Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Crédits iconographiques
© Dunod, 2019
ISBN : 978-2-10-081052-9
Sommaire
Page de titre
Page de Copyright
L'auteur
Avant-propos
Outil 1 : Le brainstorming
Outil 35 : CMMI
Bibliographie
L’auteur
Cet ouvrage présente des techniques et pratiques indispensables pour les managers de
projets, pour toute personne ayant des responsabilités de management et pour les
étudiants en management désireux d’obtenir des exemples concrets de mise en œuvre.
Elles leur permettront d’améliorer la qualité globale de leur(s) projet(s), d’en diminuer le
délai, d’optimiser leurs estimations et leur gestion des risques, d’anticiper davantage et de
mieux gérer les parties prenantes du projet.
L’ouvrage est né de la rencontre de deux pôles d’intérêt, en apparence fort éloignés :
le plaisir de cuisiner et mes activités professionnelles.
Encore loin d’atteindre le niveau d’un chef cuisinier, j’aime découvrir et préparer des plats
pour mes amis ou ma famille… Les livres de cuisine sont pour moi des sources
inépuisables d’inspiration. J’aborde la lecture de ce type d’ouvrages de manière non linéaire
et très fréquemment par la fin. Après avoir choisi une recette, j’aime l’adapter selon mes
envies et mes besoins, selon le contexte (ou les ingrédients dont je dispose).
Dans mon travail, j’interviens sur tous les aspects gravitant autour des projets, programmes
et portefeuilles. Je rencontre régulièrement des gestionnaires de projets, d’un très bon
niveau, et ayant appris ce métier par la pratique (sur le tas). Nul besoin de leur expliquer les
étapes d’un projet, les attentes de chaque phase, le triangle coût/délai/performance… Mais
parfois, ce qui leur manque, ce sont des techniques simples et pratiques permettant de
débloquer des situations, de résoudre des problèmes, de collecter des informations, de
prendre en compte les aspects humains de leurs décisions et actions…
Parallèlement à cela, les entreprises réclament de plus en plus de réactivité, d’agilité
(organiser les projets de telle manière que le changement soit favorablement accepté et
pris en compte) et de productivité. Ainsi ces managers subissent de plus en plus de
pressions relatives à la durée de leur projet. Il faut faire plus, en moins de temps, et avec
parfois moins d’argent. Les techniques et pratiques condensées dans ce livre permettent
d’être plus productif et d’améliorer l’efficience.
Je me suis volontairement refusé à expliquer les raisons pour lesquelles on lance des
projets, à détailler les différents cycles de vie d’un projet car cela fait déjà l’objet
d’excellents ouvrages.
Ce livre est à prendre comme un livre de cuisine pour la gestion de projet : des recettes à
utiliser et à adapter durant vos projets. En gardant l’analogie avec un livre de cuisine, je
considère que le lecteur sait faire une sauce, et qu’il recherche parfois des moyens de
rehausser le goût de celle-ci. Je désirais écrire un ouvrage concret et abordable dans le
contexte du management de projet accessible au plus grand nombre.
Ainsi, l’objectif, poursuivi par ce livre, est de permettre aux lecteurs de mieux utiliser les
techniques de gestion de projet. C’est pourquoi l’ouvrage est enrichi de nombreux
exemples illustratifs, d’une démarche de mise en œuvre cohérente et adaptable à tout type
de projet. Le plus souvent, j’évite l’utilisation d’un langage ésotérique que seuls certains
initiés pourraient comprendre. Je souhaite que ces techniques puissent être abordées par
toute personne qui doit mener un projet et cherche à maximiser ses chances de réussite.
Je me suis, en partie, inspiré des techniques listées dans le corpus des connaissances en
management de projet (PMBOK® Guide). J’ai sélectionné les techniques que j’utilise et qui
me semblent incontournables et pourtant cet inventaire est loin d’être exhaustif. Cette
3e édition est non seulement enrichie de nouveaux outils mais elle a été ajustée pour
prendre en compte les dernières évolutions du management de projet. Elle intègre les
notions d’agilité dans l’utilisation des outils. J’ai aussi approfondi les aspects humains dans
la mise en œuvre des méthodes.
Vincent Drecq
GUIDE
Sommaire
►► Outil 1 : Le brainstorming
►► Outil 2 : Le brainstorming inversé
►► Outil 3 : La technique de Delphes
►► Outil 4 : Le vote pondéré par capital de points
►► Outil 5 : Le diagramme d’affinité
►► Outil 6 : La technique du groupe nominal
►► Outil 7 : L’analyse des champs de forces
►► Outil 8 : Les six chapeaux de la réflexion
►► Outil 9 : La méthode Disney
POUR COMMENCER…
Outil 1 : Le brainstorming
Contexte et définition
Utilisation
Bénéfices
Le brainstorming est une technique qui peut être utilisée dans un grand
nombre de contextes tels que :
– la résolution de problèmes ;
– la recherche d’idées innovantes ;
– la définition d’une stratégie.
Le principe est de générer autant d’idées que possible : la quantité semble
l’emporter sur la qualité ! Mais au final, ce sont bien des idées de qualité
qui apparaissent.
Même connectée de façon mineure au sujet, toute idée est bienvenue.
L’attitude « candide » est nécessaire pour trouver des idées improbables,
novatrices, décalées…, et des solutions nouvelles.
Précautions
Démarche
Rôle Comportements
attendus inappropriés
Participant Génère autant d’idées que … tue les idées des autres.
possible. … sans essayer de trouver des
Pose des questions et solutions avec les autres.
participe aux discussions.
Exemple
Des thèmes de réflexion peuvent être proposés sous forme de camembert. Prenons
le cas d’identification des risques sur un projet.
• Dessinez les secteurs avant de lancer la session de brainstorming.
• Accordez 10 minutes pour noter les risques sur une note Post-it® (un risque par
papier).
• Quand tout le monde a terminé, pendant 10 minutes, chacun vient coller sa
contribution sur le cercle. Tout le monde a le droit d’avoir de nouvelles idées et
de coller d’autres étiquettes. C’est d’ailleurs l’intérêt de l’atelier.
• Enfin, un partage en commun permet d’échanger sur les risques, leur
compréhension, etc.
• On pourra ensuite mener une deuxième réunion pour chiffrer ces risques.
Pour des groupes de taille importante, définissez des sous-groupes et affectez à
chacun 3 ou 4 thèmes (le sous-groupe 1 aura les trois thèmes : Périmètre/Taille,
Outils/Méthodes et Organisation projet…).
Conseils pratiques
Utilisation
Bénéfices
Précautions
Démarche
Exemple
Un client était confronté à de nombreux retards sur ses projets (pour ne pas dire
tous ses projets). Lors d’un atelier avec différents chefs de projets triés sur le volet,
nous recherchons des solutions. La première demi-heure de travail reste peu
productive car l’élément récurrent est : le problème est ailleurs. Les fournisseurs ne
sont pas fiables, les clients changent toujours d’avis et au dernier moment, le
personnel manque de formation, le siège nous impose des règles inadaptées…
Cette attitude est naturelle chez l’être humain, il a tendance à rechercher ailleurs la
source de ses problèmes (victimisation). Tant qu’une personne refuse de regarder
ce qui est sous sa responsabilité, il sera impossible de l’aider à changer et elle sera
incapable de se projeter dans l’avenir.
Nous avons donc mis en place un brainstorming inversé. La question n’était plus
« Comment éviter les retards sur les projets ? » mais « Comment être sûr de ne
jamais finir nos projets ? »
De nombreuses idées ont émergé : « Il serait bon de ne pas réaliser de planning »,
« on pourrait ne pas suivre le planning », « il faudrait recruter de mauvais profils »,
« on devrait surcharger le personnel sur trop de projets »,…
Conseils pratiques
Exemple
Nous avons repris chaque proposition pour les détailler. Bien entendu, chaque chef
de projet réalise un planning. En creusant, nous nous sommes aperçus que les
plannings étaient constitués en début de projet sans mise à jour durant la vie du
projet ! Ces plannings étaient basés sur un modèle type que l’on présentait au client
pour le rassurer mais comme chacun s’accordait à dire que l’on serait en retard, la
mise à jour était inutile…
Les chefs de projets ont pris conscience de nombreuses mauvaises habitudes.
Nous avons mis en place des formations sur les pratiques de gestion de projet en
insistant sur le sens de chaque action pour pérenniser la démarche. Durant ces
ateliers, nous avons utilisé les exemples concrets obtenus lors du brainstorming
inversé.
Conseils pratiques
Bien entendu, la prise de recul sur les idées reçues demande un peu de
dextérité mais associez votre équipe en utilisant l’intelligence collective,
cela fonctionne à merveille ! Un projet se construit ensemble et c’est une
erreur de croire que le chef de projet doit tout faire seul.
Contexte et définition
Il nous faut remonter à la Grèce antique pour trouver les origines de cette
technique. À Delphes, la Pythie, porte-parole du dieu Apollon, délivrait ce
qu’il lui dictait : les oracles. Il fallait ensuite les déchiffrer.
En référence au modus operandi de ce déchiffrage, la « Delphi
Technique » apparaît en 1959 dans un article d’Olaf Helmer et
Nicholas Rescher publié par la RAND Corporation et intitulé « On the
epistemology of the inexact sciences ».
Dans la suite, une variante de la technique de Delphes vous est présentée
pour s’adapter à un plus grand nombre de projets.
Utilisation
Lors d’une réunion, vous avez parfois envie de connaître les véritables
opinions des participants sur un sujet précis.
La pression du groupe, de la hiérarchie et de la majorité, exprimée ou
tacite, crée souvent une autocensure qui cantonne certains participants dans
un silence d’acquiescement. Il importe alors d’agir sur ce que Neumann
(1993) pointait comme la « spirale du silence », c’est-à-dire la pression
croissante que subissent les personnes dans un groupe qui les conduit à
réserver leur opinion quand elles se sentent en minorité.
De même, il convient d’éviter le phénomène inverse de « pensée de
groupe », introduit par Irving Janis (1972). Basée sur le comportement
humain, cette théorie montre que préserver la cohésion et la solidarité du
groupe peut, parfois, être plus important que de voir les faits de manière
réaliste.
La technique de Delphes permet de s’affranchir de ces désagréments.
Vous l’utiliserez pour :
– définir des alternatives à une trajectoire, à un souci ;
– explorer ou exposer des hypothèses sous-jacentes à un problème ;
– rechercher des informations qui pourraient favoriser un consensus
auprès d’un groupe ;
– estimer des charges et des délais ;
– mettre en commun des jugements éclairés d’horizons différents ;
– sensibiliser un groupe de personnes aux divers points de vue d’un
même sujet.
Bénéfices
Précautions
Démarche
Exemple
Conseils pratiques
Contexte et définition
On peut reporter ces résultats dans un tableau croisé dans lequel on place
les opinions en en-tête de ligne, et les votants en en-tête de colonne. Les
valeurs du tableau représentent alors la note accordée par chaque votant.
À sa guise, chaque votant va donc classer les différentes opinions en leur
affectant une valeur. Le tableau final est la synthèse de tous les classements.
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Précautions
Exemple
Utilisation
Démarche
Exemple N°1
Dans l’exemple qui suit, nous allons voir comment utiliser le diagramme d’affinité
pour définir le périmètre et la trajectoire d’un projet.
Prenons un cas d’école inspiré d’un fait réel :
Le directeur général de votre entreprise vient de vous nommer sur un programme
de gains de productivité d’un site industriel. Vous devez définir le projet permettant
de trouver des solutions pour éviter les goulots d’étranglements sur une installation.
Vous avez mené quelques interviews informelles sur le sujet. Les avis sont
unanimes, c’est un problème récurrent : blocages et réduction de la capacité de
production font perdre de l’argent à l’entreprise.
Par le passé, de nombreux projets ont été menés pour corriger ces soucis mais
sans succès. Il vous est d’ailleurs vivement recommandé de « laisser tomber ». « Il
paraît qu’il n’y a pas de solution ».
Vos interviews vous donnent l’impression que les causes fondamentales du
problème sont multiples. Pour y voir plus clair, vous décidez d’utiliser le diagramme
d’affinité. Vous allez ainsi décomposer le problème en sous problèmes et vous
pourrez ensuite mener des analyses plus détaillées problème par problème.
Votre démarche :
• Vous invitez deux ingénieurs du bureau d’études, trois techniciens
de la maintenance et quatre opérateurs de production.
• Vous écrivez sur le tableau le sujet : « Goulots d’étranglement de la chaîne de
production ».
• Vous demandez aux participants de noter tout ce qui peut causer ces goulots
d’étranglement. Une idée par papier.
• Chaque idée est collée au hasard sur le tableau.
• Vous obtenez ainsi près de 100 idées en 30 minutes.
• Les opérateurs, très contents qu’on leur demande leur avis, supposent que les
causes fondamentales sont la température ambiante, l’humidité et les matières
premières.
• Les mainteneurs mettent en cause la configuration des installations
et les réglages des opérateurs.
• Les ingénieurs quant à eux, commencent à entrevoir des solutions plutôt qu’à
identifier des problèmes. Vous rappelez que l’équipe recherchera des solutions
dans un second temps. Il est trop tôt pour le moment, vous pouvez instaurer
une nouvelle règle : « pas de solutions, que des causes ! ».
• Généralement, au bout de 40 minutes, le flux d’idées diminue. Vous pouvez
alors commencer la phase de regroupement.
• Un participant a remarqué que les idées peuvent être regroupées
en 2 groupes : les causes amont au processus de fabrication et celles liées à
l’installation. Tout le monde semble partager cette idée, ainsi chacun déplace
rapidement les papiers sur chacune des parties du tableau.
• Vous décidez de pousser plus loin. Vous divisez les participants en 2 sous-
groupes. L’objectif est de trouver des sous-catégories et au bout de 10 minutes
vous obtenez la répartition suivante.
• Un échange avec le groupe permet d’identifier un premier périmètre pour votre
projet :
– Phase 1 : Boucle d’inspection, Tapis et Installation
– Phase 2 : Couteaux
– Phase 3 : Refroidissement en option si Phases 1 et 2 finalisées
Conseils pratiques
Cette technique place les membres du groupe dans l’action en les incitant à
se lever pour produire ensemble. Il est important que chacun se sente partie
intégrante de l’équipe de construction du projet ou participe à la prise de
décision. Cette technique est assez peu connue, pourtant, elle fournit
d’excellents résultats. Elle fonctionne avec des groupes de moins de
15 personnes car au-delà, il devient difficile pour les membres du groupe
d’interagir et de lire les notes Post-it®.
Exemple N°2
Dans des projets agiles, vous pouvez utiliser cette technique pour estimer la
quantité de travail d’une activité, d’un lot de travail ou d’une fonctionnalité.
• Décomposez votre projet ou votre itération en lots de travail ou de
fonctionnalités à réaliser puis écrivez chaque lot sur un Post-it®.
• Positionnez sur le mur de la salle de réunion à l’extrême gauche une carte
« plus petit » et à l’extrême droite « plus grand » (voir schéma ci-dessous).
• En silence, chaque membre positionne les lots de travail plus ou moins à
gauche ou à droite en fonction de sa taille. Un lot de travail qui nécessitera
beaucoup de travail sera positionné sur la droite, un lot de travail qui sera
positionné sur la gauche sera de taille inférieure (Laisser de 5 à 20 minutes
pour cette activité selon le nombre de fonctions à estimer).
• Demandez à l’équipe d’ajuster les positionnements de chaque note l’une par
rapport à l’autre. On peut parler durant cette étape. Une carte ne peut être
bougée que d’une seule taille à la fois.
• Tracez les catégories : expliquer que les séparations doivent être claires,
espacer éventuellement les Post-it®. Il reste ensuite à estimer le temps/le coût
de chaque catégorie et ainsi obtenir une estimation globale en agrégeant. Vous
pouvez ensuite en cours de réalisation réévaluer vos estimations à partir des
temps/coûts réellement constatés.
Contexte et définition
Utilisation
Précautions
Démarche
Exemple
Nombre de
Pérennité de l’impact de l’action Gravité de la situation initiale
bénéficiaires
Chaque projet est soumis au vote de l’équipe en charge de la sélection des projets.
On utilise un tableur à cet effet. On calcule la moyenne obtenue pour chaque
critère, on obtient alors un tableau de synthèse.
Par soucis de confidentialité, nous avons modifié certains chiffres et supprimé les
noms des projets.
Nous obtenons :
Subvention et frais de
12 k€ 5 k€ 6 k€
fonctionnement (C)
Il suffit de calculer le coût moyen d’un critère pour identifier les priorités.
Un critère est obtenu pour un coût plus faible avec le projet 2 puis arrive le projet 1
et enfin le numéro 3. Ce dernier semble être celui qu’il faut écarter. Sa
« rentabilité sociale » est deux fois moins bonne que celle du projet 1 !
Dans cet exemple, j’ai adapté la technique pour aboutir à un résultat rapidement.
Nous sommes dans le cadre d’une gestion de portefeuilles (aspect priorisation des
projets), et le vote par la technique du groupe nominal pour faire converger les avis
a été utilisé. Les projets ont été sélectionnés sur des critères communs.
Conseils pratiques
Dans ce contexte, il est important que chaque votant comprenne les critères
et les objectifs attendus. Sans cela, vous risquez de dégrader la qualité des
résultats obtenus et vous pourriez « perdre » certaines personnes qui
seraient alors incapables de fournir des notes.
Outil 7 : L’analyse des champs de forces
Contexte et définition
L’analyse des champs de forces est une technique développée par Kurt
Lewin après la Seconde Guerre mondiale.
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Conseils pratiques
Exemple
Contexte et définition
Utilisation
• Elle s’applique à tous les domaines et donne les moyens d’aborder tous
les problèmes.
• Vous pouvez utiliser cette technique pour orienter un brainstorming
avec des participants novices n’ayant jamais assisté à ce type de
réunion.
• L’utilisation de cette méthode nous pousse à accepter qu’une situation
puisse être abordée selon divers angles et divers modes de pensée.
Lors d’une réunion, on peut facilement reconnaître les modes de
pensée des autres participants. Penser avec le même chapeau favorise
la compréhension du point de vue et fait évoluer notre position.
• On peut ainsi proposer à une personne qui réfléchit avec un penchant
émotionnel de mettre un autre chapeau pour étudier la question sous un
autre aspect.
Cette méthodologie originale est utile aussi bien dans la vie
professionnelle que personnelle.
Bénéfices
Démarche
Dans son ouvrage, De Bono explique qu’il est impossible de se concentrer
dans plusieurs directions à la fois. Dans le mode de pensée habituel,
beaucoup d’informations se mélangent (émotions, pensées, faits…), ce qui
rend complexe la prise de décision. Ainsi, il propose de « porter » un seul
chapeau à la fois, pour analyser une situation sous l’angle de vue de ce
chapeau.
Étape 1 : Couvrez-vous du chapeau blanc pour présenter les faits.
Vous vous placez dans une posture d’observateur. Traitez et répertoriez
des faits objectifs, alimentez les participants en informations et en chiffres.
Étape 2 : Mettez ensuite le chapeau vert.
Recherchez les nouvelles idées, possibilités et hypothèses. Identifiez
l’ensemble des moyens possibles pour traiter le sujet. Utilisez une technique
de brainstorming si nécessaire.
Étape 3 : Le chapeau jaune vous offre une vision positive logique.
Vous menez alors une analyse des solutions : Quelles sont celles qui
apportent des solutions concrètes et qu’il faut garder ?
Étape 4 : Mitigez les solutions avec le chapeau noir.
Pesez le pour et le contre, identifiez les risques et les dangers pour les
anticiper. Une analyse SWOT (cf. outil 46) peut vous aider dans cette
démarche.
Étape 5 : Un tour de table est souvent nécessaire pour recueillir le
retour des participants. Le chapeau rouge permettra d’obtenir ce qui est
ressenti par chacun.
Vous obtiendrez les impressions et émotions sur les différentes idées et
solutions abordées.
Étape 6 : Pour finir, enfilez le chapeau bleu.
• Faites un résumé des idées et recadrez.
• C’est le moment d’organiser les résultats obtenus avec les autres
chapeaux.
• Vous réalisez la synthèse de l’ensemble des étapes précédentes.
Précautions
L’utilisation de cette méthode nécessite un peu de pédagogie auprès des
autres participants qui doivent comprendre le concept global.
Exemple
Supposons que l’idée à discuter soit : « seules les femmes devraient piloter nos
projets » et que la séquence de chapeaux soit : jaune, vert, blanc, noir, bleu, rouge.
On pourrait obtenir :
• Chapeau jaune :
– « Les femmes ont tendance à être plus pragmatiques et moins agressives
que les hommes, peut-être pourrait-on éviter les conflits durant la vie du
projet ? »
– « Les femmes sont plus intuitives. »
– « Les femmes sont aussi moins réticentes à travailler en groupe. »
• Chapeau vert :
– « Pour chaque poste, élire à la fois un homme et une femme. »
– « Il doit y avoir la parité homme-femme dans les équipes. »
• Chapeau blanc :
– « Faisons une enquête ou un sondage : les femmes veulent-elles être les
seules à piloter les projets ? Comment réagissent les hommes à cette idée,
etc. »
• Chapeau noir :
– « Cette idée est injuste envers les hommes. »
– « Les femmes pourraient se montrer trop émotives dans leurs fonctions. »
• Chapeau bleu :
– « Avons-nous les ressources pour suivre ce genre de décision ? »
• Chapeau rouge :
– « C’est une idée intéressante. »
– « C’est une idée terrible. »
Pour revenir à la question un peu déplacée de cet exemple, je tenais à insister sur
un point : une étude du Massachusetts Institute of Technology auprès de près de
700 personnes a prouvé que l’intelligence collective d’un groupe était meilleure
quand ce groupe comportait des femmes. Alors tentez d’avoir des équipes mixtes et
vos projets seront plus performants.
Utilisation
Vous utiliserez cette technique pour trouver des solutions à des problèmes
complexes durant un projet ou pour définir les objectifs d’un projet et
même pour établir les scénarios possibles d’un projet à lancer.
Le principe est simple. Chacun de nous possède ces 4 traits de caractère
avec des degrés et des modes d’expression plus ou moins prononcés. La
méthode facilite la synergie entre ces 4 aspects plutôt que le conflit entre
chacun d’eux pour plus de créativité.
Bénéfices
Cette méthode peut être appliquée aussi bien à un individu qu’à des
groupes. Elle permet non seulement de concrétiser des objectifs et des
visions mais aussi de les organiser. Si vous travaillez sur des projets
innovants, cette méthode vous permettra de libérer votre créativité pour
trouver des solutions différentes qui auront une forte chance d’aboutir
(apport du Réaliste et du Critique).
Démarche
Ces quatre perspectives seront isolées les unes des autres pour garantir que
chacune d’elles dispose de son propre espace d’expression. Pour se faire,
vous pouvez changer de pièce à chaque nouveau rôle, comme le faisait Walt
Disney, ou changer plus simplement de chaise. Dans ce dernier cas, quatre
chaises sont marquées avec les rôles, de sorte que chaque acteur puisse
toujours reconnaître le rôle des autres.
Étape 1 : La première étape consiste à trouver le thème, le souhait, le
rêve ou la vision.
On se met sur la chaise du Neutre. Puis avant de passer à l’étape suivante, le
Neutre reformule de manière objective ce qui vient d’être trouvé pour
s’assurer que tout le monde partage la même vision. Aux étapes suivantes 2
à 4, il est important que tout le monde comprenne ce que signifie chacun
des rôles.
Étape 2 : Le Rêveur « Réfléchissez-y quand vous rêvez, pas de
contraintes. Tout est possible. »
Étape 3 : Le Réaliste « Rappelez-vous, il est temps de mettre les choses
en place et de les planifier. »
Étape 4 : Le Critique « Souvenez-vous de la situation lorsque vous
l’avez évaluée de manière constructive. Lorsque vous avez vérifié les
forces et les faiblesses. »
On réitère autant de fois que nécessaire les étapes 2 à 4, dans le même
ordre, jusqu’à ce que l’on obtienne le consensus autour du résultat qui nous
semble bon.
Étape 5 : Mettez-vous sur la chaise du Neutre et consolidez les résultats et
comparez-les à vos premières idées. Vous disposez à présent de différentes
possibilités qui vont vous amener à élaborer une stratégie. Quels sont les
éléments qui méritent d’être retenus ? Comment combiner chaque élément
pour aboutir à une stratégie, un projet cohérent et unique ?
Précautions
Chaque rôle est essentiel pour aboutir à une solution complète et efficace.
En effet, le Rêveur sans le réaliste ne peut pas concrétiser ses idées. Le
Critique, le Réaliste et le Neutre seront assez peu innovants et créatifs sans
le Rêveur. Le Critique et le Rêveur auront de nombreux conflits en
l’absence d’un Réaliste. Le Critique permettra d’obtenir un bon niveau de
qualité. Le Neutre apportera une vision objective de la situation ou de la
solution proposée et jouera un rôle de conseiller auprès des 3 autres rôles.
Cette méthode nécessite une certaine ouverture d’esprit de la part des
participants. Ceux-ci doivent accepter de jouer un rôle. Cela peut être
difficile pour certains profils de personnes. C’est à vous, en tant
qu’animateur, d’adapter le déroulement de l’atelier. Vous pouvez vous
limiter à poser des questions données dans l’exemple ci-dessous.
Exemple
Techniques de planification
« Un but sans plan est juste un souhait. »
Antoine de Saint-Exupéry
Sommaire
►► Outil 10 : Le WBS (Work Breakdown Structure)
►► Outil 11 : La matrice de traçabilité
►► Outil 12 : La méthode MoSCoW
►► Outil 13 : La planification par vagues
►► Outil 14 : La méthode du chemin critique
►► Outil 15 : La méthode de la chaîne critique
►► Outil 16 : Le lissage et nivellement des ressources
►► Outil 17 : Le diagramme temps-temps
POUR COMMENCER…
La planification en bref
On peut difficilement manager un projet sans planification. Ce thème dépasse
largement le simple fait de créer un planning sous un outil quelconque.
Planifier optimise les chances de réussite d’un projet en améliorant la productivité
grâce à une meilleure maîtrise de la qualité.
Elle permet notamment :
– d’organiser le processus projet ;
– de définir les livrables à produire ;
– d’estimer les charges et durées nécessaires ;
– d’affecter les moyens ;
– d’identifier les risques et planifier les réponses ;
– de prévoir le plan de communication.
Le projet utilise ensuite un comparatif entre le prévu et le réel. Le pilotage est
directement issu de la phase de planification.
Pour augmenter les chances de succès, le chef de projet doit disposer d’informations
fiables liées :
– aux charges consommées, aux reports d’échéance et aux coûts ;
– à l’estimation du « reste à faire » en charge et aux livrables réalisés ;
– aux difficultés rencontrées.
Il est important que le chef de projet prenne en compte l’ensemble de ces niveaux
d’information. Et même s’il a la responsabilité d’établir le planning du projet, il lui est
vivement conseillé de le bâtir avec son équipe. Elle s’appropriera plus facilement le
travail à mener.
Il faut également éviter l’écueil de se lancer directement dans une liste d’activités. Les
bonnes pratiques nous proposent de définir d’abord les livrables du projet puis les
activités qui construisent ces livrables. On évite les activités inutiles, et l’oubli
d’activités.
La démarche de construction d’un planning pour un projet classique est la suivante :
Étape 1 : Clarifier le périmètre du projet
Étape 2 : Définir l’arbre des livrables du projet (création du WBS, Work Breakdown
Structure)
Étape 3 : Définir les activités à mener pour réaliser les livrables
Étape 4 : Séquencer les activités
Étape 5 : Estimer les ressources (moyens humains et matériels) nécessaires
Étape 6 : Estimer les durées des activités
Étape 7 : Créer le planning
Chaque étape nécessite bien entendu l’utilisation de divers outils et techniques.
Concernant les projets agiles, il s’agit de construire des itérations courtes, quelques
semaines, pour fournir des résultats fréquents et de manière incrémentale.
On privilégiera alors de nombreuses itérations plutôt que le passage d’une phase à
une autre. Le travail à réaliser est alors décomposé en élément plus petits et plus
facilement réalisables.
Il existe de nombreuses techniques de planification :
• La planification basée sur la localisation géographique indique le lieu et l’heure d’une
activité en plus des mouvements des équipes dans le temps et l’espace.
• La planification Lean évite les gaspillages en maximisant la valeur. L’idée est de
mettre à jour le planning chaque semaine. C’est l’équipe qui définit son calendrier
prévisionnel des actions à réaliser en tenant compte de la capacité. Les livrables ne
sont plus affectés à l’équipe mais cette dernière établit les activités essentielles pour
atteindre les étapes clés du projet.
• La méthode des lignes de balance permet de collecter, de mesurer et de présenter
les faits relatifs au temps, aux coûts et aux résultats – tous évalués par rapport à une
référence. Vous pouvez alors comparer les progrès réels avec un plan objectif formel,
examiner uniquement les écarts par rapport aux plans établis et évaluer leur degré de
gravité par rapport au reste du projet, recevoir des informations opportunes sur les
zones à problèmes et indiquer les zones où des actions correctives appropriées sont
nécessaires, prévoir les performances futures.
Dans ce chapitre, nous verrons :
Outil 10 : Le WBS
(Work Breakdown Structure)
Contexte et définition
Bénéfices
Démarche
Précautions
Le WBS comprend tout le travail à réaliser sur le projet. Cela signifie que
vous devez identifier les éléments du système à réaliser (le Livrable du
projet) ainsi que le travail relatif à la gestion de projet (gestion de la
communication, gestion de la planification, gestion des risques…).
Les chefs de projet commettent souvent l’erreur de croire qu’ils doivent
écrire seul ce document. Il est préférable de réaliser ce travail avec les
membres de l’équipe pour mieux sensibiliser et responsabiliser chacun des
acteurs du projet.
En règle générale, on décompose le WBS en plusieurs niveaux. Ces
niveaux doivent faciliter les efforts de pilotage du projet. Ainsi trop de
détails seront contre productifs. Trop peu de détails n’aideront en rien le
chef de projet pour maîtriser son projet.
La décomposition s’arrête lorsqu’une personne peut être responsable du
lot de travail de niveau le plus faible, le/les livrables sont clairement
identifiés, le travail requis peut être estimé (ressources et durée), le niveau
de contrôle est acceptable.
Chaque lot de travail du WBS devra être associé à un dictionnaire. Celui-
ci permet de clarifier le lot de travail en question : de quoi il s’agit, ce qu’il
y a à faire, quand il est prévu. Le dictionnaire permet de faciliter la
communication sur le projet et de s’assurer que tout le monde parle le
même langage.
Exemple
Des amis avaient le projet d’ouvrir un restaurant bistronomique. Deux mois avant
l’ouverture, lors d’une discussion, ils me disaient être totalement noyés par les
activités à mener sans même savoir si les tâches qu’ils réalisaient étaient les
bonnes ou pas. Ils craignaient d’oublier des actions importantes. Ces dernières
étaient, soit reportées sur un calendrier, soit sur différentes feuilles sous forme de
listes, soit sur des Post-it® collés par-ci ou par-là !
Nous avons mené deux ateliers de quelques heures pour centraliser toutes les
actions à mener et décisions à prendre avec un outil de mind mapping. Très vite,
nous avons identifié des catégories pour chaque action : Travaux, Achats,
Ressources Humaines, Fournisseurs, Banques, Communication, Gestion,
Carte, etc.
Dans un second temps, nous avons défini la semaine dans laquelle l’activité devait
être finalisée puis en dernier lieu, nous avons positionné un responsable de tâche.
Le WBS obtenu a été imprimé en grand dans le bureau pour que mes amis puissent
suivre l’avancement des actions à mener. Un extrait ci-dessous :
Conseils pratiques
Lors de la réalisation d’un WBS avec mes clients, j’ai souvent remarqué
que la prise de conscience par ceux-ci de l’ampleur du travail à réaliser
donne lieu à petite crise de panique. C’est totalement normal, il suffit
d’expliquer que nous allons y aller par étapes et que nous avons plusieurs
semaines/mois pour réaliser tout ce travail. C’est un peu comme effectuer
une randonnée en montagne, quand on voit le pic à atteindre, on se dit que
c’est impossible d’y arriver mais quand on est en haut, on se rend compte
que c’était plus simple qu’on ne l’imaginait. Bien sûr, il faut redescendre
ensuite, mais c’est une autre histoire !
Contexte et définition
Utilisation
Bénéfices
Précautions
La matrice doit être créée au tout début du projet car elle constitue la base
de la portée du projet et intègre les exigences spécifiques et les produits
livrables qui seront produits. Ensuite, ce tableau doit évoluer tout au long
du projet pour prendre en compte les évolutions d’exigences et les
nouvelles directions prises par le projet.
Il est important de maintenir et de mettre à jour le contenu régulièrement.
Les règles de base du projet doivent stipuler la fréquence des mises à jour
et le délai autorisé entre un changement approuvé et la mise à jour de la
matrice de traçabilité. Cependant, les règles principales concernant la
traçabilité des exigences sont très simples :
– Chaque exigence doit correspondre à au moins un élément de
réalisation.
– Chaque élément de réalisation doit correspondre à au moins une
exigence.
Maintenir à jour la matrice de traçabilité peut sembler très lourd. Mais
sur un projet d’une certaine taille et, d’autant plus sur des programmes, ce
travail est indispensable. Sans matrice de traçabilité, on perd plus de temps
sur le projet, à s’assurer que rien n’a été oublié.
Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour créer et gérer cette
matrice. C’est au chef de projet de mesurer si le jeu en vaut la chandelle.
Par exemple, sur un projet de 200 personnes, nous avions nommé deux
référents transverses pour assurer ce suivi, tout au long d’une phase de
conception de 12 mois.
La traçabilité des exigences devient complexe et coûteuse à mesure que
le produit grandit en taille et en complexité. L’analyse MoSCoW peut vous
aider à fixer des priorités et sélectionner les exigences. Cela permet
éventuellement d’en diminuer le nombre à suivre. Les méthodes de
traçabilité manuelles (non outillées) peuvent conduire à des données de
traçabilité des exigences incorrectes.
Exemple
Voici un exemple de matrice de traçabilité que vous pouvez utiliser sur vos projets.
Illustration
Utilisation
Démarche
Précautions
Exemple
Lors d’une mission sur un très gros programme, nous avions un grand nombre
d’exigences provenant de nombreuses parties prenantes. Nous avons, dans un
premier temps, collecté toutes les exigences puis nous les avons classifiées :
Produit
• Métier : description détaillée des attentes métier.
• Parties prenantes : on y retrouve les besoins des clients et des parties
prenantes.
• Solution : description des fonctionnalités du produit. Ces exigences sont
ensuite classées en exigences fonctionnelles et non fonctionnelles. Elles
permettent de couvrir les besoins métier et parties prenantes.
• Transition : ces exigences décrivent les capacités temporaires à mettre en
œuvre. Il s’agit de la période de transition vers l’état futur.
Projet
• décrit les actions, processus ou autres conditions que le projet doit respecter
comme les dates étapes, les obligations contractuelles et contraintes diverses.
Qualité
• ces exigences décrivent toutes les conditions ou contraintes nécessaires pour
valider la réussite d’un livrable ou obtenir la satisfaction d’autres exigences.
Pour hiérarchiser les exigences par grands domaines métier, nous avons mené des
ateliers avec l’ensemble des parties prenantes en parallèle, en rassemblant les
personnes par thématiques. Nous avons ensuite établi la liste des exigences triées
selon la méthode MoScoW. Puis nous l’avons revue avec les parties prenantes
clés, pour valider le résultat des ateliers. Nous avons effectué quelques ajustements
à la marge. Ensuite, il a fallu mettre en place un processus de gestion des
changements. Car, bien entendu, au fur et à mesure de l’avancement du
programme, la maturité a évolué et nous avons dû ajuster quelques priorités.
Les priorités ont alors été plus claires et nous avons lancé les travaux sur ce qui
était classé :'M', puis 'S', etc. Cette hiérarchisation nous a aussi aidés lors des tests
de réception (voir outil 11).
Contexte et définition
Illustration
Utilisation
Bénéfices
• C’est une approche itérative qui facilite le pragmatisme et encourage la
mise à jour régulière du planning (ce qui est un argument non
négligeable).
• De plus en plus de projets sont menés ainsi. Cela évite le gaspillage
d’énergie à détailler des actions ou activités qui ne se passent jamais
comme prévu.
Démarche
Précautions
Prenons le cas d’une famille qui débute ses vacances pour une semaine dans un
village de vacances. Nous sommes le dimanche, elle prévoit d’aller à un parc
d’attractions le lundi et de dîner le soir, vers 20h00, dans un restaurant à proximité
du logement.
Les membres de la famille ont convenu également d’aller visiter le zoo à 50 km de
là mais n’ont pas encore décidé du jour exact.
Une excursion magnifique est organisée dans la semaine par le village mais la date
n’est pas encore connue de la famille. L’expédition est prioritaire sur le zoo, que l’on
peut décaler facilement.
À ce stade, il est simplement décidé de prévoir un pique-nique pour la sortie zoo et
l’itinéraire sera étudié la veille du départ. L’objectif est d’arriver vers 10h00 au zoo.
Ils comptent sur des échanges avec d’autres vacanciers pour décider
éventuellement d’autres sorties.
De cette manière, la prochaine journée à venir est prévue dans le détail, mais la
planification au-delà est plus macroscopique et définie à un haut niveau. C’est de la
planification par vagues, la famille sait qu’elle devra planifier à nouveau et à
plusieurs reprises les activités de son séjour.
Conseils pratiques
Contexte et définition
Illustration
Utilisation
Tableau 2.2 – Précisions sur l’utilisation des relations dans la méthode des
antécédents
Type Fonction
Bénéfices
• Vous identifiez les tâches critiques du projet. Ainsi vous ajustez vos
priorités sur ce qui compromet la date de fin du projet.
• Si vous positionnez le coût sur chaque activité, et combien il en
coûterait pour les accélérer, CPM peut vous aider à déterminer si vous
devez accélérer le projet et, le cas échéant, le moyen le moins coûteux
pour le réaliser.
• CPM facilite l’identification du temps le plus court dans lequel le
projet peut être réalisé.
Démarche
5 Passation du marché 1 sm 2
Approvisionnement matériel
6 4 sms 5
(délai d’attente)
Préparation des
7 emplacements finaux pour 3 sms 9
matériels
Communication dans
8 2 sms 2
l’entreprise
Déploiement et mise en
9 2 sms 8
production des matériels
Formation du personnel à
10 2 sms 4;7
l’utilisation
Date de début au plus tôt Date de fin au plus tôt Marge Libre
Étape 6 : Les tâches ayant des dates au plus tôt égales aux dates au plus
tard, n’ont aucune marge. Ce sont les tâches critiques. L’ensemble de ces
tâches constituent le chemin critique. En général, on représente cette partie
du réseau en rouge et/ou en traits gras.
La figure 2.8 représente le réseau PERT avec le chemin critique (en
gras). Ce chemin est constitué des tâches 1, 3, 2, 8, 9, 7 et 10.
Vous pouvez ensuite construire le diagramme de GANTT de votre projet
qui facilite le suivi des travaux.
Cette représentation est visible sur la figure 2.9.
Précautions
Exemple
Récupérer
1 les propositions 2 sms 2 sms 1 000,00 € 1 000,00 €
des fournisseurs
Démonstrations des
3 2 sms 2 sms 1 000,00 € 1 000,00 €
différents fournisseurs
Approvisionnement
6 4 sms 3 sms 500,00 € 500,00 €
matériel (délai d’attente)
Préparation
7 des emplacements finaux 3 sms 2 sms 3 000,00 € 3 000,00 €
pour matériels
Communication dans
8 2 sms 2 sms 1 000,00 € 1 000,00 €
l’entreprise
4 000,00 € 4 000,00 €
9 Déploiement et mise 2 sms 2 sms
en production
des matériels
Formation du personnel
10 2 sms 1 sms 3 000,00 € 3 000,00 €
à l’utilisation
Illustration
Faut-il accélérer les travaux (en créant un surcoût) pour éviter les pénalités de
retard ou alors continuer les travaux en mode normal et payer les pénalités de
retard ?
La représentation du chemin critique nous montre que raccourcir :
– les délais de réalisation de la tâche 6 n’ont pas d’impact sur la durée totale du
projet car la tâche est non critique ;
– la tâche 7 d’une semaine a un surcoût de 2 000 € donc autant que le coût des
pénalités ;
– la tâche 10 d’une semaine a un coût de 1 000 €, cela est plus avantageux que de
payer les pénalités.
Ainsi, l’utilisation de la méthode du chemin critique appliquée à une étude
économique a permis de fixer les priorités.
Vous pouvez de manière similaire utiliser ce type de travaux pour simuler différents
plannings de mise en œuvre.
Conseils pratiques
Dans les projets agiles, les différentes itérations font partie du chemin
critique, c’est pourquoi tout est fait pour éviter les retards. Dans les projets
classiques, bon nombre de chefs de projet oublient de regarder et sécuriser
ce chemin. Notez qu’un projet non agile avec plus de 30 % d’activités
critiques sera considéré comme tendu. Cela signifie que vous mettez une
certaine tension sur les membres de l’équipe. Si votre projet comporte plus
de 50 % des tâches sur le chemin critique, vous passez à un stade
supérieur : les équipes sont en pression. N’oubliez pas que derrière chaque
planning, il y a des hommes et des femmes !
Outil 15 : La méthode de la chaîne critique
Contexte et définition
Dans son ouvrage Le But, publié en 1984, Eliyahu Goldratt aborde pour la
première fois le concept de théorie des contraintes (Theory Of Constraints
[TOC]). En 2002, dans son livre Critical Chain (La chaîne critique) aux
éditions AFNOR, il adapte la théorie au management de projet. Il délivre un
certain nombre de solutions pour stopper les écueils traditionnels de
dépassement de budget et de coûts ou la diminution du périmètre initial.
Illustration
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Figure 2.10 – Probabilité qu’une estimation se réalise (selon une loi de distribution Béta)
Figure 2.10 – Probabilité qu’une estimation se réalise (selon une loi de distribution Béta)
Illustration
Illustration
L’analyse sur les projets montre que les retards sont autant liés à des
décalages sur des tâches critiques qu’à des dépassements sur des tâches en
dehors du chemin critique. Ainsi, la méthode protège le chemin critique en
positionnant une réserve de temps projet (tampon projet aussi appelé
« buffer projet »). Les chemins secondaires sont également sécurisés par des
buffers auxiliaires, les empêchant d’entrer sur le chemin critique. Pour
dimensionner cette réserve, Goldratt préconise de prendre la somme des
durées des tâches du chemin critique et de la diviser par deux. Le tampon
projet a une durée équivalente au quart de la durée initiale du projet. On
procède de même pour les buffers auxiliaires en prenant le quart de la
somme des durées initiales de chaque chemin secondaire.
On évite les sécurités tâche par tâche pour globaliser au niveau du projet.
La responsabilité de la tenue du planning projet incombe naturellement au
chef de projet et non pas aux membres de l’équipe.
Précautions
Exemple
La gestion multi projets et le suivi des réserves
La gestion des tampons est un élément clé du suivi de la performance d’un projet
selon la chaîne critique. Une approche très intéressante pour gérer les tampons
consiste à diviser ceux-ci en trois zones de taille égale.
Par exemple, la première zone pourrait être de couleur verte (gris clair ici), la
seconde de couleur orange (gris) et la troisième de couleur rouge (gris foncé). Si
l’impact sur le tampon se limite à la zone verte, aucune action n’est nécessaire.
Lorsqu’il atteint la zone orange, il faut évaluer le problème et réfléchir à une action.
S’il atteint la zone rouge, il faut agir immédiatement.
Illustration
Les plans d’actions doivent prévoir les moyens pour achever plus tôt les tâches non
finalisées de la chaîne ou des options pour accélérer celles à venir afin de sortir de
la zone rouge.
Appliquons cette méthode au management multi projets.
Vos ressources sont partagées parmi plusieurs projets. Une question se pose :
« Sur quel projet mettre en priorité telle ou telle ressource ? ».
– L’utilisation de Index Buffer (IB) = Illustration apporte une réponse efficace.
(A) Consommation
(B) Avancement projet (A)/(B) Index Buffer
Buffer projet
Projet 1 60 % 50 % 1,2
Projet 2 20 % 25 % 0,8
La ressource sera affectée au projet ayant l’index le plus important (ici le numéro 1).
Sur un portefeuille projets ou un programme vous pouvez utiliser la représentation
que l’on appelle « Fever Chart » :
Illustration
Le positionnement des projets sur cette matrice donne une vision rapide des projets
à mettre sous contrôle.
Si vous travaillez sur un seul projet : vous pouvez remplacer les projets par les
phases du cycle de vie, par les activités durant une phase, etc. Ce graphique vous
fournit ainsi la santé de votre projet.
Conseils pratiques
Contexte et définition
Illustration
Illustration
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Étape 1 : Vous élaborez un planning calé au plus tôt (cf. outil 14).
Étape 2 : Vous tentez de déplacer les activités sans changer leurs
caractéristiques.
Étape 3 : Vous découpez l’activité en sous-activités qui pourront ensuite
être positionnées sur des périodes de sous charge.
Étape 4 : Vous pouvez aussi demander un effort à vos ressources en
recherchant la capacité nécessaire. Vous connaissez, en effet, la charge de
travail à réaliser pour finir dans les temps.
Capacité des ressources, charge de travail et délai de réalisation sont
reliés par la formule : Capacité = Illustration
Précautions
Exemple
Après avoir affecté les ressources aux activités à mener, vous avez 2 cas de
figures : la sous charge ou la surcharge :
Illustration
Illustration
Illustration
Illustration
Illustration
Conseils pratiques
Contexte et définition
Lors de l’évaluation du livrable du projet, l’équipe utilise la matrice de
traçabilité pour s’assurer que toutes les exigences ont été couvertes,
vérifiées et réalisées pour satisfaire les besoins des clients. Le processus de
validation doit alors prendre en compte une revue de la matrice de
traçabilité.
Illustration
Illustration
Utilisation
Pour chaque jalon, on trace une courbe de couleur qui suit à chaque instant
la date estimée d’atteinte du jalon.
Chaque courbe représente les évolutions de la date d’un jalon au cours du
temps.
La droite à 45° d’équation X = Y représente l’intersection entre la
planification et le présent. Elle marque la séparation entre le prévu (à
gauche de la courbe à 45°) et le réalisé (à droite).
Les dates jalons sont reportées verticalement, et la réalisation est reportée
horizontalement.
Bénéfices
Démarche
Illustration
Précautions
Cet outil peut être utilisé sur des projets agiles. Il vous suffit d’éviter de
descendre au niveau des fonctionnalités (qui peuvent changer de priorité
pour répondre aux besoins métier).
Dans un contexte agile, on suivra sous forme de jalons :
• Le Produit Minimum Viable (MVP : Minimal Viable Product) dont le
contenu pourra changer mais lui-même ne sera pas remis en cause.
• La première utilisation en environnement de production : on vérifie le
respect des indicateurs clés de performance.
• Les tests de performance initiaux.
• La livraison de la première version (release) aux utilisateurs.
• La fin du projet.
• Le début de la première itération.
• L’obtention d’une vitesse stable (en général au bout de 3 itérations).
Exemple
Les courbes montent, nous sommes en avance Les courbes descendent, nous
sommes en retard
SITUATION NORMALE :
Quand les dates sont respectées, Illustration
les lignes sont horizontales avec de
très légères déviations
SITUATION DE RETARD :
Quand les livraisons sont en retard Illustration
par rapport à ce qui était planifié,
les lignes chutent vers le bas
SYNDROME DU 99 % :
Quand les lignes sont horizontales
sur les premiers temps puis qu’elles
fléchissent vers le bas en Illustration
s’approchant de la date de livraison,
cela est signe du syndrome des
99 %. Tout va bien tant qu’on est
loin de la date de rendu du jalon.
PLANNING CONSERVATEUR :
Si tous les livrables sont fournis
plus rapidement que leur
estimation, cela peut mettre en Illustration
évidence un planning conservateur.
Les lignes ont tendance à se diriger
vers le haut.
PLANNING NON FIABLE :
Illustration
Quand les lignes sont en zigzag,
c’est un signe que le planning est
défaillant ou qu’un prévisionnel est
difficilement réalisable pour le
moment. Cela peut arriver dans les
projets d’innovation par exemple.
Chapitre 3
Techniques d’estimation
« Pour savoir combien de temps prend la réalisation d’un travail,
faites votre estimation la plus fiable, ajoutez un, multipliez
par deux, et arrondissez à la dizaine supérieure. »
Loi de Weinberg
Sommaire
►► Outil 18 : La distribution PERT ou Bêta PERT
►► Outil 19 : L’estimation ascendante (Bottom Up)
►► Outil 20 : L’estimation par analogie
►► Outil 21 : L’estimation paramétrique
►► Outil 22 : La Loi de Parkinson
►► Outil 23 : La courbe d’expérience
POUR COMMENCER…
Contexte et définition
Ainsi pour estimer toutes les activités, l’équipe projet a utilisé une même
famille de bêta. La simplicité de cette formule a favorisé la généralisation
de son utilisation (parfois à tort).
Utilisation
Démarche
Pour simplifier, je prends l’exemple d’une estimation sur une durée (cela
fonctionne de la même manière avec des euros, une charge de travail…).
Étape 1 : Décomposez votre projet ou votre travail à mener en éléments
plus fins (livrables intermédiaires).
Étape 2 : Vous devez réaliser 3 estimations différentes pour chaque
tâche :
Tableau 3.2 – Comprendre les paramètres de l’estimation PERT
Illustration
Précautions
• Cette technique est à utiliser avec votre équipe. Cela permet de tenir
compte des différentes visions et d’augmenter la qualité de
l’estimation en prenant en considération plus de contraintes.
• Si vous souhaitez utiliser cette formule, vous admettez une unique
distribution pour des situations très diverses et hétérogènes. C’est
d’ailleurs un argument à charge utilisé par ses détracteurs.
Exemple N°1
Une société doit réaliser un certain nombre de tâches pour un client à l’autre bout
du monde. Le contrat signé prévoit une durée de 11 jours. Compte tenu de la
distance, un retard au-delà des 11 jours aurait des conséquences importantes :
– perte de confiance du client ;
– frais complémentaires (billets d’avions, hébergement…).
Les estimations sur les activités du chemin critique sont reprises dans le tableau ci-
dessous :
Estimation
Meilleure La pire des Valeur
la plus
Tâche estimation estimations Moyenne Variance σ2
probable
Toptimiste Tpessimiste Testimé
Tpp
En cumulant les durées des tâches du chemin critique, le temps estimé pour
réaliser le projet est estimé à Testimé = 11,6 jours. On peut d’ores et déjà supposer
que les 11 jours au contrat seront insuffisants.
L’écart type du projet est :
Illustration
Si, par exemple, on désire connaître la probabilité de terminer le projet en moins de
Tx = 12j, on utilise la table de la loi normale réduite, soit :
Illustration
Exemple N°2
Meilleure
Estimation la
estimation La pire des Charge
Micro Tâche Nombre plus
possible (en estimations estimée
probable
s)
Montage poignée
1 10 12 14 12,0
sortante
Assemblage
3 2 3 5 9,5
croisillons
Total 30 42 54 67,7
Dans l’exemple donné, nous avons une estimation de 67,7 secondes pour le
montage de notre boîte (écart type = 1,62).
Dans un premier temps, nous avons fixé une règle : le devis se basera sur une
estimation à 85 %. En appliquant la démarche précédemment décrite, nous
devrions prendre une charge de 69,35 secondes au lieu de 67,7.
69,35 = 67,7 + 1,04 × 1,62.
Ainsi, s’il faut fabriquer 10 000 unités, il faudra prévoir une charge de travail de
(69,35 × 10 000) / 3 600 = 192,6 heures.
L’utilisation de cette technique a fourni au bureau d’études une façon de procéder
identique pour chaque commande.
Bien entendu, dès le lancement de cette nouvelle façon d’estimer, nous avons
prévu une démarche d’amélioration continue en prévoyant de réajuster les
estimations à chaque commande pour être le plus proche de la réalité. Nous avons
ainsi évité des sur estimations sur les chiffrages pour des produits qui n’avaient
jamais été réalisés auparavant.
Remarques :
• Si la valeur pessimiste de votre estimation est trop éloignée de la valeur la plus
probable, dans ce cas, l’utilisation de cette formule est inappropriée.
Illustration
Illustration
Conseils pratiques
Les gens apprécient l’utilisation de cette technique car elle prend en compte
non seulement les cas où cela se passe différemment de ce qui était prévu
mais aussi les cas où tout est conforme aux prévisions. C’est une méthode
qui rassure les personnes peu habituées à estimer, ou incertaines quant au
délai de réalisation d’une tâche relativement nouvelle pour eux. Souvenez-
vous qu’une estimation est différente d’une prédiction, tout le monde a le
droit à l’erreur.
Contexte et définition
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Précautions
Exemple
Planification 27 Heures
Chaque élément fin est estimé. On additionne au niveau supérieur les estimations
pour aboutir à l’estimation globale du projet. Ici, la phase de planification prend
27 heures car elle est composée de deux éléments de 12 et 15 heures.
Exemple N°2
Estimation du prix de vente d’un projet
Pour établir un prix de vente d’un projet, il est nécessaire de prendre en compte un
certain nombre d’informations. Cela dépasse souvent la simple estimation du prix
du projet.
Le schéma suivant vous fournit une représentation de la décomposition du prix de
vente. Il est la somme du coût de revient et de la marge souhaitée par l’entreprise,
le coût de revient s’obtient par les coûts directs et les frais généraux, etc.
Illustration
Conseils pratiques
Quand j’accompagne des clients qui réalisent une action pour la première
fois, je dois souvent utiliser cette méthode. Dans ce cas, nous décomposons
le lot de travail à réaliser en sous-livrables et nous identifions ensuite les
activités à mener (cf. méthode WBS, outil 10). Nous descendons de
plusieurs niveaux afin d’aboutir à des tâches relativement élémentaires pour
que l’estimateur puisse effectuer sa mission. En agissant ainsi, vous
simplifiez le problème d’estimation, en décomposant en briques unitaires
« gérables » par le responsable de l’action en question. Cette méthode est
utilisée dans tout type de projets dits prédictifs et même agiles.
Contexte et définition
Illustration
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Exemple
Vous devez estimer un projet. Vous avez identifié un projet similaire sur la quasi-
totalité du périmètre.
Pour les parties communes, vous allez utiliser l’analogie avec éventuellement
quelques réajustements pour prendre en compte la spécificité de votre projet.
Pour les parties différentes, vous pouvez réaliser une estimation différente
(paramétrique, ascendante…).
Vous pouvez ensuite utiliser la méthode de Delphes (cf. outil 3) pour vérifier vos
estimations sur cette deuxième partie :
– Plusieurs experts sont consultés.
– Chacun fournit des estimations.
– Les estimations sont rendues publiques mais restent anonymes.
– Les experts peuvent réviser au besoin leur estimation.
– Les estimations sont ensuite rendues avec justifications.
– Une dernière révision peut être menée par les experts.
Le tableau ci-dessous permet d’effectuer un choix si vous hésitez entre la méthode
ascendante ou par analogie :
Avantages Avantages
Inconvénients Inconvénients
Nécessité de mener des estimations parallèles. Calculs longs et fastidieux en l’absence d’un
estimateur dédié.
Estimations obtenues souvent très larges et moins Cette méthode nécessite de maîtriser tous les
précises. aspects du projet de la phase de lancement à la
phase de clôture.
Non adaptée au contexte de l’entreprise
Ne permet pas d’estimation des travaux d’un genre
nouveau.
Conseils pratiques
Contexte et définition
L’estimation paramétrique permet une estimation fiable à partir de certains
critères. Elle peut être utilisée dès que les spécifications techniques du
projet à réaliser sont définies. Ce sont les paramètres ou caractéristiques
physiques des systèmes (produit, production et support logistique) à
développer qui vont permettre l’estimation. C’est une approche « produit ».
Illustration
Utilisation
Bénéfices
Précautions
Exemple N°1
Exemple N°2
Exemple
De nombreux modèles existent :
Illustration
Conseils pratiques
Les estimations paramétriques sont très utiles pour fournir des chiffrages en
charge de travail, en coût, en temps… En mode agile, vous pouvez utiliser
la méthode du diagramme d’affinité pour estimer l’effort de réalisation à
l’aide des tailles (S – M – L). Puis en fonction de la réalisation du projet,
vous comparez l’effort réellement fourni pour chaque fonction de chaque
taille et vous pouvez alors construire un abaque permettant de transformer
une taille en durée effective.
Contexte et définition
1914 1928 %
Illustration
Appliquée dans notre quotidien, cette théorie émet l’idée que lorsqu’on
dispose d’un délai pour accomplir une tâche, la tendance est d’utiliser toute
la durée. Notre cerveau préfère perdre son temps inutilement sur une tâche
plutôt que de prendre le risque de s’ennuyer après l’avoir terminée. Plus
encore, dans une structure hiérarchique de travail ou d’activités, le nombre
de personnes réalisant l’activité n’est pas proportionnel au travail à fournir
et la tendance sera même d’augmenter les ressources au-delà du besoin réel.
Utilisation
Figure 3.5 – Différentes façons de répartir l’effort pour réaliser une tâche
Figure 3.5 – Différentes façons de répartir l’effort pour réaliser une tâche
Bénéfices
Démarche
Précautions
Exemple
L’idée est de garder une certaine dynamique :
– Imaginez que les tâches à effectuer soient des balles de tennis que vous devez
remettre de l’autre côté du court.
– Essayez de taper dans la balle dès que vous la recevez.
– Plus vous en aurez au sol, plus vous passerez de temps à ramasser une balle
avant de la renvoyer.
– Le manager de projet doit comprendre et limiter cette tendance de la nature
humaine à remettre à plus tard. Il veillera à estimer au plus juste les tâches de
chacun. Il évitera un étalement de celles-ci dans le temps.
Pour cela, il y a quelques astuces :
– Mesurer la productivité de l’équipe/d’un membre en quantité de travail par unité
de temps et non pas par le nombre d’heures travaillées.
– Évaluer fréquemment la charge de travail de chacun et fixer des objectifs
« Challenge ».
– Les objectifs et plannings doivent être définis avec des marges de sécurité (ou
marges de confort) estimées au plus juste afin de fournir un environnement de
travail motivant et éviter l’ennui.
– Assurer un suivi régulier et efficace des tâches du projet.
Conseils pratiques
Contexte et définition
Illustration
Raisons Commentaires
T2i = k. Ti
C2i = k. Ci
Avec :
Avec :
k = coef. d’apprentissage (< 1)
k = coef. d’apprentissage (< 1)
i = le rang de l’unité dans la série
i = le rang de l’unité dans la série
Ti = temps de réalisation de l’unité rang i
Ci = Coût de l’unité de rang i
T2i = temps de réalisation de l’unité de rang
C2i = Coût de l’unité de rang 2i
2i
Conseils pratiques
Utilisation
Sur un projet, il s’agit de descendre le plus vite possible le long de la courbe
d’expérience pour avoir les coûts unitaires de production les plus bas
possible et les temps de production les plus efficients.
La plupart des contrats négociés aujourd’hui comportent donc des clauses
de variation de prix tenant compte de la courbe d’apprentissage du sous-
traitant. Celui-ci va sous-traiter de mieux en mieux en inventant de
nouveaux procédés, en s’équipant de machines et compétences nouvelles…
Tout ceci est valable, si et seulement si, il a la garantie de pouvoir amortir
ses coûts sur une série suffisamment longue. Le reste appartient aux
techniques de négociation.
Le démarrage d’un projet ou d’une nouvelle phase nécessite une montée
en compétence des équipes qu’il faut prendre en compte. La mesure des
charges et des temps au démarrage permet d’identifier très tôt l’impact du
« retard à l’allumage » sur le planning.
Prévoir et prévenir le remplacement d’une personne suite à un départ du
projet. Le turnover des prestataires a notamment un impact important sur le
projet.
La connaissance et la compréhension de cet effet permettent de mieux
organiser et structurer les travaux par type ou série pour gagner en
efficacité.
Bénéfices
Démarche
Précautions
Exemple
Lors de la mise en place d’une cellule PMO (Project Management Office) chez un
client, un audit a relevé un fait marquant. De nombreux projets échouaient à cause
d’un dérapage du planning. L’une des causes principales était les retards au
démarrage des projets qu’il était quasiment impossible de rattraper. Une offre de
service a ainsi été décidée et consistait à aider (en consulting) les projets qui
prenaient du retard dans la phase de démarrage. La difficulté était d’identifier
rapidement les projets sur lesquels intervenir et le cas échéant de les aider le plus
tôt possible dans leur cycle de vie.
L’utilisation de la courbe d’expérience nous a permis de répondre à cette
problématique.
Une analyse sur un échantillon représentatif de projets nous a permis d’établir que
le coefficient d’apprentissage minimal était de 70 %.
Cinq critères influençaient positivement et de manière significative ce coefficient
pour l’amener à 80 % maximum :
Critère Commentaire
Durée du projet Plus le projet sera long, plus la courbe d’expérience pourra jouer
favorablement.
La stabilité de l’équipe projet Ce critère prend en compte les risques liés au turnover des
(ressources internes et externes) équipes. Il est nécessaire de connaître la politique d’affectation
des ressources des prestataires de service et la politique
des ressources humaines de l’entreprise.
L’expérience de l’équipe Un questionnaire pour chaque projet a été mis en place pour
(ressources internes et externes) identifier « l’expérience » des ressources internes et externes.
La compétence sur le domaine La courbe d’expérience sera meilleure si l’entreprise a déjà mené
du projet (au niveau métier et en ce type de projet ou si les ressources affectées ont déjà vécu ce
termes d’innovation) genre de projet.
La stabilité du périmètre Est-ce que le projet sera soumis à des aléas comme des actions
du projet politiques, la réticence de parties prenantes influentes, etc. ?
Après quelques réunions avec des experts internes (la technique de Delphes a été
utilisée, cf. outil 3), la formule interne de calcul du coefficient d’apprentissage pour
chaque projet a été validée (puis vérifiée et réajustée par la suite avec les projets
menés).
J’insiste sur le fait que cette formule a été élaborée dans un contexte particulier
pour une entreprise spécifique, je la livre à titre d’exemple. Elle avait
essentiellement pour but d’aider à la prise de décision :
Coefficient d’apprentissage = k = 70 % + 2,5 % (K1 + K2 + K3 + K4 + K5)
0,5 1 à 2 changements
Contexte projet N° 1
Selon la formule établie et sans aléas particuliers, ce projet devrait récupérer son
retard au bout de 4 semaines avec des ressources peu expérimentées et sans
aucune aide !
Nous avions un projet N° 2 qui démarrait au même moment avec les données
suivantes :
Contexte projet N° 2
Sommaire
►► Outil 24 : La matrice d’évaluation de l’engagement des parties prenantes
►► Outil 25 : Les matrices de positionnement des parties prenantes
►► Outil 26 : Le modèle de prédominance – Diagramme de Venn à 3 ensembles
►► Outil 27 : Le prisme de la performance
►► Outil 28 : La courbe de deuil
►► Outil 29 : Le modèle de Kano
POUR COMMENCER…
Bénéfices
• Vous pourrez utiliser les opinions des parties prenantes les plus influentes dès le démarrage.
Leur apport peut améliorer la qualité de votre projet et vous garantir de leur soutien.
• Ce soutien des parties prenantes peut vous aider à obtenir plus de ressources – ce qui
augmente la probabilité de succès de vos projets.
• Une communication fréquente avec les parties prenantes augmente les chances de
compréhension des objectifs du projet et de ses avantages.
• Vous anticipez beaucoup mieux les réactions vis-à-vis de votre projet. Vous pouvez affiner votre
plan d’actions pour emporter l’adhésion de tous.
Généralement, les chefs de projet présentent les parties prenantes sous forme de tableau. Pour
faciliter la compréhension de tous les niveaux hiérarchiques, et pour s’adapter à l’ensemble des
acteurs, vous pouvez utiliser une cartographie synthétique. Je vous propose une adaptation de la
représentation donnée par la norme ISO 21 500 – Lignes directrices sur le management de projet.
Tableau 4.1 – Techniques de gestion des parties prenantes, des acteurs projet et du
changement
Contexte et définition
Utilisation
Cet outil est très simple à mettre en œuvre. Il vous permettra de maintenir et
d’augmenter l’efficacité de vos activités d’engagement des parties prenantes. Ce tableau
sera le pivot entre la gestion des parties prenantes et votre plan de communication.
Bénéfices
Cet outil fournit une vision synthétique de toutes les parties prenantes et de leur
engagement. Sur un projet, on utilisera a minima cette matrice qui permet d’affiner sa
stratégie des parties prenantes mais aussi sa stratégie de communication.
Vos priorités sont plus simples à identifier : « Quelle partie prenante dois-je
rencontrer ? », « Quelle action mettre en place en premier lieu pour engager tel ou tel
groupe de personnes ? ».
Démarche
Étape 1 : Dressez la liste des parties prenantes et indiquez leur rôle/fonction dans le
projet. Les parties prenantes sont des personnes, des groupes ou des organisations. Il se
peut que vous ayez dans votre liste à la fois des groupes et des personnes (nommées)
faisant partie de ces derniers.
Étape 2 : Établissez le niveau d’engagement actuel et souhaité de chaque partie
prenante avec les membres de votre équipe. Il est intéressant de faire l’évaluation
séparément et de confronter les résultats obtenus. Cela permet d’éviter de s’affranchir de
l’influence des uns sur les autres.
Le niveau d’engagement est classé sous 5 catégories différentes :
Ignorant : Ignore l’existence du projet et ses impacts.
Réticent : Conscient du projet et de ses impacts potentiels, mais réticent au
changement.
Neutre : Conscient du projet, mais, pour autant ni favorable, ni réticent.
Favorable : Conscient du projet et de ses impacts potentiels, et favorable au
changement.
Meneur : Conscient du projet et de ses impacts potentiels, et activement engagé à
garantir la réussite du projet.
Remplissez le tableau suivant :
Plan
Partie prenante Ignorant Réticent Neutre Favorable Meneur
d’actions
PP 1 A S
PP 2 A S
PP 3 AS
Précautions
Les informations que l’on inscrit sur ce tableau sont relativement subjectives. Il
convient de confronter notre avis avec plusieurs personnes (les membres de l’équipe, le
sponsor…).
Le positionnement du niveau d’engagement actuel se base sur des faits tangibles. Une
partie prenante vous signale : « Je suis réellement engagée pour ton projet ! » est
insuffisant pour mettre son niveau à « Favorable » ou « Meneur ». D’ailleurs,
l’expérience me pousse à considérer qu’une personne engagée, cela se voit dans les
actes, nul besoin pour elle de me le confirmer.
Exemple
Dans l’exemple suivant le chef de projet et son bras droit m’exposent leur projet comme complexe.
Je les questionne et très rapidement aboutis à la conclusion que techniquement le projet est sur
les rails. D’où vient la complexité alors, des parties prenantes ! Je leur propose de construire
la matrice d’engagement, voici ce qu’elle donne :
Actions
possibles
A = Actuel (communication,
Ignorant Réticent Neutre Favorable Meneur Rôle dans le projet présentation,
S = Souhaité faire participer à
l’élaboration du
projet)
Vous remarquez qu’il est apparu que le Responsable des Achats n’avait pas été informé du projet
bien qu’il ait un rôle clé dans celui-ci. De même, le sponsor n’était pas suffisamment investi dans le
projet. Ce tableau a permis au chef de projet de redresser rapidement le tir et de lui simplifier la
gestion. Ce projet était très en retard (plusieurs mois). En quelques semaines, il a été terminé
grâce à l’appui du Responsable des Achats et à un meilleur investissement du sponsor.
Conseils pratiques
Cette technique est très simple à mettre en œuvre. Elle est utilisable sur tout type de
projet, notamment sur des projets agiles. Si la maturité de l’organisation est assez faible
en termes d’agilité, vous pouvez utiliser cette matrice pour trouver rapidement des plans
d’actions. L’idée est de permettre à chaque partie prenante d’être engagée au juste
niveau nécessité par le projet et au bon niveau de disponibilité de la partie prenante en
question. Ce tableau prend peu de temps à formaliser et pourtant, encore trop de pilotes
de projet oublient de l’utiliser.
Contexte et définition
Votre projet s’insère dans un environnement. Vous devez gérer une communication et
développer une stratégie vis-à-vis des parties prenantes de votre travail.
Ces techniques viennent en complément du SWOT (cf. outil 46), de l’analyse des
champs de forces (cf. outil 7), de l’analyse des parties prenantes internes/externes…
Différents modèles de matrice existent :
• Matrice Pouvoir/Prévisibilité de Gardner (1986) ;
• Matrice Pouvoir/Intérêt d’Aubrey L. Mendelow (1991) ;
• Matrice Influence/Intérêt de l’Imperial College of London (2007) ;
• Matrice Pouvoir/Impact de l’Office of Government Commerce UK (2003) ;
• Groupement en 3 dimensions Pouvoir/Intérêt/Attitude de Ruth Murray-Webster et
Peter Simon (2005).
Utilisation
La phase d’analyse des parties prenantes nécessite, dans un premier temps, leur
identification. Pour cela, on peut mener des sessions de brainstorming (cf. outils 1 et 2)
et mener des enquêtes.
Interrogez-vous, vis-à-vis de votre projet :
• Qui peut être affecté ?
• Qui peut se sentir affecté ?
• Qui peut influencer ou avoir du pouvoir ?
• Qui peut avoir des intérêts dans son succès ou dans son échec ?
Vous avez sans doute constitué une longue liste de personnes et d’organisations. Il est
nécessaire maintenant de fixer des priorités parmi celles-ci.
Bénéfices
L’utilisation de ces outils vous facilite l’élaboration d’une stratégie de gestion des
parties prenantes et propose des types de communication.
Démarche
■ Matrice Pouvoir/Prévisibilité
Vous utiliserez cet outil pour adapter les « efforts politiques » durant votre projet. On
positionne les parties prenantes selon leur pouvoir et leur prévisibilité.
Figure 4.3 – Matrice Pouvoir / Prévisibilité
Les parties prenantes se trouvant dans les cases A et B sont les plus simples à gérer.
Dans la case D, même si leur pouvoir est important, leur dynamisme est relativement
faible. Leurs attentes sont généralement prévisibles et on peut les gérer de manière
relativement aisée.
Dans la case C, elles requerront toute votre attention. Leur pouvoir est important et
elles sont difficilement prévisibles. Vous pouvez les solliciter pour tester de nouvelles
trajectoires, avant qu’une décision soit prise.
■ Matrice Pouvoir/Intérêt
Figure 4.4 – Matrice Pouvoir / Intérêt synthétique
■ Matrice Intérêt/Influence
■ Matrice Pouvoir/Intérêt/Attitude
Dans ce modèle, on classe les parties prenantes selon 3 axes de 2 niveaux chacun.
Par pouvoir (insignifiant ou influent), on entend pouvoir ou capacité d’influence dans
l’organisation. Cela peut provenir du potentiel d’influence lié à la position hiérarchique,
ou son influence sur le projet en tant qu’expertise, voire simplement sa crédibilité vis-à-
vis des équipes.
L’intérêt (actif ou passif) et l’attitude (partisan ou résistant) sont mesurés par
extension.
Cela donne une représentation tri dimensionnelle, certes plus difficile à lire, mais les
8 profils résultants sont intéressants :
Profil Description
Relation/connaissance (A) Ils ont besoin d’être informés : leur communiquer des informations
de base.
Irritant (C) Ils doivent être engagés afin qu’ils cessent de « ronger leur
frein », puis être « remis dans leur boîte ».
Détonateur (D) Ils doivent être compris afin que vous puissiez avancer étape par
étape et éviter l’« explosion ».
Géant dormeur (E) Ils doivent être engagés afin de les éveiller.
Bombe à retardement (F) Ils doivent être compris afin qu’ils puissent être « désamorcés
avant que la bombe n’explose ».
Sauveur (G) Prêtez-leur toute votre attention, vous devriez faire tout ce qui est
nécessaire pour les garder à vos côtés – répondez à leurs
besoins.
Saboteur (H) Ils doivent être engagés afin de les (en)cadrer. Vous devriez être
prêt à « faire le ménage derrière eux ».
Précautions
• Une erreur commune de l’analyste est de positionner sur ces matrices une partie
prenante là où elle devrait être (selon sa position) plutôt que là où elle se trouve
réellement. Cela conduit généralement à des désastres durant le projet. Telle
personne nous met des bâtons dans les roues alors qu’elle devrait être motrice vis-
à-vis du projet. Donc restez factuel et tentez d’être conforme à la réalité perçue.
• Prenez en considération les parties prenantes qui verront leur pouvoir, et par
conséquent leur influence, augmenter à cause des ressources engagées sur le projet.
• Ces analyses sont très subjectives, il convient de prendre des précautions dans la
réalisation de celles-ci pour éviter les jugements de valeur.
• Les informations de ces travaux sont parfois sensibles, il conviendra d’être prudent
vis-à-vis de la communication des résultats.
Dans encore de trop nombreux projets, ces analyses sont oubliées. Les projets connaissent de
nombreux soucis, alors que le manager travaille de manière professionnelle.
Je vous livre quelques exemples de cette situation, qui parfois représentaient des projets de
plusieurs millions d’euros !
Exemple 1
Dans un groupe international, le directeur commercial français demande à une personne du
service formation de bâtir une formation sur un sujet bien précis. La mission est claire : 1,5 jour de
formation, dans les locaux de l’agence de Paris. La cible est définie : 12 responsables
commerciaux des pays de la zone euro. Trois mois plus tard, la formation est montée, conforme au
cahier des charges du directeur.
Les invitations sont lancées et le jour J, 2 participants sur 12 sont présents.
Le chef de projet est stupéfait : le directeur commercial aurait dû vendre la formation, il est leur
supérieur hiérarchique donc tous devaient être présents, il connaissait parfaitement leurs
besoins…
Ici, le chef de projet s’est contenté de réaliser le projet en répondant strictement au cahier des
charges. C’est déjà un bon point. Par contre, cela s’avère insuffisant en termes de qualité
notamment. Dans le chapitre concernant la qualité (cf. Chapitre 5), nous définissons la qualité
comme un ensemble de propriétés et de caractéristiques d’un produit, ou d’un service, qui lui
confère l’aptitude à satisfaire les besoins des utilisateurs (exprimés ou implicites). Ici, clairement,
les besoins des utilisateurs n’ont pas été pris en compte.
Il aurait fallu dans un premier temps cartographier les utilisateurs en prenant en compte leur
différence de culture. Puis le chef de projet aurait pu cartographier ces parties prenantes à l’aide
des matrices citées ci-dessus. Ainsi, il serait apparu la nécessité de communiquer sur les enjeux et
les objectifs de cette formation. Les différents commerciaux se seraient ainsi faits à l’idée du
déplacement et auraient probablement pu se rendre compte de l’intérêt de la formation. Pour
rendre plus attrayantes ces journées, un événement un soir dans la capitale française pouvait
augmenter le taux de présence.
L’analyse des parties prenantes permettait ainsi de clarifier la stratégie à mettre en place pour
aboutir à un taux de présence important. Il serait également ressorti de cette étude un risque sur le
taux de participation dont la réponse pouvait être un contrôle de la réservation du billet de voyage.
Exemple 2
Pour rendre plus concret mon propos, j’ai extrait un tableau réalisé sur un tout autre projet. Le
tableau ci-dessous, nous permet de positionner les parties prenantes sur le graphique
Pouvoir/intérêt.
On identifie rapidement les acteurs clés du projet : ingénieur électrique, ingénieur design et
investisseur. Ainsi, le chef de projet sait qu’il doit prévoir du temps et des activités pour garder
informées et satisfaites ces parties prenantes.
Par contre, dans notre exemple, le responsable de production recevra les communications
générales de projet. Il est préférable d’investir plus de temps pour le responsable logistique voir
même pour l’organisation environnementale, même si leur intérêt pour le projet est identique.
Nous prenons en compte, ici, la notion de pouvoir des parties prenantes vis-à-vis de notre projet.
Conseils pratiques
Ces matrices sont des outils d’aide à la décision et rien de plus. Il ne s’agit pas de mettre
des personnes dans des cases mais bien de clarifier qui sera destinataire de telle ou telle
communication ou action. On peut enrichir cet outil par l’utilisation de « persona ». Il
s’agit d’un rôle endossé, pour servir un objectif précis, ou d’un profil fictif, représentatif
d’une cible en marketing. L’utilisation des personae vous permet de maintenir le cap sur
l’objectif et les besoins de la cible en question. Cela vous permet de vous mettre dans la
peau de cette dernière. Le nombre de personae à créer dépend bien entendu de votre
projet. Il est préférable de garder un nombre de personae raisonnable permettant leur
exploitation.
Outil 26 : Le modèle de prédominance – Diagramme de Venn
à 3 ensembles
Contexte et définition
J’utilise le modèle décrit par Mitchell, Agle et Wood (1997, 1999). Il permet de
classer les parties prenantes en fonction de trois critères :
• Le pouvoir est la capacité (exprimée ou potentielle) d’un acteur à imposer sa
volonté aux autres et à influencer l’organisation.
• La légitimité est l’appréciation, par les autres acteurs, que l’action du premier est
désirable, convenable ou appropriée en fonction des systèmes de normes, valeurs,
croyances et définitions socialement construits.
• L’urgence est le sentiment, par l’acteur lui-même, que sa propre demande est
pressante ou importante.
Bénéfices
Cette technique permet d’aider le chef de projet à adapter ses efforts en fonction de la
position des parties prenantes.
Utilisation et démarche
Vous pouvez positionner les parties prenantes sur le diagramme de Venn suivant. En
fonction des notes attribuées à chacune, vous attribuez un « profil ». À partir de ces
informations, vous pourrez définir votre stratégie de gestion des parties prenantes.
En règle générale, on classe selon quatre niveaux les parties prenantes. Ce classement
est proportionnel au niveau d’effort à positionner pour conserver la satisfaction de la
partie prenante. Une partie prenante classée au niveau 3, est considérée comme décisive.
Vous devrez alors mettre un niveau d’effort élevé pour garder l’engagement de cette
partie prenante. Contrairement à celles se trouvant classées au niveau 1, vos efforts
seront d’un niveau moindre. Le tableau ci-dessous synthétise l’ajustement des efforts en
fonction du « niveau » des parties prenantes :
Tableau 4.3 – Niveau d’effort selon les catégories de parties prenantes
Type
Niv. de partie Classement
prenante
3 Décisive 7 – Décisives
2 En 4– 5– 6–
expectative Dominantes Dangereuses Dépendantes
1 Latente 1– 2– 3 – Exigeantes
Illustration
Dormantes Discrétionnaires
Précautions
• Durant la vie d’un projet, un « échelon » peut être gagné ou perdu par une partie
prenante, il convient d’être vigilant sur les changements de position de celles-ci.
Vous devrez donc mettre à jour régulièrement ce diagramme tout au long du projet
(A minima, à chaque changement de phase).
• Prenez garde aux parties prenantes de « niveau 1 », c’est-à-dire dormante,
exigeante ou discrétionnaire. Elles peuvent augmenter leur niveau de
prédominance par la création de coalitions, par l’usage de la politique, par les
médias éventuellement.
• L’analyse des parties prenantes est un processus difficile et complexe se basant sur
des informations parfois subjectives. Elle nécessite une planification minutieuse,
des règles strictes pour la sélection des parties prenantes. Vous devrez utiliser des
membres de votre équipe possédant de bonnes informations et employer un jeu de
questions pour alimenter vos documents de travail.
• Même si une partie prenante peut être un groupe ou une organisation, vous
communiquez avec des personnes. Assurez-vous d’identifier dans les organisations
ces personnes qui vous intéressent.
Exemple
Ci-dessous un extrait issu d’une analyse des parties prenantes sur un projet de construction d’une
usine en Afrique (phase de design seulement) :
DAF × Exigeant
Organisation
Non partie prenante
environnementale
Investisseur × × × Décisif
Medias × Discrétionnaire
Contexte et définition
Illustration
Utilisation
Par rapport à d’autres cadres, il couvre toutes les parties prenantes d’un projet.
Principalement investisseurs, clients et intermédiaires, employés, fournisseurs,
régulateurs et communautés.
Ceci est réalisé de deux manières :
– en considérant ce que veulent les parties prenantes et ce dont elles ont besoin ;
– puis ce que veut le projet et ce dont il a besoin de la part de ses partenaires.
Ainsi, la relation réciproque avec chaque partenaire est examinée.
Cinq facettes du prisme de la performance sont considérées :
1. satisfaction de la partie prenante ;
2. contribution de la partie prenante ;
3. stratégies ;
4. processus ;
5. aptitudes.
Ces cinq perspectives sont distinctes, mais logiquement liées.
Bénéfices
• On s’intéresse à tous les partenaires. Il n’est plus acceptable ou même faisable pour
les projets de se concentrer uniquement sur les besoins d’un ou deux groupes de
parties prenantes. Trop de projets se focalisent uniquement sur la maîtrise
d’ouvrage et le sponsor. D’autres parties prenantes telles que les employés et les
fournisseurs ont tendance à être oubliées.
• Cet outil tient compte des modifications qui doivent être apportées aux stratégies,
aux processus et aux aptitudes du projet afin de répondre aux besoins des parties
prenantes.
• Il y a réciprocité entre le projet et ses parties prenantes – les intervenants
s’attendent à quelque chose du projet – mais le projet veut aussi quelque chose en
retour. Cette technique vous aide à identifier la contribution possible de chaque
partie prenante.
• La stratégie est définie en fonction de l’étude des interactions voulues avec les
partenaires (qui intègrent la société, les fournisseurs, les clients…). C’est donc la
performance en termes de valeur à créer pour les partenaires qui détermine la
stratégie et non pas la stratégie qui permet de construire le système de mesure des
performances.
Démarche
Étape 1 : L’approche consiste à commencer par les parties prenantes et non pas
par la stratégie. Ce premier pas consiste donc par penser aux partenaires et à ce qu’ils
veulent. On se pose les questions suivantes :
– Qui sont les parties prenantes clé (on utilisera les matrices de positionnement cf.
outil 25) ?
– Quels sont leurs besoins et leurs attentes ?
Étape 2 : Réflexion sur les stratégies.
Quelles stratégies devons-nous mettre en place pour satisfaire les demandes et les
besoins de ces partenaires clés ?
Étape 3 : Adaptation des processus.
– De quels processus critiques avons-nous besoin si nous devons accomplir ces
stratégies ?
– Sous les axes de la communication, des instances du projet, des points de
rencontre…
Étape 4 : Vérification de l’aptitude.
De quoi avons-nous besoin pour faire fonctionner ces processus ?
Étape 5 : Clarification de la contribution des partenaires.
De quelles contributions avons-nous besoin de la part de nos partenaires si nous
devons préserver et développer ces aptitudes ?
Le tableau suivant, plus pratique, vous permet de collecter les informations :
Exemple
L’utilisation d’un tableau nous permet de synthétiser les réponses obtenues
Projet abouti dans les temps et le budget Clients et intermédiaires Confiance, unité, disponibilité
Le produit est conforme aux attentes
Confiance, bonne relation, être payés Fournisseurs Confiance, qualité de la prestation et des
produits
Obtenir le retour sur investissement Investisseurs/Financeurs Obtenir un support financier, accepter des
attendu dépenses supplémentaires
London YOUth est un organisme à but non lucratif qui exploite 460 clubs de jeunesse à Londres.
Sa mission est de contribuer au développement des enfants et des jeunes – de leurs capacités
physiques, mentales et spirituelles. Elle le fait en organisant des activités éducatives et sociales.
L’association a utilisé le prisme de la performance comme moyen de gestion de sa performance.
Elle a identifié ses principales parties prenantes comme les jeunes, les jeunes travailleurs et les
comités de gestion de clubs de jeunes, le personnel de London YOUth et des bailleurs de fonds.
Un exemple de quelques résultats obtenus avec le prisme de performance est livré ci-dessous :
Que veulent les parties prenantes ? Satisfaction des employés Satisfaction du personnel et enquête sur
de London YOUth l’évolution de leurs besoins
Une fiche de mesure de la performance a été élaborée pour chaque mesure sélectionnée. Elle
documente le but, la fréquence de mesure et le propriétaire de chaque mesure.
Ces contrôles sont réalisés à la fois par le personnel et la direction. Cela procure un avantage : le
personnel est sensibilisé à la mesure et se sent plus motivé pour atteindre les objectifs.
Contexte et définition
Illustration
Utilisation
Tout commence par l’annonce d’un changement perçu comme négatif. Cette annonce
est vécue comme un choc, cela représente la perte de quelque chose pour la personne
concernée. Le travail de deuil ne pourra commencer que lorsqu’il y aura eu prise de
conscience d’une perte.
Dans le cadre d’un projet, chaque changement de phase représente un changement
pour l’équipe projet :
– changement d’habitude ;
– changement de rôles et de responsabilités ;
– changement d’intervenants…
Il convient d’anticiper et de préparer l’équipe. Sinon, vous pouvez rencontrer des
résistances collectives et individuelles.
Plusieurs réactions sont possibles autour de vous :
– réactions passives (rétention d’information, non-participation à des réunions, etc.) ;
– réactions actives (dénigrement, rumeurs, menaces de démission, etc.).
Vous pouvez utiliser la courbe de deuil pour représenter la position mentale et surtout
émotionnelle d’une personne ou d’un groupe de personnes.
Deux notions essentielles sont à comprendre ici :
• Il s’agit d’un processus normal et incompressible.
• Vous devez accompagner la ou les personnes en accélérant le passage sur cette
courbe.
Bénéfices
Démarche
Précautions
Les êtres humains ne sont pas tous égaux face au changement. Cette courbe est rarement
parcourue de manière linéaire. Une personne dans la phase de peur et de dépression
pourra revenir en arrière vers la colère et la condamnation. Le chef de projet doit utiliser
ses connaissances propres pour accompagner efficacement les gens.
Exemple
Vous lancez un projet qui va aboutir à un changement. Toutes les parties prenantes ont reçu une
information de niveau différent et à des moments distincts.
Par souci de simplification, nous pouvons regrouper les parties prenantes de nos projets en trois
catégories :
– Nous avons ceux qui disposent de l’information très tôt dans la vie du projet. Ce sont les
membres du comité de pilotage qui décident, les membres de l’équipe qui réalisent et l’ensemble
des partenaires très proches du projet.
– Nous avons ensuite les membres plus éloignés comme les responsables opérationnels et les
utilisateurs finaux.
– Enfin nous avons les employés de l’entreprise, non-utilisateurs finaux.
– La transposition sur la courbe précédente de cette situation nous montre que la troisième
catégorie sera, dans un premier temps, incapable d’être dans une démarche pro active vis-à-vis
du projet.
Illustration
Lorsque l’on travaille sur des projets d’envergure ou sur des programmes, cette méthode est
également applicable. Supposons que vous travaillez sur un projet de plusieurs années, vos
équipes travaillent sur des phases qui durent parfois une ou deux années. Le changement de
phase doit se préparer parfois 6 mois à l’avance, vous devrez anticiper les modifications d’activités
et de responsabilités. Ainsi les membres de vos équipes seront prêts pour expérimenter leurs
nouvelles responsabilités. Cela vous permettra d’éviter des retards et des baisses de productivité.
Conseils pratiques
La courbe de deuil est pour moi un outil fondamental à connaître par tout manager. La
moindre mauvaise nouvelle place une personne dans cette courbe. Elle permet au chef
de projet d’identifier sur quelle partie de la courbe la personne se trouve, afin d’ajuster
son discours pour l’accompagner et la faire progresser sur la courbe.
Contexte et définition
Illustration
Indifférentes La perception de l’utilisateur est neutre, il Bouton Stop/Start sur une voiture.
ne ressent ni satisfaction ni
insatisfaction. On peut dans ce cas
douter de l’intérêt de la fonction.
Utilisation
Cette notion peut très facilement être utilisée lors d’un projet pour rendre visible les
besoins des utilisateurs/clients vis-à-vis du produit à réaliser.
Elle s’avère efficace dans la hiérarchisation et l’arbitrage de fonctionnalités à
développer pour le client.
Cette façon de travailler permet de rompre avec la mentalité du profit maximisé :
offrir autant de fonctionnalités possibles dans un produit. Vous allez dépasser cette
vision pour offrir un produit/service qui va vraiment ravir vos clients. Vous réfléchirez
de manière plus subtile pour identifier les bonnes caractéristiques.
C’est un outil d’aide à la décision simple et convivial qui permet une conception
centrée sur l’utilisateur. Vous pouvez assez facilement l’utiliser pour des aspects
d’ergonomie de votre produit.
Vous pouvez tester la légitimité d’une innovation ou étayer des hypothèses de
conception.
Bénéfices
Démarche
Précautions
Exemple
Au moment où j’écris ces lignes, je suis dans une problématique de choix d’un nouveau téléphone
portable. Mon besoin initial est le remplacement de mon ancien téléphone, qui est tombé en
panne. Je veux pouvoir téléphoner à nouveau, c’est tout. Je n’ai pas conscience à ce moment des
éléments clés qui vont me permettre de faire mon choix et quels seront les éléments discriminants.
C’est d’ailleurs très souvent le cas lorsqu’un client/utilisateur vous fait une demande, de
nombreuses choses pourtant fondamentales pour lui restent implicites. Il ne vous parlera pas de ce
qui est évident en termes de fonctionnalités.
Ainsi, je me suis amusé à utiliser ce diagramme pour faciliter mon choix.
Dans un premier temps, j’ai préparé la liste des fonctionnalités permettant un comparatif des
différents modèles.
Ensuite, avec mon épouse, j’ai rempli le fichier suivant. Je la considère représentative des
utilisateurs futurs, contrairement à mes enfants qui n’ont pas leur mot à dire sur ce sujet, du moins
pour le moment…
Illustration
Vous pouvez maintenant identifier les fonctionnalités selon les critères « Kano » en utilisant la table
de correspondance suivante.
Illustration
On obtient alors :
Illustration
Illustration
Dans le cas de collecte d’informations auprès de plusieurs utilisateurs, il ne s’agit pas de faire une
moyenne de ce que chacun pense… Ça n’aurait aucun sens car ce n’est pas une évaluation
quantitative ! Il faut la réponse qui a eu le plus d’occurrences. Il conviendra également de vérifier
que les réponses données sont relativement proches. Si vous vous retrouvez face à des résultats
hétérogènes, vous devez isoler et retravailler ultérieurement sur les fonctionnalités en question.
Conseils pratiques
Sommaire
►► Outil 30 : La roue de Deming
►► Outil 31 : TQM (Total Quality Management)
►► Outil 32 : Le coût de la qualité
►► Outil 33 : L’analyse Coût-bénéfice de la qualité
►► Outil 34 : La méthode Six Sigma
►► Outil 35 : CMMI
►► Outil 36 : Le plan d’expérience
POUR COMMENCER…
Principes Commentaire
Contexte et définition
Illustration
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Exemple
Quand j’interviens sur des projets, je garde à l’esprit la roue de Deming. Chacun
admettra que l’importance à accorder aux 4 activités décrites ci-dessus devrait être
égale ; nous aurions alors une roue uniforme.
Illustration
Illustration
Trop souvent encore, au sein d’un projet, on consacre trop peu d’énergie à la
préparation et à la planification. La première étape est amputée en faveur du
développement et de la réalisation. Nous avons tendance à nous lancer dans
l’action. La dernière étape, « Agir », consistant à ajuster les estimations à la
réalisation, est également négligée. De nombreux chefs de projet sont convaincus
de l’intérêt de mener un processus de leçons apprises mais estiment que le temps
manque !
Il est nécessaire pour cela d’intégrer la démarche d’amélioration continue à nos
habitudes et surtout en mode projet. On part d’un management traditionnel pour
aboutir à un management centré sur la qualité totale (ci-dessous).
Illustration
Illustration
Conseils pratiques
Les projets agiles ont bien intégré cette démarche dans leur méthode. À
chaque itération (sprint avec la méthode SCRUM) on identifie ce que l’on
va faire, on le réalise et puis on analyse ce qui s’est passé. Cette
rétrospective améliore l’efficacité de l’équipe en s’appuyant sur le vécu de
celle-ci pour améliorer son organisation. On parle alors d’équipe auto-
apprenante.
Outil 31 : TQM (Total Quality Management)
Contexte et définition
Deming était inconnu aux États-Unis, jusqu’au jour où il publia son livre
Out of the crisis, en 1982. Dans ce livre, il expose 14 règles que le
management peut mettre en œuvre de manière pratique pour assurer le
contrôle de la qualité et améliorer la productivité. Le management de la
qualité totale est centré sur le client.
Illustration
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Étape 1. Gardez fermement en vue l’objectif d’améliorer les produits
et les services. La démarche de la qualité totale implique de nouvelles
relations où chacun doit se sentir libre de parler ouvertement pour favoriser
les émergences d’idées.
Étape 2. Adoptez la nouvelle philosophie. La qualité ne peut être que
totale. On ne fait pas de compromis sur la qualité.
Étape 3. Mettez fin à la dépendance à l’égard des inspections.
Garantir la qualité totale suppose d’établir des processus de qualité dès
l’origine d’un projet. Une fois en place, les processus doivent faire l’objet
de contrôles afin de surveiller leur maintien dans le temps.
Étape 4. Mettez un terme à la pratique des achats au plus bas prix.
Le critère déterminant est la récurrence de qualité des livrables à fournir. La
relation avec les fournisseurs est vue sur le long terme et s’appuie sur des
résultats statistiques.
Étape 5. Améliorez constamment et toujours le système de
production et le service. Les statistiques servent à rechercher et prévenir
les problèmes. Le but étant l’amélioration continue du système. Il faut
entendre ici par système le processus du projet qui concourt à produire le
livrable final.
Étape 6. Établissez un système de formation. En réaction au
taylorisme, Deming intègre le personnel dans la démarche qualité. La
formation et le développement professionnels sont des éléments clés de
réussite. Les projets se font avec des gens, cela dépasse une simple affaire
d’outils.
Étape 7. Adoptez et instituez le leadership. La mission de
l’encadrement est de fédérer les équipes autour d’un objectif commun. En
mode projet, on rédige une charte projet au démarrage.
Étape 8. Faites disparaître la peur. Une démarche de qualité totale
implique des objectifs atteignables, et sous-entend un droit à l’erreur.
Étape 9. Éliminez les barrières entre les services. L’échange entre les
services/équipes bénéficie au(x) projet(s) et à l’ensemble de l’entreprise.
Étape 10. Éliminez les slogans, les exhortations et les objectifs de
rendement. Toute l’énergie doit se porter sur la maîtrise du projet.
Étape 11. Éliminez les quotas de production et les objectifs chiffrés.
Ces quotas créent un triple risque. D’abord, le risque de favoriser la
quantité, ensuite, celui de générer de la médiocrité, enfin, le risque d’un
management dicté par la menace des objectifs. En gestion de projet, on
parle de la triple contrainte. Le chef de projet doit garder un équilibre
acceptable entre les coûts, le contenu et les délais.
Étape 12. Supprimez les obstacles à la fierté du travail. Il faut
valoriser les efforts des employés, et faire valoir l’importance du rôle des
acteurs projet. On parle de récompense, cela peut se traduire par
l’organisation d’événements festifs avec l’équipe suite au franchissement de
jalons importants, ou même encore par des promotions au sein de l’équipe,
voire à l’affectation de responsabilités plus importantes, etc.
Étape 13. Encouragez l’éducation et l’amélioration de chacun. Le
manager doit faciliter et promouvoir la formation et le développement de
son équipe.
Étape 14. Agissez pour accomplir la transformation. C’est au chef ou
directeur de projets de construire son organisation pour qu’elle tende à
satisfaire les 13 objectifs précédemment cités. Cela requiert de bonnes
compétences en management (leadership, développement de l’esprit
d’équipe, motivation…).
Précautions
Exemple
Les principes exposés sont de bons sens et pourtant, nous oublions souvent la
plupart d’entre eux durant le projet. Nous (les managers de projets) avons tous en
tête de livrer en qualité. Mais nos indicateurs se limitent essentiellement au suivi
d’activités et à la mesure de la qualité du livrable à fournir. Par livrable, j’entends le
produit, service ou résultat qui est « fabriqué » par le projet.
Selon la norme NF X50-171, un indicateur qualité est « une information choisie,
associée à un phénomène, destinée à en observer périodiquement les évolutions
au regard d’objectifs qualité ».
Notre difficulté est de mettre en place des indicateurs qualité pertinents, simples,
utiles et économiques (cf. coût de la qualité, outil 32).
Les indicateurs ne sont pas uniques et sont spécifiques aux projets et produits à
réaliser. Je vous propose quelques pistes de réflexion pour vous permettre de
trouver plus facilement les bons indicateurs.
Tous les référentiels montrent la nécessité de s’appuyer sur une démarche
cohérente alliant la stratégie, le management des ressources, la maîtrise des
processus et l’évaluation des résultats. Ce cadre conceptuel peut être représenté
selon une pyramide qualité.
Illustration
Illustration
Indicateurs
Résultats Processus
Nombre d’opportunités
Nombre d’initiatives d’amélioration
d’amélioration mises en œuvre
sur une période donnée
suite à un audit
Qualité de réalisation
Fréquence moyenne de mise à jour Temps moyen pris par
de la base de connaissances le management pour répondre
à une proposition d’amélioration
Le coût de la qualité fait référence au coût total de tous les efforts liés à la
qualité. Le schéma ci-dessous reprend une vision arborescente de la
décomposition des coûts de la qualité issue d’une vision Lean Management.
Ici, je vous propose de parcourir les propositions de cette méthode,
généralement utilisée dans l’industrie, pour les transposer à la gestion de
projet.
Coûts de prévention
La prévention a pour objectif la minimisation des coûts de pannes et de
contrôle en prévoyant les défauts avant leur apparition. On peut citer dans
cette catégorie :
– les coûts de formation ;
– la maintenance des équipements utilisés sur le projet ;
– les audits de conception du processus de gestion de projet ;
– les audits du système qualité ;
– les améliorations du processus de gestion de projet ;
– les évaluations de la qualité des fournisseurs ;
– la documentation des processus.
Coûts de contrôle
Les pannes sont considérées ici comme les défauts internes du système
projet ou les soucis découverts après la livraison au client. On peut citer
dans cette catégorie :
– les travaux de réparation ou les travaux réalisés plusieurs fois (suite à
des tests et vérifications par exemple) ;
– les coûts de re-contrôle suite à des erreurs de mesure ou à des travaux
corrigés et réalisés plusieurs fois ;
– la recherche de causes et l’analyse des pannes (défauts) ;
– l’excès de stock ;
– les pannes de secteur ou pannes des réseaux informatiques bloquant
tout un plateau projet.
Contexte et définition
Illustration
Utilisation
Démarche
Tout comme pour un service maintenance, une équipe projet devra tenter
de baisser ses coûts tout en augmentant la qualité. Deux axes d’amélioration
sont envisageables :
1. Ajuster les actions de prévention et de correction pour s’approcher du
point M.
2. Baisser les coûts totaux en optimisant les coûts de réalisation des actions
de prévention et de correction.
Conseils pratiques
L’analyse coût-bénéfice est un concept assez mal connu dans le monde des
projets en dehors de l’industrie. Pourtant, elle permet d’ajuster l’effort de
l’équipe sur des tests, de la documentation en prenant en compte les
conséquences sur le livrable final et sur son exploitation. Dans le monde
informatique, on va parler de dette technique, métaphore inventée par Ward
Cunningham (1992). Si la qualité de vos développements est insuffisante
(livraison trop rapide, manque de contrôles, etc.), vous allez alors créer une
dette technique qu’il faudra rembourser tout au long du cycle de vie du
logiciel fourni : nombreuses anomalies, temps plus longs pour les
développements des améliorations (car pas assez de documentation, code
ou paramétrages incompréhensibles ou mal faits, etc.). Une analyse coût-
bénéfice peut aider dans ce contexte.
Contexte et définition
Six Sigma ou 6 Sigma est une adaptation moderne de TQM (Total Quality
Management). Tout a commencé en 1986, 6 Sigma était alors une méthode
statistique basée sur la réduction des variations dans les processus de
fabrication de produits électroniques à Motorola Inc. aux États-Unis.
Aujourd’hui c’est une marque déposée de Motorola désignant une méthode
structurée (par étapes) de management visant à une amélioration de la
qualité et de l’efficacité des procédés. Cette méthode, axée sur la
prévention, vise la maîtrise statistique des procédés.
Utilisation
Six Sigma est une méthode qui exige et encourage les chefs d’équipe à :
– utiliser des outils de mesure et d’amélioration ;
– utiliser et accroître les compétences en communication et
relationnelles ;
– impliquer et servir les besoins des clients internes et externes.
À l’aide de nombreux outils, vous pourrez définir, mesurer, analyser et
contrôler les variations dans la qualité des processus et mieux gérer les
personnes, les équipes et les communications.
Bénéfices
3σ 66 807 93,32 %
4σ 6 210 99,379 %
5σ 233 99,9767 %
6σ 3,4 99,99966 %
Démarche
Exemple
Supposons que vous ayez le projet de rédiger un livre sur le management de projet.
Ce livre comporte 200 pages et 40 000 mots. Bien entendu, vous désirez vous fixer
un bon niveau d’orthographe.
Quel niveau allez-vous viser ?
4σ 6σ
Outil 35 : CMMI
Contexte et définition
Illustration
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Exemple
Je viens de vous présenter Six Sigma et CMMI, il peut être intéressant de détailler
les similitudes et différences.
Gestion de la configuration
Définition du processus
Définir
organisationnel
Validation
Vérification
L’intégration du produit
Solution technique
Contexte et définition
Illustration
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Précautions
Avant de se lancer dans cette démarche, il est nécessaire de bien définir le
ou les buts et les conditions de l’expérience. Il faut avoir une bonne idée du
ou des facteurs dont on désire étudier l’influence.
Exemple
Fonctionnalités
P1 P2 P3 P4
Nombre
Recto/Verso Assemblage Sortie
d’originaux
Illustration
Une analyse comparative avec la seconde version du plan de tests a démontré
que :
– Seulement 32 des 41 défauts découverts auraient été identifiés (gain de 28 %).
– Les efforts de tests ont été réduits de 50 %.
Chapitre 6
Sommaire
►► Outil 37 : La matrice d’affectation des responsabilités (RACI ou RASCI)
►► Outil 38 : Le diagramme de Pareto, ou le principe des 80/20
►► Outil 39 : Le diagramme d’ISHIKAWA – Diagramme Cause-Effet –
Diagramme Arêtes de poissons
►► Outil 40 : La méthode des « 5 pourquoi »
►► Outil 41 : La matrice d’Eisenhower
►► Outil 42 : Le diagramme SIPOC
POUR COMMENCER…
Il existe de nombreuses techniques de résolution de problèmes.
Un examen minutieux du problème est vital pour le résoudre. Il est nécessaire d’être
très rigoureux dans l’application de la méthode utilisée. Il convient de décortiquer le
problème avant de rechercher des solutions. Dans un premier temps, on se focalise
sur les causes créant le souci, la panne ou l’incident. Puis, on tente de rechercher des
solutions à mettre en place.
Dans les projets, ces techniques seront utilisées par exemple pour : améliorer la
qualité ; comprendre les raisons de conflits ; éviter des erreurs de trajectoire ; préparer
des comités de projet ; animer des sessions de crise.
Certes, lorsqu’un problème apparaît, il est parfois nécessaire de repérer rapidement
les dégâts causés. Les méthodes de résolution de problèmes sont là pour éviter la
répétition des mêmes soucis.
Votre démarche de résolution de problèmes pourra être décomposée en 5 phases :
Contexte et définition
RACI est un outil simple représenté sous forme d’un tableau. Il liste
l’ensemble des participants d’un projet et leurs responsabilités. Il permet à
une équipe de discuter, de s’accorder et de communiquer les rôles et
obligations de chacun.
Cette matrice est aussi appelée matrice d’autorité.
Utilisation
Description
Bénéfices
Démarche
Précautions
Il arrive que pour faciliter la lecture, on mette en surbrillance les cellules contenant
un « A ».
Conseils pratiques
Contexte et définition
Bénéfices
Démarche
Précautions
• Dans le cas d’un nombre très important de causes, regrouper les causes
par thèmes ou catégories puis décliner thème par thème.
• Il est parfois nécessaire de pondérer l’importance du phénomène
observé (axe vertical), pour éviter de déclarer important ce qui ne l’est
pas.
• Penser à l’amélioration continue. Il sera intéressant de recommencer le
diagramme ultérieurement pour observer l’effet des décisions prises et
des actions entreprises.
• Éviter une rubrique « divers » trop importante.
Exemple
Cas des retards au travail
Cet outil est connu, et pourtant, trop peu utilisé en mode projet. Il permet à
une équipe de focaliser ses efforts sur peu d’actions. C’est un outil simple et
très puissant pour s’auto-fixer des priorités d’actions. Cela évite de
s’éparpiller et de gagner du temps, ce qui est précieux sur un projet. Si vous
vous sentez débordés, utilisez cette technique.
Contexte et définition
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Précautions
Exemple
Vous pouvez utiliser ce diagramme dans l’analyse des risques. Mais vous le
tracerez pour les risques les plus graves (Probabilité d’occurrence * Impact
très élevé [voir chapitre 8]). Ce diagramme permet aussi d’animer des
brainstormings et de focaliser les esprits sur des thématiques bien précises.
Contexte et définition
Cette méthode permet de remonter aux causes premières possibles d’un
dysfonctionnement ou d’une situation observée.
Démarche
Bénéfices
Précautions
Exemple
Contexte et définition
Cette méthode a été rendue célèbre par le livre First things first de Stephen
Covey, mais elle a été conçue par l’ancien président des États-Unis, Dwight
David Eisenhower.
Confronté à de nombreuses tâches à réaliser, il s’interrogeait
constamment ainsi :
– Est-ce que la tâche est importante ?
– Est-ce qu’elle est urgente ?
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Avant de commencer à classer vos actions vous devez clarifier ce qui est
important et urgent pour vous (votre équipe, votre projet ou votre
société…).
Tableau 6.3 – Classement des tâches / activités selon l’importance et l’urgence
Tâches Définition
Ce sont les activités qui vous aideront à atteindre vos objectifs personnels et
professionnels.
Assurez-vous de disposer de suffisamment de temps pour faire ces tâches
correctement, de sorte qu’elles ne deviennent pas urgentes. Et n’oubliez pas
de laisser assez de temps dans votre agenda pour faire face aux problèmes
imprévus. Cela permettra de maximiser vos chances de conserver le
calendrier prévu, et vous aidera à éviter une montée progressive de stress
inutile.
Rester centré sur des activités de la région B nécessite beaucoup de
discipline. Certes vous devez gérer également des crises (région A) mais le
nombre de ces événements reste faible par rapport au cas précédent. Vous
établissez un équilibre entre planifier, produire et définir l’avenir. Vous avez
du temps pour approfondir vos relations avec les autres. Vous avez plus de
temps et de sérénité pour les aspects créatifs. Pourtant de nombreux chefs
de projet très créatifs évitent de trop planifier par peur de perdre leur liberté
et donc leur créativité. Cela est faux, car ils se retrouvent dans la région A,
qui procure tout, sauf un espace propice à la créativité.
Les personnes de la région B sont très efficaces et pensent prévention,
elles sont proactives et anticipent. Si vous êtes dans cette région, vous
focalisez votre énergie sur des activités qui feront non seulement progresser
vos projets mais vous feront aussi progresser : prise de recul, augmentation
de votre connaissance en lisant des livres en management de projet par
exemple…
Ces activités sont à prendre comme des distractions et devraient être évitées
si possible.
• Certaines peuvent simplement être ignorées ou annulées.
• D’autres sont des activités que votre entourage souhaite vous confier.
Si ces tâches ne contribuent pas à vos propres objectifs, tentez de les
éviter. Encore une fois, dites « Non » poliment, si vous le pouvez.
Si les gens voient que vous êtes rigoureux sur vos objectifs et sur le
périmètre de votre action, ils éviteront de vous demander de faire des
activités « sans importance » à l’avenir.
Les personnes dans la région D sont généralement dépendantes des autres
et de leur employeur. Elles apparaissent comme irresponsables. Il est
fréquent qu’elles aient été renvoyées plusieurs fois. Vous avez tendance à
venir dans ce cadre pour vous distraire pour diminuer la pression des
activités se trouvant dans la région A.
Précautions
Exemple
Supposons que vous soyez responsable d’un projet déjà lancé. De nombreuses
actions sont à mener, le projet a pris du retard. Vous recherchez à identifier les
actions qui permettront de sortir le projet de cette crise pour le remettre sur les rails.
Vous créez alors un tableau avec les actions à mener et vous leur donnez un
poids :
Bâtir un planning
Tâche 1 7 6 15
commun
Définir les
Tâche 2 10 8 5
livrables à réaliser
Mettre en place
Tâche 3 un reporting 7 3 7
commun
Mettre en place
Tâche 4 une matrice de 5 5 3
risques
Réaliser une
Tâche 5 communication 4 1 3
sur le projet
Mener une
Tâche 6 analyse des 8 4 10
parties prenantes
Clarifier les
Tâche 8 grands jalons du 10 10 2
projet
Identifier et
planifier les
Tâche 9 8 3 2
formations
des collaborateurs
Écrire le plan de
Tâche 10 management du 8 8 10
projet
Prévoir l’archivage
des leçons
Tâche 11 3 2 1
apprises pour la
fin du projet
S’assurer de la
logistique des
Tâche 12 4 9 1
ateliers
de conception
On identifie clairement que les tâches 11, 5 et 12 ne sont pas les plus prioritaires.
En revanche, la tâche 8 sera à réaliser en premier, etc.
Cette matrice est très utile lorsque l’on est dans l’urgence, que de nombreuses
activités sont à lancer et à gérer. Elle donne de la visibilité et permet de se focaliser
sur l’essentiel.
Ainsi, plutôt que d’objecter qu’elles manquent de temps pour tracer cette matrice,
les personnes dans ce cas comprendront qu’il est de leur intérêt de s’arrêter
quelques minutes pour fixer les priorités.
Conseils pratiques
Contexte et définition
Le diagramme SIPOC est utilisé comme outil dans la démarche Six Sigma
(cf. outil 34).
Utilisation
Cette méthode est utile pour aider à fournir les réponses aux questions
suivantes :
• Qui fournit les intrants au processus ?
• Quelles sont les spécifications sur les entrées ?
• Qui sont les véritables clients du processus ?
• Quelles sont les exigences des clients ?
Elle permet d’aider à définir un projet complexe dont le périmètre est mal
défini. Il facilite la rédaction d’une charte projet.
On utilise typiquement le SIPOC lors de la phase Définir de la méthode
Six Sigma DMAIC (cf. outil 34). Il aide à identifier le début et la fin d’un
processus. On peut l’utiliser pour clarifier un périmètre de projet.
Ce procédé peut aussi être utilisé pour aider à identifier les étapes
redondantes, à retravailler certaines boucles, ou identifier des tâches
fantômes sans valeur ajoutée. Durant une phase de tests, il peut vous aider à
concentrer le plan de collecte des données permettant de rechercher les
solutions d’amélioration.
Face à un problème, vous pouvez identifier les causes de haut niveau que
vous pouvez ensuite utiliser durant un brainstorming (cf. outils 1 et 2) ou
pour définir un diagramme d’affinité (cf. outil 5).
Bénéfices
• Il peut généralement être complété par l’équipe du projet en moins
d’une heure, et a un lien étroit avec la charte du projet.
• Il permet également d’identifier des clients venus de nulle part.
• Le SIPOC donne une image de bout en bout d’un processus et est la
cheville ouvrière de la phase Définir de la démarche DMAIC (cf.
outil 34).
Démarche
Précautions
Exemple
L’utilisation de SIPOC a permis de fédérer les équipes d’un projet complexe de mise
en place d’un progiciel. Le schéma a été construit avec l’ensemble de l’équipe qui
avait de grandes réticences vis-à-vis du projet. Cela donnait une vision unique de
ce qu’il y avait à faire et de la manière de procéder.
Au lancement du projet, la représentation était macroscopique, puis pour chaque
phase, nous avons détaillé les sous-processus de l’étape en question. Ainsi,
l’analyse des parties prenantes a été affinée tout au long du cycle de vie du projet.
De plus, nous avons pu identifier les livrables spécifiques de chaque phase et les
risques de non-qualité à cause d’une dérive du processus (optimisation de la
méthode au fil de l’eau).
Chaque mois, le diagramme SIPOC était rappelé lors des communications. Le
projet était contraint par les délais et une forte résistance au changement des
équipes internes était notable. L’utilisation de SIPOC a favorisé la cohésion des
équipes internes et externes, chacun étant focalisé sur le même but, le jalon de fin a
pu être tenu.
Conseils pratiques
Sommaire
►► Outil 43 : L’analyse « Produire » ou « Acheter » – « Make-Or-Buy »
►► Outil 44 : Lancer un appel d’offres et conférence des soumissionnaires
►► Outil 45 : L’évaluation des offres par l’analyse multicritères
POUR COMMENCER…
Face à des marchés fortement compétitifs et à une demande de produits de plus en
plus personnalisés, les entreprises adaptent leur gestion des achats pour améliorer
leur performance. Ainsi le poids des services achats augmente et la mise en
concurrence des fournisseurs s’accroît.
L’acquisition de prestation ou de matériels sur les projets n’échappe pas à la règle. En
tant que responsables, nous devons comprendre le processus d’achat de notre
entreprise pour améliorer les chances de succès de nos projets.
En effet, la vie du projet est impactée par la dimension achat :
– Le contrat couvre et protège le périmètre de ce qui est acheté. Il y a donc un lien
direct avec ce que nous produisons.
– Le contrat impose un suivi (particulier) des résultats obtenus (fréquence de mise
à jour et format de communication).
– Il est nécessaire de rencontrer et parfois de relancer le fournisseur.
– Les indicateurs contractuels de suivi doivent être adaptés à la capacité du projet.
On évitera de mettre des clauses contractuelles trop lourdes et inapplicables au
quotidien du projet.
Exemple
Je suis intervenu sur un projet qui avait fixé des pénalités pour la phase de tests. Le
contrat stipulait : 100 € par jour ouvré de retard de livraison (des corrections) par
anomalie. Il y avait 3 types d’anomalies bloquantes, majeures et mineures. Et les
délais de livraison étaient fonction de la catégorie des anomalies. Lors de la
négociation, le fournisseur avait demandé la prise en compte d’un critère
complémentaire : la fourniture d’une solution de contournement. Il y avait plus de
200 anomalies sur ce projet, je vous laisse imaginer le temps qu’il a fallu pour mettre
en place le système de suivi.
Il est préférable d’adopter une stratégie d’alliance avec le service achat au moyen
d’une démarche commune projet/achat :
– Impliquer au plus tôt les achats. Les acheteurs fournissent souvent de très bons
conseils et ont généralement des propositions de modèles de documents à
utiliser.
– Prévoir des réunions régulières avec les achats pour communiquer sur
l’avancement de l’appel d’offres, du projet…
– Définir une répartition des rôles et responsabilités pour équilibrer les devoirs de
chacun (projet/achat), pour cela consulter la fiche sur le RACI.
Contexte et définition
Utilisation
Acheter
Produire
Raisons
Bénéfices
• Il n’y a pas de formule préconçue pour déterminer le champ d’actions
optimal d’une société. Pour connaître parfaitement ce que l’on peut
faire par contrat et les risques que cela comporte, il faut procéder à une
analyse détaillée de la structure spécifique des incertitudes, des
investissements, de la coordination et des coûts de négociation.
• Cette méthode permet de prendre en compte ces différents éléments
pour faciliter la décision et l’objectiver.
Démarche
– compétitivité interne ;
– compétitivité (expertise, taille critique, expérience cumulée, etc.) ;
– profitabilité ;
– mutualisation des coûts et synergie avec d’autres produits ;
– niveau de retour sur investissement (ROI = Return On Investment).
Précautions
• Le risque majeur dans la prise de décision est de surestimer les
bénéfices et de sous-estimer les coûts de sous-traitance. Quand on
décide d’acheter, certains coûts complémentaires apparaissent
(contractualisation, contrôle de l’activité, réversibilité/transfert de
compétences, etc.)
• Prendre un sous-traitant induit des coûts de gestion et des risques qu’il
faut estimer.
• La décision d’« acheter » rend votre entreprise plus vulnérable face à
l’opportunisme des fournisseurs. Vous perdez une part d’expertise en
faisant faire.
Exemple
Les tableaux ci-dessous reprennent une liste non exhaustive des avantages et
inconvénients de l’une ou l’autre décision.
Les avantages
Acheter Produire
Les prestataires étant spécialisés, les entreprises L’utilisation des ressources internes favorise une
peuvent bénéficier d’un savoir-faire qu’elles ne meilleure intégration avec les opérations de
possèdent pas. Le prestataire effectue une veille l’entreprise. L’utilisation productive de la capacité
continue sur les évolutions de la profession pour de production excédentaire pour aider à absorber
son cœur de métier. Par exemple l’évolution les frais généraux fixes (en utilisant la capacité
des technologies de surveillance de la production inutilisée existante) est un avantage. On diminue
sur des machines industrielles. également les coûts de transfert.
Acheter Produire
Utilisation
• Identifier les fournisseurs les plus aptes à répondre à une demande par
la mise en concurrence de ceux-ci.
• Les besoins ne pourront être correctement satisfaits que s’ils sont
correctement exprimés. Le lancement d’un appel d’offres a le mérite
de fédérer les équipes autour du besoin pour le définir.
• Choisir des fournisseurs sur des critères précis. On juge sur des aspects
de fond et de capacité à faire plutôt que sur des facteurs de mise en
forme d’une offre.
• Lancer un cahier des charges « ouvert » permet d’obtenir des idées
nouvelles, des propositions innovantes qui peuvent vous donner un
avantage concurrentiel. Vous tirez avantage des idées de fournisseurs
qui travaillent pour d’autres sociétés.
Démarche
Précautions
Exemple
Conseils pratiques
Contexte et définition
Prix 6 1
Livraison 2 2
Qualité 1 3
Performance passée 3 9
Politique de garantie 4 14
Capacité de 5 4
production
Localisation
20 5
géographique
Capacité Technique 7 6
Utilisation
Il s’agit ici de mettre en place des moyens de sélection parmi les meilleurs
fournisseurs. Vous utiliserez cette méthode dans le cadre d’un appel
d’offres.
Bénéfices
Taux de marge
Empreinte environnementale
Insertion
Évaluer l’aptitude du
fournisseur à livrer dans les Réactivité/flexibilité
délais en respectant le
cahier des charges Taux de conformité logistique
Organisation de la maintenance
Stratégie entreprise
Qualité
Traitement du taux de conformité qualité
Évaluer l’aptitude
du fournisseur à produire
et contrôler le niveau Démarche d’amélioration continue
de qualité requis et à traiter
les problèmes de non- Capacité technique
qualité
Performance de régularité
Performance de propreté
Coûts de l’intervention 15 %
Compréhension du besoin
Adéquation de l’offre avec le besoin
20 %
Compréhension du problème et du besoin
Innovation proposée
Attention à bien écarter les offres qui ont des valeurs trop éloignées des
autres. Sinon vous risquez de perdre en pertinence pour les notes
intermédiaires.
Tableau 7.6 – Exemple pour estimer un prix
Critère à
Note recherchée
considérer
Exemple
Voici un exemple de tableau de synthèse que j’ai déjà utilisé dans le cadre d’un
appel d’offres. On peut également représenter les résultats sous forme d’un
graphique radar. Ici, c’est la société 2 qui avait la meilleure offre.
Conseils pratiques
Sommaire
►► Outil 46 : La matrice SWOT (FFOM)
►► Outil 47 : Le registre des risques
►► Outil 48 : Le diagramme en tornade
►► Outil 49 : L’analyse des hypothèses
►► Outil 50 : La matrice de probabilité et d’impact des risques
POUR COMMENCER…
Contexte et définition
Résultat d’une étude menée par Albert S. Humphrey en 1960, l’objectif initial
des matrices SWOT était de comprendre pourquoi les planifications
d’entreprise échouaient. Cette méthode d’analyse est devenue aujourd’hui, un
outil universel d’aide à la décision.
Utilisation
Bénéfices
Démarche
Dans certains ouvrages, vous pouvez lire que la démarche PEST (Politique –
Économique – Social – Technologique) est souvent utilisée pour « mener un
SWOT », en particulier dans le domaine du marketing. Toutefois, c’est un
outil, indépendant de l’analyse SWOT, qui s’avère peu adapté au contexte du
projet. Je vous propose donc d’utiliser une autre approche.
Pour remplir la matrice SWOT, vous pouvez organiser une session de
brainstorming (cf. outil 1) avec plusieurs intervenants.
Je vous propose, ci-dessous, un modèle d’animation de votre réunion. Il
convient simplement d’adapter les questions aux objectifs du SWOT.
Étape 1 : Prenez 10 minutes pour expliquer l’objectif de l’analyse SWOT
et donnez les clés de décryptage de la matrice.
Les forces sont les facteurs internes permettant d’atteindre les objectifs :
– compétences des membres de l’équipe ;
– expérience de l’équipe ;
– implication forte du sponsor (= le commanditaire du projet).
Les faiblesses sont les facteurs internes pouvant compromettre l’atteinte des
objectifs :
– ressources insuffisantes affectées au projet ;
– manque d’un expert dans un domaine précis.
Les opportunités sont les facteurs externes au projet permettant l’atteinte
des objectifs :
– un expert pourrait être disponible plus tôt que prévu ;
– une offre promotionnelle d’un fournisseur concernant du matériel à
acheter sur le projet ;
– la mise en place d’un autre projet impactant ;
– un changement de législation.
Les menaces sont des facteurs externes pouvant compromettre le projet :
– changement de législation ;
– crise économique (aboutissant à une diminution du chiffre d’affaires de
l’entreprise et pouvant impacter le budget du projet).
Étape 2 : Dessinez la matrice vide sur un tableau de manière à ce que
chaque participant puisse venir coller sa contribution.
Étape 3 : Pendant les 20 minutes suivantes, demandez aux participants de
répondre sur Post-it® aux questions cadran par cadran.
Étape 4 : Au bout de 5 minutes, récupérez les idées de chacun
concernant les « Forces » pour effectuer un premier tri et coller le tout au
tableau.
Étape 5 : Procédez de même, à raison de 5 minutes par cadran et collectez
ainsi les propositions concernant « Faiblesses », « Opportunités » et
« Menaces ». Ainsi au bout d’environ 30 minutes vous avez une première
version de la matrice.
Étape 6 : Relisez la production obtenue pour que le groupe ait une vision
commune du résultat. Permettez aux participants de fournir à nouveau des
informations complémentaires.
Étape 7 : La relecture en commun peut être une occasion de classer par
ordre d’importance les contributions de tous. On utilisera par exemple le vote
pondéré par capital de points (cf. outil 4).
Étape 8 : Il vous faudra ensuite reporter la matrice dans un compte rendu
que vous communiquerez aux participants. Une nouvelle réunion permettra
d’identifier le plan d’actions.
Figure 8.2 – Guide pour compléter la matrice
Précautions
Exemple
Nous avons tous déjà croisé une cellule PMO (Project Management Office appelée
aussi, bureau de projets). Certains perçoivent ce cabinet comme une entité éloignée et
détachée des projets. D’autres réclament une entité PMO pour améliorer la situation.
Ceux-là ont parfois de grandes difficultés à justifier les avantages et les inconvénients
de ce type de services.
Créer une telle entité dans une organisation revient à mener un projet qui donc par
nature comporte des risques.
Quelle serait alors la matrice SWOT pour la mise en place d’un bureau de projet ?
Nous aiderait-elle dans la construction d’un argumentaire justifiant la mise en place
d’une telle entité ? Pourrions-nous identifier des opportunités ou menaces à prendre en
compte ?
Si vous étiez dans cette problématique, je vous propose de partir du tableau ci-
dessous pour l’adapter au contexte de votre entreprise. Bien entendu, la liste ci-
dessous n’est pas exhaustive et constitue avant tout un exemple concret de l’utilisation
d’une matrice SWOT.
Forces Faiblesses
Opportunités Menaces
Contexte et définition
Le registre des risques regroupe tous les risques identifiés au début et pendant
la durée de vie du projet. De manière générale, ils sont caractérisés par deux
éléments :
– la probabilité d’occurrence ;
– l’impact du risque sur le projet.
On y positionne les plans/actions (pour atténuer chaque risque de gravité de
niveau élevé) ainsi que les résultats ultérieurs (suite à la mise en œuvre de la
réponse au risque).
Pour simplifier le pilotage et la gestion des risques, ils peuvent être classés
sous forme de catégories : Métier, Technique, Législatif, Performance,
Hydraulique, Conception…
Le registre des risques est le document que vous utilisez quand vous
identifiez des risques sur votre projet, mais aussi à chaque mise à jour des
risques.
Utilisation
Le registre des risques est un outil important pour le suivi et le contrôle sur le
projet.
Il trouve son utilité tant sur de très petits projets que sur de gros projets :
il fournit une vision synthétique des risques sur le projet. Il compile toutes les
informations pertinentes sur chaque risque.
Le registre contient également les risques qui ne peuvent plus se produire
sur le projet (archive). Il est la mémoire du projet concernant les risques du
projet mais aussi des problèmes qui se sont réalisés.
Bénéfices
La mise en place d’un registre des risques vous offre un outil utile pour gérer
et réduire les risques identifiés avant et pendant le projet.
Vous identifiez rapidement les stratégies d’atténuation des risques, les
documents de suivis, les réponses aux risques identifiés et leur classement en
termes de probabilité et d’impact.
C’est un outil de communication auprès de l’ensemble des parties
prenantes. Vous avez une liste exhaustive des risques avec le responsable
nommé en charge de la réponse définie face au risque.
Il sensibilise et encourage les principaux intervenants à participer à la
gestion des risques et favorise une montée en maturité de l’ensemble de
l’organisation.
Utiliser de tels registres sur tous les projets d’une organisation, permet
ensuite de réaliser un relevé des problèmes qui se sont produits. Vous pouvez
ensuite réaliser vos propres statistiques : tel problème s’est produit sur 3 des
10 derniers projets, vous avez alors une probabilité d’occurrence de 30 %. Et
ces chiffres sont ceux de votre organisation…
Démarche
Éviter de mélanger gestion des problèmes avec gestion des risques. Si vous
avez un client qui systématiquement prend du temps pour valider des
documents entraînant des retards. Considérez que c’est un problème qu’il faut
gérer et anticiper plutôt que de croire que c’est un risque. En effet, votre client
prendra plus de temps que prévu et l’impact sera un retard du projet, nul
besoin de mener une analyse détailler pour identifier les conséquences. Donc
agissez car c’est un problème connu.
De même, évitez de confondre risque avec objectif. On entend souvent :
« Nous avons un risque de finir en retard ! ». Ici, il est exprimé un objectif :
« Nous devons finir dans les temps ! ». Pour trouver le risque, il est important
de rechercher l’événement qui pourrait avoir un impact négatif (ou positif dans
le cas d’une opportunité) sur notre objectif, pour identifier réellement un
risque.
Le registre des risques n’est pas un document personnel que seul le chef de
projet consulte. Il doit être largement diffusé et partagé. Plus de personnes
seront sensibilisées, meilleures seront les chances de succès. Un homme averti
n’en vaut-il pas deux ?
De nombreuses personnes considèrent que : « Risque délais » est une
description suffisante. En fait, ils décrivent l’impact d’un événement. De
nombreux risques peuvent avoir un impact sur le délai, il convient de les
détailler.
Exemple N°1
Pour identifier les risques sur un projet, vous pouvez le faire sous forme de jeu.
Chez un client, sur un programme international, le pilote du programme souhaitait
sensibiliser les chefs de projets locaux sur les risques. Son objectif était bien entendu
de compléter le registre des risques mais surtout de créer une culture commune et une
sensibilisation uniforme sur les risques.
Les membres de l’équipe venaient de localisation très diverses et il désirait créer une
cohésion d’équipe car ensuite tous les travaux se réaliseraient à distance (en mode
virtuel).
Ce pilote de projet avait prévu une réunion de 3 jours avec ces différentes personnes.
Nous avons décidé de mettre en place un jeu simple. Chacun dispose de notes Post-it®
de deux couleurs. La première permet de décrire un risque local, la seconde permet de
créer un risque plus transversal (tous les sites impactés). Ces papiers seront collés sur
un panneau dont le masque est présenté ci-dessous :
À l’aide de ce masque, on identifie facilement qui a rédigé le risque, quel est l’impact
majeur sur le projet (Contenu, Planning, Budget, Qualité ou Opérations).
Nous avons prévu quelques minutes de pédagogie sur les risques puis demandé
à chacun de définir des risques sur les notes autocollantes.
Durant les 3 jours, les participants à la réunion pouvaient naturellement coller de
nouveaux risques. Cela les sensibilisait au côté itératif du processus !
Il suffisait ensuite au chef de programme de remplir son registre des risques.
Les résultats ont été surprenants. Les membres de l’équipe projet étaient peu habitués
à travailler sur ces sujets. Le démarrage du jeu a été un peu difficile mais ensuite
chacun a compris la démarche et chaque soir, le pilote du programme faisait une revue
des risques ajoutés durant la journée.
À l’issue de la réunion, chaque acteur était sensibilisé aux différents risques même à
ceux qui n’étaient pas sur leur propre projet !
Exemple N°2
Pour aider votre équipe à gérer les risques vous pouvez utiliser le « ROAM board ». La
signification de l’acronyme ROAM est la suivante :
• Resolved (résolu) : le risque est identifié et une action peut être mise en place pour
le contourner ou pour l’éliminer.
• Owned (pris en charge) : quelqu’un porte la responsabilité du traitement du risque
et de la mise en place des actions.
• Accepted (accepté) : le risque est identifié ainsi que ses conséquences
potentielles. L’équipe accepte le risque, cela signifie qu’elle ne le traite pas. C’est
le cas de risques mineurs qui n’auront que peu d’impact sur le déroulement du
projet.
• Mitigated (atténué) : une action a été mise en place pour diminuer la probabilité
d’occurrence du risque.
• Lors de la revue des risques avec votre équipe, vous pouvez afficher un tableau
divisé en 4 parties : Resolved, Owned, Accepted, Mitigated. Vous identifiez et
classez les risques. Ce tableau peut être affiché tout au long du projet pour qu’il
soit visible par tous et pour s’assurer que les risques à traiter en priorité sont
connus de chacun.
Contexte et définition
La partie gauche d’une barre indique l’impact le plus faible d’un risque. La
partie droite de la barre indique la valeur haute de l’impact du risque sur
l’objectif du projet considéré.
Utilisation
Bénéfices
Ces diagrammes sont très intuitifs. Ils peuvent être utilisés avec une audience
sans connaissance spécifique concernant l’analyse des risques. La lecture est
relativement simple : les grandes barres ont besoin de plus d’attention ; les
petites barres sont ignorées.
Le diagramme en tornade fournit un moyen d’identifier clairement les
facteurs dont l’incertitude entraîne le plus d’impact sur le projet, de sorte que
vous pouvez vous concentrer objectivement sur ce qui est important. Cela
vous aide à gagner du temps, à réduire la frustration et à accroître votre
efficacité.
Vous pouvez identifier rapidement comment la valeur du projet est affectée
par les risques.
Ce graphique facilite la prise de décision en revue de risques car vous savez
sur quels risques vous avez besoin d’investir des efforts supplémentaires.
La ligne du milieu (Base) correspond à la situation planifiée, les parties
gauches et droites représentent les opportunités ou menaces selon les cas.
Démarche
Précautions
Les risques sont incertains par nature. Il est parfois très difficile d’évaluer
l’impact de ceux-ci sur le projet. Il serait une erreur de prendre comme
variation +/– 10 % pour chaque risque, le graphique n’aurait plus d’intérêt.
Pour réaliser un diagramme en qualité, vous devrez vous assurer que les
risques n’ont pas de causes communes (ils doivent être indépendants les uns
des autres).
Exemple
Dans l’exemple suivant, un responsable d’agence doit mener une étude qui a été
vendue avec une marge très faible. Il souhaite maintenir la marge et pour cela il mène
une étude quantitative sur les risques identifiés. On recherche donc à identifier l’impact
des risques sur les coûts du projet pour focaliser l’effort de l’organisation sur le
maintien de la marge.
Dans un premier temps, on identifie tous les risques (étape 1) puis il est nécessaire de
définir pour chaque risque (menaces et opportunités) l’impact sur le budget du projet
(étape 2).
Remarque : « Permis de construire en retard » et « dossiers administratifs ne sont pas
validés » sont bien dans notre cas deux risques indépendants. Le permis de construire
est considéré comme une pièce indépendante des dossiers administratifs.
Un travail fini plus tôt libère des ressources (C) 1 000 1 500 3 000
Les dossiers administratifs ne sont pas validés (D) 500 2 000 2 500
Les autorisations arrivent plus vite que prévues (G) 2 000 2 500 3 000
Ici, l’équipe a estimé le coût d’un retard sur l’obtention du permis de construire à 7 k€.
Au mieux, le surcoût sera de 1 k€ et au pire 9 k€.
La formule reliant toutes ces variables est relativement simple (étape 3) :
Coût des risques = A + B – C + D + E + F – G
On calcule ensuite la base à partir des valeurs « moyennes » précisées dans le
tableau (étape 4) :
Base = 7 000 + 3 000 – 1 500 + 2 000 + 3 500 + 2 500 – 2 500 = 14 k€
On calcule ensuite la variance pour chaque risque (valeur haute et valeur basse) en
fixant toutes les autres valeurs à la valeur de base (étape 5). On montre ainsi l’impact
d’une seule variable sur le projet.
Pour clarifier, je vous donne le détail des calculs des deux premières lignes.
Concernant « permis de construire en retard », on calcule notre formule en fixant
toutes les variables à la valeur de base sauf pour le risque considéré. Pour le risque
que nous considérons, cela nous donne une valeur mini de 8 k€ et une valeur maxi de
9 k€.
« permis de construire en retard » :
(I) : 8 000 = 1 000 + 3 000 – 1 500 + 2 000 + 3 500 + 2 500 – 2 500
(II) : 16 000 = 9 000 + 3 000 – 1 500 + 2 000 + 3 500 + 2 500 – 2 500
« Difficulté d’embaucher un directeur de projet » :
(III) : 11 500 = 7 000 + 500 – 1 500 + 2 000 + 3 500 + 2 500 – 2 500
(IV) : 16 000 = 7 000 + 5 000 – 1 500 + 2 000 + 3 500 + 2 500 – 2 500
Il suffit ensuite de trier les variables et de représenter le diagramme en tornade :
On s’aperçoit que les priorités sont à positionner sur l’obtention du permis de construire
le plus rapidement possible, qu’il faut optimiser le recrutement du directeur de projet et
mettre en place un système de contrôle efficace sur l’avant projet pour éviter toute
irrégularité. On évitera de focaliser les efforts sur l’obtention rapide des autorisations, ni
même sur l’obtention de ressources plus rapidement. En effet, ces deux variables sont
en bas du diagramme et possèdent donc un impact faible sur ce qui nous intéresse.
Contexte et définition
Chaque projet est bâti à partir de postulats, de suppositions et de scenarii
divers. En effet, on prend des hypothèses quand on réalise des estimations de
délais ou de coûts, quand on prévoit la disponibilité de telle ou telle ressource
pendant une période précise… Le danger réside dans le fait que très souvent
les hypothèses restent tacites et donc impossibles à vérifier. Pourtant chacun
continue d’agir comme si elles étaient connues et partagées de tous.
Utilisation
Cette analyse est une des techniques qui permet d’identifier des risques sur le
projet à mener. Elle assure aussi un lien entre le processus d’identification des
risques et l’analyse des risques.
Elle permet de remettre en cause certaines habitudes que nous avons, de
questionner notre paradigme. Nous menons nos projets en étant influencés par
nos expériences passées que nous remettons rarement (jamais ?) en question.
Bénéfices
Cette technique est assez simple à mettre en œuvre et facilite la discussion en
équipe.
De nombreux projets sont menés sans formalisation particulière des
hypothèses. Ainsi il en résulte des projets planifiés et exécutés sur des
informations erronées. L’analyse des hypothèses permet de les vérifier, de les
confirmer et/ou de les ajuster.
Cette technique permet d’éviter de mener certains travaux de planification
inutilement (car basés sur des hypothèses fausses ou incomplètes). Cela fait
gagner du temps et de l’argent.
Votre équipe sera sensibilisée très tôt sur l’impact d’activités de prévention
sur le cycle de vie du projet. Effectivement, il vaut mieux anticiper que de
subir des problèmes.
Cette démarche permet alors de faire prendre conscience de l’existence des
hypothèses, d’identifier la cause première de chaque opinion, d’enquêter pour
vérifier et de construire la confiance dans l’équipe en partageant les résultats
de ce travail d’analyse.
Démarche
Hypothèse 1 N
Hypothèse 2 O O O
Hypothèse 3 N
Précautions
Exemple
Cette analyse comporte une difficulté majeure. Il est nécessaire de mettre autour de la
table les différentes parties prenantes pour identifier et discuter des hypothèses. Pour
cela, je vous propose une démarche sous forme de jeu.
Étape no 1 : À partir de votre tableur, créer un fichier partagé avec les participants à
l’atelier. Réalisez le tableau suivant :
Étape no 2 : Chaque participant écrit son nom dans la première colonne. Puis il écrit
une hypothèse par ligne dans la 2e colonne.
Chaque participant doit noter les hypothèses auxquelles il tient particulièrement. Il est
important d’écrire ce que l’on prend pour acquis.
Étape no 3 : Quand chacun a terminé, les participants réalisent la notation des
hypothèses de leur collègue selon les directives suivantes :
– « – 1 » si vous n’étiez pas conscient de cette hypothèse.
– « 0 » si vous avez écrit la même hypothèse.
– « 1 » si vous connaissiez déjà cette hypothèse.
Étape no4 : Additionnez par ligne les scores obtenus et triez par ordre croissant les
hypothèses (colonne TOTAL). Votre attention doit être apportée sur les hypothèses de
faible score. Discutez avec les participants pour identifier s’il y a lieu de considérer un
nouveau risque sur le projet.
• Vous apprendrez peut-être que vos hypothèses sont fausses ou ont besoin d’être
revues.
• Cela permettra à chacun de revoir et de s’interroger sur ses propres hypothèses.
Quand l’équipe a participé à ce type d’exercice, elle est sensibilisée aux risques et
donc plus proactive durant le projet face à ceux-ci.
Cet exemple a été inspiré d’un article de Beth Spriggs sur
http://www.projectsatwork.com/.
Contexte et définition
Chacun d’entre nous sait parfaitement identifier ce qui le garde éveillé la nuit.
Ainsi, un chef de projet identifie facilement ce qui pourrait tourner mal
(menaces) et les améliorations possibles (opportunités). Faut-il simplement
s’en remettre à l’intuition ou existe-t-il une méthode basée sur des paramètres
mesurables pour répondre rapidement à la question : « Quel est votre risque le
plus important ? »
L’analyse de risque consiste dans un premier temps à les classer par ordre
de priorité en utilisant la probabilité d’occurrence et l’impact. Cette action
facilite la décision car sur la base des notations, l’équipe de management du
projet peut définir les réponses adaptées aux risques considérés. On définit
alors la matrice de probabilité et d’impact des risques ou aussi appelée matrice
des risques.
Utilisation
La matrice est utilisée après le processus d’identification des risques pour les
classer par ordre de priorité et favoriser la concentration des efforts vers les
risques à haute priorité.
On peut utiliser cette matrice en comité de pilotage. À partir du tableau, on
peut représenter un graphique qui est plus parlant et contribue à une
communication plus approprié.
Bénéfices
Les membres d’une équipe projet sont souvent débordés. Ici, la matrice réalise
un classement des risques par ordre d’importance, cela procure des priorités à
l’équipe projet, l’effort est orienté vers ce qui est important.
On utilisera cette matrice quand le nombre de risques devient important et
qu’il convient de les quantifier pour fixer des priorités avant d’entrer dans une
analyse plus fine.
Démarche
Précautions
Réduction du
Peu de Au moins un Contenu du
contenu à
domaines domaine projet Produit final
peine
Contenu mineurs du majeur du inacceptable éventuellement
décelable ou
contenu contenu pour le inutilisable
réduction
affectés affecté commanditaire
mineure
Dégradation
Seules
de la qualité Réduction de
quelques Réduction de
à peine la qualité
exigences la qualité Produit final du
décelable, exigeant
Qualité très inacceptable projet
90 % des l’approbation
importantes par le inutilisable
exigences du
sont commanditaire
qualité commanditaire
affectées
couvertes
Exemple N°1
Durant le COPIL, nous avons donc défini des actions pour répondre aux risques
identifiés. Et ensuite, nous avons retravaillé les probabilités et impacts résultants pour
obtenir ceci :
Exemple N°2
Ici, je vous fournis simplement les matrices avec une partie du registre. L’intérêt de cet
exemple est de vous montrer que cela fonctionne également avec des opportunités !
Le projet était piloté par les délais, il fallait impérativement finir dans les temps.
Le registre des opportunités :
La matrice avant d’apporter une réponse :
BELLUT S., Maîtriser les coûts d’un projet : le management par la valeur, Afnor, 5e éd,
2006.
COLLERETTE P., DELISLE G., PERRON R., Le Changement organisationnel : théorie et
pratique, Presses Universitaires du Québec, 1997.
COUTU M., Guide pour l’élaboration d’un cahier des charges, disponible en ligne :
http://www.mdeie.gouv.qc.ca/fileadmin/contenu/publications/outils_aide/gestion_entre
prise/guide_cahier_charge
CRAYE T., Appels d’offres : la stratégie gagnante pour les gérer et les remporter,
Chiron, 2012.
CROSBY B. L. « Stakeholder Analysis : A Vital Tool for Strategic Managers », Technical
Notes, No 2, Implementing Policy Change Project, USAID, Mars 1992.
DELBECQ A., VAN DE VAN A., GUSTAFSON D., Group techniques for program planning,
Scott, Foresman & Co., 1975.
FARNUM V.R., STANTON L.W., Some Results Concerning the Estimation of Beta
Distribution Parameters in PERT. J Operational Research Society, 38 (3) pp. 287-290,
1987.
Fiche technique du diagramme d’affinité :
http://www.er.uqam.ca/nobel/k15303/DiagAffi.pdf
HARVEY J., The Abilene Paradox and Other Meditations on Management, Jossey-
Bass, 1988
LINSTONE H.A., TUROFF M. et al., The Delphi Method: Techniques Applications,
Addison-Wesley, 1975.
MAÎTRE T.P., « Les facteurs affectant le prix des avions », Journal de Sciences
Aéronautiques, 3 (4) : 122–128, 1936.
NEELY A., ADAMS C. KENNERLEY M., The Performance Prism: The Scorecard for
Measuring and Managing Business Success, éd. Financial Times & Prentice Hall,
2002.
OSBORN A. F., L’imagination constructive, Dunod, 1988.
PARKINSON C. N., Parkinson’s Law, or The Pursuit of Progress, John Murray, 1957.
PRESSMAN R., Software Engineering: A Practitioner’s, Mc Graw Hill, 7e éd., 2010.
ROUX M., Appel d’offres : Rédiger, Répondre, Analyser, Eyrolles, 2005.
SCHMEER K., Guidelines for Conducting a Stakeholder Analysis. Partnerships for
Health Reform, Abt Associates Inc., 1999.
SIFRI G., When to consider a project management information system. Disponible
en ligne : http://www.techrepublic.com/article/when-to-consider-a-project-
management-information-system/1050437.
WALTON M., The Deming Management Method, Berkley Publishing Group, 1986.
WEBER, S. C., Scheduling Construction Projects: Principles and Practices, Prentice
Hall, 2005.
WOZNIAK R. H., Introduction to Memory: Hermann Ebbinghaus (1885-1913),
Thoemmes Press, 1999.
Référentiels
Lignes directrices pour le management de la qualité dans les projets, norme
internationale ISO 10006, Paris, Afnor, 2003.
Management des coûts, FD-X 50-137, Paris, Afnor, 2006.
Management des délais, FD-X 50-138, Paris, Afnor, 2006.
Recommandations pour le management d’un projet, FD-X 50-118, Paris, Afnor, 2005.
Lignes directives sur le management de projet, norme internationale ISO 21500,
Genève, 2012.