Vous êtes sur la page 1sur 2

Sujet :

Le terme de philosophie est en lui-même ambigu car il recouvre de multiples


facettes. Au regard de son étymologie, l'amour de la sagesse évoque une attitude, un état
d'esprit, que l'on a érigé en discipline. Pourtant l'objet d'étude de la philosophie est presque
illimitée en comparaison avec les autres disciplines, telles que les sciences ou les arts. Elle ne
semble pas faire l'objet d'une spécialisation restreinte et elle se distingue même généralement
par son désintéressement et son absence d'application pratique et immédiate. Le sens commun
définit la philosophie comme une branche du savoir qui se propose d'étudier les fondements
des valeurs morales, et d'organiser les connaissances en un système cohérent. La philosophie,
tout comme les autres branches du savoir, constituées des diverses sciences, vise donc la
connaissance. Pourtant, elle n'atteint pas au même résultat. Les réponses philosophiques
s'accordent elles avec le savoir présent ? Au regard de son histoire, peut-on dire que la
philosophie est en adéquation avec son époque, ou au contraire, qu'elle peut dépasser son
temps ? Premièrement, nous parlerons du progrès de la philosophie comme pour les autres
disciplines. Deuxièmement, nous aborderons la philosophie Comme une attitude et un éternel
recommencement. Et troisièmement, nous analyserons le fait que la philosophie doit être dans
son temps.

L'histoire de la philosophie nous montre qu'il y a une progression du savoir


philosophique. La philosophie, comme les autre disciplines, connaît un développement au fil
du temps, et les philosophies passées sont souvent dépassées par les philosophes ultérieurs,
qui s'appuient sur leurs ainés pour prolonger, en les réfutant ou en les enrichissant, les théories
établies. Nous sommes donc en droit d'affirmer que la philosophie peut dépasser son temps,
car elle progresse et apporte sans cesse de nouvelles pierres à l'édifice de la pensée. Pascal
explique ainsi qu'il est nécessaire de ne pas se soumettre à l'autorité des anciens, mais qu'e
faut au contraire pouvoir être en mesure de les critiquer et de voir leurs erreurs pour pouvoir
les dépasser en apportant de nouvelles théories.
Lorsqu'on considère la philosophie comme une attitude, alors la philosophie ne peut
avoir aucune prétention à un dépassement de son temps. En effet, si la philosophie est une
pratique avant d'être un discours, alors le philosophe est celui qui vit en philosophe, et n'a
aucune prétention à se positionner en précurseur. Au contraire, l'image communément
répandue du sage est celle de celui qui vit en retrait du monde, donc hors du temps historique
et social. Merleau-Ponty affirme ainsi que la philosophie consiste à rapprendre à voir le
monde: il signifie par là que le philosophe doit avoir un regard naif sur le monde, et revenir à
une perception dégagée de tout préjugé. Dans ce sens, le philosophe dépasse son temps
puisqu'à abandonne toutes les connaissances parvenues jusqu'à son époque, mais pour opérer
un retour originaire et à un état d'esprit vierge de toutes influences. est celle prônée Cette
méthode philosophique est par Descartes, qui recommande de faire table rase de toutes les
opinions request pour reconstruire soit même l'édifice de sa pensée, afin d'en avoir une
certitude indubitable. Du point de vue de l'histoire de la connaissance, s'agit donc plutôt d'une
régression que d'un dépassement. Si la connaissance philosophique peut se transmettre, elle
n'atteint sa propre réalité qu'au prix d'un recommencement qui devrait se produire avec
chaque philosophe. Alors qu'un scientifique s'appuie sur des données reconnues et démontrées
de longue date par ses prédécesseurs, la démarche philosophique encourage la réflexion
personnelle et la remise en cause des théories ultérieures. La philosophie n'étant pas une
science exacte, rien n'est certain que pour celui qui en aura acquis sa conviction propre, qui
est dans ce cas seulement un philosophe et non un simple érudit.
Pourtant, c'est une dérive pour la philosophie que de se retirer complètement du
monde, car elle est par définition intéressée au monde. La philosophie est un questionnement
sur le monde, et est donc essentiellement ancrée dans son temps. Kant souligne que tous les
hommes sont naturellement portés à se poser des questions, même sur les choses qu'ils ne
pourront jamais connaître (comme l'existence de l'âme ou de Dieu, par exemple). Tout le
monde se pose des questions philosophiques. La philosophie s'installe donc dans le concret du
temps présent. La philosophie est invitée à se situer par rapport à la conduite humaine en
général. Ainsi la philosophie selon Platon a pour mission d'étudier l'homme sans relâche ». Sa
démarche consiste à communiquer son discours à ses contemporains sous forme pédagogique,
donc à étre dans un rapport optimal avec son temps (sa société, son époque).

Au terme de notre analyse, bien sûr, la philosophie, en tant que discipline, a une
histoire, et connait un déroulement temporel qui engendre une accumulation du savoir
philosophique. Les théories se succèdent, et les plus récentes sont par conséquent le
dépassement des anciennes. En ce sens, on peut dire que la philosophie dépasse son temps.
Mais cette réponse n'est pas tout à fait satisfaisante car elle ne prend pas en compte la
spécificité de la philosophie par rapport aux autres branches du savoir. En effet, lorsqu'on
envisage la philosophie comme une attitude, il semble que la philosophie n'ait pas la
prétention de dépasser son temps car elle en constitue plutôt un recommencement. Le exige
on philosophe a a une relation personnelle aux opérations de philosophie, qui toute rigueur de
se détacher de ses influences extérieures, donc de son environnement (culturel, temporel, etc.)
pour se réapproprier une connaissance certaine et espérer tendre ainsi à la vérité et à
l'universel. Toutefois, ne faut pas omettre que la philosophie est attachée au monde et ne peut
vivre qu'en étant concrète, donc dans son temps et ses questionnements, assurée du passé et
tendue vers l'avenir, mais jamais décalée.

Vous aimerez peut-être aussi