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SEANCE 5

Droit international et imposition

Le Groupe des 20 (G20) est un forum international qui réunit les ministres des Finances et les
chefs d’État ou de gouvernement des 19 pays développés et émergents, ainsi que l’Union
européenne. Il a été créé en 1999 au niveau des ministres des Finances et a été réactivé en
réponse à la crise financière de 2008.

En ce qui concerne le droit fiscal, le G20 joue un rôle important dans la réforme de la fiscalité
internationale. Une Déclaration du 1er juillet 2021, acceptée par 133 États membres du Cadre
inclusif OCDE/G20, instaure un nouveau cadre pour cette réforme. Elle reprend les éléments
principaux des deux Piliers de la réforme : 1er (juridictions de marché) et le 2e (imposition
minimale des groupes internationaux).

A. — Les conventions fiscales internationales

a) L’objet des conventions fiscales internationales

L’objet des conventions fiscales internationales est de régir les relations fiscales entre différents
pays :
- Éviter la Double Imposition
- Attribution de la Juridiction Fiscale
- Échanges d’Informations
- Réduction des Taux d’Imposition

Lorsqu'un litige met en œuvre une convention fiscale internationale, cette dernière prime en
principe le droit interne en vertu de l'article 55 de la Constitution reconnaissant aux traités
internationaux une autorité supérieure à celle des lois. Cette supériorité des conventions
fiscales internationales sur les lois nationales n'a jamais été contestée. Cependant, au regard de
leur objet particulier, les conventions fiscales ne rendent la loi nationale inapplicable que dans
certaines situations. En effet, les conventions fiscales ont essentiellement pour objet de lutter
contre le phénomène de double imposition internationale. De ce fait, la pratique de la plupart des
Etats admet que les normes des conventions fiscales ne s'imposent aux normes de droit interne
que dans la mesure où elles sont moins contraignantes pour le contribuable.

1. CE, 12 mars 2014, n°362528, Sté Céline

une convention fiscale peut servir de fondement à un refus de déduction de l'impôt étranger,
lorsque cette exclusion ressort clairement des termes de la convention : c est pourquoi les Etats
contractants avaient entendu explicitement exclure la possibilité de déduire du résultat imposable
en France les impôts acquittés en Italie et au Japon

2. Convention multilatérale pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions
fiscales pour prévenir l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices, Paris,
7 juin 2017

- Prevoit dans son article 6 l'élimination de la double imposition, sans créer de possibilités
d echapper a l impot, par la non-imposition ou l’imposition réduite par des pratiques
d’évasion ou de fraude fiscale/évitement fiscal

3. Déclaration sur une solution reposant sur deux piliers pour résoudre les défis fiscaux
soulevés par la numérisation de l’économie, 4 oct. 2021

Cette déclaration instaure un nouveau cadre pour le forum Le Groupe des 20 (G20). Elle reprend
les éléments principaux des deux Piliers de la réforme : 1er (juridictions de marché) et le 2e
(imposition minimale des groupes internationaux).

b) L’effet interne des conventions fiscales internationales

- vise à harmoniser les règles fiscales entre les pays et à faciliter la coopération pour une
meilleure application de la fiscalité internationale par :
a. Primauté du Droit International
b. Modification de la Législation Nationale
c. Interprétation des Termes
d. Protection des Contribuables
e. Échanges d’Informations

4. CE, Ass., 28 juin 2002, n°232276, Schneider Electric

- Comme les conventions fiscales internationale n'ont pas vocation à se substituer à la loi
nationale mais que d’éviter les doubles impositions - donc, s il n y a pas de situation de
double impositions => il n y a pas d’application de la convention internationale

- Cet arrêt réaffirme le principe de subsidiaire et des conventions fiscales internationales

5. Cass., Ass. plén., 2 oct. 2015, 14-14.256, Mme Eshagh

- pas de subsidiarité car c est un cas spécifique d’application directe de la Convention


- La decision donne une priorité au droit interne pour qualifier les biens et elle interprète
littéralement la Convention

6. CE, plén. fisc., 11 déc. 2020, n°420174, Conversant International Ltd, Lebon

le Conseil d’Etat se réfère pour la première fois aux commentaires pertinents les plus récents
et postérieurs au traité de la clause du modèle OCDE pour élargir la notion d’établissement
stable à nombre de situations qui visent l’économie numérique

c) L’interprétation des conventions fiscales internationales

7. CE, 9 nov. 2015, n°370054, min. c/ Landesärztekammer Hessen Versorgungswerk


(LHV)

Les contribuables exonérés d’impôt dans un État contractant échappent au champ d’application
des conventions fiscales internationales. Ils sont également dépourvus de la qualité de résident

8. CE, 9 juin 2020, n° 434972, Bich

pour qualifier la résidence fiscale d’un individu au sens conventionnel il est examiné l’existence
d’un lien personnel et non simplement de leur source locale
- Nouvelle interprétation de la notion de résidence fiscale

9. CE, 30 déc. 2003, n°233894, SA Andritz

…..

D. Abus de droit et conventions fiscales internationales

CE, plén. fisc., 25 oct. 2017, n°396954, Verdannet

Dans un arrêt du 25 octobre 2017, le Conseil d’État a refusé l’application des dispositions de la
convention fiscale franco-luxembourgeoise dans sa version antérieure à l’avenant du 24
novembre 2006 en se fondant sur la notion d’abus de droit prévue par l’article L64 du Livre des
procédures fiscales.

B – Le droit européen des droits de l’homme

Cour EDH, gr. ch., 12 juillet 2001, n°44759/98, Ferrazzini c/ Italie


la CEDH- Ferrazzini c/ Italie 2 juillet 2001 - que le caractère public du rapport entre
contribuable et l'administration-échappent champ a l art 6 CEDH.

Cour EDH, 24 février 1994, n°12547/86, Bendenoun c/ France

DE CETTE FAÇON, ON ÉCARTE L ARRÊT

de la CEDH Bendenoun c/France 24 février 1994- la Cour a expressément expliqué que tout
contribuable pourra invoquer devant elle l’art 6 lorsqu’il fait l' objet d’une procédure de sanction
fiscale ????

CE, 3 oct. 2016, n° 392899, Mme Bracq

Le Conseil d'Etat interprète littéralement l'article L54A du CGI, ce qui peut sembler très
sévère vis à vis de la requérante, si l'on regarde les circonstances (détournement de
fonds réalisé par l'ex mari).

La Haute juridiction a voulu rappeler que la solidarité entre époux est absolue durant la
période d'imposition commune.

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