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Générateurs d’aérosols

par André KLENIEWSKI


Ingénieur chimiste
Docteur ès sciences
Directeur du Laboratoire d’études et de recherches des emballages métalliques (LEREM)

1. Définitions.................................................................................................. A 9 882 - 2
1.1 Vocabulaire .................................................................................................. — 2
1.2 Directives...................................................................................................... — 3
2. Principe de fonctionnement ................................................................. — 4
3. Description du générateur .................................................................... — 4
3.1 Boîtiers et matériaux utilisés ...................................................................... — 4
3.1.1 Fer blanc .............................................................................................. — 4
3.1.2 Aluminium........................................................................................... — 5
3.1.3 Flacons en verre.................................................................................. — 5
3.1.4 Critères de choix des matériaux du boîtier ...................................... — 5
3.2 Valves............................................................................................................ — 5
3.2.1 Valve à action verticale....................................................................... — 6
3.2.2 Dimension des particules................................................................... — 7
3.3 Dudgeonnage et sertissage ........................................................................ — 7
4. Remplissage du générateur................................................................... — 8
4.1 Gaz propulseurs........................................................................................... — 8
4.2 Formulation et conditionnement................................................................ — 9
4.2.1 Formulation......................................................................................... — 9
4.2.2 Conditionnement ................................................................................ — 9
5. Contrôles et normes de qualité ........................................................... — 10
5.1 Contrôle en fabrication................................................................................ — 10
5.2 Documents de référence ............................................................................. — 10
6. Aérosols et environnement ................................................................... — 10
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. A 9 882

n cinquante trois ans, le générateur d’aérosol, à l’origine destiné à la pulvéri-


E sation d’insecticide pour les troupes américaines des îles du Sud Pacifique,
a connu un très fort développement dans tous les domaines de la vie quotidienne
en passant par les soins corporels, l’entretien de la maison, l’automobile, la phar-
macie, l’industrie, les produits alimentaires, ... Ce succès a été atteint grâce à
10 - 1996

une intense recherche et développement pour mieux répondre aux besoins du


consommateur et à une excellente fiabilité.
Le générateur d’aérosol d’aujourd’hui est un appareil de haute précision dont
certaines parties sont fabriquées avec des tolérances d’environ quelques micro-
mètres.
Le marché des aérosols dans le monde est d’environ neuf milliards d’unités.
A 9 882

Il représente trois milliards trois cent millions en Europe dont cinq cent à six
cent millions pour la France où dix à quinze mille personnes environ sont
concernées par la production et la commercialisation des aérosols représentant
un chiffre d’affaires annuel d’environ douze milliards de francs.

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GÉNÉRATEURS D’AÉROSOLS _____________________________________________________________________________________________________________

Après un court historique, sont décrites les définitions normalisées des divers
composants du générateur d’aérosol (définies par le législateur européen dans
le paragraphe 2 de la directive CEE du 20.05.1975) ainsi que les plus importantes
directives se rapportant au contenu. Le principe de fonctionnement, une descri-
ption sommaire des diverses parties constituantes et les caractéristiques des
matériaux et des produits, notamment pour les boîtiers, les flacons, les valves,
les propulseurs et les formulations sont également donnés. Les opérations de
fermetures de générateurs soit par dudgeonnage pour les boîtiers métalliques,
soit par sertissage pour les flacons sont aussi abordées. Un paragraphe est
consacré aux contrôles et aux normes de qualité.
Un dernier paragraphe traite des problèmes d’environnement de l’industrie des
aérosols et des efforts qui ont été déployés dans le cadre de la protection de
la couche d’ozone, pour abandonner l’emploi des CFC. L’étude se termine par
une documentation rappelant notamment les textes des normes et standards
principaux.

1. Définitions 1.1 Vocabulaire


(Norme NF H 44-001 Générateurs aérosols-Terminologie)
■ Aérosol
Historique L’expression aérosol a été créée par des savants afin de caracté-
riser ainsi un état physique nettement déterminé : l’état de suspen-
En 1862, Lynde propose un mode de pulvérisation et l’amélio- sion d’une multitude de fines particules de matières liquides ou
ration de la finesse de cette pulvérisation. solides dans un milieu gazeux, de préférence de l’air.
En 1903, le chlorure d’éthyle est utilisé comme anesthésiant et L’expression est dérivée du grec aero (en l’air) et du latin solutio
en pharmacie. (solution) et veut dire une solution colloïdale de matières non
En 1922, le premier vrai aérosol est proposé par Éric Rotheim gazeuses dans l’air.
à Oslo (le propulseur est un mélange d’isobutane, de chlorure
de vinyle et de dioxyde de carbone). ■ Générateur d’aérosols (selon directive CEE)
En 1931, Éric Rotheim dépose le brevet de l’emploi du dimé- Ensemble constitué par un récipient non réutilisable en métal, en
thyléther. verre ou en plastique, contenant un gaz comprimé, liquéfié ou
En 1938, Éric Rotheim dépose le brevet d’utilisation des HC dissous, sous pression, avec ou sans liquide, pâte ou poudre et
(hydrocarbures), des CFC (chlorofluorocarbures), et du diméthy- pourvu d’un dispositif de prélèvement permettant la sortie du
léther. contenu sous forme de particules solides ou liquides en suspension
En 1943, deux chercheurs de l’USDA, Lyle Goodhue et William dans un gaz ou sous forme de mousse, de pâte ou de poudre, ou
Sullivan, ont développé un générateur insecticide pour les à l’état liquide.
troupes américaines des îles du Sud Pacifique. Il contenait 10 %
de pyrèthre (produit actif : insecticide naturel) et 90 % de ■ Récipient pour distribution sous pression
dichlorodifluorométhane (gaz propulseur). Le boîtier était en Récipient destiné à recevoir des produits actifs sous différents
acier de 1,1 mm d’épaisseur. états physiques, soumis à la pression d’un agent propulseur. Ce
En 1946, une équipe, dirigée par Harry E. Peterson et Earl récipient est muni d’un système approprié permettant d’en distribuer
Graham, produit des boîtiers plus légers inspirés des canettes le contenu sous différentes formes.
de bière, mais en plus épais. Dans les règlements de transports terrestres, les aérosols sont
En 1947, Continental Can Co. et Bridgeport Brass Co. désignés par le terme de boîtes à gaz (RTMD/RID/ADR).
développent la production des valves. Pendant des années, les
b o î t i e r s o n t e u d e s c o n t e n a n c e s fi x e s ( 1 2 fl o z , s o i t ■ Valve
environ 360 ml). Crown Can Division produisait des boîtiers Ensemble du mécanisme de distribution et de sa coupelle.
deux pièces et Continental Can Co. produisait des boîtiers trois
pièces. Les valves étaient assemblées à la main jusqu’en 1949, ■ Coupelle
à partir de cette date Crown Can Division développe les valves Support du mécanisme de distribution sur le récipient.
de 1 pouce (25,4 mm), aujourd’hui bien connues, qui peuvent
être fixées par dudgeonnage. ■ Tête de distribution
En 1951, un boîtier de 6 fl oz (soit environ 180 ml) est mis au Dispositif dont la sollicitation permet le fonctionnement du
point (2 et 3 pièces). mécanisme de distribution.
En 1954, un boîtier de 14 fl oz (soit environ 420 ml) est mis au
point (2 et 3 pièces), ainsi que toute une gamme de boîtiers en ■ Tube plongeur
aluminium et en fer blanc (il en existe une quarantaine). Accessoire raccordé au mécanisme de distribution permettant de
Nota : 1 fluid ounce (UK) = 1 fl oz (UK) = 28,413 0 ml prélever le contenu.
1 fluid ounce (US) = 1 fl oz (US) = 29,573 5 ml
■ Produit actif
Produit destiné à être distribué.

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■ Agent propulseur Elle fixe les points suivants.


Gaz ou mélange de gaz destiné à créer à l’intérieur d’un embal- ● Contenance de l’aérosol :
lage étanche, une pression supérieure à la pression atmosphérique — de 50 à 1 000 ml si le contenant est un récipient en métal ;
pour distribuer le produit aérosol sous la forme requise. — de 50 à 220 ml si le contenant est en verre revêtu ;
Il s’agit de gaz comprimé et/ou de gaz liquéfié, ce dernier étant — de 50 à 150 ml si le contenant est en verre non revêtu.
à l’état de vapeur et de liquide. ● Symbole : il doit être apposé en cas de respect de cette
ε
directive : (epsilon renversé).
■ Récipient ouvert
● Inscriptions obligatoires :
Récipient non muni de sa valve et de ses accessoires.
— les noms et adresses ou marques déposées du responsable
■ Récipient fermé de la mise sur le marché ;
— les contenus nets en masse et en volume ;
Récipient muni de sa valve et de ses accessoires, tel le tube
— « À protéger contre les rayons solaires et à ne pas exposer à
plongeur.
une température supérieure à 50 oC » ;
■ Formule aérosol — « Ne pas percer ou brûler même après usage ».
Ensemble composé d’un concentré destiné à être distribué avec ● Épreuves : elles doivent être subies par le récipient vide.
ses solvants, diluants, charges et adjuvants et de l’agent propulseur. ● Pressions maximales : le récipient doit résister à :

■ Contenance (V 0 ) — 10 bar si la tension de vapeur du contenant est inférieure à 6,7


bar à 50 oC ;
Volume du récipient ouvert au ras bord de son ouverture exprimé — 150 % de la tension de vapeur à 50 oC dans les autres cas.
en millilitres. Elle correspond à une hauteur H0 (V0 est déterminé
● Quantité maximale de produit : pour les boîtiers métalliques, à
suivant la procédure décrite par la norme NF H 44-002).
50 oC le volume de la phase liquide ne doit pas dépasser 87 % de la
■ Capacité nette (V r ) capacité nette (95 % dans le cas du fond concave pouvant devenir
convexe).
Volume réellement disponible pour le récipient fermé exprimé
en millilitres (Vr est déterminé suivant la procédure décrite par la ● Contrôles statistiques : ils doivent être effectués :
norme NF H 44-002). — sur les récipients métalliques : essais de rupture (sous une
pression supérieure au moins de 20 % à la pression d’épreuve) ;
■ Volume de la valve (V v ) — sur les récipients en verre protégés : essais de chute.
Volume occupé par la valve et ses accessoires dans le récipient ● Vérification unitaire des générateurs d’aérosols : immersion
fermé, exprimé en millilitres : dans un bain d’eau pour que le contenu soit à une température au
Vv = V0 – Vr moins égale à 50 oC ou que sa pression soit celle qu’il a à cette tem-
pérature.
■ Volume de la phase liquide (V f)
■ Directive aérosol 94/1 CEE
Volume occupé par le produit actif et l’agent propulseur à l’état
Elle fixe les conditions d’étiquetage pour les aérosols contenant
liquide (en millilitres), il correspond à une hauteur H f . On doit défi-
les matières inflammables.
nir une température de remplissage, on distingue donc :
Nota : la réglementation du transport par voies terrestres des matières dangereuses
— le volume de la phase liquide dans les conditions de tempé- (RTMDR et RTMDF) autorise à partir du 1er janvier 1995 une limite de pression à 50 oC de
rature du remplissage V ft ; 1 320 kPa (soit 13,2 bar) les mêmes dispositions entreront en vigueur dans le transport
— le volume de la phase liquide à la température ambiante international à partir du 1er janvier 1997 (conditions ADR et RID).
(20 oC par exemple) Vf20 ; ■ Directives gammes 80/232 CEE (Transposition en droit français
— le volume de la phase liquide à 50 oC Vf50 . par l’arrêté du 17/10/84)
■ Volume de la phase gazeuse (V k ) Il a été décidé de fixer 13 volumes de boîtiers (contenance) et,
Volume rempli par le propulseur gazeux exprimé en millilitres, il selon ce volume défini, un volume de la phase liquide qui doit s’y
correspond à une hauteur H k : trouver qui est fonction de la nature du gaz propulseur (tableau 1
(0)
).
Pour les produits vendus en contenants en verre ou en plastique
Vk = Vr – Vf transparent ou non transparent, les volumes de la phase liquide
■ Pression d’épreuve sont : 25, 50, 75, 100, 125 et 150 ml.
Pression hydraulique définie à laquelle est soumis le récipient vide ■ Directive substances dangereuses
pendant une durée au moins égale à 25 s, sans qu’aucune fuite ne Cette directive fixe les conditions d’étiquetage des substances en
se produise. Aucune déformation visible et permanente ne doit appa- fonction de la nature des dangers qu’elles peuvent provoquer si elles
raître pour les récipients en métal ou en plastique. sont explosives, comburantes, inflammables, toxiques, nocives, cor-
Néanmoins, pour les récipients en métal, une déformation rosives ou irritantes.
symétrique légère du fond ou du profil de la paroi supérieure est
■ Directive préparations dangereuses
admise si le récipient satisfait à l’essai de rupture sous pression.
Cette directive s’applique quand la préparation contient au moins
■ Pression de rupture une substance dangereuse et qu’elle n’est pas reprise dans une direc-
Pression hydraulique minimale qui provoque une ouverture ou tive spécifique et impose des règles d’étiquetage en fonction des
une cassure du récipient du générateur d’aérosol. catégories de danger (selon les modes d’absorption : oral, dermique,
respiratoire).
■ Directive cosmétique
1.2 Directives Cette directive fixe de façon limitative la liste et les concentrations
des substances vénéneuses qui peuvent rentrer dans la composition
■ Directive aérosol 75/324 CEE du 20/05/75 – JOCE du 09/06/75 – des produits cosmétiques et d’hygiène corporelle et la liste des subs-
Transposition en droit français par l’arrêté du 06/01/78 modifié en tances interdites.
dernier lieu par l’arrêté du 24/01/95.

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Tableau 1 – Caractéristiques des treize boîtiers


définis par la Directive gammes 80/232 CEE
Gaz
Volume de la Contenance du récipient
propulseur
phase liquide Autre gaz propulseur (1)
liquéfié
(ml) (ml) (ml)
25 40 47
50 75 89
75 110 140
100 140 175
125 175 210
150 210 270
200 270 335
250 335 405 Figure 1 – Schémas de principe d’un générateur d’aérosol
300 405 520 (d’après NF H 44-001)
400 520 650
500 650 800
600 800 1 000
750 1 000 3. Description du générateur
(1) Gaz propulseur comprimé ou composé uniquement de monoxyde
d’azote ou de dioxyde de carbone ou d’un mélange de ces deux gaz
lorsque l’ensemble du produit présente un coefficient de Bunsen infé- 3.1 Boîtiers et matériaux utilisés
rieur ou égal à 1,2.
3.1.1 Fer blanc
(NF EN 10203)
Ce sont généralement des boîtiers 3 pièces (figure 2 ) qui
2. Principe comprennent un corps (partie cylindrique) muni à l’une de ces extré-
de fonctionnement mités d’un dôme (fond concave) et à l’autre d’un chapiteau (fond
convexe).
Ces fonds sont obtenus par formage. Ils sont sertis au corps (un
Le boîtier a une valve en liaison, par l’intermédiaire d’un tube joint en caoutchouc assure la bonne liaison et l’étanchéité).
plongeur, avec le principe actif qui est sous la pression d’un gaz
propulseur comprimé, liquéfié ou dissous (figure 1). Le chapiteau est percé en son centre pour réaliser la collerette.
Une pression sur la tête de distribution libère l’orifice du gicleur. Le corps est obtenu par découpe du fer blanc et formation du
Ainsi, on met en contact la chambre d’expansion du gicleur, à la cylindre avec un léger chevauchement pour favoriser la soudure
pression atmosphérique, et la chambre du corps de la valve, à haute suivant une génératrice. Cette soudure est réalisée électriquement.
pression (de 3 à 12 bar) : le produit actif est alors propulsé. Les illustrations sont effectuées à l’avance sur la plaque de fer blanc
Des prises de gaz additionnelles peuvent être ajoutées pour per- à l’exclusion de la zone de montage (5 mm pour les boîtes soudées
mettre de propulser du gaz avec le produit actif. électriquement). L’application d’un vernis à l’intérieur et à l’extérieur
permet d’éviter les risques de corrosion.
Les récipients en fer blanc de type 2 pièces comprennent
Attention un corps et un fond serti. Leur fabrication se compose des opéra-
tions suivantes :
■ Problème de sens : certains générateurs d’aérosols ne fonc-
tionnent correctement que s’ils sont utilisés tête en haut, ou tête — emboutissage d’un godet ;
en bas. D’autres cependant fonctionnent dans les deux sens. — étirage des parois ;
— sertissage du fond.
■ Il existe des aérosols à utilisation unique appelés one shot.
Par cette technique, les récipients n’ont pas d’assemblage latéral.
Dans ce cas, une pression sur la tête de distribution ouvre défi-
nitivement la valve. Les illustrations sont réalisées après formation du corps. Comme
pour les boîtiers de type 3 pièces, l’utilisation de vernis pour éviter
■ Il arrive que le gaz propulseur liquéfié ne soit pas miscible au les risques de corrosion est possible.
produit actif, si de plus ce gaz liquéfié a une masse volumique
La résistance à la pression intérieure atteint 12, 15 et 18 bar ou
inférieure à celle du produit actif, seul le gaz propulseur sera
plus encore à la demande.
éjecté lors de l’utilisation. Il sera donc nécessaire d’agiter le
générateur d’aérosols avant utilisation. On utilise aujourd’hui des aciers à faible teneur en carbone (feuille
de 0,15 à 0,41 mm d’épaisseur), généralement des aciers de type MR
(minimum residuals, c’est-à-dire peu de carbone, de soufre et de
Dans tous les cas, les aérosols (ou les boîtes à gaz) sont des articles phosphore) tels que les ETP [electrolytic tinplate : fer blanc (étain
réputés dangereux par le fait que ce sont des récipients sous déposé sur une base d’acier)] ou les ECCS (electrolytic chrome
pression. Ce danger peut être sensiblement accru par : coatedsteel : couche mince de chrome sur une base d’acier) aussi
— la nature du propulseur ; appelés TFS (tin free steel). Tous ces matériaux sont recyclables
— la nature du produit à propulser (inflammabilité, corrosivité, à 100 %.
toxicité, irritation, ...).

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— verre de type B (verre de type II de US) : verre sodocalcique


normal, convenant également aux récipients aérosols pour la
pharmacie ;
— verre sodocalcique (verre de type III de US).
Dans le cas d’un revêtement plastique, un trou évent au fond du
flacon doit être prévu pour permettre la diminution rapide de la
pression à l’intérieur du flacon dans le cas de bris accidentel.
Pour les récipients aérosols en verre, il existe des bagues (avec
ou sans gorge) destinées à maintenir ensemble le plastique et le
verre. Ces bagues sont normalisées.

3.1.4 Critères de choix des matériaux du boîtier

Figure 2 – Boîtier trois pièces en fer-blanc Le tableau 2 établit une synthèse des éléments essentiels qui
caractérisent les matériaux pouvant être utilisés et guide le choix
d’un type de boîtier. (0)
3.1.2 Aluminium
(Normes H 44.006, H 44.016, H 44.017, H 44.038, NF A50.451)
Ce sont en général des boîtiers monoblocs (il existe aussi des Tableau 2 – Critères de choix des matériaux du boîtier
récipients en aluminium de type 2 pièces à fond serti). Ils sont
obtenus à partir des opérations suivantes : Critères Aluminium Fer blanc Verre
— filage, rognage ; Attraits Légèreté Prix faible Transparence
— traitement de surface ; Aspect Recyclable Esthétisme
— vernissage interne et externe, impression ; Recyclable (fusion) Qualité des impressions Recyclable
— rétreint, roulé du col. Gamme importante Large domaine
Les opérations pour obtenir des boîtiers de type 2 pièces sont d’utilisation
les mêmes. Le fond, généralement obtenu par emboutissage Domaines Cosmétiques Ménager Parfumerie
d’alliage d’aluminium ou de tout autre matériau approprié, est Pharmacie Cosmétique Pharmacie
assemblé au corps de manière à donner, au récipient terminé, l’étan- Produits alimentaires Pharmacie
chéité et la résistance mécanique nécessaires. Produits industriels
Produits alimentaires
Seuls ont le droit à l’appellation monobloc les récipients qui
sont formés d’une seule pièce sans serti, agrafe ou soudure.
3.2 Valves
Le corps peut être illustré extérieurement sur toute la surface. Le
vernis intérieur est possible lorsque la nature du contenu l’exige.
On peut également protéger le boîtier par un traitement d’anodisa- Un élément essentiel dans tous les générateurs d’aérosols est la
tion. valve qui, quand elle est actionnée, relâche le produit contenu dans
Pour certaines utilisations, l’étanchéité du col est mieux assurée le boîtier pour qu’il puisse être utilisé.
lorsque le col est fraisé ou usiné. Ces boîtiers en aluminium sont L’arrêté du 6 janvier 1978 précise que : « La valve doit, dans des
recyclables à 100 %. Ils s’adaptent à tous les systèmes de diffusion. conditions normales de stockage et de transport, permettre une
Leur résistance intérieure peut être de 12, 15, 18, ou 25 bar. Dans fermeture pratiquement étanche du générateur d’aérosol et être pro-
le cas où le besoin s’en fait sentir, certains boîtiers en aluminium tégée contre toute ouverture involontaire ainsi que de toute
peuvent résister à une pression de 53 bar, sans déformation. Ils sont détérioration, par exemple à l’aide d’un couvercle de protection. ».
légers et résistent bien à la corrosion en fonction du revêtement pro- Les valves peuvent être très variées mais ont des limites de taille.
tecteur appliqué après la fabrication. Elles peuvent délivrer des brouillards très fins, des sprays larges,
des jets très longs, des mousses, des poudres ou même des gels.
3.1.3 Flacons en verre Alors que la plupart de celles-ci distribuent le produit avec un débit-
masse d’environ 1,0 g/s dans le milieu ambiant, il en existe qui le
distribuent avec des débits-masses de 0,2 g/s et de 80 g/s.
Les récipients aérosols en verre sont obtenus d’une manière
analogue aux flacons traditionnels. Le rôle de la valve est :
Le verre, à l’état de mélange fondu (à environ 1 000 oC), entre sous — d’assurer l’étanchéité en période de repos ;
forme d’une goutte appelée paraison dans le moule où il est soufflé. — d’assurer la bonne qualité de la pulvérisation en période de
Le flacon est ensuite recuit. fonctionnement.
Il existe 2 types de récipients en verre : Les joints, généralement en Buna ou en Néoprène, participent à
cet objectif. L’étude de leurs gonflements et des fuites à travers
— les récipients plastifiés ou protégés de façon permanente ; ceux-ci en fonction de la nature des produits est une des missions
— les récipients non protégés. des fabricants de valves (ou de pompes). Enfin, il ne faut pas oublier
Les récipients aérosols en verre peuvent être réalisés avec diffé- l’aspect remplissage qui s’effectue pour le propulseur à travers ou
rents types de verre : sous la valve.
— verre de type A [(verre de type I de US (United States)] : verre Les figures 3 et 4 donnent un exemple de calcul de volume de
borosilicaté, convenant particulièrement à l’usage pharmaceutique ; joint interne d’une valve et la variation dimensionnelle et volumique
du joint après immersion dans un produit actif.

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Figure 3 – Exemple du tracé paramétrique du joint O’Ring

Figure 5 – Pièces constituant une valve verticale


d’un générateur d’aérosol

■ Tête de distribution
Son rôle n’est pas uniquement d’activer la valve. Il consiste à déter-
miner la forme du spray et la taille des particules. Ces têtes sont
presque toujours en polyéthylène ou en polypropylène et de nom-
breuses formes sont utilisées. Le diamètre de l’embouchure pour
le glicleur va de 0,33 à 0,76 mm.
■ Coupelle et joint de coupelle
La coupelle permet de relier le gicleur, son joint, le ressort et le
boîtier et de maintenir l’étanchéité du boîtier. La coupelle d’ouverture
25,4 mm a été la première à permettre l’industrialisation des géné-
rateurs d’aérosols. Elle peut aussi servir de point d’attache à certains
capuchons.
■ Joint de gicleur
Le joint qui entoure le gicleur est sans aucun doute la partie la
plus délicate de la valve. Il doit maintenir l’étanchéité du serti, tout
en étant en contact permanent avec le produit actif. Il est généra-
Figure 4 – Variations dimensionnelles et volumiques du joint interne
lement en buna ou en néoprène . Pour s’assurer de sa bonne
(O’Ring, Washer) après l’immersion dans un produit actif
compatibilité, il faut faire des essais de conservation selon la norme
NF H 44-024 ou FEA F-603.
3.2.1 Valve à action verticale ■ Gicleur
Il est caractéristique des valves de type mâle. Pour les valves de
Les valves les plus communes sont celles à action verticale (proba-
type femelle, le gicleur fait partie de la tête de distribution. Le gicleur
blement 90 % de toutes les valves des générateurs d’aérosols).
possède un orifice pour laisser passer le produit, et un canal pour
Leur principe est très simple. La valve est fermée au repos par le transporter du corps de la valve jusqu’à la tête de distribution. Il
l’action d’un ressort métallique. Quand une pression suffisante est doit être pressé ou incliné pour mettre la valve en marche.
appliquée, le ressort se comprime et le glicleur descend. Les orifices
de ce glicleur sont alors mis en contact avec la chambre de la valve. ■ Ressort
La pression force alors le produit à passer par les orifices du glicleur Le ressort de la valve est l’un de ses composants le plus fiable.
puis par la tête de distribution. Il est réalisé par enroulement d’un fil de diamètre compris entre 0,41
Ce type de valve comprend sept parties de base : la tête de distri- et 0,89 mm (généralement 0,51 mm en acier inoxydable). On lui fait
bution, la coupelle, le gicleur (clapet de fermeture), le joint de cou- généralement subir ensuite un traitement thermique.
pelle interne (joint de gicleur), le ressort, le corps de valve et le tube
■ Corps de valve
plongeur (figures 5 et 6).
La fonction principale du corps de la valve est de guider le ressort
Seulement trois parties bougent par rapport aux autres : le joint
pour maintenir la base du gicleur contre son joint.
de gicleur, le gicleur et le ressort.

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■ Tube plongeur 3.2.2 Dimension des particules


Son premier rôle est de transporter le produit liquide dans le corps
de la valve. Mais il peut aussi servir de doseur ou de réserve pour Le jet émis par un générateur d’aérosol est formé de fines gouttes
une pulvérisation tête en bas. de liquide produites par l’évaporation du propulseur. Pour une bonne
efficacité lors de l’utilisation prévue la taille des gouttelettes est
■ Valves doseuses importante. Elle dépend du propulseur (§ 4), de sa pression et de
Ces valves distribuent à chaque pression du doigt une quantité la forme de la buse du bouton poussoir.
définie et constante de produit. Elles comprennent en général une Des appareils utilisant le rayonnement laser permettent de
chambre contenant le produit à distribuer qui se vide à chaque appui connaître la distribution en taille des particules liquides (figure 7).
sur le bouton poussoir et qui se remplit lorsqu’on lâche celui-ci ou
inversement (par exemple valve Lablabo ). À titre d’exemple les
volumes délivrés peuvent être 0,050-0,100-0,300-1 ou 2,5 ml. Ces
valves sont surtout utilisées dans les domaines pharmaceutiques et 3.3 Dudgeonnage et sertissage
cosmétiques.

Le dudgeonnage consiste à repousser à l’intérieur du col du boî-


tier en métal le support de valves à l’aide d’une pince appropriée
(figure 8).

Figure 7 – Histogramme de la taille des particules pulvérisées


obtenu avec l’appareil de Malvern

Figure 8 – Coupe du dudgeonnage entre le boîtier


et le support de valves
Figure 6 – Exemples de valves (d’après NF H 44-001)

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L’étanchéité est obtenue entre le col et la colerette par un joint ■ Pouvoir solvant
rapporté. Les standards FEA définissent les caractéristiques des dif- Comme le plus souvent des substances doivent être dissoutes,
férents éléments propres à assurer la meilleure étanchéité possible plus le pouvoir solvant du propulseur sera élevé (pouvoir que l’on
lors de l’opération de dudgeonnage. Notamment, on doit tenir peut apprécier par les valeurs du paramètre de solubilité et de l’indice
compte de : Kauri butanol (IKB) ou aptitude à dissoudre la gomme Kauri), moins
— l’épaisseur de la coupelle (t) ; il sera nécessaire de faire appel à d’autres solvants.
— l’épaisseur du joint (éventuellement sa dureté) ;
— la hauteur de contact (h) : boîtier aluminium h = 4,25 ■ Taux d’expansion
± 0,20 mm ; boîtier fer blanc h = 4 ± 0,15 mm. Par son changement de l’état liquide à l’état vapeur le propulseur
On considère que l’étanchéité est acquise lorsque la compression fait diffuser le produit. Plus le rapport du volume de la phase gazeuse
du joint de coupelle est de l’ordre de 20 à 30 %. Donc, pour un joint au volume de la phase liquide est grand, plus cette propriété peut
d’épaisseur 1 mm au repos, on considère que l’épaisseur du joint être utilisée.
comprimé est e = 0,8 mm. ■ Coût disponibilité
Pour une coupelle d’épaisseur 0,3 mm (c’est-à-dire pour la majo- Ces paramètres peuvent intervenir dans le choix d’un propulseur
rité des boîtiers en fer blanc), le diamètre d’ouverture de la pince à qualité et performance égales.
doit être compris entre 27,1 et 27,3 mm. Pour une épaisseur de cou-
pelle égale à 0,4 mm (boîtier en aluminium), le diamètre d’ouverture Les principaux propulseurs appartiennent à trois classes :
peut varier entre 26,9 et 27,1 mm. Pour plus de renseignements sur — les gaz liquéfiés : les CFC ou chorofluorocarbures (aban-
les standards de pinces de dudgeonnage, se reporter au standard donnés), les HCFC ou hydrochlorofluorocarbures, les HFC ou hydro-
FEA 216. fluorocarbures, les HC ou hydrocarbures, le DME ou diméthyléther ;
La hauteur de contact h est la distance entre le plan du col du boîtier — les gaz dissous : N2O ou protoxyde d’azote, CO2 ou dioxyde
et le plan des centres de courbure des extrémités de la pince de de carbone ;
dudgeonnage. On définit la hauteur de dudgeonnage H par la — les gaz comprimés : N2 ou diazote, air.
relation :
H=h+e+t Nomenclature commerciale des chlorofluoroalcanes (HFA)

Elle consiste à désigner de la façon la plus succinte les dérivés


les plus utilisés. Ces dérivés seront symbolisés par une lettre
4. Remplissage du générateur suivie d’un nombre (Rcdu) selon la règle suivante :
— centaines (c) : nombre d’atomes de carbone moins 1 ;
— dizaines (d) : nombre d’atomes d’hydrogène plus 1 ;
4.1 Gaz propulseurs — unités (u) : nombre d’atomes de fluor.
Le nombre d’atomes de chlore peut donc se retrouver facile-
Les gaz propulseurs utilisés pour un conditionnement aérosol ment.
doivent répondre aux critères suivants. Lorsqu’il existe des isomères, on les note a, b, c dans l’ordre
■ Pression des dissymétries croissantes des masses moléculaires calculées
sur chaque atome de carbone.
Elle doit s’adapter à tout une gamme de produits, être suffisante Pour plus de renseignements, le lecteur pourra se reporter à
pour permettre la vidange complète du contenu, ne pas être [4].
influencée par un mauvais usage (position inverse), tenir compte du
type de récipient (métal, verre nu, verre plastifié).
Le tableau 3 compare les différents gaz propulseurs et permet de
■ Odeur et couleur guider le choix en s’aidant également de la figure 9. (0)
Elles doivent être aussi faibles que possible.
■ Pureté des propulseurs
Tableau 3 – Comparaison des différents gaz propulseurs
Les fabricants de propulseurs livrent pour les aérosols des produits
de pureté contrôlée. Dans le cas d’une utilisation pharmaceutique, Gaz liquéfiés Gaz dissous Gaz comprimés
on demande une pureté de 99,8 % et pour chaque type d’impureté Caractéristiques
une quantité maximale à ne pas dépasser. HFA HC DME N2O CO2 N2 Air
■ Compatibilité Pression :
Les propulseurs doivent être inertes vis-à-vis des produits à pul- — Gamme ............ + + – + + + +
vériser, des boîtiers, des valves (joints), et des machines de rempli- — Stabilité............ + + + – – – –
ssage. Ils doivent être adaptés aux substrats. — Mauvais usages + + + – – – –
■ Environnement Odeur et couleur... + + + + + + +
Compatibilité ........ + + + + + + +
Les quantités de propulseurs consommées étant importantes, il Environnement ..... + + + + + + +
ne faut pas qu’ils nuisent à l’environnement. Ininflammabilité ... ± – – + + + +
■ Non toxicité Non toxicité........... + + + + + + +
Pouvoir solvant..... ± ± + – – – –
Les propulseurs ne doivent pas être néfastes tant du point de vue
Taux d’expansion . + + + – – – –
de la toxicité aiguë et chronique, que du point de vue de la téra-
togénèse, de la cancérogénèse ou de la mutagénèse.
■ Ininflammabilité
Les propulseurs doivent être manipulés et stockés et il en est de
même des produits finis qui le sont dans les locaux recevant du
public. Les risques seront diminués avec l’utilisation de produits
ininflammables.

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4.2 Formulation et conditionnement


4.2.1 Formulation
Le créateur d’une formule aérosol s’engage à offrir au
consommateur, sous emballage pressurisé, un produit élaboré avec
rigueur, devant donner toute la satisfaction que l’utilisateur a le droit
d’exiger. La formulation consiste à trouver la meilleure association
des différents constituants (solvant, propulseur...). Plusieurs règles
doivent être en outre respectées :
— stabilité aux températures d’utilisation et d’entreposage ;
— effets biologiques et toxicité bien définis ;
— courbe de tension de vapeur compatible avec les caracté-
ristiques du contenant ;
— vitesse d’évaporation : il faut concilier l’impératif du bon éta-
lement d’un film (solvant à vitesse d’évaporation faible) et celui
d’empêcher les gouttages, bavures... (solvant à vitesse d’évapora-
tion rapide) ; cela n’est réalisé que par la bonne association des
solvants et seuls des essais préalables permettent d’obtenir les
meilleurs résultats ;
— solubilisation : pour dissoudre un composé, il suffit, le plus
souvent, d’augmenter la quantité relative de solvant ; mais, dans le
cas des polymères, il y a un domaine de solubilité qu’il faut étudier
et on doit se situer par un choix approprié de concentrations à
l’intérieur de celui-ci ; Figure 9 – Courbes pression en fonction de la température
— viscosité : les valeurs de la viscosité ont des limites supérieures pour différents gaz propulseurs
au-delà desquelles on ne peut plus pulvériser ; pour résoudre ce
problème, on a été amené à rechercher des polymères partiellement
solubles de telle sorte que la viscosité de la phase liquide n’excède
pas la valeur limite ;
— poudres : la pulvérisation des poudres peut provoquer, en par-
ticulier, le bouchage ou le blocage de la valve ; pour éviter cet ennui,
la poudre ne doit avoir aucune particule de diamètre supérieur à 325
mesh (44 µm) ; par ailleurs, il est difficile de dépasser une
concentration en poudre de 10 à 20 % ;
— règle des phases : on peut avoir plusieurs types de formulations
soit une seule phase (aqueuse ou organique), soit deux phases en
émulsion, c’est-à-dire, une phase organique et une phase aqueuse
(l’une étant dispersée dans l’autre avec le concours d’un tensioactif) ;
les émulsions d’huiles dans l’eau pouvant donner naissance à des
mousses, le propulseur se trouve occlus dans la phase aqueuse ;
les émulsions d’eau dans l’huile ne conduisent pas à ces mousses,
mais constituent la forme sous laquelle on trouve les désodorisants
d’ambiance, les insecticides... s’ils sont propulsés avec des hydro-
carbures.
Par ailleurs, la formulation doit répondre à des exigences
économiques et posséder les caractéristiques exigées par les moda-
lités de son conditionnement. Figure 10 – Présentation de quelques boîtiers
Les échantillons de laboratoire doivent être préparés de façon à de générateurs d’aérosols
se rapprocher le plus possible des conditions de la fabrication indus-
trielle. Tous les éléments mis en œuvre dans l’étude doivent être
identiques à ceux qui seront utilisés dans la production industrielle, Il est bien entendu que les éléments constitutifs ont été, avant leur
les divers contrôles seront effectués suivant une liste de vérifications emploi, entreposés dans des conditions telles qu’aucune détério-
méthodiques établies à l’avance. ration n’a pu se produire durant le stockage, quel que soit le lieu
d’entreposage.
La photographie (figure 10) présente des produits pour le corps
4.2.2 Conditionnement (laques pour cheveux, déodorants, mousses et gel à raser) et les
produits alimentaires (crème sous pression). On peut également y
Le conditionnement aérosol comporte les opérations nécessaires voir :
conduisant à l’obtention d’un appareil complet permettant de dis-
tribuer le produit actif qu’il contient. — les boîtiers expansés commercialisés pour de la crème
alimentaire ;
Ces opérations doivent être précédées d’une étude de laboratoire — les tout nouveaux boîtiers à rétreints multiples qui permettent
qui a déterminé d’une façon précise et adaptée à chaque cas, suivant de sertir des fonds et des chapiteaux de petit diamètre ;
une liste préétablie de vérifications méthodiques, non seulement les — les nouveaux boîtiers (deux pièces) de diamètre 38 mm (ce petit
éléments composant l’emballage aérosol, mais également la propor- format est destiné à tous les marchés et donc pas seulement aux
tion entre le produit actif et le gaz propulseur, ainsi que leur nature produits pour le corps).
exacte.

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5. Contrôles et normes du produit et du bon fonctionnement de l’ensemble de distribution


(valve et bouton poussoir) ; dans certains cas et en accord avec le
de qualité client, des contrôles par prélèvements peuvent être admis ;
— la pression à 20 oC (sur des prélèvements au cours des
conditionnements) ;
5.1 Contrôle en fabrication — la stabilité et la conformité dans le temps ; quelques aérosols
seront prélevés et conservés à température ambiante pendant un
Les contrôles doivent être effectués à tous les stades de l’étude : an ou plus et serviront de témoin ou de référence en cas de
contestation ;
— contrôle des matières actives ; — la conformité du contenu avec les mentions figurant sur le
— contrôle des solvants, adjuvants, etc. ;
récipient en s’assurant que celui-ci porte les mentions obligatoires.
— contrôle des produits finis.
Si certains contrôles sont impératifs, les autres sont vivement
Ces contrôles portent sur la compatibilité, la tension de vapeur, conseillés, mais dans leur ensemble, ils ne sont pas limitatifs car
la pression interne (le conditionneur doit fournir les pressions
la constance de qualité de la fabrication doit passer avant toute
développées à 20 et 50 oC), la stabilité à l’entreposage, l’étanchéité,
autre considération.
le rendement technique de la formule et examen de son efficacité,
le vieillissement artificiel (en tenant compte de la destination
géographique et des conditions d’emploi). Les pratiques en usage en Amérique du Nord imposent :
■ Contrôles avant remplissage des récipients aérosols — une épaisseur minimale des parois ;
— une valeur de pression d’épreuve donnée pour chaque
Il s’agit de vérifier : épaisseur (épreuve destructrice) ;
— que le produit actif correspond bien à la définition du récipient — une valeur maximale de contenance différente de celle du
qui va être mis en œuvre, aux normes spécifiées par l’étude du standard européen (820 ml en Amérique du Nord et 1 000 ml
conditionnement faite antérieurement par le laboratoire de en Europe).
formulation : masse volumique, pH, viscosité, aspect, odeur, humi-
dité, etc. ;
— les caractéristiques techniques des récipients destinés à ce
conditionnement (par prélèvement statistique) ; 5.2 Documents de référence
— la conformité des valves aux spécifications (par prélèvement
statistique) ; Ces documents sont cités dans « Pour en savoir plus »
— la conformité des têtes de distribution aux spécifications (par [Doc. A 9 882].
prélèvement statistique) ;
L’Association Française de Normalisation (AFNOR) a édité une
— le ou les propulseurs qui seront utilisés, en s’assurant qu’ils
liste de normes.
correspondent à la formule de remplissage.
Par ailleurs, la Fédération Européenne des Aérosols (FEA) a établi
■ Contrôles pendant les opérations de remplissage des récipients des standards concernant, d’une part, les dimensions, les techniques
aérosols de mesures et de tests en fonction des matériaux du boîtier et, d’autre
Ces contrôles peuvent être faits soit automatiquement, soit par part, les méthodes de tests pour les récipients remplis, vides et les
prélèvements, la fréquence de ceux-ci sera fonction des cadences joints.
de chaîne et des impératifs du cahier des charges fixés entre le
conditionneur et son client. Nous noterons néanmoins que tous ces
contrôles sont impératifs et que certains seront faits unitairement,
c’est-à-dire que chaque récipient aérosol devra subir le test de
contrôle. Il s’agit de vérifier :
6. Aérosols et environnement
— le dépoussiérage ou soufflage (par prélèvement) ; Les essais entrepris par le CFA (Comité Français des Aérosols) et
— le dosage du produit actif qui doit être ajusté de façon précise le LEREM (Laboratoire d’études et de recherches sur les emballages
avec des tolérances fixées à l’avance (soit par pesée manuelle, soit métalliques) en 1993 ont démontré que les générateurs d’aérosols
par prélèvement statistique) ; conditionnés dans un récipient en acier ou en aluminium ne
— la présence de la valve, qu’elle soit posée en automatique ou présentent pas de danger et peuvent être traités au cours des
manuellement ; processus de recyclage comme des déchets ménagers banalisés.
— le réglage des têtes de fixation des valves qui doit être effectué
préliminairement au démarrage (par prélèvement statistique) ;
— le dosage du propulseur (par prélèvement statistique) ; Protocole de Montréal (entrée en vigueur le 1er janvier 1989) :
— la masse totale de chaque récipient conditionné : cette vérifi- dans le cadre de la Convention de Vienne, le Protocole de
cation impérative peut être faite soit avant passage au bain de Montréal, adopté le 16 septembre 1987 et ratifié par 31 pays,
contrôle, soit après (la masse totale doit être conforme à la masse dont la France, réglemente la production, la vente, les échanges
définie et avec les tolérances admises) ; de CFC et des produits en contenant.
— la présence de fuites et la résistance du récipient ; les géné- Le Protocole prévoit que la consommation et la production de
rateurs d’aérosols conditionnés doivent subir le passage au bain de CFC devront, six mois après ratification, être revenues aux
contrôle pendant une période déterminée ; aucune bulle de gaz ne niveaux de 1986, puis en juillet 1993 à – 20 % par rapport à 1986
doit apparaître lors de cette épreuve ; chaque récipient doit être et, sauf si deux-tiers des signataires s’y opposent, à – 50 %
soumis à cette épreuve exécutée dans un bain d’eau chaude, la en juillet 1998. Ce protocole a été modifié par les accords de
température du bain et la durée de l’épreuve doivent être telles que Londres et de Copenhague.
la pression interne atteigne la valeur qu’elle aurait à 55 oC (50 oC
si la phase liquide n’occupe pas plus de 95 % de la contenance du
récipient à cette température) ; si le contenu est sensible à la chaleur On précisera qu’en France la profession représentée par le Comité
ou si les récipients sont en matière plastique, la température du bain Français des Aérosols a signé, dès 1989, une convention avec les
doit être fixée entre 20 oC et 30 oC mais, en outre, un récipient sur pouvoirs publics visant l’abandon des CFC sauf pour les utilisations
2 000 doit être soumis à l’épreuve à la température supérieure ; dites essentielles, à savoir un nombre limité de générateurs
— la pulvérisation et le fonctionnement ; il est recommandé de d’aérosols pharmaceutiques.
faire fonctionner tous les aérosols pour s’assurer de la bonne sortie

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P
O
U
Générateurs d’aérosols R

E
par André KLENIEWSKI N
Ingénieur chimiste
Docteur ès Sciences
Directeur du Laboratoire d’études et de recherches des emballages métalliques (LEREM)
S
Références bibliographiques A
[1]

[2]
JOHNSEN (Montfort A.). – The aerosol Hand-
book. Wayne Dorland Company (1982).
Comité français des aérosols. Code des usages.
[3]

[4]
Fédération européenne des aérosols. Standar-
disation FEA.
DUMINIL (M.). – Théorie des machines frigo-
B 9 730, Techniques de l’Ingénieur, Génie
énergétique, mai 1996. V
rifiques. Machine à compression mécanique.
O
Normalisation
I
Association Française de Normalisation (AFNOR)
NF H 44-001 04.81 Générateurs d’aérosols – Terminologie.
NF H 44-021 09.91 Générateurs d’aérosols – Mesure de la pression à l’inté-
rieur des emballages aérosols conditionnés.
R
H 44-002 04.93 Générateurs d’aérosols – Récipient – Mesurage des NF H 44-022 12.86 Générateurs d’aérosols – Récipients cylindriques –
capacités. Définition et méthode de mesurages de la hauteur du
siège du capuchon.
NF H 44-003 09.91 Récipients pour distribution sous-pression – Ouverture
25,4 mm. NF H 44-023 03.80 Générateurs d’aérosols – Résistance des récipients
vides à la pression interne.
P
NF H 44-004 09.91 Générateurs d’aérosols – Récipients métalliques –
Coupelles de valves pour ouverture 25,4 mm – Spécifi-
cations dimensionnelles.
NF H 44-024 12.88 Générateurs d’aérosols – Essai de conservation de
longue durée et mesurage de la perte en masse des géné-
L
rateurs aérosols.
NF H 44-006 12.88 Générateurs d’aérosols – Récipients en Aluminium et
alliages d’aluminium – Tolérances des dimensions de
base en rapport avec le dudgeonnage.
NF H 44-025 09.91 Générateurs d’aérosols – Détermination du volume
occupé par la phase liquide des formulations aérosols.
U
NF H 44-007 09.88 Générateurs d’aérosols – Récipients métalliques –
Dimensions des récipients 3 pièces, en acier, à ouverture
NF H 44-026
NF H 44-027
09.91
09.91
Générateurs d’aérosols – Mesure du débit des valves.
Générateurs d’aérosols – Estimation de la forme des
S
25,4 mm. pulvérisations.
NF H 44-008 12.86 Générateurs d’aérosols – Récipient en verre – Dimension NF H 44-028 12.86 Générateurs d’aérosols – Valves aérosols – Coupelle
de la bague de 15 mm. 17 mm.
NF H 44-009 12.86 Générateurs d’aérosols – Récipient en verre – Dimension NF H 44-029 12.86 Générateurs d’aérosols – Valves aérosols – Coupelle
de la bague de 18 mm. 13 mm.
NF H 44-010 12.86 Générateurs d’aérosols – Récipient en verre – Dimension NF H 44-030 12.86 Générateurs d’aérosols – Valves aérosols – Coupelle
de la bague de 20 mm. 11 mm.
NF H 44-012 12.86 Générateurs d’aérosols – Valves aérosols – Coupelle NF H 44-032 12.86 Générateurs d’aérosols – Récipients en verre –
18 mm. Dimension de la bague 17 mm.
10 - 1996

NF H 44-013 12.86 Générateurs d’aérosols – Valves aérosols – Coupelle NF H 44-033 12.86 Générateurs d’aérosols – Récipients en verre – Dimen-
20 mm. sion de la bague 13 mm.
NF H 44-015 12.86 Générateurs d’aérosols – Valves aérosols – Coupelle NF H 44-034 12.86 Générateurs d’aérosols – Récipients en verre – Dimen-
15 mm. sion de la bague 11 mm.
NF H 44-016 09.88 Générateurs d’aérosols – Récipients métalliques mono- H 44-035 12.87 Générateurs d’aérosols – Récipients métalliques –
blocs en aluminium. Dimensions de la bague 20 mm. Détermination de la résistance à la pression interne.
Doc. A 9 882

NF H 44-017 09.88 Générateurs d’aérosols – Récipients métalliques – H 44-037 12.87 Générateurs d’aérosols – Récipients en verre non
Dimensions des récipients monoblocs en aluminium à protégés – Essai de chute.
ouverture 25,4 mm.
NF H 44-038 12.86 Générateurs d’aérosols – Récipients métalliques –
NF H 44-018 12.88 Générateurs d’aérosols – Récipients à ouverture Dimension des récipients monoblocs en aluminium,
25,4 mm – Mesurages du parallélisme et de la planéité à bague 20 mm.
du col.
NF EN 10-203 12.91 Fer-blanc électrolytique.
NF H 44-020 12.88 Générateurs d’aérosols – Essai rapide d’étanchéité des
mécanismes de valve et de leur fixation sur les généra-
teurs d’aérosols.

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P GÉNÉRATEURS D’AÉROSOLS _____________________________________________________________________________________________________________
O
U Constructeurs. Fournisseurs
R Boîtiers Propulseurs
Acier pour emballages Air Liquide (L’)
Carnaudmétalbox Aérosols Butagaz
Safet Embamet Dehon Service
E Aluminium
Cébal
Du Pont de Nemours
Elf Atochem
N Lawson Mardon Boxal SA
Valves
Hüls France (Sté)
Formule conditionnement
Lindal France SA Syndicat National du conditionnement à façon (CAF)
Perfect-Valois Ventil GmbH Appareils de production et de contrôle
S Reboul SMT Cosmétique
Sofab
BWI KP Aérofill
Coster (Sté)

A Valve Précision France Pamasol Willi Maeder AG

V Organismes. Règlements de transport


O Organismes
(liste non exhaustive)
Syndicat national des Fabricants de boîtes
I Association Française de Normalisation (AFNOR)
Comité Français des Aérosols (CFA)
et d’emballages métalliques (SNFBM)
Règlements de transport

R Fédération Européenne des Aérosols (FEA)


Laboratoire d’études et de recherches
Recommandations de l’ONU
Réglementations OACI/IATA
des emballages métalliques (LEREM) Réglementations OMI/IMDG
Réglementations RTMDR/ADR-RTMDF/RID-ADR et ADNR

P
L Documents de référence
Fédération Européenne des Aérosols (FEA) (0)
U
S Tableau A – Standards FEA définissant les dimensions, les techniques de mesures
et de tests en fonction du matériau du récipient
Récipient
Standards
Aluminium Fer-blanc Verre

Dimensions FEA 203 : ouverture 1’’


FEA 204 : tolérances FEA 201 : ouverture 1’’
FEA 215 : bague 20 mm FEA 214 : boîtier 3 pièces FEA 206 : dimension bague
FEA 219 : boîtier 20 mm FEA 223 : capuchon
FEA 220 : boîtier 1’’
Techniques de mesures FEA 401 : boîtier à ouverture 1’’, définition et méthode de mesure de la hauteur de contact
FEA 405 : emballages aérosols, définition et méthode de mesure de parallélisme
FEA 406 : emballages aérosols, définition et méthode de mesure de la planéité du col
FEA 421 : boîtier à ouverture 1’’, définition et méthode de mesure de la hauteur du siège du capuchon
Méthodes de tests FEA 623 : méthode simplifiée pour déterminer la résistance à la pression interne FEA 615 : test de chute des flacons
des boîtiers vides dépourvus de valves aérosols en verre
1’’ = 1 inch = 2,54 cm

(0)

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P
O
U
Tableau B – Standards FEA définissant les méthodes de tests concernant le récipient et le joint
Récipient
R
Rempli Vide Joint

FEA 602 : étanchéité


FEA 603 : conservation, perte de poids
FEA 604 : pression interne
FEA 621 : pression interne FEA 641 : matériau
FEA 642 : test olfactif E
FEA 605 : densité des formules
FEA 606 : épreuve du bain d’eau
FEA 607 : inflammabilité
N
FEA 608 : inflammabilité des mousses
FEA 609 : distance d’ignition
FEA 643 : mesure de débit
FEA 644 : qualité de la pulvérisation
FEA 610 : inflammabilité en espace clos S
A
V
O
I
R

P
L
U
S

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