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PRESSE, CHAPITRE 1
Course contents
Table des matières
1 CHAPITRE 1 - QUAND LA LITTÉRATURE RECONTRE L'AUTRE ...................................................................3
1.1 ACCUEIL DE LA SÉQUENCE ...........................................................................................................................3
2 SÉANCE 1 : COMPARER LES TROIS PREMIERS TEXTES DU PARCOURS....................................................4
2.1 INTRODUCTION DE LA SÉANCE 1 ...................................................................................................................4
2.2 ÉTUDE DU LEXIQUE .....................................................................................................................................5
2.3 LA CRITIQUE DES PRÉJUGÉS.........................................................................................................................6
2.4 SYNTHÈSE .................................................................................................................................................7
3 SÉANCE 2 : DISTINGUER ARGUMENTATION DIRECTE ET ARGUMENTATION INDIRECTE.........................8
3.1 PRÉSENTATION DE LA SÉANCE 2...................................................................................................................8
3.2 RAPPEL DE COURS .....................................................................................................................................9
3.3 LES MARQUES DE L’ARGUMENTATION DIRECTE ...............................................................................................9
3.4 LES MARQUES DE L’ARGUMENTATION INDIRECTE ............................................................................................9
3.5 CLASSER LES TEXTES DU PARCOURS ...........................................................................................................10
3.6 SYNTHÈSE ...............................................................................................................................................10
4 SÉANCE 3 : EXTRAIT DE CANDIDE..............................................................................................................11
4.1 PRÉSENTATION DE LA SÉANCE 3.................................................................................................................11
4.2 LA BIOGRAPHIE DE VOLTAIRE .....................................................................................................................13
4.3 ACTIVITÉS : LECTURE DE L'EXTRAIT DE CANDIDE ..........................................................................................13
4.4 SYNTHÈSE ...............................................................................................................................................16
5 BILAN DU CHAPITRE 1 ................................................................................................................................16
5.1 BILAN .....................................................................................................................................................16
6 GLOSSAIRE...................................................................................................................................................17
7 WEBOGRAPHIE ............................................................................................................................................17
8 AIDE AU SURLIGNAGE.................................................................................................................................17
9 DOCUMENTATION........................................................................................................................................18
10 CRÉDITS .......................................................................................................................................................18
1 Chapitre 1 - Quand la littérature recontre l'autre
Séance 1
Comparer les textes 1, 2 et 3 : comment les auteurs condamnent-ils le rejet de l’autre ?
Séance 2
Comparer argumentation directe et indirecte
Séance 3
Approfondir le genre de l’apologue par l’analyse du texte de voltaire
Observer comment les auteurs condamnent le rejet de l’autre, à travers les siècles et les genres
littéraires
Analyser la force de l’apologue pour diffuser des idées.
Le parcours proposé, en développant le thème commun du rapport à l’autre, offre des textes d’époques et
de genres différents. En effet, pour diffuser leurs idées, les auteurs peuvent choisir l’argumentation
directe, c’est-à-dire qu’ils parlent en leur propre nom, sans détour par la fiction, ou l’argumentation
indirecte, c’est-à-dire qu’ils feront passer leur message par le biais d’un récit, d’une fiction. Seul un texte
1 heure 30
Montaigne au XVIe siècle, Montesquieu et Voltaire au XVIIIe siècle, ont combattu le rejet de l’autre qui
conduit des hommes – les Européens – à dominer et asservir d’autres hommes – les Amérindiens et les
Africains. La découverte du Nouveau Monde au XVIe siècle, la découverte de l’Afrique au XVIIIe siècle, loin
de rendre les hommes plus tolérants, ont conduit à des crimes. L’homme différent est celui que l’on vient
dominer, réduire à l’état d’esclave, afin de s’enrichir.
Les écrivains ont donc joué un rôle majeur dans la connaissance de l’autre et dans le chemin vers la
tolérance. C’est ce que nous vous proposons de découvrir avec l’analyse des trois premiers textes de ce
parcours.
Dans un premier temps, nous serons attentifs au lexique utilisé par les trois auteurs pour décrire
l’Autre
Puis nous verrons quels préjugés les auteurs veulent dénoncer
2.2.1 Partie 1
2.2.2 Définitions
barbare
1. étranger
2. qui n'est pas civilisé
3. qui choque, qui est contraire aux usages
sauvage
1. qui est à l'état de nature, qui n’a pas été modifié par l'homme → (humains) primitif.
2. fig.
→ qui fuit toutes les relations avec les hommes, se plaît à vivre seul, isolé
→ d’une nature rustre, grossière
→ qui a quelque chose d’inhumain, marque un retour aux instincts primitifs.
2.2.3 Partie 2
« Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jusqu’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé, qu’il est presque,
impossible de les plaindre.
On ne peut se mettre dans l’esprit que dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme
bonne, dans un corps tout noir.
« En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son
habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main
droite. »
Aide pour le surlignage
2.3.1 Partie 1
Préjugés :
Les Blancs sont supérieurs aux Noirs ; ils
doivent donc être considérés comme des
seigneurs puisqu’ils peuvent faire la fortune
des Noirs.
Les Noirs sont des voleurs et il est ○ ○ ○
nécessaire de leur couper la main s’ils
cherchent à voler.
Sans l’exploitation des Noirs, le sucre serait
trop cher.
Préjugés :
Les Amérindiens sont des cannibales qui
tuent les autres hommes pour en faire leur
repas. ○ ○ ○
Ils sont barbares, sans conscience et peu
civilisés puisqu’ils sont nus.
2.3.2 Partie 2
VRAI FAUX
2.4 Synthèse
Le rejet de l’autre est souvent dû aux préjugés moraux, sociétaux, politiques, religieux. Aussi est-il
important de lire des témoignages, des essais, des récits qui nous confrontent à nos différences et nous
font réfléchir.
Montaigne : 1533-1592
Montesquieu : 1689-1755
Voltaire : 1694-1778
Un roman récent sur le thème de l’esclavage, que vous pourriez découvrir : Bakhita, Véronica Olmi (2017)
Pour diffuser leurs idées, les auteurs peuvent choisir l’argumentation directe, c’est-à-dire qu’ils parlent en
leur propre nom, sans détour par la fiction, ou l’argumentation indirecte, c’est-à-dire qu’ils feront passer
leur message par le biais d’un récit, d’une fiction.
Nous allons dans cette séance relire attentivement les trois premiers textes du parcours afin d’en repérer
les caractéristiques essentielles et les procédés. En amont, nous vous rappellerons les caractéristiques de
ces deux types d’argumentation.
Étape 1 : Repérer les caractéristiques de l’argumentation directe dans les textes de Montaigne et
Montesquieu
Étape 2 : Repérer les caractéristiques de l’argumentation indirecte dans le texte de Voltaire
Dans une argumentation directe, l’auteur parle en Dans une argumentation indirecte, l’auteur opère
son propre nom, sans faire le détour par une fiction. un détour par la fiction.
La thèse de l’auteur apparaît souvent explicitement La thèse est souvent implicite, même si à la fin
dans le texte ; on trouve des arguments et des d’un conte ou d’une fable, la morale peut être
exemples explicite.
Relevez les caractéristiques de l’argumentation directe dans les textes de Montaigne et de Montesquieu, en
remplissant le tableau suivant dans votre carnet de lecture, et lisez le corrigé ICI :
Arguments et / ou exemples
Modalisateurs
Relisez le texte de Voltaire ; dans votre carnet de lecture, relevez les marques de l’argumentation
indirecte :
Argumentation Argumentation
directe indirecte
Au terme des ces deux séances, nous avons vu qu’argumenter, c’est avoir un thème à défendre, savoir
affirmer une position, mais aussi choisir une stratégie pour faire passer un message. Certains lecteurs
préfèrent se confronter à l’argumentation directe, plus polémique et incisive, tandis que d’autres préfèrent
l’argumentation indirecte, plus plaisante et ludique. Les apologues ont permis à de nombreux auteurs
3.6.3 Vocabulaire
Nous vous proposons d’approfondir la notion d’apologue dans la troisième séance de ce chapitre, par
l’analyse détaillée du texte de Voltaire extrait de Candide.
4 Séance 3 : Extrait de Candide
On peut lire Candide comme un pamphlet contre la théorie de Leibniz (1646-1716). Ce philosophe et
mathématicien allemand publie en 1710 ses Essais de Théodicée où il s’interroge sur Dieu, le mal et
l’harmonie du monde. Pour Leibniz, Dieu est parfait, juste et bon, et le monde qu’il a créé ne peut être
imparfait et mauvais. Leibniz ne nie pas l’existence du mal mais dit que le mal, les malheurs de chacun et
de l’humanité entière s’annulent dans un grand dessein qui dépasse la courte vie de l’homme : malgré
l’imperfection du monde, tout est fait pour la meilleure combinaison.
Voltaire s’insurge contre ce système. Pour lui, cette « rage de soutenir que tout est bien quand on est mal »
est une aberration et Candide va en faire l’expérience tout au long du conte, et notamment dans le chapitre
19 où il rencontre un esclave couché par terre.
4.3.1 Activité 1
En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son
habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main
droite. << Eh ! mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te
vois ? — J’attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. — Est-ce M.
Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi ? — Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne
un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la
meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main : quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la
jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe.
En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son
habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main
droite. << Eh ! mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te
vois ? — J’attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. — Est-ce M.
Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi ? — Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne
un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la
meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main : quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la
jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe.
4.3.3 Activité 3
Le parallélisme de La chute du
construction des phrases, qui discours, qui
vient traduire la brutalité des résonne comme
faits une accusation
4.3.4 Activité 4
Une Une
La dénonciation
antiphrase hyperbole
de l’hypocrisie
dans le dans les
du discours
discours de paroles de
religieux
la mère l’esclave
« Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux ; tu as l’honneur d’être
esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. » Hélas ! je ne
sais pas si j’ai fait leur fortune, mais ils n’ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes, et les perroquets,
sont mille fois moins malheureux que nous : les fétiches hollandais qui m’ont converti me disent tous les
dimanches que nous sommes tous enfants d’Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si
ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germain. Or vous m’avouerez qu’on ne peut
pas en user avec ses parents d’une manière plus horrible.
Aide pour le surlignage
4.3.5 Activité 5
4.4 Synthèse
Publié anonymement à Genève, Candide connaît un succès fulgurant. Le roman d'apprentissage de Candide
à la poursuite de sa chère Cunégonde, à travers une Europe dévastée, permet à Voltaire de dénoncer les
abus de toute sorte, les superstitions, le fanatisme, les horreurs de la guerre...
L’apologue permet de plaire et d’instruire : il touche un public plus nombreux et permet surtout de
contourner la censure.
Pour approfondir votre connaissance de Voltaire et de son œuvre, promenez-vous sur le site
https://gallica.bnf.fr/essentiels/voltaire
Prenez des notes dans votre carnet de lecture !
5 Bilan du chapitre 1
5.1 Bilan
Les premiers textes de ce parcours consacré à la rencontre de l’homme avec l’Autre nous ont permis de
voir comment la peur de l’étranger, les préjugés, le désir de domination, ont conduit les hommes à
commettre des crimes aux XVIe et XVIIIe siècles. La dénonciation des préjugés peut prendre des formes
variées, et se faire directement, par le biais de discours ou d’essais, ou indirectement, par le biais de
l’apologue.
« Jamais mieux qu’au terme des quatre derniers siècles de son histoire l’homme occidental ne put-il
comprendre qu’en s’arrogeant le droit de séparer radicalement l’humanité de l’animalité, en accordant à
l’une tout ce qu’il retirait à l’autre, il ouvrait un cycle maudit, et que la même frontière, constamment
reculée, servirait à écarter des hommes d’autres hommes. »
Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, 1958
L’humanisme
Les Lumières
6 Glossaire
Antiphrase
Utilisation d'un mot, d'une locution dans un sens contraire au sens véritable par ironie ou euphémisme
Apologue
L’apologue est un court récit en vers ou en prose racontant une histoire qui comporte un enseignement ou
une morale (explicite ou implicite). L’apologue peut prendre plusieurs formes et l’argumentation est
indirecte :
- la fable, du latin fabula (récit imaginaire), récit bref en vers ou en prose mettant en scène des animaux et
des végétaux le plus souvent, qui agissent et parlent comme des humains, puisque la leçon s’adresse aux
hommes ;
- la parabole, du grec parabolê (comparaison), anecdote à portée symbolique dans les livres religieux ;
- le conte merveilleux traditionnel et le conte philosophique qui dépaysent le lecteur pour mieux le faire
réfléchir sur son propre univers.
Dialogue
Conversation réelle ou fictive au discours direct. Sa structure favorise la confrontation d’idées, donc la
délibération. L’argumentation est indirecte s’il s’agit d’un dialogue fictif et directe s’il s’agit de la
retranscription d’un dialogue réel.
Essai
Texte en prose, d’une grande liberté de forme. Il présente une réflexion personnelle et argumentée sur des
questions qui peuvent concerner tous les hommes. L’auteur s’exprime souvent à la première personne.
L’argumentation est directe.
Hyperbole
Figure de style qui consiste à exagérer l'expression pour mettre en relief une idée
Personnage allégorique
Personnage humain, animal ou végétal qui vient personnifier une qualité ou un défaut humains, une valeur,
une idée.
7 Webographie
8 Aide au surlignage
Le surlignage
Textes de la séquence
Les caractéristiques de l'argumentation directe
Les caractéristiques de l'argumentation indirecte
L'humanisme
Les lumières
10 Crédits
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Montaigne montre que les coutumes cannibales des Amérindiens qui peuvent sembler « barbares » aux
Européens, c’est-à-dire à la fois « étrangères », « non civilisées » et « choquantes », ne sont pas moins
inhumaines que les pratiques esclavagistes des Européens. Montaigne joue sur les trois sens du mot
barbare. De la même manière, les Amérindiens sont présentés comme « sauvages » au sens de « proches
de la nature » mais Montaigne montre comment les Européens les perçoivent comme « sauvages » au sens
de « inhumains ». Le jeu avec le lexique est donc très important dans ce texte.
Montaigne montre que les coutumes cannibales des Amérindiens qui peuvent sembler « barbares » aux
Européens, c’est-à-dire à la fois « étrangères », « non civilisées » et « choquantes », ne sont pas plus
inhumaines que les pratiques esclavagistes des Européens. Montaigne joue sur les trois sens du mot
barbare. De la même manière, les Amérindiens sont présentés comme « sauvages » au sens de « proches
de la nature » mais Montaigne montre comment les Européens les perçoivent comme « sauvages » au sens
de « inhumains ». Le jeu avec le lexique est donc très important dans ce texte.
Exercice 2 - Page 5
Surlignez en jaune dans ces extraits des textes de Montesquieu et de Voltaire tous les éléments
de portait physique des esclaves :
« Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jusqu’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé, qu’il est presque,
impossible de les plaindre.
On ne peut se mettre dans l’esprit que dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme
bonne, dans un corps tout noir.
« En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son
habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main
droite. »
Préjugés :
Les Blancs sont supérieurs aux Noirs ; ils
doivent donc être considérés comme des
seigneurs puisqu’ils peuvent faire la fortune
des Noirs.
Les Noirs sont des voleurs et il est ● ○ ○
nécessaire de leur couper la main s’ils
cherchent à voler.
Sans l’exploitation des Noirs, le sucre serait
trop cher.
Préjugés :
C’est la couleur de peau qui détermine la
qualité d’un individu et un homme noir ne
peut pas être un homme bon, puisque son
âme sera forcément noire. ○ ○ ●
Les Noirs n’ont pas de bon sens puisqu’ils ne
prêtent pas attention à l’or.
Sans l’exploitation des Noirs, le sucre serait
trop cher.
Préjugés :
Les Amérindiens sont des cannibales qui
tuent les autres hommes pour en faire leur
repas. ○ ● ○
Ils sont barbares, sans conscience et peu
civilisés puisqu’ils sont nus.
VRAI FAUX
Argumentation Argumentation
directe indirecte
Eléments de réponse :
Vie de Voltaire en 10 dates extraites de la biographie présente sur le site de la BNF
1694 : Naissance à Paris (novembre ou février ?)
1701 : II n'a que sept ans quand meurt sa mère
1704 : Début de brillantes études chez les jésuites du collège Louis-le-Grand
1718 : Il choisit le nom de Voltaire et connaît ses premiers succès littéraires
1726 : Une querelle avec le chevalier de Rohan-Chabot met brutalement fin à cette irrésistible ascension.
Bâtonné par les laquais du chevalier pour avoir répondu avec insolence à une méprisante provocation de
celui-ci, Voltaire, qui cherche le duel, est enfermé à la Bastille, et n'en sort que pour l'exil en Angleterre
1733 : Début de sa liaison avec Mme Du Châtelet
1749 : Début de son amitié avec Diderot
Mme Du Châtelet accouche d'une fille, fruit d'une liaison avec le poète Saint-Lambert. Elle meurt quelques
jours après. Voltaire est inconsolable
1750 : Début de la vie commune avec sa nièce, Mme Denis. Voltaire cède à l'appel de Frédéric II et se rend à
Potsdam ; il y devient son chambellan
1759 : Aggravation de la répression contre les philosophes : l'Encyclopédie est condamnée et Voltaire
trouve le slogan « Ecr. l'Inf. » (écraser l'Infâme). Il aménage le domaine qu'il vient d'acquérir à Ferney, en
territoire libre entre la Suisse et la France
Janvier 1759 : Parution de Candide, conte
1778 : Voltaire revient à Paris, pour la première fois depuis 1750. Visites, députations, séances à
l'Académie, réception à la Loge des Neuf-Sœurs, représentation triomphale d'Irène à la Comédie-
Française. Après trois mois épuisants et glorieux, il meurt, le 30 mai. Ses restes, inhumés en terre
chrétienne malgré l'interdiction ecclésiastique, seront transférés au Panthéon le 11 juillet 1791
Éléments de réponse : le rapport de soumission est fortement marqué dans le "j'attends mon maître..."
(présent de l’indicatif à valeur énonciative mais qui sonne comme un présent de vérité générale) ; le nom-
portrait du maître : "Vanderdendur" = "vendeur-dent-dure" accentue l'effet d'une autorité brutalement
revendiquée et appliquée.
Une épithète, "le fameux négociant", en énonçant la situation officielle du maître, marque la légalité de sa
conduite, comme celle d'un homme de bonne réputation, un notable de la servitude et non un négrier
clandestin.
Éléments de réponse : le rapport de soumission est fortement marqué dans le "j'attends mon maître..."
(présent de l’indicatif à valeur énonciative mais qui sonne comme un présent de vérité générale) ; le nom-
portrait du maître : "Vanderdendur" = "vendeur-dent-dure" accentue l'effet d'une autorité brutalement
revendiquée et appliquée.
Une épithète, "le fameux négociant", en énonçant la situation officielle du maître, marque la légalité de sa
conduite, comme celle d'un homme de bonne réputation, un notable de la servitude et non un négrier
clandestin.
Exercice 9 - Page 14
Surlignez en jaune le parallélisme de construction des phrases, qui vient traduire la brutalité
des faits.
Surlignez en vert la chute du discours, qui résonne comme une accusation.
Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois
l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la
main : quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est
à ce prix que vous mangez du sucre en Europe.
Les propositions sont courtes comme des coups. Les verbes concrets ont une charge de violence, "coupe"
est répété 2 fois.
Le pronom impersonnel "on" induit une relation déshumanisée, l'anonymat d'un tortionnaire sans visage.
L'absence d'adjectifs souligne la simplicité, l'objectivité d'un constat. Et l'absence de pathétique apparent
dénonce une ingénuité dans la cruauté : "c'est l'usage", remarque l'esclave, présentant les mauvais
traitements comme des faits habituels, donc anodins.
"C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe" ; la juxtaposition est insoutenable entre les
membres coupés et la friandise !
Exercice 10 - Page 15
Repérez les procédés qui traduisent l’ironie de Voltaire :
Surlignez en jaune une antiphrase dans le discours de la mère.
Surlignez en vert une hyperbole dans les paroles de l’esclave.
Surlignez en rouge la dénonciation de l’hypocrisie du discours religieux
Une Une
La dénonciation
antiphrase hyperbole
de l’hypocrisie
dans le dans les
du discours
discours de paroles de
religieux
la mère l’esclave
« Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux ; tu as l’honneur d’être
esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. » Hélas ! je ne
sais pas si j’ai fait leur fortune, mais ils n’ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes, et les perroquets,
sont mille fois moins malheureux que nous : les fétiches hollandais qui m’ont converti me disent tous les
dimanches que nous sommes tous enfants d’Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si
ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germain. Or vous m’avouerez qu’on ne peut
pas en user avec ses parents d’une manière plus horrible.
La tonalité change, à partir de "Cependant lorsque ma mère" : le ton se fait plus pathétique. L'esclave
adopte le langage d'un homme rationnel et sensible dans lequel on reconnaît Voltaire lui-même.
Ô Pangloss ! s’écria Candide, tu n’avais pas deviné cette abomination ; c’en est fait, il faudra qu’à la fin je
renonce à ton optimisme. — Qu’est-ce qu’optimisme ? disait Cacambo. — Hélas ! dit Candide, c’est la rage
de soutenir que tout est bien quand on est mal. >> Et il versait des larmes en regardant son nègre ; et en
pleurant, il entra dans Surinam.
La fin de notre extrait est particulièrement ironique : même si candide semble renoncer à la philosophie de
l’optimisme, il n’entre pas non plus dans l’action puisqu’il laisse l’esclave à son sort, sans rien tenter pour
l’aider : « Et il versait des larmes en regardant son nègre ; et en pleurant, il entra dans Surinam » (l’adjectif
possessif « son » est donc très ironique ! )