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Ma Bohème (Fantaisie)
Introduction :
En mai 1870, Rimbaud a 15 ans et se rêve poète. Il envoie une lettre à M. de Banville :
“Nous sommes aux mois des amours, j’ai presque 17 ans, l’âge des espérances et des chimères. Et voilà que je
me suis mis, enfant touché par les doigts de la muse –Pardon c’est si banal- à dire mes bonnes croyances, mes
espérances, mes sensations, toutes ces choses des poètes.”
3 mois après, il fugue. Cette expérience transforme sa manière d’écrire : il murît une méthode inouïe qu’il
présente à son professeur de rhétorique, Georges Izambar : “Il s’agit d’arriver à l’inconnu par le dérèglement
de tout les sens. Les souffrances sont énormes mais il faut être fort, être né poète et je me suis reconnu poète.
‘’Ma Bohème’’ est donc le dernier poème des 22 poèmes du Cahier de Douai et est hautement biographique.
Le titre a un double sens : ça peut être aussi bien la région de Bohème d’où sont originaire les bohémiens que
l’expression vie de bohème, c’est à dire une vie sans le sou. Le sous-titre Fantaisie désigne une œuvre d’art
dans laquelle l’imagination se donne libre cours. Il renvoie à la même liberté de cette création poétique.
Pb : Comment Rimbaud, à travers ce poème lyrique, exprime-t-il à la fois ses rêves de liberté physique et
poétique ?
- I/ L’errance et le dénuement
-> le mouvement
- choix de l’imparfait « je m’en allais » qui exprime une durée, un départ/fuite, un élan, un mouvement dans le
lointain
- marche -> Petit Poucet (v.6) accentué par la double majuscule, l’allitération en r (v. 6-7), et des
enjambements (v. 6-7, 8-9) qui entraînent le lecteur au fil du texte
-> l’extérieur
-> le dénuement
- humour : « paletot idéal » -> référence à Platon que l’idée est supérieure à la forme
-> l’ironie
- ironie -> cliché du romantique -> antéposition « d’amours splendides j’ai rêvées »
-> la fantaisie
- polyptote (répétition d’un même nom sous différentes formes) : rêves -rêveurs
- I/ L’inspiration poétique
- une poésie acerbe et douloureuse, « étoiles » -> cheminement des anciens poètes
- une contemplation des routes représentant les courants littéraires, enjambement vers sans coupe : v. 8-9 et
10-11
-> la rupture
- septembre -> vendanges -> récolte du fruit/ travail -> lenteur : imparfait « écoutais »
-> la souffrance
- « de mes souliers blessés » (blessés qui se rapporte à cœur) -> hypallage, homéotéleute et métonymie
- culotte trouée
- in cauda venenum ‘’pied de nez’’ -> unité de mesure de scandage des vers, allitération en -p,
Conclusion :
‘’Ma Bohème’’ mérite son sous-titre Fantaisie qui fait penser à l’errance sans but pour échapper aux
contraintes. Fantaisie par une création poétique et d’un autoportrait grâce à l’usage du “je”. Cette forme de
création poétique se traduit par la perturbation de la forme du sonnet classique en brisant les rythmes et les
rimes. Le dénuement extrême de la vie de bohème permet d’accéder à une grande richesse symbolique.
L’errance est cette recherche constante qui fonde une esthétique originale et personnelle.
Ouverture : ‘’Sensation’’