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Biographies
« Une vie agitée, une œuvre grandiose »
Haendel est avec Bach l’un des géants de l’ère baroque, mais
les deux maîtres sont bien différents. Le second est issu d’une
longue lignée de musiciens, le premier est fils d’un commerçant
qui lui impose des études de droit. Autant la musique de Bach
est dévolue au culte et à la dévotion, autant celle de Haendel
est tournée vers le démonstratif et la séduction du public. À
l’intériorité de l’un répond le goût pour le spectacle de l’autre.
Le premier a mené toute sa carrière dans sa Thuringe natale
alors que le second, né à Halle, a voyagé dans toute l’Europe
puis s’est fixé à Londres, où il a animé la vie musicale durant
une trentaine d’années après une vie riche en péripéties.
Premières années
Né le 23 février 1685 à Halle en Allemagne, Georg Friedrich
Haendel est le fils d’un chirurgien-barbier respecté, âgé de
soixante-trois ans (hé ben !) à la naissance de ce fils et qui
décèle les dons de ce dernier pour la musique. Haendel jouera
enfant à la cour ducale de Saxe-Weissenfels et recevra des
leçons de Friedrich Wilhelm Zachow, organiste de la
Marienkirche, esprit curieux, ouvert aux diverses influences du
temps. Cet excellent musicien donne à l’enfant une éducation
musicale complète allant de la maîtrise de plusieurs
instruments à la composition.
L’Italie
Sur l’invitation du florentin Jean-Gaston de Medicis fils du
Grand Duc de Toscane, Haendel se rend ensuite en Italie.
L’oratorio La resurezione (1708) accroît sa réputation et il est
l’invité de plusieurs villes italiennes, notamment de Rome (où il
participe à une joute musicale l’opposant à Domenico Scarlatti).
Le séjour romain est extrêmement fécond. Il y compose de la
musique religieuse, notamment le psaume Dixit Dominus (avril
1707 : écouter un extrait), son premier grand chef-d’œuvre. En
juin 1708, il se rend à Naples où son opéra Agrippina connait un
grand succès et lui assure une réputation internationale. Il
rapporte de ce séjour des opéras, des oratorios et plus d’une
centaine de cantates italiennes. Il revient en Allemagne vers
1710, à Hanovre, où il occupe la place de Maître de chapelle de
la cour.
Londres
Londres est une ville très musicienne. Lors de son premier
séjour, Haendel y a obtenu un triomphe grâce à son opéra
Rinaldo (1711 : écouter l’air Lascia ch’io pianga). S’y étant
installé définitivement, il réside à Picadilly de 1712 à 1716. C’est
là qu’il compose, entre plusieurs autres œuvres sacrées, le Te
Deum d’Utrecht (pour marquer la fin de la guerre d’Espagne).
Un bouillant imprésario
En 1720, il est nommé directeur musical de la Royal Academy
(rien à voir avec la Star Academy), créée sous l’égide du Roi. Il
s’appuie sur cette institution pour monter ses œuvres à la
scène. Mais la concurrence est rude et il doit affronter une
succession de luttes et d’intrigues. Dans ce climat délétère, son
caractère entier et arrogant n’arrange rien : un jour qu’une diva
refuse d’interpréter l’aria Falsa imagine de son rôle dans
Ottone, le compositeur la soulève de terre et manque de peu
de la défenestrer (cet air assurera pourtant la célébrité de la
diva à Londres…).
Dernières années
Étant donné les difficultés qu’il rencontre pour monter ses
opéras, Haendel se tourne peu à peu vers l’équivalent sacré du
genre : l’oratorio. En 1739, il présente Saül et Israel in Egypt. La
même année, il compose les Douze concertos pour instruments
à cordes op. 6 (écouter le 2ème mvt du n°6). Ses opéras sont
maintenant des échecs et il abandonne le genre avec Deidamia
(1741). Invité à Dublin, il s’y rend pour un séjour de neuf mois
et y crée les oratorios Le Messie (avril 1742 : écouter le n° 4 de
la partie II) et Samson. Il obtient un triomphe.
Œuvre
Son style allie l’invention mélodique, la verve et la souplesse
d’inspiration des Italiens, la majesté et l’amplitude des thèmes
du Grand Siècle français, le sens de l’organisation et du
contrepoint des Allemands.