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sur la maladie de
crohn
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Crohn : révélations d’un médecin
sur cette maladie « caméléon »
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Philippe Humbert est professeur de médecine en
dermatologie, et spécialiste en médecine interne. Il est
également titulaire d'un diplôme d’endocrinologie et
d’oncologie, disciplines de la médecine qui étudient
respectivement les hormones et les cancers.
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Après douze ans de souffrances…
Un matin, une femme de 50 ans se présente à mon cabinet, simplement pour se faire
enlever un petit carcinome basocellulaire1. Mais comme à mon habitude, je tiens à
la questionner, même si apparemment elle n’avait pas de problème de santé à me
signifier2.
Cela ne peut signifier qu’une seule chose : j'ai devant moi une femme qui souffre d’une
entéropathie, c’est-à-dire d’une maladie intestinale, très certainement une maladie de
Crohn.
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Trois faits à connaître sur la maladie de Crohn
Et si je fume ?
Comme dans d’autres maladies, le tabac semble jouer un rôle nocif dans cette maladie.
Bien entendu, dans un passé récent on pouvait mourir de cette maladie, surtout si
le diagnostic n’avait pas été encore posé. Et il reste vrai que certains désagréments
peuvent la rendre très handicapante en l’absence de traitement efficace (diarrhées,
glaires, pus…). Cependant, il existe aujourd’hui plusieurs moyens thérapeutiques pour y
faire face et rares sont les malades qui ne répondent à aucun d’entre eux.
En revanche, ce que l’on ne sait pas de cette maladie est qu’elle se manifeste relativement
fréquemment par des signes en dehors du tube digestif. La maladie ne se contente pas
d’affecter le côlon : elle part de la bouche et va jusqu’à l’anus, même s’il est vrai qu’elle
affecte le plus souvent le côlon et, à un moindre degré, la région de l’anus.
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Un Français sur mille,
surtout chez les jeunes
La maladie de Crohn touche 150 000 personnes en France, avec quatre à cinq nouveaux
cas pour 100 000 habitants. Ainsi on peut dire qu’une personne sur mille en France est
porteuse de cette maladie. Vous voyez que ce n’est pas si rare puisque, dans votre village,
il y a peut-être une, deux ou trois personnes atteintes. Elle touche plus fréquemment la
femme que l’homme et c’est une maladie du sujet jeune, plutôt entre 20 et 30 ans.
Il ne faudra pas oublier l’existence des MICI inclassées, après qu’auront été évoquées
les colites lymphocytaires et les colites collagène dont le diagnostic est fait par
biopsie.
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Ainsi, le spécialiste de la maladie de Crohn n’évoquera qu’exceptionnellement le rôle du
gluten dans cette maladie… mais pourquoi ?!
Certains ont souvent peur de tomber dans une mode qui voudrait que l’on supprime le
gluten sans raison. D’autres ont peut-être lu un jour un gros titre du journal Le Monde
qui indiquait : « Suivre un régime sans gluten n’a aucun intérêt3 ». Et, bien entendu, il
manquait la suite de la phrase qui était « chez les personnes qui ne sont pas intolérantes
au gluten » !
Car jusqu’en 2015, la seule maladie connue due au gluten était la maladie cœliaque. Mais
les choses ont changé depuis, avec les travaux de Benjamin Lebwohl dans le British
Medical Journal4 , qui différencie une maladie intestinale due au gluten et un syndrome,
lui aussi dû au gluten, caractérisé par des symptômes le plus souvent extradigestifs.
Et puisque le gluten est capable d’être l’un des agents de la polyarthrite rhumatoïde ou
du psoriasis, pourquoi ne serait-il pas l’un des facteurs de la maladie de Crohn ?
Eh bien en dépit des publications qui soit en attestent, soit le suggèrent fortement, il
est très difficile de faire admettre que le gluten puisse être le facteur causal d’un grand
nombre de maladies de Crohn. Pourquoi ? Parce qu’un médecin ne va considérer le
rôle de tel ou tel facteur que s’il y a un marqueur biologique qui le confirme. Or, dans
la plupart des intolérances au gluten non cœliaques, il n’y a aucune présence des
fameux anticorps antitransglutaminase (généralement utilisés comme référence pour
confirmer un diagnostic de maladie cœliaque)…
3 www.lemonde.fr/sante/article/2017/10/04/sans-gluten-ce-regime-est-prone-comme-un-mode-de-vie-benefique-mais-
aucun-benefice-clair-n-a-ete-demontre_5196150_1651302.html
4 Lebwohl, Ludvigsson, Green, « Celiac disease and non-celiac gluten sensitivity », BMJ, 2015 Oct.
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Des symptômes
trop souvent négligés
La maladie de Crohn va se manifester, comme beaucoup de problèmes digestifs, par
des signes peu spécifiques, banals, qui sont souvent peu pris en considération. Cela
parce que, dans les années 1950, on avait décidé qu’il pourrait y avoir des maladies
psychosomatiques de l’intestin que l’on appellerait les colopathies fonctionnelles (ce
dont ma patiente était persuadée d’être affectée, d’ailleurs).
Ce serait une erreur de ne pas interroger son malade avec des questions telles que :
« Avez-vous un sentiment de dévalorisation ? Avez-vous une baisse de l’estime de
vous ? Souffrez-vous d’un sentiment de culpabilité ? Êtes-vous triste ? Avez-vous des
troubles du sommeil ? Qu’avez-vous eu comme coups durs dans votre vie… »
Aujourd’hui, ce genre de pathologie, que l’on a aussi appelée côlon irritable, ou encore
sensibilité au gluten (pour en minimiser le rôle), représente un nombre important de
maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
Quoi de plus banal que d’avoir mal au ventre, d’avoir des ballonnements, des gaz, avoir
des diarrhées ou être constipé ?
Car si, en effet, la diarrhée va orienter vers une maladie de l’intestin, c’est rarement le
cas de la constipation alors que, pourtant, c’est un signe important de la maladie de
Crohn. Si diarrhée il y a, il faudra rechercher l’émission de glaires, de pus, de sang.
Les douleurs ne sont pas normales. Pourquoi une digestion serait-elle douloureuse ?
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Des aphtes ? C’est peut-être
la maladie de Crohn…
Les dermatologues connaissent particulièrement les localisations cutanées de cette
maladie, souvent en l’absence de signe digestif majeur. Les aphtes sont un motif de
consultation qui ne doit pas être sous-estimé, car la première maladie qui rend compte
des aphtes, c’est bien la maladie de Crohn.
Les dermatologues auront parfois affaire à des fissures anales, des fistules anales ou des
abcès de cette même région.
Dès lors qu’il y a, au niveau périnéal, une pathologie qui peut paraître infectieuse alors
qu’elle n’est en fait qu’inflammatoire ; dès lors qu’il y a, à ce même niveau, des plaies
superficielles avec des rhagades (ulcérations ou lésions cutanées à proximité des
muqueuses), il faut alors penser systématiquement à la maladie de Crohn.
Car c’est une chance inespérée pour le patient de voir déceler sa pathologie sous-jacente
devant des signes cutanés que l’on voudrait absolument guérir sans tenir compte de la
cause digestive.
Ainsi, si vous avez une maladie dermatologique au pourtour de l’anus ou des organes
génitaux externes, dites-vous que c’est certainement l’expression d’une maladie
intestinale. Parce que même en l’absence de troubles digestifs, on se doit de faire des
explorations pour chercher cette maladie responsable de foyers purulents mais non
infectieux.
A ce sujet, un jour l’un de mes voisins vient me voir ; j’ai l’impression que c’est
beaucoup plus par curiosité, pour voir comment je suis installé que pour me
parler de ses problèmes puisqu’il est parfaitement suivi par un rhumatologue pour
sa spondylarthrite ankylosante. Certes, le traitement n’est pas très efficace (il a
toujours mal aux articulations) mais qu’importe, il a le spécialiste qui lui convient.
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Je décide pourtant de l’interroger, du haut du crâne à l’extrémité des pieds, comme je
le fais pour chacun de mes patients afin de découvrir de potentiels symptômes et de
pouvoir les mettre en relation les uns avec les autres. Bien entendu, je le questionne sur
les aphtes dont il souffre, ainsi que sur des douleurs abdominales qu’il ressent comme
des coups de poing, sur les ballonnements et surtout à propos de sa terrible constipation.
Lorsqu’il revient un mois plus tard, c’est pour sabrer avec moi la bouteille de champagne
qu’il a sous le bras, fêtant la fin de ses douleurs articulaires après que j’ai traité
l’inflammation intestinale au moyen des traitements appropriés.
Il est vrai qu’il y a encore un an j’ignorais totalement la relation privilégiée qui existait
entre la maladie de Crohn et les migraines. Mais un jour, une personne vient me
consulter pour des migraines récidivantes résistant à tous les traitements.
Cependant, j’ai appris que bien rares sont les malades qui ont une seule maladie ou un
seul symptôme isolé, et je sais que lorsqu’on souffre d’un problème particulier, il y a deux
ou trois autres problèmes associés qui vont aider au diagnostic et donc au traitement.
Cela a été le cas également pour ce malade qui a vu disparaître ses maux de tête en
suivant le traitement de la maladie de Crohn.
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Parkinson et Crohn intimement liées
Savez-vous également qu’il y a un lien entre la maladie de Parkinson et la maladie de
Crohn5 ?
C’est grâce à un patient qui venait me consulter pour des vertiges que j’ai eu la plus
belle des révélations : en l’examinant, je découvre qu’il a une maladie de Parkinson. Et
je m’interroge : y a-t-il des relations entre vertiges et maladie de Parkinson ?
Mes recherches montreront en effet que les vertiges, au même titre que la rigidité ou les
tremblements, sont un signe de maladie de Parkinson ! Jusque-là, pas de problème. Je
traite donc la maladie de Parkinson, et les vertiges disparaissent. Quelque temps plus
tard, je revois le patient pour des troubles digestifs.
Il avait mal au ventre depuis des années, mais il n'avait jamais osé en parler car, à
chaque fois, on lui disait qu'il mangeait trop, qu'il n'avait qu'à boire moins de bière…
Tellement soulagé d'avoir vu disparaître ses vertiges, il s'est dit qu'il ne risquait rien
à venir m’en parler. C’était une bonne idée, car par ma connaissance du lien pouvant
exister entre la maladie de Parkinson et la maladie de Crohn, il ne fut pas difficile pour
moi d'établir la prescription d'examens biologiques montrant de l'existence d'une
inflammation intestinale.
Poussé par son médecin traitant, pour qui la maladie de Crohn ne peut être posée sans
preuve endoscopique, il prit rendez-vous chez un gastro-entérologue qui fut surpris de la
démarche diagnostique mais qui, réalisant des biopsies systématiques le long du côlon,
révéla des phénomènes inflammatoires dits granulomateux, tout à fait caractéristiques
de la maladie de Crohn.
Pour mieux souligner les liens entre des souffrances du système nerveux et la maladie
de Crohn, il est nécessaire de connaître l'existence de véritables neuropathies sensitives
ou motrices.
5 Anadol Kelleci, Calhan, et al., « The Prevalence of Headache in Crohn's Disease : Single-Center Experience », Gastroenterol
Res Pract., 2016 jan. / Lee, Lobbestael, et al., « Inflammatory bowel disease and Parkinson's disease : common pathophysiological
links », Gut, 2021 Feb. / Derkinderen, Neunlist, « Crohn's and Parkinson disease : is LRRK2 lurking around the corner ? », Nat
Rev Gastroenterol Hepatol., 2018 Jun. / Rolli-Derkinderen, Leclair-Visonneau, et al., « Is Parkinson's disease a chronic low-grade
inflammatory bowel disease ? », J Neurol., 2020 Aug.
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Pourquoi tant de retard
au diagnostic ?
Cependant, trop souvent cette maladie est diagnostiquée sur le tard. Je dirais volontiers
que ce retard est dû au médecin qui ne veut pas considérer l’existence d’une maladie
derrière des symptômes fonctionnels intestinaux.
Donc pendant des mois, voire des années, ce médecin traitera de façon symptomatique
le patient qui tantôt ira bien, notamment pendant les phases de rémission, puis se
plaindra à nouveau de symptômes plus violents dans les phases actives.
C’est bien dommage car de nombreux malades ne vont pas réaliser ces tests sur lesquels
tout le diagnostic peut reposer, puisqu’ils sont plus sensibles et ont une valeur prédictive
positive plus importante que les autres examens remboursés que sont la coloscopie ou
les examens radiologiques comme l’entéro IRM.
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…mais des examens inutiles
pris en charge
On peut s’étonner que des dosages continuent à être remboursés alors que de nombreuses
études ont montré qu’ils étaient inutiles. Je pense par exemple au dosage de l’urée qui
figure très souvent dans le bilan des médecins sans que jamais ceux-ci n’en aient la
quelconque utilité.
Que penser de ces dosages toujours remboursés, comme le cholestérol et les triglycérides,
répétés pratiquement à chaque motif de consultation, sans qu’il n’y ait la moindre
relation entre un trouble du métabolisme lipidique et la raison pour laquelle le malade
consulte ?
Si l’on veut se donner les moyens de rechercher des atteintes focales dans l’intestin
grêle, on aura recours à une vidéo capsule qui comprend une caméra avalée par la
bouche et qui va prendre, tout au long de son cheminement dans l’intestin, des images
qui seront analysées.
Mais ce qu’il faut savoir, c’est que la maladie de Crohn doit être diagnostiquée parfois en
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l’absence de lésions visibles par les examens morphologiques.
Poser le diagnostic de maladie de Crohn n’est certainement pas comme poser le diagnostic
d’une angine. Pour celle-ci, il suffit de quelques symptômes, douleurs pharyngées lors
de l’ingestion d’aliments ou de boissons, fièvre, ganglions sous la mandibule, et enfin
visualisation d’amygdales rouges avec du pus.
Pour la maladie de Crohn, les choses ne sont pas si faciles puisqu’il y a des symptômes
extrêmement banals qui peuvent se rencontrer dans des circonstances différentes. On
peut en effet avoir mal au ventre sans que cela ne vienne de l’intestin.
La diarrhée est quelque chose de fréquent, tout comme la constipation. Si l’on s’arrête
à ce type de constat, on ne pourra jamais aller plus loin. Or ce qu’il est important de
voir, c’est la chronicité des choses : une diarrhée chaque jour de plusieurs selles ; des
douleurs digestives que le patient ne peut pas ignorer ; des gonflements de l’abdomen
très pénibles ; et ces gaz qui perturbent la vie sociale. Voilà des signes à prendre en
compte.
Par ailleurs, le malade ne parlera jamais spontanément des glaires – sortes de crachats,
de substances visqueuses ressemblant parfois au blanc d’œuf – qu’il émet en allant aux
toilettes, alors qu’il s’agit d’un signe primordial qui témoigne de ce qu’on appelle une
entéropathie exsudative, c’est-à-dire d’une perte excessive de protéines tout au long du
tube digestif.
De plus, si le médecin ne le questionne pas sur les aphtes, le patient ne mettra jamais
en relation sa diarrhée avec les aphtes chroniques. Et cela ne figure certainement pas
sur les soi-disant « bilans complets », qui ne sont rien d’autre que des dosages visant
à dépister des situations pathologiques souvent terminales et certainement pas des
maladies en cours.
N’oublions pas qu’il existe des territoires privilégiés d’atteinte de la muqueuse par des
bactéries, comme le bacille de Yersin, si prompt à se développer sur la partie terminale
de l’intestin grêle et qui provoque la tuberculose intestinale. Cette pathologie est devenue
rare mais du fait des traitements immunosuppresseurs, ou des maladies immuno-
déprimantes, elle doit rester dans nos mémoires.
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Une poche en plastique
reliée à l’intestin
On a coutume de dire que la principale complication, ce sont les « poussées » parfois si
sévères qu’elles nécessitent une hospitalisation. Une maladie chronique évolue souvent
sous la forme de crises que l’on peut appeler poussées, alternant avec des périodes
d’accalmie.
Ainsi, le patient souffrira pendant des périodes de huit à quinze jours d’importants
maux de ventre, de crampes, de sensations de torsion, avec de l’insomnie, de la diarrhée
plusieurs fois par jour et une augmentation de la gravité des signes : par exemple du
sang, du pus, des glaires dans les selles…
Puis spontanément ou après traitement, une période d’accalmie peut survenir. Même
si cela n’est pas le lot habituel des patients, ils peuvent souffrir d’une occlusion, ou d’un
abcès qui va se transformer en fistule, le plus souvent vers la peau ou vers un autre
organe interne.
Traiter sa dépression
est indispensable face à Crohn
Lorsque l’on pense traitement d’une telle maladie, on se précipite toujours sur les
médicaments susceptibles d’arrêter les poussées… en oubliant les traitements
importants des comorbidités.
Il ne faut pas, par exemple, sous-estimer ou méconnaître un état dépressif et anxieux (et
pour ce faire il faut bien sûr questionner sur les sentiments de dévalorisation, la baisse
de l’estime de soi, sentiment de culpabilité, tristesse…), car le traitement de cet état sera
d’un apport considérable dans le traitement de la maladie.
Et puisqu’il s’agit d’une maladie intestinale, elle va être caractérisée par des infections
des muqueuses, chose qui n’est pas souvent considérée et qui devrait pourtant l’être :
• La muqueuse gastrique peut ainsi être infectée par une bactérie appelée
Helicobacter pylori ;
• La muqueuse intestinale peut être infestée d’helminthes, c’est-à-dire des
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parasites qui vont profiter des suintements dans certains endroits (perte
de protéines au niveau des lésions), pour adhérer à la muqueuse et jouer
des rôles pathogènes. On sait aujourd’hui que ces helminthes créent une
immunosuppression à l’égard de virus comme l’herpès ou le papillomavirus et
suscitent une réactivité de type immuno-allergique.
Une muqueuse altérée est une muqueuse qui ne pourra pas jouer son rôle d’absorption
des nutriments. Il ne sera donc pas rare d’observer des patients carencés en fer, en
vitamine B12, en vitamine B9 et bien d’autres choses.
Parce que certains anti-infectieux ou antibiotiques ont aussi des propriétés anti-
inflammatoires ou agissant sur la migration des globules blancs que sont les
polynucléaires neutrophiles, on utilise le metronidazole, les quinolones.
Dans les formes nécessitant un traitement prolongé, pour éviter les corticoïdes on
aura recours à un immunosuppresseur qui, aux posologies utilisées, sera plutôt un
immunorégulateur comme le méthotrexate ou l’azathioprine.
La chirurgie n’est certainement pas la solution pour cette maladie. Mais c’est pourtant
parfois le seul moyen qui reste pour prévenir, empêcher par exemple une péritonite, liée
à une perforation, une nécrose… C’est pourquoi, dans la mesure où la médecine dispose
de différents moyens, il est important, si ce n’est urgent, d’avoir un diagnostic posé par
votre médecin, d’avoir l’aide du gastro-entérologue qui saura choisir la bonne molécule,
le bon traitement.
Dr Philippe Humbert
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Directrice de la publication :
Carole Levy
Textes :
La rédaction de La Pharmacie secrète de Dame Nature
Éditrice :
Claire Fouilleul
Société éditrice :
PureSanté Editions SA, Place Saint-François
12B, c/o Loralie SA,
1003 Lausanne
Date de dépôt légal :
01/2023
ISBN :
978-2-940704-42-2
Crédits photos :
Panuwatccn – Brazhyk / Shutterstock.com
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Crohn : révélations d’un médecin
sur cette maladie « caméléon »
La maladie de Crohn est une pathologie « caméléon » : elle peut se présenter sous des
formes très variées : aphtes, douleurs abdominales, constipation, diarrhée, carences… Cer-
tains signes ne trompent pas quand on sait où chercher. Le problème, c’est que cette mala-
die est encore mal diagnostiquée, ou trop tardivement…
Un matin, une femme de 50 ans se présente à mon cabinet, simplement pour se faire enle-
ver un petit carcinome basocellulaire. Mais comme à mon habitude, j’ai tenu à la question-
ner, même si apparemment elle n’avait pas de problème de santé à me signifier.
Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : j’avais devant moi une femme qui souffrait
d’une entéropathie, c’est-à-dire d’une maladie intestinale, très certainement une maladie
de Crohn.
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