs à travers le monde.
Après avoir justifié le choix de notre méthodologie et présenté, les différents cas de
micro entreSUHQHXUVD\DQWIDLWO¶REMHWGHQRWUHpWXGHQRXVDOORQVGqVjSUpVHQWprésenter les
différentes étapes de notre processus de recherche.
II- Les étapes du processus de recherche
Une bonne méthodologie de recherche doit respecter certaines étapes pour être validée.
Il sera ainsi question ici de faire un rappel du problème, de présenter nos besoins en
informations, OHVRXWLOVGHFROOHFWHGHVGRQQpHVHWHQILQOHVRXWLOVG¶DQDO\VHGHVGRQQpHV
ϲϯ
II.1- Rappel et opérationnalisation du problème
(PERRIEN J., CHERON E., ZINS M., 1986) repris par (NANA C., 2008) définissent
O¶LGHQWLILFDWLRQHWO¶RSpUDWLRQQDOLVDWLRQGXSUREOqPHFRPPH© une étape de la recherche ou les
éléments de base de la recherche doivent être précisés VDYRLU FH TXH O¶RQ FKHUFKH ». Cela
consiste à rappeler le problème et à énumérer les besoins en information.
11 ϲϰ
Approved Index 2015
GHQRXYHDX[PR\HQVGHOHYpVGHIRQGV&¶HVWFHTXLV¶HVWSDVVpDX&DPHURXQjSDUWLUGH
où les entrepreneurs camerounais ont commencé à miser sur le crowdfunding pour financer
OHXUV SURMHWV '¶DSUqV OH UDSSRUW VXU O¶HQWUHSUHQHXULDW au Cameroun, F¶HVW SUqV GH
millions de FCFA qui ont été levés depuis 2008. Des recherches complémentaires sur des
plateformes de crowdfunding, nous ont permis de revoir ce montant à la hausse, ce chiffre
avoisinerait les 400 millions de FCFA. Ce qui place le Cameroun en troisième position en
termes de pays Africain qui ont recours au crowdfunding.
Si ailleurs la réussite du crowdfunding pour le financement de petits projets est déjà
SURXYpH LO GHPHXUH GLIILFLOH G¶HQ GLUH GH PrPH DX &DPHURXQ car le suivi des projets est
FRPSOLTXp GX IDLW GX PDQTXH G¶LQIRUPDWLRQV Au vu de ce qui précède, il est important de
V¶LQWHUURJHU VXU OHV HIIHWV GH FH QRXYHDX W\SH GH ILQDQFHment sur les projets financés au
Cameroun. Notre question est donc celle de savoir : Comment le crowdfunding affecte-t-il
les projets des bénéficiaires ainsi que leurs pratiques managériales ? À cette question
FHQWUDOHYLHQQHQWVHJUHIIHUG¶DXWUHVLQWHUURJDWLRQVVHFRQGDLUHVTXLQRXVRULHQWHURQWGDYDQWDJH
GDQVOHSURFHVVXVGHFROOHFWHHWG¶DQDO\VHGHVGRQQpHVLQWHUURJDWLRQVTXLVRQWOHVVXLYDQWHV :
¾ 4XHOOHHVWO¶pWDWGHVOLHX[du micro entrepreneuriat au Cameroun ?
¾ Quelles sont les pratiques de crowdfunding au Cameroun ?
¾ Quels sont les besoins de financement ayant été satisfaits ?
/¶REMHFWLISULQFLSDOGHQRWUHpWXGHHVWGHGpPRQWUHUO¶LQFLGHQFHGXFURZGIXQGLQJVXUOHV
projets financés. Pour y parvenir nous devons au préalable :
¾ 3UpVHQWHUO¶pWDWGHVOLHX[GXPLFURHQWUHSUHQHXULDWDX&DPHURXQ
¾ Présenter les pratiques de crowdfunding au Cameroun.
¾ Identifier les besoins de financement ayant été satisfaits
$ILQ G¶\ DUULYHU QRXV SURFqGHURQV j une revue de la littérature sur les notions de
crowdfunding et de micro entrepreneuriat. Puis nous mènerons des entretiens auprès des
entrepreneurs ayant bénéficiés de ce mode de financement au Cameroun afin de mieux cerner
et résoudre notre problème.
Les informations théoriques renvoient dans le cadre de notre étude, jO¶DSSUpKHQVLRQGHV
notions du crowdfunding et du micro entrepreneuriat. Pour mieux les appréhendez, nous avons
eu besoin des informations sur : Le processus de financement par crowdfunding, Les différents
types de financements par crowdfunding, le rôle et contraintes du micro entrepreneuriat dans
les économies. Une fois ces deux notions appréhendées, QRXV DYRQV DQDO\Vp O¶LQFLGHQFH GX
crowdfunding sur le micro entrepreneuriat dans le cadre de la création, du développement et de
la gestion des activités entrepreneuriales/HVUHFKHUFKHVGRFXPHQWDLUHVRQWSHUPLVG¶DFFpGHU
à ces informations à travers des recherches effectuées sur internet ainsi que dans les
ELEOLRWKqTXHVWHOOHVTXHFHOOHGHO¶(66(&HWFHOOHGHODELEOLRWKqTXHGHO¶XQLYHUVLWpGH'RXDOD
En complémentarité aux recherches théoriques, des informations ont été collectées
auprès des entrepreneurs camerounais ayant fait appel au crowdfunding. Elles concernent à la
fois /¶DQDO\VHGHOHXUVDFWLYLWpVHQWUHSUHQHXULales, leurs expériences dans la levée de fonds à
savoir : Les différentes étapes, les difficultés rencontrées lors du processus etc. Et celles
UHODWLYHVjO¶LPSDFWGXFURwdfunding sur les activités au Cameroun.
Cependant, nous avons eu recours pour notre étude, aux informations primaires et
VHFRQGDLUHV'¶XQHSDUWOHVLQIRUPDWLRQVVHFRQGDLUHVGpVLJQHQWOHVLQIRUPDWLRQVTXLjO¶RULJLQH
QHVRQWSDVSURGXLWHVSRXUOHVEHVRLQVGHO¶pWXGHHQTXHVWLRQPDLVGRQWO¶H[SORLWDWLRQFRQWULEXe
j pOXFLGHU HQ SDUWLH RX HQ WRWDOLWp OH SUREOqPH WUDLWp ,O V¶DJLW ici des mémoires traitant du
FURZGIXQGLQJ DLQVL TXH GH O¶HQWUHSUHQHXULDW GHV UDSSRUWV WUDLWDQWV GH O¶pYROXWLRQ GX
crowdfunding'¶DXWUHSDUWOHVLQIRUPDWLRQVSULPDLUHVVRQWFHOOHVTXLRQt été collectées pour
OHV EHVRLQV GH O¶pWXGH 3RXU QRWUH FDV LO V¶DJLVVDLW SULQFLSDOHPHQW GHV DYLV GH TXHOTXHV
entrepreneurs ayant fait recours au crowdfunding. Le tableau ci-après illustre ces besoins :
Informations /LHX[G¶REWHQWLRQ
ϲϲ
Les pratiques de crowdfunding au Cameroun Recherches sur Internet
,,/DWHFKQLTXHGHFROOHFWHG¶LQIRUPDWLRQV
La technique est un moyen auquel on fait recourt pour atteindre un objectif partiel au
FRXUV G¶XQH UHFKHUFKH /RUV GH QRWUH pWXGH QRXV DYRQV XWLOLVp OHV WHFKQLTXHV GH FROOHFWH
G¶LQIRUPDWLRQVXLYDQWHV ODUHYXHGHODOLWWpUDWXUHO¶pWXGHGRFXPHQWDLUHOHVHQWUHWLHQVVHPL-
directifs.
La revue de la littérature a porté sur différentes notions théoriques permettant de mieux
comprendre les concepts de crowdfunding, de micro entrepreneuriat et le processus de
financement des entrepreneurs par crowdfunding. Pour les besoins de notre étude, la technique
de remontée des filières bibliographiques a été utilisée : elle consiste à utiliser la bibliographie
G¶XQGRFXPHQWGpMjFRQVXOWpSRXULGHQWLILHUG¶DXWUHVGRFXPHQWVWUDLWDQWGXPrPHVXMHWRXGHV
sujets semblables. Cette technique a permis de couvrir le champ théorique de notre sujet.
/¶HQWUHWLHQVHORQ7KLHWDUW HVW©une technique destinée à collecter, dans la perspective
de leur analyse, GHVGRQQpHVGLVFXUVLYHVUHIOpWDQWO¶XQLYHUVPHQWDOFRQVFLHQWRXLQFRQVFLHQW
des individus ». Quant à Grawitz (1993), il classe les interviews selon deux critères à savoir le
GHJUpGHOLEHUWpODLVVpDXUpSRQGDQWHWOHGHJUpGHSURIRQGHXUGHO¶LQIRUPDWLRQUHFKHUFKpH,O
IDXWSUpFLVHUTXHO¶HQWUHWLHQQ¶DXQHYDOHXUUpHOOHTXHV¶LOQ¶\DSDVXQHYRORQWpGHPDQLSXODWLRQ
/¶entretien semi-GLUHFWLI XWLOLVp GDQV FHWWH pWXGH QRXV D SHUPLV G¶DYRLU XQ PD[LPXP
G¶LQIRUPDWLRQV FRQFHUQDQW OHV DFWLYLWpV GHV HQWUHSUHQHXUV ILQDQFpV SDU FURZGIXQGLQJ OHXUV
H[SpULHQFHV GDQV OD OHYpH GH IRQGV SDU FURZGIXQGLQJ O¶LPSDFW GX FURZGIXQGLQJ GDQV leurs
activités et pour comprendre plus amplement le problème que nous avons observé. La technique
des interviews semi-directifs employée ici consiste en des entretiens ni entièrement ouverts, ni
ϲϳ
HQWLqUHPHQW FDQDOLVpV VXU GHV WKqPHV SUpFLV GH VRUWH TXH O¶Lnterviewé puisse aborder les
GLIIpUHQWVSRLQWVFRPPHLOHQWHQG/HFKHUFKHXUODLVVHGRQFSDUOHUO¶LQWHUYLHZpOLEUHPHQWHWQH
O¶LQWHUURPSWSDV SXLVLOUHFHQWUHUDVLPSOHPHQWO¶HQWUHWLHQSDUUDSSRUWjVHVK\SRWKqVHVHWSRVHUD
GHV TXHVWLRQV SUpFLVHV VL O¶LQWHUYLHZp Q¶\ SDUYLHQW SDV OXL-PrPH /¶REVHUYDWLRQ VHORQ
Laplantine (1987)12, est « O¶DQDO\VHGHVFRPSRUWHPHQWVVRFLDX[jSDUWLUG¶XQHUHODWLRQKXPDLQH
SDUWDJpHHWGXUDEOHGHO¶H[LVWHQFHGHVKRPPHV ª(OOHVXSSRVHO¶LQWpJUDWLRQGXFKHUFKHXUDX
F°XUPrPHGHVRQREMHW/¶REVHUYDWLRQHVWSDUWLFLSDQWHORUVTXHOHFKHUFKHXUHVWLQYHVWLG¶XQ
U{OH G¶DFWHXU DX PrPH WLWUH TXH OHV SHUVRQQHV GX JURXSH DXTXHO LO SDUWLFLSH /¶REVHUYDWLRQ
participante que nous avons employée ici HVW XQH PpWKRGH G¶LQYHVWLJDWLRQ privilégiée où le
chercheur prend un intérêt personnel à ce qui se passe, tout en amassant un énorme matériel de
haute valeur scientifique.
/¶pWXGH GRFXPHQWDLUH DGRSWpH LFL FRPPH WHFKQLTXH GH FROOHFWH GHV GRQQpHV HVW XQH
DQDO\VH GHV GRFXPHQWV HW GHV DUFKLYHV FLEOpV XQH RSpUDWLRQ GH VWUXFWXUDWLRQ G¶LQIRUPDWLRQV
dispersées, pour aboutir à un résultat original utilisable pour le chercheur. Elle V¶HVWHIIHFWXpHj
WUDYHUVO¶XWLOLVDWLRQGHGLYHUVGRFXPHQWVsur internet jO¶LQVWDUGHVUDSSRUWVVXUO¶HQWUHSUHQHXULDW
au Cameroun pour mieux comprendre les problèmes des micro entrepreneurs, les mémoires
portant sur le crowdfunding mieux cerner le concept et analyser les raisons pour lesquelles les
entrepreneurs optent pour cette source de financement.
II.2.2- /¶LQVWUXPHQWRXRXWLOGHFROOHFWHGHGRQQpHV
Nous pouvons définir un instrument de recherche comme étant un support, un outil
spécifique dont la IRQFWLRQSDUWLFXOLqUHHVWGHJDUDQWLUXQHFROOHFWHG¶REVHUYDWLRQVRXGHPHVXUHV
SUpWHQGXHVVFLHQWLILTXHPHQWDFFHSWDEOHVHWUpXQLVVDQWODTXDOLWpO¶REMHFWLYLWpHWODULJXHXUSRXU
être soumises à des traitements analytiques. Cet outil est le support que le chercheur utilisera
pour recueillir les données à soumettre en analyse.
/¶LQVWUXPHQW GH FROOHFWH G¶LQIRUPDWLRQV XWLOLVpH SRXU QRWUH WUDYDLO HVW OH JXLGH
G¶HQWUHWLHQ&¶HVWXQHOLVWHGHWKqPHVHWSRLQWVVSpFLILTXHVjDERUGHUDXFRXUVGHO¶HQWUHWLHQDILQ
de UpDOLVHU OHV REMHFWLIV GH O¶pWXGH (Q G¶DXWUHV WHUPHV F¶HVW XQ GRFXPHQW XWLOLVp ORUV G¶XQ
HQWUHWLHQ TXDOLWDWLI TXL UDSSHOOH OHV SRLQWV TXH O¶LQWHUYLHZp HVW DPHQp j DERUGHU VRLW
VSRQWDQpPHQWVRLWHQ\pWDQWLQFLWpSDUO¶LQWHUYLHZHU,OHVWDFFRPSDJQpGXSUotocole de guide
G¶HQWUHWLHQ TXL HVW HQ UpDOLWp XQH VpULH GH TXHVWLRQV HQ IRQFWLRQV GH FKDTXH WKqPH DERUGp
12 ϲϴ
Cité par Frédéric WACHEUX, 1996, p. 209
SHUPHWWDQWjO¶LQWHUYLHZHUG¶RULHQWHUO¶LQWHUYLHZpjGRQQHUGHVLQIRUPDWLRQVSOXVSUpFLVHVVXU
les sujets abordés.
En effet, nous avons élaborés uQJXLGHG¶HQWUHWLHQSRXUQRWUHWUDYDLODFFRPSDJQpG¶XQ
SURWRFROHGXJXLGHG¶HQWUHWLHQVHWURXYDQWHQDQQH[HTXHQRXVDYRQVVRXPLVG¶DERUGà notre
encadreur &H JXLGH G¶HQWUHWLHQ FRPSUHQDLW quatre thèmes à savoir : /¶LGHQWLILFDWLRQ GX
répondant, O¶DQDO\VHGHO¶DFWLYLWpHQWUHSUHQHXULDOH, O¶H[SpULHQFHGDQVOHFURZGIXQGLQJHWHQILQ
ODSHUFHSWLRQGHO¶LQFLGHQFHGXFURZGIXQGLQJVXUO¶DFWLYLWpHQWUHSUHQHXULDOH.
Le thème 1 « Identification du répondant ª SHUPHWWDLW G¶DYRLU des informations sur
O¶HQWUHSUHQHXU FRQFHUQDQW OH QRP O¶kJH OH VH[H OD QDWLRQDOLWp OD VWUXFWXUH IDPLOLDOH VRQ
H[SpULHQFH HQWUHSUHQHXULDOH VRQ QLYHDX G¶pGXFDWLRQ Le thème 2 « $QDO\VH GH O¶DFWLYLWp
entrepreneuriale » avait pour objectif GH GpFULUH O¶DFWLYLWp VRQ PDQDJHPHQW DLQVL TXH
O¶RUJDQisation de la structure. Le thème 3 « Expérience dans le crowdfunding » visait à décrire
et comprendre en profondeur le processus de financement par crowdfunding LO V¶DJLVVDLW
également ici G¶LGHQWLILHU les différentes modalités G¶DFFqV et les contraintes liées au
crowdfunding, analyser les autres services associés au crowdfunding. Le thème 4 « Perception
GH O¶LQFLGHQFH GX FURZGIXQGLQJ VXU O¶DFWLYLWp » nous permettait de décrire O¶LQFLGHQFH du
FURZGIXQGLQJVXUO¶RUJDQLVDWLRQOHPDQDJHPHQWOHVUpVXOWDWV GHO¶DFWLYLWpVXUOHPDUFKpDLQVL
que sur les partenariats et la réputation des projets étudiés.
¬WUDYHUVQRWUHGpPDUFKHQRXVDYRQVSXUHFXHLOOLUOHVLQIRUPDWLRQVUHODWLYHVG¶DERUG
aux concepts de crowdfunding et du micro entrepreneuriats, O¶pWDW GHV Oieux du micro
entrepreneuriat et les pratiques de crowdfunding au Cameroun. Une fois que nous avons eu
WRXWHVFHVLQIRUPDWLRQVQRXVDYRQVSURFpGpjO¶DQDlyse de ces données collectées.
II.3 /HSURFHVVXVG¶DQDO\VHGHVGRQQpHV
Une fois les réponses obtenueVGHVHQWUHWLHQVSDUOHFDQDOGXJXLGHG¶HQWUHWLHQpODERUpV
nous allons dans cette sous-section expliquer comment nous avons procédé pour analyser ces
GRQQpHV UHFXHLOOLHV $LQVL QRXV pYRTXHURQV GRQF OD PpWKRGH G¶DQDO\VH XWLOLVpH SXLV OD
technique employée pour valider les propositions
II.3.1 /DPpWKRGHG¶DQDO\VHGHVGRQQpHV O¶DQDO\VHGHFRQWHQX
/¶DQDO\VH GH FRQWHQX HVW OD WHFKQLTXH G¶DQDO\VH G¶LQIRUPDWLRQV XWLOLVpH SRXU QRWUH
WUDYDLOGHUHFKHUFKH'¶DSUqV%HUHOVRQ 13
O¶DQDO\VHGHFRQWHQXHVW © une technique de
recherche pour la description objective, systématique et quantitative, du contenu manifeste des
13 ϲϵ
Repris par Madeleine GRAWITZ (1988)
communications, ayant pour but de les interpréter ». Les informations étant de nature
TXDOLWDWLYHLOQ¶\DYDLWSDVOLHXGHUHFRXULUjGHVIRUPDOLsations de données. Nous nous sommes
OLPLWpVjGHVDQDO\VHVWKpPDWLTXHVGHVUpFLWVG¶HQWUHWLHQV/HEXWGHO DQDO\VHWKpPDWLTXHHVWGH
UHSpUHUOHVXQLWpVVpPDQWLTXHVTXLFRQVWLWXHQWO XQLYHUVGLVFXUVLIGHO¶pQRQFp3RXU:DFKHX[
(1996), avant de commencer tRXWHDQDO\VHLOIDXWG¶DERUGIDLUHXQHH[SORUDWLRQGHO¶HQVHPEOH
GHVGRQQpHVDILQG¶HQSUHQGUHFRQQDLVVDQFHHWHVVD\HUGHOHVUDSSURFKHUGHODTXHVWLRQREMHWGH
O¶pWXGH'DQV FHV FRQGLWLRQV LOV DJLWGHSURGXLUHXQHUHIRUPXODWLRQGXFRQWHQXGHO¶pQRQFp
sous une forme condensée et formelle.
Cette démarche permet de dégager les éléments sémantiques fondamentaux en les
UHJURXSDQWjO LQWpULHXUGHVFDWpJRULHV/HVWKqPHVVRQWGHVXQLWpVVpPDQWLTXHVGHEDVHF¶HVW-
à-dire qu'ils sont indifférents aux jugements oXDX[FRPSRVDQWVDIIHFWLIV&¶HVWDXWHUPHGHFHW
exercice que nous avons ressorti les différents thèmes de regroupement devant servir à
O¶DQDO\VH&HWWHpWDSHIUDQFKLHQRXVDOORQVFRQIURQWHUFHVGRQQpHVREWHQXHV
ϳϬ
CHAPITRE IV :
CROWDFUNDING : ROLES DANS LES EXPERIENCES
MICRO ENTREPRENEURIALES ETUDIEES
ϳϭ
Ce chapitre a pour objectif de rHVVRUWLU OH U{OH TX¶D MRXp OH FURZGIXQGLQJ GDQV OHV
expériences micro entrepreneuriales au Cameroun. Ainsi il présente dans la première section
O¶DQDO\VHGHV différentes PRGDOLWpVG¶DFFqV DXFURZGIXQGLQJSDU les micros entrepreneurs, y
compris son utilisation par ces derniers, et détaille dans la seconde section, les conséquences
du crowdfunding dans la conduite des activités micro entrepreneuriales étudiées.
I- $QDO\VHGHVPRGDOLWpVG¶DFFqVDXFURZGIXQGLQJSDUOHVPLFURVHQWUHSUHQHXUV
Pour accéder au crowdfunding, plusieurs modalités doivent être remplies. Celles si vont
des spécificités des projets financés par le crowdfunding, aux conditions à remplir par les
PLFURVHQWUHSUHQHXUVDLQVLTXHGHO¶DQDO\VHGHVSURMHWVSDUODSODWHIRUPH
'HVUpVHDX[H[WpULHXUV SDUWLHVSUHQDQWHVIROORZHUV« FDSDEOHVG¶DPSOLILHUOHVLJQDO
pPLVORUVGHO¶DFFHSWDWLRQGXSURMHWSDUODSODWHIRUPHGHILQDQFHPHQWSDUWLFLSDWLI/¶HQMHXHVW
G¶DYRLU OD IRXOH OD SOXV LPSRUWDQWH TXL VRLW SRXU UpXVVLU OD OHYpH GHV IRQGV PDLV DXVVL SRXU
asseoir la notoriété du projet. (Giudici et al. 2013) ont monté comment le capital social et les
réseaux des entrepreneurs influencent la probabilité de succès de projets financés par
crowdfunding sur onze plateformes en Italie.
Enfin, des projets qui nécessitent des montants à financer relativement faibles. Cette
LGpHHVWHQFRUHOLpHDXMRXUG¶hui aux contraintes légales en vigueur dans différents pays ou le
crowdfunding est considérablement développé, surtout en Europe, où la limite des fonds levés
HWOHQRPEUHG¶LQYHVWLVVHXUVSRWHQWLHOVSDURSpUDWLRQHVWIL[p
¾ Projet initié par une organisation ou une association (publique ou privée) : Cette
VWUXFWXUHSHXWrWUHXQHHQWUHSULVHXQHDVVRFLDWLRQXQFOXEXQHIRQGDWLRQXQH21*«
¾ Projet innovant ou de croissance rapide (Start-up) : Ces projets sont portés dans une
ORJLTXHHQWUHSUHQHXULDOHOHXUREMHFWLIHVWFHOXLG¶XQHHQWUHSULVH
Le tableau 9 permet de catégoriser le type de crowdfunding selon la nature du porteur
du projet.
Lorsque le projet correspond aux spécificités sus évoquées, les micros entrepreneurs
doivent également remplir certaines conditions pour se faire financer par crowdfunding.
,/HVPRGDOLWpVJpQpUDOHVG¶DFFqVDXFURZGIXQGLQJSDUOHVPLFURVHQWUHSUHQHXUV
I.2.1 /¶LQVFULSWLRQVXUODSODWHIRUPH
Pour « utiliser » les sHUYLFHVG¶XQHSODWHIRUPHGHILQDQFHPHQWSDUWLFLSDWLIOHVSRUWHXUV
GHSURMHWVHWOHVFRQWULEXWHXUVGRLYHQWREOLJDWRLUHPHQWHWSUpDODEOHPHQWV¶LQVFULUHHQWDQWTXH
tels sur la plateforme. Cette inscription impose de transmettre différents éléments :
ϳϰ
Les données personnellesHOOHVSHUPHWWHQWG¶LGHQWLILHUGHVSHUVRQQHVSK\VLTXHV /D
SODWHIRUPH HQ D EHVRLQ SRXU HQUHJLVWUHU OHV XWLOLVDWHXUV TXL V¶LQVFULYHQW VXU OH VLWH HW VL
nécessaire, transmettre tout ou partie de ces données aux personnes qui en ont besoin (porteur
de projet, établissement bancaire, intermédiaires, etc.) ;
La description du projet: lors de son inscription, le porteur doit décrire avec précision
OHSURMHWTX¶LOVRXPHWjILQDQFHPHQWSDUWLFLSDWLI/HPDQTXHGHGHVFULSWLRQVHORQOHVFULWqUes
établis par chaque plateforme, peut conduire à ce que le projet ne soit pas publié par le site.
&HWWHGHVFULSWLRQGRLWSHUPHWWUHjFKDTXHFRQWULEXWHXUSRWHQWLHOGHGLVSRVHUG¶XQHLQIRUPDWLRQ
claire et complète lui permettant de contribuer à un projet en toute connaissance de cause ;
Les coordonnées bancaires&KDTXHFRQWULEXWHXUYHUVHLQGLUHFWHPHQWGHO¶DUJHQWSRXU
les projets auxquels il participe. Ils doivent donc tous transmettre des éléments bancaires
destinés à accomplir les transactions financières en ligne.
contrLEXWHXUVTXHO¶HQWUepreneur décrive sa concurrence. $XVVLO¶HQWUHSUHQHXUGRLWSUpVHQWHUOHV
avantages concurrentiels dont il dispose par rapport à la concurrence ce qui peut amener les
investisseurs à croire en son projet. (QILQO¶HQWUHSUHQHXUGRLWpJDOHPHQWSUpVHQWHUVHVREMHFWLIV
en termes GHPDUFKpHWFKLIIUHVG¶Dffaires sur le court terme.
/HSURMHWGHGpYHORSSHPHQWGHO¶HQWUHSULVH : 2QSHXWGLUHTXHF¶HVWOHSRLQWOHSOXV
important du dossier à monter, car il explique à quoi les fonds levés serviront. A ce niveau
O¶HQWUHSUHQHXUGRLWWRXWG¶DERUGSUpVHQWHUODVWUDWpJLHGHGpYHORSSHPHQWGHVRQHQWUHSULVHHW
justifier son projet. ,OV¶DJLWQRWDPPHQWGHSUpFLVHUles moyens nécessaires pour la réussite du
projet, de ressortir la matrice financière : dont le besoin en fonds de roulement, les chiffres
G¶DIIDLUHVOHVWDEOHDX[GHVDFKDWVODUpPXQpUDWLRQGXSHUVRQQHOOHVLPPRELOLVDWLRQVHWWDEOHDX
G¶DPRUWLVVHPHQWVOHVIUDLVJpQpUDX[OHFRPSWHGHUpVXOWDWVOHVpYHQWXHOVHPSUXQWVEDQFDLUHV
et enfin présenter son seuil de rentabilité.
Le plan de financement et de développement : sur ce SRLQW O¶HQWUHSUHQHXU GRLW
présenter aux éventuels investisseurs son plan de financement à court terme ainsi que son besoin
de financement sur la même période, sa trésorerie prévisionnelle.
principes édictés par les gestionnaires de la plateforme. Par exemple sur certaines plateformes,
la sélection est faite selon :
¾ Le caractère innovant, original ou vertueux du projet ;
¾ Une évaluation de la cohérence entre la nature du projet et le montant des fonds
demandés ;
¾ Les conditions de réussite du projet.
Un des facteurs clés du FURZGIXQGLQJUpVLGHGDQVODFDSDFLWpjPRELOLVHUDXWRXUG¶XQ
SURMHWXQHIRXOHODSOXVODUJHSRVVLEOH&KDTXHSODWHIRUPHGLVSRVHG¶XQHLQIRUPDWLRQSOXVRX
moins précise sur la composition de la foule, ses attentes, ses S{OHVG¶LQWpUrWV, son potentiel de
financement. Lors des étapes de sélection du projet, la plateforme étudie les partenaires de sa
propre foule qui peuvent se mobiliser.
'HPrPHOHSURMHWDXUDG¶DXWDQWSOXVGHFKDQFHGHUpXVVLUVLO¶HQWUHSUHQHXUGLVSRVHGH
réseaux personnels forts et PRELOLVDEOHVGqVOHGpEXWGHO¶RSpUDWLRQ
Si les fonctionnements dont relativement homogènes entre les plateformes, la prise en
compte de leur notoriété et de leur expérience est une donnée fondamentale. La plateforme peut
ainsi apporter une logistique et des conseils :
¾ Un accompagnement dans la présentation du projet ;
¾ 8QHDLGHGDQVODVWUDWpJLHGHFRPPXQLFDWLRQ LQVWLWXWLRQQHOOHUpVHDX[VRFLDX[« ;
¾ 'HVFRQVHLOVGDQVODPLVHHQSODFHGHVFRQWUHSDUWLHVRXGDQVO¶pYDOXDWLRQGXSUL[GHV
actions.
¾ Des partenariats potentiels (ou mentors). Grace à leur notoriété, des entreprises
partenaires (ou mentors) crédibilisent le fonctionnement de la plateforme et peuvent
accompagner de manière formelle certains projets.
Pour se faire connaître, chaque projet disSRVH G¶XQH SDJH GpGLpH VXU ODTXHOOH RQ
retrouve de manière générique les informations suivantes.
¾ Une vidéo de présentation du projet ;
¾ Une ébauche du business plan ;
¾ /H&9GHVPHPEUHVGHO¶pTXLSHHQWUHSUHQHXULDOH ;
¾ La future utilisation des fonds récoltés
¾ /HWDEOHDXGHUpFRPSHQVHVJUDGXpHVVHORQO¶LPSRUWDQFHGHVIRQGVDSSRUWpVGDQVOHFDV
GHVGRQVDYHFFRQWUHSDUWLHV3RXUO¶HTXLW\FURZGIXQGLQJOHUHWRXUVXULQYHVWLVVHPHQWVH
fait via les dividendes futurs et le plus-value obtenue lors de la revente des actions à la
sortie du capital.
ϳϳ
Une attention particulière doit être portée à la structuration de cette page et aux
informations communiquées :
¾ /HWLWUHGXSURMHWGRLWrWUHHIILFDFHHWGpFULUHO¶LGpHSURSRVpHHQSKUDVH ;
¾ Les concepts sur lesquels repose le projet, doivent être expliqués de manière simple et
synthétique ;
¾ Tout projet est une aventure humaine. A travers les informations communiquées,
O¶LQYHVWLVVHXU GRLW FRPSUHQGUH O¶RULJLQH GX SURMHW HW SRXYRLU pYDOXHU O¶DGpTXDWLRQ
SRVVLEOHDYHFO¶H[SpULHQFHHWOHVYDOHXUVGHO¶HQWUHSUHQHXU
ϳϴ
UDVVHPEOHUODWRWDOLWpGHVpOpPHQWVXWLOHVDXFRQWUDWHWG¶HQpWXGLHUSUpFLVpPHQWOHFRQWHQXDYDQW
GHV¶HQJDJHUIRUPHOOHPHQW
x Un montant minimal pour chaque contribution en dessous duquel les
contributions ne pourront être acceptées ;
x Un seuil minimal de financement en dessous duquel la campagne sera déclarée
infructueuse (à la fin de la période de collecte).
En général, les plateformes qui obligent à fixer un seuil minimal ne débloqueront
O¶DUJHQWDXSURILWGXSRUWHXUTXHVLFHVHXLOHVWDWWHLQWjO¶LVVXHGHODSpULRGHSUpGpILQLH6LOH
VHXLOQ¶est pas atteint, le projet peut ne pas recevoir les sommes promises, lesquelles seront
alors récupérées par les contributeurs (déductions faites des éventuelles commissions et frais).
/H ILQDQFHPHQW G¶XQ SURMHW Q¶HVW GRQF SDV DVVXUp &RPPH DXWres éléments du contrat on
distingue :
LHU{OHG¶LQWHUPpGLDWLRQGHODSODWHIRUPHXQFRQWULEXWHXUSHXW©SDUWLFLSHUªjSOXVLHXUV
SURMHWVVHORQVHVFKRL[/¶DUJHQWQ¶HVWMDPDLVYHUVpGLUHFWHPHQWDXSRUWHXUGHSURMHW&KDTXH
contribution à un projet implique des flux financiers. Ces flux peuvent suivre différents canaux :
x Être versés à la plateforme qui, en tant TX¶LQWHUPpGLDLUHVWRFNHUD O¶DUJHQWsur un
compte bancaire et le reversera au porteur si le seuil minimal est atteint;
x Abonder une cagnotte constituée par le contributeur qui, ensuite, pourra la
répartir dans le temps et en fonction de différents projets ;
x Verser O¶DUJHQWjXQHVWUXFWXUHDGKRF IRQGVGHFRQFRXUVKROGLQJVRFLpWpGH
gestion, etc.) créée par la plateforme ou pour un projet.
'DQV VRQ U{OH G¶LQWHUPpGLDWLRQ OD SODWHIRUPH UHYHUVHUD O¶DUJHQW PLQRUp GHV
SUpOqYHPHQWV DXSRUWHXUFKRLVLSDUOHFRQWULEXWHXU6RXYHQWOHVLWHV¶DVVRFLHjXQpWDEOLVVHPHQW
bancaire ou de crédit pour gérer ces flux financiers. Pour cela, une solution sécurisée de
paiement en ligne est généralement mise en place.
6HORQOHW\SHGHILQDQFHPHQWODSODWHIRUPHSHXWWHQLUVRQU{OHG¶LQWHUPpGLDLUHHQWUHOH
porteur et les contributeurs au-delà même du reversement des fonds collectés. Les stipulations
contractuelles doivent précisément détailler la nature des droits et obligations réciproques qui
interféreront sur le déroulement du projet lui-même (et non plus dans sa phase préparatoire de
financement).
LDFODXVHG¶H[FOXVLYLWpFHUWDLQHVSODWHIRUPHVLPSRVHnt à chaque porteur de projet de
QHVRXPHWWUHTX¶XQVHXOSURMHWjODIRLVVXUOHVLWH(OOHVSHXYHQWpJDOHPHQWLQWHUGLUHDXSRUWHXU
GHVRXPHWWUHFHPrPHSURMHWVXUG¶DXWUHVSODWHIRUPHV/HSRUWHXUTXLQHUHVSHFWHUDLWSDVFHV
contraintes peut voir son projet retiré du site et, en conséquence, ne recevra aucun financement.
,OSHXWpJDOHPHQWV¶H[SRVHUjGHVGRPPDJHVHWLQWpUrWV
ϴϬ
II- Utilisation du crowdfunding par les micros entrepreneurs bénéficiaires
Les micros entrepreneurs utilisent le crowdfunding pour plusieurs raisons : pour
financer leur besoin en fonds de roulement, pour financer O¶DFTXLVLWLRQG¶LPPRELOLVDWLRQVSRXU
GpYHORSSHUOHXUVDFWLYLWpV« Généralement un organe de suivi et de mise en place des fonds
OHYpV V¶DVVXUH GH O¶HIIHFWLYLWp GH O¶XWLOLVDWLRQ GX ILQDQFHPHQW REWHQX j GHV ILQV SXUHPHQW
professionnelles et veille également au remboursement du crédit conformément aux termes du
contrat établit entre le financier (plateforme) et le micro entrepreneur. Dans les cas étudiés, les
micros entrepreneurs ont principalement utilisé le crowdfunding pour le développement de
leurs activités.
ϴϭ
Versement de la somme de Le robot multifonction étant rare sur le
1788 850 FCFA chez un marché camerounais, une boutique
Fournisseur local G¶pOHFWURPpQDJHU (WV'(03( DSULV
G¶pTXLSHPHQWSRXUO¶DFKDW ODUHVSRQVDELOLWpG¶DFKHWHUFHW
du robot multifonctions équipement et de la livrer aux
confitureries Ste Julienne après quoi la
véritable facture de vente sera
établie en incluant tous les coûts de la
transaction. Les confitureries Ste
julienne leur a versé tout de même 1
788 850 F contre décharge
Achat des équipements :
Chèque de 800 000 F EUXOHXUV ) Le chèque de 800 000 f reçu et le
CFA N°8546428 0RXOLQH[ ) reliquat du 1e chèque a permis de
du 06/11/2013 0DUPLWHV ) réaliser quelques acquisitions
3HWLWVpTXLSHPHQWV ) FRPSOpPHQWDLUHVGHPrPHTXHO¶DFKDW
03 ) des matières premières pour la
(PEDOODges (300000 production.
F)
7UDQVSRUWVXUDFKDW )
Sources : Les confitureries Juliana NOAH
Les 2 024000 FCFA restant ont été utilisés prioritairement pour les actions
FRPPHUFLDOHV 3XESURPRWLRQHWF OHYHUVHPHQWGHODGLIIpUHQFHG¶DFKDWGXURERWHWSRXUOH
dédouanement des pots.
ϴϮ
locaux. Quant au troisième financement de 20 ¼ il a été utilisé pour O¶DFTXLVLWLRQ GH
matériels : Une chaudière à cire et une moule à cire. Il a également été utilisé pour la location
G¶XQHQWUHS{WGHVWRFNDJHO¶DFKDWGHPDWLqUHSUHPLqUH GUrFKHV HWSRXUOHVIUDLVGHSHUVRQQHO
II.3 8WLOLVDWLRQGXFURZGIXQGLQJSDU.,52¶2JDPHV
Pour financer le développement du studio et la réalisation du jeu Aurion, le studio a
lancé deux campagnes de levées de fonds par crowdfunding. La première en 2013 qui a abouti
jXQHOHYpHGHPLOOLRQVGH)&)$HWODGHX[LqPHHQSRXUXQPRQWDQWG¶HQYLURQ
millions de FCFA. Le studio a utilisé deux forme de crowdfunding O¶HTXLW\FURZGIXQGLQJHW
le don avec contrepartie. 3RXUO¶HTXLW\FURZGIXQGLQJOHstudio a ouvert 30% de son capital aux
investisseurs à raison de 400 000 FCFA la part. /HWDEOHDXVXLYDQWSUpVHQWHO¶pYROXWLRQGHOD
souscription des parts par les investisseurs.
Tableau 11 : 6RXVFULSWLRQGHVSDUWVVRFLDOHVGH.LUR¶RJDPHV
Parts Parts %/ objectif de Actionnaires
6RPPHOHYpH ¼
souscrites concrétisées financement Effectifs
2013 364 73 44 309 24,22% 23
2014 191 139 84 533 46,21% 36
2015 77 119 77 292 42,24% 29
Total 632 331 206 134 112,67% 88
Source : 5DSSRUW.LUR¶RJDPHVVXUODOHYpHGHVIRQGV-2015
Après avoir fédéré des investisseurs autour de son SURMHW j WUDYHUV O¶HTXLW\
crowdfunding, le studio a ensuite lancé une campagne de dons avec contreparties sur la
plateforme Kickstarter HQ&HWWHFDPSDJQHDREWHQX¼ VXUOHV¼HWILQDQFHU
par 1 310 donateurs.
Les fonds récoltés ont servi à O¶LQVWDOODWLRQGXVWXGLR dans des locaux plus modernes et
à O¶DFTXLVLWLRQG¶XQPDWpULHOGHGHUQLqUHJpQpUDWLRQ. Ils ont également servi à la réalisation et la
finalisation du jeu Aurion en 2016.
ϴϯ
Section 2 : Conduite des activités micro entrepreneuriales étudiées : Conséquences du
crowdfunding
Les conséquences du crowdfunding sur la conduite des activités entrepreneuriales
étudiées se révèlent au niveau de trois points précis : Le développement des activités,
O¶RUJDQLVDWLon des structures et enfin sur leur management.
,&RQVpTXHQFHVVXUOHGpYHORSSHPHQWGH.LUR¶RJDPHV
Le crowdfunding a permis au stXGLR.LUR¶RJDPHVGHOLYUHUOHMHXGDQVOHVGpODLVSUpYXV
OHVWXGLRGDQVFHVSUpYLVLRQVV¶pWDLWGRQQpSRXUREMHFWLIGHSURGXLUH 000 exemplaires du
MHX DYHF OD SXEOLFLWp HW O¶HIIHW SURGXLW SDU OD OHYpH GHV IRQGV VXU .LFNVWDUWHU FHW REMHFWLI D
largement été dépassé et, atteint actuellement les 174 000 exemplaires. Soit un différentiel de
14 000 exemplaires. 'HSOXVOHFURZGIXQGLQJDSHUPLVDXVWXGLRG¶DYRLUXQFRXSGHSXEOLFLWp
nécessaire avant la sortie du jeu, ce qui a eu pour effet immédiat, O¶RXYHUWXUHVXUXQPDUFKp
international très sélectif. Le jeu est actuellement vendu sur trois continents : Africain,
Européen et Asiatique. Au niveau de de la réputation et des partenariats, le crowdfunding a
rendu le jeu plus crédible auprès des observateurs avant la sortie du jeu. A travers le
crowdfunding, le studio a eu des ambassadeurs qui ont fait la publicité du jeu gratuitement
auprès des internautes. Une des conséquences majeures du crowdfunding sur le développement
du studio a été la consolidatiRQGHVDUHODWLRQDYHFO¶pGLWHXUGHMHX[IUDQoDLV© Plug In Digital »
HWDXVVLOHMHXDpWpUHWHQXSDU+ROO\ZRRGSRXUODUpDOLVDWLRQG¶XQILOP
N° Libellé Qtés PU Prix total
1 Robot Multifonctions 1 1 788 750 1 788 750
2 15000 Potsx44ml à facettes en verres (+) 5000 1 2 802 000 2 802 000
capsules pots 385 ml
3 Grandes Marmites 3 22 000 66 000
4 Régulateur de tension 1 15 800 15 800
5 Foyer (réchaud à gaz) 2 29 500 59 000
6 Sucre Sosucam 4 27 000 108 000
7 Moulinex Manuel 1 22 690 22 690
8 Couteaux GM 2 3 250 6 500
9 Couteaux PM 10 500 5 000
10 Potsx385 ml 1000 300 300 000
11 Matière Première Fruits 1 250 000 250 000
12 Bouteilles à gaz pleine 1 32 000 32 000
13 Détendeurs 3 1 500 4 500
14 Tuyaux 5 500 2 500
15 Cartouches d'encre HP 2 12 500 25 000
16 Papier autocollant 1 8 500 8 500
17 Scotchs (+) Bandes adhésives 1 2 900 2 900
18 Transport pour divers achats et transactions 1 20 000 20 000
Total Général 5 519 140
Source : Confitureries Juliana NOAH.
/¶DFTXLVLWLRQGXPDWpULHOVROOLFLWpDSHUPLVjOD&RQILWXUHULHG¶DPpOLRUHUVDSURGXFWLRQ
HOOHHVWSDVVpHG¶HQYLURQ 000 kilogrammes par an à environ 56 500 kilogrammes par an soit
environ 4 700 kilogrammes par mois. $XQLYHDXGHO¶RXYHUWXUHVXUOHPDUFKp international, les
services associés au crowdfunding tels que la communication et la publicité ont permis à la
confiturerie de faire connaitre ses produits, ce qui leur permis G¶DYRLU GH QRXYHDX[ FOLHQWV
principalement en France et en Italie. Actuellement 20% de sa production est dédiée à
O¶H[SRUWDWLRQFHTXLQHQ¶pWDLWSDVOHFDVDYDQWODOHYpHGHIRQGV Sur le marché national, les
ventes ont également augmenté, après la campagne de levée des fonds, plusieurs hôtels tels que
le Hilton et le mont Febe à se sont intéressés aux produits et sont devenus des clients de la
Confiturerie. En ce qui concerne les partenariats, le succès rencontré à travers le crowdfunding
DUHQGXO¶HQWUHSULVHFUpGLWDXSUqVGXJRXYHUQHPHQWDXMRXUG¶KXLODVWUXFWXUHHVWDFFRPSDJQpH
SDU OH PLQLVWqUH GHV SPH HW EpQpILFLH DXMRXUG¶KXL G¶XQH OLJQH GH ILQDQFHPHQW HVWLPpH j
80 000 GH)&)$/¶DPEDVVDGHGHV(WDWV-Unis au Cameroun soutient actuellement le projet
pour son développement.
ϴϱ
Concernant Les mielleries SARL, le crowdfunding a impacté fortement ses activités de
cette structure au niveau de sa production et sa clientèle. La première levée de fonds avait pour
objectLIG¶DFFURvWUHODSURGXFWLRQjWRQQHVGHPLHOSDUDQ Ainsi la production est passée de
10 tonnes annuelle de miel en 2013 après la levée pour atteindre 300 tonnes en 2017.
/¶HQWUHSULVH D PLV XQ QRXYHDX SURGXLW VXU OH PDUFKp TX¶HOOH FRPPHUFLDOLVH XQLTXement à
O¶LQWHUQDWLRQDO /DFLUHG¶DEHLOOHV La cire d'abeilles est un sous-produit de la ruche et non du
miel. C'est une substance sécrétée par les abeilles (ouvrières uniquement) qui rentre dans la
fabrication des cellules hexagonales (alvéoles) présentes dans leur nid. De façon plus commune,
la cire d'abeilles permet l'imperméabilisation du bois et du cuir. Elle est très demandée sur le
marché mondial avec plus de 300 utilisations industrielles dont voici quelques exemples :
industries cosmétiques et pharmaceutiques à raison de 70% de la demande mondiale;
fabrication des composants électroniques et des CD; cirages à chaussures, meubles et planchers,
mastic à greffer ou lubrifiants industriels spécialisés. Grâce au crowdfundinJ O¶HQWUHSULVH D
signés des contrats d'achat avec des clients européens qui, prévoient la livraison de 120 tonnes
de cire sur les 4 prochaines années. $XMRXUG¶KXLJUkFHDXFURZGIXQGLQJODSURGXFWLRQGHODFLUH
G¶DEHLOOHHVWSDVVpHGHWRQQHVHQj00 tonnes par an, ce qui est largement au-dessus
des 120 tonnes concluent avec ses clients étrangers.
Concernant le marché, le crowdfunding a ouvert les portes du marché international à
O¶HQWUHSULVH DXMRXUG¶KXL HOOH H[SRUWH HQYLURQ GH VD SURGXFWLRQ Elle compte parmi ses
clients, quatre (04) entreprises françaises, deux (02) entreprises hollandaises, une (01)
entreprise américaine, une (01) entreprise autrichienne, trois (03) entreprises allemandes, une
(01) entreprise canadienne et une entreprise danoise et de nouveaux contacts sont déjà établis
DYHF G¶DXWUHV HQWUHSULVHV /¶HQWUHSULVH D pJDOHPHQW YX VD FOLHQWqOH pYROXpH VXU OH PDUFKp
national, elle compte actuellement parmi ces clients : CHOCOCAM, SOTICAM, CAMLAIT
et a déjà accès aux supermarchés ce TXLQ¶pWDLWSDVOHFDVDYDQWGHIDLUHDSSHODX crowdfunding.
$XQLYHDXGHVSDUWHQDULDWVHWGHODUpSXWDWLRQO¶HQWUHSULVHDYXVHVSURGXLWVrWUHUHFRQQX
sur le plan national et international et concurrencer les produits européens. Après le succès de
la SUHPLqUHOHYpHGHIRQGVHQO¶HQWUHSULVHDREWHQXODFRQILDQFHGHFHUWDLQHVEDQTXHVHW
PLFURILQDQFHVTXLOXLDFFRUGHQWGpVRUPDLVGHVGpFRXYHUWVEDQFDLUHVHWGHVSUrWVG¶XQFHUWDLQ
montant.
ILQDQFHPHQW SDU FURZGIXQGLQJ LO IDXW DYRLU OD IRUPH MXULGLTXH G¶XQH FRRSpUDWLYH RX G¶XQH
Société à Responsabilité Limité (SARL).
/HVWXGLR.LUR¶RJDPHVDSUpSDUpODOHYpHGHIRQGVSHQGDQWSOXVG¶XQDQHOOHDDLQVL
RSWp SRXU OD IRUPH MXULGLTXH G¶XQH 6$5/ SRXU YHQGUH GHV SDUWV VRFLDOHV GH VRQ HQWUHSULVH
Comme autre conséTXHQFH QRXV DYRQV OH UHFUXWHPHQW G¶XQ SHUVRQQHO FRPSpWHQW FDU OHV
plateformes de crowdfunding analysent les compétences des employés des structures. Enfin il
nous a permis d¶DPpQDJHU dans des locaux modernes et d¶acquérir un matériel qui répond aux
standards internationaux en matière de jeux vidéo. /¶HQWUHSUHQHXU 2/,9,(5 0$',%$
considère que le crowdfunding leur a permis de quitter « O¶LQIRUPHOSRXUOHIRUPHO ».
'DQVOHFDVGHV&RQILWXUHULHV-XOLDQD12$+O¶XQLTXHFRQVpTXHQFHGXFURZGIXQGLQJ
sur son RUJDQLVDWLRQDpWpOHFKDQJHPHQWGHVDIRUPHMXULGLTXH(OOHHVW SDVVpHG¶XQJURXSH
G¶LQLWLDWLYHFRPPXQHjXQHFRRSpUDWLYHGRQWOHFDSLWDOHVWGH 000 000 de FCA.
/H FURZGIXQGLQJ D IRUWHPHQW LPSDFWp O¶RUJDQLVDWLRQ GHV 0LHOOHULHV 6$5/ HQ HIIHW
celle-ci a déjà fait appel au crowdfunding trois fois de suite ce qui a permis un développement
rapide. /HV0LHOOHULHV6$5/VRQWSDVVpHVG¶XQ*URXSHG¶,QLWLDWLYH&RPPXQH *,& SRXUXQH
SARL avec pour capital 1 000 000 de FCFA. Après son premier financement, son capital est
passé à 15 000 000 de FCFA pour mieux réponde à son développement. Le crowdfunding a
également financé la création de six (06) emplois au niveau de la production. Avec le
GpYHORSSHPHQW O¶HQWUHSULVH V¶HVW GRWpH G¶XQ VLWH :HE http://lesmielleriessarl.com) pour
améliorer sa visibilité et mieux communiquer avec ses clients, ce qui a été exigé par la
SODWHIRUPH%OXHEHHV$YHFOHVGLYHUVHVIRUPDWLRQVUHoXHVO¶HQWUHSULVHDGpYHORSSpXQPHLOOHXU
réseau de dLVWULEXWLRQFHTXLOHXUSHUPHWG¶rWUHSUpVHQWVXUOHVVXSHUPDUFKpVGHVGHX[JUDQGHV
villes, Douala et Yaoundé. /HFURZGIXQGLQJDFRQVLGpUDEOHPHQWSHUPLVjO¶HQWUHSULVHGHEkWLU
une relation solide avec ses fournisseurs en matières premières. En effet Les mielleries
FRPSWHQWDXMRXUG¶KXLSURGXFWHXUVORFDOLVpVGDQVXQSpULPqWUHGHNPTXLSRVVqGHQW
ruches chacun. Ceci lui permet de maitriser sa chaine de production et de respecter les délais
des clients exigeants. Enfin le crowdfunding a permis à la VWUXFWXUHG¶DYRLUGHVLQVWDOODWLRQV
standards HWG¶DPpQDJHU dans des bâtiments modernes.
les projets financés. Premièrement, les structures étudiées ont commencé à tenir une
comptabilité régulière un an avant la levée de fonds. &H TXL OHXU SHUPHW DXMRXUG¶KXL G¶rWUH
crédibles pour postuler aux financements auprès des microfinances et banques. Aussi durant
toute la durée du contrat, les investisseurs qui ont parrainé les structures auprès des plateformes,
ont accompagné celles-FLGDQVOHXUSULVHGHGpFLVLRQSRXUV¶DVVXUHUGHODERQQHXWLOLVDWLRQGHV
fonds levés.
Deuxièmement, les structures ont procédé la certification de leurs produits. Les
MIELLERIES suivent actuellement un processus pour certifier leurs produits « BIO », et ont
déjà certifié leur processus de traitement du miel. Les confitureries Juliana NOAH suivent
pJDOHPHQWXQSURFHVVXVGHFHUWLILFDWLRQGHOHXUVSURGXLWVDXSUqVGHO¶$125
(QILQ OH VWXGLR .LUR¶R JDPHV TXL V¶HVW ILQDQFp SDU HTXLW\ FURZGIXQGLQJ D GHV
actionnaires à qui il doit rendre compte. Le contrat stipule que le studio doit faire des reportions
sur la gestion des activités chaque trimestre. Le studio a dû désigner un commissaire aux
comptes qui doit certifier ses comptes pour les investisseurs. Les actionnaires ont également le
droit de commanditer des audits. Tout ceci a conduit le studio a amené le studio à développer
un style de management qui implique toutes les parties prenantes.
$SUqVO¶DQDO\VHGHVFRQVpTXHQFHVGXFURZGIXQGLQJVXUOHVDFWLYLWpVHQWUHSUHQHXULDOHV
étudiées, nous pouvons dire que le crowdfunding impacte positivement les projets financés. Ce
dernier serait donc une alternative au financement bancaire du micro entrepreneuriat. Pour cela,
LOIDXGUDLWSHUPHWWUHjWRXWHQWUHSUHQHXUG¶\DYRLUDFFqV
II- 5HFRPPDQGDWLRQV SRXU O¶DPpOLRUDWLRQ GH O¶DFFqV DX FURZGIXQGLQJ SDU OHV micros
entrepreneurs camerounais
Le crowdfunding peut YpULWDEOHPHQWV¶DYpUHUrWUHXQHDOWHUQDWLYHDXILQDQFHPHQWGHV
HQWUHSULVHVDX&DPHURXQHXpJDUGjO¶HQJRXHPHQWHWDX[UpVXOWDWVGpMjSHUFHSWLEOHVVXUOHWHUUDLQ
et dans certains pays. Son mode de fonctionnement et son volet pré-évaluation contribuent au
développement des structures entrepreneuriales et à la création des richesses. Le gouvernement
JDJQHUDLWjLQFLWHUOHVMHXQHVSRUWHXUVG¶LGpHVQRYDWULFHVjV¶\LQWpUHVVHU&HFLSRXUUDLWSDVVHU
SDUO¶LQtroduction dans les programmes académiques des notions de « crowdfunding » dans les
ILOLqUHVGHILQDQFHHWEDQTXHHWGHVIRUPDWLRQVVSpFLDOLVpHVVXUO¶HQWUHSUHQHXULDW
Par ailleurs, une réglementation spéciale basée sur une taxation assouplie pourrait
égDOHPHQWFRQVWLWXHUXQHDSSURFKHjSUHQGUHSDUOHVSRXYRLUVSXEOLFVDILQG¶LQFLWHr la création
de structures de crowdfunding sur le territoire national (OOH SRXUUDLW DXVVL V¶pWHQGUH DX[
entreprises bénéficiaires de ce type de financement. Aussi, développer pour encadrer de
ϴϴ
nouvelles stratégies de mécanismes de contrôle de la finance participative sur le territoire
national aiderait à mieux structurer la productivité de cette nouvelle trouvaille. Enfin, inciter
OHVMHXQHVSURPRWHXUVG¶HQWUHSULVHVjV¶LQWpUHVVHUDXcrowdfunding par :
x /¶RUJDQLVDWLRQGHUHQFRQWUHV G¶LQIRUPDWLRQVHWGHSDUWDJHVHQWUHOHVHQWUHSUHQHXUVD\DQW
réussi dans le crowdfunding et ceux qui sont à la recherche de financement. A
O¶H[HPSOHGH .LUR¶R5HEXQWXTXLDFRPPHQFpà partager son expérience.
x /HGpYHORSSHPHQWHWO¶DPpOLRUDWLRQGHODTXDOLWpGHODILEUHRSWLTXHVXUO¶pWHQGXHGX
territoire et à prix UDLVRQQDEOHSRXUDPpOLRUHUOHWDX[G¶DFFqV à internet.
x /H GpYHORSSHPHQW GH O¶pFRQRPLH QXPpULTXH DX &DPHURXQ V¶DYqUH aussi être une
condition nécessaire pour le développement du crowdfunding à O¶KHXUH GH OD
mondialisation.
x )DYRULVHU O¶DPpOLRUDWLRQ du taux de bancarisation, en effet certains entrepreneurs ne
possèdent pas de comptes dans les banques à cause des coûts que cela représente et
préfèrent ouvrir de comptes dans les microfinances. 3RXUWDQWO¶DFFqVDXFURZGIXQGLQJ
est conditionné par O¶RXYHUWXUHG¶XQFRPSWHEDQFDLUH
Les micros entrepreneurs quant à eux doivent développer leurs activités dans le secteur
formel et développer une spécialisation dans leurs activités pour être plus crédible lors des levés
de fonds. Ils doivent également instaurer une gestion plus professionnelle de leurs activités, en
dissociant le patrimoine de la structure à celui du dirigeant. Ils doivent également mettre en
SODFHXQV\VWqPHG¶LQIRUPDWLRQLQterne plus crédible qui leur SHUPHWWUHG¶XQH certaine manière
de convaincre les créanciers tels que les banques, les investisseurs.
Il était question tout au long de cette VHFWLRQ G¶DQDO\VHU les conséquences du
FURZGIXQGLQJVXUODFRQGXLWHGHVDFWLYLWpVHQWUHSUHQHXULDOHVpWXGLpHV1RXVDYRQVWRXWG¶DERUG
présenté les incidences du crowdfunding sur le développement des activités, sur leur
organisation et en fin sur leur management. Par la suite nous avons fait des suggestions qui
SHUPHWWUDLHQWG¶DPpOLRUHUO¶DFFqVDXFURZGIXQGLQJSDUOHVPLFURVHQWUHSUHQHXUVFDPHURXQDLV.
Les différentes suggestions ci-dessus proposées ne sont pas exhaustives. Néanmoins, nous
pensons que leur mise en pratique améliorera O¶DFFqVDXILQDQFHPHQWGHVPLFURVHQWUHSUHQHXUV
camerounais à travers le crowdfunding.
/¶REMHWGHFHWWHGHX[LqPHSDUWLHpWDLWGHSUpVHQWHUODPpWKRGRORJLHHPSOR\pHSRXUOD
réalisation de nos travaux, de faire un détail des investigations menées ainsi que de pouvoir
présenter les conséquences du crowdfunding sur les activités étudiées. Ainsi nous avons
identifié les obstacles qui freinent le micro entrepreneuriat au Cameroun, puis nous avons
ϴϵ
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x www.bluebees.fr
ANNEXES
Annexe 1 *XLGHG¶HQWUHWLHQ
ϵϳ
Annexe 1 : Guide G¶HQWUHWLHQ
Dans le cadre de notre étude portant sur : le crowdfunding et micro entrepreneuriat au
Cameroun, nous souhaiterions avoir la participation des entrepreneurs ayant fait appel à ce
mode de financement 1RXV YRXV UHPHUFLRQV G¶DYRLU DYHF QRXV XQ HQtretien sur la base du
SUpVHQWJXLGHG¶HQWUHWLHQ1RXVYRXVJDUDQWLVVRQVGHODFRQILGHQWLDOLWpGHQRWUHHQWUHWLHQTXL
nous permettra de mieux apprécier O¶LQFLGHQFH GH FH PRGH GH ILQDQFHPHQW VXU OH PLFUR
entrepreneuriat au Cameroun, afin de le promouvoir comme mode alternatif de financement.
I- IDENTIFICATION DU REPONDANT
Nom et prénom :
Age :
Sexe :
Nationalité
Région et ethnie
Structure familiale :
Expérience entrepreneuriale
(GXFDWLRQ QLYHDXG¶LQVWUXFWLRQ ; maitrise des langues nationales)
Maitrise des TIC
II- $1$/<6('(/¶$&7,9,7((175(35(1(85,$/(
1DWXUHGHO¶DFWLYLWp
6HFWHXUG¶DFWLYLWp
Dénomination de la structure
Date de création :
Implantation (ville)
Produits :
9ROXPHG¶DFWLYLWp SURGXFWLRQ
0DQDJHPHQWGHO¶DFWLYLWp
Gestion des risques LQKpUHQWV j O¶DFWLYLWp SDUOHU GHV SULQFLSDX[ ULVTXHV UHQFRQWUpV HW OHXU
gestion)
Organisation (équipe, nombre de salarié, approvisionnement, production, ventes)
&KDQJHPHQWVGDQVO¶DFWLYLWp
ϵϴ
III- EXPERIENCE DANS LE CROWDFUNDING
Période de la levée des fonds
0RGDOLWpVG¶DFFqV (conditions, frais de montage de dossier)
Mode de financement choisit
Besoins de financement voulu
Montant obtenu
Les modalités de mise à disposition des fonds levés
Le processus de remboursement
Les contraintes liées au remboursement
Les services associés au crowdfunding
Utilisation des ressources obtenues
IV- 3(5&(37,21'(/¶,1&,'(1&('8&52:')81',1*685/¶$&7,9,7(
,QFLGHQFHVXUO¶RUJDQLVDWLRQ
Incidence sur le management
,PSDFWVXUOHVUpVXOWDWVGHO¶DFWLYLWp
Impact sur la clientèle
Impact sur les partenariats
Impact sur la réputation
ϵϵ
Annexe 2 : Contrat des Mielleries Sarl
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Annexe 3 : Contrat des confitueries Juliana Noah
ϭϬϭ
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