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Introduction :
Connaître les termes techniques désignant les différents lieux sur la scène
permet par exemple de mieux appréhender les déplacements des
personnages.
le fond de scène, aussi appelé lointain, est l’endroit le plus éloigné du public ;
2 L’organisation du texte
« Étant donné l’existence telle qu’elle jaillit des récents travaux publics de
Poinçon et Wattmann d’un Dieu personnel quaquaquaqua à barbe blanche
quaqua hors du temps de l’étendue qui du haut de sa divine apathie sa
divine athambie sa divine aphasie nous aime bien à quelques exceptions
près on ne sait pourquoi mais ça viendra et souffre à l’instar de la divine
Miranda avec ceux qui sont on ne sait pourquoi mais on a le temps dans le
tourment dans les feux dont les feux les flammes pour peu que ça dure
Lorsque le personnage parle longuement mais n’est pas seul sur scène, il
s’agit d’une tirade. Nous pouvons citer par exemple la célèbre tirade des
nez dans Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, où Cyrano s’adresse à
Valvert en 54 vers !
« CYRANO :
Ah ! Non ! C’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu !… bien des choses en somme.
En variant le ton, – par exemple, tenez :
Agressif : “Moi, Monsieur, si j’avais un tel nez,
Il faudrait sur le champ que je me l’amputasse !”
Amical : “Mais il doit tremper dans votre tasse !
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap !”
Descriptif : “C’est un roc ! …c’est un pic ! …c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? … c’est une péninsule !”
Curieux : “De quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ?”
Gracieux : “Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ?”
[…] »
La réplique désigne une prise de parole plutôt brève. Elle peut être
constituée d’un seul mot. Dans Les Bonnes, la pièce de Genet, le
dramaturge enchaîne les répliques courtes. Ce procédé, appelé
stichomythie, donne du rythme aux échanges de paroles. Il est souvent
employé dans le théâtre de l’absurde. Dans cet exemple, la stichomythie
permet de souligner l’absurdité de la mort de Claire, qui voulait
empoisonner Madame, mais a bu elle-même le poison parce qu’elle jouait
son rôle.
« Solange, hésitant :
Mais…
Solange :
Mais, Madame…
Claire :
Bien. Continue.
Solange :
Mais, Madame, il est froid.
Claire :
Je le boirai quand même. Donne. »
« RUY BLAS
DON GURITAN
LE COMTE DE CAMPOREAL
LE MARQUIS DE SANTA-CRUZ
LE COMTE D’ALBE
LE MARQUIS DE PRIEGO
MONTAZGO
COVADENGA
GUDIEL
LA DUCHESSE D’ALBUQUERQUE
CASILDA
Une duègne
ACTE PREMIER
DON SALLUSTE
Scène première
Cette longue didascalie initiale situe le lieu, le décor, l’époque, les costumes et
les personnages. La suite de la scène comprend d’autres didascalies, propres
au jeu de chaque comédien. Elles sont notées en italiques dans le texte.
« DON SALLUSTE :
Ruy Blas, fermez la porte, – ouvrez cette fenêtre.
Ruy Blas obéit, puis, sur un signe de don Salluste, il sort par la porte du fond.
Don Salluste va à la fenêtre.
GUDIEL :
Nul ne le sait encor, monseigneur.
DON SALLUSTE :
Mais demain ! Demain, on le saura ! – nous serons en chemin. Je ne veux
pas tomber, non, je veux disparaître !
Il s’assied.
Chassé !
Il se lève.
GUDIEL :
D’où vient le coup, monseigneur ?
DON SALLUSTE :
De la reine. […] Tu pars avec moi. Va.
Ruy Blas !
DON SALLUSTE :
Comme je ne dois plus coucher dans le palais,
Il faut laisser les clefs et clore les volets.
DON SALLUSTE :
Écoutez, je vous prie.
La reine va passer, là, dans la galerie,
En allant de la messe à sa chambre d’honneur,
Dans deux heures. Ruy Blas, soyez là.
RUY BLAS :
Monseigneur,
J’y serai.
Ruy Blas obéit. Don Salluste continue en lui montrant la petite porte à droite.
RUY BLAS :
Il va à la porte, l’entr’ouvre et revient.
DON SALLUSTE :
Parlez bas.
J’aurai besoin de vous, ne vous éloignez pas.
Faites le guet afin que les fâcheux nous laissent.
Entre don César De Bazan. Chapeau défoncé. Grande cape déguenillée qui
ne laisse voir de sa toilette que des bas mal tirés et des souliers crevés. Épée
de spadassin.
DORINE, à part :
Ce Monsieur Loyal porte un air bien déloyal !
[…]
MONSIEUR LOYAL :
[…]
Et comme je vous traite avec grande indulgence,
Je vous conjure aussi, monsieur, d’en user bien,
Et qu’au dû de ma charge on ne me trouble en rien.
ORGON, à part :
Du meilleur de mon cœur je donnerais, sur l’heure
Les cent plus beaux louis de ce qui me demeure,
Et pouvoir, à plaisir, sur ce mufle assener
Le plus grand coup de poing qui se puisse donner.
Les apartés sont parfois indiqués par d’autres didascalies par « bas » ou
« pour elle-même ».
4 L’organisation de l’action
Dans une pièce de théâtre, l’action est divisée en plusieurs parties et obéit
à un schéma narratif. La première scène d’une pièce est appelée
l’exposition. Elle peut s’étendre à tout le premier acte, et met en place les
Dans la comédie, les péripéties sont souvent marquées par des coups de
théâtres ou retournements de situation. La comédie regorge de
rebondissements, dont certains sont fondés sur le quiproquo. Ce terme
désigne une confusion entre des personnages qui ne se comprennent pas.
Les quiproquos peuvent être liés à des situations variées et donnent lieu à
un malentendu, qui provoque le rire. Ils sont un ressort du registre
comique.
Conclusion :