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INTRODUCTION

Selon la plupart des glossaires et définitions appartenant à la littérature technique


spécialisée, l’usure correspond à la « perte progressive de matière de la surface
active d’un corps, par suite du mouvement relatif d’un autre corps sur cette
surface ».

Du point de vue du mécanicien, la notion d’usure est beaucoup moins restrictive car
elle s’applique plus généralement à tout évènement conduisant à une perte de
fonction des composants ou systèmes, ce point de vue corroborant d’ailleurs les
définitions plus communes qui associent à l’usure la détérioration due à l’usage.

 La perte de fonction correspond aux dysfonctionnements qui peuvent résulter :

o des évolutions dimensionnelles, géométriques des pièces, telles que


l’accroissement des jeux dû à une perte de cote (dégradation de la
précision...) ou au contraire, le colmatage des interfaces par
l’accumulation de débris (blocage, coincement...) ;

o des phénomènes de dégradation des surfaces (rayures, sillons, cavités,


excroissances...) dont l’influence peut être dommageable à plusieurs
égards : déficience d’une étanchéité, altération des propriétés
mécaniques des composants ou encore détérioration de l’aspect...

À ces manifestations possibles de l’usure, qui correspondent aux constats réalisables


sur les pièces, peuvent s’ajouter un certain nombre d’effets directs ou indirects,
préjudiciables au fonctionnement normal d’un mécanisme et/ou à son environnement :
vibrations, bruits, émission de particules, accroissement de la puissance consommée,
du niveau de température, de la consommation de lubrifiants...

La diversité des formes possibles de détérioration pose, en pratique, le problème de la


définition des critères de l’usure ; en effet, dans les cas où l’usure ne correspond pas
à une évolution dimensionnelle quantifiable (perte de cote), elle ne peut être corrélée à
des grandeurs directement mesurables sur les éléments de machine. En particulier, la
notion de taux d’usure, qui exprime la perte de matière en fonction de la distance
parcourue, est totalement inadaptée pour un grand nombre de situations, de sorte que
l’on préfèrera souvent parler de durabilité qui fait référence au temps, ou au nombre
de cycles d’utilisation pendant lequel la fonction est maintenue.

Cependant, si l’usure est, dans le cas général, dommageable, il est un cas au moins où
le phénomène, pris exclusivement sous l’angle des évolutions géométriques, est
favorable. Ainsi, et à condition qu’elle soit contrôlée, l’usure est-elle exploitée pour
assurer le rodage des mécanismes.

 Dans l’ensemble des secteurs industriels concernés par l’usure, plus de deux
tiers des problèmes rencontrés relèvent de la mécanique (dans ce domaine,
30 % des avaries sont imputables à l’usure). Liée aux déplacements de deux
corps l’un par rapport à l’autre, l’usure se rencontre plus particulièrement sur
toutes les machines dont les fonctions utilisent les actions de contact :
transmission des forces ou mouvements entre les différentes parties
constitutives, gui-dages en rotation ou translation, assemblages, étanchéités...

A noter que la notion de « déplacements » n’implique pas uniquement ceux prévus par
la cinématique mais s’adresse aussi aux mouvements d’amplitude très faible, pouvant
être induits par la seule déformation élastique des pièces (par exemple glissements
relatifs dans l’empreinte de contact d’une bille sur son chemin de roulement, ou au
contact d’une bague frettée sur un arbre soumis à déformation par flexion...).

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