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Analyse biomécanique de la marche humaine

La marche humaine est définie comme :

« Une locomotion qui met alternativement les deux jambes en jeu avec en permanence au moins un
pied en contact avec le sol, afin d’assurer le soutien et la propulsion. »
➔ Whittle, 1991

Consiste en 4 sous-tâches Woollacott 1997 :


✔ Initiation et conclusion d’un mouvement locomoteur
✔ Génération d’un mouvement continu pour progresser vers une destination
✔ Maintiens de l’équilibre durant la progression (stabilité)/ La marche bipède se fait debout.
Sans se rendre compte il y a un travail du système musculo-squelettique.
✔ Adaptation face à un possible changement dans l’environnement (Ex : évitement d’un
obstacle)

La marche est le mode usuel de locomotion humaine. Toute atteinte des fonctions locomotrices peut
entraîner une perte d’autonomie.

La marche est économique au sens énergétique :


➔ Consommation d’énergie minimale par unité de distance
➔ Permet de se déplacer sur une grande distance
➔ Vitesse de déplacement optimale : vitesse de confort

On regarde l’énergie utilisée sur une distance. Pour chaque kilomètre parcouru la dépense
énergétique est faible. Donc on peut se déplacer sur une grande distance. Pas besoin d’entraînement
spécifique. C’est grâce à la marche que l’espèce humaine c’est étalé sur le globe.

La dépense globale sera plus élevée lorsque l’on marche lentement, car la distance est plus longue
(on mettra plus de temps à atteindre notre point d’arrivé)

« Reconnaissable parmi les autres modes de locomotion, humaine


ou animale, grâce à 3 caractéristiques fondamentales. » Capaday,
2002

➢ Posture bipédie-érigé
➢ Au moment du contact au sol le membre
inférieur est « tendu »
➢ Contact au sol s’effectue par le talon

Origines :

La bipédie de l’Homme remonte aux australopithèques (Lucy -3,2 millions d’années). On ne sait
pas encore si cette bipédie était exclusive.
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➔ L’Homme est adapté à la locomotion bipède.


➔ Les singes anthropoïde sont majoritairement quadrupèdes
➔ Les différences morphologiques expliquent ces différences
fonctionnelles

Les paramètres qui semblent avoir une influence sur le type de locomotion sont :
✔ La longueur relative des membres
✔ La hauteur du bassin et sa position relative
✔ La taille du cou (permet de positionner la tête plus facilement)
✔ Le bassin court de l’homme libère les mouvements au niveau des hanches

Apprentissage de la marche :

Différences enfant/adulte :

Stratégie de minimisation des risques de chute :


➢ Phases monopodales plus courtes
➢ Plus grand écartement relatif des pieds
➢ Diminution de la longueur des pas
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➢ Augmentation de la fréquence des pas

Evolution de la maturité (de la marche) :


➢ A 7 ans organisation segmentaire admise comme identique à celle de l’adulte (même
cinématique de marche que l’on a maintenant)

➢ Différents critères pour l’évolution de la maturité de la marche


• critère de Sutherland critères
◦ Contact initial : attaque par le talon vers 1ans et demi
◦ Flexion du genou : légère flexion du genou à l’attaque du talon suivi d’une
flexion progressive jusqu’au décollage du talon, à 2ans.
◦ Balancement des bras : synchronisation en opposition bras/jambe acquise à
4ans
◦ Ratio largeur bassin / écartement chevilles :
– proche de 1,5 → marche hésitante
– proche de 2,5 → marche stabilisée atteint à 3 ans.

Evolution de la maturité :
— Différents critères pour évaluation de la maturité de la marche
• Critère de Gage : indice non acquis au début de la marche

Développement évalué à partir de ces critères


➔ Stabilité en double appui
➔ Oscillation du pied sans accrochage
➔ Position correcte du pied en fin d’oscillation
➔ Longueur adéquate des pas (f(V))
➔ Conservation d’énergie (à vitesse, CG oscille peu)

La marche : un mouvement cyclique

Un mouvement cyclique, Gage 1990 :

➢ Répétition d’un mouvement particulier : le pas


➢ Pas : séquence des événements qui se produisent entre le contact au sol d’un pied et le
contact suivant de l’autre pied
➢ 2 pas = 1 foulée

Paramètres spatiaux :

• Longueur de pas : distance entre un point du pied et ce même point du pied opposé au
contact suivant le long de l’axe antéro-postérieur
• Largeur du pas : distance entre un point du pied et ce même point du pied opposé au
contact suivant le long de l’axe médio-latéral (≈ 8-10-12 cm)
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Paramètres temporels :

Cycle de marche : Intervalle séparant un événement particulier du pas pour un pied et le même
événement pour le même pied lors de la foulée suivante

Événements exprimés en % de la durée du cycle de marche :


– Généralement entre 2 contacts successifs du même talon
– 0 % pose du talon au sol, 100 % pose suivante de ce même talon

Phase du cycle de marche :


• Succession de phase d’appui (60%) et de balancement (40%)
• 2 phases de double appui (10% chacune)
- 1ère intervient au contact initial et permet de ralentir de façon continue la vitesse du
centre de masse
- 2ᵉ : intervient au millieu du cycle de marche et permet de préparer la phase
d’oscillation suivante.

Differente classifications du cycle de marche

➔ Exemple de la classification de Perry (1992)


Marche athlétique 50%
Marche >50%
Course <50%

Phase d’appui

1. Phase initiale :0 % contact du pied au sol : marche saine: attaque talon)


2. Phase de mise en charge (0 à 10%) : débute au contact initial du pied au sol et se termine
quand le pied controlatéral quitte le sol → 1ère phase de double appuis
Rôle : transférer le poids du corps vers a jambe d’appuis phase pendant laquelle le pied va
être en contact totale avec le sol
3. Phase d’appui intermédiaire : 10 % à 30 %: debute le pied controlatéral quitte le sol et se
termine quand le CoM se situe au dessus du pied d’appui. Phase pendant laquelle a masse
corporelle se trouve directement au dessus du pied d’appuis.
4. Phase d’appui terminale : 30 à 50 % quand le CoM se situe au-dessus du pied d’appui et se
termine le pied controlatéral se pose au sol
5. Phase d’appui pré-balancement : 50 à 60 % débute quand le pied controlatéral se pose au sol
et se termine losque le pied ipsilatéral quitte le sol → 2ème phase de double appuie

Phase de balancement

6. Balancement initial 60 % à 75 % débute lorsque le pied ipsilatéral quitte le sol et se


termine lorsque le pied passe à côté du pied controlatéral lorsque le genou a atteint sa
flexion max. Phase d’accelration du membre inférieur
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7. Balancement intermediaire:75 à 90 % débute lorsque le pied passe a coté...


8. Balancement teminale :90 à 100 % tibia a la vertica et se temine au contact di talon au sol .
PjHase de décélération pendant laquelle le genou se tend pour se préparer à la pose du talon

Muscles impliqués dans la marche

Les muscles des membres inférieurs sont les muscles principalement impliqués dans la génération
du mouvement de marche

3 articulations principales :

Hanche
➔ Flexion : Illiopsoas
➔ Extension : Grand fessier / Ischio-jambiers
➔ Abducteur : Moyen et petit fessier
➔ Adducteur : long adducteur

Genou
➔ Flexion : Ischio-jambier
➔ Extension : Quadriceps

Cheville

Plan sagittal
➔ Flexion dorsale : Tibial antérieur
➔ Flexion plantaire : Triceps sural
Plan combiné
➔ Inversion : Tibial antérieur + postérieur
➔ Éversion : Long et court extenseur

Pattern d’activation musculaire :

• Activations musculaires principales lors du cycle de marche

- Extenseurs de hanche
• Se contractent dès la fin de la phase d’oscillation : décélération flexion hanche
• Demeurent actifs pendant la 1ère moitié de la phase d’appui
• Propulsion de l’ensemble du corps lors de la phase d’appui

- Fléchisseur de hanche
• Se contractent dès la phase de pré-balancement jusqu’au début du balancement
intermédiaire
• Contraction concentrique ++ de l’iliopsoas
• Permet l’élévation de la cuisse
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- Extenseur du genou
• Contraction à la fin de la période d’oscillation pour tendre la jambe et préparer le
contact (verrouillage du genou)
• Puis contraction excentrique pour assurer la réception

- Fléchisseur du genou
• Activité relativement faible durant la phase d’oscillation
• Essentiels en fin de phase d’oscillation et en début de phase d’appui par le
mécanisme de co-activation des muscles antagonistes pour contrôler l’extension
du genou et maintenir une stabilité articulaire

- Extenseur de cheville
• Activation dès la phase d’appui intermédiaire jusqu’à la fin de la phase d’appui
• Contraction excentrique pour freiner le déplacement de la jambe vers l’avant
• Puis contraction concentrique pour permettre le décollement du talon

- Fléchisseur de cheville
• Phase d’oscillation : relèvent le pied pour se préparer à la réception
• Après le contact au sol, contraction excentrique pour dérouler le pied au sol
durant la phase de mise en charge

Analyse cinématique du mouvement

→ Différentes analyses et différentes représentations du corps

Le corps vu comme un point : comment on contrôle les trajectoires

• Vitesse de confort

➢ Naturellement, l’être humain marche de telle sorte que sa dépense énergétique soit
minimale
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➢ Pour cela : ajustement optimal des paramètres spatio-temporels spécifiques à sa


démarche
➢ Durant la marche naturelle, il existe une vitesse de déplacement optimale et
individuelle qui se caractérise par une efficacité bioénergétique : elle est appelé
vitesse de confort

Expérimentation : lorsqu’on impose au sujet une longueur de pas ou une fréquence de pas
différente de celle adoptée lors de sa marche naturelle → Augmentation de la dépense
énergétique

La vitesse optimal dépend de la morphologie

• Génération trajectoire locomotrice dirigée vers un but ? Quelle trajectoire choisie ?

Stéréotypie de la trajectoire de marche (Hicheur, 2007)


• Protocole

◦ Tâche : à partir d’une position fixe, les participants doivent marcher afin de passer une
partie dont la position et l’orientation varient au fil des essais

◦ La trajectoire à suivre n’est pas imposée les seules contraintes sont les positions et
orientations initiales et finales du sujet

◦ Trajectoires réalisées par le centre de masse sont très reproductibles quelle que soit la
grandeur de la courbure de la trajectoire
◦ Stéréotype au niveau de la géométrie
◦ Stéréotype au niveau du profil de vitesse

◦ NB : Stéréotypie non retrouvée au niveau des endroits de pose de pieds


➔ La trajectoire locomotrice dirigé vers un but, dans un environnement très peu
contraint, serait planifiée dans sa globalité et non «pas à pas»
➔ Adaptation du mouvement des différents segments afin de respecter cette trajectoire
globalement planifié

◦ Conclusion en lien avec le contrôle moteur


• Contrôle de la trajectoire s’effectue en terme de déplacement du corps dans
l’espace et non pas en terme de déplacement du corps par rapport aux pieds
• Variabilité placements de pied serait le fait de stratégies motrices différentes
permettant la réalisation de la tâche locomotrice globalement planifiée
• Le déplacement du corps dans l’espace doit être exprimé par le mouvement de la
tête ou du tronc dans ce même espace

◦ Relation entre cinématique et géométrie de la trajectoire locomotrice


➔ Vitesse du mouvement est liée à la forme de la trajectoire suivie
➔ Loi de puissance
• Définie pour les mouvements en courbe
• Lors d’un mouvement continu régulier, la vitesse instantanée varie avec le rayon
de courbe local
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• Démontrée initialement pour des mouvements de main d’écriture


• Relation de la forme V(t)= K*R(t)²

➔ Démontrée pour la locomotion humaine


• Mouvement elliptique en régime périodique du centre de la tête dans le plan
horizontal

➔ Origine de cette loi de puissance


• Soumise au débat
• Mécaniques → cinématique du mouvement
◦ un sous produit d’un système en mouvement, induisant des trajectoires fixes
◦ Liée en partie à la dynamique segmentaire et aux propriétés visco-élastiques
des muscles
• Neuronales → cause du mouvement
◦ rôle actif du système nerveux central

→ Débat entre 2 origines Mécanique ou Neuronale

Analyse cinématique de la marche

• Le cycle de marche est associé à deux facteurs prépondérants :


◦ La longueur de pas notée Lpas
◦ La fréquence de pas notée Fpas

• La vitesse dépend directement de ces facteurs


➔ V= Lpas * Fpas

• Théoriquement : une vitesse de marche pourrait être le résultat de multiples combinaisons


de ces facteurs
• Réalité : Faux → relation entre la fréquence de pas et la vitesse de marche

• Si la vitesse de marche augmente


◦ Lpas augmente
◦ Fpas augmente
◦ La durée de l’appui diminue à haute vitesse

• Symétrie
◦ La marche d’un sujet sain est considérée comme symétrique
Présence d’asymétrie mineure entre les 2 jambes
◦ Patterson 2010 :
• Présence d’une asymétrie lorsque les valeurs des paramètres spatio-temprels se
situent en dehors de l’intervalle de confiance à 95% d’un sujet sain
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• Ratios seuils d’asymétrie (valeur haute/basse)

Mouvement articulaire :

• L’étude des variations angulaires aux articulations peut-être effectuée dans les trois plans
• Description dans le plan sagittal principalement
▪ Flexion/Extension de la hanche

▪ Flexion/Extension du genou

▪ Flexion/Extension de cheville
◦ ..

Rôle de la tête :

• En superposant des photographies prises par Muybrige dans son livre l’homme en
mouvement, les chercheurs remarquent que la ligne séparent le coin externe de l’œil et le
méat de l’oreille reste parallèle, indiquant une stabilité en rotation. Berthor, 1997 & Pozzo,
1995
La tête reste stable durant la marche

• Stabilisation de la tête
◦ Tête stabilisé sur le plan sagittal et frontal
◦ Stabilisation pour différentes tâches (Marche sur place, Marche libre, course sur place,
saut)
◦ Tête également stabilisée dans le noir
◦ Stabilité de la tête fondamentale pour le contrôle de la posture et des mouvements
(Pozzo, 1990)
◦ Tête= plate-forme inertielle stable qui aiderait à optimiser les entrées issues des
systèmes visuel, vestibulaire et somatosensoriel
◦ Personnes jeunes et âgées saines : profils accélération du tronc = mais différent profil
d’accélération de la tête
◦ Lien risque de chutes personnes âgées et diminution des facultés sensorielles liées à la
stabilisation de la tête
◦ Vitesse de confort optimise

• Contrôle hiérarchique de la marche en courbe


◦ Une stratégie top-down
▪ Lorsque qu’un sujet marche en courbe, la tête anticipe le changement de direction du
corps entier sur le plan horizontal. La tête dévie systématiquement vers la direction à
venir.
▪ Comportement anticipateur observé pour différentes formes de trajectoire
(circulaires, tringulaires, différents angles, 8), les yeux ouverts ou fermés, marche en
avant ou en arrière.
▪ Yeux-→ Tête → épaule → Tronc → jambes → pieds
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• Angles d’élévation segmentaire


◦ Le déplacement des membres inférieurs de façon coordonnée
▪ Pattern similaire inter-individuel dans les changements importants d’élévation des
segments des membres inférieurs (cuisses, jambes, pieds/ verticale)
▪ Plans de covariation de l’espace des angles segmentaires
▪ Différents mouvements, différentes vitesses de marche (inclinaison des plans qui
change)

Analyse cinématique de la Marche

• Généralités sur les marches pathologiques


◦ Une pathologie peut entraîner des perturbations dans la marche telles que :
▪ augmentation de la durée des phases d’appui
▪ diminution de la vitesse de marche
• sujets valides : 1,1 à 1,4 m/s
• sujets hémiplégiques : 0,25 à 0,75 m/s
▪ Augmentation du coût énergétique +++

◦ Un déficit moteur sur une articulation peut entraîner des adaptations sur d’autres
articulations
◦ Ex : spasticité chez les patients hémiplégiques = augmentation du tonus musculaire
extenseurs des membres inf
• induit : flexion du genou et du pied en équin
• Compensation :
◦ Mouvement de circumduction (abduction excessive de la hanche) du côté
affecté
◦ Un mouvement d’élévation de la hanche dans le plan frontal du côté affecté

• Pas de profil type de la «marche pathologique»


• Grande diversité des pathologies affectant la marche = grande diversité des modifications du
profil

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