V2D0 6histoiredelaprecontrainteAFGC CHEMER04 2014

PATHOLOGIE, EXPERTISE ET RÉPARATION DES
OUVRAGES D’ART
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EXPERTISE - HISTORIQUE
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Historique détaillé de la précontrainte

AFGC - CHEMER
Versions
Numéro Date de création ou Observations
de modification
1 Octobre 2012 Basé sur guide
durabilité BP AFGC
2 Avril 2014 Mise à jour
3
4
D. Poineau Avril 2014

SOMMAIRE
1 INTRODUCTION .............................................................................................................................................................. 3
2 LES DÉBUTS DE LA PRÉCONTRAINTE (AVANT 1940) .......................................................................................... 3
3 PÉRIODE DE 1940 À 1945 ................................................................................................................................................ 5
4 PÉRIODE DE 1946 À 1952 (ABSENCE DE RÈGLES DE CALCUL OFFICIELLES) .............................................. 7
4.1 GÉNÉRALITÉS ................................................................................................................................................................... 7
4.2 L'ÉVOLUTION DE LA QUALITÉ DES ARMATURES ET DES PROCÉDÉS DE PRÉCONTRAINTE .................................................... 7
4.3 L’ÉVOLUTION DE LA CONCEPTION ET DES TECHNIQUES DE CONSTRUCTION DES PONTS .................................................. 12
4.4 L’ÉVOLUTION DES DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES.......................................................................................................... 14
4.5 LES PROBLÈMES RENCONTRÉS DURANT CETTE PÉRIODE ................................................................................................. 15
5 PÉRIODE DE 1953 À 1964 (LES PREMIÈRES RÈGLES DE CALCUL) ................................................................. 15
5.1 GÉNÉRALITÉS ................................................................................................................................................................. 15
5.2 LES DÉBUTS DE LA RÉGLEMENTATION ............................................................................................................................ 15
5.3 L’ÉVOLUTION DE LA QUALITÉ DES ARMATURES DE PRÉCONTRAINTE : ............................................................................ 16
5.4 L'ÉVOLUTION DES PROCÉDÉS DE PRÉCONTRAINTE .......................................................................................................... 16
6 PÉRIODE DE 1965 À 1982 (LES SECONDES RÈGLES DE CALCUL) ................................................................... 23
6.1 GÉNÉRALITÉS ................................................................................................................................................................. 23
6.2 L’ÉVOLUTION DE LA RÉGLEMENTATION ......................................................................................................................... 24
6.3 L'ÉVOLUTION DE LA QUALITÉ DES ARMATURES DE PRÉCONTRAINTE .............................................................................. 29
6.5.1 Généralités ........................................................................................................................................................... 38
6.5.2 Les ouvrages réalisés ........................................................................................................................................... 39
6.7 CONCLUSIONS................................................................................................................................................................. 45
7 PÉRIODE DE 1983 AUX ANNÉES 2000 (LES RÈGLES DE CALCUL AUX ÉTATS-LIMITES)......................... 46
7.1 GÉNÉRALITÉS ................................................................................................................................................................. 46
7.2 ÉVOLUTION DES HOMOLOGATIONS, DE LA CERTIFICATION ET DES AVIS TECHNIQUES – INTRODUCTION DU MARQUAGE
CE 48
7.3 L'ÉVOLUTION DE LA QUALITÉ DES ARMATURES DE PRÉCONTRAINTE .............................................................................. 48
7.5.1 Les statistiques sur les réalisations ...................................................................................................................... 58
7.5.2 Généralités ........................................................................................................................................................... 59
7.5.3 Ouvrages réalisés ................................................................................................................................................. 60
7.6 LA PRÉCONTRAINTE DANS LES RENFORCEMENTS ET LES AMÉNAGEMENTS DES PONTS.................................................... 69
7.7.1 Généralités ........................................................................................................................................................... 70
7.7.2 Désordres structuraux constatés .......................................................................................................................... 73
7.7.3 Désordres liés à la corrosion des armatures dans les ponts à poutres préfabriquées post-contraintes de type
VIPP 79
7.7.4 Problèmes d'injection des conduits de précontrainte avec certains mortiers adjuvantés et conséquences sur la
durabilité des câbles ........................................................................................................................................................... 85
7.7.5 Désordres dus à l'alcali-réaction et aux réactions sulfatiques internes ............................................................... 88
7.7.6 Autres désordres ................................................................................................................................................... 89
8 CONCLUSIONS ............................................................................................................................................................... 90
9 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................................... 91
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2
1 INTRODUCTION
Les premiers ponts en béton précontraints français ont été construits il y a plus d’un demi-siècle. Entre
cette période pionnière et le temps présent, nombreuses et variées ont été les évolutions technologiques et
réglementaires.
Depuis ces deux dernières décennies, les bouleversements des structures privées et publiques induits par
la décentralisation, les directives européennes et la mondialisation auxquels s’allie le temps qui s’écoule
sont en passe de faire disparaître une bonne partie de la connaissance sur les débuts et les diverses
évolutions la précontrainte.
Il paraît indispensable que les ingénieurs et techniciens présents et futurs qui ont et auront à gérer, à
réparer ou à renforcer les ponts en béton précontraint de notre patrimoine tous réseaux confondus puissent
avoir à leur disposition « un fil d’Ariane » qui leur permettra de savoir comment ces ouvrages ont été
conçus, calculés et construits.
Le présent document a donc pour but de rapporter de l’évolution technique de la précontrainte de ses
origines à nos jours. Dans ce document sont également traitées les évolutions des méthodes de
construction des ponts et des règles de calcul ainsi que les problèmes rencontrés.
2 LES DÉBUTS DE LA PRÉCONTRAINTE (AVANT 1940)

Le 2 octobre 1928, Freyssinet déposa son brevet sur la précontrainte. Quelques années plus tard, en 1939,
il déposa le brevet du vérin de mise en tension à double effet avec ancrage par frottement conique. Il est
possible de considérer que les débuts industriels de la post-tension remontent à cette année.
Les véritables débuts de la précontrainte sont cependant beaucoup plus anciens. Pour lutter contre la
fissuration inéluctable du BA, certains ingénieurs avaient tenté, sans succès, de mettre en tension des
armatures de béton armé pour comprimer le béton. Les déformations différées (retrait et fluage)
annulaient les effets de la compression.
Photo n° 1 : E. Freyssinet lors d’une réunion technique (extrait de Ponts de France – Presses ENPC)
3
Figure n° 1 : Principe de la précontrainte (extrait de Ponts de France – Presses ENPC)
Photo n° 3 : État des fils du tirant en 1993 (Ph. D.

Poineau)
Photo n° 2 : Arche de Moulins en 1993 (Ph. D.

Poineau)
Freyssinet compris qu’il fallait utiliser des aciers à haute limite d’élasticité pour pouvoir conserver une
compression efficace. En effet, dès 1908, avant la construction des ponts du Veurdre (1911-1944), de
Boutiron (1912 encore en service) et de Châtel-de-Neuvre (1912-1940) sur l'Allier, Freyssinet avait fait
édifier à Moulins dans l’Allier une arche expérimentale de 50 mètres de portée et de 2 mètres de flèche
dont les culées étaient reliées par un tirant en "béton précontraint" de 250 tonnes de force utile.
Les fouilles effectuées en 1993 par l’entreprise Freyssinet ont permis de constater le bon état apparent du
tirant simplement disposé dans une rigole remplie de sable et cachetée par une fine couche de mortier !
Les mesures effectuées ont permis de vérifier que ces tirants avaient conservé une tension importante.
4
La pré-tension fut inventée par Freyssinet et Jean Seailles. Les premiers ponts faisant appel à cette
technique ont été construits quelques années avant la deuxième guerre mondiale. Il s’agit du pont sur
l'Oued Fodda en Algérie en 1936 et du pont d'Oelle en Wesphalie en 1938.
3 PÉRIODE DE 1940 À 1945

Durant cette période de pénuries, seulement trois ponts en béton précontraint furent construits. Un pont-
dalle de 10 m de portée à Elboeuf-sur-Andelle en Normandie (1942), un autre de 20 m de portée à
Longroy également en Normandie (1943) et le célèbre pont à béquilles de Luzancy sur la Marne
(Seine-et-Marne) de 54 m d’ouverture. Il fut étudié dès 1939 et construit entre 1941 et 1946 (utilisation de
voussoirs préfabriqués avec joints bétonnés en place). Il est à noter que le pont de Luzancy a été renforcé
par une précontrainte additionnelle il y a quelques dizaines d’années. Tous ces ponts ont été calculés sous
les actions des règles de charges de 1940 (camion de 25 t).
Photo n° 4 : Vue générale du pont de Luzancy (Ph. SETRA)
Photo n° 5 : Détails des ancrages de la précontrainte transversale du pont de Luzancy (Ph. SETRA)
5
Photo n° 6 : Construction du pont de Luzancy (extrait de Ponts de France – Presses ENPC)
Durant cette période, le procédé Freyssinet fut le seul utilisé. Les câbles étaient constitués de 12 fils de
5 mm de diamètre obtenus à partir de fils machine (corde à piano) puis, plus tard de fils de 7 et de 8 mm
de diamètre tréfilés et écrouis avec trempe au plomb :
o charge de rupture : 140 à 150 kgf/mm² 1;

o limite élastique : 115 à 120 kgf/mm² ;
o allongement à rupture : 7 à 8 %.
Les câbles (12 ∅ 5) étaient normalement tendus entre 110 et 115 kgf/mm² pour obtenir, après perte, une
tension de l'ordre de 85 kgf/mm² soit une force utile de l'ordre de 20 tonnes.
Photo n° 7 : Cône d'ancrage 12 Φ 5, vérin et pompe à main (Ph. D. Poineau)
1
1 kgf/mm² vaut 9,81 N/mm² ou 9,81 MPa
6
Les mises en tension furent souvent difficiles et la tension théorique rarement obtenue à cause de
frottements très supérieurs aux prévisions, de glissement aux ancrages… Les choix technologiques de
l’époque en sont directement responsables :
o remplacement des gaines métalliques par des guipages de papier bitumé à cause de la pénurie en
matières premières ;
o mise en place des câbles dans des rainures directement au contact du béton ;
o rayons de courbures des gaines métalliques trop faibles ;
o etc.
Ces dispositions constructives et certaines pratiques sur le chantier telle que la quasi-absence d’injection
sauf aux extrémités des câbles ainsi que l’absence de chape d’étanchéité conduisirent par la suite à des
corrosions entraînant la rupture d’armatures de précontrainte.
4 PÉRIODE DE 1946 À 1952 (absence de règles de calcul officielles)

4.1 Généralités
Pendant cette période, la technique du béton précontraint prit un essor rapide en France comme à
l’étranger malgré l’absence de règles de calcul officielles.
L’Association Scientifique de la Précontrainte (ASP) fut créée en 1949 et la Fédération Internationale de
la Précontrainte (FIP) en 1950.
En 1951, Yves Guyon publia un ouvrage appelé « Étude théorique et expérimentale du béton
précontraint » comportant les résultats de très nombreux essais et qui resta un long moment la bible du
projeteur. Ce document est à consulter pour avoir des informations précises sur les pratiques de cette
époque.
4.2 L'évolution de la qualité des armatures et des procédés de
précontrainte
Durant cette période, il y a lieu de noter :
 l'évolution du procédé Freyssinet
o le procédé de précontrainte Freyssinet s'est amélioré avec l'emploi du ressort central destiné à
faciliter l'injection et le placement des fils dans les courbes et près des ancrages. De plus, la
puissance des câbles a augmenté avec la fabrication entre 1949 et 1950 des premiers câbles 12 φ 7
de 40 tonnes de force utile.
Photo n° 8 : Câble avec ressort central (d'après une notice Freyssinet)
 l'apparition de nouveaux procédés de précontrainte
o le procédé Chalos-GTM, qui a été mis en œuvre à partir de 1947, était basé sur une armature
souple prétendue de 92 tonnes de tension initiale (110 kgf/mm²). Cette armature était constituée de
22 torons de 12 fils de 2 mm de diamètre. Elle s'appuyait sur une âme formée par des osselets
métalliques articulés qui était contenue dans un tube flexible (gaine).
7
L’armature prétendue était fixée sur la cage d’armatures et l’ensemble était introduit dans le
coffrage. Après bétonnage et durcissement du béton l’âme était extraite pour pouvoir être
réutilisée et l’armature reportait son effort de tension sous forme d’une compression sur la poutre
en béton. Ce procédé a été utilisé pour la précontrainte de quelques ponts jusque vers les années
1954 (Par exemple, le pont d'Ondes sur la Garonne à 5 travées indépendantes construit en 1954) ;
Figure n° 2 : Procédé Chalos (d’après le cours de BP de JR. Robinson de l’ENPC)
o le procédé BBR-B de l'entreprise Boussiron qui est une combinaison du procédé primitif de
Boussiron avec mise en tension par torsion et du procédé suisse BBR-V. Ce procédé utilisait des
fils parallèles de 7 mm de diamètre de la même nuance que ceux utilisés dans le procédé
Freyssinet pour former des câbles de type 18 φ 7 ou 30 φ 7 ; ensuite, des fils de 8 mm de diamètre
seront utilisés. Le blocage des fils sur les têtes d'ancrage métalliques filetées était assuré par
boutonnage. Des demi-coquilles métalliques étaient interposées entre les plaques et les têtes
d'ancrage pour compenser les allongements.
Figure n° 4 : Détail d'un bouton
Figure n° 3 : Procédé BBR-B (d’après le cours de

BP de G. Dreux de l’ENTPE)
8
Figure n° 5 : Procédé BBR-B principe de mise en tension (d’après une notice technique CIPEC)
Le tableau ci-dessous récapitule les principaux procédés de précontrainte de cette époque et leurs
caractéristiques. Les valeurs sont issues des documents de cette période. Cependant, la tension des câbles,
d'un pont construit pendant ces années là, peut différer quelque peu des valeurs du tableau.
Procédé Freyssinet
Désignation 12φ5 12φ7
Section en mm² 235 462
Force sous ancrage à la mise en tension (tonnes) /
33 / 140 65 / 140
Contrainte en kgf/mm²
Force utile en service (tonnes) / Contrainte (kgf/mm²) 20 / 85 39,5 / 85
Procédé Chalos-GTM
Désignation Armature souple prétendue
Section en mm² 830 (ou 680)
92 / 110
Contrainte (kgf/mm²)
Force utile en service (tonnes) / Contrainte en kgf/mm² NR
Procédé BBR-B Boussiron
Désignation 18φ7 30φ7
87 à 100 / 125 à 145 145 à 166 / 125 à 145
Contrainte (kgf/mm²)
Force utile en service (tonnes) / Contrainte (kgf/mm²) 55 à 60 / 79 à 87 90 à 100 / 79 à 87
Tableau n° 1
 L’apparition de la précontrainte extérieure
Cette technique fut mise en œuvre en Allemagne par le professeur Dischinger pour la première fois en
1928 au moyen de barres en acier mi-dur de 70 mm de diamètre. Cette technique fut reprise en France
dans les années 50 pour la construction de quatre ponts mais, la précontrainte extérieure y fut exercée par
des câbles et non par des barres. Il s’agit des quatre ponts à poutre-caisson suivants :
9
Photo n° 9 : Pont de Vaux-sur-Seine (Ph. Poineau)
o Le pont privé de Vaux-sur-Seine (Yvelines) à trois travées réalisé en 1952 par l’entreprise
Coignet. Le tablier fut construit en partie par poussage ce qui fut une première et la mise en
tension des câbles nus simplement recouverts d’un produit bitumineux et ancrés dans des blocs de
béton aux deux abouts du tablier fut réalisée par écartement et rapprochement des deux câbles
parallèles de 36 fils de 5 mm. Il est à noter qu’une précontrainte extérieure additionnelle à base de
torons galvanisés fut mise en place en 1982 pour venir au secours de la précontrainte initiale
attaquée par la corrosion. Ce nouveau câblage fut à son tour atteinte par la corrosion et à été
remplacée entièrement dans les années 2000 par une troisième précontrainte extérieure ;
Photo n° 10 : État de la précontrainte additionnelle galvanisée de 1982 (Ph. D. Poineau 1998)
o du pont de Port-à-Binson (Marne) à deux travées construit également en 1952 avec le procédé
Coignet. Cet ouvrage n’a fait, à ce jour, l’objet d’aucun renforcement ;
10
Photo n° 12 : Ancrage des câbles, point triple
zone à risque (Ph. SETRA)
Photo n° 11 : Câblage Coignet au pont de Port-à-

Binson (Ph. SETRA)
o du pont de Can-Bia près d’Arles sur le Tech (Pyrénées-Orientales) dont la travée indépendante
de 63 m de portée fut précontrainte par des câbles Freyssinet nus et simplement recouverts d’un
produit bitumineux. La précontrainte de cet ouvrage fut également atteinte par la corrosion. Cet
ouvrage fut expertisé en 1984 et, comme il n’avait plus d’utilité, il fut détruit ;
Photo n° 13 : État des câbles du pont de Can-Bia

Photo n° 14 : Pont de Villeneuve-Saint-Georges
(Ph. Poineau)
(Ph. JM. Lacombe)
11
o du pont de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) à trois travées dont la centrale est de type
cantilever. Ce pont fut construit en 1952 et précontraint par un système constitué de câbles et
d’ancrages de ponts suspendus protégés par de la graisse. La précontrainte de cet ouvrage après
des travaux de réfection est, à ce jour, dans un excellent état.
4.3 L’évolution de la conception et des techniques de construction des
ponts
Durant toute cette période, les ponts furent calculés sous les actions des règles de charges de 1940 voire
sous les charges militaires de la circulaire de 1946.
La précontrainte se révéla être un mode d’exécution se prêtant bien à un assemblage d’éléments

préfabriqués tant pour les ponts à poutres sous chaussée précontraintes par post ou pré-tension que pour
d’autres structures.
 Parmi les ponts à poutres préfabriquées post-contraintes construits durant cette période, il est
possible de citer :
o la passerelle de Bully-Grenay en 1946 à deux travées de 30 et 31 mètres dont la conception

préfigure celle des poutres préfabriquées post-contraintes (ponts appelés VIPP) qui furent
construites par la suite à des milliers d’exemplaires ;
o le pont sur la Medjerdah à Djedeida en Tunisie, du type cantilever dont les poutres ont été
constituées par des voussoirs préfabriqués avec joints matés ;
o le pont routier de l’Hermillon sur l’Arc (1947) d’une portée de 51,40 mètres dont les câbles,
guipés par un kraft bitumé, n’ont pu être correctement mis en tension. L’ouvrage a dû être
remplacé au bout de 25 ans de service ;
o le pont de la Denise sur l’Arc (1948) d’une portée de 51 mètres et le pont de Bourg- d’Oisans
(1948) d’une portée de 43 mètres qui ont été remplacés dans les années 90 pour cause de corrosion
des câbles ;
o le pont de l’Hippodrome à Lille (1947-1951) d’une portée de 63 mètres ;
o le pont de Saint-Waast à Valenciennes (1947-1951) d’une portée de 63,82 mètres.
En coupe transversale, les tabliers à poutres préfabriquées de cette époque comportaient de nombreuses
poutres faiblement espacées entre 1,00 et 1,50 m. Les tables de compression étaient donc presque
jointives et l’intervalle de 3 à 20 centimètres entre celles-ci était bétonné après pose.
Les âmes des poutres étaient donc très minces (de 12 à 16 centimètres). Dans ces ouvrages les difficultés
de mise en œuvre du béton ont souvent été à l’origine d’une mauvaise compacité de celui-ci et de défauts
d’enrobage des conduits.
Dans certains ponts (par exemple, les ponts de l’Hermillon et de Bourg d’Oisans), il n’y avait aucune
liaison transversale par le hourdis. Le serrage transversal était assuré par la seule précontrainte des
entretoises très rapprochées.
Dans d’autres ponts la précontrainte transversale du hourdis était disposée dans des rainures situées dans
les tables de compression. Dans le cas du pont de Rosbrück sur la RN 3, les câbles de la précontrainte
transversale étaient posés sur les tables de compression et recouvert par un béton de protection qui avait
aussi le rôle de renformis.
En général, le dévers transversal des ponts était réalisé par un mortier de renformis coulé en place dont la
tenue à long terme a rarement été assurée d’autant qu’il n’y avait pas de chape d’étanchéité (le béton
comprimé étant considéré comme parfaitement étanche !).
 Parmi les ouvrages à poutres préfabriquées et précontraintes par pré-tension, il y a lieu de

citer :
12
o les ponts à poutres préfabriqués à fils adhérents de la déviation de la RN 305 à Châtillon et
Clamart dont les portées s’échelonnaient entre 11 et 34 mètres.
Figure n° 6 : Coupe transversale d'un pont à poutres préfabriquées post-contraintes des années 50
 Parmi les portiques construits durant cette période, il est possible de citer :
o les cinq ponts sur la Marne de 74 mètres d’ouverture conçus par Freyssinet à Anet, Changis,
Esbly, Trilbardou et Ussy dont la réalisation à base de voussoirs préfabriqués à fait l’objet d’une
industrialisation très poussée. Il est à noter que, comme le pont de Luzancy, les cinq ouvrages ont
été précontraints dans les trois directions. Les travaux ont commencé en 1947 et se sont achevés
en 1950 ;
Photo n° 15 : État de certains des câbles du pont d'Esquerchin (Ph. D. Poineau)
o le pont d’Esquerchin sur la Scarpe à Douai de 52 m d’ouverture exécuté entre 1947 et 1949. Cet
ouvrage d’une conception proche des ponts sur la Marne a dû être renforcé par une précontrainte
extérieure à cause de la corrosion de certains câbles de précontrainte disposés dans une rainure à
la partie supérieure des poutres situées à l’aplomb du caniveau le long des bordures de trottoir.
13
 Parmi les ouvrages coulés sur cintre, il est possible de citer :
o des ponts à nervures tel le pont Hamart sur le canal de Roubaix de 30 mètres de portée ;
o des ponts-dalles tels le pont de Paris à Beauvais (1950) et le pont de la Genevraye de 24 mètres de
portée sur le canal du Loing qui fut précontraint par le procédé Chalos (1951).
 Enfin, il y a lieu de citer les premiers ponts en béton précontraint construits par
encorbellements successifs :
o Il est à rappeler que cette technique a été appliquée en France par Caquot pour la construction des
ponts en béton armé J. Boulloche à Bezons (1951) et de Donzère (1952).. Les équipages mobiles
étaient suspendus à une poutre métallique appuyée sur les piles ;
Note : en 1952, Caquot conçu le pont à haubans de Donzère-Mondragon (39,50 m – 81 m – 39,50 m). Ce
fut le premier pont de ce type construit dans le monde après la seconde guerre mondiale.
o en Allemagne l’ingénieur Finsterwalder a mis au point cette technique pour l’exécution des
ponts en béton précontraint de Neckarsens et de Baldunstein en 1950-1951. Cette technique a
ensuite été utilisée pour la construction en 1952 des ponts de Worms et de Coblence
encastrés sur pile et articulés à la clé dont la grande travée atteignait 114 mètres de portée. Les
équipages mobiles étaient portés par le fléau en cours d’exécution ;
o la même année, l’ingénieur Esquillan construisit le pont de chemin de fer de la Voulte constitué de
plusieurs travées à béquilles de 60 mètres de portée. Il utilisa, pour ce faire la technique employée
par Caquot et décrite ci-dessus.
4.4 L’évolution des dispositions constructives
Le béton précontraint comprimé est considéré comme parfaitement étanche, la majeure partie des ponts
est donc construite sans chape d’étanchéité.
Il est à noter que la faible puissance des câbles disponibles a imposé la présence de nombreux paquets de
câbles dans les talons des poutres préfabriquées. La mise en place du béton en a été souvent gênée avec
formation de vide et de nids de cailloux pas forcément visibles. Il en est résulté une mauvaise protection
des conduits des câbles de précontrainte à l’origine de corrosions des armatures qui se sont
manifestées dans certains ouvrages 25 à 35 ans après leur construction mais, parfois, plus
rapidement.
Photo n° 16 : Exemple de vide masqué par la laitance le béton étant bloqué par les paquets de câbles (Ph.
LRPC de Strasbourg)
14
4.5 Les problèmes rencontrés durant cette période
Les plus gros problèmes rencontrés, comme dans la période précédente, ont concerné la mise en tension
des câbles :
o frottements excessifs, à cause du guipage ou de la mauvaise étanchéité des gaines en feuillard ou à

cause du frottement direct sur le béton des rainures ;
o pertes de tension importantes par relaxation ;
o rupture de fils au voisinage des ancrages par chevauchement de fils et inégalité de tension...
5 PÉRIODE DE 1953 À 1964 (les premières règles de calcul)

5.1 Généralités
Cette période a été marquée par le début des règles de calcul, le développement des méthodes de calcul,
une amélioration des caractéristiques des armatures de précontrainte, le développement des procédés de
précontrainte existants et l'apparition de nouveaux procédés ainsi que par la construction de très
nombreux ponts.
5.2 Les débuts de la réglementation2
C'est le 1er octobre 1953 qu'apparaissent les premières règles françaises de calcul du béton
précontraint, (Circulaire n°141 du Ministère des Travaux Publics, des Transports et du Tourisme relative
aux instructions provisoires sur l'emploi du béton précontraint). Ces règles visaient essentiellement à
maintenir le béton totalement comprimé (en flexion, compression minimale sur une fibre au moins
égale à 8 % de la compression maximale).tout en laissant une ouverture vers les constructions
partiellement précontrainte.
Elles ne limitaient pas la contrainte des armatures à la mise en tension. Elles imposaient cependant le
calcul des pertes de précontrainte (pertes par relaxation égale à 10% de la tension initiale, coefficient de
frottement en courbe f = 0,4 et rayon de courbure ≥ 4 m). Ces règles se référaient à la résistance à la
compression du béton mesurée à 90 jours sur cubes.
Malgré ces règles, de nombreuses notes de calculs de cette époque ont continué à prendre des pertes de
précontrainte forfaitaires égales à 20% de la tension initiale (tension finale de l'ordre de 85 kgf/mm2). Les
recalculs actuels et les mesures de tensions (méthode dite de l'arbalète) effectuées sur certains ouvrages
montrent que les pertes ont pu être ainsi sous-estimées de 5 à 10%.
Ces instructions qui visaient également l’exécution des ouvrages par quelques clauses recommandant de
prévoir dans les cahiers des prescriptions spéciales (CPS) certaines clauses sur la composition des bétons
(dosage minimal en ciment de 400 kg/m3), sur la qualité des armatures de précontrainte et elles
imposaient l'utilisation de gaines métalliques étanches et résistantes en post-tension. Cependant, elles
ne traitaient pas de l'injection des gaines.
Ces instructions furent complétées le 24 novembre 1964 par la note technique B 03-4, E 6-1 du Service
Central d’Études Techniques (SCET) relative aux hypothèses à prendre en compte pour le calcul des
dalles de couverture. Cette note dérogeait à l’article 11 de l’instruction en admettant la fissuration du
béton des dalles.
Au cours du premier congrès de la FIP en 1953 furent abordées les théories du calcul à la rupture. En
France, l'Association Scientifique de la Précontrainte (ASP), avec l’Ingénieur Dumas à sa tête, mena à
bien des travaux entre 1956 et 1958 pour fixer les spécifications auxquelles les armatures devaient
satisfaire. L'ASP a poursuivi ses travaux jusque vers les années 1970.
Durant cette période, MM. Guyon et Robinson ont publié des ouvrages sur le calcul et la conception des
ouvrages en béton précontraint.
2
Le terme « réglementation » qui a le sens d’obligation est impropre en effet, c’est le marché qui rend
contractuelles les « règles de calcul »
15
5.3 L’évolution de la qualité des armatures de précontrainte :
Aux débuts de cette période, il n'y a pas encore de règles dans ce domaine, mais des progrès sont
cependant enregistrés sur la qualité des aciers de précontrainte dans les années 50.
Les fabricants français élaborèrent de nouveaux fils, les fils laminés trempés au plomb en 1952 et les
aciers laminés trempés à l'huile en 1954. Ces armatures étaient destinées à remplacer fils tréfilés de 5 mm
diamètre (φ 5) utilisés juste après la guerre qui présentaient, d'une part des pertes de résistance pouvant
atteindre 20 à 25% dans les zones de soudure des fils et, d'autre part une relaxation importante de 10 à
11%.
Les câbles toronnés apparurent au cours des années 1950. En l'absence de toute spécification
ministérielle, les cahiers des charges avaient recours à la nomenclature du catalogue de l'ASP (se reporter
à la note technique C13 n°1 de mai 1964 du SCET).
Il est à noter que ces spécifications techniques de l'ASP sont parues dans les annales de l’Institut
Technique du Bâtiment et des Travaux Publics (ITBTP) dans les numéros 174 de juin 1962, 186 de juin
1963 et 204 de décembre 1964.
L'année 1960 vit, d'une part, la parution du premier titre II du fascicule 4 du Cahier des
Prescriptions Communes (CPC) fixant les dispositions que devaient satisfaire les fils d'acier ronds des
armatures de précontrainte non toronnées et, d'autre part la création de la Commission Ministérielle
d'agrément des armatures de précontrainte (Ministère des Travaux Publics et des Transports).
Il est à noter que ce fascicule ne fixait aucune spécification, il ne traitait que des conditions de
recette et de conduite des essais des lots d’armatures soumis à la procédure d’agrément.
La première liste d'agrément des fils d'acier ronds pour armatures de précontrainte parut le 1er octobre
1963 (circulaire n°80) et la dernière de cette série le 28 avril 1970 (circulaire n°70-53).
Pour résumer, au milieu des années 1950, la panoplie des fils de précontrainte était composée comme
suit :
o fils patentés, tréfilés, vieillis ;
o fils laminés avec trempe bainitique avec ou sans étirage ;
o fils laminés, trempés à l'huile et revenus.
5.4 L'évolution des procédés de précontrainte
Photo n° 17 : Mise en tension d'un câble 12T 13 (Ph. D. Poineau)
16
Durant la période 1953-1964 le procédé de précontrainte Freyssinet a continué à se diversifier avec la
naissance des câbles 12 φ 8 en 1955 et des câbles 12T 13 (torons φ 12,4 mm) en 1960.
Figure n° 7 : Ancrage 12T 13 (extrait d'une notice technique Freyssinet)
Photo n° 18 : Ancrage 12 T 13 (Ph. D. Poineau)
Le procédé Chalos fut remplacé par le procédé C.O2 de SEEE à partir de 1954-1955 (câbles toronnés
constitués de 4 à 7 torons de 7 fils de 3,6 mm de 160 à 180 kgf/mm² de résistance à la rupture).
17
Figure n° 8 :Procédé C.02 (extrait d'une notice technique)
Figure n° 9 : Procédé C.02 de SEEE (d’après une notice technique)
Les gaines en feuillard Manurhin autolubrifiées (gaine plombée3) sont utilisées systématiquement à partir
de 1957 ainsi que des huiles solubles pour faciliter la mise en tension des armatures en réduisant les
frottements
L'injection des conduits est davantage soignée avec la généralisation du lavage avant injection et le
développement des contrôles.
Les chapes d’étanchéité sous forme d’un mastic d'asphalte commencent à être utilisées mais leur
épaisseur ne dépasse pas 10 à 15 mm.
Remarque : le Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille (B. Tonnoir) possède de nombreux
résultats d’essais de mesure de la tension des câbles effectués sur des ponts construits à cette époque.
3
Des corrosions « bimétallique » au détriment des armatures de précontrainte ont été constatées sur certains
ouvrages.
18
ponts
Cette période voit, à partir de 1955, le développement de la construction des autoroutes et des voies
rapides urbaines, ce qui entraîne un renforcement de l'utilisation de la précontrainte, en particulier dans le
domaine des grands ouvrages construits par phases que sont les ponts construits par encorbellements
successifs.
Durant cette période sont apparues entre 1958/1960 les nouvelles règles de charges des ponts-routes
(camion de 30 t), introduites par les circulaires n°30 du 5 avril 1958 et n°65 du 19 août 1960.
A partir des années 55, les coupes transversales ponts à poutres préfabriquées post-contraintes évoluent,
l’espacement entre les poutres augmente et également la largeur du hourdis coulé en place entre les tables
de compression des poutres.
Il y a lieu de noter la mise au point en 1965 au SCET, du premier programme de calcul des tabliers à
poutres préfabriquées post-contraintes appelé VIP.
Figure n° 10 : Coupe transversale des VIPP des années 60

 Parmi les ponts à poutres préfabriquées post-contraintes construits durant cette période, il est
possible de citer :
o le pont d'Ondes sur la Garonne (1954) à 5 travées indépendantes précontraintes par le procédé
Chalos ;
o le viaduc d'accès au pont de Tancarville (1956) dont les poutres de 120 tonnes et de 49 mètres de
portée ont été mises en place par levage, puis ripage ;
o le pont De Lattre De Tassigny à Lyon (1956-1957) dont les poutres de 160 tonnes et de 52 mètres
de portée ont été mises en place par ripage ;
o le viaduc d'Arcueil (1958-1959) dont les poutres de 36 mètres de portée ont été mises en place par
déplacement sur un chemin de roulement et ripage ;
o le pont de la grande rivière à Brest (1958) dont les poutres de 210 tonnes et de 63 mètres de portée
ont été mises en place par levage à la bigue ;
o le pont de Girard-de-l’Isle en Gironde (1962) à deux poutres de 61 mètres de portée espacées de
4,80 mètres et précontraintes chacune par 35 câbles 12 φ 8. Les poutres ont été construites sur
cintre ;
19
Photo n° 19 : Chantier du viaduc de Roberval (Ph. D. Poineau)
o le viaduc de Roberval sur l'autoroute A1 à deux tabliers de plus de 500 mètres de longueur (1963-
1964) dont la construction des poutres de 34 mètres de longueur à fait l'objet d'une
industrialisation très poussée. Les poutres ont été mises en place grâce à une poutre métallique
servant de chemin de roulement puis ripées transversalement ;
o le viaduc du Boulevard Périphérique à la porte de Versailles à Paris (1963-1964) comportant 28
travées de 87 poutres préfabriquées et d'une longueur totale de 878 mètres environ ;
o le viaduc de Mauldre sur l'autoroute de l'Ouest (1964) dont la hauteur des tables de compression
des poutres était réduite et le hourdis coulé sur la totalité de la largeur du tablier (technique
Boussiron et procédé de précontrainte BBR-B) ;
o les viaducs de l'Avre et de la Somme sur l'autoroute du Nord (1965) dont les tabliers ne
comportent pas d’entretoises intermédiaires…
 Parmi les ouvrages coulés sur cintre, outre les nombreux ponts-dalles il est possible de citer :
o le bow-string de la Marionnette (1954) de 41,50 m de portée ;

o le bow-string de la Raterie sur la Sarthe près du Mans (1957) de 65 mètres de portée construit par
l'entreprise GTM (tablier et pièces de pont précontraints et suspentes en torons sous tubes
métalliques) ;
o le pont n°10 à Orly (1958) à poutre-caisson continue, courbe et de hauteur variable (projet de E.
Freyssinet) ;
o le pont à béquilles Saint-Michel à Toulouse (1958) (projet de E. Freyssinet) ;
o le pont à béquilles et tirant d’équilibrage de Mont-Dauphin sur le Guil (1961-1962)…
Photo n° 20 : Pont Saint-Michel à Toulouse (Ph. D. Poineau 1995)
20
Il y a lieu de noter la parution en 1961 du premier dossier-pilote PSBP du Service Spécial des
Autoroutes (SSAR) relatif à la conception et au calcul des ponts-dalles en béton précontraint :
 Parmi les ponts construits par encorbellement successifs, il y a lieu de citer :
En premier lieu, les ponts dits « de la première génération », les tabliers de tous ces ouvrages, sauf les
ponts en arc, étaient encastrés sur les piles, voire sur les culées, et articulés à la clef.
Le pont de Chazey sur l'Ain construit en 1957 par l'entreprise GTM fut le véritable premier pont français
construit par encorbellements successifs et le premier d'une série de grands ouvrages tels que :
o le pont de Savines sur la retenue du barrage de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes ;

o les ponts du Riou-Bourdou et du vallon du Réallon situés près de la retenue de Serre-Ponçon ;
o le pont en arc de la Grande-Côte situé également dans la même région ;
o le pont de Beaucaire sur le Rhône ;
o le pont de Libourne ;
o le viaduc d’accès au pont « du 25 avril » sur le Tage ;
o etc.
Photo n° 21 : Pont du Riou-Bourdou, à noter les déformations du tablier à proximité des articulations (Ph.
J.M. Lacombe)
Photo n° 22 : Pont en arc de la Grande-Côte (Ph. D. Poineau)
21
En second lieu, les ponts dits « de la seconde génération » dont les tabliers ont été rendus continus par
suppression de l'articulation centrale. En effet, les ponts de la première génération ont présenté au
bout de quelques années une déformation excessive des consoles due, en particulier, à une mauvaise
estimation des effets des déformations différées gênées du matériau béton (effets combinés du fluage et
du retrait).
Parmi les de la deuxième génération, il y a lieu de citer :

o les ponts de Goncelin sur l'Isère et de Lacroix-Falgarde sur l'Ariège (1961-1962) qui sont les
premiers ouvrages rendus continus conçus par la Société Technique pour l’Utilisation de la
Précontrainte (STUP) ;
o le pont de Layrac sur la Garonne conçu par GTM ;
o les ponts de Choisy-le-Roi (1965) près de Paris et de Pierre-Bénite près de Lyon, construits par
Campenon-Bernard qui sont les premiers ouvrages à voussoirs préfabriqués et joints conjugués
collés...
Il y a lieu de noter pour les deux derniers ouvrages cités, deux dispositions de nature à réduire la
durabilité :
 d’une part, la présence de joints coulés de réglage de part et d'autre des voussoirs sur pile
pour le pont de Pierre-Bénite combinée avec une mauvaise continuité des conduits dans
ces joints ;
 et d’autre part, la présence de câbles dans des rainures en extrados pour ces deux
ouvrages4.
Photo n° 23 : Conséquences de la mise en place de câbles dans des rainures et de l’absence de gaine au
droit d’un joint de réglage bétonné en place (Ph. D. Poineau)
Ces ponts de la seconde génération cédèrent la place aux ponts dits « de la troisième génération » à
partir des années 1975 compte tenu des désordres structurels qui y furent constatés à partir de l'année
1972 (voir l’article 6 ci-après relatif à la période 1965-1982).
 Pour terminer, il y a lieu de rappeler que cette période 1953-1964 marque aussi :
4
Un risque de corrosion des câbles est à craindre si la chape présente des défauts d’étanchéité permettant la
pénétration d’agents agressifs.
22
o le début de la construction par haubanage avec la construction de plusieurs ponts tels que ceux de
Maracaibo (1959-1962) au Venezuela et de Polcevera à Gênes conçus par l’italien Morandi ;
o le développement de la technique du poussage avec la construction du pont sur le Rio-Caroni au
Venezuela ;
o la fin de la construction sur cintre des grands arcs en béton armé avec l'érection du pont de
Gladsville (1964) près de Sydney en Australie (portée 304,50 mètres).
Cette période est marquée par la polémique sur « la maladie du béton précontraint des années 1960 »,
à la suite de la rupture de fils et de câbles et d'ouvrages en France, comme à l'étranger, due à la corrosion
des armatures de précontrainte.
Dans un certain nombre de cas, il s’agissait de ruptures fragiles liées à la corrosion inter-cristalline sous
tension. Une polémique s'engagea entre les partisans et les adversaires de la précontrainte.
 Il y a lieu de citer parmi les pathologies les plus connues :
o la rupture de frettes de la conduite forcée en béton précontraint du barrage de Bort-les-Orgues

(annales de l’ITBTP de février 1962) ;
o la rupture de frettes constatée en 1962 sur la cheminée du centre atomique de Marcoule achevée
en 1954 (annales de l’ITBTP de novembre 1964) ;
o la rupture de câbles dans plusieurs ponts dont celui d'accès au centre de Marcoule ;
o etc.
 Parmi les facteurs à l’origine des corrosions furent montrés du doigt :
o les fils laminés considérés comme plus sensibles à la corrosion que les fils tréfilés ;
o le pré-étirage comme donnant naissance à un écrouissage dangereux ;
o la présence de certains ions agressifs tels les chlorures par exemple dans les bétons (ciments à
base de laitier) ;
o les injections au coulis de ciment avec l’intraplast Ζ à base de poudre d'aluminium destinée à
provoquer une expansion du coulis. Ce produit fut jugé susceptible de développer de l'hydrogène
naissant générateur de corrosion inter-cristalline sous tension ;
o l’absence de chape d’étanchéité ;
o etc.
Il est à noter que le risque de corrosion bimétallique entre le plomb de certaines gaines et l'acier des
armatures n'avait pas été suspecté à l'époque.
6 PÉRIODE DE 1965 À 1982 (les secondes règles de calcul)

6.1 Généralités
La première décade de cette période a été marquée :
o en premier, par la mise au point des règles existantes compte tenu de l'expérience acquise par la
Commission Ministérielle de la Précontrainte (CMP) qui se transformera plus tard en Commission
interministérielle ou CIP ;
o puis, en second, par la construction de très nombreux ponts en béton précontraint y compris dans
le domaine des grandes portées où jusqu’alors régnait, en maître, la construction métallique.
La seconde partie de cette période, après la découverte de certaines pathologies structurelles dans les
débuts des années 70, verra le renforcement de la réglementation sur la conception, le calcul et l'exécution
des ponts construits par phases.
Cette période a été extrêmement fertile en changements avec une continuelle évolution :
23
o de la réglementation, en particulier, sur le calcul de la tension des armatures (tension initiale,
relaxation, coefficients de frottement) ;
o des caractéristiques des armatures de précontrainte avec l'apparition des torons supers et des
limitations d'emploi de certaines armatures sensibles à la corrosion inter-cristalline sous tension ;
o des caractéristiques techniques des procédés de précontrainte ;
o etc.
Ces modifications continuelles doivent inciter l'ingénieur chargé du recalcul d'un

ouvrage de cette époque à être très prudent et à faire, en cas de doute, toutes les
investigations qui s'imposent.
Cette période marque enfin l’abandon des calculs dits « aux contraintes admissibles » qui seront
remplacés à partir des années 1983 par les calculs dits « aux états-limites ».
6.2 L’évolution de la réglementation
En 1965, la circulaire n°44 du 12 août 1965 relative à l'instruction provisoire relative à l'emploi du
béton précontraint dite IP 1 remplaça les instructions de 1953. La précontrainte totale restait de rigueur
mais sans aucune réserve de compression (σmin ≥ 0). La résistance sur cylindre à 28 jours remplaçait la
résistance sur cube à 90 jours.
Il est à noter que cette circulaire avait été essentiellement rédigée dans l'optique du calcul des ponts à
poutres préfabriquées et non des ponts construits par phases. Elle tenait compte de l'évolution des
connaissances depuis 1953 en particulier pour le calcul des pertes de tension (par exemple, les formules
des pertes par relaxation). Il est à noter que les effets de certaines actions (fluage, poussée au vide...) s'ils
étaient bien évoqués par l'IP 1 voire dans d'autres documents n'étaient ni fixés ni quantifiés par cette
circulaire.
En 1966, parut la Directive Provisoire sur l'exécution des ponts en béton précontraint. Elle avait pour
but d'éviter les incidents constatés lors de la construction des ponts et sur les ouvrages en service pendant
la période précédente. Elle modifiait la partie exécution de l'IP 1 en insistant sur les points suivants :
o l'obligation d'une chape d'étanchéité ;
o l'utilisation de ciment CPA 325, voire de CPA 400 dosé à 400 kg/m3 pour la fabrication des
bétons afin de limiter les risques de corrosion (le recours à un ciment CPAL au laitier était
subordonné à l'avis du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées ou LCPC) ;
o la quasi-interdiction des adjuvants dans la composition des bétons suite à la rupture d'une des
poutres du viaduc de Guerville près de Mantes par écrasement du talon lors de la mise en
précontrainte à cause d’un adjuvant mal dosé qui avait perturbé le durcissement du béton ;
o les précautions à prendre pour le stockage des armatures de précontrainte sur le chantier afin de
limiter les risques de corrosion inter-cristalline sous tension ;
o les contrôles à effectuer lors des mises en tension afin de réduire les pertes de précontrainte ;
o les soins à apporter aux injections des conduits avec, en particulier, un délai de 8 jours à respecter
entre la mise en tension et l'injection, toujours pour limiter les risques de corrosion inter-cristalline
sous tension. De plus les coulis et les mortiers de cachetage devaient être fabriqués en utilisant
uniquement les ciments de type CPA 325.
24
Photo n° 24 : Stockage sans précaution des armatures de précontrainte dans les années 60 (Ph. D.
Poineau)
Photo n° 25 : Chantier très peu soigné dans les années 60 (Ph. D. Poineau)
Il est à noter que tous les chantiers de construction de cette époque ne méritaient pas « un carton
rouge ». Beaucoup d’ouvrages étaient réalisés dans « les règles de l’art » (de l’époque) comme le montre
la photo suivante.
Photo n° 26 : Chantier soigné dans les années 60 (Ph. DDE 67)
25
En 1971 parurent les Directives Communes au Calcul des Constructions (DC 71) Elles furent le
premier document traitant de la notion d'états limites. Elles étaient destinées à servir de base à la
rédaction des futures règles de calculs des ouvrages en métal, en béton armé et en béton précontraint.
La même année, les règles de charges de 1960 furent remplacées par celles du titre II du fascicule 61
du Cahier des Prescriptions Communes (CPC).
Ce texte a été rendu obsolète par l’arrêté du 31 mai 2012 (introduction des Eurocodes). Cet arrêté a
aussi supprimé d’autres fascicules du CCTG. Tous ces textes anciens restent cependant disponibles sur le
site du Ministère du Développement durable.
Ces règles de 1971 avaient pour objet de diminuer sensiblement l'intensité des charges réparties A(l), pour
les ponts de moyenne portée (entre 15 et 80 mètres de portée) et pour des raisons voisines, elles
introduisirent des coefficients de dégressivité des charges fonction de la classe de l’ouvrage (importance
du trafic) et du nombre de voies chargées.
Ces réductions n'ont pas été sans influence sur les fissurations qui furent constatées à partir des années
1972 sur certains ouvrages dont la précontrainte était par ailleurs sous-dimensionnée faute de prendre en
compte les effets de certaines actions.
Il est à noter que ces règles de charges ont introduit des modifications dans l’IP 1 (par exemple, la
pondération par 1,1 des charges d’exploitation, etc.5).
Le 28 mars 1973 parut la Directive Provisoire sur les Injections des gaines des ouvrages en béton
précontraint. Ce document très didactique traitait des spécifications que devaient respecter les coulis
(traditionnels et spéciaux), de la consistance des épreuves d'étude et de convenance, des conditions de
fabrication des coulis, de la réalisation et du contrôle des injections, des incidents... Cette Directive à
permis de faire sur les chantiers de réels progrès dans la maîtrise de la qualité de la protection des câbles
de précontrainte. Malheureusement, elle fut quelque peu délaissée ultérieurement lors du développement
des coulis à durée d’injectabilité maîtrisée.
En décembre 1972, le Service d’Études Techniques des Routes et Autoroutes (SETRA) fit paraître un
bulletin technique sur les ponts construits par encorbellements successifs dit BT 7. Ce document
traitait de l'historique, de la conception et du calcul et de l'exécution de ces ouvrages. Son annexe n°1
exposait un exemple de calcul intégrant l'adaptation par fluage et les gradients thermiques. Son
annexe n°2 était un recueil de 55 monographies d'ouvrages construits entre 1960 et 1972 en France et à
l'étranger.
En 1973 la circulaire n°73-153 du 13 août 1973 introduisit l'instruction provisoire n°2 (dite IP 2)
relative à l'emploi du béton précontraint. Il s'agissait d'un règlement de calcul suivant les méthodes dites
« aux états limites ». L'IP 2 traitait en particulier des points suivants :
o la résistance caractéristique des bétons à la place de la résistance nominale ;

o les genres (classes) de précontrainte (du genre I où la décompression du béton n’était pas admise
au genre III où l'ouverture des fissures était limitée) ;
o les valeurs caractéristiques des actions dues à la précontrainte (la valeur probable Pm de la tension
des armatures était remplacée par deux valeurs notées P1 et P2) ;
o les règles particulières relatives aux zones d'about ou d'appui et aux efforts concentrés en post et
pré-tension ;
o des règles pour la prise en compte des déformations différées des bétons par retrait, fluage ;
o etc.
5 Ce point montre bien la nécessité avant d’aborder le recalcul d’un ouvrage de consulter tous les textes (règles de charges, règles de calcul, circulaires relatives aux procédés
de précontrainte, aux armatures, au béton…
26
A cette époque, les entreprises comme les services de l'administration n'étaient pas prêts à relever le défit
(refonte totale des programmes de calcul, difficultés d'application de la fourchette P1, P2 lorsqu'il y avait
redistribution des efforts par déformations différées gênées, etc.). L'IP 1 qui restait autorisée a donc
continué à être employée sauf pour le calcul des structures précontraintes par pré-tension, pour l’étude de
la diffusion des efforts concentrés (efforts sous les ancrages) et pour les études fines des effets des
déformations différées.
La circulaire n°74-60 du 23 avril 1974 modifia les articles suivants de l'IP 1 en liaison avec les
nouveaux titres II du fascicule 4 du CPC du 5 mars 1971 puis du 26 mars 1973 :
 l'article 10 relatif au calcul des pertes par relaxation des armatures de précontrainte, introduisit la
relaxation à 3 000 heures ;
 l'article 12 réduisit la tension initiale des armatures afin de ne pas dépasser la plus faible des valeurs
suivantes :
o la valeur de l'arrêté d'agrément,

o 0,85 Rg ou 0,95 Tg si le remplacement d'un fil est possible6,
o 0,85 Rg ou 0,9 Tg si le remplacement d'un fil rompu n'est pas possible.
Cette réduction de tension à 0,95 Tg avait déjà été recommandée par le SETRA dans son bulletin
technique n°2 sur les armatures et procédés de précontrainte d'août 1972 compte tenu des modifications
du titre 2 du fascicule 4 de 1971.
 les valeurs des coefficients de frottement en courbe et en ligne droite « f et ϕ » ont été transférés de
l'IP1 dans les arrêtés d'agrément des procédés de précontrainte sauf pour les ouvrages avec de
nombreux joints où elles devaient être fixées par le Cahier des Prescriptions Spéciales ou CPS.
À la suite de l'étiologie des fissurations constatées sur un certain nombre de ponts construits par phases
successives, la Direction des Routes et de la Circulation Routière fit paraître le 2 avril 1975 une
circulaire complétant l'IP 1 sur les points suivants :
o la redistribution des efforts dus aux déformations différées gênées ;

o la diffusion de la précontrainte (efforts concentrés sous les ancrages) et le cumul des contraintes
de cisaillement avec ou sans précontrainte transversale ou verticale (étriers actifs) ;
o les efforts d'entraînement exercés par des câbles ancrés dans un hourdis d'une poutre-caisson ;
o les gradients thermiques (5°C sous les combinaisons rares d’actions et 10°C sous les
combinaisons quasi-permanentes d’actions au sens du BPEL 91 en tenant compte du module de
déformation instantanée du béton) ;
o la poussée au vide exercée dans les hourdis courbes par la compression du béton et par les câbles
contenus dans ces hourdis ;
o la continuité du ferraillage au droit des joints entre voussoirs (sauf en cas de préfabrication) ;
o etc.
En 1977, la circulaire n°77-67 du 26 avril imposa aux barres de précontrainte la tension initiale
suivante : min de 0,7 Rrg et 0,88 Ftg 7.
Le 21 décembre 1978 la note d'information LCPC-SETRA compléta la Directive de 1973 citée ci-
avant et fit le point sur l'utilisation des coulis spéciaux (retardés) pour l'injection des gaines de
précontrainte des ponts construits par encorbellements et autres ponts à caractères similaires.
6 Rg désignait la contrainte de rupture à la traction garantie et Tg la limite conventionnelle d'élasticité garantie à 0,1% d'allongement relatif)
7 Frg étant la charge de rupture garantie et Ftg la charge à la limite conventionnelle d'élasticité garantie
27
L’année 1979 vit la parution des quatre circulaires importantes suivantes :
1. la circulaire n°79-23 du 9 mars 1979 qui a diffusé l'instruction du 15 janvier 1979 sur le contrôle de
la qualité des bétons (conditions d'exécution et d'interprétation des épreuves d'étude, de convenance et
de contrôle qui ne figuraient ni dans le fascicule 65 du 13 août 1969 visé par la circulaire n°69-92 ni
sous une forme utilisable dans l'annexe B de l'IP 2) ;
2. la circulaire n°79-78 du 16 août 1979 relative à la mise en œuvre des unités de précontrainte qui
fixa :
o les valeurs des coefficients de frottement f et ϕ (en fonction du rayon de courbure de l’armature,
du nombre des joints traversés et de la nature des armatures, fils lisses ou torons),
o les modules d'élasticité des fils (200 000 MPa) et torons (190 000 MPa) à introduire dans les
calculs,
o les conditions de mesure des coefficients de transmission pour contrôler sur le chantier que les
tensions des armatures correspondent bien aux valeurs calculées,
o le choix des conduits (gaines et tubes) ainsi que les diamètres, les rayons de courbure et les
dispositions pour assurer la continuité des conduits au droit des joints de construction (cas des
voussoirs préfabriqués),
o la limitation de la contrainte initiale à 0,7 Frg pour les armatures à faible rayon de courbure
(étriers actifs),
o la résistance du béton au voisinage des ancrages, les distances minimales entre les plaques
d'ancrage et les enrobages de celles-ci,
o les conditions d'exécution de la mise en tension des armatures de précontrainte,
o la nécessité et les conditions de mise en œuvre de la protection provisoire et des cachetages ;
3. la circulaire n°79-121 du 14 décembre 1979, relative à la réimpression de l'I.P. n°1 déjà citée,
intégra les modifications apportées par les circulaires (n°74-60 du 23 avril 1974 et n°77-67 du 25 avril
1977) ;
4. la circulaire 79-25 du 13 mars 1979 introduisit les nouvelles Directives Communes pour le Calcul
des Constructions (DC 79). Ces Directives ont ensuite servi de base pour l'élaboration des règles
BAEL et BPEL ainsi que des règles de calcul des fondations.
Avril 1979, vit la parution d'un complément au BT 7 de 1972 qui explicita les prescriptions de la
circulaire du 2 avril 1975 et les conséquences de celles-ci sur les quantités de matières ainsi que les
nouveaux programmes de calcul, des exemples de calcul, des conseils sur l'exécution des ouvrages
comme, par exemple sur : des voussoirs préfabriqués, des mesures des coefficients de transmission, des
équipages mobiles, des étriers actifs, de la ségrégation et de la maniabilité des bétons, de la protection
des ancrages des câbles relevés en travée par des capots métalliques ou un béton de cachetage de
qualité avec encollage de la reprise, etc.).
Ce document introduisit également des règles sur la stabilité des fléaux en cours de construction et
éviter des accidents très graves comme celui qui se produisit en 1973 avec le basculement, par défaut
d’équilibre statique, d’un des fléaux du viaduc de Calix en cours de construction.
En 1980, la circulaire CTOA 1732 du 9 juillet fixa de nouvelles limitations à la tension initiale des
armatures de précontrainte, soit la valeur fixée par la circulaire d'agrément du procédé, soit 0,8Frg. Elle
introduisit également le recours aux torons supers en remplacement des torons standards (voir ci-après
les caractéristiques de ces torons dans le paragraphe relatif à l'évolution des armatures de précontrainte).
Le même jour, la circulaire CTOA 1736 fixa de nouvelles règles pour l'utilisation des barres de
précontrainte :
28
o barres définitives : tension initiale égale à 0,7 Frg et valable pour les barres de nuances 85/105,
90/110 et 110/125.
o barres provisoires de brêlage : tension initiale égale à 0,6 Frg et 0,5 Frg en cas de remploi et
interdiction de l'utilisation des barres de nuance 120/125 jugées trop fragiles.
6.3 L'évolution de la qualité des armatures de précontrainte
L'arrêté du 26 avril 1965 rattacha au Ministère des Travaux Publics et des Transports la Commission
Permanente d'Agrément des qualités de fils d'acier pour précontrainte.
Les modalités de la vérification et du contrôle en usine, furent traitées par la circulaire n°70-69 du 22
juillet 1970.
Le tableau ci-dessous montre à partir des quelques extraits des fiches d'agrément, l'évolution des
caractéristiques des armatures de précontrainte entre 1963 et 1970.
N°80 du N°80 du N°68 du N°36 du N°36 du N°70-53 du

Circulaire
1/10/63 1/10/63 27/12/65 14/6/67 14/6/67 28/4/70
Sainte-
Usine Bourg Tréfimétaux Bekaert Providence Arbed
Colombe
Appellation B 8-1 TH 7-1 7 BLS 7 ES 7 CFR 11 FG 8
Patenté
stress Tréfilé et Patenté
Traitement acier écroui vieilli écroui vieilli tréfilé
relieved revenu tréfilé revenu
stabilisé
Diamètre en mm 8 7 7 7 7 8
RG en hectobars 153 152 167 157 163 162
TG en hectobars 131 132 147 137 145 142
AG en % 1,5 2,5 2,5 1,5 2 2
ρG à 120 h en % 6 NR 7 NR 2 6
ρG à 1000 h en 8 10 10 4 3 8
%
Tableau n° 2
La circulaire n°71-23 du 5 mars 1971 annula la circulaire n°68 du 1er septembre 1960 et introduisit le
nouveau titre II du fascicule 4 du C.P.C. approuvé par l'arrêté du 5 mars 1971 du Ministre de
l'Équipement et du Logement.
Ce nouveau fascicule était applicable à tous les types d'armatures (aux fils ronds et lisses, aux fils non
ronds et/ou non lisses, aux barres lisses ou non, aux torons et aux câbles toronnés ou torsadés en acier). Il
introduisit un certain nombre de modifications et de compléments par rapport au précédent fascicule à
savoir :
o 4 classes pour les fils ronds et lisses et 3 classes pour les autres armatures. Les classes étaient pour
la première fois assorties de valeurs spécifiées pour Rg, Tg et Ag.(allongement garanti)8 ;
o la notion de probabilité pour la définition des caractères garantis (géométriques, mécaniques, et
technologiques) c'est à dire pas plus de 5% de résultats en dessous de la valeur spécifiée ;
o l'introduction de 3 classes de relaxation, relaxation normale (RN), basse relaxation (BR) et très
basse relaxation (TBR) ;
o les conditions de mesure de la relaxation sur une éprouvette tendue à 0,7 Rg à 1000 h à 2000 h et à
3000 h pour les BR et TBR (précédemment à 0,8Rg et mesurée à 120 h et 1000 h) ;
o la résistance à la fatigue par traction ondulée ;
o la résistance à la corrosion inter-cristalline sous tension ;
o l'aptitude au boutonnage (concerne par exemple, le procédé BBR-B) ;
o l'adhérence au béton (cas des armatures pour pré-tension) ;
o l'agrément des usines de façonnage d'unités de précontrainte (armatures, plus gaines, plus
ancrages) prêtes à l'emploi ;
8
Cette classification avait pour but d’éviter une course à la performance entre les producteurs.
29
o le contrôle en usine par le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées à la place des essais de
réception prévus par l'ancien fascicule ;
o la possibilité, à titre exceptionnel, d'utiliser des armatures non agréées après autorisation du
Ministre de l'Équipement et du Logement.
Les anciens agréments furent prorogés jusqu'au 5 mars 1973 et furent remis en ordre par les 5
circulaires d'agrément parues entre le 27 avril 1972 (n°72-63) et le 15 mai 1973 (n°73-89).
Les tableaux suivants donnent les caractéristiques spécifiées pour des fils φ 8 et des torons T 13 et T 15
(il n'y avait pas de valeurs spécifiées pour les barres dans ce document).
Classe fil rond φ8 Ap = 50,2 mm²

Relaxation en
Caractères
% à 1000 et Classe I Classe II Classe III Classe IV
garantis
3000h
TBR 2 / 2,5 TG (hbar) 125,5 139,3 145,1 150
BR 4 / 5 RG (hbar) 140,2 155,9 162,8 167,7
RN 8 / NR AG (%) 3 3 3 3
Classe torons T13 7fils φ 12,4 Ap = 93 mm²
Relaxation en
Caractères
% à 1000 et Classe I Classe II Classe III Pas de classe IV
garantis
3000h
TBR 2,5 / 3 Feg (kN)) 13,73 14,71 NR Sans objet
BR 5 / 6 Frg (kN) 15,99 16,67 NR Sans objet
RN 9 / NR AG (%) 3 3 NR Sans objet
Classe torons T15 7 fils φ 15,2 Ap = 139 mm²
Relaxation en
Caractères
% à 1000 et Classe I Classe II Classe III Pas de classe IV
garantis
3000h
TBR 2,5 / 3 Feg(kN) 19,62 21,58 22,56 Sans objet
BR 5 / 6 Frg(kN) 22,56 24,23 25,21 Sans objet
RN 9 / NR AG (%) 3 3 3 Sans objet
Tableau n° 3
Remarque : Il est à noter que les sections des torons T13 et T 15 correspondent à celles des torons
normaux actuels.
Le titre II fascicule n°4 du CPC du 5 mars 1971 (applicable aux seuls marchés du Ministère de
l'Équipement et du Logement) fut remplacé par, un nouveau titre II du fascicule n°4 du Cahier des
Clauses Techniques Générales dit « CCTG » (le CCTG est applicable à tous les marchés de travaux de
l'État : c'est à dire à tous les Ministères), qui fut rendu obligatoire par le décret n°73-439 du 26 mars
1973 du Premier Ministre et la circulaire n°73-175 du 4 octobre 1973 du Ministère le l'Aménagement
du Territoire de l'Équipement du Logement et du Tourisme et du Ministère des Transports.
Ce nouveau titre II était peu différent du précédent. Il y a lieu cependant de noter, la suppression de la
classe IV pour les fils ronds et lisses et quelques précisions :
o l'autorisation de fourniture, pour une durée déterminée, accordée à un producteur par le

Président de la Commission Interministérielle d'agrément pour les armatures en voie d'agrément ;
o l'autorisation d'emploi accordée à titre exceptionnel par le même Président pour un chantier
donné sur demande du maître d’œuvre pour des armatures non agréées ;
o de très légères différences dans les tableaux donnant les caractéristiques des différentes armatures.
Ce nouveau titre II du fascicule n°4 comportait également en annexes (III, IV et V) l'arrêté du 26 mars
1973 (JO du 19 avril 1973), relatif à la Commission Interministérielle et au règlement d'agrément des
armatures en acier à haute résistance pour construction en béton précontraint par pré ou post-tension.
30
Le tableau suivant donne les caractères spécifiés des fils et torons (il n'y avait pas de valeurs spécifiées
pour les barres dans ce document).
Classe fils ronds et lisses φ7mm Ap = 38,48 mm²

Caractères garantis Classe I Classe II Classe III
TG (N/mm²) 1255 1393 1500
Rg (N/mm²) 1402 1559 1677
Ag (%) 3 3 3
Relaxation
TBR 2 / 2,5 2 / 2,5 2 / 2,5
en %
à 1000 h BR 4/5 NR NR
3000 h RN 8 / NR 8 / NR 8 / RN
Classe fils ronds et lisses φ8m Ap = 50,26 mm²
TG (N/mm²) 1255 1393 1470
Rg (N/mm²) 1402 1559 1657
Ag (%) 3 3 3
Relaxation
TBR 2 / 2,5 2 / 2,5 2 / 2,5
en %
à 1000 h BR 4/5 NR NR
3000 h RN 8 / NR 8 / NR 8 / RN
Classe torons T 13 7fils φ 12,4 Ap = 93 mm²
Feg (kN) 137,3 147,1 154
Frg (kN) 159,9 166,7 173,6
Ag (%) 3 3 3
Relaxation
TBR 2,5 / 3 2,5 / 3 2,5 / 3
en %
à 1000 h BR 5/6 5/6 5/6
3000 h RN 9 / NR 9 / NR 9 / NR
Classe torons T 15 7fils φ 15,2 Ap = 139 mm²
Feg (kN) 196,2 215,8 225,6
Frg (kN) 225,6 242,3 252,1
Ag (%) 3 3 3
Relaxation
TBR 2,5 / 3 2,5 / 3 2,5 / 3
en %
à 1000 h BR 5/6 5/6 5/6
3000 h RN 9 / NR 9 / NR 9 / NR
Tableau n° 4
En application de ces nouveaux textes, tous les agréments des armatures existants furent annulés par la
circulaire 73-219 du 19 décembre 1973.
Cinq nouvelles circulaires d'agrément des armatures virent le jour entre le 19 décembre 1973 (n°73-
219) et le 30 juillet 1974 (n°74-131).
La circulaire 74-197 du 28 novembre 1974 introduisit la notion d'agrément avec ou sans réserves
(listes A et B d'agrément). Était prise en compte la résistance à la fragilisation par l'hydrogène et à la
corrosion inter-cristalline sous tension. Seuls les fils en acier légèrement allié et durci par trempe à l'huile
et revenu ainsi que les torons composés de fils en acier non allié durci par tréfilage de faible diamètre (≤
3 mm) faisaient partie de la liste B.
A la suite de cette circulaire d'agrément des armatures, huit autres furent signées entre le 16 juillet
1975 (n°75-103) et le 1er décembre 1978 (n°78-153).
31
Entre temps, la circulaire (n°77-08) du 13 janvier 1977, complétée par des annexes publiées par le
LCPC, (chargé du secrétariat de la commission), mis à jour le règlement d'agrément datant de 1973 (en
particulier toute la partie technique concernant les contrôles et leur interprétation fut supprimée).
Le 25 septembre 1979, la circulaire n°79-89 remplaça la notion d'agrément avec ou sans réserve par la
notion d'agrément, avec ou sans limitation d'emploi. Elle comportait une liste d'armatures agréées avec et
sans limitation d'emploi. Elle fut complétée entre le 17 avril 1980 (n°80-56) et le 7 avril 1982 (n°82-32)
par trois autres circulaires.
Attention, l’autorisation d’emploi des torons supers à la place des torons normaux conformes au titre
II du fascicule 4 de 1973 fut autorisée par la circulaire CTOA 1732 du 9 juillet 1980 pour permettre de
compenser la réduction de tension initiale qu'elle imposait.
Torons Diamètre (mm) Section (mm²)

T13 standart 12,5 93
T13 super 12,9 100
T15 super 15,7 150
Tableau n° 5
Les torons supers se généralisèrent ensuite tout en continuant de cohabiter avec les torons normaux.
Il y a lieu de rappeler l’importance de l’arrêté ministériel du 21 avril 1965 qui a mis en place une
procédure d'agrément des procédés de précontrainte et des dispositifs d'ancrage qui fut rattachée à
la Commission permanente du béton précontraint qui deviendra quelques années plus tard la Commission
Interministérielle de la Précontrainte (CIP).
Rapidement les principaux procédés ont bénéficié d'un agrément d'une durée limitée en général à 10 ans,
dont la liste pour la période 1966-1970 figure dans le tableau ci-après.
Photo n° 27 : Cône mâle en mortier au carborundum du procédé Freyssinet (PH. D. Poineau)
Circulaire Date Procédé

27 décembre Procédé Freyssinet (1φ8, 12φ7, 12T13 et 12T15)
81
1966
28 décembre Procédé S.E.E.E. (Ancrages filés type F : F.02, F.13, F.14, F.04, F.16, F.13P et F.14P - Ancrages
82
1966 filés type C : C.02, C.02P, C.03 et C.03P) pour une durée de 10 ans
29 décembre Procédés B.B.R.B. et B.B.R.V. (54φ7, 30φ7, 22φ7, 18φ7, 14φ7, 9φ7, 1φ7 et 1φ8) pour une durée
83
1966 de 10 ans
84 30 décembre Procédé P.C.B. (30φ5 et 61φ5) pour une durée de 2 ans
32
Circulaire Date Procédé
1966
32 11 mai 1967 Procédé K.A. (KA 2, KA 4... à KA 40) pour une durée de 10 ans
8 19 février 1968 procédé S.E.E.E. (F.19500P) pour 10 ans
9 2 février 1968 Procédé S.E.E.E. (F.1500 à F.49500) pour 10 ans
30 24 juin 1968 Procédé Diwidag pour 10 ans
31 25 juin 1968 Procédé Cibarre pour 3 ans
Procédé Léoba (AK1 à AK12) pour 10 ans + 2 ans, prorogée par la circulaire n°84-22 du 30
69-34 17 mars 1969
mars 1984 au 1 janvier 1986
69-37 20 mars 1969 Procédé Coignet (12φ7 et 12φ8) pour 5 ans
Circulaire prorogeant provisoirement les agréments visés par les circulaires n°81 à 69-37 ci-
69-48 14 avril 1969
avant
69-85 31 juillet 1969 Procédé P.C.B. (61φ3, 37φ4,1, 61φ4,1 et 61φ5) pour 5 ans
69-89 5 août 1969 Modificatif applicable aux circulaires n°82 et 9
70-41 17 mars 1970 Procédé Freyssinet (1φ8, 12φ5, 12φ7, 12φ8, 12T13 et 12T15) pour 10 ans
70-64 23 juin 1970 Procédé P.C.B.-C.A.B.-C.O. (1T0.5" et 1T0.6") pour 5 ans
70-76 30 juillet 1970 Procédé Diwidag (barres φ15,1, 26,5 et 32,6) pour 10 ans
70-78 31 juillet 1970 modifiant la circulaire n°69-85 (Procédé P.C.B.)
Tableau n° 6
Le tableau ci-après donne les principales caractéristiques de quelques procédés de précontrainte.
Circulaire n° 81 du 27 décembre 1966

Procédé Freyssinet 12φ8 12T13
Force sous ancrage à la mise en tension (KN) / 78,5 / 130 164 / 145
Contrainte (hectobars)
Force de rupture (KN) / Contrainte (hectobars) 90 / 150 190 / 170
Coefficients de frottement f et ϕ pour des câbles (*) 0,25 et 0,0027 0,21 et 0,0020
fabriqués sur chantier non huilés (**) 0,22 et 0,0024
(* fils laminés traités) et (** fils tréfilés)
Procédé GTM à ancrage filé type F F 02 F 16
Force sous ancrage à la mise en tension (KN) / 48,1/161,5 235,1/157
Force de rupture (KN) / Contrainte (hectobars) 55,8/188 274,3/184,5
Relaxation à 120 h et 1000 h 6,5 et 9 % 6,5 et 9 %
Coefficients de frottement f et ϕ des câbles graissés à + (*) 0,10 et 0,0020 (*) 0,10 et 0,0020
ou - 25% (* gaine rigide) et (** gaine souple plombée ou (**) 0,15 et 0,0014 (**) 0,15 et 0,0014
galvanisée)
Procédé GTM à ancrage à clavettes type C C.02 C.03
Force sous ancrage à la mise en tension (KN) / 80,9/162 107,9/148
Force de rupture (KN) / Contrainte (hectobars) 94,2/188 125,5/172
Relaxation à 120h et 1000h 6,5 et 9 % 6,5 et 9 %
Coefficients de frottement f et ϕ des câbles graissés à + (*) 0,10 et 0,0020 (*) 0,10 et 0,0020
ou - 25% (* gaine rigide) et (** gaine souple plombée ou (**) 0,15 et 0,0014 (**) 0,15 et 0,0014
galvanisée)
Procédé BBR-B et BBR-V 22φ7 54φ7
Force sous ancrage à la mise en tension (KN) / 123 / 145 301 / 145
Force de rupture (KN) / Contrainte (hectobars) 146 / 172 358 / 172
33
Coefficients de frottement f et ϕ non huilée et gaines 0,19 et 0,0015 0,18 et 0,0015
plombées
Procédé PCB - Câbles à bosses 37φ5 61φ5
Force sous ancrage à la mise en tension (KN) / 96 / 132,2 157,8 /131,7
Force de rupture (KN) / Contrainte (hectobars) 106,8 / 147,1 175,4 / 146,4
Coefficients de frottement f et ϕ non huilée 0,17 et 0,0016 0,17 et 0,0016
Circulaire n° 32 du 11 mai 19679
Procédé KA Interspan France KA 28 KA 0
Section en mm² 1086,4 1552
Force sous ancrage à la mise en tension (KN) / 146,66 / 135 209,52 /135
Force de rupture (KN) / Contrainte (hectobars) 167,31 / 154 239,01 / 154
Coefficients de frottement f et ϕ non huilée 0,24 et 0,00168 0,24 et 0,00168
Circulaire n° 70-76 du 30 juillet 1970
Procédé Dywidag - Barres φ 15,1-32,6 (et φ 26,5) φ15,1 φ32,6
Section en mm² 179,1 835
Force sous ancrage à la mise en tension (KdaN) / 14,1 / 79,4 59 / 70,6
Contrainte (hectobars
Force de rupture (KN) / Contrainte (hectobars) 19,3 / 107,8 83,5 / 100
Coefficients de frottement ϕ (cas barre rectiligne 0,0122 à 0,0174 0,005 à 0,0087
suivant l'espacement des supports)
Tableau n° 7
Figure n° 11 : Procédé Freyssinet ancrage type 12Φ8
9 Le procédé KA utilisait des fils crantés de section ovale en acier laminé (la section des fils passa rapidement à 40 mm²). Les coefficients de frottement en cas de déviation
horizontale étaient nettement sous-estimés. De plus, ces aciers étaient classés, à juste raison, avec limitation d’emploi à cause de leur sensibilité à la corrosion sous tension.
34
Figure n° 12 : Dessins des ancrages 12Φ7 et 12Φ8 (d’après une notice Freyssinet)
Figure n° 13 : Ancrage 12T 15 (d’après une notice Freyssinet)
Photo n° 28 : Fil KA (Ph. D. Poineau)

Photo n° 29 : Mise en tension de câbles KA (Ph.
d’origine inconnue)
35
Figure n° 14 : Schéma de principe d'un ancrage KA avec ses plaques de serrage
Figure n° 15 : Procédé PCB ou Câbles à bosses (d’après une notice technique)
Figure n° 16 : Câble PCB tendu (d’après une notice technique)
36
10
Figure n° 17 : Procédé Coignet (d’après une notice technique)
Remarques : lors d'un recalcul, il faut souvent majorer les valeurs des coefficients de frottements qui
étaient quelque peu sous-estimées à cette époque (prendre par exemple les valeurs des coefficients de
frottement donnés par le BPEL).
A noter dans ces agréments la référence aux gaines plombées réduisant les frottements mais qui peuvent
être à l'origine de corrosions bimétalliques.
Le tableau ci-dessous donne la liste des procédés qui furent agréés entre 1970 et 1983.
Circulaire Date Procédés de précontrainte

Procédés BBRB et BBRV (9φ7 à 54φ7 ainsi que 1φ7,
71-46 3 mai 1971
1φ8 et 1φ12) pour 10 ans
71-47 3 mai 1971 Procédé, VSL (5.1 à 5.55) pour 5 ans
Procédé PCB (coupleur 61∅5), modification de la
72-161 12 Octobre 1972
circulaire n°69-85
Procédé PCB-CAB-CO (3T0.5", 4T0.5", 7T0.5" et
72-162 12 octobre 1972 4T0.6" et 7T0.6") pour 5 ans. Annexes à la circulaire
n°70-64
Procédé SEEE (FU 1500 à 20600) pour 10 ans,
73-128 4 juillet 1973 prorogée par la circulaire n°84-22 du 30 mars 1984 au
1er janvier 1986
Procédé CCL multi-force détenu par PCB (14T 13 à
73-135 9 septembre 1975 31T 13 et 4T 15 à 19T 15) pour 10 ans, prorogée par la
circulaire n°84-22 du 30 mars 1984 au 1er janvier 1986
Procédé B.B.R.B. et B.B.R.V. (9φ7 à 84φ7) pour 10
75-177 4 décembre 1975 ans, prorogée par la circulaire n°84-22 du 30 mars
1984 au 1er janvier 1986
Procédé Freyssinet (1 φ8, 1φ12, 1 T15, 2 T 15,
77-43 18 mars 1977 12φ5,12φ7, 12φ8, 6 T 13, 12 T 13 et 12 T 15) pour 10
ans, prorogée par la circulaire n°84-22 du 30 mars
1984 au 1er janvier 1986
Procédé Freyssinet monogroupe (19T 15, 27T 13,
78-91 27 juin 1978 37T 15 et 55T 13) pour 10 ans, prorogée par la
Procédé VSL (unités 5-n avec 1 ≤n ≤55 et 6-n avec 1≤n
78-92 27 juin 1978 ≤37 et différents ancrages) pour 10 ans, prorogée par la
81-31 10 avril 1981 Procédé PAC (1 à 12 T13 ou T15) pour 10 ans
Procédé LH (2T 15 à 12T 15), prorogée par la
81-65 4 août 1981
Tableau n° 8
10 Ce procédé, qui rappelle le procédé BBR-B a été mis en œuvre sur le viaduc courbe de Saint-Denis sur l’autoroute A 1
37
Il est à noter l’agrément de nouveaux procédés avec des têtes d’ancrage où chaque toron est ancré
individuellement par deux ou trois clavettes (procédés Freyssinet monogroupe, CCL, VSL, etc. Cette
nouvelle technologie allait rapidement se généraliser à partir des années 80.
Figure n° 18 : Ancrage Freyssinet 12V15 (d’après une notice technique)

ponts
6.5.1 Généralités
Cette période 1965-1982 a été marquée :
 par la construction de nombreux pont-types grâce au développement des dossiers-pilotes avec les
calculs automatiques du SSAR puis du SETRA (à partir de 1968 avec la fusion du SSAR et du SCET,
etc.) ;
 par l'exécution de très nombreux ponts moyens voire importants en utilisant toutes les différentes
techniques de construction par phases (encorbellements successifs, poussage, avancement, etc.) ;
 par le l’apparition de pathologies structurelles (fissurations dues à une insuffisance de résistance) dans
de nombreux ponts construits par phases.
Pendant la période 1965-1975, le mode de dévolution des travaux des moyens et grands ouvrages a
conduit à favoriser « les variantes larges ». Cette politique a entraîné le laminage de la part du marché
habituelle de la construction métallique. Elle a entraîné aussi l’obligation pour les entreprises de tirer au
maximum sur les quantités mais aussi sur les règles de calcul !
Dès 1975, à la suite des pathologies structurelles constatées sur de nombreux grands et moyens
ouvrages en béton précontraint, en particulier ceux construits par phases successives, les appels d'offres
avec solution de base imposée se sont développés et les quantités de matériaux béton et armatures ont
été revues à la hausse. De plus, la circulaire Ministérielle du 23 mai 1980 sur la compétition acier-
béton dans le domaine des ponts a imposé les appels d'offres avec deux solutions de base : l’une métal
et l’autre en béton sur le réseau national lorsque cela était techniquement possible et viable. Cette
politique a relancé la construction métallique qui, de plus, s'est fortement automatisée et est ainsi
redevenue compétitive :
38
Les « bétonniers » ont réagi cherchant à améliorer la conception et les méthodes de construction
des ponts, par exemple :
 en simplifiant la construction des ponts à poutres préfabriquées post-contraintes :
o suppression des entretoises intermédiaires voire des entretoises sur appuis, préfabrication du
hourdis, utilisation des prédalles, suppression de la précontrainte transversale,
o coulage du hourdis en pleine largeur sur prédalles participantes ou non,
o suppression des joints de dilatation inconfortables (soit par continuité mécanique des poutres soit
par attelage des travées au niveau du hourdis).
Figure n° 19 : Coupe transversale d'un VIPP des années 70

Malgré ces efforts d’amélioration de la conception, la part du marché des poutres préfabriquées s'est
effritée progressivement au bénéfice des ponts mixtes acier-béton à partir des années 80.
 en utilisant dans les années 70, après une période d'expérimentation comportant l'exécution de petits
ouvrages, le béton léger dans la construction de quelques dizaines d'ouvrages. Malheureusement, le
renchérissement de l'énergie en 1973 freina le développement du béton léger sauf pour certains
ouvrages particuliers.
 en ayant recours à de nouvelles techniques de construction telles que la rotation, le haubanage, pour la
construction de passerelles et de ponts moyens ;
 et enfin, par le recours à la précontrainte extérieure, tout d'abord en réparation puis ensuite, à partir
des années 80, dans les ouvrages neufs.
Les dossiers-pilotes du SSAR et du SETRA ont également évolué, il y a lieu de citer :
o le programme VIP en 1965 de calcul des ponts à poutres préfabriquées post-contraintes en travées
indépendantes ;
o le dossier-pilote PSIBP en 1966 relatif des ponts-dalles précontraints ;
o le dossier-pilote VIPP de 1967 relatif aux ponts à poutres préfabriquées post-contraintes ;
o le dossier-pilote PSBQ de 1967 relatif aux ponts à béquilles en béton précontraint.
6.5.2 Les ouvrages réalisés

Il y a lieu de rappeler le changement des règles de charges de 1971, l’introduction des règles du 2 avril
1975 ainsi que les nombreuses circulaires qui ont eu une influence très importante sur la conception et la
réalisation des ponts durant cette période de 1965 à 1982.
 Parmi les ouvrages à poutres préfabriquées précontraintes par pré ou post-tension, il y a lieu de
citer :
39
o les ponts à poutres préfabriquées précontraintes par pré-tension de l'autoroute A 10 (1970-1972)
où une standardisation poussée des poutres a été mise en œuvre pour réduire au maximum les
coûts d’exécution ;
o le pont sur le lac à Bordeaux (1972) dont les poutres ont été rendues mécaniquement continues au
moyen de câbles filants dans les talons et de câbles chapeaux dans le hourdis de liaison (seulement
deux ouvrages de ce type ont été construits) ;
o le pont de Pinsaguel à Toulouse (1972) dont les poutres préfabriquées ont été rendues
mécaniquement continues par un noyau de béton armé. Les effets des déformations différées
gênées n’ayant pas correctement été pris en compte, il s’est produit une fissuration du noyau qui a
entraîné une insuffisance de résistance à la flexion sur appui comme en travée. L'ouvrage a dû être
renforcé ;
o le pont de Melun (1973) qui présente trois particularités à savoir : une dallette de continuité qui
assure uniquement la continuité du roulement par un attelage économique et facile à réaliser des
poutres au niveau de hourdis (suppression de joints de dilatation), la suppression des entretoises
intermédiaires et sur appuis.
Les études effectuées, par la suite, par le SETRA. et le CEBTP ont montré qu'il était préférable
de maintenir les entretoises sur appuis (le hourdis est moins sollicité et le vérinage des poutres
est facilité en cas de changement des appareils d’appui) ;
o le pont d'Ouche (1969-1970) sur l'autoroute A 6 dont le hourdis supérieur a été préfabriqué par
éléments. Les difficultés importantes rencontrées sur le chantier pour obtenir une bonne liaison
entre les différents éléments préfabriqués ont conduit à abandonner cette technique de
réalisation pour la remplacer par la suite par un hourdis général en béton armé coulé sur des
dallettes disposées entre les tables de compression des poutres ;
o Les viaducs d'accès au pont de Saint-Nazaire Saint-Brévin (1975) constitués de poutres
préfabriquées de 50 mètres de portée (pont réparé à partir de 2012 à cause de la corrosion et de la
rupture de certains câbles KA) ;
Photo n° 30 : Pose d'une poutre au pont de Saint-Nazaire (Ph. D. Poineau)

 Parmi les ponts en béton léger, il y a lieu de citer :
o le pont dalle expérimental de Cheneau dans les Vosges (1971-1972) de 21 mètres de portée ;
40
o le pont à béquilles de Bruyères-sur-Oise (1975) ;
o le pont de Tricastin (1978-1979) dont les trois travées précontraintes ont un balancement
particulier (25,25 m- 142,50 m- 25,25 m), qui a imposé des appareils d’appui inversés. Les travées
de rive étant en béton traditionnel. Pendant la réalisation, une poussée au vide locale due au
festonnage des câbles longitudinaux à provoqué une rupture partielle du hourdis supérieur ;
o le pont d'Ottmarsheim construit en 1980 par encorbellements successifs avec une travée en béton
léger (1980) de 172 mètres de portée.
A l'occasion de la construction pont d’Ottmarsheim, de nombreuses expériences sur la diffusion des

efforts concentrés dans le béton léger ont été effectuées par le CEBTP.
À noter, pendant la réalisation du tablier du pont d’Ottmarsheim, une poussée au vide des câbles de
précontrainte dans le hourdis inférieur qui ne s'est révélée que lors de l'injection des conduits. Elle
était due à la cassure angulaire au droit des joints entre voussoirs créée par la ligne polygonale des
conduits de précontrainte, qui avaient été raidis par un tube rectiligne provisoire pour ne pas subir de
déformation pendant le bétonnage sous la poussée d’Archimède du béton frais (le constructeur craignait, à
juste titre, un festonnage des câbles et les poussées au vide parasites qui en découlent mais, il avait
oublié les effets des cassures angulaires des câbles).
 Parmi les ponts construits par encorbellements successifs de la « seconde génération », il y a lieu
de citer :
o le pont d'Oléron (1964-1966) d'environ 3 000 mètres de longueur totale construite à l'aide de
voussoirs préfabriqués mis en place, pour la première fois, par une poutre de lancement ;
o le pont d'Oissel (1970) sur l'autoroute de Normandie de 700 mètres de longueur sans aucun joint
de dilatation intermédiaire ;
o le viaduc de Calix à Caen (1973-1975) à voussoirs préfabriqués avec une portée centrale de
156 mètres. La chute d'un fléau en cours de construction le 19 mars 1973 conduisit le SETRA en
liaison avec la profession à imposer des règles de stabilité des fléaux encore en vigueur
aujourd'hui ;
o le pont du Bonhomme (1974) dans le Morbihan qui est un pont à béquilles de 186 mètres
d'ouverture entre pieds de béquilles ;
o le pont de Saint-Cloud (1974) à la limite de Paris, constitué de près de 500 voussoirs préfabriqués
de grande largeur (20,4 mètres). Cet ouvrage de hauteur constante comporte des travées de 100
mètres de portée au 1/30.
La conjugaison des voussoirs de grande largeur ne fût pas parfaite (mise en banane des voussoirs à
la fabrication causée par des gradients thermiques : béton chaud pour le voussoir dans la cellule de
préfabrication mais voussoir contre-moule froid) ce qui entraîna ultérieurement, après une
première réparation par précontrainte additionnelle un coûteux renforcement du hourdis
supérieur de la poutre-caisson par un vérinage et un système de goujons métalliques. La
précontrainte additionnelles a dû être remplacée à cause de la corrosion provoquée par une
mauvaise injection, le coulis à durée d’injection maîtrisée n’ayant pas fait prise dans certaines
zones. Enfin, en 2014, les parements dégradés par la corrosion des armatures de BA font l’objet de
réparations lourdes ;
o le pont de Gennevilliers sur la Seine (1976) près de Paris avec une portée de 172 mètres ;
o le pont sur la Loire à Orléans (1974-1976) constitué par une poutre-caisson à trois âmes
précontrainte longitudinalement par des câbles de fléau horizontaux ne redescendant pas dans les
âmes et verticalement par des barres. Un certain nombre d'erreurs de conception et d'exécution ont
conduit à une fissuration d'effort tranchant. Le cisaillement réel atteignait 6 MPa pour un
cisaillement calculé de 3 MPa ! (calcul de flexion transversal simplifié, non-prise en compte de la
composante verticale des câbles de continuité majorant l’effort tranchant, tension des étriers actifs
non maîtrisée, choix d'une contrainte admissible trop optimiste, etc.). Il fut réparé en 1978 puis en
1987.
41
 Parmi les ponts construits par encorbellements successifs de la "troisième génération", il y a
lieu de citer :
o le pont de Mâcon sur la Saône (1976-1977) qui fut un des premiers de la nouvelle génération. Le
SETRA avait pu, juste avant le lancement de la consultation bousculée par la date butoir du plan
de relance (plan imposé par la présidence de l’époque) fixée au 24 décembre 1975 (sic !),
modifier les quantités pour tenir compte des règles du 2 avril 1975. La conception de ce pont fut
entièrement remise à plat après signature du marché (suppression du biais excessif, augmentation
de la hauteur à la clé, etc.). Ces importantes modifications firent que le décompte général et
définitif (DGD) dépassa de 20% le montant de l’offre ; heureusement, cette dernière était de 20%
inférieure à l’estimation de l’opération laquelle avait été revue à la hausse avant le lancement de
l’appel d’offres ;
o le pont d'Ottmarsheim déjà cité ;
o l'échangeur entre l'autoroute A 4 et l'autoroute A 86 près de Paris (1980) comportant de nombreux
viaducs entrelacés à voussoirs préfabriqués pour une surface totale de 36 000 m² ;
o le pont Mathilde près de Rouen (1980) dont la travée centrale, la plus importante, de 145 mètres
de portée comporte une travée indépendante métallique de 115 mètres de portée, appuyée à ses
deux extrémités sur deux poutres-consoles en béton précontraint de 30 mètres de portée. Sur
l’autre bras de la Seine, la travée métallique est légèrement plus courte ;
o le viaduc de Bellegarde (1979-1982) avec des portées principales de 110 et 130 m et construit à
l’aide de voussoirs préfabriqués.
Photo n° 31 : Tabliers de l'échangeur A 4-A 86 (Ph. D. Poineau)

Remarque : les autres ponts construits par phases (sur cintre auto-lanceur, par poussage, par tournage,
à l’avancement, ...) sont également divisés en « deux générations » à savoir celle d'avant 1975 et celle
d'après !
 Parmi les ouvrages construits sur cintre auto-lanceur il y a lieu de citer :
o les viaducs de l'autoroute A 8 Roquebrune-Menton (1969) à poutre-caisson dont les portées

s'échelonnent entre 40 et 50 m, et qui ont été construits avec un cintre dit « par-dessus » ;
o les viaducs d'accès au pont métallique à béquilles de Martigues (1974). Ces ouvrages à nervures
ont été construits avec un cintre dit « par-dessous » (la concentration de coupleurs dans les
sections de clavage a conduit à une fissuration importante de ces sections (les bonnes dispositions
ont été fixées dans le BPEL quelques années plus tard) ;
o le viaduc sur la Darse (1976) qui est l'ouvrage d'accès au pont de Gennevilliers déjà cité. Il a
présenté également une fissuration systématique des zones de couplage et a fait l'objet d'une
réparation par précontrainte additionnelle après une tentative de réparation par tôles collées ;
42
o le viaduc des Egratz près de Chamonix (1977-1981) qui est constitué de 3 ouvrages à poutre-
caisson dont la longueur totale cumulée est de 2276 mètres. Il a été construit avec l'aide du cintre
autolanceur déjà utilisé sur l'autoroute A 8.
Remarque : cette technique de construction a été abandonnée ensuite à cause du coût très important du
cintre auto-lanceur au bénéfice du poussage.
 Parmi les ponts poussés, il y a lieu de citer :
o le pont de Champigny-sur-Yonne (1969-1970) construit par poussage des deux côtés avec un
câblage du type encorbellement et une dénivellation d'appui. Cet ouvrage qui avait été équipé par
le LCPC de pesons pour suivre la redistribution des effets des déformations différées gênées à
permis d'affiner les formules de fluage et de modéliser les effets des gradients thermiques dont
les effets étaient sous-estimés voire totalement ignorés à l'époque et qui n’avaient pas été pris en
compte lors de la conception de cet ouvrage.
La courbe d’évolution des réactions d’appui en fonction du temps qui avait été enregistrée montre
parfaitement à quel moment la fissuration s’est développée dans le tablier. Une précontrainte
additionnelle de renforcement à été mise en place après un réglage sur plus d’une année des
réactions d’appui par vérinages successifs sur les deux piles (les vérinages ont eu pour but de
retrouver les valeurs des réactions d’appui juste au moment de la fissuration) ;
o le viaduc de la Boivre près de Poitiers (1969-1970) construit par poussage d'un seul côté avec mât
provisoire de haubanage. Une erreur dans la conception du câblage ainsi que la non-prise en
compte de certaines actions (gradients thermiques, efforts de diffusion et entraînement, etc.) a
conduit à une fissuration spectaculaire des âmes due à la combinaison de la flexion, de l'effort
tranchant et des efforts concentrés à proximité des ancrages. Cet ouvrage a été réparé par une
précontrainte additionnelle longitudinale pour les poutres et des étriers actifs pour les âmes ;
o différents viaducs du TGV Sud-Est (1976-1979) sur la Saône, sur la Digoine, de la Roche, sur le
Serein ;
o le pont d'Aiguilly (1982) dont certains câbles provisoires de poussage ont été placés à l'extérieur
du béton.
Photo n° 32 : Le pont de Champigny-sur-Yonne après réparations (Ph. D. Poineau)

 Parmi les ponts construits par tournage, il y a lieu de citer :
o le pont de la Fontenelle près de Trith-Saint-Léger qui fût le premier construit suivant cette
technique en 1975 ;
o les passerelles de Meylan près de Grenoble (1979) et de l'Illhof près de Strasbourg (1988) qui sont
en béton léger et haubanées ;
o le pont sur le Loir à la Flèche (1982) dont la précontrainte est mixte (partiellement intérieure et
extérieure au béton). Les conduits de la précontrainte intérieure au béton ont été injectés au coulis
de ciment et ceux de la précontrainte extérieure à la graisse.
43
Ce chantier a montré, qu’outre son prix élevé, la mise en œuvre de la graisse était difficile et
dangereuse (température nécessaire pour la mise en œuvre de ce produit oblige à chauffer celui-ci
à près de 90°C). De plus, la graisse a tendance à ressuer par temps chaud ce qui provoque des
fuites d’huile malgré les vases d’expansion prévus pour encaisser les variations de volume de ce
produit.
Remarque : sur d'autres ponts des cires pétrolières ont été utilisées (par exemple, les viaducs de la
Boivre des Vignasses, de la Nuec et de l'Oli), elles présentent moins d’inconvénients que la graisse, sauf
leur prix. Se reporter aux articles de la revue Travaux de mars et juillet-août 1985.
Photo n° 33 : Pont de la Flèche en cours de rotation (Ph. SETRA)
 Parmi les ponts construits à l'avancement, il y a lieu de citer :
o le viaduc de Rombas (1973-1975) qui est le premier pont de ce type construit avec l'aide de
voussoirs préfabriqués et avec haubanage provisoire. Cet ouvrage a subit pendant sa construction
des dénivellations différentielles d'appui non prévues qui ont modifié assez fortement sa capacité
portante. Il a été réparé ces dernières années par précontrainte additionnelle ;
o le viaduc de Fontenay (1976-1977) de même conception que le viaduc de Rombas. Les mesures
des coefficients de transmission ont révélé des pertes excessives de précontrainte dues à un
câblage trop chahuté avec des rayons de courbures trop faibles.
 Parmi les ponts à haubans, il y a lieu de citer :
o le pont de Brotonne sur la Seine (1975) qui avec ses 320 mètres de portée centrale a été un record
mondial durant plusieurs années.
Durant la période 1970-1983, outre les problèmes de corrosion des armatures de précontrainte déjà
rencontrés précédemment, il y a eu des fissurations diverses traduisant des insuffisances de résistance de
certains types de ponts.
Le pont de Chazey sur l’Ain fut le premier touché au début des années 70. Son expertise révéla la
combinaison d’une corrosion des câbles avec des insuffisances de résistance vis-à-vis de la flexion et de
44
l’effort tranchant (incidence des redistributions d’efforts par déformations différées gênées, sous-
estimation du poids des superstructures, etc.). Il fut détruit et remplacé.
Le Pont d’Aurec en Haute-Loire présenta à son tour des insuffisances de résistance initié par des efforts
d’entraînement et de diffusion dus à des arrêts de nombreux câbles de continuité dans la même section
auxquels se combinaient les effets des redistributions d’efforts par déformations différées gênées et les
gradients thermiques. Ce pont reçu après expertise une précontrainte additionnelle.
Comme ce pont était de la même conception que celui de Lacroix-Falgarde, ce dernier fut inspecté par le
LRPC de Toulouse qui découvrit également des fissures.
Photo n° 34 : Fissure de flexion au pont de Roquemaure sur l'autoroute A 9 (Photo LRPC d’Aix-en-
Provence)
L’ensemble du réseau technique fut alors alerté et d’autres ponts présentant des désordres furent recensés
puis expertisés. Il est possible de citer, le pont de Bussang dans les Vosges (avec en supplément des
fissures de poussée au vide), le viaduc des Canadiens sur l’autoroute A 4, le pont de Bayonne, celui de
Dax, le pont de Roquemaure, le viaduc de la Boivre, le pont de Champigny-sur-Yonne, etc.
Note : des réparations ont encore été effectuées en 2013et 2014. Certains ponts restent encore à réparer.
Les ponts touchés étaient tous des ouvrages construits par phases (ponts poussés, ponts construits par
encorbellements successifs, etc.). Les expertises ont monté la sous-estimation voire la non-prise en
compte des effets des déformations différées gênées, la non-prise en compte des gradients thermiques, la
mauvaise estimation de la diffusion des efforts concentrés au droit des ancrages des câbles de
précontrainte, la non-prise en compte de la poussée au vide des câbles dans les hourdis courbes, etc.
Des règles complémentaires sur la conception et le calcul furent mises au point puis incorporées dans la
circulaire de la Direction des Routes du Ministère de l'Équipement en date du 2 avril 1975.
6.7 Conclusions
La période 1970-1983 ayant été très fertile en modifications diverses et variées (règles de calcul, des
qualités des armatures, des procédés de précontrainte...). L’ingénieur chargé du recalcul d'un pont
de cette période doit être extrêmement prudent et procéder à une validation systématique de toutes
les données du dossier de l'ouvrage.
45
7 PÉRIODE DE 1983 aux années 2000 (les règles de calcul aux états-
limites)
7.1 Généralités
Cette période se caractérise par :
 la généralisation des règles de calcul aux états-limites ;

 l'introduction de « l'Assurance de la Qualité » et la responsabilisation de l’exécutant par
l’intermédiaire du « plan d’assurance qualité » (PAQ) ;
 le développement de la normalisation (française et européenne) et les effets des Directives
européennes qui ont entraîné un désengagement progressif du Ministère de l’Équipement dans le
domaine des homologations et des agréments des produits et matériels (armatures de BA, armatures et
procédés de précontrainte…)11 ;
 l’arrivée progressive des « Eurocodes » ;
 l’attente de la mise en place dans le domaine de la précontrainte des Agréments Techniques
Européens pour les procédés et de la certification pour les armatures (marquage CE).
L’article 7.2 ci-après traite de l’évolution des agréments, des homologations, de la certification, etc.
Cette période est marquée par : 12
 une forte évolution des caractéristiques des matériaux traditionnels (résistance des bétons
traditionnels, bétons à haute-résistance ou BHP, bétons autoplaçants ou BAP, etc.) ;
 l’apparition de nouveaux matériaux (bétons fibrés à ultra-hautes performances ou BFUP, composites à
base de fibres de verre, de carbone, etc.) ;
 une bien meilleure connaissance des phénomènes (gel/dégel, alcali-réaction, réaction sulfatique
interne, carbonatation, etc.) à l’origine de la dégradation des matériaux (béton et armatures) et des
moyens à mettre en œuvre pour prévenir les dégradations, les stabiliser ou les réparer.
 l’identification, ces dernières années, d’un certain nombre « de facteurs de durabilité » qui
permettent et permettront dans le cadre « d’une démarche performantielle » (se reporter au Guide
AFGC sur la conception des bétons pour une durée de vie donnée des ouvrages de juillet 2004) :
o d’une part, de pouvoir exiger une durée de vie 13pour la structure à réaliser,
o et d’autre part, de pouvoir suivre le vieillissement de la structure de façon à pouvoir intervenir
dans le cadre de « l’entretien préventif » avant tout début de dégradation et non pas, comme c’est
le cas actuellement, dans celui « de la réparation » lorsque les désordres sont bien visibles.
Cette période est marquée par un fort développement :
 de l’utilisation de la précontrainte extérieure dans les moyens et grands ouvrages ;

 de la réalisation de ponts haubanés et de passerelles pour piétons,
 de l’étude et de la construction de structures innovantes (dans les années 80 mais aussi 2000) ;
 des concours (incidences de la décentralisation, des évolutions du code des marchés publics, etc.).
Le développement de la « précontrainte extérieure » a eu une incidence forte sur l'évolution des

procédés de précontrainte nettement moins sur l'évolution des armatures de précontrainte.
Cette période est marquée par l’apparition de nouveaux problèmes :
11 Par exemple, remplacement de la Commission Interministérielle d’homologation des Armatures de Béton Armé par l’Association Française de Certification des Armatures
pour Béton ou AFCAB et celle de la précontrainte (armatures et procédés) par l’Association pour la Qualité de la Précontrainte et des équipements (ASQPE)…
12 En effet, durant cette période, des incitations à la recherche dans le domaine de la construction ont été mises en œuvre dans le cadre « du plan Génie Civil » avec en plus la
création d’un label valorisant l’innovation baptisé « IVOR ».
13 Dans l’état des connaissances, cette durée de vie correspond au temps mis par les agents agressifs à atteindre les armatures de béton armé ce qui entraîne alors le début de
leur corrosion.
46
La rupture d’un câble de précontrainte extérieure dans le pont de Val-Durance sur l’autoroute A 51
en 1994, dans le pont de Saint-Cloud en 1998, dans le pont de Vaux-sur-Seine en 1998 et dans le pont de
la rivière d’Abord à la Réunion a de nouveau focalisé l’attention du réseau technique et des
professionnels sur le choix des produits de protection des armatures de précontrainte intérieures
comme extérieures au béton ainsi que sur leur mise en œuvre et leur contrôle.
Photo n° 35 : Rupture d’un câble de précontrainte extérieure (Ph. DDE de la Réunion)
Ces divers incidents ont posé le problème du choix des méthodes de démontage de câbles extérieurs
injectés au coulis de ciment et touchés par la corrosion en vue de leur remplacement (voir la partie du
texte ci-après sur les problèmes d’injection).
L’organisation de l’encadrement technique des solutions présentées aux concours n’est pas
toujours suffisamment assurée (règlement de concours laxiste, qualification technique insuffisante du
jury, tendance naturelle des jurés à privilégier la solution qui « en jette », l’impatience des maîtres
d’ouvrages, les délais insuffisants pour l’examen des solutions, l’absence de financement des études
complémentaires nécessaires, certaines clauses du code des marchés…). Des dérives se sont déjà
produites avec à la clé :
 des dérapages financiers importants ;

 des dysfonctionnements dans le comportement de certaines structures élancées ;
 des entretiens et réparations futures coûteuses à cause de dispositions techniques non durables ;
 des difficultés de gestion en l’absence de dispositions techniques pour la surveillance et la
maintenance ;
 etc.
47
7.2 Évolution des homologations, de la certification et des avis techniques
– Introduction du marquage CE
La CIP a laissé place à l’Association pour la Qualité de la Précontrainte et des Équipements ou ASQPE
(www.asqpe.fr) conçue sensiblement sur le modèle de l’AFCAB qui gère les aciers de béton armé.
Il est à noter, que l’ASQPE gère à la fois la précontrainte (procédés, armatures et coulis d’injection) et
les équipements des ouvrages d’art (chapes d’étanchéité, appareils d’appui, joints de dilatation, etc.).
Pour pouvoir bénéficier du marquage CE, les procédés de précontrainte et les coulis d’injection doivent
obtenir un Agrément Technique Européen ou ATE (en anglais ETA) qui est basé sur un guide d’agrément
technique européen ou GATE (en anglais ETAG). Il s’agit du GATE 013 (en anglais ETAG 13 :
European Technical Agrement Guidance 013). Ce guide a été élaboré par un organisme coordonnateur,
l’OEAT (en anglais EOTA) dont le site est : www.eota.be. Les différents pays de l’Union Européenne ont
agréé des organismes chargés d’instruire les demandes d’agréments dans le cadre du GATE 013. En
France, c’est le SETRA qui a été désigné pour assurer cette fonction.
L’ASQPE est chargée de délivrer le marquage CE aux entreprises qui ont reçu l’ATE et d’opérer les
contrôles prévus par cette procédure.
L’ASQPE délivre également une marque de certification des armatures de précontrainte en attendant la
mise en place d’un marquage CE.
7.3 L'évolution de la qualité des armatures de précontrainte
Le titre II du fascicule 4 du C.C.T.G. de 1973 fut remplacé par un nouveau fascicule par le décret
n°83-251 du 29 mars 1983 concernant les fils tréfilés à froid, les fils trempés et revenus, les barres et les
torons, (fascicule spécial n°83-14, quater). Ce nouveau texte a été mis en harmonie sur presque tous les
points avec la future norme européenne (toujours pas parue, il s’agit de la Pr NF EN 10138 parties 1 à 4
de janvier 2001 :
 les classes de résistances définies par ordre numérique ont été remplacées par la valeur spécifiée de la
résistance à la traction (par exemple, la désignation « T 12,5 1860 TBR » correspond à un toron
normal de 12,5 mm de diamètre (Ap = 93 mm²) de classe 1860 MPa et à très basse relaxation) ;
 il est à noter que les torons "super" ont été intégrés au fascicule (12,9mm de diamètre pour les T 13 de
100 mm² de section et 15,7mm de diamètre pour les T 15 de 150 mm²) ;
 parmi les autres modifications il y a lieu de signaler le remplacement de l'agrément et contrôle en

usine par l'homologation avec contrôle délivré par le Ministère de l'Équipement sur proposition de la
commission interministérielle de la précontrainte dite CIP14. (le principe des autorisations de
fourniture et des autorisations d'emploi a été conservé).
 À ce fascicule ont été annexés :
o le décret n°83-252 du 19 mars 1983 relative aux procédures d'homologation ou d'agrément

technique applicables aux marchés publics de travaux (procédures interministérielles) ;
o l'arrêté du 29 mars 1983 relatif à la CIP ;
o l'arrêté du 30 mars 1983 approuvant le règlement de l'homologation et du contrôle des armatures
de précontrainte.
À ces documents s'est ajouté l'arrêté du 30 mars 1984 approuvant le règlement de l'agrément et du
contrôle des procédés de précontrainte et dispositifs d'ancrage.
14
Rappel, ce rôle est dévolu à l’ASQPE.
48
À la suite de la parution de ce nouveau titre II du fascicule 4, sont parues des circulaires
d'homologation d'armatures de précontrainte :
 1ère décision d’homologation : la circulaire n°84-23 du 30 mars 1984 ;

 2ème décision d’homologation : la circulaire n°84-41 du 27 juin 1984 ;
 3ème décision d’homologation : la circulaire n°86-64 du 4 septembre 1986 (contient des compléments
sur la réglementation et sur les procédés et les armatures).
Compte tenu du développement des armatures gainées protégées, un règlement de l'homologation et du

contrôle a été mis en place par l'arrêté du 20 avril 1988 (texte officiel n°82-6).
Le texte officiel n°89-6 a rassemblé et mis à jour sous le titre « les procédés de précontrainte et
réglementation et emploi » tous les textes existants ayant trait à la réglementation des armatures et des
procédés de précontrainte (cette compilation n’a eu aucune incidence sur les homologations et agréments
existants).
La circulaire n°89-26 du 17 avril 1989 (placée à la fin de la circulaire) a approuvé tous les textes cités
ci-après et abrogé les textes anciens. Cette circulaire a précisé également :
o d'une part, les conditions d'utilisation des armatures gainées et protégées ;
o d'autre part, les dérogations au fascicule 65 A concernant les coulis d'injection (sont distingués les
coulis courants ordinaires, les coulis courants à durée d'injectabilité maîtrisée et les coulis
spéciaux, ces derniers étant placés hors réglementation).
Parmi les documents annexés au fascicule 4, il y a lieu de citer :
 l'arrêté du 20 avril 1988 approuvant le règlement de l'homologation et du contrôle des armatures de

précontrainte gainées protégées ;
 l'arrêté du 14 décembre 1988 relatif à la commission interministérielle de la précontrainte ;
 l'arrêté du 13 avril 1989 approuvant le règlement d'homologation et du contrôle des armatures de
précontrainte ;
 l'arrêté du 14 avril 1989 approuvant le règlement de l'agrément et du contrôle des procédés de
précontrainte et des dispositifs d'ancrage.
Depuis 1989 sont parues quelques nouvelles circulaires relatives à l'homologation d'armatures de
précontrainte :
 4ème décision d’homologation : la circulaire n°90-04 du 8 janvier 1990 ;

 5ème décision d’homologation : la circulaire n°91-69 du 16 septembre 1991 ;
 6ème décision d’homologation : la circulaire n°93-43 du 7 mai 1993 ;
 7ème décision d’homologation : la circulaire n°94-43 du 18 mai 1994 ;
 8ème décision d’homologation : la circulaire n°95-73 du 7 septembre 1995.
En 1993 est parue la norme NF A 35-035 relative aux fils lisses et torons de précontrainte galvanisés à
chaud. Un règlement de l'homologation et du contrôle de ces types d'armatures a vu le jour avec l'arrêté
du 17 février 1995 (BO 95-8).
Les tableaux ci-dessous donnent les principales caractéristiques exigées des armatures de précontrainte
par le fascicule 4 et les textes associés.
Fils tréfilés à froid φ 7mm Ap = 38,5 mm²

Caractères garantis Classe 1570 Classe 1670
Fe (kN) 54 57
Fr (kN) 60,4 64,3
εfr(%) 3,5 3,5
49
Relaxation en TBR 1 / 2,5 / 4,5 1 / 2,5 / 4,5
%
mesurée à BR NR / NR / NR NR / NR / NR
1000 h sous
0,6Fr / 0,7Fr / RN 4,5 / 8 /12 4,5 / 8 /12
0,8 Fr
Fils tréfilés à froid φ 8mm Ap = 50,3 mm²
Fe (kN) 71 75
Fr (kN) 79 84
εfr(%) 3,5 3,5
%
1000 h sous
0,6Fr / 0,7Fr / RN 4,5 / 8 /12 4,5 / 8 /12
0,8 Fr
Fils trempés et revenus φ 7 Ap = 38,5 mm² et φ 8mm Ap = 50,3
mm²
Caractères garantis Classe 1570 φ7 Classe 1570 φ8
Fe (kN) 53 70
Fr (kN) 60,4 79
εfr (%) 4 4
%
1000 h sous
0,6Fr / 0,7Fr / RN NR / NR / NR NR / NR / NR
0,8 Fr
Barres acier à haute résistance φ 20mm Ap = 314 mm²
Fe (kN) 260 340
Fr (kN) 325 385
εfr (%) 3,5 3,5
Relaxation 0,6 Fr 1,5 1,5
mesurée à
1000 h en % 0,7 Fr 4 4
0, 8 Fr 6 6
Barres acier à haute résistance φ 26mm Ap = 531 mm²
Fe (kN) 443 575
Fr (kN) 547 653
εfr (%) 3,5 3,5
mesurée à
1000 h en % 0,7 Fr 4 4
0, 8 Fr 6 6
Barres acier à haute résistance φ 32mm Ap = 804mm²
Fe (kN) 670 870
Fr (kN) 830 990
εfr (%) 3,5 3,5
mesurée à
1000 h en % 0,7 Fr 4 4
0, 8 Fr 6 6
Barres à haute résistance φ 36mm Ap = 1018 mm²

50
Fe (kN) 850 1100
Fr (kN) 1050 1250
εfr (%) 3,5 3,5
mesurée à
1000 h en % 0,7 Fr 4 4
sous
0, 8 Fr 6 6
Torons standart T13 φ 12,5 Ap = 93 mm²
Fe (kN) 146 154
Fr (kN) 164 173
εfr (%) 3,5 3,5
%
1000 h sous
0,6Fr / 0,7Fr / RN 4,5 / 8 / 12 4,5 / 8 / 12
0,8 Fr
Torons standart T 15 φ 15,2 Ap = 139 mm²
Fe (kN) 207 220
Fr (kN) 232 246
εfr (%) 3,5 3,5
%
1000 h sous
0,6Fr / 0,7Fr / RN 4,5 / 8 / 12 4,5 / 8 / 12
0,8 Fr
Torons super T13 φ 12,9 Ap = 100 mm²
Fe (kN) NR 166
Fr (kN) NR 186
εfr (%) NR 3,5
Relaxation en TBR NR 1 / 2,5 / 4,5
%
mesurée à BR NR NR / NR / NR
1000 h sous
0,6Fr / 0,7Fr / RN NR 4,5 / 8 / 12
0,8 Fr
Torons super T 15 φ 15,7 Ap = 150 mm²
Fe (kN) 236 NR
Fr (kN) 265 NR
εfr (%) 3,5 NR
Relaxation en TBR 1 / 2,5 / 4,5 NR
%
mesurée à BR NR / NR / NR NR
1000 h sous
0,6Fr / 0,7Fr / RN 4,5 / 8 / 12 NR
0,8 Fr
Tableau n° 9
Depuis 1995, sont parues les deux dernières décisions d’homologation à savoir :
 9° décision d'homologation: circulaire n° 99-06 du 18 janvier 1999 ;
51
 10° décision d'homologation: circulaire n° 02-56 du 4 septembre 2002.
Dans les différentes circulaires depuis 1984, ont été homologués les types d’armatures de
précontrainte suivants :
Types d’armatures Classes Observations

1670
Fils tréfilés lisses ou à empreintes 1770
1860
1770
1860
Torons lisses 1960 Torons de Ø 5,2 et 6,85 mm uniquement
2060 Torons de Ø 5,2 et 6,85 mm uniquement
2160 Torons de Ø 5,2 mm uniquement
Torons crantés 1860 Depuis 2002 torons de Ø 7,5 mm uniquement
1770 Depuis 1999
Torons gainés protégés
1860 Depuis 1999
1030
Barres de précontrainte
1230
Tableau n° 10
Depuis 2002, les armatures de précontrainte font l’objet d’une certification de conformité. La liste des
armatures certifiées est disponible auprès du secrétariat de l’ASQPE. Les armatures actuellement
certifiées jusqu’en 2005 et 2006 appartiennent aux différents types suivants :
Types d’armatures Classes Observations

1670
Fils tréfilés lisses ou à empreintes 1770
1860
1770
1860
Torons lisses 1960 Torons de Ø 5,2 et 6,85 mm uniquement
Torons crantés 1860 Torons de Ø 7,5 mm uniquement
1770 Torons Ø 15,2 mm à cause de la galvanisation
Torons galvanisés
1860 Torons Ø 15,2 mm à cause de la galvanisation
1770
Torons gainés protégés
1860
1030 Ø 26/32/36/40/50 mm
1230 Ø 26/32/36 mm
Tableau n° 11
Rappel :
Torons Diamètre (mm) Section (mm²)
T13 super 12,9 100
T15 super 15,7 150
Tableau n° 12

Parmi les progrès enregistrés dans les techniques de précontrainte durant la période 1983 aux
années 2000 à nos jours, il y a lieu de citer :
 la mise au point de procédés de précontrainte extérieure rendant normalement celle-ci facilement

démontable et remplaçable15 ;
15 il s’agit par exemple, de la précontrainte extérieure remplaçable, détendable, retendable sans destruction du conduit les expériences récentes de démontage de câbles
extérieurs injectés au coulis de ciment pour lesquels il a fallu détruire totalement le câble (torons, conduits et injection) montrent que la destruction est délicate et brutale.
52
 l'utilisation de graisses puis de cires pétrolières pour l'injection des conduits de précontrainte en
complément des coulis à base de ciment ;
 le développement des torons gainés-protégés ;
 la généralisation des ancrages où chaque toron est ancré individuellement par des clavettes. Tous les
procédés, à première vue, se ressemblent.
De plus, le règlement de l'agrément de 1984 a imposé une nouvelle présentation des circulaires
d'agrément auxquelles doivent être jointes des fiches techniques conformes à un modèle type plus clair
que précédemment.
Des investigations et des recherches ont été effectuées depuis l’année 1994 après la constatation de
défauts de remplissage en points hauts des conduits avec présence d’une pâte blanchâtre humide et molle
marquant un phénomène de décantation de certains coulis adjuvantés à cause de certaines incompatibilités
entre le ciment et les adjuvants (bulletins Ouvrages d’Art du SETRA n°19 de novembre 1994 et n° 23
de mars 1996) et la rupture cette même année d’un câble de précontrainte extérieure.
À la suite de ces travaux :
 un essai au tube incliné pour tester les risques de ressuage a été mis au point ;
 une procédure d’avis technique sur les coulis d’injection a été mise en place en 1998 ;
 une première série de recommandations est parue le 20 août 1999 dans la circulaire n°99-53 sur la
précontrainte extérieure et les points suivants :
o la suppression du graissage des clavettes les essais montrant que l’injection au coulis n’empêchait
pas celles-ci de continuer à ancrer le câble jusqu’à sa force garantie de rupture,
o la suppression du lavage à l’eau des conduits avant leur injection,
o l’injection sous vide pour améliorer le remplissage des conduits,
o l’injection à base de produits souples tels les cires pétrolières,
o l’utilisation de torons protégés-gainés dans un conduit général injecté au coulis de ciment,
o l’utilisation de gaines en PEHD à la marque NF du groupe 2 ou du groupe 4 mais avec certaines
garanties sur l’origine et la qualité du polyéthylène pour le second groupe ;
 une seconde série de recommandations en 2001 (se reporter au bulletin Ouvrages d’Art du
SETRA n°39 de décembre 2001) à cause des risques présentés par la rupture de câbles extérieurs
longs injectés au coulis de ciment 16mais aussi des difficultés rencontrées pour les démonter :
o favoriser les solutions « a1 » (injection à base de produits souples) ou « a2 » (torons protégés-

gainés dans un conduit général injecté au coulis de ciment),
o ou utiliser les solutions classiques « b1 » (création d’une liaison des câbles aux déviateurs afin
d’éviter les phénomènes de fouettement) ou « b2 » (mettre en place des amortisseurs chargés de
réduire l’énergie de rupture) ;
 Enfin la CIP et l’ASQPE avaient créé un agrément technique pour les formulateurs de coulis
d’injection à base de ciment et un autre pour les entreprises de mise en œuvre de ces coulis
d’injection.
16
D’après les expérimentations effectuées, le risque de fouettement est à craindre dès que le câble dépasse
environ 40mètres et si la tête d’ancrage reste bloquée (le câble ne peut gigler).
53
Photo n° 36 : Mise en tension d'un monotoron (Ph. SETRA)
La liste des circulaires d’agrément des procédés de précontrainte de 1986 à 1993 est la suivante :
Circulaire Date Procédé de précontrainte

Procédé Diwidag (barres lisse φ26, 32 et 36 de la classe 1030, barre
86-39 6 mai 1986 nervurée φ15 de la classe 1080 et barres nervurées φ26, 32 et 36 de
la classe 1230) pour une durée de 10 ans
Procédé CCLU (4, 7, 12, 19, 25, 31 T13 et T13S, 4, 7, 12, 19, 27 et
86-79 18 novembre 1986
37 T15 et T15 S) pour une durée de 10 ans
Procédé VSL (1, 2, 3, 4, 6, 7, 12, 19, 22, 31, 37, 42 et 55 T13 - 1, 2,
87-51 12 juin 1987
3, 4, 6, 7, 12, 19, 31 et 37 T15) pour une durée de 10 ans
Autorisation de distribution du procédé SEEE (FU et FUC 19600 et
Sans objet 8 février 1988
19620) prorogée le 22 juillet 1991 jusqu'au 1er juillet 1992
Procédés BBRB et BBRV (9, 14, 18, 22, 30, 54 et 84 φ7) jusqu'au
88-17 11 mars 1988
1er juillet 1992
Procédé LH (1, 2, 3, 4, 5, 7, 9, 12 et 19 T13) jusqu'au 1er janvier
88-37 22 avril 1988
1999
Procédé Freyssinet K (7, 12, 19, 27, 37 et 55 K13 - 4, 7, 12, 19, 27 et
88-84 25 octobre 1988
37 K15) jusqu'au 1er janvier 1999
Procédé Freyssinet monogroupe (19 et 37 T15) jusqu'au 1er janvier
88-85 26 octobre 1988
1999
Procédé PAC (1, 4, 7, 8, 12, 19, 27 et 37 T13 et T15) jusqu'au 1er
88-86 27 octobre 1988 juillet 1988. Prorogation de l'autorisation de distribution (4, 7, 8, 12,
19 T13 et T15 à tromplaques fonte) jusqu'au 1er janvier 1993
Autorisation de distribution du procédé Freyssinet précontrainte
Sans objet 25 mai 1990 extérieure (7, 12, 19, 27, 37 et 55 K13 - 4, 7, 12, 19, 27 et 37 K15)
jusqu'au 1er janvier 1993, puis 1996 puis 1997
Autorisation de distribution du procédé PAC (1, 4, 7, 8, 12, 19, 27 et
Sans objet 12 juillet 1990 37 T13 et T15 avec tromplaques fonte) jusqu'au 1er janvier 1995 puis
1997
Autorisation de distribution du procédé VSL (1, 2, 3, 4, 7, 12, 19,
Sans objet 1er août 1990
22, 31 et 37 T15) jusqu'au 1er janvier 1993
Autorisation de distribution du procédé PAC précontrainte
Sans objet 23 octobre 1990, extérieure (12, 19, 27, et 37 T13 et T13 S classe 1860 - 12, 19, 27 et
37 T15 et T15 S classe 1770) jusqu'au 1er janvier 1995 puis 1997
Autorisation de distribution du procédé LHE précontrainte
Sans objet 13 novembre 1990
extérieure (1, 7, 9, 12, 19 T15) jusqu'au 1er janvier 1993
Autorisation de distribution du, procédé VSL précontrainte
Sans objet 19 décembre 1991 intérieure et extérieure (1, 2, 3, 4, 6, 7, 12, 19, 22, 31 et 37 T15 et
T15 S classes 1770 et 1860) jusqu'au 1er janvier 1995 puis 1997
Procédé CCL, EF (4, 7, 12 et 19 T13 - 4, 7, 12, 19 et 27 T15)
91-17 1er mars 1991
jusqu'au 1er janvier 2001
91-18 1er mars 1991 procédé CONA MONO (1T 13 et T 15) jusqu'au 1er janvier 2001
Sans objet 1er Mars 1991 Autorisation de distribution du 1er mars 1991, procédé
54
Freyssinet :
Système C intérieure (3, 4, 7, 13, 19, 25, 31 et 37 C 15) jusqu'au
1er janvier 1994
Système C extérieure (3, 4, 7, 13, 19, 25, 31 et 37 C15) jusqu'au
1er janvier 1994 puis 1996
Système K intérieure (4, 7, 12, 19, 27 et 37 K15 classe 1860)
jusqu'au 1er janvier 1994, puis 1996, puis 1997
Autorisation de distribution du procédé SEEE FU et FUC (12, 19
Sans objet 2 avril 1991
F.U./F.U.C. 600 et 620) jusqu'au 1er janvier 1993
Autorisation de distribution du procédé CONA MULTI (1, 4, 7, 12,
Sans objet 22 mai 1991
19, 31 T13 et T15) jusqu'au 1er janvier 1995 puis 1997
Prorogation de l'autorisation de distribution du procédé SEEE FU et
Sans objet 22 juillet 1991
FUC (FU et FUC 19600 et 19620) jusqu'au 1er juillet 1992
Autorisation de distribution du procédé VSL (1, 2, 3, 4, 6, 7, 12, 19,
Sans objet 19 décembre 1991 22, 31, 37, 42 et 55 T13 - 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 12, 19, 22, 31 et 37 T15
classe 1860) jusqu'au 1er janvier 1994
Prorogation de l'autorisation de distribution du procédé Macalloy
Sans objet 10 avril 1992
barres G.P. (φ 26, 32, 36, 40 et 50) jusqu'au 1er janvier 1993
Autorisation de distribution du procédé SEEE FUC gainé protégé
Sans objet 15 juin 1992
(FUC 1600/1620) jusqu'au 1er janvier 1994
Autorisation de distribution du procédé Compact. F (3, 4, 7, 9, 12,
22 septembre 1992 (1-
Sans objet 15, 19, 24, 31 et 37 T15 et T15 S classe 1860) jusqu'au 1er janvier
92)
1996 puis 1997
Autorisation de distribution du procédé VSL dalles gainé protégé (4
23 octobre 1992 (2-
Sans objet T13 G.P. classe 1770 - 4 T13 S G.P. classe 1860 - 1 à 4 T15 G.P.
92),
classe 1770 - 1 à 4 T15 S G.P. classe 1860) jusqu'au 1er janvier 1995
Autorisation de distribution du procédé Freyssinet système C
3 Décembre 1992 (3-
Sans objet intérieur gainé-protégé (3, 4, 7, 13, 19, 25, 31, 37 et 55 T15 G.P. et
92)
T15 S G.P. classe 1860) jusqu'au 1er janvier 1995
3 décembre 1992 (3-
Sans objet extérieur (3, 4, 7, 13, 19, 25, 3, 37 et 55 T15 et T15 S classe 1860)
92)
Autorisation de distribution du procédé SEEE FU et FUC intérieur
Sans objet (4, 6, 7, 12, 19 T15 et T15 S classe 1860) jusqu'au 1er janvier 1995
92)
puis 1997
Autorisation de distribution du procédé S.E.E.E. F.U. et F.U.C.
Sans objet extérieur (12 et 19 T15 et T15 S classe 1770 et 1860) jusqu'au 1er
92)
janvier 1995 puis 1997
Autorisation de distribution du procédé LH intérieur (1, 2, 3, 4, 5, 7,
Sans objet 30 Juin 1993 (1-93) 9, 12, 19 T15 et T15 S classe 1860) jusqu'au 1er janvier 1996 puis
1997
Autorisation de distribution du procédé LHE extérieur (1, 7, 9, 12,
Sans objet 30 Juin 1993 (1-93)
19 T15 et T15 S classe 1860) jusqu'au 1er janvier 1996
Autorisation de distribution du procédé Diwidag A.S. (1, 4, 5, 7, 8,
9, 12, 16, 20, 27 T13 et T13 S classe 1860 - 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9,
Sans objet 1er juillet 1993 (2-93)
12, 15, 19 T15 et T15 S classe 1770) jusqu'au 1er janvier 1995 puis
1997
Autorisation de distribution du procédé Stronghold gainé-protégé
16 septembre 1993 (3-
Sans objet ancrages plats (1, 2, 3 et 4 T15 G.P. et T15 S G.P.) jusqu'au 1er
93)
Autorisation de distribution du procédé CCLU de PCB/C.PEC de
18 octobre 1993 (4-
Sans objet mai 1993 (1, 4, 7, 12, 19, 27 et 37 T15 et T15 S classe 1860)
93)
jusqu'au 1er janvier 1995 puis 1997
Autorisation de distribution du procédé SEEE FU et FUC gainé
18 octobre 1993 (5-
Sans objet protégé intérieure (1 T15 G.P. et 1 T15 S G.P. classes 1770 et 1860)
93)
jusqu'au 1er janvier 1995 puis 1997
Autorisation de distribution du procédé SEEE FU et FUC gainé
18 Octobre 1993 (5-
Sans objet protégé extérieur (1 T15 et 1 T15 S classe 1860) jusqu'au 1er janvier
93)
1995
Autorisation de distribution du procédé CONA COMPACT intérieur
22 Octobre 1993 (6-
Sans objet (1, 7, 12, 19, 31 et 1 G.P. T13 et T13 S classe 1860 - 1, 4, 7, 12, 19,
93)
22, 31 et 1 G.P. T15 et T15 S classes 1770 et 1860) jusqu'au 1er
55
Procédé SEEE FU et FUC intérieur (FU 4, 6, 12, 19 T15 et T15 S
93-76 25 Octobre 1993 classe 1770 - FUC 4, 6, 7, 12, 19 T15 et T15 S classe 1770) jusqu'au
1er janvier 2003
Procédé SEEE FU et FUC intérieur (FU 4, 6, 12, 19 T15 et T15 S
? ? classe 1770 - FUC 4, 6, 7, 12, 19 T15 et T15 S classe 1770) jusqu'au
1er janvier 2003
Procédé LHE extérieur (1, 7, 9, 12 et 19 T15 et T15 S classes 1770
93-77 25 octobre 1993
et 1860) jusqu'au 1er janvier 2003
Procédé SEEE FU et FUC extérieur (12 et 19 T15 et T15 S classe
94-19 23 février 1994
1770) jusqu'au 1er janvier 2004
Procédé VSL extérieur (1, 2, 3, 4, 7, 12, 19, 22, 31 et 37 T15 et T15
94-20 23 février 1994
S classes 1770 et 1860) jusqu'au 1er janvier 2004
Autorisation de distribution du procédé Diwidag extérieur (12, 19
Sans objet 4 octobre 1995 (1-95),
T15 et T15 S classes 1770 et 1860) jusqu'au 1er janvier 1998
Autorisation de distribution du procédé Macalloy G.P. (barres φ26,
Sans objet 4 octobre 1995 (2-95)
32, 36, 40 et 50 classes 1030 et 1230) jusqu'au 1er janvier 1998
autorisation de distribution du procédé Freyssinet système C
29 novembre 1995 (3-
Sans objet intérieur (3, 4, 7, 9, 12, 13, 19, 22, 25, 27, 31, 37 et 55 T15 et T15 S
95)
Sans objet extérieur (3, 4, 7, 13, 19, 25, 31, 37 et 55 T15 G.P. et T15 S G.P.
95)
Autorisation de distribution du procédé SEEE FUT intérieur (7, 12,
Sans objet 13, 19, 25, 27, 37 T15 et T15 S classes 1770 et 1860) jusqu'au 1er
95)
janvier 1998
Autorisation de distribution du procédé S.E.E.E. F.U.T. extérieur (7,
Sans objet 12, 13, 19, 25, 27, 31 et 27 T15 et T15 S classes 1770 et 1860)
95)
Autorisation de distribution du procédé Dywidag SF intérieur
(1,4,5,7,8,9,12,15,19,27 T13S et 1,3,4,5,6,7,9,12,15,19 T15 et T15S
Sans objet 19 janvier 1996 (1-96)
classe 1770 et 1860) jusqu'au 1er janvier 1998 (en remplacement du
procédé Dywidag AS)
Autorisation de distribution du procédé Freyssinet système K avec
Sans objet 27 février 1996 (2-96) des clavettes spécifiques (adaptation du procédé) jusqu'au 1er janvier
1999
Autorisation de distribution du procédé CCL EF avec des torons T15
Sans objet 25 juin 1996 (3-96)
et T15S de classe 1860 jusqu'au 1er janvier 1997
Autorisation de distribution du procédé Tensacciai système MTIA
Sans objet (4-96) précontrainte ultérieure, (1-4-7-9-12-15-19-22-27 T15 ou T15S
Tableau n° 13
56
Liste récapitulative des agréments des procédés de précontrainte intérieure et de précontrainte extérieure et des avis
techniques des coulis d’injection au 1er juillet 2002 :
Précontrainte intérieure :
Procédés Sociétés Type Armatures Classes Unités Clavettes Décision Échéance

DYWIDAG SF DSI Int T13/T13S 1860 1-4-5-7-8-9-12-15-19-27 Bivalente Aut proc 1/96 1-1-03
DYWIDAG SF DSI Int T15/T15S 1770/1860 1-4-5-7-8-9-12-15-19-27 Spécifique Aut proc 1/96 1-1-03
DYWIDAG SF EIFFAGE TP Int T13/T13S 1860 1-4-5-7-8-9-12-15-19-27 Bivalente Aut proc 1/01 1-1-03
DYWIDAG SF EIFFAGE TP Int T15/T15S 1770/1860 1-4-5-7-8-9-12-15-19-27 Spécifique Aut proc 1/01 1-1-03
CONA COMPACT - BBR ETIC Int T13/T13S 1860 1-7-12-19-31(1/GP) Bivalente AGR 99-65 2-7-05
CONA COMPACT - BBR ETIC Int T15/T15S 1770/1860 1-4-7-12-19-22-31(1/GP) Bivalente AGR 99-65 2-7-05
SYSTEME C FREYSSINET Int T15/T15S0 1860 3-4-7-9-12-13-19-22-25-27-31-37-55 Bivalente AGR 98-88 30-6-05
SYSTEME F FREYSSINET Int T13/T13S 1860 1-4 Spécifique Aut proc 1/01 1-1-03
SYSTEME F FREYSSINET Int T15/T15S 1860 1-4 Spécifique Aut proc 1/01 1-1-03
SYSTEME F FREYSSINET Int T15C 1820 1 Spécifique Aut proc 1/01 1-1-03
T13/T13S
SYSTEME K FREYSSINET Int 1860 7-12-19-27-37-55 Bivalente AGR 88-84 1-1-05
T15/T15S
SYSTEME K FREYSSINET Int 1770 4-7-12-19-27-37 Bivalente AGR 88-84 1-1-05
T15/T15S
SYSTEME K FREYSSINET Int 1860 4-7-12-19-27-37 Bivalente Aut 1/3/91 1-1-03
T15/T15S
SYSTEME K FREYSSINET Int 1860 4-7-12-19-27-37 Spécifique Aut proc 2/96 1-1-03
MONOGROUPE FREYSSINET Int T15/T15S 1770 19-37 Bivalente AGR 88-85 1-1-05
MONOGROUPE FREYSSINET Int T15/T15S 1860 19-37 Bivalente Aut 19/12/1991 1-1-03
SEE FU et FUC GTM Int T15/T15S 1770/1860 4-6-7-12-19 (FU) AGR 97-27 30-6-05
SEE FU et FUC GTM Int T15/T15S 1770/1860 4-6-7-12-19 (FUC) Spécifique AGR 97-27 30-6-05
SEE FU et FUC Monotoron GP GTM Int T15/T15S 1770/1860 FU/FUC 1(GP) Spécifique AGR 97.28 30-6-05
SEE FU et FUT GTM Int T15/T15S 1770/1860 7-12-13-19-25-27-31-37 Spécifique AGR 98-44 30-6-05
CCL-EF PCB Int T13/T13S 1860 4-7-12-19 Bivalente AGR 96-75 29-6-05
CCL-EF PCB Int T15/T15S 1770/1860 4-7-12-19-27 Spécifique AGR96-75 29-6-05
CCL-EF FREYSSINET Int T13/T13S 1860 4-7-12-19 Bivalente Aut proc 3/01 1-1-03
CCL-EF FREYSSINET Int T15/T15S 1770/1860 4-7-12-19-27 Spécifique Aut proc 3/01 1-1-03
'
CCL-U PCB Int T13/T13S 1860 4-7-12-19-25-31 Bivalente AGR 96-76 29-6-05
CCL-U PCB Int T15/T15S 1770/1860 4-7-12-19-27-37 Spécifique AGR 96-76 29-6-05
CCL-U FREYSSINET Int T13/T13S 1860 4-7-12-19-25-31 Bivalente Aut proc 4/01 1-1-03
CCL-U FREYSSINET Int T15/T15S 1770/1860 4-7-12-19-27-37 Spécifique Aut proc 4/01 1-1-03
BBV Monotoron GP RAZEL Int T15S 1770/1860 1 Spécifique Auto proc 1/99 1-1-03
LH SPIE Batignolles Int T15/T15S 1770 1-2-3-4-6-7-9-12-19 Bivalente AGR 88-37 1-1-05
LH SPIE Batignolles Int T15/T15S 1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19 Bivalente Aut proc 1/93 1-1-03
52
SB SPIE Batignolles Int T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19-27-37 Spécifique AGR 2000-40 1-1-11
SB Trompettes fonte SPIE Batignolles Int T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19-27-37 Spécifique Aut proc 1/93 1-1-03
STRONGHOLD COMPACT F STRONGHOLD Int T15/T15S 1860 3-4-7-9-12-15-19-24-31-37 Bivalente Aut proc 1/92 1-1-03
TENSACCIAI - MTAIE TTA Int T15/T15S 1860 1-4-7-9-12-15-19-22-27 Spécifique Aut proc 4/96 1-1-03
V.S.L V.S.L ⁿn T13/T13S 1770/1860 1-2-3-4-5-6-7-12-19-22-31-37-42-55 Spécifique AGR 97-75 30-6-05
V.S.L V.S.L tIn T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-12-19-22-31-37 Spécifique AGR 97-75 30-6-05
V.S.L. V.S.L. Int T15/T15S 1860 22(Ec6-22) Spécifique Aut proc 2/00 1-1-08
V.S.L. Dalles V.S.L. Int T13/T13S 1770/1860 1 Spécifique AGR 99-05 1-07-05
V.S.L. Dalles V.S.L. int T15/T15S 1770/1860 1-4 Spécifique AGR 99-05 1-07-05
Tableau n° 14
Précontrainte extérieure :

DYWIDAG Type MC DSI Ext T15/T15S 1770/1860 12-19-27-37 Spécifique Aut proc 6/01 1-1-03
DYWIDAG Type MC EIFFAGE TPI Ext T15/T15S 1770/1860 12-19-27-37 Spécifique Aut proc 7/01 1-1-03
DYWIDAG Type VC DSI Ext T15/T15S 1770/1860 12-19 Spécifique Aut proc 8/01 1-1-03
DYWIDAG Type VC EIFFAGE TP Ext T15/T15S 1770/1860 12-19 Spécifique Aut proc 9/01 1-1-03
SYSTEME C FREYSSINET Ext T15/T15S0 1860 3-4-7-9-12-13-19-22-25-27-31-37-55 Bivalente AGR 98-88 30-6-05
SYSTEME K préc ext FREYSSINET Ext T13/T13S 1860 7-12-19-27-37-55 Bivalente Aut 25/5/90 1-1-03
SYSTEME K préc ext FREYSSINET Ext T15/T15S 1770 4-7-12-19-27-37 Bivalente Aut 25/5/90 1-1-03
SYSTEME K FREYSSINET Ext T15/T15S 1860 4-7-12-19-27-37 Bivalente Aut 1/3/91 1-1-03
SYSTÉME K FREYSSINET Ext T15/T15S 1860 4-7-12-19-27-37 Spécifique Aut proc 2/96 1-1-03
SEE FU et FUC préc ext GTM Ext T15/T15S 1770/1860 12-19 (FU) AGR 97-27 30-6-05
SEE FU et FUC préc ext GTM Ext T15/T15S 1770/1860 12-19 (FUC) Spécifique AGR 97-27 30-6-05
SEE et FUT GTM Ext T15/T15S 1770/1860 7-12-13-19-25-27-31-37 Spécifique AGR 98-44 30-6-05
CCL-U PCB Ext T15/T15S 1770/1860 4-7-12-19-27- 37 Spécifique AGR 96-76 29-6-05
CCL-U FREYSSINET Ext T15/T15S 1770/1860 4-7-12-19-27-37 Spécifique Aut proc 4/01 1-1-03
BBV Monotoron GP RAZEL Ext T15S 1770/1860 1 Spécifique Auto proc 1/99 1-1-03
LHE SPIE Batignolles Ext T15/T15S 1770 1-7-9-12-19 Bivalente AGR 93-77 26-6-05
LHE SPIE Batignolles Ext T15/T15S 1860 1-7-9-12-19 Bivalente Aut proc 1/93 1-1-03
SB SPIE Batignolles Ext T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19-27-37 Spécifique AGR 2000-40 1-1-11
SB Trompettes fonte SPIE Batignolles Ext T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19-27-37 Spécifique Aut proc 1/98 1-1-03
TENSACCIAI - MTAIE TTA Ext T15/T15S 1860 1-4-7-9-12-15-19-22-27 Spécifique Aut proc 1/00 1-1-03
T15/T15S AGR 94-20
V.S.L préc ext V.S.L Ext 1770/1860 1-2-3-4-6-7-12-19-22-31-37 Spécifique 25-6-05
AGR 97-75
53
V.S.L.préc ext V.S.L. Ext T15/T15S 1860 22(Ec6-22) Spécifique Aut proc 2/00 1-1-08
Tableau n° 15
Barres de précontrainte :
Procédés Sociétés Type Armatures Classes Unités Décision Échéance

BARRES MACALLOY ARTEON-CIPEC Barre NL 1030 26-32-36-40-50 Aut proc 2/95 1-1-03
DYWIDAG BARRES DSI France Barre N/L 1030/1230 26-32-36 Aut proc 5/96 1-1-03
Tableau n° 16
Agréments de formulateurs de coulis d’injection :
Société Coulis Avis Fiche Échéance Températures Ciment Additifs Délai à 20°C
HOLCIM SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r5 01/01/2004 5/35°C sac 50kg poche > 4h
FREYSSINET Int. SMARTGEL APT C-02/3 r0 01/04/2003 5/35°C sac 25kg pesée l h ou 24h
Tableau n° 17
Agréments d’applicateurs de coulis d’injection :
Société Coulis Avis Fiche Échéance Matériel Ciment Additifs E/C

GTM Construction SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r5 01/01/2004 GTM TC 400 100kg 2 sacs 2 poches 0,360
GTM Construction SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r5 01/01/2004 GTM UFC 400 100kg 2 sacs 2 poches 0,360
VSL France SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r5 01/01/2004 MIXER VSL 150kg 3 sacs 3 poches 0373
FREYSSINET SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r5 01/01/2004 Plate-forme CIP 300kg 6 sacs 6 poches 0,360
FREYSSINET SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r5 01/01/2004 Centrale C2001 100kg 2 sacs 2 poches 0,360
FREYSSINET Int. SMARTGEL APT C-02/3 r0 01/04/2003 Voir fiche 200kg 8 sacs pesée 0,350
Tableau n° 18
Liste récapitulative des agréments des procédés de précontrainte intérieure et de précontrainte extérieure et des avis
techniques des coulis d’injection en vigueur au 1er janvier 2005 :
Précontrainte intérieure :
54
Procédés Sociétés Type Armatures Classe Unités Clavette Décision Echéance
DYWIDAG SF DSI France Int T13/T13S 1860 1-4-5-7-8-9-12-15-19-27 Bivalente Aut proc 1/96 1-1-06
DYWIDAG SF DSI France Int T15/T15S 1770/1860 1-4-5-7-8-9-12-15-19-27 Spécifique Aut proc 1/96 1-1-06
DYWIDAG SF EIFFAGE TP Int T13/T13S 1860 1-4-5-7-8-9-12-15-19-27 Bivalente Aut proc 1/01 1-1-06
DYWIDAG SF EIFFAGE TP Int T15/T15S 1770/1860 1-4-5-7-8-9-12-15-19-27 Spécifique Aut proc 1/01 1-1-06
CONA COMPACT - BBR ETIC Int T13/T13S 1860 1-7-12-19-31 (1/GP) Bivalente AGR 99-65 1-1-10
CONA COMPACT - BBR ETIC Int T15/T15S 1770/1860 1-4-7-12-19-22-31 (1/GP) Bivalente AGR 99-65 1-1-10
SYSTEME C FREYSSINET Int T15/T15S 1860 3-4-7-9-12-13-19-22-25-27-31-37-55 Bivalente AGR 98-88 1-1-08
SYSTEME F FREYSSINET Int T13/T13S 1860 1-4 Bivalente Aut proc 5/01 1-1-06
SYSTEME F FREYSSINET Int T15/T15S 1860 1-4 Bivalente Aut proc 5/01 1-1-06
SYSTEME F FREYSSINET Int T15C 1860 1 Bivalente Aut proc 5/01 1-1-06
SYSTEME K FREYSSINET Int T13/T13S 1860 7-12-19-27-37-55 Bivalente AGR 88-84 1-1-06
SYSTEME K FREYSSINET Int T15/T15S 1770 4-7-12-19-27-37 Bivalente AGR 88-84 1-1-06
SYSTEME K FREYSSINET Int T15/T15S 1860 4-7-12-19-27-37 Bivalente Aut 1/3/91 1-1-06
SYSTEME K FREYSSINET Int T15/T15S 1860 4-7-12-19-27-37 Spécifique Aut proc 2/96 1-1-06
MONOGROUPE FREYSSINET Int T15/T15S 1770 19-37 Bivalente AGR 88-85 1-1-06
MONOGROUPE FREYSSINET Int T15/T15S 1860 19-37 Bivalente Aut 19/12/1991 1-1-06
SEEE FU et FUC GTM Int T15/T15S 1770/1860 4-6-7-12-19 (FU) - AGR 97-27 1-1-08
SEEE FU et FUC GTM Int T15/T15S 1770/1860 4-6-7-12-19 (FUC) Spécifique AGR 97-27 1-1-08
SEEE FU et FUC Monotorons GP GTM Int T15/T15S 1770/1860 FU/FUC 1 (GP) Spécifique AGR 97-28 1-1-08
SEEE FUT GTM Int T15/T15S 1770/1880 7-12-13-19-25-27-31-37 Spécifique AGR 98-44 1-1-08
CCL-EF PCB Int T13/T13S 1860 4-7-12-19 Bivalente AGR 96-75 1-1-07
CCL-EF PCB Int T15/T15S 1770/1860 4-7-12-19-27 Spécifique AGR 96-75 1-1-07
CCL-U PCB Int T13/T13S 1860 4-7-12-19-25-31 Bivalente AGR 96-76 1-1-07
CCL-U PCB Int T15/T15S 1770/1860 4-7-12-19-27-37 Spécifique AGR 96-76 1-1-07
BBV Monotorons GP RAZEL Int T15S 1770/1860 1 Spécifique Aut proc 1/99 1-1-06
LH SPIE Préc. Int T15/T15S 1770 1-2-3-4-4-7-9-12-19 Bivalente AGR 88-37 1-1-06
LH SPIE Préc. Int T15/T15S 1860 1-2-3-4-4-7-9-12-19 Bivalente Aut proc1/93 1-1-06
SB SPIE Préc. Int T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19-27-37 Spécifique AGR 2000-40 1-1-11
SB Trompettes fonte SPIE Préc. Int T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19-27-37 Spécifique Aut proc1/98 1-1-06
STRONGHOLD COMPACT F STRONGHOLD Int T15/T15S 1860 3-4-7-9-12-15-19-24-31-37 Bivalente Aut proc 1/92 1-1-06
TENSACCIAI - MTAI TTA Int T15/T15S 1860 1-4-7-9-12-15-19-22-27 Spécifique Aut proc 4/96 1-1-06
V.S.L. V.S.L. Int T13/T13S 1770/1860 1-2-3-4-5-6-7-12-19-22-31-37-42-55 Spécifique AGR 97-75 1-1-08
V.S.L. V.S.L. Int T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-12-19-22-31-37 Spécifique AGR 97-75 1-1-08
V.S.L. V.S.L. Int T15/T15S 1860 22 (Ec6-22) Spécifique Aut proc 2/00 1-1-08
V.S.L. Dalles V.S.L. Int T13/T13S 1770/1860 4 Spécifique AGR 99-05 1-1-09
V.S.L. Dalles V.S.L. Int T15/T15S 1770/1860 1-4 Spécifique AGR 99-05 1-1-09
55
VSL CS 2000 V.S.L. Int T15/T15S 1860 7-12-19-27-31-37 Spécifique Aut proc 1/02 1-1-06
Tableau n° 19
Précontrainte extérieure :

DYWIDAG TYPE MC DSI France Ext T15/T15S 1770/1860 12-19-27-37 Spécifique Aut proc 6/01 1-1-06
DYWIDAG TYPE VC DSI France Ext T15/T15S 1770/1860 12-19 Spécifique Aut proc 8/01 1-1-06
DYWIDAG TYPE MC EIFFAGE TP Ext T15/T15S 1770/1860 12-19-27-37 Spécifique Aut proc 7/01 1-1-06
DYWIDAG TYPE VC EIFFAGE TP Ext T15/T15S 1770/1860 12-19 Spécifique Aut proc 9/01 1-1-06
SYSTEME C FREYSSINET Ext T15/T15S 1860 3-4-7-9-12-13-19-22-25-27-31-37-55 Bivalente AGR 98-88 1-1-08
SYSTEME K Préc. EXTERIEURE FREYSSINET Ext T13/T13S 1860 7-12-19-27-37-55 Bivalente Aut 25/5/90 1-1-06
SYSTEME K Préc. EXTERIEURE FREYSSINET Ext T15/T15S 1770 4-7-12-19-27-37 Bivalente Aut 25/5/90 1-1-06
SYSTEME K FREYSSINET Ext T15/T15S 1860 4-7-12-19-27-37 Bivalente Aut 1/3/91 1-1-06
SYSTEME K FREYSSINET Ext T15/T15S 1860 4-7-12-19-27-37 Spécifique Aut proc 2/96 1-1-06
SEEE FU et FUC Préc.EXTE GTM Ext T15/T15S 1770/1860 12-19 (FU) - AGR 97-27 1-1-08
SEEE FU et FUC Préc.EXTE GTM Ext T15/T15S 1770/1860 12-19 (FUC) Spécifique AGR 97-27 1-1-08
SEEE FUT GTM Ext T15/T15S 1770/1860 7-12-13-19-25-27-31-37 Spécifique AGR 98-44 1-1-08
CCL-U PCB Ext T15/T15S 1770/1860 4-7-12-19-27-37 Spécifique AGR 96-76 1-1-07
BBV Monotorons GP RAZEL Ext T15S 1770/1860 1 Spécifique Aut proc 1/99 1-1-06
LHE SPIE Préc. Ext T15/T15S 1770 1-7-9-12-19 Bivalente AGR 93-77 1-1-06
LHE SPIE Préc. Ext T15/T15S 1860 1-7-9-12-19 Bivalente Aut proc 1/93 1-1-06
SB SPIE Préc. Ext T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19-27-37 Spécifique AGR 2000-40 1-1-11
SB Trompettes fonte SPIE Préc. Ext T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19-27-37 Spécifique Aut proc1/98 1-1-06
VSL Préc EXTERIEURE V.S.L. Ext T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-7-12-19-22-31-37 Spécifique AGR 94-20 1-1-06
VSL Préc EXTERIEURE V.S.L. Ext T15/T15S 1860 22 (Ec6-22) Spécifique Aut proc 2/00 1-1-08
VSL CS 2000 V.S.L. Ext T15/T15S 1860 7-12-19-27-31-37 Spécifique Aut proc 1/02 1-1-06
LHE SPIE Préc. Ext T15/T15S 1770 1-7-9-12-19 Bivalente AGR 93-77 1-1-06
LHE SPIE Préc. Ext T15/T15S 1860 1-7-9-12-19 Bivalente Aut proc 1/93 1-1-06
SB SPIE Préc. Ext T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19-27-37 Spécifique AGR 2000-40 1-1-11
SB Trompettes fonte SPIE Préc. Ext T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-6-7-9-12-19-27-37 Spécifique Aut proc1/98 1-1-06
VSL Préc EXTERIEURE V.S.L. Ext T15/T15S 1770/1860 1-2-3-4-7-12-19-22-31-37 Spécifique AGR 94-20 1-1-06
VSL Préc EXTERIEURE V.S.L. Ext T15/T15S 1860 22 (Ec6-22) Spécifique Aut proc 2/00 1-1-08
VSL CS 2000 V.S.L. Ext T15/T15S 1860 7-12-19-27-31-37 Spécifique Aut proc 1/02 1-1-06
Tableau n° 20
56
Procédé Société Type Armatures Classe Unités Décision Echéance

BARRES MACALLOY ARTEON Barre NL 1030 26-32-36-40-50 - Aut proc 2/95 1-1-06
DYWIDAG BARRES DSI France Barre L/N 1030/1230 26-32-36 - Aut proc 5/96 1-1-06
Tableau n° 21
Agréments de formulateurs de coulis d’injection
Société Coulis Avis Fiche Échéance Températures Ciment Additifs Délai à 20°C
HOLCIM SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r9 01/01/2007 5 / 35 °C sac 25Kg poche > 4h
FREYSSINET Int. SMARTGEL APF C-02/3 r0 01/01/2007 5 / 35 °C sac 25Kg pesée 1h ou 24h
Tableau n° 22
Agréments d’applicateurs de coulis :
Société Coulis Avis Fiche Échéance Matériel Ciment Additifs e/c

GTM Construction SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 GTM TC 400 100Kg (4 sacs) 4 poches 0.360
GTM Construction SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 GTM UFC 400 100Kg (4 sacs) 4 poches 0.360
VSL France SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 MIXER VSL 150kg (6 sacs) 6 poches 0.373
FREYSSINET SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 Plateforme CIP 300Kg (12 sacs) 12 poches 0.360
FREYSSINET SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 Centrale C2001 100Kg (4 sacs) 4 poches 0.360
PCB SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 Haute turbulence 150kg (6 sacs) 6 poches 0.360
ETIC SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 Haute turbulence 150kg (6 sacs) 6 poches 0.367
EIFFAGE TP SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 Centrale MP400 100kg (4 sacs) 4 poches 0.360
EIFFAGE TP SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 Centrale CRAELIUS 100kg (4 sacs) 4 poches 0.360
SPIE Précontrainte SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 Centrale UFI 500 200kg (8 sacs) 8 poches
SPIE Précontrainte SUPERSTRESSCEM ATF C-98/1 r10 01/01/2007 Malaxeur HT 150 150kg (6 sacs) 6 poches
FREYSSINET Int. SMARTGEL APF C-02/3 r0 01/01/2007 voir fiche 200Kg (8 sacs) pesée 0,350
Tableau n° 23
57
Photo n° 38 : Barres Macalloy avec capteurs de
force (Ph. D. Poineau)
Photo n° 37 : Ancrage Freyssinet A'D du système
C pour toron gainé-graissé (Ph. D. Poineau)
Photo n° 39 : Ancrages VSL 35T 15 (Ph. D. Poineau)

ponts
7.5.1 Les statistiques sur les réalisations
Les données qui suivent sont tirées des statistiques annuelles sur la construction des ponts qui sont
élaborées tous les ans par le SETRA à partir d’enquêtes effectuées auprès des différents maîtres
d’ouvrages.
Pendant la période de 1983 à nos jours les statistiques de construction des ponts sur les routes nationales
(RN) et départementales (RD) d'une part et sur les autoroutes concédées d'autre part (AC) sont résumées
dans le tableau ci-dessous.
58
Moyennes annuelles
Nombre de ponts Nombre de ponts-
Nombre de ponts Surface de ponts
Réseaux en BP (post- dalles en BP ponts
réalisés (u) réalisée (m²)
tension) type PSIDP
RN et RD 600 250.000 135 100
135 ( ≈22%) 100 ( ≈74%)
600 135
AC 180 95.000 95 90
95 ( ≈ 53 %) 90 ( ≈ 95 %)
180 95
Tableau n° 24
Le nombre des ponts en béton précontraint par post-tension est resté stable et parmi ceux-ci, il est à noter
que le pourcentage des ponts-dalles (type PSI - DP) est très élevé.
% des ponts en BP par

% des PSIDP par
rapport au nombre
Réseaux rapport au nombre des
total des ponts
ponts en BP construits
construits
R.N. et R.D. 20 à 25 % 60 à 80 %
A.C. 40 à 65 % 85 à 95 %
Tableau n° 25
Les statistiques des réseaux des RN et des RD montrent également que la part de marché des ponts en
ossature mixte acier-béton est passée de 2 à 5% au détriment des grands ponts en béton précontraint
construits par encorbellements successifs, par poussage, etc.
Évolution en % par rapport au nombre total des ouvrages construits

Réseaux Ponts mixtes Grands ponts en BP
R.N. et R.D. 2%5% 3 %  0,5 %
Tableau n° 26
Les statistiques montrent également la quasi-disparition des ponts à poutres préfabriquées post-contraintes
dans les années 90, un recul important des ponts en béton léger et la disparition totale des ponts construits
sur cintre auto-lanceur.
En 2002, sur les 23 031 ponts du réseau national, environ 50% étaient âgés de moins de 25 ans et 90% de
moins de 50 ans.
Les ponts en béton précontraint représentaient 18% du nombre total des ponts mais 47,5% de la surface
totale.
Type de pont en BP Nombre en % Surface en %

Dalles 70 52
VIPP (160 unités) 3à4 <10
Poutres-caissons (280 unités) 7 26
Tableau n° 27
La période de 1983 à nos jours a été marquée :
59
 par la politique de la Direction des Routes de développement de l'innovation tout d’abord dans les
années 80 puis en 1997 avec la signature de la « charte innovation ». Ce développement nécessaire a
été soumis à une expertise technique forte des Services Techniques Centraux, afin d'éviter les
aventures sans moyens d'études et de contrôle qui aboutissent à des dérapages financiers
impressionnants.
Cette politique s'est concrétisée par la construction de ponts innovants (structures
tridimensionnelles en béton précontraint, ossatures mixte acier-béton triangulée et précontraintes,
ossatures mixtes à âmes plissées et précontraintes, etc.) ;
 par un développement rapide de la précontrainte extérieure dans les grands ponts ;
 par la construction des premiers ponts en béton à haute-performance (BHP) et même de ponts en
béton fibré ultra performants (BFUP ;
 par une politique de recherche « de la qualité » avec le développement depuis 1985 « des plans
d'assurance de la qualité ou PAQ » ;
 par le développement d'une politique architecturale pour mieux intégrer les ouvrages dans leur site
et essayer de chasser la mauvaise image du « béton ». La création du « Ruban d'or » en 1991 en est
l'illustration la plus médiatique.
7.5.3 Ouvrages réalisés
Photo n° 40 : Massif d'ancrage de la précontrainte additionnelle de réparation du pont de Châlons en

Champagne (Ph. D. Poineau)
 Développement de la précontrainte extérieure dans les ponts neufs :
La précontrainte extérieure depuis les années 50 n’avait plus été utilisée en France dans la réalisation
d’ouvrages neufs. Elle n’était employée qu’en réparation et renforcement des ouvrages existants.
Une nouvelle avancée technique apparut dans les années 70 tout d’abord au « Long Key Bridge » puis
au « Seven Miles Bridge » en Floride et ensuite aux viaducs du Vallon-des-Fleurs et de la Banquière sur
l’autoroute A 8 et au pont de Bubiyan au Koweït avec l’utilisation « de la précontrainte extérieure ».
60
Photo n° 41 : Précontrainte extérieure du viaduc de Roquebillière (Lot) (Ph. D. Poineau)
Certains ponts sont « à précontrainte totalement extérieure » au béton. Cette précontrainte se présente
sous forme de câbles continus courants sur plusieurs travées qui équilibrent les sollicitations développées
sous le poids propre, le poids des superstructures, les charges d’exploitation, etc. C’est le cas par exemple,
des viaducs de Sermenaz près de Lyon, Jules Verne à Amiens et de Val Durance de l’autoroute A 51.
La plupart des ponts sont « à précontrainte mixte » c’est à dire qu’une partie des câbles reste à
l’intérieur du béton. Par exemple, dans un pont construit par encorbellements successifs, les câbles de
fléau et une partie des câbles de continuité sont intérieurs au béton. Les câbles extérieurs qui filent sur
plusieurs travées équilibrent essentiellement les sollicitations développées par le poids des superstructures
et des charges d’exploitation.
 Parmi les "ouvrages innovants" des années 80, il y a lieu de citer :
o le pont de Bubiyan (1980-1983) dont le tablier constitué de deux hourdis reliés par des âmes
formant un treillis spatial en béton armé. Ce tablier est précontraint par des câbles extérieurs. Cet
ouvrage a été endommagé lors de l’invasion du Koweït par l’Irak. Depuis, il a été réparé ;
o le pont d'Arbois (1983-1985) dont le tablier triangulé en ossature mixte acier-béton est à
précontrainte extérieure ;
o le pont de Cognac (1985-1986) dont le tablier en ossature mixte qui comporte deux hourdis béton
réunis par des âmes métalliques plissées est précontraint par des câbles extérieurs 17 ;
o le viaduc de Charolles dit du Val-Maupré terminé en 1988 dont le tablier de forme triangulaire en
ossature mixte à âmes plissées est précontraint par des câbles extérieurs ;
o les viaducs de Sylans et Glacières dont la conception est voisine de celle du pont de Bubiyan, mais
ici les âmes triangulées sont précontraintes. Ils ont été exécutés avec un béton à haute-
performance de classe B 65, avec l'aide de voussoirs préfabriqués mis en place à l'avancement
(suite à quelques défauts de réalisation des injections, quelques barres de triangulation se sont
fissurées sous les effets du gel de l’eau de ressuage du coulis d’injection. Ces barres ont été
rapidement réparées) ;
o le pont sur la Roize (1987-1990) à trois travées (36 m–40 m–36 m) dont la structure
tridimensionnelle en acier avec dalle en BHP de classe B 80 précontrainte longitudinalement et
transversalement. Le tablier est précontraint par des câbles extérieurs.
17 La déformation des tôles pliées lors de la mise en précontrainte permet à aux efforts de compression de passer préférentiellement dans les hourdis béton ce qui est le but
recherché.
61
Photo n° 42 : Viaduc de Charolles dit du Val-Maupré (Ph. D. Poineau)
Photo n° 43 : Viaducs de Sylans et Glacières (Ph. D. Poineau)

 Certaines de ces « techniques innovantes » ont connu depuis des développements, il convient de
citer :
o le pont construit par encorbellements successifs de la Corniche à Dôle sur le Doubs (1992-1994).
Ce pont de 496 mètres de longueur totale (48 m-5x80 m-48 m) est à âmes plissées de hauteur
variable et à précontrainte mixte ;
o les trois viaducs du Boulonnais sur l'autoroute A 16 de respectivement 1288 mètres, 474 mètres et
243 mètres de longueur dont les tabliers sont constitués par deux hourdis reliés un treillis
métallique spatial de géométrie semblable à celle des viaducs de Sylans et Glacières. Les tabliers
ont été réalisés à l’aide de voussoirs préfabriqués de hauteur constante assemblés par une
précontrainte mixte avec six familles de câbles (4T15 intérieurs de fléau, 19T15 extérieurs de
fléau, 19T15 intérieurs éclisses, 19T15 extérieurs au tracé ondulé, 19T15 extérieurs rectilignes et
19T15 intérieurs de fléau en fibre inférieure) ;
62
 Parmi les ouvrages innovants de ces dernières années, il y a lieu de citer :
o Le pont sur le Vecchio en Corse (42,25 m-137,50 m-42,25 m) terminé en 2000. Cet ouvrage
construit par encorbellements successifs présente la particularité d’avoir des âmes triangulées sous
forme de panneaux trapézoïdaux (il est à noter que les flèches dues aux déformations différées
semblent être plus importantes que celles prévues par les calculs) ;
o le pont en arc sur le Bras de la Plaine à la Réunion qui a été terminé en 2002. Le tablier de
260 mètres de portée est constitué par 2 hourdis précontraints reliés par des âmes triangulées
constituées par des tubes métalliques. La précontrainte mixte est constituée de câbles 12T15 et
19T15 de classe 18960 MPa ;
o les deux passages supérieurs de Bourg-lès-Valence à deux travées d’environ 21 mètres de portée
qui ont été terminés en 2003. Le tablier de ces ouvrages est constitué par des poutres en double T
en BFUP précontraintes par pré-tension. Il n’y a aucun acier passif dans les poutres. Le béton
« BSI » est fibré à 3% avec une résistance de 175MPa en compression et de 8MPa en traction ;
o le viaduc de Meaux terminé début 2005, de 1194 mètres de longueur (34,155 m-49,68 m-
7x52,785 m-5x55,89 m-93,15 m-55,89 m-4x52,785 m-2x49,68 m) est destiné au passage du
contournement de la ville de Meaux de la RN 3. Le tablier de cet ouvrage est un mono-caisson à
bracons métalliques constitué par deux hourdis réunis par des âmes métalliques « plano-
tubulaires » et qui est mis en place par poussage. Dans cet ouvrage, la précontrainte est de type
mixte.
Photo n° 44 le viaduc de Meaux (Photo G. Forquet/SETRA)
 Parmi les ponts ferroviaires (TGV-Nord et Méditerranée) il y a lieu de citer :
Nota : afin de ne pas mélanger les ponts-routiers et les ponts ferroviaires, les principales réalisations du
TGV-Nord et du TGV-Méditerranée ont été rassemblées ci-après avec un classement par types
d’ouvrages.
 TGV-Nord : les ouvrages ont été construits entre 1989 et 1992. Tous les tabliers des grands ouvrages
en béton précontraint de cette ligne ont été construits par la méthode poussage et leur précontrainte est
intérieure au béton :
o le viaduc de Verberie de 1526 mètres de longueur qui comporte un tablier sud et une travée de
transition de 737 mètres de longueur (« poussé » dans le sens de la descente) et un tablier nord de
789 mètres (poussé dans le sens de la montée) avec des portées variant de 30 à 48,50 m ;
o le viaduc du Crould de 545 mètres de longueur (38 m- 10x39,50 m-35,50 m) ;
63
o le viaduc de l’Aronde de 450 mètres de longueur 33,90 m-8x47,40 m-33,90 m) ;
o le viaduc de la Somme de 302,97 mètres de longueur (9x33,33 m) ;
o le viaduc de l’Avre de 209 mètres de longueur (31 m-4x36 m-31 m).
 TGV-Méditerranée : les ouvrages ont été construits entre fin 1995 et fin 1998. Les tabliers des
grands ouvrages en béton précontraint de cette ligne ont été construits par des méthodes diverses
(encorbellement, poussage et même rotation) et leur précontrainte est mixte. La plupart des ouvrages
se situant en zones sismiques, ils ont fait l’objet d’aménagements parasismiques (mise en place de
butées voire d’amortisseurs) :
o le viaduc de Ventabren de 1750 mètres de longueur avec des portées courantes de 45 mètres dans
la partie poussée et de 100 mètres dans la partie construite par encorbellements successifs au droit
de l’autoroute A 8. Les fléaux ont été construits parallèlement à l’autoroute puis mis en place à
leur emplacement définitif par rotation et basculement ;
o le viaduc de Vernègues de 1200 mètres de longueur avec des portées principales de 80 mètres
dont le tablier à été construit par encorbellements successifs. Il y a lieu de noter une coupe
transversale de forme arrondie ;
o les viaducs d’Avignon de 1120 mètres de longueur avec des portées principales de 100 mètres
dont le tablier à été construit par encorbellements successifs à l’aide de voussoirs préfabriqués ;
o le viaduc de La Grenette de 930 mètres de longueur avec des portées de 53 mètres dont le tablier a
été mis en place par poussage ;
o le viaduc de Roquemaure de 680 mètres de longueur avec des portées principales de 105 mètres
dont le tablier à été construit par encorbellements successifs à l’aide d’équipages mobiles.
 Parmi les ponts construits par encorbellements successifs, il y a lieu de citer :
Photo n° 45 : Viaduc de Sermenaz en cours de réalisation (Ph. D. Poineau)

o le viaduc de Sermenaz près de Lyon, terminé en 1984, dont le tablier est constitué de demi-
voussoirs préfabriqués reliés par des bandes de hourdis coulées en place. La précontrainte est
totalement extérieure au béton et galvanisée ;
o sur l’autoroute A 40, le viaduc de Nantua (1983-1986) de 1 003 mètres de longueur dont le tablier
a été construit à l’aide d’équipages mobiles ;
o sur A 40, le viaduc de Neyrolles (1983-1986) de 782 mètres de longueur dont le tablier a été
construit à l’aide de voussoirs préfabriqués mis en place par une poutre de lancement ;
o le pont de l'Ile de Ré (1987-1988) de plus de 3 000 mètres de longueur dont le tablier est constitué
de voussoirs préfabriqués en BHP de classe B 60 assemblés par une précontrainte mixte. La durée
de la construction n’a été que de 20 mois ;
64
o le pont de Cheviré à Nantes (1988-1991) de 1563 mètres de longueur dont le tablier a été construit
à l’aide d’équipages mobiles. Les travées d’accès de 65 mètres de porté sont inclinées à 6 % et la
travée centrale de 242 mètres de portée comporte une travée indépendante métallique de
162 mètres de portée constituée d'une poutre-caisson à dalle orthotrope portée par deux consoles
en béton précontraint. La précontrainte de cet ouvrage est mixte. Il est à noter que les
déformations différées mesurées sur cet ouvrage sont nettement plus importantes que les
déformations calculées ;
o le viaduc de Bourran à Rodez (1989-1991) à cinq travées dont une de 100 mètres dont le tablier a
été construit à l’aide d’équipages mobiles et dont les piles ont une section constituées par deux
voiles courbes ;
o sur la RN 90, le viaduc du Champ du Comte en Savoie (1990-1992) dont le tablier a été construit
à l’aide d’équipages mobiles. Le béton du tablier de classe B 45 contient de la fumée de silice et
un entraîneur d'air (résistance au gel et aux fondants). La précontrainte de cet ouvrage est mixte ;
o le pont d'Arsins près de Bordeaux (1990-1993) est composé de deux ouvrages parallèles de
643 mètres de longueur avec une portée maximale de 102 mètres. Les tabliers sont constitués de
voussoirs préfabriqués assemblés par une précontrainte mixte ;
o sur l’autoroute A 75, les viaducs du Rioulong de 342 mètres de longueur et avec une portée
maximale de 81 mètres et du Piou de 414 mètres de longueur avec une portée maximale de
90 mètres (1993-1995). Ces tabliers mono-caisson à bracons métalliques ont été construits à l’aide
d’équipages mobiles et sont à précontrainte mixte ;
o sur A 40 le doublement des viaducs de Nantua et de Neyrolles (1993-1995). Le premier viaduc à
été construit à l’aide d’équipages mobiles mais le second a fait appel à la technique de
l’avancement pour la pose des voussoirs préfabriqués. Ces deux viaducs sont à précontrainte
extérieure ;
o le viaduc de Rogerville sur l'autoroute A 29 (1993-1994) est composé de deux ouvrages parallèles
de 680 mètres de longueurs. Les piles en V de forme architecturale complexe sont précontraintes.
Les tabliers mono-caisson à bracons sont constitués de voussoirs préfabriqués assemblés par une
précontrainte mixte (câbles 19T15 intérieurs et extérieurs). À noter, des dispositifs de dilatation à
la clef de certaines travées d'une conception nouvelle afin d’éviter les voussoirs cantilevers
d’appui classiques ;
o le viaduc de Tanus franchissant la vallée du Viaur sur la déviation de la RN 88 (1995-1998) a une
longueur de 572,60 mètres. Il comporte une travée centrale de 190 mètres encadrée par deux
travées de 130 mètres Le tablier de cet ouvrage culmine à plus de 100 mètres de hauteur. Il
supporte 4 voies de circulation et est constitué par un mono-caisson à âmes inclinées construit à
l’aide d’équipages mobiles et à précontrainte mixte ;
o le viaduc de la Barricade de l’autoroute A 89 (60 m-110 m-150 m-110 m) dont les piles sont à
double voile et le tablier en mono-caisson avec une précontrainte mixte ;
o le viaduc de la Clidane Barricade de l’autoroute A 89 (42 m-86 m-132 m-112 m-92 m-74 m) dont
les piles sont à double voile et le tablier en mono-caisson avec une précontrainte mixte ;
o le pont doublant le pont Salomon construit entre 1978 et 1981 sur la RN 88 a une longueur de
505 mètres. Il a été construit à l’aide d’équipages mobiles et la précontrainte est mixte. Il présente
la particularité d’avoir été dimensionné aux Eurocodes 1 et 2. Sa construction s’est déroulée
entre 1998 et l’an 2000 ;
o le nouveau pont sur le Rhin (1999-2002) comporte deux viaducs d’accès l’un de 215 mètres de
longueur côté France construit par poussage et à précontrainte mixte protégée par une injection à
la cire et l’autre de 280 mètres de longueur côté Allemagne construit sur cintre à précontrainte
intérieure au béton. Le tablier de l’ouvrage principal à trois travées (121 m-205 m-131 m) a été
construit à l’aide d’équipages mobiles et la précontrainte est mixte et protégée à la cire. Cet
ouvrage détient le record de France de portée des ponts à poutres-caissons de hauteur variable ;
o le viaduc de Tulle sur l’autoroute A 89 de 850 mètres de longueur avec une travée principale de
186 mètres qui a été terminé en 2003. Le tablier de type mono-caisson a été construit à l’aide
d’équipages mobiles. Le béton du tablier est de classe B 60 et la précontrainte de cet ouvrage est
mixte.
65
Photo n° 46 : Viaduc de Tanus sur le Viaur (Ph. SETRA)
 Parmi les ponts à béquilles construits par encorbellements successifs, il y a lieu de noter :
o le pont sur le Loch d'Auray (1987-1989) de 295 mètres de longueur comporte un ouvrage
principal à béquilles de hauteur variable avec une ouverture de 108,75 mètres entre pieds de
béquille qui a été construit par encorbellements successifs. Côté rive gauche, il se prolonge par des
travées de hauteur constantes qui ont été construites sur cintre. Cet ouvrage a reçu une
précontrainte transversale classique et une précontrainte longitudinale mixte ;
o le pont sur la Truyère à Garabit de l’autoroute A 75 (terminé en 1993) avec une ouverture de
195 mètres entre pieds de béquille. Cet ouvrage a reçu une précontrainte transversale classique et
une précontrainte longitudinale mixte ;
 Parmi les ponts construits par poussage, il y a lieu de signaler :
o le viaduc de Val Durance terminé en 1985 à précontrainte totalement extérieure et câbles de

poussage antagonistes aux câbles définitifs à tracé ondulé. La précontrainte a été entièrement
remplacée à la suite de la rupture d’un des câbles et la découverte d’autres câbles corrodés ;
o le viaduc de Charix sur l'autoroute A 40 (1985-1987) constitué de deux tabliers courbes de 524 et
542 mètres de longueur à précontrainte mixte ;
o le viaduc Jules Vernes à Amiens (1986-1987) de 941,50 mètres de longueur à précontrainte
totalement extérieure, démontable et protégée par une injection à la cire pétrolière ;
o les tabliers des viaducs d'accès au pont de l'Iroise en mono-caisson de hauteur constante avec des
bracons métalliques et à précontrainte mixte (p.m.) ;
o les tabliers des viaducs d'accès au pont de Normandie en mono-caisson de hauteur constante et à
précontrainte mixte (p.m.) ;
o le viaduc courbe de Drancy constitué de deux tabliers respectivement de 338 et 442 mètres de
longueur (1995-1997) dont la portée maximale est de 59,92 mètres. Les tabliers sont à
précontrainte-mixte ;
o le viaduc des Bergères sur l’autoroute A 89 de 465 mètres de longueur et dont les portées varient
entre 42,5 mètres et 65 mètres. Le tablier en mono-caisson est courbe et la précontrainte est
mixte ;
o les viaducs d’accès au nouveau pont sur le Rhin côté France (p.m.) ;
o le viaduc de Meaux de conception innovante (voir ci-devant la partie relative aux ponts
innovants).
66
 Parmi les ponts construits par rotation18, il y a lieu de signaler :
o le pont de Brasilly sur le Fier près d’Annecy terminé en 1983 ;

o la passerelle de l’Autoroute A 4 près de Noisy-le-Grand (22,35 m-43,70 m-22,35 m) à nervure
unique et qui a été terminée en 1994 ;
o les 16 passages supérieurs en dalle précontrainte construits au-dessus de la RN 10 dans son
aménagement autoroutier (future A 53) avec un haubanage provisoire dans les années 2000.
 Parmi les ponts construits à l’avancement, il y a lieu de signaler :
o Le viaduc de Neyrolles de l’autoroute A 40 qui double le viaduc existant. Contrairement au

premier ouvrage qui avait été construit en encorbellements successifs à l’aide de voussoirs
préfabriqués posés avec une poutre de lancement, le tablier de ce viaduc a été construit également
à l’aide de voussoirs préfabriqués mais mis en place à l’avancement. La précontrainte de cet
ouvrage est de type mixte ;
o Le viaduc de Barrails sur l’autoroute A 89 (1998-2000) de 1460 mètres de longueur avec des
travées variant de 28 à 50 mètres a été construit à l’aide de voussoirs préfabriqués mis en place à
l’avancement.
 Parmi les ponts à haubans construits par des méthodes combinées (cintre, poussage tournage,
encorbellements successifs...), il y a lieu de citer :
o le pont de Gilly près d'Albertville en Savoie (1989-1991) à deux travées de 60 et 102 mètres avec
un pylône en A incliné. Ce pont a été construit sur cintre parallèlement à la berge puis mis en
position par rotation ;
o le pont sur l'Isère de l'autoroute A 49 (1989-1991) de 304 mètres de longueur et comportant 5
travées (16 m-49,33 m-74,67 m-148 m-16 m). Il comporte un seul mât avec une suspension axiale
constituée par des haubans en éventail formés de monotorons galvanisés protégés uniquement par
une gaine en polyéthylène de 1,5 mm d’épaisseur sans aucun produit (graisse ou cire) entre le
toron et la gaine. Le tablier est un mono-caisson entretoisé de forme triangulaire très aplatie
(21,40 mètres de largeur et 2,40 mètres de hauteur qui a été construit par encorbellements
successifs. Il est à noter que les gaines des monotorons se sont fissurées. Des réparations ont dû
être effectuées pour assurer la protection des torons ;
o le pont de Bourgogne à Chalon-sur-Saône (1990-1992) à 8 travées dont une de 152 mètres de
portée. Il comporte une suspension latérale avec des haubans constitués de monotorons gainés-
protégés. Le tablier a une coupe transversale en forme d'assiette renversée. La travée centrale a été
construite par encorbellements successifs et les travées de rive sur cintre. Il est à noter que les
eaux de pluie arrivent jusqu’aux ancrages malgré les protections, des réparations devront être
effectuées. Les piles sont affectées par une réaction de gonflement sulfatique interne (RSI) ;
o le pont de l'Iroise sur l'Elorn près de Brest (1990-1994) de 800 mètres de longueur totale et de
23,40 mètres de largeur comporte 2 pylônes en béton de classe B 80 avec une suspension axiale.
La travée centrale d'une portée de 400 mètres est constituée par une poutre-caisson dont les
encorbellements sont supportés par des bracons préfabriqués. Cette travée centrale partiellement
en béton léger a été construite par encorbellements successifs. Les travées latérales en béton
traditionnel, ont été mises en place par poussage. La précontrainte de cet ouvrage est du type
mixte protégée par une injection à la cire pétrolière ;
o le pont de Normandie (1990-1995) à suspension latérale. Une petite partie de la travée centrale de
856 mètres de portée est constituée par une poutre-caisson en béton et le reste par une poutre-
caisson métallique à dalle orthotrope. Les travées de rive en béton de classe B 60 ont été mises en
place par poussage (le pont de Tatara au Japon de 890 mètres de portée qui lui a succédé au
18 Voir aussi parties du présent document consacrées aux ponts ferroviaires et aux. ponts à haubans
67
palmarès de records vient d’être détrôné par le pont chinois de Sutong lui-même supplanté en
2012 par le pont de l’île Rousski près de Vladivostok d’une portée centrale 1104 m) ;
o le pont de la liaison Beaucaire-Tarascon (1999-2000) d’une longueur totale de 407,50 mètres de
12,10 mètres de largeur comporte une travée centrale de 192,80 mètres Il est à suspension latérale
supportée par deux pylônes en forme de lyre. Il se caractérise par un tablier très mince de
0,77 mètre d’épaisseur à deux nervures latérales réunies par des pièces de pont préfabriquées.
Photo n° 47 : Le pont à haubans dela liaison Beaucaire-Tarascon (Ph. D. Poineau)
 Parmi les ponts en arc construits par haubanage ou palées provisoires et haubanage, il y a lieu
de citer :
o le pont de Trellins près de Grenoble (1983-1985) de 134 mètres d'ouverture construit par
haubanage avec un tablier supérieur en béton précontraint à deux nervures mis en place par
poussage ;
o le pont Chateaubriand sur la Rance (1988-1990) de 261 mètres d'ouverture en BHP de classe
B 60, construit par haubanage et palées provisoires avec un tablier supérieur bipoutre en ossature
mixte acier béton mis en place par poussage ;
o le pont de la Roche-Bernard (1993-1995) de 201 mètres d'ouverture construit suivant la même
méthode que l'arc de la Rance avec un tablier supérieur en caisson métallique à consoles latérales
connecté à une dalle béton précontrainte transversalement par des monotorons gainés-protégés.
 Parmi les ponts construits sur cintre, il y a lieu de citer :
o le pont Palmers sur l’autoroute A 86 en Seine-Saint-Denis de section trapézoïdale et de 5 000m²

de surface construit entre 1987 et 1989 ;
o le pont de Joigny 1988-1989, dont le tablier à deux nervures est en BHP de classe B 60 et qui est
précontraint uniquement par des câbles extérieurs ;
o le pont-dalle nervuré du Val d’Orly de 1100 mètres de longueur construit entre 1989 et 1990
o le pont en dalle nervurée modulaire de la rocade autoroutière de Marseille construit entre 1994 et
1996. Dans cet ouvrage, les nervures ont été classiquement construites sur cintre mais le hourdis a
été préfabriqué par tronçons et clavé sur les nervures comme une dalle préfabriquée de pont-mixte
(l’aspect des joints de clavage est peu satisfaisant) ;
68
o l’OA 13 sur l'autoroute A 75 à dalle sous-bandée de 53 mètres de portée qui a été terminé en
1993 ;
o le pont de Saint-Rémy de Maurienne sur l’autoroute A 43 (1995-1996) comportant deux travées
de 50 mètres à précontrainte extradossée. En coupe transversale, le tablier en forme de U
comporte deux nervures latérales réunies par un hourdis inférieur nervuré transversalement.
 En ce qui concerne les petits ouvrages e BHP et BAP, il y a lieu de citer :
o le concours organisé en 1994 par la Direction des Routes pour la construction d'ouvrages en BHP
(revue Ouvrages d’Art du SETRA n°25 de novembre 1996). Le lauréat de ce concours a réalisé
plusieurs ponts du type à nervure unique et encorbellements nervuré. Les encorbellements étaient
préfabriqués et la nervure coulée en place.19
o la construction sur cintre de ponts-dalles précontraints à très larges encorbellements en BHP en
Charente (par exemple, sur la déviation de la RN 141 à Chasseneuil) ;
o la construction de plusieurs ponts dans l’Hérault…
 En ce qui concerne les très grands ponts construits à l’étranger (p.m.)
Les entreprises françaises sont intervenues pour construire des ouvrages exceptionnels à l’étranger.
7.6 La précontrainte dans les renforcements et les aménagements des
ponts
La précontrainte est très utilisée pour le renforcement de ponts dont la force portante est insuffisante ou
lors de l‘aménagement de ponts par exemple, de largeur insuffisante etc. Voire aussi, pour déplacer un
tablier avant sa démolition, …
Voici quelques exemples non exhaustifs :
 le renforcement du tablier à poutres préfabriquées post-contraintes du pont sur le Canal du Centre à

Chalon-sur-Saône pour permettre le passage des convois exceptionnels très lourds (type E) ;
Photo n° 48 : Renforcement du pont sur le canal du centre (Ph. DDE 71 ?)
19 Il y a lieu aussi de noter le développement rapide de la construction de petits ponts en béton armé des types cadre ou portique avec l'aide d'éléments préfabriqués assemblés
sur place et ce dès 1990.
69
Photo n° 49 : Détails du renforcement (Ph.DDE 71 ?)
 la transformation PSI-DP du PS 73 sur l’autoroute A 6 près de Beaune en pont à haubans entre
novembre 1991 et avril 1992 de façon à pouvoir supprimer une pile de cet ouvrage lors de
l’élargissement de l’autoroute ;
 le ripage en dehors de la plate-forme de l’autoroute avant démolition du tablier du pont Faidherbe de

type PSI-DP construit en 1967 en région parisienne ;
 l’élargissement du viaduc marne de l’autoroute A 104 en Seine-et-Marne comportant des viaducs

d’accès de type PSI-DP et un pont principal du type VIPP.
Dans l'ensemble, il y a eu nettement moins de pathologies structurelles relevées que pendant la période
précédente.
Bien entendu, il restait un certain nombre de ponts conçus dans les années 70 dont les désordres
structuraux (non liés aux matériaux) n’avaient pas encore été réparés. La plupart de ces ponts ont été
remis en état durant ces deux dernières décennies.
Il aussi été constaté « des pathologies structurelles » mais classiques (fissures de diffusion, poussées au
vide de câbles) sur des ponts en cours de construction suite à des erreurs de conception ou des défauts
d’exécution. Il faut retenir que la puissance actuelle des câbles de précontrainte ne pardonne pas les
improvisations !
Deux problèmes cependant doivent être mis en exergue :
 en 1992, une fissure de type flexion-effort tranchant a été découverte sur une des poutres
préfabriquées post-contraintes d’un tablier de ponts de type VIPP ancien à proximité d’un appui. Les
expertises effectuées ont révélé la présence de câbles corrodés et rompus. D’autres ponts ont ensuite
été affectés par le même phénomène.
Des problèmes de corrosion de câbles avaient déjà été détectés dans les années 80 sur des ponts à
poutres préfabriquées post-contraintes mais sans aucune fissure.
Un guide méthodologique de surveillance et d’auscultation définissant les niveaux d’investigation

à effectuer est paru en octobre 2001 et un programme de surveillance renforcée de ces ouvrages
70
anciens construits avant 1967 à été lancée et a porté sur environ 700 ouvrages au total et plus
particulièrement sur les 250 ponts construits avant 1957 ;
Photo n° 50 : Fissure d'une poutre du viaduc du Vallon-Charretier (Var) (Ph. D. Poineau)

 en 1994, les contrôles d’injection réalisés sur un ouvrage en fin de construction ont révélé un
mauvais remplissage des conduits de précontrainte au voisinage des points hauts et la présence entre
le mortier durci et le vide d’un produit blanchâtre humide ayant la consistance d’une « pâte
dentifrice ». Compte tenu des risques de corrosion des armatures (effet de point triple, condensation
évaporation, corrosion basique), des analyses du produit pâteux ont été effectuées. De plus, des
investigations ont été menées sur d'autres ouvrages et d’autres cas ont ainsi été découverts. Il est à
noter que le produit pâteux une fois à l’air libre durcit.
L'origine du phénomène est due à une incompatibilité entre certains ciments et certains adjuvants
utilisés pour obtenir des coulis à durée d'injectabilité maîtrisée. Cette incompatibilité provoque une
décantation excessive du coulis et la formation de la pâte.
La même année, un câble de précontrainte extérieure rompu par corrosion était découvert dans le
viaduc de Val Durance en service depuis 1985. L’expertise effectuée sur l’ensemble des câbles
montra la présence de la pâte blanchâtre et que d’autres câbles étaient corrodés. En 1998, une
nouvelle rupture fut détectée sur un autre ouvrage mais la pâte blanchâtre se trouvait en point bas dans
une partie rectiligne ! A ce jour, plusieurs câbles de précontrainte extérieure se sont rompus dans
plusieurs ponts. Se reporter aux bulletins Ouvrages d’Art du SETRA n°19 de novembre 1994 et n° 23
de mars 1996.
L’article 7.2 ci-devant sur l’évolution des procédés de précontrainte résume les recommandations
de la CIP applicables aux nouveaux ponts à construire.
Pour les ponts en service, en l’absence d’une déformation de la gaine pouvant faire repérer la rupture
probable de torons, le réseau des laboratoires ne disposait pas de moyens permettant de détecter la
présence d’humidité dans une gaine en PEHD sans ouvrir celle-ci. De plus, aucun dispositif permettant de
71
détendre en douceur les câbles injectés au coulis de ciment n’existait sur le marché. Enfin et surtout, il
n’était pas envisageable d’exposer les personnels chargés des visites et de l’entretien à des risques
inutiles.
Un programme de recherche a été lancé en même temps qu’une première enquête pour informer les
gestionnaires d’ouvrages et pour lister tous les ponts à câbles extérieurs avec les caractéristiques des
produits de protection.
Les études effectuées ont permis d’une part, la mise au point par le LRPC d’Autun d’un appareil
permettant de détecter la présence d’humidité dans une gaine basé sur des mesures capacitives et
d’autre part, par le LCPC, en liaison avec un prestataire extérieur, d’un amortisseur absorbant l’énergie
de rupture et les risques de fouettement.
Photo n° 51 : Rupture par corrosion d'un câble au viaduc de Val Durance. Noter les ruptures anciennes et
les plus récentes (Ph. D. Poineau)
Photo n° 52 : Gaine déformée (Ph. D. Poineau)
72
Photo n° 53 : Viaduc de Val Durance fouettement du câble rompu (Ph. D. Poineau)
Photo n° 54 : Pâte blanchâtre et câble corrodé (Ph. LRPC d’Aix-en-Provence)

Remarque : Un article de la revue Civil Engineering de septembre 2003 relate que des corrosions et des
ruptures ont été constatées sur des câbles de précontrainte extérieure dans le « Mid-Bay bridge » en
Floride âgé de seulement 7 ans dont les conduits étaient mal injectés. La présence d’un dépôt blanchâtre
indique que le phénomène est du même type que celui constaté en France.
7.7.2 Désordres structuraux constatés

Un certain nombre d'ouvrages construits par phases (encorbellements successifs, poussage, etc.) dans les
années 1970, avec les insuffisances structurelles de cette époque et qui n'avaient pas été renforcés ont été
réparés. Parmi ces ouvrages il y a lieu de citer :
o le pont de Blagnac près de Toulouse dont le hourdis inférieur de la travée centrale trop fissuré
pour être réparé a été découpé et démonté, ainsi que la précontrainte qui s'y trouvait lors des
travaux de réparation avec mise en place d’une précontrainte longitudinale additionnelle, et d’un
renforcement par plats métalliques collés et boulonnés du bas des âmes pour y reprendre les
compressions importantes développées par la précontrainte (1992-1993) ;
o le pont de Bergerac présentait une fissure d’effort tranchant. Le recalcul ayant montré une
insuffisance vis-à-vis de la flexion, un essai de chargement montra effectivement une
73
décompression du joint au niveau du hourdis inférieur avec une fissure de flexion s’inclinant dans
l’âme sous l’effet des cisaillements. Un défaut de résistance du béton des déviateurs lors de la
réparation a permis de tester avec succès l'hydrodémolition (1993-1994) ;
o le pont d'Oléron où un incident de précontrainte lors de la réparation a permis de tester avec
succès le démontage d'un câble extérieur additionnel 35T 15S de 340 mètres de longueur pas
encore injecté (1994-1995) ;
o le pont de Beurre dans le Doubs présentait à la fois des insuffisances de résistance à la flexion du
tablier et du hourdis inférieur. Il a été réparé par précontrainte longitudinale 4x17T 15S et
transversale 7T 15S avec création de nervures transversales liées au hourdis pour empêcher son
flambement (1994) ;
o le viaduc de Saint-Andéol à voussoirs préfabriqués qui présentait les insuffisances classiques des
ponts des années 70 a été réparé par une précontrainte longitudinale additionnelle 4x12T 15 dans
les travées de rive et 8x12T 15 dans les travées intermédiaires. Le choix des unités 12T 15 a
permis de réduire les efforts locaux (1994) ;
o le pont de Châlons-en-Champagne dont le tablier constitué de deux poutres-caissons réunies par le
hourdis supérieur présentait à la fois des fissures de flexion, de diffusion et de poussée au vide. Il
a été réparé par une précontrainte longitudinale additionnelle filante d’un bout à l’autre du tablier
constituée par 4x19T 15S (monotorons gainés protégés avec gaine générale injectée au coulis de
ciment) et par précontrainte transversale en monotorons gainés protégés (1997-débuts 1998) ;
Photo n° 55 : Précontrainte additionnelle au pont de Châlons en Champagne (Ph. D. Poineau)

o le viaduc sur la Seudre en Charente maritime de 1024 mètres de longueur totale et d’une
conception semblable au viaduc d’Oléron présentait une insuffisance de résistance vis-à-vis de la
flexion (ouverture de joints sous chargement calibré). Il a donc également nécessité un
renforcement par précontrainte additionnelle par 8x19T 15 constitués de monotorons gainés-
protégés sous gaine générale injectée au coulis de ciment de 330 mètres de longueur mis en
tension toron par toron. Le chantier a duré environ 15 mois (1996-1997) ;
o Le pont sur la Saône à Lyon au débouché du tunnel de Fourvière d’une longueur totale de
121,88 mètres comporte deux tabliers parallèles eux-mêmes constitués de deux poutres–caissons
réunies par un hourdis intermédiaire. Des fissures d’entraînement et de diffusion ont été relevées
en 1983. Compte tenu de l’augmentation nette et progressive du souffle des fissures, une
réparation par précontrainte additionnelle dans le sens longitudinal et transversal a été réalisée en
1998 sous des contraintes très contraignantes (exploitation de l’autoroute A 6, accès à l’intérieur
des poutres caisson, etc.) ;
o Le tablier du pont sur la marne de l’autoroute A 4 (1998-1999) constitué de deux poutres-caissons
réunies par le hourdis supérieur présentait à la fois des fissures de flexion et de diffusion. Il a été
réparé par une précontrainte additionnelle inhabituelle constituée par des monotorons répartis sur
toute la hauteur des âmes de chacun des caissons et formant une boucle autour de celles-ci grâce à
« des ancrages en X » utilisés pour la précontrainte des réservoirs circulaires. Cette disposition
74
évite d’avoir à accrocher des massifs d’ancrage sur le tablier et donc supprime tous les problèmes
liés à la concentration des contraintes de diffusion au droit de ces massifs d’ancrage.
Il y a lieu de noter que la protection de ces monotorons gainés protégés isolés est nettement
moins bonne que celle des câbles sous conduits en particulier vis-à-vis du vandalisme. De plus, en
cas de rupture - soit lors de la mise en tension : ce qui s’est produit sur ce chantier, soit en service
- le fouettement du câble et son ancrage présente un réel danger ;
o Il a été tenu compte des inconvénients de la technique utilisée pour les réparations du pont de
l’autoroute A 4 pour celles du pont d’Agde dans le département de l’Hérault (1999-2000). Les
extrémités du tablier de ce pont reposent sur des piles-culées suffisamment hautes pour pouvoir
être considérées comme inaccessibles. Plusieurs massifs d’ancrage liés aux âmes ont été réalisés
pour y ancrer un certain nombre de monotorons à chaque fois. Ces massifs sont répartis sur une
longueur suffisante pour limiter les concentrations d’efforts.
Photo n° 57 : Pont d'Agde essais de convenance

des manchons de protection des monotorons aux
abouts (Ph. D. Poineau)
Photo n° 56 : Pont de A 4 about du tablier (Ph. D.

Poineau)
Photo n° 58 : Pont de A 4 monotorons et leurs ancrages (Ph. D. Poineau)
75
Photo n° 59 : Pont d'Agde coffrages des massifs d'ancrage répartis (Ph. D. Poineau)
Des pathologies structurales classiques ont également été constatées sur un certain nombre de ponts en
cours de construction ou de réparation (poussées au vide locales, rupture du béton sous ancrage, chute
d’éléments préfabriqués, etc.). Ils n’ont pas fait l’objet d’un recensement exhaustif. Il est cependant
possible de citer :
o en 1989, à Bar-le-Duc, pendant des travaux de création d’une bretelle sur le pont de Behonne pont
en service depuis plusieurs années, lors du sciage à la scie diamantée d’une portion de hourdis en
encorbellement au droit d’une des piles, l’ouvrier chargé de cette opération, en l’absence de tout
responsable sur le chantier, a coupé plusieurs câbles de précontraintes d’une des nervures !
La lame de scie qui s’est coincée a empêché la rupture de l’encorbellement et la chute de l’ouvrier
qui était installé, avec son matériel, juste dessus ! ;
Photo n° 61 : Lame de scie coincée dans

l'encorbellement (Ph. D. Poineau)
Photo n° 60 : Câbles coupés (Ph. D. Poineau)
76
o en 1993, pendant la construction du pont de Bernay dans l’Eure à poutres préfabriquées post-
contraintes, une poutre posée sur des cales provisoires constituées par des morceaux d’anciennes
traverses de chemin de fer au-dessus d’une voie ferrée a basculé sur celle-ci, heureusement entre
le passage de deux trains.
Dans cet accident, outre les erreurs commises sur le chantier, le choix de la solution est à mettre
en cause. Au-dessus de voies circulées importantes, il faut adopter des méthodes de constructions
qui limitent les risques (par exemple, le poussage, la rotation, etc.). De plus, tout calage doit être
réalisé à base de matériaux incompressibles et des contreventements sont à mettre en place pour
limiter les risques de basculement.
Au cours de l’expertise, des nids de cailloux ont été détectés sous plusieurs talons de poutres ce
qui traduisait un mauvais remplissage des talons et une formule de béton imparfaite. L’élément de
poutre témoin coulé sur le chantier semblait réussi mais le dessous du talon n’avait pas été
examiné lors de cet essai de convenance ! ;
Photo n° 63 : Pont de Bernay poutres sur calages

Photo n° 62 : Accident de Bernay (Ph. D; Poineau) et non contreventées (Ph. D. Poineau)
o en 1994 lors de la construction par encorbellements successifs d’un pont à Montereau dans le
département de Seine-et-Marne, faute d’avoir mis en place les cadres prévus par le bureau
d’études pour le maintient des câbles de continuité intérieurs au béton (les câbles 19T 15 n’étaient
maintenus que par les fils de fer utilisés pour le maintient des armatures de béton armé), les câbles
se sont déplacés pendant le bétonnage. Lors de leur mise en tension, ils ont provoqué des
éclatements locaux spectaculaires du hourdis inférieur ;
o en 1995 lors de la construction d’un pont poussé à la géométrie très tirée, sur l’autoroute A 6 près
de Nemours (Seine-et-Marne), au moment des mises en tension, systématiquement des
éclatements du béton à proximité et même sous des ancrages ont eu lieu (enrobages, insuffisants,
entassements des armatures de béton armé rendant le bétonnage difficile, etc.). Le tablier qui était
encore sur l’aire de fabrication a été détruit et reconstruit. Il y a lieu de rappeler qu’à proximité des
ancrages, il faut impérativement limiter les contraintes dans le béton aux valeurs fixées par les
règles et que les armatures de frettage et de diffusion ne sont là que pour limiter la fissuration ;
77
)
Photo n° 64 : Poussée au vide au pont de Montereau (Ph. D. Poineau
Photo n° 65 : Éclatements du béton des ancrages

transversaux (Ph. D. Poineau)
Photo n° 66 : écrasement total du béton sous

l'ancrage (Ph. D. Poineau)
o En 1999 sur la déviation de Chasseneuil en Charente après la mise en tension des câbles d’un pont
biais dont le tablier comporte une nervure étroite et de très larges encorbellements pourtant
réalisés avec un béton de classe B 80, il a été constaté des fissures de diffusion franches et
dissymétriques. L’expertise avec une étude par éléments finis des contraintes a permis d’expliquer
la fissuration de l’angle aigu. La note de calculs d’exécution avait fait une étude classique des
efforts de diffusion en adoptant une longueur de régularisation des efforts trop importante.
Il y a lieu de rappeler qu’il faut toujours faire une analyse fine lorsqu’on se trouve en présence
d’une structure inhabituelle prise en compte du changement d’échelle).
78
Photo n° 67 : Fissures de diffusion (Ph. D. Poineau)
Figure n° 20 Concentration de contraintes dans l'angle aigu (recalcul SETRA)
7.7.3 Désordres liés à la corrosion des armatures dans les ponts à poutres
préfabriquées post-contraintes de type VIPP
o En 1984, au cours d’une inspection du pont Vauban près de Strasbourg, ouvrage construit en 1958
et donc âgé de 26ans, il a été constaté une corrosion importante de la précontrainte transversale du
hourdis et de la précontrainte longitudinale des poutres du tablier constitué de plusieurs travées
indépendantes à poutres préfabriquées post-contraintes. Cet ouvrage a dû être démonté et
remplacé ;
o en 1986, une importante corrosion des câbles accompagnée de ruptures fragiles a été découverte
sur deux ouvrages âgés de 32 ans. Ces deux ponts, celui de Crèvechamps et celui de Flavigny
dans l’Est de la France construits en 1954 ont dû être démontés et remplacés ;
o l'expertise du pont de Bamako au Mali en 1986 par le SETRA a fait découvrir la corrosion des
ancrages entraînée par la fissuration des cachetages. Ce phénomène peut intéresser les ancrages
transversaux mais surtout les ancrages aux abouts des poutres et entraîner la corrosion des câbles.
Il est à noter que ce phénomène était bien connu pour les câbles relevés en travée dans des
encoches en partie supérieure des poutres ;
79
Photo n° 68 : État des câbles d'un des poutres du pont
Vauban (Ph. LRPC de Strasbourg)
Photo n° 69 : État d'un cachetage du
pont de Bamako (Ph. D. Poineau)
o en 1992, lors de l'inspection détaillée du pont de Seurre sur la Saône âgé de 30 ans a été
découverte une fracturation (2 à 3mm d'ouverture) du talon remontant dans l’âme d'une des
poutres et située à environ 3,50 mètres de l'appui sur culée. La corrosion des câbles d’about de la
poutre est à l’origine de cette fissuration (présence d’eau fossile issue de la décantation du coulis
d’injection et/ou eau passant au travers des cachetages). Ce pont a été démonté et remplacé ;
o une fracturation identique s'est produite lors des travaux de changement d'appareils d'appui du
pont sur le Vallon-Charretier dans le Var. Tout près de là une fissure identique a été repérée sur le
viaduc du Pré-Claou âgé comme le précédent de 29ans. Dans le cas du Pré-Claou, les cachetages
des ancrages étaient, pour certains, des plus fantaisistes comme le montre le cliché ci-après !
Le Pont du Vallon–Charretier a été détruit et celui de Pré-Claou a été transformé en pont-mixte
acier-béton en connectant le hourdis supérieur sur des poutres métalliques triangulées (le
remplacement du tablier n’aurait vraisemblablement pas coûté plus cher mais cette solution a
permis de maintenir l’ouvrage ouvert au trafic léger en l’absence de tout itinéraire de
remplacement.
Photo n° 70 : Ancrage non cacheté dans un joint de dilatation du viaduc de Pré Claou (Ph. D. Poineau)
80
Ces deux derniers ponts à seulement deux poutres non entretoisées, sauf sur appuis, auraient pu
s'effondrer.
Les autres ouvrages à poutres multiples étaient fortement entretoisés, des reports de charges étaient
donc possibles. Attention, ceci peut procurer une illusion de sécurité en l’absence de tout désordre
apparent. En effet, par exemple, lors du démontage du pont Vauban, la poutre la plus touchée par la
corrosion a pris brutalement une flèche de 60 mm sous son poids propre lors de la suppression de la
précontrainte transversale qui la liait aux autres poutres !
Photo n° 71 : Travaux de réparation du viaduc de Pré-Claou (Ph. D. Poineau)
o en 1994, après l’inspection détaillée du pont de type VIPP dénommé « le pont neuf ! » à Foix
dans l’Ariège, la campagne de radiographie et les reconnaissances de l'état des câbles qui ont suivi
ont montré une mauvaise injection et au moins une corrosion généralisée locale d'un câble. Sur cet
ouvrage construit en 1953 et donc âgé de 31 ans. De plus, une insuffisance de force portante vis-à-
vis de l'effort tranchant a été mise en lumière lors du recalcul du tablier. Il a donc été décidé de le
remplacer.
Pour permettre l’étude de la solution de démolition-reconstruction et pendant les travaux de la
déviation de la RN 20 qui étaient en cours, il a été jugé qu’il était préférable de maintenir le
passage du trafic sur le pont. Le tablier a été mis sous surveillance acoustique en 1995 pour y
détecter toute rupture de fils voire de torons avec un dispositif d'alerte automatique autorisant la
fermeture de l'ouvrage dans les moindres délais.
Le dispositif de surveillance a détecté un certain nombre de rupture de fils. Il a permis de situer les
emplacements de celles-ci et les poutres concernées. Finalement la dernière alerte a conduit à une
fermeture anticipée de l’ouvrage au trafic et à son remplacement. L’autopsie d’une des poutres par
le LRPC de Toulouse a permis de confirmé le bien fondé des informations délivrées par la
surveillance acoustique à savoir que les emplacements des ruptures avaient lieu quasiment sous les
ancrages ;
o le pont de Rosbrück en Moselle de type VIIP fait l'objet depuis plusieurs années d'une surveillance
renforcée. Les dernières investigations en 1994 sur ce pont âgé de 41 ans ont montré que 25% des
câbles de précontrainte transversale du hourdis supérieur étaient coupés par corrosion dans la zone
sous les caniveaux en bordure des trottoirs. Ces câbles étaient disposés dans des encoches, voire à
même les tables de compression des poutres et simplement recouverts par un béton de renformis
ce qui explique cette importante corrosion.
81
Dans le cadre de la fermeture des mines de Lorraine, la plupart des voies ferrées qui passent sous
le pont devraient être désaffectées dans un futur proche et de plus, comme l’ouvrage se trouve
situé en zone d’affaissements miniers, la solution de démolition-remplacement par un pont plus
court s’imposait mais, le trafic de la RN 3 devait être maintenu en attendant le réaménagement des
voies ferrées. Un projet de réparation en vue du remplacement de la précontrainte transversale a
donc été établit et les réparations ont été effectuées en utilisant les encoches existantes pour y
loger des monotorons. L’ouvrage a donc été remis en état pour quelques années ;
Figure n° 21 : Exemple de dispositions anciennes réduisant la durabilité
o le pont du Vercors sur le Drac à Grenoble de type VIPP construit en 1948 et âgé de 47 ans
présentait des corrosions de câbles. Il a été détruit en 1995 et remplacé par un pont à tablier en
ossature mixte acier-béton ;
o des câbles des précontraintes longitudinale et transversale des deux tabliers parallèles du pont sur
de l’autoroute A 7 sur la Drôme au sud de Valence âgé de 33 ans présentaient des corrosions et
des ruptures (mauvais remplissage des conduits des câbles relevés aux abouts avec présence d’eau
fossile de décantation du coulis). Des composites (tissus de fibres de carbone) ont été appliqués
dans les zones d’about des poutres afin de limiter les risques de fissuration brutale à proximité des
appuis. De plus, un pont provisoire a été rapidement mis en place. Ce pont aurait été nécessaire
pour assurer le passage du trafic pendant les travaux soit de réparation soit de démolition-
reconstruction. Sa mise en place immédiatement a permis de palier à tout incident sur ces tabliers
en attendant les résultats des études. Finalement le maître d’ouvrage a choisi la solution du
remplacement.
Lors des travaux de démolition, un essai de détension d’un câble intérieur au béton a été tenté
avec succès après l’ouverture de 4 fenêtres le long du câble. Cet essai 20 a concerné un câble de
type CO.2 légèrement graissé et mal injecté sous conduit métallique lisse. Il n’est
malheureusement pas transposable aux autres types de câbles et de conduits ! ;
o en 1999, des fissures de flexion ont affecté deux poutres du pont de Clerval dans le Doubs qui
avait été construit en 1952 et qui était donc âgé de 47 ans. L’expertise conduite par le CETE de
Lyon a révélé une corrosion des câbles longitudinaux mais aussi des câbles transversaux du
hourdis et aussi des entretoises. Un pont provisoire a été mis en place, le pont a été démoli et
remplacé ;
20 Cet essai devrait faire l’objet d’un article dans un bulletin de l’AFGC de M. Trouillet de RCA (Service de Contrôle des Autoroutes).
82
o en 2000, des corrosions de câbles ont été identifiées dans les poutres des tabliers du viaduc de
Merlebach en Moselle sur l’autoroute A 30 qui a été construit en 1968 et qui était donc âgé de 32
ans. Ce pont a dû être partiellement fermé au trafic. Une réparation provisoire a été effectuée. Puis
les tabliers ont été détruits en 2004 ;
o la dernière démolition programmée d’un VIPP concerne le tablier du viaduc de Richemont sur
l’autoroute A 31 en Moselle.
Photo n° 72 : Traces de calcite et d’humidité signes de risques de corrosion des câbles. Cas du pont de
Clerval (Ph. D. Poineau)
Figure n° 22 : causes diverses de corrosion des armatures de précontrainte
Les analyses effectuées par le LRPC de Nancy dans les années 80 et qui restent d’actualité sur les
câbles de précontrainte d'une quinzaine d'ouvrages ayant présenté des problèmes de corrosion ont
montré :
83
 que les corrosions affectent surtout les fils laminés dans 12 cas sur les 15 recensés ;
 que les fils laminés à trempe bainitique et à teneur en cuivre élevée (0,13% à 0,18%) sont sensibles à
la corrosion inter-cristalline sous tension dans 11 cas sur les 12 recensés (seul un fil laminé à trempe
bainitique, mais à faible teneur en cuivre (0,042%) présentait une rupture ductile) ;
 que la présence d’eau fossile même basique provoque la corrosion des câbles.
Il est à noter que la présence d’eau dans les zones d’ancrage de câbles galvanisés provoque également
une corrosion et à terme la rupture de ces câbles. Ce phénomène s’est produit sur la seconde précontrainte
additionnelle du pont de Vaux-sur-Seine en 1998 lors de la remise en tension des câbles qui avait été
prévue dès sa mise en œuvre en 1982. Au cours de cette opération, l’entreprise a également supprimé la
précontrainte Coignet d’origine de 1952 très fortement corrodée (câbles simplement protégés par une
peinture bitumineuse).
L’absence de chape d’étanchéité (voir sur les photographies les coulures et les traces de calcite), la
discontinuité et non-étanchéité de la gaine au niveau du massif d’ancrage (gaine en PVC prolongée par
une gaine en feuillard corrodable), l’adaptation bricolée d’un procédé de précontrainte interne au béton
ainsi que les crues de la Seine ont été les causes de cette corrosion spectaculaire.
Photo n° 73 : Câbles rompus au niveau des ancrages (Ph. D. Poineau)
Photo n° 74 : Début de la zone de corrosion (Ph.

D. Poineau)
Photo n° 75 : Vue endoscopique d'une tête
d'ancrage montrant la présence d'eau (Ph. D.
Poineau)
84
7.7.4 Problèmes d'injection des conduits de précontrainte avec certains mortiers
adjuvantés et conséquences sur la durabilité des câbles
Il a été constaté le mauvais remplissage de conduits de précontrainte intérieure comme extérieure le plus
souvent au voisinage des points hauts avec, entre le mortier durci et le vide, une couche d'un produit de la
consistance « d'une pâte dentifrice ».
De plus, comme déjà indiqué dans le présent document, cinq ruptures de câbles extérieurs ont été
constatées sur cinq ouvrages différents. Les ruptures ont eu lieu entre la 9ème et la 21ème année après la fin
de la construction. Les ruptures se sont produites pour quatre des ouvrages à proximité d’une déviation et
pour le cinquième en partie basse.
L’origine du phénomène, déjà explicitée ci-devant, est due à une incompatibilité entre certains ciments et
certains adjuvants utilisés pour obtenir des coulis a durée d'injectabilité maîtrisée. Cette incompatibilité
provoque une décantation excessive du coulis. Le câble se trouve alors au contact soit avec de l’eau soit
avec un coulis n’ayant pas fait prise et qui reste gorgé d’humidité.
Photo n° 77 : Rupture en biseau du câble du pont

de Val Durance (Ph. D. Poineau)
Photo n° 76 : Coulis ayant décanté sur un câble

du viaduc de Saint-Cloud (Ph. D. Poineau)
La rupture en coin du câble du pont de Val Durance qui figure sur la photographie ci-devant montre que
de l’eau de ressuage est restée en contact avec le câble et a provoqué sa corrosion au niveau du plan d’eau
horizontal. Le pH mesuré de telles eaux est élevé mais cette basicité n’empêche pas la corrosion
(point triple avec effet « Evans », présence d’air, alternances d’évaporations et condensations). Cette
corrosion est le plus souvent du type corrosion inter-cristalline sous tension.
85
Photo n° 78 : Fissures sur un fil de précontrainte du viaduc de Saint-Cloud indiquant une corrosion inter-
cristalline sous tension. Les fissures étaient visibles à l’œil nu (Ph. LRPC du Bourget)
Photo n° 79 : Corrosion et présence d'eau dans un autre ancrage à Val Durance (Ph. D. Poineau)
La rupture de ce câble 19T 15 a fait prendre conscience qu’il y avait des risques potentiels pour les
personnes chargées de la gestion voire pour la structure.
Le mécanisme de la rupture est le suivant : la corrosion provoque progressivement la rupture des fils
unitaires d’un toron qui se réancrent par effet de forme. La force dans le toron reste quasiment constante
mais progressivement, au fur et à mesure du développement de la corrosion, la contrainte des fils croit
jusqu’à atteindre leur contrainte de rupture et le toron se rompt. L’expérience montre qu’une gaine en
PEHD arrive à confiner suffisamment le coulis pour que le toron rompu s’y réancre. La force dans le
câble reste donc quasiment constante mais progressivement la contrainte croit dans les torons jusqu’à la
rupture brutale du câble avec force bruit et vibrations et aussi des dégâts collatéraux possibles à la
structure et aux équipements.
86
Photo n° 80 : Déformation du câble de Val Durance après éclatement du conduit (Ph. D. Poineau)
Si la longueur du câble ne dépasse pas une quarantaine de mètres, il n’y a pas flambement de la colonne
comprimée que constitue le câble, il y a donc peu de risques de voir le câble fouetter et se déformer
fortement. Pour des longueurs plus grandes, le câble fouette plus ou moins. Ces mécanismes
correspondent aux constatations effectuées sur site et sur les modèles de calcul effectués en liaison avec le
Bureau d’études de la SETEC par la Direction régionale de l’Équipement de l’Île-de-France (DREIF).
Normalement des déformations les plus importantes se produisent entre le dernier déviateur et l’ancrage
sauf si le câble se bloque dans un déviateur intermédiaire.
Photo n° 82 : Désordres provoqués par la

détension brutale des câbles de Val Durance (Ph.
D. Poineau)
Photo n° 81 Câble ayant giclé hors de sa

trompette (Ph. D. Poineau)
Les observations effectuées lors du démontage de deux câbles injectés lors de la construction du viaduc
de Charix à la suite d’une erreur de positionnement (Bulletin Ouvrages d’Art n°5 de janvier 1985) et lors
du démontage des câbles de Val Durance montrent que le risque de fouettement est réduit lorsque
l’ancrage peut gicler hors de sa trompette.
87
Dans le cas d’un câble non injecté par un coulis de ciment, les torons se rompent les uns après les
autres mais au fur et à mesure des ruptures, la force du câble diminue. Il n’y a donc pas de rupture brutale.
Pour éviter le fouettement d’un toron, il suffit de prévoir de simples attaches avec les autres torons (se
reporter aux photos montrant les ruptures des torons câbles galvanisés du pont de Vaux-sur-Seine qui ont
été liés ensemble).
Le gestionnaire du Viaduc de Val Durance dont tous les câbles étaient extérieurs au béton pris la décision
de faire remplacer tous les câbles même si un certain nombre ne présentaient pas de signes visibles de
corrosion (il y a lieu de rappeler que les moyens d’investigations actuels ne permettent pas l’examen des
câbles dans les déviateurs). Cette décision a été prise pour éviter d’avoir tronçonner les réparations et à
couper à la circulation chaque tablier plusieurs fois. En effet, de telles coupures avec basculement de
circulation peuvent entraîner provoquer des accidents de circulation (un accident mortel s’est d’ailleurs
produit pendant les travaux). Une précontrainte extérieure a été mise en place pour équilibrer le poids
propre de l’ouvrage et les charges de chantier puis tous les câbles ont été coupés au chalumeau les uns
après les autres (méthode plutôt brutale !). Puis, ils ont été découpés en tronçons et évacués du tablier et
enfin remplacés.
Le câble cassé du pont de la rivière d’Abord à la Réunion, troisième pont touché par ce phénomène, a été
remplacé ainsi que les autres câbles extérieurs. Là encore la méthode brutale seule disponible a été
employée.
Sur le second ouvrage touché, le viaduc de Saint-Cloud, les travaux ont été effectués et les détensions ont
été réalisées avec l’aide des amortisseurs évoqués ci-devant. Pendant la période d’étude et les travaux,
tous les câbles extérieurs de ce pont sont restés sous surveillance acoustique permanente.
Photo n° 83 : Précontrainte provisoire à Val Durance (Ph. D. Poineau)
7.7.5 Désordres dus à l'alcali-réaction et aux réactions sulfatiques internes

Les premiers cas d'alcali-réaction sur les ponts sont apparus en 1988-1989. Une enquête a été menée
pour cerner l'importance du phénomène qui affecte surtout les régions du Nord et de l'Ouest de la France.
Environ 400 ouvrages sont touchés à des degrés divers. Parmi les ouvrages touchés certains sont
précontraints.
Un comité technique a été crée et un programme de recherches important a été élaboré en commun par les
professionnels et l'administration. Deux recommandations successives sont parues, la première en
1991, la seconde en 1994. Le strict respect des prescriptions de ces textes, permet d'éradiquer et de
maîtriser les risques d'alcali-réaction pour les ouvrages neufs.
Le maintien en état de service des ouvrages touchés est assimilable aux soins palliatifs. Dans tous les cas,
il faut empêcher le contact entre le béton et l’eau extérieure qui est le facteur déclenchant de la réaction.
88
Malheureusement, de l’eau interstitielle est disponible dans la matrice du béton. Il est donc possible de
ralentir le phénomène mais sans pouvoir le stopper.
Le phénomène de gonflement interne (RSI) dû à la formation de l’ettringite différée est un

phénomène qui n’est pas évoqué dans la norme NF EN 206-1. Si la température du béton est trop élevée,
lors de sa prise, l’ettringite primaire (présence de gypse dans les ciments pour régulariser de prise et
d’autres sulfates) ne se forme pas, elle se forme ensuite une fois le béton durci en présence d’eau et avec
la chaleur ce qui provoque le gonflement du béton, la formation de fissures puis de fractures… Ce
phénomène peut aussi se produire en cas d’utilisation de granulats contenants des sulfates.
Photo n° 84 : symptômes d’une RSI (Photo DDE 44)
Les recommandations provisoires du LCPC de 2003 mettaient en cause les facteurs suivants dans le
développement de la RSI :
 une température de prise et de durcissement supérieure à 60 ou 70°C ;

 la nature des granulats (siliceux de type quartz) ;
 la teneur en C3a ;
 les ions SO3 ;
 les alcalins ;
 l’humidité.
Dans les recommandations provisoires de 2007, comme pour la prévention de l’alcali-réaction, il faut
définir des niveaux de prévention au nombre de quatre (As, Bs, Cs et Ds) en fonction de la catégorie de
l’ouvrage I, II et III et de son environnement avec l’apparition de trois nouvelles classes d’environnement
(XH1 à XH3 tenant compte de la présence de l’eau). Ces précautions concernent les pièces massives
coulées en place 21et les pièces préfabriquées étuvées.
7.7.6 Autres désordres
21
Les grands ouvrages sont particulièrement concernés à cause de leurs dimensions géométriques (piles et
culées, voussoirs sur piles et culées, hourdis inférieur à proximité des piles, etc.
89
Photo n° 85 : Corrosion des armatures de BA sur un pont en BP (Ph. D. Poineau)
Comme tous les autres ponts en béton, les ponts en béton précontraint peuvent être affectés par les effets
du gel, les sulfates, l’eau de mer, etc. Ils sont aussi et surtout soumis à la corrosion des armatures de
béton armé.
La corrosion est due soit au développement de la carbonatation du béton qui fait chuter le pH du béton
et annihile la passivation des armatures soit à la présence des chlorures qui provoque également la chute
du pH. L’attaque des chlorures apportés par les fondants routiers, l’air marin ou l’eau de mer est plus
rapidement dommageable que celle due à la carbonatation..
Bien entendu, la carbonatation et les chlorures sont aussi les ennemis des armatures (torons et fils crantés)
des structures précontraintes par pré-tension.
8 CONCLUSIONS
L'épopée du béton précontraint qui vient d'être condensée en quelques dizaines de pages montre que la
perfection est difficile à atteindre et que chaque progrès est parfois compensé, en partie, par une
pathologie nouvelle parfois inattendue. Les progrès et la connaissance sont cependant là bien présents. La
précontrainte d'aujourd'hui est fort différente et de bien meilleure qualité que la précontrainte des débuts.
L’expérience accumulée dans les techniques de réparation permet de venir à bout des désordres
structurels non liés à une dégradation des matériaux qui peuvent encore se manifester pendant la phase de
construction d’un ouvrage voire sur un ouvrage en service.
Si les techniques actuelles des laboratoires permettent, en l’absence de désordres apparents, de détecter à
quel moment des armatures enrobées de béton (armatures de béton armé et de pré-tension) peuvent se
trouver soumises à la corrosion, ce n’est pas encore le cas pour les armatures de précontrainte de post-
tension intérieures au béton mais, des progrès ont été accomplis pour les armatures de précontrainte
extérieures au béton.
Il est donc nécessaire de poursuivre les recherches afin de pouvoir intervenir avec plus d’efficacité, en
particulier, sur les types de ponts les plus sensibles actuellement en service.
90
Pour les ouvrages à construire, sous réserve de soigner les détails de la conception, de choisir les procédés
permettant d’assurer une protection efficace des armatures de précontrainte et de contrôler leur mise en
œuvre, il est facile d’obtenir une excellente durabilité des structures précontraintes.
Cependant, il y a lieu de prendre garde aux bouleversements qui se manifestent depuis quelques
années :
o le passage des règles nationales aux règles européennes ouvre la voie à des erreurs d’interprétation
donc à des risques de nouvelles pathologies ;
o la normalisation européenne bien qu’elle soit très riche par cette mise en commun d’expériences
diverses a tendance, du fait de la règle du consensus, à privilégier des niveaux d’exigences
plancher en particulier pour le marquage CE (heureusement, ce n’est pas toujours le cas) ;
o la tendance à privilégier le spectaculaire et ses acrobaties techniques à la justesse des proportions
et à la qualité de la conception et de l'exécution ;
o la recherche du « low cost » depuis quelques années ;
o etc.
9 BIBLIOGRAPHIE
1. Annales de l’Institut Technique de Bâtiment et des Travaux Publics 9 rue La Pérouse, 75 016 Paris ;
2. Bulletin de Liaison des Laboratoires des Ponts et Chaussées - 58 Boulevard Lefebvre, 75 732 Paris
cedex15 ;
3. Circulaire de la Direction des Routes du 2 avril 1975 (Prescriptions à inclure dans les Cahiers des
Prescriptions Spéciales concernant la conception et le calcul des ponts à poutres-caissons construits
par encorbellements et, le cas échéant, certains autres ponts) ;
4. Cours du CHEBAP - éditions Eyrolles, 57 boulevard Saint-Germain, 75 005 Paris :

o Guyon Y. 1961 - Construction en béton précontraint (2 tomes) ;
5. Cours et Presses de l’ENPC - 28 rue des Saints-Pères 75 007 Paris :

o Robinson JR. 1958 - Béton précontraint,
o Grattesat R. 1958 - Conception des ponts,
o Calgaro JA et Virlogeux M. 1987 - Projet et construction des ponts,
o Ponts de France 1982 ;
6. Guyon Y. 1968 - Étude théorique et expérimentale du béton précontraint (2 tomes) - Éditions Eyrolles
57 boulevard Saint-Germain, 75 005 Paris ;
7. Répertoire des textes et documents techniques essentiels ouvrages d’art – SETRA ;
8. Revue générale des routes et aérodromes - 9 rue Magellan 75 008 Paris ;
9. Revue travaux - 3 rue de Berri 75 008 Paris ;
10. Textes et documents réunis et présentés par la Chambre Syndicale Nationale des Constructeurs en
Ciment Armé et Béton Précontraint à l’occasion des Cérémonies en l’honneur d’Eugène Freyssinet le
18 octobre 1963 ;
11. Liste des règles françaises relatives au calcul des ouvrages en béton précontraint :
o Circulaire n°141 du 14 octobre 1953 du Ministère des Travaux Publics, des Transports et du
Tourisme - Instructions provisoires relatives à l’emploi du béton précontraint,
91
o Circulaire n°44 du 12 août 1965 du Ministère des Travaux Publics et des Transports - Instruction
provisoire n°44 du 12 août 1965 relative à l’emploi du béton précontraint dite IP 1,
o Circulaire n°73-153 du 13 août 1973 du Ministère de l’Aménagement du Territoire, de
l’Équipement et du Tourisme - Instruction provisoire n°2 relative à l’emploi du béton précontraint
dite 1P2,
o Circulaire n°74-60 du 23 avril 1974 du Ministère des Travaux Publics et des Transports, modifiant
l’IP.l,
o Circulaire de la direction des routes du 2 avril 1974 complétant l’IP.l,
o Circulaire n°79-121 du 14 décembre 1979 du Ministère des Transports relative à la réimpression
de l’IP.l et incluant les modifications de 1974 et 1975,
o Décret n°83-905 du 7 octobre 1983 d’approbation du Fascicule 62 Titre I section Il du CCTG
relatif aux règles techniques de conception et de calcul des ouvrages et constructions en béton
précontraint suivant la méthode de états-limites (règles BPEL 83),
o Décret n°92-72 du 16 janvier 1992 d’approbation du nouveau Fascicule 62 Titre I section Il du
CCTG (règles BPEL 91) ;
12. HA, TRL, SETRA, LCPPC. 1999 – Post-tensioned concrete bridges - Ponts en béton précontraint par
post-tension – éditions Thomas Telford Ltd 1 Heron Quay London ;
13. VIPP viaducs à travées indépendantes à poutres précontraintes – Guide méthodologique de

surveillance et d’auscultation – SETRA avril 2000 ;
14. Revue « Ouvrages d’Art » du Centre des Techniques d’Ouvrages d’Art du SETRA devenu le
CEREMA - 110 rue de Paris 77171 Sourdun ;
15. Archives du LCPC devenu l’IFSTTAR et de la CIP - 4-20 Boulevard Newton Cité Descartes, Champs
sur Marne F-77447 Marne la Vallée Cedex 2 (consulter le site) ;
16. Archives du SCET et du SETRA devenu le CEREMA – 110 rue de Paris 77171 Sourdun (consulter le
site « PILES »).
&&&&&&&&&&
92

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PATHOLOGIE, EXPERTISE ET RÉPARATION DES

Historique détaillé de la précontrainte

D. Poineau Avril 2014

2 LES DÉBUTS DE LA PRÉCONTRAINTE (AVANT 1940)

Photo n° 3 : État des fils du tirant en 1993 (Ph. D.

Photo n° 2 : Arche de Moulins en 1993 (Ph. D.

3 PÉRIODE DE 1940 À 1945

Photo n° 4 : Vue générale du pont de Luzancy (Ph. SETRA)

o charge de rupture : 140 à 150 kgf/mm² 1;

Photo n° 7 : Cône d'ancrage 12 Φ 5, vérin et pompe à main (Ph. D. Poineau)

4 PÉRIODE DE 1946 À 1952 (absence de règles de calcul officielles)

 l'évolution du procédé Freyssinet

Photo n° 8 : Câble avec ressort central (d'après une notice Freyssinet)

 l'apparition de nouveaux procédés de précontrainte

Figure n° 2 : Procédé Chalos (d’après le cours de BP de JR. Robinson de l’ENPC)

Figure n° 4 : Détail d'un bouton

Figure n° 3 : Procédé BBR-B (d’après le cours de

Photo n° 10 : État de la précontrainte additionnelle galvanisée de 1982 (Ph. D. Poineau 1998)

Photo n° 11 : Câblage Coignet au pont de Port-à-

Photo n° 13 : État des câbles du pont de Can-Bia

La précontrainte se révéla être un mode d’exécution se prêtant bien à un assemblage d’éléments

o la passerelle de Bully-Grenay en 1946 à deux travées de 30 et 31 mètres dont la conception

 Parmi les ouvrages à poutres préfabriquées et précontraintes par pré-tension, il y a lieu de

Photo n° 15 : État de certains des câbles du pont d'Esquerchin (Ph. D. Poineau)

o frottements excessifs, à cause du guipage ou de la mauvaise étanchéité des gaines en feuillard ou à

5 PÉRIODE DE 1953 À 1964 (les premières règles de calcul)

Photo n° 17 : Mise en tension d'un câble 12T 13 (Ph. D. Poineau)

Figure n° 7 : Ancrage 12T 13 (extrait d'une notice technique Freyssinet)

Photo n° 18 : Ancrage 12 T 13 (Ph. D. Poineau)

Figure n° 9 : Procédé C.02 de SEEE (d’après une notice technique)

Figure n° 10 : Coupe transversale des VIPP des années 60

o le bow-string de la Marionnette (1954) de 41,50 m de portée ;

Photo n° 20 : Pont Saint-Michel à Toulouse (Ph. D. Poineau 1995)

 Parmi les ponts construits par encorbellement successifs, il y a lieu de citer :

o le pont de Savines sur la retenue du barrage de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes ;

Photo n° 22 : Pont en arc de la Grande-Côte (Ph. D. Poineau)

Parmi les de la deuxième génération, il y a lieu de citer :

 Il y a lieu de citer parmi les pathologies les plus connues :

o la rupture de frettes de la conduite forcée en béton précontraint du barrage de Bort-les-Orgues

 Parmi les facteurs à l’origine des corrosions furent montrés du doigt :

6 PÉRIODE DE 1965 À 1982 (les secondes règles de calcul)

Ces modifications continuelles doivent inciter l'ingénieur chargé du recalcul d'un

o l'obligation d'une chape d'étanchéité ;

Photo n° 26 : Chantier soigné dans les années 60 (Ph. DDE 67)

o la résistance caractéristique des bétons à la place de la résistance nominale ;

o la valeur de l'arrêté d'agrément,

o la redistribution des efforts dus aux déformations différées gênées ;

N°80 du N°80 du N°68 du N°36 du N°36 du N°70-53 du

Classe fil rond φ8 Ap = 50,2 mm²

o l'autorisation de fourniture, pour une durée déterminée, accordée à un producteur par le

Classe fils ronds et lisses φ7mm Ap = 38,48 mm²

Torons Diamètre (mm) Section (mm²)

Photo n° 27 : Cône mâle en mortier au carborundum du procédé Freyssinet (PH. D. Poineau)

Circulaire Date Procédé

Circulaire n° 81 du 27 décembre 1966

Figure n° 11 : Procédé Freyssinet ancrage type 12Φ8

Figure n° 13 : Ancrage 12T 15 (d’après une notice Freyssinet)

Photo n° 28 : Fil KA (Ph. D. Poineau)

Figure n° 15 : Procédé PCB ou Câbles à bosses (d’après une notice technique)

Figure n° 16 : Câble PCB tendu (d’après une notice technique)

Circulaire Date Procédés de précontrainte

Figure n° 18 : Ancrage Freyssinet 12V15 (d’après une notice technique)

6.5 L’évolution de la conception et des techniques de construction des

 en simplifiant la construction des ponts à poutres préfabriquées post-contraintes :