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Terminale Thème 1 : Constitution et Séquence 5 : Evolution temporelle d’un système AE1

spécialité transformations de la matière chimique à l’échelle macroscopique

SUIVI CINETIQUE DE LA REACTION ENTRE LES IONS PEROXODISULFATE


ET LES IONS IODURE
(d’après Physique-chimie terminale spécialité, éditeur Bordas, édition 2020, page 93 et éditeur Le livre scolaire, édition 2020, page 85 )
Objectifs : Je sais oui non
À partir de données expérimentales, déterminer une vitesse volumique de disparition d’un réactif, une vitesse volumique d’apparition
d’un produit ou un temps de demi-réaction
Mettre en œuvre une méthode physique pour suivre l’évolution d’une concentration et déterminer la vitesse volumique de formation
d’un produit ou de disparition d’un réactif.
Identifier, à partir de données expérimentales, si l’évolution d’une concentration suit ou non une loi de vitesse d’ordre 1.
À l’aide d’un langage de programmation et à partir de données expérimentales, tracer l’évolution temporelle d’une concentration,
d’une vitesse volumique d’apparition ou de disparition et tester une relation donnée entre la vitesse volumique de disparitio n et la
concentration d’un réactif.

Pour étudier une vitesse de réaction, il faut effectuer le suivi de la concentration d'au moins une des espèces
chimiques présentes dans l'équation de la transformation chimique. La réaction entre les ions peroxodisulfate
S2 O2−
8 (aq) et les ions iodure I (aq) produisent du diiode I2 (aq). On se propose de mesurer la concentration en

diiode I2 (aq) formé, seule espèce chimique colorée, au cours du temps ; puis de déterminer quelques
caractéristiques de la transformation chimique (temps de demi-vie, vitesses d’apparition ou de disparition des
espèces chimiques).

Document 1 : Définitions
La durée d’évolution des systèmes chimiques est variable. La cinétique chimique est l’étude du déroulement
temporel des réactions chimiques.
Dans une première approche, on considère qu’une réaction est rapide lorsqu’elle semble achevée dès que les
réactifs entrent en contact, et qu’une réaction est lente lorsqu’elle dure de quelques secondes à plusieurs
dizaines de minutes. Lorsqu’une évolution d’un système est possible, mais ne peut être appréciée même après
plusieurs jours, la réaction qui s’y déroule est infiniment lente.
Le temps de demi-réaction 𝑡1/2 d’un système est la durée nécessaire pour que la moitié du réactif limitant
soit consommé.

Document 2 : Protocole
• Verser 10,00 mL de solution d'iodure de potassium (K + (aq) ; I − (aq)) de concentration en quantité de
matière 2,5 × 10−1 mol · L−1 dans un bécher.
• Verser 10,00 mL de peroxodisulfate de potassium (2 K + (aq) ; S2 O2−
8 (aq)) de concentration en quantité de
matière 2,5 × 10 mol · L dans un second bécher.
−3 −1

• Verser le contenu du premier bécher dans le second en déclenchant le chronomètre.


• Agiter pour homogénéiser.
• Remplir rapidement une cuve avec ce mélange et l'introduire dans le spectrophotomètre dont le blanc aura
été réalisé avec la même cuve au préalable.
• Réaliser la mesure d'absorbance toutes les 30 s jusqu’à obtenir 2 valeurs consécutives identiques (ou
pendant 40 minutes).
Document 3 : Spectre d'absorption du diiode

1
Document 4 : Approche du suivi cinétique par Python
Un programme en langage Python (dont voici un extrait) permet de tracer :
• L’évolution temporelle de la concentration en diiode I2 (aq) et en ions peroxodisulfate S2 O2− 8 (aq), de la
2− ( )
vitesse volumique d'apparition du diiode I2 (aq) et de disparition des ions S2 O8 aq ;
• L’évolution de la vitesse volumique d'apparition du diiode I2 (aq) et de disparition des ions S2 O2−
8 (aq) en
fonction de la concentration en S2 O2−
8 (aq) ;
• La modélisation de cette vitesse de disparition.

Document 5 : Vitesses volumiques d’apparition d’un produit (ou de disparition d’un réactif)
La vitesse volumique d’apparition d’un produit P à l’instant 𝑡𝑖 , exprimée en mol ∙ L−1 ∙ s−1 , est assimilée au
taux de variation de sa concentration [𝑃] entre les instants 𝑡𝑖 et 𝑡𝑖+1 :
[𝑃]𝑡𝑖+1 − [𝑃]𝑡𝑖
𝑣𝑎𝑝𝑝 (𝑃)𝑡𝑖 =
𝑡𝑖+1 − 𝑡𝑖
La vitesse volumique d’apparition d’un produit P est donc égale à la dérivée par rapport au temps de sa
concentration [𝑃] :
𝑑[𝑃]
𝑣𝑎𝑝𝑝 (𝑃)𝑡 =
𝑑𝑡
La vitesse volumique de disparition d’un réactif R à l’instant 𝑡𝑖 , valeur positive, exprimée en mol ∙ L−1 ∙ s −1 ,
est assimilée au taux de variation de sa concentration [𝑅] entre les instants 𝑡𝑖 et 𝑡𝑖+1 :
[𝑅]𝑡𝑖+1 − [𝑅]𝑡𝑖
𝑣𝑎𝑝𝑝 (𝑃)𝑡𝑖 = −
𝑡𝑖+1 − 𝑡𝑖
La vitesse volumique de disparition d’un réactif R est donc égale à l’opposé de la dérivée par rapport au temps
de sa concentration [𝑅] :
𝑑[𝑅]
𝑣𝑎𝑝𝑝 (𝑃)𝑡 = −
𝑑𝑡

Document 6 : Loi de vitesse d’ordre 1


Soit une réaction d’équation : a A + b B → c C + d D.
On dit que cette réaction est d’ordre 1 par rapport au réactif A si, lorsque le réactif B est en large excès, les
vitesses volumiques de disparition des réactifs ou d’apparition des produits sont proportionnelles à la
concentration [𝐴]𝑡 de l’espèce A au cours du temps.
Il existe 3 méthodes pour vérifier que cette réaction est d’ordre 1 par rapport au réactif A.
Méthode 1 : Vérifier que le temps de demi-réaction 𝑡1/2 est indépendant de la concentration initiale [𝐴]0 de
l’espèce A.
Méthode 2 : Vérifier que les vitesses volumiques de disparition des réactifs ou d’apparition des produits sont
proportionnelles à la concentration [𝐴]𝑡 de l’espèce A au cours du temps.
Méthode 3 : Vérifier que l’évolution de la concentration [𝐴]𝑡 du réactif A au cours du temps obéit à une loi
exponentielle du type : [𝐴]𝑡 = [𝐴]0 × exp (−𝑘 × 𝑡).

1) a) Déterminer la longueur d'onde pour le réglage du spectrophotomètre. ANA (⏱ 5 min)

2
Afin d’améliorer la précision des mesures, le spectrophotomètre doit être réglé à la longueur d’onde pour laquelle
l’absorbance de la solution est maximale 𝜆𝑚𝑎𝑥 = 465 nm.
b) Effectuer le blanc et les réglages nécessaires. Réaliser le protocole du document 2. REA (⏱ 50 min)
c) Prévoir la couleur de la solution en fin d'expérience. Justifier le choix de la spectrophotométrie comme
technique de suivi cinétique. ANA (⏱ 5 min)
La solution joue le rôle de filtre. Le maximum d’absorbance est 465 nm. La solution absorbe le bleu. Sa couleur
est donc la couleur complémentaire du bleu. La solution est donc perçue jaune.

Le produit de la réaction est coloré. L’utilisation de la spectrophotométrie UV-visible est donc particulièrement
adaptée à ce suivi cinétique.
2) Ecrire l’équation de la transformation chimique qui se déroule dans le milieu réactionnel connaissant les
couples oxydant/réducteur suivants : S2 O2− 2−
8 (aq)/SO4 (aq) et I2 (aq)/I (aq) . REA (⏱ 5 min)

I2(aq) + 2 e−  2 I⁻(aq) (inversion)


S2 O2−
8 (aq) + 2 e−  2 SO 2− ( )
4 aq

2 I⁻(aq)  I2(aq) + 2 e−
S2 O2− 2−
8 (aq) + 2 e−  2 SO4 (aq)
2 I⁻(aq) + S2 O2− 2−
8 (aq)→ I2(aq) + 2 SO4 (aq)
3) À l'aide d'un tableau d'avancement, déterminer la concentration finale attendue 𝑐𝑓 en diiode I2 (aq) en
gardant 3 chiffres significatifs. REA (⏱ 10 min)
Je calcule la quantité de matière initiale en ion I⁻(aq) :
−1 −3 −3
𝑛I⁻ = 𝑐1 × 𝑉1 = 2,5 × 10 × 10,00 × 10 = 2,5 × 10 mol
Je calcule la quantité de matière initiale en ion S2 O2−
8 (aq):
−1 −3 −5
𝑛S O2− = 𝑐2 × 𝑉2 = 2,5 × 10 × 10,00 × 10 = 2,5 × 10 mol
2 8

avancement 2 I⁻(aq) + S2 O2−


8 (aq) → I2(aq) + 2 SO2−
4 (aq)

Etat initial x = 0 mol 𝑛I⁻ 𝑛S 2−


2 O8 0 0
2,5 × 10−3 2,5 × 10−5
x 𝑛I⁻ − 2𝑥 𝑛S 2− −𝑥
Etat intermédiaire 2,5 × 10−3 − 2𝑥 2 O8 0 + 𝑥 0 + 2𝑥
−5
2,5 × 10 −𝑥

Etat final x = xmax 𝑛I⁻ − 2𝑥𝑚𝑎𝑥 𝑛S 2− − 𝑥𝑚𝑎𝑥 0 + 𝑥𝑚𝑎𝑥 0 + 2𝑥𝑚𝑎𝑥


2,5 × 10−3 − 2𝑥𝑚𝑎𝑥 2 O8
2,5 × 10 −5
− 𝑥𝑚𝑎𝑥 =0 2,5 × 10−5 5,0 × 10−5
Hypothèse 1 : ion iodure limitant
2,5 × 10−3 − 2𝑥𝑚𝑎𝑥 = 0
2,5 × 10−3 −3
𝑥𝑚𝑎𝑥 = = 1,25 × 10 mol
2
Hypothèse 2 : ion peroxodisulfate limitant
2,5 × 10−5 − 𝑥𝑚𝑎𝑥 = 0
−5
𝑥𝑚𝑎𝑥 = 2,5 × 10 mol
L’ion peroxodisulfate est limitant
Je calcule la concentration finale en diiode :

3
𝑥𝑚𝑎𝑥 2,5 × 10−5
𝑐𝑓 = = = 1,25 × 10−3 mol ∙ L−1
2𝑉 2 × 10,00 × 10−3
4) Exprimer la concentration [I2 ] en fonction de l'absorbance du milieu réactionnel 𝐴, de l'absorbance finale 𝐴𝑓
et de la concentration finale 𝑐𝑓 .
L'absorbance 𝐴𝜆 à une longueur d'onde donnée d'une solution colorée est donnée par la loi de Beer-Lambert
𝐴 : absorbance à la longueur d'onde (sans unité)
ℓ : largeur de la cuve contenant la solution (cm)
𝑨 = 𝜺×𝓵×𝑪
𝜀 : coefficient d'extinction molaire de l'espèce chimique (L ∙ mol−1 ∙ cm−1 )
𝐶 : concentration en quantité de matière en soluté (mol ∙ L−1 )
A tout instant : 𝐴 = 𝜀 × ℓ × [𝐼2 ]
𝐴𝑓
A la fin de la transformation chimique : 𝐴𝑓 = 𝜀 × ℓ × 𝑐𝑓 soit 𝜀 × ℓ =
𝑐𝑓
𝐴𝑓
𝐴= × [𝐼2 ]
𝑐𝑓
𝐴 × 𝑐𝑓
[𝐼2 ] =
𝐴𝑓
5) a) Tracer l'évolution de la concentration en diiode I2 (aq) en fonction du temps 𝑡 sur Régressi. REA (⏱ 15
min)
Pour déterminer 𝐴𝑓 , il est possible de modéliser la graphe 𝐴 = 𝑓(𝑡) avec une fonction exponentielle.

Créer une grandeur calculée dans Régresssi :


𝐴 × 1,25 × 10−3
[𝐼2 ] =
1,17

4
b) Déterminer le temps de demi-réaction 𝑡1/2 . REA (⏱ 5 min)
D’après le document 1 : « Le temps de demi-réaction 𝑡1/2 d’un système est la durée nécessaire pour que la moitié
du réactif limitant soit consommé. »
𝑛
S2 O2−
8 ,0 2,5×10−5 −5
C’est donc l’instant pour lequel 𝑛S 2− ( 𝑡1/2 ) = = = 1,25 × 10 mol
2 O8 2 2
Je trace l’évolution de la quantité de matière de S2 O2−
en fonction du temps :
8 (aq)
𝑛S O2− (𝑡) = 𝑛S O2−,0 − 𝑛𝐼2 = 𝑛S O2−,0 − [𝐼2 ] × (𝑉1 + 𝑉2 )
2 8 2 8 2 8
= 2,5 × 10−5 − [𝐼2 ] × (10,00 × 10−3 + 10,00 × 10−3 ) = 2,5 × 10−5 − [𝐼2 ] × 20,00 × 10−3
Je crée une nouvelle colonne dans Régressi et je trace l’évolution de la quantité de matière en fonction du temps.
On chercher le temps de demi réaction grâce au réticule.

𝑡1/2 = 1417 s
c) Déterminer graphiquement la vitesse volumique initiale d’apparition du diiode. REA (⏱ 10 min)
La vitesse volumique d’apparition du diiode à l’instant initial s’écrit :
[𝐼2 ]𝑡1 − [𝐼2 ]𝑡0
𝑣𝑎𝑝𝑝 (𝑃)𝑡0 = = mol ∙ L−1 ∙ s−1
𝑡1 − 𝑡0
0,0001496 − 0
𝑣𝑎𝑝𝑝 (𝑃)𝑡0 = = 3,74 × 10−6 mol ∙ L−1 ∙ s−1
40 − 0
5
6) a) Ecrire les instructions des cinq lignes du programme # A compléter.
On complète avec les valeurs expérimentales de t séparées par des virgules.
t =
[40.00,70.00,100.0,130.0,160.0,190.0,220.0,250.0,280.0,310.0,340.0,370.0,400.0,430.0,460.0,490.0,520.0,550.0
,580.0,610.0,640.0,670.0,700.0,730.0,760.0,790.0,820.0,850.0,880.0,910.0,940.0,970.0,1000,1030,1060,1090,1
120,1150,1180,1210,1240,1270,1300,1330,1360,1390,1420,1450,1480,1510,1540,1570,1600,1630,1660,169
0,1720,1750,1780,1810,1840,1870,1900,1930,1960,1990,2020,2050,2080,2110,2140,2170,2200,2230,2260,2
290,2320,2350,2380,2410,2440,2470,2500,2530,2560,2590,2620,2650,2680,2710,2740]
On complète avec les valeurs expérimentales de A séparées par des virgules.
A =
[0.0140,0.0270,0.0420,0.0570,0.0710,0.0860,0.0990,0.1140,0.1290,0.1440,0.1580,0.1740,0.1880,0.2030,0.217
0,0.2310,0.2440,0.2580,0.2710,0.2860,0.2980,0.3120,0.3250,0.3390,0.3510,0.3640,0.3770,0.3880,0.4000,0.41
20,0.4240,0.4360,0.4470,0.4580,0.4690,0.4800,0.4900,0.5010,0.5110,0.5210,0.5300,0.5400,0.5500,0.5590,0.5
680,0.5770,0.5860,0.5950,0.6030,0.6120,0.6200,0.6280,0.6360,0.6440,0.6510,0.6590,0.6660,0.6740,0.6810,0.
6880,0.6940,0.7010,0.7070,0.7130,0.7190,0.7270,0.7310,0.7360,0.7430,0.7530,0.7550,0.7600,0.7650,0.7710,0
.7750,0.7800,0.7840,0.7890,0.7930,0.7990,0.8030,0.8070,0.8100,0.8150,0.8190,0.8220,0.8260,0.8290,0.8330,
0.8360,0.8400]
On complète à partir des valeurs de 𝐴𝑓 et 𝑐𝑓 en utilisant l’expression de la question 4)
CI2.append(A[i]*0.00125/1.17)
On complète à partir de la valeur de la quantité de matière initiale trouvée à la question 3) et du volume total de
la solution (c=n/2V)
C0S = 2.5E-5/20.00E-3
On sait que 𝑛S O2− (𝑡) = 𝑛S O2− (𝑡 = 0) − 𝑛I2 (𝑡)
2 8 2 8
Le volume restant inchangé, [S2 O2− 2−
8 ]𝑡 = [S2 O8 ]0 − [𝐼2 ]
CS.append(C0S-CI2[i])
b) Exécuter le programme.

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c) Quelle méthode a été utilisée pour étudier l’ordre de la réaction ?
« Méthode 2 : Vérifier que les vitesses volumiques de disparition des réactifs ou d’apparition des produits sont
proportionnelles à la concentration [𝐴]𝑡 de l’espèce A au cours du temps. »
d) Peut-on dire que la réaction étudiée est d'ordre 1 par rapport aux ions S2 O2−
8 (aq)? Justifier la réponse.
D’après la modélisation réalisée, on a bien proportionnalité entre la vitesse volumique de disparition des ions
S2 O2−
8 (aq) et la concentration en quantité de matière de ces ions. La réaction est bien d’ordre 1 par rapport aux
ions peroxodisulfate.

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