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LA METAPHORE THERAPEUTIQUE

Synthèse du cours suivi par Mary avec Denis Jaccard – 7/8 février 2013

La métaphore permet d’évoquer sans nommer, afin de permettre au client d’élargir la palette des
possibles, de trouver un autre sens ou une autre issue à la situation qu’il traverse (autre réponse à la
réalité).

La construction d’une bonne métaphore thérapeutique implique d’être attentif aux méta-modèles de la
PNL (généralisation, sélection, distorsion).
Dans la cueillette de données et le dialogue de coach, l’objectif est de préciser ces éléments en
recourant à de bonnes questions (« Je me sens plus mal…. » « Plus mal que quoi ? »)
Dans la construction d’une métaphore, les omissions, les généralisations et les distorsions sont
délibérément utilisées pour permettre au client de combler, par son imaginaire, les espaces… (« Ce jour-
là, il se sentit beaucoup mieux…. » - au client d’imaginer comment et par rapport à quoi). La grammaire
de la métaphore impliquera donc de recourir autant que possible à l’utilisation de verbes et de noms
non-spécifiques (« il s’ouvrait à des possibilités nouvelles », de nominalisations à connotation
émotionnelle et positives (« confiance », « créativité ») et d’absence d’index de comparaison (« après
cette expérience, sa confiance était bien plus grande » - sans préciser que quoi).

La métaphore thérapeutique permet au client de passer de la structure de surface à la structure


profonde.

Un prérequis d’importance : la structure du cerveau

 Le cortex, partie cognitive, accorde une large place au langage


 Le cerveau limbique accueille tout ce qui touche aux émotions
 Le cerveau reptilien est directement touché par les informations d’ordre
sensoriel. Il importe donc de construire ses métaphores en laissant une
large place à l’expression sensorielle (VAKOG –
visuel/auditif/kino/olfa/gusta)

Structure de la métaphore transformante

Reposant sur les principes de la communication hypnotique, la métaphore transformante va s’adresser,


de par
 son contenu et la manière dont elle est relatée, à l’esprit rationnel et conscient du client. Captivant
certes. Mais aussi décalé et déroutant, pour permettre au client de faire appel à son imaginaire pour
établir des liens avec son propre vécu.
 les suggestions imbriquées, au monde inconscient du client. Il s’agit là d’inclure des mots clés
retenus en fonction de la situation problème à résoudre (« confiant » s’il s’agit d’une situation de
doute, à inclure de façon répétée, associé à un geste pour faciliter un ancrage), que le sujet ne
perçoit pas à priori.
 les associations isomorphes (à l’interstice conscient / inconscient), qui ont pour but d’établir un lien
entre deux expériences partageant des caractéristiques similaires. Les suppositions du conteur ne
correspondront pas forcément à ce que le client souhaite entendre. Parfois, elles lui sembleront
même saugrenues. Mais toute réaction engendrera l’activation d’un imaginaire, d’une créativité qui
lui permettra d’enrichir le sens et la palette des possibles.
Cadres de construction d’une métaphore

Il existe de multiples cadres, à sélectionner en fonction de la situation problème.

Cadre 1 :
De la structure de la situation problème à la structure de la métaphore

La situation problème rencontrée par le client est décomposée selon le schéma ci-dessous. Les
personnages impliqués (un groupe peut être associé à une personne) et les événements chronologiques
seront relevés. Si le contexte est très important, il sera associé à un personnage. Mais il ne doit pas être
nommé, l’objectif même de la métaphore étant de susciter un changement de contexte.

Situation problème …à… Métaphore


Personnes Personne 1  Personnage 1 Personnages
impliquées dans la Personne 2  Personnage 2 (héros) de
situation Personne X  Personnage X l’histoire

Eléments Evénement 1  Action 1 Histoire (les


générateurs de la Evénement 2  Action 2 actions font
situation Evénement N  Action N avancer)
 
Situation bloquante dénouement
ou limitante perspective nouvelle

Le moteur du dénouement
La puissance d’une métaphore réside dans sa capacité à générer des possibilités
nouvelles dans les 3 catégories suivantes (modèle Mercedes PNL) : façon de
penser (PI), façon de ressentir (EI), façon d’agir (CE)

Utile également de se référer aux niveaux logiques de Dilts pour mieux cibler le
champ à privilégier dans une situation donnée.
Cadre 2 :
Le voyage du héros

C’est à l’anthropologue Joseph Campbell (« Le Héros aux mille et un visages ») que l’on doit cette
structure narrative destinée à construire des voyages initiatiques, représentation métaphorique du
voyage de la vie. Dans ce modèle, le héros a une fonction importante : il offre des outils pour
s’émanciper, s’épanouir, s’extraire d’une situation problème.

Présupposé :
Chaque défi ou changement est un voyage qui permet l’apprentissage d’une nouvelle façon de voir,
d’entendre, de ressentir, de penser et d’agir dans un mouvement de découverte de Soi, d’équilibre et
d’harmonie (même si le voyage peut être perturbant et douloureux). Il génère des opportunités de
développer la confiance, d’ouvrir de nouvelles perspectives, d’expérimenter de nouvelles façons d’Etre
dans le monde.

Inspiré du modèle de Campbell, la structure proposée par D. Jaccard est également constituée de 12
étapes. Le voyage du héros est ici conçu comme un mouvement circulaire, qui peut se vivre dans
différents domaines simultanément, et dont l’achèvement peut engendrer un nouveau voyage.

Etapes de la métaphore Transpositions psychologiques

1. Monde ordinaire. Introduction qui permet de Conscience limitée du problème


saisir le caractère des aventures qui suivront.
2. L’appel à l’aventure (problème ou défi à Accroissement du niveau de conscience.
relever)
3. Refus de l’appel. Le héros est d’abord réticent, Hésitation à vouloir changer.
il a peur de l’inconnu.
4. Rencontre du guide (qui donne le courage ou Suppression des craintes
l’impulsion positive)
5. Passage du seuil de l’aventure Engagement au changement
6. Epreuves, rencontres des alliés et des ennemis Expérimentation des premiers changements.
7. Accès à la caverne. Accès, souvent en Préparation à un grand changement
profondeur, où se cache l’objet de la quête.
8. L’épreuve ultime (il affronte la mort) Tentative au grand changement
9. Acquisition de l’objet de la quête (l’élixir) Conséquences de la tentative (améliorations et
régressions)
10. Chemin du retour sur lequel il s’agit parfois Nouvelle dévotion au changement
encore d’échapper à la vengeance
11. Renaissance. Transformation de l’être par Nouvelle tentative au changement
l’expérience vécue.
12. Retour avec l’objet de la quête. Retour au Maîtrise du problème
monde ordinaire, utilisation de l’objet pour
améliorer la situation, donnant ainsi un sens à
l’aventure.

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