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Le niveau-seuil : définition
Ce que l'on a appelé en français un niveau-seuil n'est que la partie française
d'un projet conçu à l'échelle européenne. Ce projet a commencé à être ébauché en
1971 sous l'autorité du Conseil de l'Europe pour promouvoir l'apprentissage des
langues vivantes européennes par les adultes résidant et/ou se déplaçant en
Europe.
Des experts se sont réunis pour savoir sur quels principes et comment, par
des systèmes multi-média notamment, les adultes ayant des besoins en LE
pourraient acquérir sous forme d'unités capitalisables (cf. infra pour l'explication de
cette conception) et “en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs propres une
pratique efficace et adéquate de la LE” (Un niveau-seuil : 1976 : 1).
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Didactique 2 - Les méthodologies d’enseignement d’une langue étrangère
Enseignante : Danielle Omer Chapitre 5
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Je promets de t'écrire.
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ACTIVITÉ 16
Lisez l' extrait n°3 qui comprend une partie de la présentation du chapitre sur
les actes de parole et un très court exemple de l'inventaire de ces actes de
parole :
• Après sa lecture vous dresserez à votre tour un inventaire non exhaustif des
énoncés possibles en français pour 0.1.2. se renseigner [...] poser des
questions.
[d'après Coste (D.), 1977 : “Un niveau-seuil”, dans Le français dans le monde n°126]
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publics
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domaines
ACTIVITÉ 17
Lisez l'extrait n°4 :
• Après sa lecture vous ferez un commentaire (donnerez une explication) de
la phrase suivante extraite du dernier paragraphe :
Dès lors, la sélection et l'ordonnance des éléments linguistiques ne
résultent plus de critères internes tenant à l'objet langue, saisi hors des
fonctions qu'il remplit et des usages auxquels il se prête. Elles découlent
des emplois privés et sociaux du langage que l'on a retenus comme objectif
d'apprentissage.
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“[...]
On suppose que tout locuteur engagé dans un événement de
communication :
1. poursuit une intention énonciative ; par exemple : s'informer (de quelque
chose auprès de quelqu'un) ou faire faire (quelque chose à quelqu'un) ;
2. cherche à réaliser cette intention par le biais d'actes de parole; par
exemple, pour s'informer, demander des informations factuelles ou pour
faire faire, demander de faire;
3. fait appel à des notions très générales (par exemple : notions de temps,
de distance, de cause, d'appartenance, etc.) ou plus spécifiques (par
exemple : notions d'adresse, de scolarisation, d'acide etc.), liées à la
réalisation des actes de parole ou aux domaines d'expérience sur lesquels
ils peuvent s'articuler; ainsi on peut demander son adresse à quelqu'un ou
dire à son collègue étudiant chimiste qu'on voudrait sa bouteille d'acide
parce que l'autre est vide...;
4. prend en compte certaines caractéristiques de la situation de
communication (tenant par exemple au canal utilisé etc.) et les rapports
entre interlocuteurs (rapports de familiarité, de hiérarchie, relations
influencées par les rôles et les statuts respectifs; échanges de caractère
transactionnel ou personnel);
Cette situation et ces rapports comportent des contraintes physiques ou
des normes d'interaction sociale qui ont une incidence sur la réalisation des
actes de parole et/ou l'expression des notions; ainsi, la demande de faire
prendra avec certains interlocuteurs la forme d'un ordre (“ passe-moi le sel
”), avec d'autres la forme de (surface) d'une demande d'information (“ Est-ce
que ça vous ennuierait de me passer le sel ?”); ainsi encore, dans un
discours didactique, les notions mobilisées ne dépendront pas seulement de
l'objet de référence mais aussi des connaissances que l'on suppose chez le
destinataire.
5. produit un message en fonction, d'une part, de l'ensemble des
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paramètres qui précèdent et, d'autre part, des moyens que la langue met à
sa disposition et du répertoire langagier dont il a le contrôle.
Dans une telle perspective, la définition d'un objectif d'apprentissage doit,
pour être fonctionnelle, répondre à plusieurs questions :
1. Quelle intentions énonciatives et quels actes de parole l'apprenant sera-t-
il amené à réaliser ou à interpréter en tant qu'utilisateur de la langue
étrangère ?
2. De quelles notions générales et spécifiques aura-t-il à maîtriser la
compréhension ou l'expression compte tenu des actes qu'il aura à effectuer
et des objets de référence auxquels il aura affaire dans la langue
étrangère ?
3. Dans quelles situations de communication se trouvera-t-il et dans quels
types de rôles et de statuts abordera-t-il quels interlocuteurs ?
Pour autant qu'il est possible de répondre à de telles questions [...], la
délimitation des contenus correspondant à un tel objectif revient ensuite [...]
à identifier les formes linguistiques qui, dans la langue étrangère, sont les
plus disponibles, adéquates et efficaces pour les fonctions et les conditions
d'échange que dessinent les réponses obtenues.
[...]” (18)
Coste poursuit son explication en soulignant que cette nouvelle conception a pour
conséquence une variation notable des objectifs selon les publics d'apprenants
(objectifs spécifiques) ce qui entraîne en dernier ressort une variation des
réalisations linguistiques. Cette approche fonctionnelle de l'enseignement qui
suppose la reconnaissance d'objectifs multiples, distincts remet en cause deux
propositions qui ont jusqu'à présent orienté la didactique des langues.
“[...]
1. L'apprentissage viserait en dernier ressort une connaissance comparable à celle d'un “natif ”. [...]
2. L'apprentissage peut comporter des cibles différenciées, mais seulement au-delà d'un tronc
commun supposé convenir à tous les apprenants [...].” (Coste : 1977 : 18-19)
En effet, en reconnaissant que les apprenants n'ont pas tous les mêmes
besoins langagiers et que par conséquent les objectifs doivent être spécifiques pour
chaque type de public, il fallut abandonner l'idée, bien établie jusqu'alors, qu'un
apprentissage commun était nécessaire afin d'acquérir “les bases” de la langue
étrangère. Jusqu'au Niveau-seuil personne n'envisageait sérieusement un travail de
différenciation des objectifs dès le début de l'apprentissage. Tous les apprenants
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devaient gravir les mêmes étapes (le “tronc commun”). D'ailleurs ces étapes
restaient, en fait, jusqu'au bout les mêmes pour tous, puisque l'objectif final, le plus
souvent exprimé de façon implicite, cherchait à rivaliser avec la compétence
langagière d'un natif. Une compétence limitée dans la connaissance d'une langue
étrangère n'était qu'une connaissance amputée et insatisfaisante. Pour la première
fois, les experts du “projet langues” du Conseil de L'Europe contestent ce principe et
reconnaissent la légitimité de connaissances restreintes.
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Par exemple, le DELF est constitué de cinq unités (A1 à A5) que l'apprenant
peut faire :
• soit une à une dans l'ordre recommandé (de A1 = unité qui correspond au
niveau le plus élémentaire à A5 = unité qui correspond au niveau le plus
avancé)
• soit dans un autre ordre, sous certaines conditions (A5 doit rester la dernière
unité)
• soit en choisissant plusieurs unités pour une seule session.
Ainsi, l'apprenant a la possibilité de voir son apprentissage validé très vite. D'une
part, il n'est plus obligé d'attendre une hypothétique fin, lointaine, inaccessible et
décourageante. En effet, le DELF certifie globalement une compétence limitée en
français, et il offre même la possibilité de certifications partielles à l'intérieur du
diplôme. D'autre part, l'apprenant planifie lui-même son effort en décidant des délais
sans avoir à craindre la perte de ses acquis. C'est lui-même qui impose le rythme de
la capitalisation des unités.
Pour une information plus développée concernant ces deux examens, vous
pouvez consulter le site internet du Centre International d'Etudes Pédagogiques
(C.I.E.P.) : www.ciep.fr
Sommaire du niveau-seuil :
Vous pouvez, pour finir, lire l'article n°6 qui récapitule sous forme très brève les
idées essentielles du Niveau-seuil. Si vous avez eu des difficultés pour comprendre
les spécificités de cette théorie nouvelle, la lecture de l'article vous est proposée à
titre de résumé synthétique.
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