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Gioachino Rossini
Description de cette image, également commentée ci-après
Rossini en 1865, photographié par Étienne Carjat.
Données clés
Nom de naissance Giovacchino Antonio Rossini
Naissance 29 février 1792
Pesaro ( États pontificaux)1
Décès 13 novembre 1868 (à 76 ans)
Passy, Paris (Drapeau de l'Empire français Empire français)
Lieux de résidence Pesaro, Venise, Paris
Activité principale Compositeur
Style
Opéra
(principalement)
Opera buffa
Opera seria
Grand opéra
Activités annexes Directeur musical du Teatro San Carlo de Naples
Directeur du Théâtre-Lyrique de Paris
Années d'activité 1801-1829
Conjoint Isabella Colbran
Olympe Pélissier
Site internet www.fondazionerossini.org
Œuvres principales
Comptant parmi les plus grands compositeurs du xixe siècle, par l'importance et la
qualité de son répertoire, son nom se rattache surtout à l'opéra : ses œuvres les
plus populaires sont encore de nos jours Le Barbier de Séville, La Cenerentola
(d'après Cendrillon), La Pie voleuse, L'Italienne à Alger, Le Turc en Italie,
Tancredi, Semiramide et Guillaume Tell. Il a aussi laissé des œuvres de musique
sacrée, notamment un Stabat Mater5 et une Petite messe solennelle6 composée dans
ses dernières années.
Biographie
Jeunesse
Gioachino Antonio Rossini est issu d'une famille modeste de Pesaro, dans les
Marches italiennes, au bord de la mer Adriatique : son père, Giuseppe Rossini, dit
Vivazza, fervent partisan de la Révolution française, originaire de Lugo, exerce
les fonctions de trompette de ville (tubatore), à savoir de corniste, qu'il cumule
avec l'emploi d'inspecteur de boucherie ; sa mère, Anna Guidarini, née à Urbino,
est chanteuse dans un certain nombre de théâtres. Lorsque Giuseppe Rossini est
évincé de ses postes pour avoir trop ardemment embrassé les idées révolutionnaires,
Anna s'engage comme chanteuse de théâtre à Bologne7.
Le jeune Gioachino, né six mois après le mariage de ses parents, passe ses années
de jeunesse auprès de sa grand-mère, ou en voyage à Ravenne, Ferrare et Bologne où
son père se réfugie afin d'échapper à la capture après la restauration du
gouvernement pontifical. C'est principalement à Bologne qu'il peut s'initier à la
musique, particulièrement au chant (il est contralto et chantre à l’Accademia
filarmonica) et à l'épinette auprès de Giuseppe Prinetti, son premier professeur,
puis d'Angelo Tesei.
Le début officiel des représentations se situe vers 1810 au teatro San Moisé de
Venise avec La cambiale di matrimonio. Le long « voyage avec l'opéra » commence,
ponctué de brillants succès et d'échecs retentissants. En 1812, il connaît
plusieurs succès avec Ciro in Babilonia à Ferrare, La scala di seta (L'Échelle de
soie) à Venise et La pietra del paragone à Milan. Ce dernier opéra est d'ailleurs
regardé par les critiques comme la pierre de touche du génie rossinien. L'année
suivante, il connaît un triomphe à Venise avec la création de Tancredi, qui marque
un tournant dans sa carrière : Rossini abandonne en effet les longs récitatifs
traditionnellement utilisés dans l'opera seria au profit d'une déclamation lyrique
(Di tanti palpiti, un des plus beaux airs de cet opéra est aussi connu sous le nom
d’« aria de' rizzi » : une légende populaire veut, en effet, que Rossini l'ait
composé dans une auberge pendant le temps qu'on mettait à cuire son riz). Les
années 1814-1815 sont moins heureuses et voient surtout l'échec de Il turco in
Italia (Le Turc en Italie) et de Sigismondo, représenté à La Fenice de Venise
pendant le carnaval de 1815.
L'opera seria
Quelques mois plus tard, Rossini rompt avec l’opera buffa et se tourne vers l'opera
seria en faisant représenter tout d'abord Otello puis, en 1817, La Cenerentola et
Armida.
Guillaume Tell
Guillaume Tell, opéra en quatre actes sur un livret d’Étienne de Jouy et
d'Hippolyte Bis représenté à Paris le 3 août 1829, sera sa dernière œuvre lyrique.
Représentant une fusion des qualités propres à l'art italien, à l'art français mais
aussi à l'art allemand (grâce de la cavatine et du duo italiens, harmonie profonde
des chœurs allemands, clarté et précision du style français9), il pose les bases du
« Grand opéra à la française » avec La Muette de Portici d'Auber (1828). Il sera
suivi par Robert le Diable (1831) et Les Huguenots (1836) de Giacomo Meyerbeer, et
de La Juive de Jacques-Fromental Halévy (1835). Charles Gounod compte la partition
de Guillaume Tell parmi ses deux « partitions de chevet », l'autre étant Don
Giovanni de Mozart[réf. nécessaire].
Considéré comme une gloire musicale française, c'est lui qui compose l'Hymne à
Napoléon III et à son vaillant peuple, qui clôture l'Exposition universelle de
1867.
La mort
En octobre 1868, retenu à Passy par une crise de catarrhe, maladie chronique dont
il souffrait depuis de longues années, il y meurt au 2, avenue Ingres le vendredi
13 novembre 1868, à 23 h10, dans une villa qui n’existe plus aujourd’hui mais dont
Le Monde illustré du 21 novembre 1868 reproduit une gravure11.
Depuis le début des années 1970 a eu lieu une réévaluation des nombreuses et très
célèbres œuvres de Rossini, une redécouverte qui a donné lieu à une vraie
renaissance du compositeur de Pesaro. Ses chefs-d'œuvre sont revenus définitivement
au répertoire des plus importants théâtres lyriques. À Pesaro est organisé chaque
année le Rossini Opera Festival : des passionnés venus du monde entier viennent
spécialement pour écouter les œuvres du maestro.
Outre ses opéras, Rossini est un grand amateur de gastronomie fine et de vins rares
— sa cave à vin était légendaire. Il avait sa table attitrée à La Tour d'Argent,
chez Bofinger et à la Maison dorée, dont le chef, Casimir Moisson, aurait dédié au
compositeur une création, le tournedos Rossini. Il est également l'auteur d'un
Livre de cuisine12.
Il était également doté d'un grand sens de l'humour, n'hésitant pas à brocarder ses
contemporains, qu'ils fussent interprètes ou compositeurs. On peut à ce sujet citer
l'anecdote suivante : jouant un jour, au piano, une partition de Richard Wagner,
Rossini n'en tirait que des sons cacophoniques ; un de ses élèves, s'approchant,
lui dit : « Maestro, vous tenez la partition à l'envers ! », ce à quoi Rossini
répondit : « J'ai essayé en la mettant dans l'autre sens : c'était pire ! » Une
autre anecdote, largement répandue dans les milieux musicaux et devenue
légendaire : Rossini avait pris l'habitude de composer dans son lit. Lors de
l'écriture d'un Prélude pour piano, il laissa tomber sa partition. Plutôt que de se
lever pour la ramasser, il décida d'en recommencer un autre.
Adaptations au cinéma
Emanuele Luzzati et Giulio Gianini ont utilisé la musique de Rossini pour plusieurs
de leurs courts-métrages d'animation, notamment La Pie voleuse (1964), L'Italienne
à Alger (1968) et Pulcinella (1973) d'après Le Turc en Italie.
Stanley Kubrick utilise deux ouvertures de Rossini dans son film Orange mécanique :
l'ouverture de La Pie voleuse, pour la scène de combat du théâtre abandonné, et
pour celle qui se déroule le long d'une berge, au ralenti ; ainsi que l'ouverture
de Guillaume Tell, interprétée aux synthétiseurs par Walter Carlos, pour une scène
en accéléré où Alex couche avec deux jeunes femmes15.
Dans Rossini! Rossini!, un film biographique réalisé par Mario Monicelli en 1991,
Philippe Noiret joue le rôle du compositeur et Sabine Azéma celui de sa seconde
épouse, Olympe Pélissier.
Rossini est présent dans le film La Maison du souvenir, réalisé par Carmine Gallone
en 1954, qui raconte l'histoire de l'éditeur Giovanni Ricordi, interprété par
Andrea Checchi. Le comédien Roland Alexandre tient le rôle de Rossini, Marcello
Mastroianni celui de Donizetti, alors que Maurice Ronet incarne Bellini et que
Gabriele Ferzetti est Puccini.
Œuvre
Gioachino Rossini laisse environ 240 œuvres musicales.