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DEUXIEME PARTIE

I. Equations de la circulation : Fondements de la méthode d’eddy covariance


1) Généralités
2) Décomposition de Reynolds
3) Energie cinétique turbulente
4) Equation de conservation d’un scalaire – Expression théorique des flux
5) Cadre conceptuel du transport turbulent dans la CLA
6) Convection libre - convection forcée - Variables d’échelle
7) Variables d’intérêts
II. Similarité flux – gradient

III. Analyse spectrale


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There are two great unexplained mysteries in


our understanding of the universe. One is the
nature of a unified generalized theory both
gravity and electromagnetism. The other is an
understanding of the nature of turbulence.
After I died, I expected God to clarify the
general field theory to me. I have no such
hope for turbulence.

Theodore Von Karman (1881 –1963)


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1) Généralités : Définition de la couche limite

Atmospheric Boundary Layer

Stull, R. (1988)  The part of the troposphere that is directly influenced by


the presence of the earth’s surface and responds to surface forcings with a
timescale of about 1 hour or less

Couche de l’atmosphère soumise à la variation journalière

Processus physiques y afférents

RAYONNEMENT (RADIATION) TURBULENCE

FLOTTABILITE (BUOYANCY) CISAILLEMENT (SHEAR)


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1) Généralités : Processus physiques clefs

 Rayonnement  Flottabilité

 Diminution de la température avec l’altitude


 Transport vertical du flux de chaleur sensible
 Turbulence  Transport vertical des tracers (h2O, CO2, CH4, NOx, VOC
etc..)

 Cisaillement

 Augmentation verticale de la vitesse du vent avec l’altitude


 Transport vertical du flux de “quantité de mouvement”
 Turbulence  Transport vertical des tracers (h2O, CO2, VOC, etc..)

Deux origines donc pour la turbulence : thermique et dynamique


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1) Généralités : Quelques caractéristiques de la turbulence


atmosphérique

Elle est le principal responsable du transport des traceurs (eddy covariance)

Elle peut être créée, transportée, dissipée

Elle est soumise à plusieurs transformations


continues

Courtesy : M. Aubinet
Elle est chaotique mais pas aléatoire
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1) Généralités : Quelques caractéristiques de la turbulence


atmosphérique

Distribution des éléments turbulents (tourbillons turbulents)  taille et peut être


représentée par leur spectre de turbulence.

Le spectre de la turbulence est la représentation de la distribution énergétique des


éléments turbulents selon leur taille ou fréquence (voir analyse spectrale).
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1) Généralités : Quelques caractéristiques de la turbulence


atmosphérique

Garrat P; PP16 à 17
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2) Décomposition de Reynolds (Reynolds, 1895)

Fluctuation

Mean

𝑥 𝑡 = 𝑥 + 𝑥′

Fluctuation autour de la
Signal instantanné Moyenne moyenne
temporelle
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2) Décomposition de Reynolds (Reynolds, 1895)

 Quelques propriétés associées à la décomposition de Reynolds

Stull P35 à 45;


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2) Décomposition de Reynolds (Reynolds, 1895)
 Quelques propriétés associées à la décomposition de Reynolds

Stull P35 à 45;


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2) Décomposition de Reynolds (Reynolds, 1895)


 Calcul de moyenne, variance, écart type, covariance et corrélation

Moyenne

Variance

Ecart type

Intensité turbulente

Covariance & corrélation

Stull P35 à 45;


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Moyenne

Stull P35 à 45;


14

Variance, écart type

Stull P35 à 45;


15

Intensité turbulente

Stull P35 à 45;


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Covariance et corrélation
 Covariance

En statistique la covariance entre deux variables x et y indique le degré de liaison


entre ces variables et est donnée par :
N−1
1
Covar x, y = xi − x yi − y
N
i=0

En appliquant les règles de moyenne et de décomposition de Reynolds (c§ I.-1)),


on montre que :
N−1
1
Covar x, y = x′i y′i = 𝑥 ′ 𝑦′
N
i=0

 Corrélation
𝑥 ′ 𝑦′
r𝑥𝑦 =
𝜎𝑥 𝜎𝑦

𝜎𝑥 , 𝜎𝑦 représentent les écart-types des variables x et y


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3) Energie cinétique turbulente

 L’énergie cinétique associée aux mouvements turbulents est donnée par


l’équation ci-dessous :

1
𝑒𝑐 = 𝑢′2 + 𝑣′2 + 𝑤′2
2

 Elle est nulle lorsque l’écoulement est laminaire (pas de turbulence) et est d’autant
plus grande que la turbulence est plus forte.

 Elle est aussi utilisée comme une mesure de l’intensité de la turbulence


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4) Equations de conservation d’un scalaire


Développement dans Stull page 89
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4) Equations de conservation d’un scalaire
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4) Equations de conservation d’un scalaire


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4) Equations de conservation d’un scalaire – Expression


théorique des flux
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4) Equations de conservation d’un scalaire – Expression théorique


des flux

Flux de dioxyde de carbone (CO2)

𝑭𝒄 = 𝝆 𝒘′ 𝒄′
Flux de quantité de mouvement

𝝉 = 𝝆 𝒖′ 𝒘′

Vitesse de friction

𝒖∗ = −𝒖′ 𝒘′
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6) Les variables d’intérêts mesurées par des capteurs micro-météorologiques

Exemple de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone

- Mesures à hautes fréquences

- Fonctionnement en continu
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5) Cadre conceptuel du transport turbulent dans la C.L.A.

- Circulation horizontale de plusieurs tourbillons


- Caractéristiques d’une particule d’air (T, q, CO2 etc..) et
- Mesure de la vitesse du vent dans la direction verticale (w)
- Estimation des flux verticaux liés au transport d’un gaz ou d’un scalaire.
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5) Cadre conceptuel du transport turbulent dans la C.L.A.

Burba and Anderson, 2010


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Exemple d’une station


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6) Convection libre – convection forcée – variables d’échelle

La turbulence  processus de flottabilité et par des processus dynamiques ou


mécaniques (cisaillement du vent).
La couche limite est en état de convection libre lorsque les processus thermiques
(flottabilité) sont dominant. Par contre lorsque le processus mécanique domine, elle
qualifiée d’être en état de convection forcée.

Certaines variables permettent de qualifier l’état de la couche limite lorsque l’écoulement est en état de
convection libre (origine thermique de la turbulence). Lorsque la CLA se trouve dans cet état, la hauteur de
la couche de mélange (encore appelée mixed layer) est représentée par une longueur appelée longueur
d’échelle et notée zi

- Echelle de vitesse w*:


1/3
𝑔𝑧𝑖
𝑤∗ = 𝑤′𝜃′𝑣
𝜃𝑣

𝜃𝑣 Étant la température potentielle virtuelle de l’air. Stull, Chapitre 4


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6) Convection libre – convection forcée – variables d’échelle
La turbulence  processus de flottabilité et par des processus dynamiques ou
mécaniques (cisaillement du vent).

Certaines variables permettent de qualifier l’état de la couche limite lorsque l’écoulement est en état de
convection libre (origine thermique de la turbulence). Lorsque la CLA se trouve dans cet état, la hauteur de la
couche de mélange (encore appelée mixed layer) est représentée par une longueur appelée longueur
d’échelle et notée zi

On a aussi :

- Echelle de température θ*:

𝑤′𝜃′
𝜃∗ =
𝑤∗

- Echelle de température q*:


𝑤 ′ 𝑞′
𝑞∗ =
𝑤∗ Stull, Chapitre 4
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6) Convection libre – convection forcée – variables d’échelle

Stull, Chapitre 4
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II. Similarité flux – gradient

 Approche analogue à l’approche dite de diffusion moléculaire, i.e


basée sur un coefficient de proportionnalité et le gradient vertical du
paramètre d’état que l’on souhaite étudier.

 Dans le cas des écoulements turbulents, le facteur de proportionnalité


est le coefficient de diffusion turbulente.
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II. Similarité flux – gradient


Equation de profil pour une stratification neutre

Les flux turbulents de chaleur sensible (H), de chaleur latente (LE), de quantité de
mouvement ( 𝝉) etc.. sont obtenus en utilisant les coefficients de diffusion
turbulente (KH, KE & Km) pendant les conditions de stratification neutre. Ces
équations sont alors appelées équations de profil.
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III. Analyse spectrale


1) La turbulence
La turbulence : “agitation désordonnée d’un fluide en écoulement turbulent”. Ces
écoulements se caractérisent donc par une apparence très désordonnée, un
comportement difficile à prévoir.

La taille des tourbillons, leur localisation et leur orientation varient constamment.

On peut considérer la “turbulence comme étant une superposition de tourbillons de


tailles différentes”. La diffusion résultant de la turbulence est responsable de
l’évaporation, des émissions des Gaz à Effet de Serre (GES) dans l’atmosphère
ainsi que de la dispersion de polluants émis dans la CLA.
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III. Analyse spectrale


2) Analyse spectrale des signaux turbulents
Il s’agit de comprendre l’impact instrumental sur les tourbillons de différentes
tailles. Cela revient à isoler ces tourbillons selon leurs différentes échelles de
temps.

La représentation spectrale est un “bon candidat” pour une telle analyse. La


représentation dans un domaine fréquentiel permet de faire apparaître la structure de la
turbulence atmosphérique.

 Pourquoi effectuer l’analyse spectrale ?


 Critère de qualité ‘le plus robuste’ des flux/système

 Identification des dysfonctionnements (mauvais timelag, débit..)


 Fournie des informations intéressantes sur la forme des cospectres.

 Correction des pertes de flux (importante pour le licor de type closed path)

 Atténuation des petites variations


 Séparation des capteurs
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III. Analyse spectrale


3) Rappel sur la théorie de l’analyse spectrale

L’analyse spectrale est un outil mathématique qui permet d’étudier l’évolution des
processus en fonction de la fréquence à laquelle ils se reproduisent. Celle-ci est basée
sur les transformées de Fourier.

La transformée de Fourier permet d’exprimer dans un domaine fréquentiel un signal


défini dans un domaine temporel. De manière générale, la transformée de Fourier TFX
d’une fonction X s’écrit :
+∞
𝑇𝐹𝑋 𝑓 = 𝑋 𝑡 𝑒 −2𝑖𝜋𝑓𝑡 𝑑𝑡
−∞
ou f désigne la fréquence

Le carré de la transformée de Fourier donne le spectre de variance ou d’énergie. Ce


dernier décrit la répartition de la variance en fonction de la fréquence. L’intégrale du
spectre d’énergie sur toutes les fréquences est égale alors à la variance de la variable.

Le spectre de la covariance de deux signaux quant à lui, appelé encore spectre


croisé, est le produit de deux transformées de Fourier :
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III. Analyse spectrale


3) Rappel sur la théorie de l’analyse spectrale

𝐺𝑋𝑌 = 𝑇𝐹 𝑋 × 𝑇𝐹𝑌

avec TF*X le conjugué de TFX

Ce spectre croisé 𝐺 𝑋 𝑌 décrit en effet la répartition de la covariance des variables X et


,
Y en fonction de la fréquence.

G𝑋 = 𝐶𝑋𝑌 − 𝑖𝑄𝑋𝑌
,𝑌

La partie réelle du spectre s’appelle le cospectre 𝐶𝑋𝑌 .

L’intégrale du co-spectre sur toutes les fréquences est égale à la covariance des
deux signaux (donc à un facteur de proportionnalité près, la densité de flux turbulent) :

cov 𝑋, 𝑌 = 𝐶𝑋𝑌 𝑓 𝑑𝑓
0
III. Analyse spectrale 36

4) Corrections Fréquentielles
 Que mesure t’on ?

Cospectre non attenué

Cospectre attenué
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4) Corrections Fréquentielles
 Comment procéder en pratique?

- Déterminer une fonction de transfert caractérisant l’atténuation du signal

- Utiliser cette fonction de transfert pour en déduire un facteur de correction

- Le flux corrigé sera obtenu en multipliant le facteur de correction par le flux non
corrigé.

Choix du cospectre de référence (réel,

théorique ou Kaimal?)
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5) Un cas d’étude (voir présentation)


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Sujets d’exposé

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