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ISMTA

ANNEE ACADEMIQUE :
2023 - 2024

GESTION PREVISIONNELLE
Niveau 2, CGE_MCV_GLT_SI

ISMTA – FOUMBAN

Enseignant : LETSINA Nestor Magloire


Ph.D Sciences de Gestion – Comptabilité-Contrôle -
Audit
PRELIMINAIRES DU COURS

PLAN DU COURS
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PREMIERE PARTIE : GESTION BUDGETAIRE |1

Introduction générale

CHAPITRE 1 : budget des ventes et des frais de distribution

CHAPITRE 2 : budget de la production

CHAPITRE 3 : budget des approvisionnements

CHAPITRE 4 : budget des investissements

CHAPITRE 5 : budget de la trésorerie

CHAPITRE 6 : plan de financement

DEUXIEME PARTIE : Analyse de l’exploitation et coûts préétablis

Introduction générale

Chapitre 7 : l’analyse fonctionnelle de l’exploitation

Chapitre 8 : l’analyse différentielle de l’exploitation

Chapitre 9 : le seuil de rentabilité

Introduction générale

Chapitre 10 : le calcul des coûts préétablis

Chapitre 11 : calcul et analyse des écarts sur charges directes

Chapitre 12 : calcul et analyse des écarts sur charges de structure

TROISIEME PARTIE : ANALYSE FINANCIERE (CGE_MCV)

Introduction générale

CHAPITRE 13 : Etude du bilan financier et des ratios

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 1


BIBLIOGRAPHIE

1- BOUQUIN, « le contrôle de gestion », presse universitaire de France (PUF)


2- DEPREZ ET DUVANT, « contrôle de gestion », technique plus, tome 2, paris 1993
3- OGER BRIGITTE, « la gestion par l’analyse des coûts », PUF, paris 1994
4- GERVAIS MICHEL, « contrôle de gestion et planification de l’entreprise », ed economica, 1989
Page
5- Charles Horngren et al. « contrôle de gestion et gestion budgétaire », 4e édition, Nouveaux Horizons, Paris
|2
2012
6- Berland et De Rongé, « Contrôle de gestion : perspectives stratégiques et managériales », ed Pearson, 2010

OBJECTIFS DU COURS :
Au terme de ce cours, l’étudiant de deuxième année CGE, MCV, GLT et SI doit être capable de :

 Etablir la liste des charges et des produits générer sur un exercice


 Elaborer les différents budgets
 Mettre en œuvre quelques outils mathématiques de gestion permettant de piloter l’activité, anticiper les risques
et prendre des décisions stratégiques.
 Calculer le seuil de rentabilité d’une entreprise et l’interpréter.
 Calculer les coûts préétablis, les écarts et faire de analyses.
 Etablir le bilan financier, calculer et interpréter l’équilibre financier et des ratios.

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PREMIERE PARTIE: GESTION BUDGETAIRE

INTRODUCTION GENERALE
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La gestion budgétaire selon le droit comptable OHADA, est un mode de gestion basé sur les programmes d’action
|3
chiffrés (appelés budgets) en fonction d’objectifs visés et de stratégies délibérément arrêtées mettant les principaux
agents de l’entreprise en responsabilité d’atteindre des résultats attendus. Pour tous ceux qui s’intéressent à la gestion
budgétaire il est primordial de maitriser les différentes étapes et la hiérarchie des budgets.
La gestion budgétaire est un outil de gestion prévisionnelle et donc un outil de contrôle de gestion à court terme. Elle
est fondée sur l’évaluation des moyens à mettre à la disposition des responsables pour atteindre les objectifs issus des
plans stratégiques. Ensuite on procède à un contrôle par comparaison des réalisations aux prévisions, pour identifier les
écarts dont l’analyse à constituer la première partie.

La gestion budgétaire se caractérise par trois phases d’opérations réalisées successivement :


 La prévision : c’est une étape primordiale et déterminante non seulement pour les autres phases mais pour
l’ensemble du processus budgétaire. C’est d’ailleurs la première tâche de l’administration de l’entreprise. Elle est sous
la responsabilité des différents services ou compartiment de l’entreprise.
 La budgétisation : c’est la phase de la gestion budgétaire qui consiste à traduire en programme d’action chiffrés
appelés budgets, les résultats des prévisions. Les budgets doivent être établis pour des périodes relativement courtes,
inférieure à l’année. Pour les établir, on doit tenir compte de la hiérarchie des budgets et veiller au respect des équilibres
financiers et microéconomiques nécessaires pour l’exécution des différents budgets.
 Le contrôle budgétaire : il s’agit de la phase qui permet de mieux apprécier l’intérêt de la gestion budgétaire. Le
contrôle consiste périodiquement, en cours et en fin d’exécution des budgets de comparer les valeurs réelles
(réalisation) aux valeurs prévues (prévisions), pour dégager les écarts significatifs qu’on analyse dans le but
d’améliorer la gestion, de corriger les prévisions ultérieures et de situer les responsabilités. Dans les entreprises, cet
exercice est généralement confié au contrôleur de gestion.

Pour ce qui est de l’ordre d’établissement des budgets, la priorité est donnée au budget des ventes et des frais de
distribution. Après consultation des existants en stock de produits finis, le budget de production est ensuite établi. Dans
le même ordre d’idée, le budget des achats est construit en partant du budget de production et après consultation des
existants en stock de matière première. Le budget des investissements est monté en fonction à partir de tous les autres
budgets précédents. Dans le même ordre d’idée, le budget de trésorerie est construit à partir de tous les budgets
précédemment établis.

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CHAPITRE 1 : BUDGET DES VENTES ET DES FRAIS DE
DISTRIBUTION

Objectifs : l’étudiant devra être capable de : Page


 Maitriser les techniques de ventes ; |4
 Maitriser les méthodes d’ajustement mécanique et analytique ;
 Calculer et interpréter la corrélation ;
 Etablir le budget de vente et des frais de distribution.

La prévision des ventes est la clé de voute, la pierre angulaire de l’ensemble du système budgétaire de l’entreprise. Le
budget des ventes est la première étape de la construction du réseau des budgets d’une entreprise. Il s’agit d’un
« chiffrage en volume » permettant de situer le niveau d’activité des services sociaux et d’un « chiffrage en valeur » des
recettes permettant de déterminer les ressources de l’entreprise. Ce chiffrage doit tenir compte :

- Des contraintes externes : le marché (ces clients, ces concurrents), la conjoncture économique
- Des contraintes internes : la capacité de production, la politique commerciale de l’entreprise, la connaissance des
quantités et des produits à vendre conditionne les budgets en aval tel que la production, l’approvisionnement, la
connaissance des prix pratiqués détermine les encaissements potentiels de l’entreprise.

Dans la gestion prévisionnelle des ventes, il faut distinguer la prévision de la budgétisation et surtout du contrôle.

I- PREVISION DES VENTES : LES DIFFERENTES TECHNIQUES.

Elle représente l’estimation des ventes en quantité et en valeur, tant sur le court terme que sur le long terme. La
détermination des ventes futures est un « casse-tête » pour la quasi – totalité des entreprises. Ce qui nécessite la
connaissance de son intérêt, de sa complexité et des éléments de base.

Pour ce qui est de son intérêt, comme fil conducteur du système budgétaire, le budget des ventes permet
d’élaborer le budget des frais de distribution et même le programme des investissements. Le dénouement logique d’un
acte de production (entreprise industrielle) ou d’un acte d’achat de marchandise (entreprise commerciale) en est
l’écoulement. C’est pourquoi la production ou l’achat de marchandise précède généralement la vente mais c’est le budget
des ventes qui détermine tous les autres budgets.

En termes de complexité, la place centrale qu’occupe le budget des ventes dans le système budgétaire ne doit
pas distraire les dirigeants de l’entreprise sur sa complexité de son élaboration. En fait quelque soient les techniques
utilisées, l’avenir ne peut pas se lire avec certitude.

Plusieurs sources permettent à l’entreprise de disposer des informations sur le passé et sur le présent. L’analyse
de ces informations permet de relever les indices pouvant caractériser l’évolution des ventes dans le futur.

Presque toutes les techniques utilisées pour la prévision des ventes sont issues des méthodes d’analyse des
données statistiques. De façon globale, plusieurs méthodes permettent de prévoir les ventes, mais on peut de façon
globale les regrouper en trois grands groupes :

- Les méthodes permettant de connaitre la demande du produit


- Les méthodes d’extrapolation
- Les méthodes probabilistes

1- Les méthodes permettant de connaitre la demande du produit

On peut citer :

- Les études de marché : elle consiste à utiliser d’autres sciences telles que la psychologie, la psychosociologie
et les techniques statistiques variées telles que la segmentation, la typologie, les sondages, les enquêtes, les
questionnaires, les interviews, les recensements pour prévoir les ventes d’un produit existant ou d’un nouveau produit

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qu’on veut lancer sur le marché. Cette méthode est généralement utilisée pour les produits qu’on veut lancer pour la
première fois sur le marché.

- Les techniques de marché – test : qui consistent à lancer un produit sur le marché restreint pour obtenir une
réaction des clients. Il suffit par conséquent de choisir le bon échantillon pour tester le marché.

- Les abonnements à des panels : c’est-à-dire des enquêtes réalisées périodiquement auprès d’un échantillon de
Page
consommateurs. |5
2- Les méthodes d’extrapolations

2.1- les méthodes d’ajustements

Certaines techniques s’appuient sur l’étude chiffrée des données caractérisant une variable économique (ici les ventes
passées du produit). L’ajustement consiste à substituer aux valeurs observées de la variable Y une valeur Y’.

a- Ajustement mécanique
i. cas des moyennes mobiles

La méthode des moyennes mobiles est une technique de lissage des données. Son principe est de substituer une série de
valeurs observées par leur moyenne. Cette moyenne est calculée en prenant par exemple, trois valeurs (nous dirons qu’il
s’agit de moyennes mobiles d’ordre 3), quatre valeurs (moyennes mobiles d’ordre 4), etc.

Illustrons le principe de cette méthode grâce à l’exemple suivant :

Les moyennes mobiles d’ordre 3 notées MM3 sont calculées de la manière suivante :

Remarque
La périodicité dépend de la saisonnalité du chiffre d’affaires. Si la périodicité est donnée en trimestre (périodicité d’ordre
3), on calcule les moyennes sur les trois trimestres consécutifs et en les attribuant au 2e trimestre :

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Exemple : Soit le chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise FNA :

Page
|6

TAF : On vous demande de calculer :


1. Les moyennes mobiles d’ordre 4 (MM4).
2. De représenter les données brutes et les moyennes mobiles sur un même graphique.
Solution :

ii. moyennes échelonnées.
Selon cette méthode, on partage la série par groupe de nombres égaux, puis on calcule la moyenne arithmétique de
chaque groupe et on fait correspondre la valeur à la médiane de chaque groupe correspondant.

b- Le lissage exponentiel

Le lissage exponentiel se distingue de la moyenne mobile sur deux aspects :

- On tient compte de l’ensemble des observations disponibles et non plus seulement des plus récentes. Les
coefficients de pondération des observations passées sont variables en fonction de l’ancienneté de l’observation
et ne peuvent dans aucun cas être identiques.
- La prévision à la période t+1 effectuée à l’issu de la période t est donné par la formule : yt 1   xt  (1   ) yt
Dans cette formulation, xt, est la valeur observée à la période t, yt est la prévision qui avait été faite pour la période
t, α est une constante de lissage choisit par l’utilisateur et est compris entre 0 et 1.

yt 1   xt  yt   yt  yt   ( xt  yt )

yt 1 , est appelé nouvelle prévision qui est égal à la prévision précédente plus l’erreur de prévision de la période
précédente. On dit d’après cette formule que le lissage exponentiel est une méthode auto-correctrice.

Exemple : on veut prévoir un mois à l’avance les ventes d’un produit par lissage exponentiel : α = 0,1

Mois Période Demande observées Demande prévues


J 1 2000 -
F 2 1350 2000
M 3 1950 1935 = [2000+ 0,1 (1350 – 2000)]
A 4 1975 1937 = [1935+ 0,1 (1950 – 1935)]
M 5 3100 1940
J 6 1750 2056
J 7 1550 2026
A 8 1300 1978
S 9 2200 1910
O 10 2775 1939
N 11 2350 2023
D 12 - 2056

Le choix de la valeur de α se fait par simulation en essayant plusieurs valeurs comprises entre 0 et 1. Ces simulations
montrent que α = 1 donne les meilleurs résultats.

c- Ajustement analytique

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Il est question pour nous ici de rechercher les paramètres d’une fonction pouvant s’adapter de façon satisfaisante aux
observations traduisant l’allure générale des observations.

i. Ajustement par la méthode des points extrêmes


La méthode des points extrêmes est une méthode d’ajustement linéaire d’équation y = ax + b déterminée à partir des
coordonnées des deux points extrêmes d’une série d’observations sur la période analysée. Page
Graphiquement : |7

Soit A et B, les points situés aux extrémités du nuage de points et la droite d’ajustement déterminée à partir de l’équation
de la forme y = ax + b. Celle-ci doit passer par ces deux points.
Soient les deux points extrêmes de coordonnées : A (XA, YA) ; B (XB, YB). Il convient de procéder selon les étapes suivantes
:

 Formuler le système des deux équations à partir des deux points extrêmes de coordonnées
A (XA, YA) ; B (XB, YB) :
(1) YA = aXA + b
(2) YB = aXB + b
et résoudre le système de deux équations YA et YB ;

 Formuler l’équation de la droite d’ajustement ;


 Utiliser cette équation de tendance pour effectuer les prévisions pour les périodes futures.

Exemple : Soit la série statistique suivante

TAF :
1. Représenter graphiquement la série par un nuage de points.
2. Déterminer l’équation de la droite de tendance.
3. Représenter cette équation sur le même graphique.
4. Déterminer la prévision pour le rang 8.

ii. Ajustement par la méthode des points moyens


La méthode des points moyens, appelée aussi méthode des doubles moyennes ou méthode de Mayer, retient les
coordonnées des points moyens de la série d’observations.
Pour mettre en œuvre cette méthode, il convient de procéder selon les étapes suivantes :
 diviser la série d’observation en deux groupes G1, G2 d’égale importance ;

 résoudre le système d’équations pour déterminer la valeur de a et b ;

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 utiliser cette droite de tendance pour la prévision des ventes des périodes à venir.

On relie les deux points ainsi calculés pour obtenir la droite d’ajustement.

Page
|8

Exemple : Reprenons le tableau de données précédent :

TAF :
1. Représenter la série.
2. Déterminer la droite d’ajustement selon la méthode des moyennes doubles (Mayer).
3. Représenter la droite de tendance sur le même graphique.
4. Déterminer la prévision pour le rang 8.

iii. Ajustement par la méthode des moindres carrés


Il s’agit de rechercher les paramètres de la fonction linéaire y = ax + b, qui rendent plus faible possible la somme
des carrés des distances entre la valeur observée Y et la valeur ajustée Y’. Si nous avons les mesures de deux
variables qui ont été effectuées sur n individus, il est possible d’estimer les paramètres a et b. ce qui veut simplement
dire que x est la variable explicative et y la variable à expliquer.

Déterminer les paramètres a et b de la droite d’ajustement qui est de la forme y = ax + b. Le coefficient directeur de
la droite des moindres carrés a est obtenu ainsi :

 Première formule :

 Deuxième formule :

 Troisième formule, en retenant pour le calcul :

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|9

Connaissant la valeur du coefficient directeur a on détermine la valeur du paramètre b tel que :

La difficulté dans l’entreprise est de trouver la variable x explicative des ventes. La méthode des moindres carrées
est souvent utilisée pour prévoir l’évolution d’un phénomène en fonction du temps. Mais il faut au préalable
s’assurer que la tendance est linéaire.

Exemple : soit la série chronologique suivante relative à l’évolution des ventes annuelles d’un produit

Années 87 88 89 90 91 92 93 94 T
Ventes en milliards 400 480 520 560 640 680 760 820 4 860

EVOLUTION DES VENTES


1000
800 760 820
640 680
600 560
480 520
400 400
200
0
87 88 89 90 91 92 93 94

La tendance est linéaire et l’utilisation de la méthode des moindres carrée est adaptée. Il suffit d’un changement tel que
la nouvelle variable soit le rang de l’année dans la chronique. Ce qui revient à considérer que nous avons les variables :

Xi= 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et yi = 400, 480, 520, 560, 640, 680, 760, 820

En appliquant les formules précédentes, on a : x  4,5 et y  607,5

a
cov( x, y )

XYi i

306, 25
 58,33
var( x) X i
2
5, 25

b  y  ax  345 , D’où y = 58,33x + 345


Le chiffre d’affaire de l’année 1996 qui correspond à l’année 10 est donc y = 928.

Outre l’ajustement linéaire par la droite y = ax + b, plusieurs autres fonctions d’ajustement peuvent être utilisées pour
prévoir les ventes futures d’une entreprise. On distingue :

iv. L’ajustement par une fonction exponentielle

Cette fonction est de la forme Y = B.Ax On revient à la relation précédente en écrivant :

log y  log B. Ax  log y  log B  x log A


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Posons : log y  Y , log B  b , et log A  a , on obtient Y = ax + b. ainsi les abscisses x et les ordonnées y peuvent
être ajustés par une droite des paramètres a et b. après avoir obtenu les valeurs de a et b on peut déduire celles de A
et B ainsi qu’il suit : A = 10a et B = 10b.

Exemple : on met à notre disposition les statistiques de ventes d’un produit qui témoignent d’une croissance
exponentielle.
Page
Epoque (x) 1 2 3 4 5
| 10
Vente (y) 1 3 8 50 140

TAF : déterminer les paramètres de la fonction Y = B.Ax, puis écrire la fonction correspondante. En déduire les
prévisions de vente de l’époque 7.

Solution

Xi Yi Log(yi) xi2 Xiyi


1 1 0 1 0
2 3 0,47 4 0,94
3 8 0,9 9 2,7
4 50 1,69 16 6,76
5 140 2,14 25 10,7
T 202 5,2 55 21,1

x
15
3, y 
5, 2
 1, 04 , a 
cov( x, y)

 x y   nx y  21,1  5(3)(1,04)  0,55
i i

 x   nx 55  5(3)
2 2
5 5 var( x) i
2

b  y  ax  1,04  0,55(3)  0,61.

log A  a  A  10a  100,55  3,54

log B  b  B  10b  100,61  0,25 Donc on a y = 0,25. 3,54x, à l’époque 7, on aura Y = 1741,65.

v. L’ajustement par la fonction puissance de la forme y = B.xa

Cette fonction peut être transformée de la manière suivante : y  lobB  a log X


En posant : log y  Y , log B  b , log x  X , on a : Y  aX  b
On calcule a et b à l’aide des formule des formules précédentes en utilisant les log de x et y.

1
vi. Ajustement par une fonction hyperbolique de la forme : y  ,
ax  b
1
En posant Y  , on obtient : Y = ax + b
y
2.2- les méthodes des séries chronologiques : l’approche par la méthode de décomposition

Une série chronologique est une série représentant l’évolution d’une variable économique en fonction du temps.

a- Composantes d’une série chronologique

Dans de nombreux cas, les ventes sont affectées par des nombreux phénomènes saisonniers. Les méthodes d’ajustements
sont alors inadaptées. Il est nécessaire d’utiliser les méthodes de décomposition. Dans ces méthodes, les variations qui
apparaissent dans la série chronologique sont considérées comme représentant la superposition de plusieurs facteurs. Ils
sont au nombre de quatre :

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 La tendance générale (à long terme) ou « TREND » notée T : elle indique une évolution qui peut être due à des
facteurs économiques, démographique, ou à l’action de l’entreprise. Ces facteurs ont une influence durable sur le
volume des ventes
 Un mouvement cyclique (C) : la durée des fluctuations cyclique n’est pas constante. Le mouvement cyclique
corresponde aux périodes successives de prospérité et de récession qui constituent le cycle économique.
 Un facteur saisonnier (S) : beaucoup d’entreprise connaissent des phénomènes saisonniers. Ainsi à cause des
saisons climatiques, des périodes de vacances ou des périodes de fête, elles connaissent des demandes important.Page
 Un facteur accidentel (I) : il s’agit d’irrégularité dû à des facteurs externes n’ayant aucune influence durable. | 11

Le modèle explicatif des séries chronologiques est fondé sur l’hypothèse que pour toute période donnée, les valeurs de
la série sont déterminées par une relation additive (Y = T + C + S + I) ou multiplicative (Y= T x C x S x I).

b- Méthodes de calcul des coefficients saisonniers

Dans une série chronologique où apparaissent des variations saisonnières, se manifestant par des fluctuations
trimestrielles, mensuelles ou hebdomadaires, l’élaboration des prévisions nécessite la prise en compte de ces variations.

i- La méthode des moyennes périodiques

Le coefficient saisonnier de chaque période se calcule par l’application de la formule suivante : moyenne des
observations de la période/moyenne générale de l’ensemble des périodes.

Par exemple, si les observations sont mensuelles ou trimestrielles on a :

moyenne des observations des mois de janvier


Coefficient saisonnier du mois de janvier =
moyenne mensuelle générale

moyenne des observations des trimestre 1


Coefficient saisonnier du trimestre 1 =
moyenne trimestrielle générale
Ainsi de suite jusqu’au mois de décembre (ou du quatrième trimestre)

ii- La méthode des rapports au TREND

Il existe deux méthodes de calcul des coefficients, toutefois, celle qui est la plus utilisée est la méthode du rapport au
« TREND » dont voici la méthodologie :

 Déterminer la droite des moindres carrés qui ajuste la série chronologique


 Calculer les valeurs ajustées Y’ grâce à l’équation précédant.
 Faire le rapport entre la valeur Y réellement observée et la valeur ajustée Y’
 Pour chaque période (moi ou trimestre), prendre le rapport moyen qui sera considéré comme le coefficient
saisonnier de la période : le coefficient saisonnier d’une période se détermine par l’application de la formule
suivante :
moyenne des observations de la période
Coefficient saisonnier =
moyenne des valeurs ajustée de la période correspondante
Si les observations sont mensuelles, on a :

moyenne des observations des mois de janvier


Coefficient saisonnier du mois de janvier =
moyenne des valeurs ajustée des mois de janvier
Si les observations sont trimestrielles, on a :

moyenne des observations des premiers trimestres


Coefficient saisonnier du trimestre 1 =
moyenne des valeurs ajustée des prmiers trimestres

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NB : si les coefficients saisonniers sont calculés mensuellement, le total des coefficients doit être égal à 12. Par contre
s’ils sont calculés trimestriellement, leur total est de de 4.

c- prévision des ventes

Elle est fondée :

D’une part sur l’hypothèse que les années avenir connaitront la même tendance générale que les années passées Page
D’autre part, sur le calcul correct des coefficients saisonniers mensuels | 12
Les prévisions ainsi obtenues grâce à la droite d’ajustement sont ensuite par l’application aux ventes ajustées des
coefficients saisonniers correspondant.
Application : les ventes trimestrielles des quatre dernières années (en milliers d’unité), d’une entreprise sont données
dans le tableau ci – après.

Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4 total


N–3 250 406 790 190 1636
N–2 292 464 884 246 1886
N–1 460 550 1132 270 2412
N 316 624 1262 248 2450
total 1318 2044 4068 954 8384

TAF :
1) Etablir l’équation de la droite de la tendance générale par la méthode des MCO
2) Déterminer les coefficients saisonniers par la méthode des moyennes saisonnières et par la méthode des
rapports au TREND
3) Utiliser les réponses des deux premières questions pour établir la prévision des ventes pour l’année N + 1

Solution :

xi yi Xi = (xi – x ) Yi = (yi – y) XiYi Xi2


1 250 -7,5 -274 2055 56,25
2 406 -6,5 -118 767 42,25
3 790 -5,5 266 -1463 30,25
4 190 -4,5 -334 1503 20,25
5 292 -3,5 -232 812 12,25
6 464 -2,5 -60 150 6,25
7 884 -1,5 360 -540 2,25
8 246 -0,5 -278 139 0,25
9 460 0,5 -64 -32 0,25
10 550 1,5 26 39 2,25
11 1132 2,5 608 1520 6,25
12 270 3,5 -254 -889 12,25
13 316 4,5 -208 -936 20,25
14 624 5,5 100 550 30,25
15 1262 6,5 738 4797 42,25
16 248 7,5 -276 -2070 56,25
136 8384 0 0 6402 340

x
136
 8,5 , y 
8384
 524 , a 
XY i i

6402
 18,83 , b  524  (18,83.8,5)  363,95
16 16 Xi 340

Y  18,83x  363,95

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d- Détermination des coefficients saisonniers

 Méthode des moyennes saisonnières

Eléments Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4


Total des observations du trimestre (1) 1318 2044 4068 954
Moyenne des observations du trimestre (2) = (1) / (4) 329,5 511 1017 238,5 Page
Moyenne trimestrielle (3) 524 524 524 524 | 13
Coefficient saisonniers (4) = (2) / (3) 0,63 0,98 1,94 0,45

 Méthode des rapports au trend

En utilisant l’équation d’ajustement : Y  18,83x  363,95 , on doit calculer les valeurs ajustées du premier trimestre
N – 3 au quatrième trimestre N. d’où le tableau ci – après

Détermination des valeurs ajustées

éléments T1 T2 T3 T4
18,83*1 + 363,95= 18,83*2 + 363,95= 18,83*3 + 363,95= 18,83*4 + 363,95=
N–3
382,78 401,61 420,44 439,27
18,83*5 + 363,95= 18,83*6 + 363,95= 18,83*7 + 363,95= 18,83*8 + 363,95=
N–2
458,1 476,93 495,76 514,59
18,83*9 + 363,95= 18,83*10 + 363,95= 18,83*11 + 363,95= 18,83*12 + 363,95=
N–1
533,42 552,25 571,08 589,01
18,83*13 + 363,95= 18,83*14 + 363,95= 18,83*15 + 363,95=
N 18,83*16 + 363,95=
608,74 627,57 646,4
665,23

Détermination des coefficients saisonniers

Moyenne des Coefficient


trimestre Moyenne des valeurs ajustées
observations saisonnier
382, 78  458,1  533, 42  608, 74
T1 1318/4 = 329,5  495, 76 329,5/495,61 = 0,67
4
401, 61  476,93  552, 25  627,57
T2 2044/4 = 511  514,59 511/514,59 = 0,99
4
420, 44  495, 76  571, 08  646, 4
T3 4068/4 = 1017  533, 42 1017/533,42= 1,91
4
439, 27  514,59  589,91  665, 23
T4 954/4 = 238,5  552, 25 238,5/552,25= 0,43
4

REMARQUE : on a légèrement arrondi les coefficients pour obtenir un total égal à 4.

e- Utilisation de la droite d’ajustement et des coefficients saisonniers pour établir les prévisions des ventes de N +
1.

Trimestre Ventes prévues


T1 (18,83. 17 + 363,95) 0,67 = 458,32
T2 (18,83. 18 + 363,95) 0,99 = 695,86
T3 (18,83. 19 + 363,95) 1,91 = 1378,49
T4 (18,83. 20 + 363,95) 0,43 = 318,44

II- BUDGET DES VENTES

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Le budget des ventes est un tableau qui récapitule les ventes prévues en quantités et en valeur en les ventilant par période
de vente (mois, semaine, trimestres, …) ou par région géographique, ou par produit ou famille de produit, avec
possibilité de combiner les différents critères de ventilation par exemple par produit et par région et même par période
dans un seul tableau.

En fonction du critère retenu pour la ventilation on peut avoir à présenter les tableaux ayants les formes ci-après :
Page
 Ventilation par produit et par période
| 14
Période 1 Période 2 Période 3 Période 4 Période 5 Période 6 totaux
Produit 1
Produit 2
Produit 3
Totaux

 Ventilation par produit, par région et par période

Région A Région B
totaux
Période 1 Période 2 Période 3 Période 1 Période 2 Période 3
Produit 1
Produit 2
Produit 3
totaux

III- BUDGET DES FRAIS DE DISTRIBUTION

La distribution des produits entrainent un certain nombre de charges dont l’ensemble constitue les frais ou coût de
distribution. Ces frais peuvent être direct (spécifique à un produit par exemple), indirect (provenant des centres
d’analyse), fixes ou variables (par unité de produit vendu, pourcentage du chiffre d’affaire)

Comme pour les ventes, la répartition peut se faire dans un tableau suivant une analyse par secteur géographique, par
produit, famille de produit, canal de distribution ou par période.

Application :

La société X vend en exclusivité le P, conditionné en bouteille. Son marché qui s’étend au Cameroun et dans les autres
pays de la CEMAC est divisé en 03 zones. On vous donne pour l’année N les renseignements suivants :

a- Programme des ventes en nombre de bouteilles

Zone A Cameroun Zone B Tchad Zone C reste des pays de la CEMAC


Trimestre 1 1200 300 1200
Trimestre 2 1000 250 1400
Trimestre 3 1150 400 2000
Trimestre 4 1500 600 2000

b- Prix de vente par bouteille pour les deux premiers trimestres

Cameroun: 2000 FHT, Tchad : 2200 FHT, autres : 3000 FHT

c- Frais de vente
 Au Cameroun (fixe: 240 000 F par trimestre; variable : 10% du chiffre d’affaire hors taxe)
 Tchad (Fixe par trimestre : 300000F, variable : 250 par bouteille)
 Reste (Fixe par pays par trimestre : 125 000F, variable : 260 F par bouteille)
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d- Evolution du prix de vente

On prévoit à la fin du deuxième trimestre N une augmentation du prix de vente de 20% pour les ventes au Cameroun,
mais une baisse de 5% dans les autres pays de la CEMAC.

TAF :
Page
1- Représenter graphiquement l’évolution des ventes trimestrielles en quantité dans la CEMAC pendant l’année
N | 15
2- Présenter pour l’année N le budget des ventes (en termes de chiffre d’affaire)
3- Présenter pour l’année N le budget des frais de distribution

SOLUTION

2) Budget des ventes


T1 T2 T3 T4 TOTAUX
Q PU MT Q PU MT Q PU MT Q PU MT Q MT
ZONE A 1200 2000 2400000 1000 2000 2000000 1150 2400 2760000 1500 2400 3600000 4850 10760000
ZONE B 300 2200 660000 250 2200 550000 400 2090 836000 600 2090 1254000 1550 3300000
ZONE C 1200 3000 3600000 1400 3000 4200000 2000 2850 5700000 2000 2850 5700000 6600 19200000
TOTAUX 2700 6660000 2650 6750000 3550 9296000 4100 10554000 13000 33260000

3) Budget des frais de distribution


T1 T2 T3 T4 TOTAUX
ZONE A
240 000 240 000 240 000 240 000 960 000
240 000 200 000 276 000 360 000 1 076 000
s/total A (a) 480 000 440 000 516 000 600 000 2 036 000
ZONE B
300 000 300 000 300 000 300 000 1 200 000
75 000 62 500 100 000 150 000 387 500
s/total B (b) 375 000 362 500 400 000 450 000 1 587 500

ZONE C 500 000 500 000 500 000 500 000 2 000 000
312 000 364 000 520 000 520 000 1 716 000
s/total C (c) 812 000 864 000 1 020 000 1 020 000 3 716 000
Tatal gene a+b+c 1 667 000 1 666 500 1 936 000 2 070 000 7 339 500

IV- LE CONTROLE DU BUDGET DES VENTES ET DES FRAIS DE DISTRIBUTION

Périodiquement, on fait un rapprochement entre les prévisions et les réalisations, ce qui permet la mise en évidence des
écarts sur budget des ventes. Ces écarts portent sur le produit, les régions ou les périodes. Sur le budget de distribution,
il porte sur les charges variables et sur les charges fixes.

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CHAPITRE 2 : LE BUDGET DE PRODUCTION

Objectifs : l’étudiant devra être capable de :


 Maitriser les éléments constitutifs des contraintes externes et internes de la production ;
 Etudier les méthodes algébrique et graphique de la programmation linéaire : Page
 Etudier les problèmes de maximisation et de minimisation par les méthodes du simplex ; | 16
 Déterminer les quantités à produire.

Le programme de production représente les quantités à produire. Par contre, le budget de production est l’estimation de
la production en quantité et en valeur. Comme dans les autres cas, il faut distinguer la prévision de la budgétisation.

I- LA PREVISION DE LA PRODUCTION

La prévision de la production représente l’estimation de la production en quantité et en valeur, à partir de l’objectif


défini par le budget des ventes et en fonction des capacités de production. Il existe deux modèles de prévision de la
production, selon que la priorité est accordée aux facteurs de production (équilibre de la production) ou au marché
(optimisation de la production).

1- L’équilibre de la production

Rechercher l’équilibre de production c’est recherché le programme de production qui assure le plein emploi des
capacités de production. Cet équilibre correspond à l’optimum technique.

Exemple : une société fabrique et distribue deux articles X1 et X2 dans les conditions suivantes :

X1 X2 capacité
Atelier 1 0,1 HM 0,1 HM 10 000
Atelier 2 0,2 HM 0,15 HM 18 000
Atelier 3 0,05 HM 0,1 HM 8 000

TAF : déterminer le programme qui assure le plein emplois des capacités de production.

Solution

Les conditions permettent de traduire les contraintes internes à l’entreprise comme suit :
AT1 : 0,1X1  0,1X 2  10000
AT2 : 0, 2 X1  0,15 X 2  18000
AT3 : 0,05 X1  0,1X 2  8000
Pour résoudre graphiquement le problème, traduisons les contraintes sous forme d’équation et représentons les droites
obtenues dans un plan.

(1) : 0,1X1  0,1X 2  10000


(2) : 0, 2 X1  0,15 X 2  18000
(3) : 0,05 X1  0,1X 2  8000
Représentation graphique (cours manuscrit)
Chaque droite représente toutes les combinaisons de X1 et X2 qui assurent le plein emploi des facteurs ou la saturation
de la contrainte concernée. Le sens des inégalités défini la zone d’acceptabilité des solutions. Le signe « < », se sont les
solutions sous la droite. Pour le signe « > », ce sont les solutions au-dessus de la droite qui sont acceptées. Nous disons
alors dans notre exemple que le dessous de chaque droite représente les combinaisons qui respectent la contrainte
concernée, mais n’assure pas le plein emplois de ces capacités. Le dessus de chaque droite représente les combinaisons

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inacceptables puisque, elles nécessitent plus de facteurs qu’on en dispose. Pour assurer le plein emploi simultané des
contraintes, il fallait que les droites se coupent en un seul point. Mais aucune combinaison n’assure le plein emplois des
facteurs compte tenu des trois contraintes. Quelle solution retenir alors ?

Le polygone des solutions acceptable est défini par les points A, B, C et D. la solution acceptable doit être recherchée
entre B et C, qui assure le plein emploi de deux des trois contraintes.

Au point B (1  3), on retrouve le système : Page


| 17

 0,1 X1  0,1 X 2 10000(1)


0,05 X1  0,1 X 2 8000(3)

On obtient X1 = 40 000 et X2 = 60 000. En remplaçant X1 et X2 dans l’équation 2, on trouve 18 000 – (0,2 x 40 000) +
(0,15 x 60 000) = 1000

En choisissant le point B, l’atelier 2 présente un sous-emploi de 1000 unités d’œuvre.

Au point C (1  2), on a X1 = 60 000 et X2 = 40 000 et en remplaçant dans l’équation 3, on a aussi 1000 UO. Au point
C donc, l’atelier 3 présente un sous-emploi de 1000 UO.

Le choix définitif entre B et C dépend de la souplesse présentée par les ateliers 2 et 3. S’il est possible de réduire la
capacité de production de l’atelier 3, la solution C sera retenue. Mais très souvent, les entreprises vont explorer les
possibilités de sous-traiter avec ce surplus de capacité.

2- L’optimisation de la production

L’optimisation permet de définir un programme de production qui se calque sur le programme des ventes. Il s’agit alors
de rechercher le programme qui prend en compte les contraintes internes (capacité de production) et externes (les
marchés), pour définir le meilleur résultat.

Reprenons l’exemple précédant en y associant les conditions de marché et de rentabilité suivantes : les prix de
ventes unitaire sont de 2 et 1, 80 pour X1 et X2. Leurs charges variables unitaires sont respectivement de 1,30 et 1, alors
que les charges fixes non reparties sont de 20000F. Par ailleurs le marché ne pourra pas absorbé que 80000 unités de
X1 et 70000 unités de X2 au maximum. Le système à résoudre comprend désormais trois composantes :



 0,1 X1  0,1 X 2 10000 (1)
 0,2 X1  0,15 X 2 18000 ( 2 )
 0,05 X 1  0,1 X 2 8000 (3)
X 180000
Les contraintes :

 X 2  70000

Les conditions : elles stipulent qu’on peut avoir X 1  0 et X 2  0


L’objectif (Z) : le résultat est égal à la somme des marges sur coût variable moins (-) les frais fixes
En d’autres termes, on a : R = (2 – 1,3) X1 + (1,8 -1) X2 – frais fixes

Maximiser le résultat revient à maximiser Z = 0,7 X1 + 0,8 X2

Remarque : Ce système peut être résolu par un graphique dans le cas de deux variables ou par la méthode de
SIMPLEXE quel que soit le nombre de variable.

a- La méthode graphique

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Il faut tracer sur un même graphique les diverses droites des contraintes, ainsi qu’une droite pour l’objectif :
0,7
X2   X1
0,8
La solution est trouvée en déplaçant la droite de la fonction objectif parallèlement à elle-même dans la zone
d’acceptabilité, afin de rechercher le point le plus éloigné par rapport à l’origine.
Page
Une autre solution consiste à calculer les coordonnées de chacun des sommets A, B, C, D, E, F et à remplacer leurs | 18
valeurs dans la fonction objectif. Puis retenir le point qui maximise cette fonction. Cette seconde solution donne le point
C comme maximum. Ces coordonnées sont X1 = 40000 et X2 = 60000. La valeur maximale de la fonction objectif est
donc 0,7 x 40000 + 0,8 x 60000 = 76 000. Le résultat maximum est donc 76000 – 20000 = 56000.

b- La méthode du Simplexe

Proposée par Dantig en 1947, la méthode du simplexe est fondée sur un processus itératif qui ne prend en considération
que les extrêmes correspondant aux sommets de l’ensemble des solutions admissibles. Le processus opère alors à partir
d’une solution de base qui sera soumise à un test afin de déterminer s’il s’agit ou non de la solution optimale. Si tel est
le cas, ce processus prend fin. Si non le test est appliqué à une nouvelle solution de base.

Supposons le programme linéaire suivant :

x  0
y  0

6 x  12 y  6000

6 x  2 y  3000
 ¨
14 x  12 y  8400
 x  400

 y  500
 MAX ( Z )  600 x  1000 y

On va introduire les variables d’écart ou variables d’inactivité (e1, e2, e3, e4, e5). Il s’agit d’un produit fictif introduit
dans le programme pour occuper les capacités inutilisées. C’est l’écart entre la disponibilité et le besoin. Le nombre de
variable d’écart à introduire est égal au nombre de contrainte réelle car chacune d’elle doit être associé une variable
d’écart. Dans notre cas, on a cinq contraintes réelles (3 contraintes ateliers et 2 contraintes de marché). Ces variables
d’écart sont introduites pour avoir des égalités parfaites, en d’autres termes il est question de remplacer les inégalités
par les égalités. Ces variables d’écart représentent les capacités inemployées. En introduisant ces variables d’écart on
a:
6 x  12 y  e1  0e2  0e3  0e4  0e5  6000
6 x  2 y  0e  e  0e  0e  0e  3000
 1 2 3 4 5

14 x  12 y  0e1  0e2  e3  0e4  0e5  8400



 x  0e1  0e2  0e3  e4  0e5  400
 y  0e1  0e2  0e3  0e4  e5  500

 MAX ( Z )  600 x  1000 y  0e1  0e2  0e3  0e4  0e5

Ce dernier programme prend le nom de programme standard. Pour résoudre ce problème (système d’équation), on va
procéder aux itérations à travers les tableaux (méthode comptable). Le premier tableau correspond à la situation où on
ne fait rien c’est-à-dire x = y = 0.

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X y e1 e2 e3 e4 e5 R
e1 6 12 1 0 0 0 0 6000
e2 6 2 0 1 0 0 0 3000
e3 14 12 0 0 1 0 0 8400
e4 1 0 0 0 0 1 0 400
e5 0 1 0 0 0 0 1 500
Page
Z 600 1000 0 0 0 0 0 0
| 19
Il en résulte de ce tableau, une solution de base réalisable tel que pour x = y = 0, on a e 1 = 6000, e2 = 3000, e3 = 8400,
e4 = 400, e5 = 500 et Z = 0.

On observe que si on ne produit pas P1 et P2, on dispose de 6000 heures dans l’atelier 1, 3000 heures dans l’atelier 2 et
8400 heures dans l’atelier 3. On va au tableau suivant. (1re itération)

Il s’agit de faire entrer une variable hors base dans la base en lieu et place d’une variable de la base. La logique
économique voudrait qu’on commence par produire le bien dont le bénéfice est le plus élevé. Dans notre cas, le produit
P2, dont la variable associée est « y » a le bénéfice unitaire le plus élevé (1 000). C’est la variable hors base « y » qui
va entrer dans la base. Il est question de retrouver la variable d’écart (ou variable de la base) qui va sortir pour que « y »
puisse entrer. Pour ce faire, on va diviser tous les éléments de la colonne de résultat (R), par les coefficients de la colonne
de la variable entrante (y). En procédant ainsi, on a :

6000 3000 8400 400 500


 500 ,  1500 ,  600 ,  0,  500
12 2 14 0 1
Parmi ces rapports, on choisit le plus faible. Le rapport le plus faible (500) est associé à e 1. Donc c’est elle qui est la
variable sortante qui va céder sa place à « y », la variable entrante.

On a donc le tableau suivant :


X y e1 e2 e3 e4 e5 R
y 6 12 1 0 0 0 0 6000
e2 6 2 0 1 0 0 0 3000
e3 14 12 0 0 1 0 0 8400
e4 1 0 0 0 0 1 0 400
e5 0 1 0 0 0 0 1 500
Z 600 1000 0 0 0 0 0 0

X = 0 et y # 0. Il faut chercher « y », cela nécessite de déterminer le pivot. Il se trouve au point d’intersection de la ligne
de la variable sortante et de la colonne de la variable entrante. On constate que c’est 12 qui est le pivot. Il est question
de construire un nouveau tableau dans lequel on a le chiffre 1 à la place du pivot et le chiffre zéro à la place des autres
valeurs de la colonne du pivot. Pour avoir 1 à la place du pivot, on doit diviser toutes les valeurs de la ligne du pivot par
12. Si on désigne par l1, l2, l3, l4, l5 et l6, les lignes du nouveau tableau ci-dessus et par l’1, l’2, l’3, l’4, l’5 et l’6 les lignes
du nouveau tableau à construire, on peut établir les relations suivantes : l '1  1 , l '2  l2  2l '1 , l '3  l3  12l '1 ,
l
12
l '4  l4  0l '1 , l '5  l5  l '1 , l '6  l6  100l '1 . En appliquant ces relations, on obtient le tableau suivant :

x y e1 e2 e3 e4 e5 R
y 1/2 1 1/12 0 0 0 0 500
e2 5 0 -1/6 1 0 0 0 2000
e3 8 0 -1 0 1 0 0 2400
e4 1 0 0 0 0 1 0 400
e5 - 1/2 0 -1/12 0 0 0 1 0
Z 100 0 -250/3 0 0 0 0 -500000

Il en résulte que x = 0, y = 500, e2 = 2000, e3 = 2400, e4 = 400, e5 = 0 et Z = - 500000.


Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 19
Le maximum sera atteint lorsque tous les coefficients de Z seront nuls ou négatifs. Autrement dit, le programme de
production déterminé par le tableau ci-dessus, à savoir x = 0 et y = 500 ne maximise pas le résultat. On continue à faire
les itérations tant que tous les coefficients de la fonction économique ne sont pas négatifs ou nuls. Le coefficient Z le
plus élevé est 100. C’est « x » qui va entrer dans la base. Il faut chercher la variable qui va sortir pour céder la place à
« x ». Pour ce faire, on va diviser les éléments non nuls de la colonne résultat (R), par les coefficients de la colonne de
la variable entrante. En procédant ainsi, on constate que le rapport le plus petit est de 300. Il est associé à e 3. C’est e3 la
variable sortante. Le pivot est donc 8. En faisant entrer x à la place de e3, on a le tableau suivant : Page
| 20
x y e1 e2 e3 e4 e5 R
y ½ 1 1/12 0 0 0 0 500
e2 5 0 -1/6 1 0 0 0 2000
x 8 0 -1 0 1 0 0 2400
e4 1 0 0 0 0 1 0 400
e5 - 1/2 0 -1/12 0 0 0 1 500
Z 100 0 -250/3 0 0 0 0 -500000

En supposant l’’1, l’’2, l’’3, l’’4, l’’5 et l’’6 les lignes du nouveau tableau à construire, on peut établir les relations
suivantes : l ''3  l ''3 , l ''1  l '1  l ''3 , l ''2  l '2  5l ''3 , l ''4  l '4  l ''3 , l ''5  l '5  l ''3 , l ''6  l '6  100l ''3 .
1 1 1
8 2 2

On peut donc construire le tableau suivant :

x y e1 e2 e3 e4 e5 R
Y 0 1 7/48 0 -1/16 0 0 350
e2 0 0 11/24 1 -5/8 0 0 500
X 1 0 -1/8 0 1/8 0 0 300
e4 0 0 1/8 0 -1/8 1 0 100
e5 0 0 -7/48 0 1/16 0 1 150
Z 0 0 -425/6 0 -25/2 0 0 -530 000

De ce tableau, il résulte une solution de base avec les éléments suivants : x = 300, y = 350, e1 = 0, e2 = 500, e4 = 100, e5
= 150 et Z = - 530 000.

Aucun coefficient de la fonction économique (Z) n’est positif. On a atteint le programme qui permet de réaliser le
bénéfice maximal. Ce programme correspond à une production de 350 P2 et 300 P1 qui permettent de réaliser un
bénéfice de 530000. Ce programme assure le plein emploi des ateliers 1 et 3, mais pas de l’atelier 2 où il y a 500 heures
non utilisées.

II- LA BUDGETISATION ET LE CONTROLE DE LA PRODUCTION

La budgétisation représente les inscriptions au budget de production des prévisions à court terme, à partir des méthodes
dont le simplexe. Les budgets de production sont établis en quantité et valeur à partir du programme retenu. Il représente
la répartition périodique des objectifs et des moyens.
Le contrôle consiste à comparer les réalisations aux prévisions. Ce qui permet de réaliser les écarts. On sera amené
comme nous l’avons déjà vu, à déterminer deux types d’écarts : les écarts sur charges directes et les écarts sur charges
indirectes.

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 20


CHAPITRE 3 : LE BUDGET DES APPROVISIONNEMENTS

Objectifs : l’étudiant devra être capable de :

 Enumérer les éléments caractéristiques de la gestion des approvisionnements ; Page


 Déterminer les coûts liés aux approvisionnements ; | 21
 Connaissance et calcul des différents niveaux de stocks ;
 Déterminer algébrique et graphique de la cadence optimale et de la quantité économique à commander ;
 Budgétiser les approvisionnements par périodes constantes ou par quantité constantes.

Approvisionner une entreprise consiste à lui procurer (en quantité et qualité, au temps réel et à moindre coût),
les objets ou substances dont elle a besoin pour la réalisation des biens et services qu’elle vend. Le programme
d’approvisionnement est élaboré dans le respect des contraintes qu’impose une gestion optimale des stocks.
Gérer les stocks consiste à arbitrer entre deux positions extrêmes : un stock très faible implique un risque élevé
de rupture de stock ; un stock très important entraine de lourdes charges financières.

Par ailleurs l’existence des stocks est un moyen de concilier les objectifs contradictoires entre la fabrication
et la vente dans le cas des produits finis, les impératifs des fournisseurs et ceux de la production pour les
matières premières. La gestion des matières premières relève des services des approvisionnements qui
comprennent deux fonctions :

- La fonction achat, qui s’occupe de la recherche des meilleurs fournisseurs et des meilleurs produits,
de la passation des commandes et leur survie et de l’obtention des livraisons.
- La fonction stockage au magasin, qui a pour but de contrôler la quantité et la qualité des livraisons, de
procéder à la manutention et le gardiennage, la distribution des matières et des produits aux services
utilisateurs et la tenue d’une comptabilité matière permettant le déclenchement des commandes.

I- LES FONDEMENTS ECONOMIQUES DE LA GESTION DES STOCKS


La gestion de stock doit être claire et rationnelle, ce qui nécessite que les différentes formes de stock ainsi que
les différents types de coûts associés soient connues et maitrisés.

1- Les différents types de stock


On distingue :

a- Le stock minimum (Sm)


Il représente la consommation pendant le délai de réapprovisionnement. Si on définit le délai de
réapprovisionnement comme le temps qui s’écoule entre la date de passation de commande et la date de
réception, le stock minimum est égal à Sm = D x d. où D est la consommation pendant une période et d le
nombre de période. Il ne doit pas être confondu avec le stock de sécurité.

b- Stock de Sécurité
La demande pendant le délai de réapprovisionnement peut être + ou – importante que prévu. De même, le
délai peut être sur ou sous-estimé. Le stock de sécurité est donc fixé pour se protéger contre ces différents
aléas. Il s’agit donc du stock en dessous duquel l’entreprise ne souhaite jamais aller en deçà. Autrement dit
c’est le niveau de stock à la date de livraison.

c- Le stock de réapprovisionnement (SR)

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 21


Encore appellé stock d’alerte ou stock critique, il représente le niveau de stock qui déclenche une commande.
Sa formule est SR  Sm  SS . Cette formule veut dire que si on opère dans un environnement où aucun aléa
ne pèse ni sur la demande, ni sur les approvisionnements, le stock de réapprovisionnement sera simplement
égal au stock minimum. Dans notre exemple, le stock de réapprovisionnement sera SR = (99 x 2) + 22 = 220
unités.
Page
d- Le stock actif ou stock flottant | 22
C’est la quantité de produit qui entre en stock à chaque livraison et qui est consommé. Elle est aussi appellé
« quantité économique »

e- Le stock maximum
C’est le plafond au dessus duquel il est impossible de monter.

f- Stock moyen
C’est le stock que l’entreprise est supposée prosseder en permanence pendant toute la période. Plusieurs
formules servent à le caluler. En fonction des données disponibles, on a :

Stock moyen = (stock initial + stock final)/2

Stock moyen = (stock janv + stock fév + … + stock déc)/12 ou

Stock moyen = (stock initial + stock janv + stock fév + … + stock déc)/12

Stock moyen = quantité à commander/2

Soient : Q la quantité économique à consommer, C la consommation annuelle et N le nombre optimal de


commandes à passer dans l’année.

C
On peut établir les relations suivantes : Q  C , N  , C  NQ ,
N Q

Q C
SM  
2 2N

2- Les coûts liés à la politique de stockage


Le problème de gestion de stock est de minimiser les coûts issus de la politique de stockage. Ces coûts sont
de plusieurs types :

a- Les coûts de possession de stock ou de stockage (CP)


il correspond à la somme des charges inhérentes à la détention et à la conservation des stocks par
l’entreprise. ils sont liés à la durée du stockage et à la quantité en stock. Ils comprennent les charges financières
(interêt sur emprunt) et les charges de magasinage. Le coût de possession du stock est proportionnel au stock
moyen, c’est-à-dire que plus le stock moyen en magasin est important, plus le coût de stockage l’est. Le coût
de possession est généralement exprimé en poucentage de la valeur du stock moyen. Il peut aussi être exprimé
en franc par article stocké et par unité de temps.

En fonction des données disponibles le coût de possession est donné par les formules suivantes :

C t Ct
CP  x 
2 N 100 200 N

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 22


Qa t Qat
CP  x 
2 100 200

Da t Dat
CP  x 
2 N 100 200 N
Page
Avec D : la consommation annuelle en quantité, a : le prix d’achat unitaire, C : la consommation ou la demande
annuelle en valeur ; Q : la quantité économique à commander ou lot économique ; N : la cadence | 23
d’approvisionnement (nombre de commande à passer dans l’année) ; t% : le taux du coût de possession.

b- Coût de lancement, de passation, de réapprovisionnement, d’acquisition de commande (Cp)


Le coût de passation représente la somme des frais directs et indirects liés à la passation et au traitement des
commandes. Il est proportionnel au nombre de commandes (N) passé dans l’année.

Si N est le nombre de commande passées et I le coût de passation d’une commande qui généralement est fixe,
le coût de passation total se détermine comme suit :

C D
Cp  N .I , ou Cp  I , Cp  I
Qa Q

Avec C, la consommation annuelle en valeur.

c- Les coûts de pénurie de stock


Les coûts de rupture sont des charges provoquées par la rupture de stock ou engagées exceptionnellement pour
l’éviter. Ils comprennent les frais liés aux conséquences des ventes perdues ou différées, des frais liés à l’arrêt
de production dans les entreprises industrielles.

II- DETERMINATION DE LA CADENCE OPTIMALE D’APPROVISIONNEMENT ET DE


LA QUANTITE ECONOMIQUE A COMMANDER OU LOT ECONOMIQUE.
La cadence d’approvisionnement optimale réprésente le nombre de commande à passer dans l’année, celle qui
minimise le coût de gestion des stocks. A partir de cette dernière, on détermine la quantité économique à
commander et vise-versa.

1- L’approche par le modèle de Wilson


Le modèle de Wilson est un modèle deterministe (avenir certain), puisque la demande est connue. Il a été
développer par cet auteur au cours de la crise économique de 1929 et la période d’étude porte généralement
sur l’année (360 jours).

L’objectif est de minimiser le coût de gestion de stock qui comprend le coût d’acquisition ou de production,
le coût de passation ou d’obtention de commande et le coût de possession de stock.

a- Les hypothèses du modèle


Le modèle de Wilson suppose que :

 Les ventes et les consommations (la demande) sont régulières (constantes)


 Le prix d’achat est constant
 Les délais de livraison sont connues et respectés : par conséquent il ne peut avoir rupture de stock
b- Modélisation
Deux cas de figure sont retenues pour la modélisation :

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 23


1er cas : le coût de possession est exprimé en pourcentage de la valeur du stock moyen

Supponsons les paramètres suivants :

N = cadence d’approvisionnement annuelle

C = consommation annuelle en valeur Page


| 24
t = taux de possession du stock en pourcentage

Cp = le coût d’obtention d’une commande

Il est question de trouver N (la cadence d’approvisionnement). Par conséquent le coût de gestion du
stock (G) est une fonction du nombre de commande N. Ce coût global de gestion des stocks comprend :

 Le coût d’acquisition (C)


 Le coût de lancement ou de passation de commande (N. Cp)
 Le coût de possession (calculer sur le coût moyen donné par SM = C/2N). d’où le coût de possession
est donné par la formule : C . t  C.t
2 N 100 200 N
Ainsi, l’objectif du modèle est de minimiser le coût global de gestion des stock (G) donné par l’expression :
C.t
G( N )  C  N .Cp 
200 N

Pour y parvenir, il faut rechercher la valeur de N qui annule la dérivée G’(N)

C.t
G '( N )  0  Cp  ,
200 N 2

C.t
 G '( N )  0  Cp  0
200 N 2

Ct Ct
N2  N
200Cp 200Cp

Application :
La boulangerie EMAC consomme annuellement 2000 Kg de farine acheté au prix de 500F/Kg. Le coût de
possession de stock est de 12% alors que celui qui permet d’obtenir une commande est 600F TAF :
déterminer la cadence optimale d’approvisionnement, le lot économique ainsi que la périodicité.
Déterminer le coût de gestion de stock qui en résulte.

Solution

t = 12% et Cp = 600, C = 2000 x 500 = 1 000 000

 Cadence optimale
Ct 1000000.12
N N  10
200Cp 200.600

Cette boulangerie passe par conséquent 10 commandes par an

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 Lot économique (Q)
Q = C/N = 2000/10 = 200kg/commande, donc la quantité à commander pour chacune des 10 commande
est de 200kg de farine.
 Périodicité
P = 12/N = 12/10 = 1,2 mois ou 1 mois et 6 jours (36 jours).
Page
 Coût de gestion de stock
| 25
Coût d’acquisition = 1000 000

Coût de passation (10 x 600) = 6 000

Coût de possession = 1000000.2  6000


200.10

D’où G = 1 000 000 + 6 000 + 6 000 = 1 012 000FCFA

2e cas : le coût de possession est exprimé en référence à l’unité

Supposons :

Q = consommation totale en quantité

P = le prix unitaire d’achat

Cp = le coût d’obtention d’une commande

h = le coût de possession par unité

u = le nombre d’unité de temps compris dans la période considérée

Lo = le lot économique en quantité (inconnue)

En effet, par cette méthode, on détermine d’abord le lot économique (Lo), puis le nombre de commande
(N). Par conséquent le coût global de gestion des stocks est une fonction du lot économique et comprend :

 Le coût d’acquisition : Q.P


 Le coût de lancement : N.Cp or Lo = Q/N d’où N = Q/Lo. Le coût de passation est donné par (Q.Cp)/Lo
 Le coût de possession : SM = Q/(2N) or N = Q/Lo
D’où SM  Q  Lo , d’où le coût de possession est donné par (Lo/2). h. u
2Q 2
Lo

Au final, le coût global de gestion des stocks en fonction de Lo est tel qu’il suit : G( Lo)  QP  Q.Cp  Lo .h.u
Lo 2

De même manière que précédemment, la dérivée de cette fonction est :

Q.Cp h.u Q.Cp h.u


G '( Lo)  0  2
 0 
Lo 2 Lo2 2

2Q.Cp 2Q.Cp
Lo2   Lo 
h.u h.u

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 25


Le nombre de commande est donc N = Q/Lo

Application : la boulangerie « le campus » consomme annuellement pour ses activités 4000 Kg de


marchandises achetées au prix de 200F/Kg. Elle supporte en effet pour la possession de ce stock 50F/Kg et
par mois. Sachant que le coût d’obtention d’une commande est évalué à 12 000F, on vous demande :
Page
 De déterminer le lot économique ainsi que le nombre de commandes annuelles
| 26
 D’évaluer le coût d’approvisionnement ou de gestion de stock
 D’exprimer en fonction du lot économique les équations du coût de lancement, coût de possession, et
du coût total de gestion de stock.
Solution :

2Q.Cp 2.4000.12000
 Lot économique : Lo    400
h.u 50.12
N = 4000/400 = 10 commandes

 Coût d’approvisionnement global


Coût d’acquisition (4000 X 200) = 800 000

Coût de lancement (10 x 12000) = 120 000

Coût de possession ((400 x 50 x 12) /2 = 120 000

Total = 1 040 000

 Expression en fonction de Lo (x)


- Cout de lancement (CL) : CL = N.Cp, or N = Q/Lo d’où CL =Q.Cp/Lo
CL = (4000 x 12000) /Lo = 48 000 000/Lo

- Coût de possession (CP) : CP = (Lo/2). h. u on a donc CP = (Lo/2). 50. 12 = 300Lo


- Cout total = (40 000 x 200) + 48 000 000/Lo + 300Lo
En plus de cette méthode algébrique de résolution du modèle de Wilson, on distingue deux autres approches :
la méthode du tableau et la méthode graphique

La méthode du tableau consiste à présenter un tableau dans lequel sont calculées les différentes composantes
du coût global de gestion des stocks pour diverses valeurs de N (nombre de commande) supposées. On retient
la valeur de N pour laquelle le coût de possession est égal au coût de passation, tout en minimisant le coût
total. Ce tableau peut se présenter ainsi qu’il suit :

Coût de passation Coût de possession Coût total


Nombre de commande (N)
(En fonction de N) (En fonction de N) (En fonction de N)
1
2
3
4

Pour ce qui est de la méthode graphique, elle consiste à déterminer la cadence optimale des
approvisionnements à partir de la représentation graphique de l’équation du coût total de gestion de stock ou
du coût de passation et du coût de possession. Avec le coût global la solution est représentée par le point
d’abscisse du minimum de cette courbe de la fonction du coût total de gestion des stocks. Par contre, avec

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 26


l’autre approche, c’est l’abscisse du point de rencontre entre ces deux courbes qui présente la cadence optimale
d’approvisionnement.

2- Détermination de la cadence d’approvisionnement en cas de tarifs dégressifs


Comme dans le modèle de Wilson, les lots commandés ainsi que la demande sont constants, mais les prix
d’achat sont dégressifs et dépendent des quantités commandées. Il faut donc minimiser le coût total des
Page
approvisionnements comprenant toujours le coût d’achat, le coût de stockage et le coût de passation. | 27

Plusieurs méthodes existent pour résoudre ce problème. Une d’entre elle comporte plusieurs étapes :

 Calculer pour chaque prix la quantité optimale en dérivant le coût d’approvisionnement ;


 Vérifier la cohérence entre la quantité optimale et le prix proposé ;
 En cas d’incohérence, choisir la quantité minimale qui permet de bénéficier du prix proposé et calculer
pour chaque prix le coût total des approvisionnements ;
 La solution retenue est celle qui donne un coût d’approvisionnement minimum.
Application
Une société consomme par an 3600 unités d’un produit. Le coût unitaire de passation de commande est de
48F et le taux annuel de possession de stock est de 16%. Le fournisseur propose les tarifs suivants :
37,5F/unité/lot < 400 unités ; 36 F l’unité/ lot compris entre 400 et 600 unités ; 34F l’unité par lot > 600 unités.

TAF : établir l’équation du coût d’approvisionnement pour chaque cas et sélectionner le meilleur
approvisionnement.

NB : on suppose que les lots commandés sont constants et que l’entreprise passe au moins une commande par
an.

Solution :

Soit X la taille du lot

1er cas : X appartient à [0, 400]

Le cout d’achat = 37, 5 x 3600 = 135 000

Coût de lancement = (3600/X). 48 = 172 800/X

Coût de possession = 135000 . 16  3 X


3600 100
2.
X

Donc le coût total ici est CT1 (X) = 135 000 + 172800 + 3X
X

CT1’ (X) =  172800


2
 3 = 0, d’où x = 240 unités
X

CT1 = 135 000 + 172 800/240 + 3.240 = 136 440

2e cas : X est compris entre [400, 600]

Le cout d’achat = 36 x 3600 = 129 600

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Coût de lancement = (3600/X). 48 = 172 800/X

Coût de possession = 129600 . 16  2,88 X


3600 100
2.
X
Page
CT2 (X) = 129 600 + 172800 + 2,88X | 28
X

CT2’ (X) =  172800


2
 2,88 = 0, d’où x = 245 unités, qui n’appartient pas à l’intervalle [400, 600]. Donc pour
X
bénéficier d’un prix de 36 F, l’entreprise doit choisir la valeur la plus proche du minimum dans l’intervalle
[400, 600], soit 400 unités et on aura :

CT2 = 129 600 + 172 800/ 400 + 2, 88.400 = 131 184

3e cas : X est compris entre [600, 3600]

Le cout d’achat = 34 x 3600 = 122 400

Coût de lancement = (3600/X). 48 = 172 800/X

Coût de possession = 122400 . 16  2, 72 X


3600 100
2.
X

CT3 (X) = 122 400 + 172800 + 2,72X


X

CT2’ (X) =  172800


2
 2, 72 = 0, d’où x = 252 unités, qui n’est pas dans [600, 3600], on retient X = 600 unités
X
et on a CT3 = 124 320.

La solution 3 est retenue car elle minimise le coût d’approvisionnement.

3- Gestion des stocks en avenir incertain


Dans la plupart des cas les aléas pèsent sur la demande et sur les délais d’approvisionnement. La demande est
alors considérée comme variable aléatoire (voir prévision de la demande). On s’inspire donc des données
historiques pour déterminer la loi à laquelle elle se rapproche. Selon le délai d’approvisionnement du
fournisseur, on peut déterminer le stock de sécurité, le stock minimum et le stock de réapprovisionnement.
Ainsi, dès que le stock atteint le niveau de réapprovisionnement, on commande une quantité telle que le stock
ne doit pas dépasser un certain maximum (fonction du taux de couverture voulu). Cette approche de gestion
de stock est appelée gestion de stock par point de commande.

4- La segmentation des articles


Il existe des entreprises ayant plusieurs dizaines voire centaine d’articles en stock. Appliquer les techniques
rigoureuses de gestion de stock à chacun d’entre eux est très coûteux. Selon leurs valeurs (valeur de la
consommation pendant une période), on est amené à les classer en 2 ou 3 classes suivant plusieurs méthodes.

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 28


a- La loi de 20/80
Selon cette loi, 20% du nombre d’article en stock valent environ 80% du stock. A partir de cette loi il est
possible de diviser les articles en deux groupes :

- Le groupe 1 : constitué des articles les plus importants qu’il faut gérer avec rigueur.
- Le groupe 2 : constitué des articles qu’on peut gérer avec moins de rigueur. Page
Le processus de classification est le suivant | 29
 Calculer la rotation (r) en valeur pour chaque articles ou famille d’article. r est donc la quantité sortie
pendant l’année multipliée par le coût standard. Dans les entreprises commerciales, on considère le
chiffre d’affaires réalisé sur chaque article ou famille d’article.
 Classer les articles par valeur décroissante des rotations, calculer leurs valeurs cumulées ainsi que les
pourcentages de ces valeurs cumulées
 Calculer en pourcentage le cumul du nombre de référence des articles.

b- La méthode ABC
C’est une méthode identique à la précédente, mais un peu plus fine dans la mesure où on distingue 3 groupes
de produits :

- Le groupe A : constitué d’articles déterminants pour l’entreprise. Ils représentent environ 10% du
nombre d’article, mais environ 70% de la valeur du stock.
- Le groupe B : constitué d’articles d’une importance moyenne, représentant environ 30% du nombre
d’article et environ 20% de la valeur du stock.
- Le groupe C : constitué des articles de faible importance qui peuvent faire l’objet d’une gestion très
souple. Ils représentent 60% du nombre d’article pour environ 10% de la valeur des stocks.
Exemple : une entreprise a réalisé que son stock est constitué de 10 articles notés A, …, J. la rotation en
valeur de chacun des ces articles a été de 50000, 30000, 10000, 5000, 3000, 1000, 500, 300, 150, 50. On
vous demande de classer ces articles suivant les méthodes des 20/80 et ABC.

Articles N° % cumulé Rotation Cumul % cumulé


A 1 10 50000 50000 50
B 2 20 30000 80000 80
C 3 30 10000 90000 90
D 4 40 5000 95000 95
E 5 50 3000 98000 98
F 6 60 1000 99000 99
G 7 70 500 99500 99,5
H 8 80 300 99800 99,8
I 9 90 150 99950 99,95
J 10 100 50 100000 100
- Selon la loi 20/80, le groupe 1 est constitué des articles A et B et le groupe 2 du reste
- En suivant la méthode ABC, le groupe A est constitué de 10/50 (article A), le groupe B est constitué
de 30/45 (40 – 10 et 95 – 50) avec les articles B, C et D. enfin le groupe C (60/5) regroupe les articles
E à J.

III- BUDGETISATION DES APPROVISIONNEMENTS


En s’inspirant de la prévision annuelle des ventes ou de la production, et en tenant compte des coûts de gestion
de stock, on répond à la question suivante : quelle quantité commandée à quelle cadence ? Il reste à déterminer
les dates précises de passation des commandes et de livraison des stocks. Cela relève de la budgétisation des

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 29


approvisionnements. Deux cas sont à distinguer globalement : celui où la consommation est régulière et celui
où elle est irrégulière.

1- Budgétisation des approvisionnements en cas de consommation régulière


Dans une telle éventualité, les commandes sont identiques et passées à intervalle de temps constant. Le modèle
fondamental de Wilson permet de déterminer les quantités et la fréquence optimale. On en déduit les dates dePage
ruptures de stock, de lancement des commandes et de livraison. Toutes ces informations sont résumées dans | 30
un tableau appelé budget des approvisionnements et on dit qu’on a utilisé la méthode comptable, par
opposition à la méthode graphique.

Application :
La SA LE DOCTEUR utilise la MP « P » pour fabriquer son produit fini. La consommation annuelle régulière
sur 12 mois s’élève à 240 tonnes. On sait que le délai de réapprovisionnement est de 11 jours et le stock de
sécurité de 4 jours. Par ailleurs, le coût de possession est de 12% l’an. Le coût de lancement 400F et le coût
d’achat 1 000F/tonne. Le stock initial en début janvier est de 20 tonnes.

TAF : établir le budget et le coût des approvisionnements

Solution :

2.240.400
 Lo = Lo   40 tonnes
12
1000.
100
 Fréquence (N) = Q/Lo = 240/40 = 6 commandes par an
 Périodicité : s’il faut passer 6 commandes on a 360/6 = 60 jours. Donc on doit passer la commande
tous les 60 jours.
 Stock d’alerte ou de réapprovisionnement :
Stock minimum = (240/360) x 11 = 7, 33 tonnes
Stock de sécurité = (240/360) x 4 = 2,67 tonnes
Stock d’alerte = 10 tonnes.

Ce résultat implique que la commande doit être lancée lorsque le stock atteint le niveau de 10 tonnes ou bien
tous les 15 jours (11 + 4) avant la date de rupture.

- La date de rupture : le stock initial permet de satisfaire la demande sur 30 jours. La 1 ère rupture doit
donc avoir lieu en fin janvier, puis tous les deux mois.
- Date de commande : le stock de 10 tonnes est atteint 15 jours à partir de début janvier. C’est à cette
date qu’il faut passer la 1ère commande, puis tous les deux mois.
- Date de livraison : la livraison est effectuée 11 jours après la commande, soit le 26 janvier pour la
première, tous les deux mois.

 Le budget des approvisionnements pour l’année N est donc le suivant :

mois Dn-1 J F M A M J J A S O N Dn total date


Commande 40 40 40 40 40 40 240 tous 15 du mois
Livraison 40 40 40 40 40 40 240 Le 26 du mois
Sorties 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 240 Durant le mois
Stock 20 40 20 40 20 40 20 40 20 40 20 40 20 fin du mois
 Coût d’approvisionnement
Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 30
Coût d’achat : 1000 x 240 = 240 000

Coût de lancement = 400 x 6 = 2400

Coût de possession = 240000 x 12  2400


240 100
2 Page
40
| 31
Budget des approvisionnements = 244 800

2- Budget des approvisionnements en cas de consommations irrégulières


Dans une telle situation, il n’est plus possible d’associer des lots économiques identiques aux périodicités
constantes. Il faut donc choisir entre commander des lots égaux mais à des périodes variables et commander
des lots variables à des périodes constantes. Dans l’un ou l’autre cas, on peut résoudre le problème à travers
un tableau (méthode comptable) ou par un graphique (méthode graphique). Le principe de façon globale
consiste à calculer la date de rupture, à partir de laquelle les dates de commande et de livraison vont être
déterminées.

a- Budgétisation par quantité constante


La quantité à commander est déterminée en divisant la consommation (demande ou besoin) annuelle par la
cadence optimale d’approvisionnement.

La méthode comptable qui est une voie de solution consiste à présenter un tableau à double entrée, qui
peut prendre la forme suivante :

Stock avec commandes


Sorties ou Entrées ou Stock
période rupture Date de
consommation livraison rectifié quantités
éventuelle commande

Pour remplir ce tableau, on procède de la manière suivante :

- On remplit les périodes (ce sont généralement les mois qui vont de décembre N à décembre N + 1) ;
- On remplit la colonne des sorties ou des consommations prévues ;
- Dans le stock avec rupture éventuelle et sur la ligne correspondante à la première période (décembre
N), on porte le stock initial (qui est le stock final de l’année N) ;
- On détermine les autres stocks avec rupture éventuelles en appliquant la formule :
Stock avec rupture éventuelle période N = Stock avec rupture éventuelle période N – 1 –
consommation N

- Lorsque le stock avec rupture éventuelles ainsi calculé est nul, négatif ou inférieur au stock de sécurité,
on remplit la colonne entrée ou livraisons en y portant la quantité à livrer. Quand la colonne entrée est
remplie, automatiquement on calcule et on remplit la colonne stock rectifié (stock rectifié période n
= stock avec rupture éventuelles période n + entrée ou livraison période n)
- A partir des livraisons prévues et compte tenu du détail de réapprovisionnement, on détermine les
différentes dates de commandes qui permettent de remplir la colonne prévue à cet effet.
Par ailleurs, avec la méthode graphique, il est juste question de représenter dans le même repère deux courbes
polygonales dont une pour les consommations (ou les sorties) cumulées et l’autre pour les cumuls des entrées
et du stock initial. Pour obtenir les éléments des budgets des commandes, des livraisons, des consommations
et des stocks, il suffit de lire le graphique.

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 31


Application :
Une entreprise industrielle utilise une matière première pour la fabrication de son principal produit. Le stock
de la MP au 31/12/N est de 480 unités. Les renseignements suivants vous sont fournis par le service des
approvisionnements de cette entreprise :

- Le coût de passation de commande est fixé à 5760F Page


- Le coût de possession du stock moyen est de 5F par unité par mois | 32
- Le stock de sécurité correspond à un mois de consommation
- Les commandes sont passées et les livraisons effectuées en début de mois
- La méthode des lots constants est utilisée pour la budgétisation des approvisionnements
- Le délai de réapprovisionnement est d’un mois
- Les commandes prévues pour l’exercice N + 1 sont les suivantes :

Mois J F M A M J J A S O N D Total
consommations 120 360 420 432 150 540 328 522 688 604 432 204 4 800
TAF :

1- Déterminer la quantité économique à commander ainsi que le nombre de commande optimal


2- Utilisez la méthode comptable pour déterminer les éléments du budget des commandes, des livraisons,
des consommations et des stocks pour l’exercice N+1
3- Présenter dans un seul tableau, les budgets des commandes, des livraisons, des consommations et des
stocks pour l’exercice N+1
4- Reprenez la question 2 en utilisant la méthode graphique
Solution : 1- Calcul de quantité économique à commander (Q) ainsi que le nombre de commande optimal (N)

Soient : D (la consommation annuelle en quantité), P (le coût de possession du stock par unité et par mois), et
l (le coût de passation d’une commande), on a :
12 DP 12.180.5
N N  5 Commandes
2l 2.5760
2 Dl 2.4800.5760
Q Q  960 Unités ou Q  D  4800  960 unités
12 P 12.5 N 5
1- Eléments du budget
Par la méthode comptable, on a le tableau ci-après :

périodes sorties Stock avec rupture éventuelles entrées Stock rectifié Dates de commande
D - 480
J 120 360
F 360 0 960 960 Début janvier
M 420 540
A 432 108 960 1068 Début mars
M 150 918
J 540 378
J 328 50 960 1010 Début juin
A 522 488 960 1448 Début juillet
S 688 760
O 604 156 960 1116 Début septembre
N 432 684
D 204 480

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On préfère très souvent, à la place du tableau ci-dessus, présenter le tableau suivant :
Budget des approvisionnements
Mois D J F M A M J J A S O N D
besoin1 480 780 852 582 690 868 850 1210 1292 1036 636 x
Stock début
480 360 960 540 1068 918 378 1010 1448 760 1116 684
mois Page
Livraison 960 960 960 960 960 | 33
Stock après
480 1320 960 1500 1068 918 1338 1970 1448 1720 1116 684
livraison
consommation 120 360 420 432 150 540 328 522 688 604 432 204
Stock fin de
360 960 540 1068 918 378 1010 1448 760 1116 684 480
mois
Stock de
120 360 420 432 150 540 328 522 688 604 432 204 x
sécurité
Commande 01/01 01/03 01/05 01/07 01/09

2- Budgets des commandes, des livraisons, des sorties et des stocks pour l’exercice N+1
Mois D J F M A M J J A S O N D
Commandes 960 960 960 960 960
Livraison 960 960 960 960 960
Sortie 120 360 420 432 150 540 328 522 688 604 432 204
Stock (SF) 480 360 960 540 1068 918 378 1010 1448 760 1116 684 480

3- Méthodes graphique (à chercher)

b- Budgétisation par période constante


Lorsque les commandes sont passées à des dates fixées, il suffit donc de déterminer la date de première
commande et d’en déduire les autres. Le problème reste à déterminer les quantités à commander. En principe,
la commande doit couvrir la consommation d’une période égale à la période économique qui s’étend entre
deux dates de ruptures successives.

Application : les dirigeants de l’entreprise DADA pense qu’au cours de l’année suivante, ils auront besoins
de 24 000 unités d’une matière M pour la production. Le stock au 31/12 de cette année est de 2800 unités.

- Le coût de passation d’une commande est de 600F


- Le taux de possession du stock est de 9%
- Le stock de sécurité correspond à un mois de consommation
- Les commandes sont passées et les livraisons effectuées en début de mois
- Le délai de réapprovisionnement est d’un mois
- La budgétisation des approvisionnements se fait par périodes constantes
- Le prix d’achat d’une unité de M est 20F
- Le rythme des consommations prévues pour l’exercice à venir est le suivant :

Mois J F M A M J J A S O N D T
consommations 1000 1800 2180 2160 2280 2700 2640 600 2940 2520 2160 1020 24000

1
Besoins = consommation du mois + stock de sécurité à la fin du mois

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TAF :
1- Déterminer la cadence optimale d’approvisionnement
2- Utiliser la méthode comptable pour déterminer les éléments du budget d’approvisionnements
3- Présenter dans un seul tableau, les budgets des commandes, des livraisons, des consommations et des
stocks pour l’année suivante.
Page
Solution : | 34
1- Calcul de N
24000.20.9
N 6
200.600
2- Eléments du budget d’approvisionnement
Stock avec rupture Stock commande
périodes sorties entrées
éventuelles rectifié Dates Quantités
D / 2800
J 1000 1800
F 1800 0 4340 4340 Début janvier 4340
M 2180 2160
A 2160 0 4980 4980 Début mars 4980
M 2280 2700
J 2700 0 3240 3240 Début mai 3240
J 2640 600
A 600 0 5460 5460 Début juillet 5460
S 2940 2520
Début
O 2520 0 3180 3180 3180
septembre
N 2160 1020
Début
D 1020 0 2 800 2 800 2 800
novembre
J 1 000
F 1 800

3- Budget des commandes, livraisons, consommations et stock pour l’année suivante


mois J F M A M J J A S O N D
commandes 4340 4980 3240 5460 3180 x
livraison 4340 4980 3240 5460 3180 x
sortie 1000 1800 2180 2160 2280 2700 2640 600 2940 2520 2160 1020
stock 1800 4340 2160 4980 2700 3240 600 5460 2520 3180 1020 x

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CHAPITRE 4 : LE BUDGET DES INVESTISSEMENTS

Objectifs :
 Etudier les types d’investissements ; Page
 Etudier les critères de choix d’un investissement ;
| 35
 Faire le choix des investissements en avenir certain et en avenir incertain.

I- GENERALITES

1- Définition

La gestion budgétaire des investissements consiste à prévoir les investissements à réaliser ainsi que leur financement.
C’est pourquoi le budget des investissements n’est pas conçu pour une année comme les autres, mais à moyen ou long
terme.

Le système comptable OHADA définit les investissements comme l’ensemble des valeurs immobilisées (incorporelle,
corporelles et financières) susceptibles de procurer des flux futurs de trésorerie positive. En d’autres termes, ce sont les
biens immatériels, matériels et financiers dont la durée d’utilisation par l’entreprise dépasse le cadre d’un exercice.

En fonction du critère de classification, on distingue plusieurs types d’investissements.

2- Conditions et hypothèses

Un projet d’investissement n’est acceptable que s’il est rentable. La rentabilité repose sur une comparaison des profits
que l’on espère obtenir de l’investissement avec les revenus d’un placement financier de même montant et de même
risque.

Par simplification, l’étude du projet peut assimiler les recettes et les dépenses les plus probables à des recettes et à des
dépenses certaines : c’est l’étude en avenir certain. Cette méthode peut être améliorée en affectant une probabilité à
chacun des niveaux possibles de recettes et de dépenses : c’est l’étude en avenir aléatoire. Il existe des critères de choix
dans chacun des cas, mais cela sera traité à la deuxième partie consacrée à la prévision des investissements.

3- Concepts et données du calcul

a) L’actualisation

Comparer les investissements en fonction des flux à obtenir dans le futur, il est important de trouver la valeur actuelle
de ces des recettes et dépenses futures : c’est l’actualisation. A cet effet, un investissement ne sera rentable que si la
somme actualisé des flux net de trésorerie futurs est supérieure au capital investi.

I   C j (1  i)i
n

b) Flux monétaires Actualisés

Les paramètres à prendre en considération dans le calcul de la rentabilité d’un investissement sont :

 Capital investi (I0) : il représente la masse de capitaux nécessaires pour financer l’investissement à
savoir :
 Le prix d’acquisition de l’immobilisation corporelle (construction-matériel)

 On y ajoute :

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 Certains frais initiaux (recherches, développement, publicité, …)
 De l’accroissement du BFR (stock, créances diminuées de dettes fournisseurs) qui accompagne la
réalisation de l’investissement quand cet investissement a pour effet l’accroissement du chiffre
d’affaires.

 On y retranche éventuellement la revente de matériel déclassé, consécutive à la mise en place du nouvel


Page
équipement.
| 36
NB : le coût d’acquisition ainsi calculé est hors TVA si celle-ci est récupérable et TVA incluse si elle est non récupérable.

Capital Investi = prix fournisseurs (HTVA récupérable) + frais accessoires (douane, assurance) + accroissement du BFR
– prix de revente de l’ancien équipement (éventuellement)

 Les revenus nets : ce sont des résultats nets d’impôts (produits – charges – IS) générés par
l’investissement.

 Les recettes nettes d’exploitation (ou CAFG ou MBA) : elles représentent les flux de trésorerie dégagés
par l’exploitation. Les anglo-saxons les désignent par « cash-flow ». leur calcul peut être schématisé
dans le tableau suivant selon que le financement est assuré par les fonds propres ou par les fonds
étrangers.

Eléments Fonds propres Emprunts


Produits d’exploitation (CAHT prévu) CA CA
CHARGES
Amort du matériel (charges non décaissables) -A -A
Charges financières sur emprunts / -CF
Autres charges décaissées -CD -CD
RESULTAT AVANT IMPOT RAI RAI
Impôt sur le résultat -IS -IS
RESULTAT NET RN
+ Amort du matériel +A +A
+ plus-value sur cession (nette impôt) +PV +PV
+ récupération du BFR +RBFRE +RBFRE
4) Amort de l’emprunt / -AE
FLUX NET DE TRESORERIE CF CF

 Valeur résiduelle de l’investissement (V)

La valeur résiduelle de l’investissement est une recette additionnelle qui s’ajoute à la recette d’exploitation de la dernière
année du projet. Elle comprend deux éléments : la valeur vénale ou valeur de revente en fin de projet et la récupération
du BFRE.

 La durée du projet : il s’agit :

 Soit de la durée d’amortissement du projet, c’est-à-dire l’équipement (cas général)

 Soit d’une durée plus courte si les prévisions paraissent trop incertaines pour les années plus éloignées.

Cette durée est généralement utilisée pour calculer l’amortissement.

 Le taux d’actualisation (i) : c’est le taux de rentabilité exigé par l’entreprise. Il est encore appelé « taux de
rejet », pour parler du taux de rentabilité en dessous duquel on renoncerait à l’investissement.

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 36


II- PREVISION DES INVESTISSEMENTS

Elle représente l’estimation des emplois et des ressources financières, résumé dans le tableau du plan d’investissement
qui prend en compte :

A cet effet, le plan de développement de l’entreprise détermine s’il s’agit des investissements corporels ou incorporels.Page
| 37
On fait appel aux méthodes de choix des investissements. Elles sont nombreuses et on les regroupe en critères objectifs
(prestiges) et critères objectifs (taux de rentabilité, délai de récupération du capital, VAN, …), mais de façon globale, il
faut distinguer les critères lorsque l’avenir est certain et lorsque l’avenir est incertain.

A- Décision d’investissement en avenir certain

Plusieurs critères existent pour apprécier l’opportunité d’investissement :

a) La méthode de la valeur actuelle nette (VAN)

La VAN est à la date de la réalisation d’un investissement égale à la différence entre la valeur actuelle des recettes
prévues et le montant du capital engagé dans le projet. La formulation mathématique est la suivante :

VAN  I0  CF1 (1  t )1  CF2 (1  t )2  ...  CFn (1  t )n


n
VAN   I 0   CFj (1  t ) j
j 1 Avec, I0 (la capacité investie), CFj (le flux net de trésorerie à l’époque j), t (le taux de
rentabilité du projet).

1  (1  t ) n
VAN  CF  VR(1  t ) n  I0
Si les CF sont constants, on a : t

Si VAN > 0 (VAN = 0), cela suppose que l’investissement a une rentabilité supérieure (égal) au taux exigé et
réciproquement. Par conséquent pour deux investissements, on choisit celui qui a la VAN la plus élevée. L’inconvénient
de cette méthode est que la VAN ne peut être utilisé que pour comparer des investissements qui ont des « mises
identiques » et des durées similaires. Dans le cas contraire, il faudrait que le capital soit en quantité illimité.

b) L’Indice de Profitabilité

Il est représenté par le rapport entre la somme des entrées nettes et la somme des capitaux investis, actualisés au taux de
rentabilité exigés.

 R j (1  t )  j  V (1  t )  n
n
j 1 VAN
IP  k
 1
I 0  I k (1  i ) I 0  I k (1  i )  k

IP = 1 + VAN/montant de l’investissement

IP > 1, signifie que l’investissement est rentable et vice – versa. De deux projets, le plus rentable est celui qui a le plus
fort IP. Son avantage est qu’il s’exprime par une grandeur relative, ce qui fait disparaitre un des inconvénients de la
VAN. Il ne reste que celui de la durée identique des placements comparés.

c) Le taux interne de rentabilité (TIR)

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 37


C’est le taux d’actualisation pour lequel la VAN est nulle. Il s’agit du taux à partir duquel le rendement commence à
être rentable. En d’autres termes, le TIR exprime la rentabilité des capitaux investis à condition que les flux internes
(capital investi et recettes d’investissement) puissent être placés sur le marché financier à ce taux. L’investissement est
rentable si le TIR > au taux de rejet.

Soit i le taux de rentabilité recherché, on écrira :


Page
 I 0  I k (1  i) k
  j 1 R j (1  t )
n j
 V (1  t ) n
0 | 38

I0  I k (1  i) k  CF1 (1  t )1  CF2 (1  t )2  ...  CFn (1  t ) n  0

Ce critère permet d’obtenir un indicateur qu’éliminent les critères formulés à propos des autres références puisqu’il est
donné pour un franc (1F) et pour une période. La critique que l’on peut formuler porte sur « le placement interne » des
flux constatés ce qui est invraisemblablement car le TIR est souvent élevé.

d) Méthodes empiriques

Les critères de la VAN et TIR, sont les seuls critères permanents. Ils dépendent cependant du coût du capital souvent
délicat et déterminé. Aussi, les praticiens utilisent ils volontiers des méthodes empiriques, contestables du point de vue
de la théorie financière, mais qui ont l’avantage d’être simple et faciles à mettre en œuvre.

1- Le délai de récupération du capital investi

Le délai de récupération encore appelé période de récupération ou retour sur investissement, est le temps nécessaire
pour que le cumul des recettes nettes d’exploitation (CAF) soit égal au montant du capital investi.

Il repose sur l’idée qu’un montant investi doit être récupéré rapidement pour être rentable et peu risqué. C’est une
méthode très utilisée dans la pratique par les PME.

De deux investissements, celui qui présente le risque le plus faible est celui qui a le délai le plus court. Par ailleurs, un
projet est rentable si son délai de récupération est inférieur à celui fixé par l’entreprise.

L’inconvénient principal de cette méthode est qu’elle ne tient généralement pas compte de l’actualisation, mais elle peut
être améliorée en actualisant les flux au taux de rentabilité des capitaux de l’entreprise 2. De plus elle privilégie la
récupération du capital au détriment de la rentabilité car, elle se fixe arbitrairement un délai limite et élimine les projets
pour lesquels le délai de récupération est supérieur à cette limite.

2- Le taux de rendement comptable (méthode financière classique)

Le taux de rendement comptable (t) est le taux annuel de déplacement des capitaux moyens investis ( I ) par rapport aux
revenus moyens ( R ),

I0 +Ik -VR
Capitaux moyens investis ( I) =
2

Revenus moyens (R) =


R i

n ,

Avec I0 (le capital investi à l’époque 0), Ik (capital investi à l’époque K), VR (valeur résiduelle), R (revenu annuel).

2
Mais elle perd l’avantage de sa simplicité

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 38


R
Taux de rendement(t) =
I
L’entreprise se fixe arbitrairement un taux limité et élimine les projets pour lesquels le taux de rendement est inférieur.

Le taux de rendement comptable est souvent utilisé pour évaluer la performance du centre de profit. Cependant, cettePage
application peut avoir l’effet pervers d’inciter les responsables à différer les investissements pour augmenter dans| 39
l’immédiat le taux annuel. Ils sacrifient ainsi l’avenir de l’entreprise au rendement à court terme de leur centre.

APPLICATION 1 : la société hésite entre 2 projets dont voici les caractéristiques :

Eléments Projet A Projet B

Capital 5 000 000 8 000 000


Durées 3 ans 3 ans
Flux attendus 1 500 000 4 000 000
2 000 000 4 000 000
3 000 000 4 000 000

Rentabilité 8% 8%
Valeur résiduelle 700 000 1 000 000

Sélectionner le projet le plus avantageux suivant le critère de la VAN, de l’IP, du TIR.

Solution :

Application 2 :
Le directeur de la boulangerie « le campus » veut investir pour un projet dont le coût est de 8 000 000 F, la durée de 6
ans. Les flux nets attendus sont de : 1 500 000F, 2 000 000F, 2 000 000F, 3 000 000F, 1 500 000F et 2 000 000F. La
valeur résiduelle est de 500 000F. Trouver le délai de récupération de ce projet et apprécier l’opportunité du projet si le
délai fixé par l’entreprise est de 2 ans, 4 mois.

Solution :

B- Choix des investissements en avenir aléatoire

Il s’agit de minimiser le risque lorsqu’on doit choisir entre plusieurs projets d’investissement dont les cash-flows sont
aléatoires. On se base sur le coefficient de variation pour opérer ce choix.

III- LA BUDGETISATION DES INVESTISSEMENTS

Dans le cadre de la gestion des investissements, on distingue deux budgets :

Le budget des acquisitions : qui représente la répartition chronologique mensuelle des investissements. On peut l’étaler
selon l’engagement des dépenses, des décaissements ou des réceptions.

Le budget de financement : il représente la répartition chronologique mensuelle des sources et des emplois de fonds.

IV- LE CONTROLE DE LA GESTION DES INVESTISSEMENTS

Il porte sur le budget et sur la rentabilité du projet. Par rapport au budget, le contrôle concerne :

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 39


Les engagements avec les entrepreneurs

Les emprunts : il faut veiller au contrôle des devis, car les écarts trop élevés peuvent remettre en cause la rentabilité du
projet.

La réception des travaux : il faut alors contrôler la conformité des travaux au cahier des charges et le respect des délais
Page
L’évolution du financement : il faut s’assurer que les ressources prévues seront suffisantes et disponibles ou prendre des
| 40
mesures qui s’imposent.

Dans le cadre du contrôle de la rentabilité, il faut comparer les conditions de réalisation du projet aux prévisions pour
s’assurer de la rentabilité effective. Une baisse de rentabilité peut déséquilibrer le programme et la situation financière
de l’entreprise. Des mesures correctives doivent avoir été envisagées. La mesure de rentabilité effective, doit être faite
à l’aide des critères lors de l’étude prévisionnelle.

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 40


CHAPITRE 5 : LE BUDGET DE TRESORERIE

Objectifs :
 Déterminer les prévisions de trésorerie ; Page
 Etablir le budget de trésorerie ;
| 41
 Etablir le plan de trésorerie.

Le budget de trésorerie fait la récapitulation des flux financiers (recettes et dépenses) provenant des autres budgets.
Etabli pour une période annuelle, il est divisé en sous période mensuelles afin de rendre possible la détermination de la
situation de la trésorerie prévisionnelle de chaque mois.

Cette manière de procéder a pour but de permettre aux dirigeants d’envisager les mesures à prendre pour éviter les
cessations de paiement pendant les mois de restrictions ou de laisser improductifs les excédents pendant les mois
d’aisance financière.

Le budget de trésorerie est le planning des flux de liquidité sur une période donnée en mettant en évidence :
 Les éventuels excédents qui doivent être replacés
 Les éventuelles insuffisances qui doivent être palliées

Le solde idéal de la trésorerie doit être proche de zéro (on parle de la trésorerie zéro). Une telle situation éviterait à
l’entreprise :
 Des préjudices dus à la non utilisation des liquidités (manque à gagner)
 Des charges financières souvent trop importantes et pouvant grever considérablement le résultat

I- PREVISION DE LA TRESORERIE

&Faire les prévisions de la trésorerie consiste à prévoir les encaissements et les décaissements afin de déduire la situation
de trésorerie mois par mois. C’est-à-dire que le budget de trésorerie comprend en réalité trois (03) parties importantes :
le budget des encaissements, le budget des décaissements et le budget de synthèse. Cependant, préalablement à ces trois
budgets, il est souhaitable de présenter le budget de TVA.

1- Prévision des encaissements

Les encaissements proviennent : des recouvrements des créances, des ventes au comptant, d’escompte des effets de
commerce, des opérations telles que les encaissements des subventions d’investissement, les augmentations de capital,
etc…

Ces opérations peuvent donc résulter de l’activité ordinaire ou des activités exceptionnelles et peuvent être réalisées
durant la période d’étude ou avant.

Les encaissements généralement observés entre la date de réalisation des ventes et la date de leur règlement conduit très
souvent à la conception d’un tableau d’analyse des encaissements des ventes.

APPLICATION :
Dans un établissement, les conditions de règlement des ventes sont les suivantes : les clients paient la moitié du prix
TTC au moment de la vente et l’autre moitié durant le deuxième mois qui suit la vente. Les ventes TTC d’un semestre
sont données dans le tableau ci-après :

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Mois J F M A M J
Ventes 4 770 000 7 155 000 2 385 000 9 540 000 5 247 000 8 109 000

La prévision des encaissements résultant de la vente s’établit comme suit :


Encaissements
Mois Montant Page
J F M A M J J A
| 42
J 4 770 000 2 385 000 2 385 000

F 7 155 000 3 577 500 3 577 500

M 2 385 000 1 192 500 1 192 500

A 9 540 000 4 770 000 4 770 000

M 5 247 000 2 623 500 2 623 500

J 8 109 000 4 054 500 4 054 500

T 2 385 00 3 577 500 3 577 500 8 347 500 3 816 000 8 824 500

2- Prévision des décaissements


Elle concerne toutes les opérations qui entrainent les sorties de liquidité telles que : les remboursements de la dette et de
capital, les distributions de bénéfices, les règlements au profit des fournisseurs, de l’Etat et des autres tiers, les achats
au comptant d’exploitation (marchandises, matière, etc), les paiements des salaires.

Il faut préciser que les achats de biens et services sont considérés TTC. Les amortissements compris dans les charges
d’exploitation ne sont pas des décaissements.

La complexité du calcul de la TVA due conduit à l’établissement d’un tableau de calcul de TVA à décaisser appelé
budget de TVA.

APPLICATION :

Les prévisions d’une entreprise s’établissent comme suit pour le premier semestre de l’année N+1

Mois J F M A M J

Ventes TTC 4 770 000 7 155 000 2 385 000 9 540 000 5 247 000 8 109 000

Achat TTC 3 577 500 9 540 000 - 2 862 000 4 173 750 3 816 000
5) Achat de service et matière consommable

Mois J F M A M J
Services TTC 238 500 238 500 238 500 286 200 286 200 286 200
Matière cons TTC 178 875 71 550 23 850 119 250 47 700 11 925
Total 417 375 310 050 262 350 405 450 333 900 298 125

TAF : présenter le budget de TVA sachant que dans le bilan dressé le 31/12/N, la TVA due à payer en janvier est de
545 000

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3- Budget de synthèse

Le budget de trésorerie comporte trois grande partie et peuvent être présentées dans un seul tableau ou séparément dans
trois tableaux. Cette partie du budget présente la différence entre les encaissements et les décaissements ainsi que
l’évolution de la trésorerie durant la période de budgétisation. La situation finale ainsi ressortie, pouvant être soit un
excédent de liquidité soit une insuffisance.
Page
Lorsque le budget de trésorerie est présenté de façon séparée, on a : | 43
 Le tableau des encaissements ou des entrées de trésorerie
 Le tableau des décaissements ou budget des décaissements ou budget des dépenses ou sorties
de trésorerie
 Le tableau de la situation de la trésorerie ou budget de trésorerie proprement dit

Mois J F … N D

Total des recettes

Total des dépenses

Solde flux de la période

Solde début de période

Solde fin de période

EXERCICE DE CONSOLIDATION

L’extrait du bilan des établissements FNA établi le 31/12/N se présente comme suit :

Actifs Montants Passif Montants


-clients 1 800 000 -Emprunt 3 000 000
-Clients, effets à recevoir 4 500 000 -fournisseur 1 001 700
-Trésorerie 1 640 000 -fournisseur, effet à payer 1 311 750
-dettes fiscales (1) 650 000
-dettes sociales 1 500 000

(1) La dette fiscale est constituée par la TVA due à la fin du mois de Décembre qui sera réglé au cours du mois de
janvier N+1.

Les éléments prélevés des différents budgets de l’année N+1 ainsi que d’autres renseignements relatifs au bilan au
31/12/N, pour les prévisions du premier trimestre N+1 sont les suivants:

a) Prévisions des ventes de marchandises

Eléments Janvier Février Mars


Ventes (en quantité) 5 000 6 000 5 800

Prix de vente unitaire HT 1 000F 1 200F 1 200F

 Les clients règles selon les modalités suivantes :


 50% au comptant ;

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 43


 20% par chèque à 30 jours fin du mois ;
 Le reste par traite à 60 jours fin du mois.

 Le poste client figurant au bilan du 31/12/N représente les créances qui seront réglées par chèque en janvier
N+1 ;

 Le poste client effet à recevoir sera réglé à raison de 2/5 en janvier N+1 et 3/5 en février ; Page
| 44
 Un nouvel emprunt d’un montant de 7 000 000F sera émis courant Mars.

b) Prévisions des achats de marchandises et des autres charges

Eléments Janvier Février Mars


Achats de marchandises TTC 3 339 000 4 674 600 3 739 680
Service extérieur TTC 954 000 763 200 1 025 550
Impôts et taxes 400 000 400 000 600 000

Charges de personnel 1 500 000 1 500 000 1 500 000


Frais financiers 257 000 315 000 120 000

 Les achats des marchandises sont réglés :


 40% au comptant
 35% par chèque le mois suivant
 25% par traite à 60 jours

Ces conditions ont été appliquées pendant l’année N

 Les postes fournisseur et fournisseur effet à payer au bilan du 31/12/N représentent des dettes provenant des
achats de marchandises de 2 385 000F TTC en Novembre N et 2 862 000F TTC en Décembre N ;

 Les services extérieurs ; les impôts et taxes et frais financiers sont réglés sont réglés le même mois ;

 Les charges de personnel sont réglées le 5 du mois suivant ;

 L’emprunt figurant au bilan sera remboursé en février N+1 compte tenu d’un taux d’intérêt de 15% ;

 La dette sociale est constituée des salaires du mois de décembre à payer le 5/01/N+1 ;

 La TVA due du mois est réglée au cours du mois suivant.

Travail à faire :
1) Présenter le budget des encaissements du 1er trimestre N+1 ;
2) Présenter le budget le budget de TVA du 1er trimestre N+1 ;
3) Présenter le budget des décaissements du 1er trimestre N+1 ;
4) Présenter le budget de trésorerie du 1er trimestre N+1 ;
5) Faire un commentaire de ce budget.

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CHAPITRE 6 : LE PLAN DE FINANCEMENT

Le plan de financement est un état financier non obligatoire qui permet d’étudier l’effet des projets à long terme de
l’entreprise sur sa situation de trésorerie des années à venir. C’est un outil essentiel pour apprécier la cohérence
Page
financière de la stratégie de l’entreprise (financement des investissements). Il est aussi un outil de négociation des prêts
| 45
que les banques exigent pour l’octroi des crédits. Enfin, c’est un outil de prévention des difficultés de l’entreprise qui
permet de juger de l’avenir de la société en fonction de l’évaluation et du contrôle de sa stratégie. Il n’existe pas de
modèle type de plan de financement officiel. Aucune condition de forme n’est imposée.

I- LES PRINCIPES CLES

Après avoir sélectionné un projet d’investissement et choisi les modes de financement, l’entreprise doit établir un plan
de financement afin d’apprécier la pertinence de sa politique financière et vérifier l’équilibre de sa trésorerie sur le
moyen terme (3 ans le plus souvent).

Le plan de financement tout comme le plan de trésorerie est un document essentiel de la gestion prévisionnelle.
Cependant :

- Le plan de financement permet de récapituler les besoins et les ressources stables tel qu’il est possible de les
prévoir actuellement ;
- Alors que le plan de trésorerie se limite à une prévision des besoins et des ressources d’exploitation à court
terme. Sa périodicité est le mois ou la semaine voire la journée.

Le plan de financement est souvent réalisé en deux étapes : un plan initial est d’abord élaboré puis un plan définitif
permet d’intégrer de nouveaux financements (emprunts, augmentation de capital) et/ou une diminution des emplois
(recours à la sous-traitance par exemple).

La réalisation du plan de financement est précédée par l’élaboration du compte de résultat prévisionnels qui permettent
de calculer la CAF prévisionnelle.

II- METHODE
A- Présentation du plan de financement
1- Définitions

C’est un document prévisionnel établi sur plusieurs exercices. Il récapitule les différents flux annuels résultant des
besoins et des ressources de la structure. Il traduit les incidences des décisions d’investissement et de financement à
long terme. Il a pour enjeu de déterminer au plus juste le besoin de financement lié au projet mis en place. Il mesure
également la capacité de sa structure à générer par elle-même des ressources pour faire face à ses besoins.
Le plan de financement est un document prévisionnel établi pour une durée de 3 à 5 ans regroupant :

- Les ressources durables dont l’entreprise disposera ;


- Les emplois stables qu’elle prévoit de réaliser.

Le plan de financement peut être élaboré pour l’ensemble de l’entreprise ou se limiter à un projet d’investissement.

La trésorerie prévisionnelle de fin d’exercice découle de la relation suivante :

Trésorerie de fin d’exercice = trésorerie de début d’exercice – écart de la période (R-E)

L’équilibre financier est assuré lorsque la trésorerie de l’entreprise est positive pour chacune des années considérées.

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2- Les objectifs du plan de financement

Le plan de financement est un état prévisionnel des emplois envisagés sur un horizon de trois à cinq ans et des ressources
permettant de les financer. Il se présente sous la forme d’un tableau pluriannuel correspondant à la période définie.

L’objectif est de réaliser, année par année, l’équilibre financier entre les emplois et les ressources. Le travail s’effectue
en deux étapes : Page
| 46
 Dans un premier temps on étudie les soldes annuels correspondants aux éléments recensés et on met en
évidence les excédents ou les déficits.
 Dans un second tableau, définitif, on équilibre globalement la première ébauche en faisant appel aux
sources de financement nécessaires.

L’équilibre définitif est réalisé par des crédits à court terme. Lorsque les emplois sont supérieurs aux ressources,
l’entreprise doit puiser dans son fonds de roulement, s’il existe. Dans le cas inverse, l’entreprise peut se désendetter ou
trouver des placements pour les excédents.

Le plan de financement est l’outil essentiel pour réaliser trois fonctions :

- Contrôler la mise en œuvre de la stratégie de l’entreprise : à partir des objectifs d’investissement, on utilise le
plan pour apprécier leur cohérence financière, c’est-à-dire que l’on prévoit les moyens de les financer et les
chances d’obtenir ces financements.
- Négocier des prêts : chaque ouverture de crédit à moyen et long terme auprès d’une banque implique la
présentation d’un plan de financement nécessaire pour le dossier. Pour la banque, ce plan permet d’évaluer le
risque de non-remboursement et de s’assurer de la nature des investissements financés.
- Prévenir les difficultés de l’entreprise : Il est destiné aux commissaires aux comptes, au comité d’entreprise et
à l’organe de surveillance de l’entreprise. Ceux-ci pourront ainsi juger de l’avenir de la société en fonction de
l’évaluation et du contrôle de sa stratégie. Aucune condition de forme n’est imposée.

B- Elaboration du plan de financement initial

Le plan de financement est un tableau pluriannuel de ressources et d’emplois prévisionnels sur une période qui va de
trois à cinq ans. Il donne lieu à une déclinaison sur le court terme, appelée budget de trésorerie. Le budget de trésorerie
détaille les données du plan de financement pour l’année à venir, N + 1. Il se présente sous forme d’encaissements et de
décaissements prévisionnels à court terme. Le budget de trésorerie peut couvrir une période annuelle, trimestrielle ou
même mensuelle.
Le plan de financement peut se préparer dans une optique d’avenir certain, auquel cas les ressources et les emplois sont
aisément prévisibles. L’entreprise y définit sa politique d’investissement, puis les ressources nécessaires au financement
des investissements. Le BFRE est calculé dans l’optique prévisionnelle sous forme normative.
Le plan de financement permet de vérifier a priori la cohérence de la politique d’investissement et de financement. Les
ressources doivent impérativement couvrir les emplois. Si les ressources financières sont insuffisantes, il faut revoir les
hypothèses initiales des prévisions.
Pour tenir compte de l’environnement aléatoire, on utilise des méthodes statistiques probabilistes pour évaluer les postes
susceptibles d’être affectés : résultats d’exploitation, capacité d’autofinancement, besoin en fonds de roulement, etc.
Certains postes (amortissements) sont certains dès lors que les investissements sont réalisés. D’autres, comme les
emprunts, sont divisés en une partie certaine, le remboursement du capital, et une partie aléatoire, le paiement des intérêts
qui sont dépendants des taux futurs sur le marché.
1- Le modèle du tableau
Le plan de financement ne fait pas partie des états financiers de l’entreprise ; donc il n’est pas obligatoire. La présentation
du tableau est laissée au libre choix de l’entreprise puisqu’il n’existe pas de modèle officiel, mais en règle générale on
a affaire à un tableau pluriannuel en liste avec un nombre de colonnes correspondant à la période du plan.

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Les emplois et les ressources s’inscrivent dans le même ordre que dans un tableau de financement en liste. Dès lors, on
peut, à partir des informations qu’il doit contenir proposer la présentation suivante :

Tableau de financement de la société N+1 N+2 N+3 N+4


RESSOURCES
Capacité d’autofinancement
Page
Cessions ou réductions des immobilisations
Augmentation de capital en numéraire | 47
Subventions reçues
Emprunts souscrits (nouvelles dettes financières)
TOTAL RESSOURCES (A)
EMPLOIS
Investissements (acquisitions d’immobilisations : incorporelles, corporelles et
financières)
Variation ou augmentation du BFRE
Remboursement des dettes financières (remboursement du K)
Réduction des capitaux propres
Dividendes versés (y compris les acomptes)
TOTAL EMPLOIS (B)
Ecart annuel (A-B)
Trésorerie initiale
Trésorerie finale

Faisons alors une analyse du contenu de ce tableau.


a) Ressources prévisionnelles

Il s’agit de toutes les ressources durables (internes et externes) dont peut bénéficier l’entreprise.
 La CAF
Les modes de calcul de la CAF (à partir de l’EBE ou du résultat net) ont été présentés dans les chapitres précédents.
- Si les comptes de résultat prévisionnels sont donnés, les CAF prévisionnelles sont obtenues à partir de la relation
suivante :
CAF prévisionnelle = Résultat net prévisionnel + Dotations aux amortissements A.O

- A défaut, les CAF prévisionnelles sont obtenues à partir de l’EBE à partir des données simplifiées
fournies :
EBE prévisionnel
-Dotations
-Charges.financières
(intérêts)

Résultat avant IS
-IS
Résultat net
+Dotations
CAF prévisionnelle

 Cessions ou réductions d’immobilisations


- Cessions d’immobilisations :

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Il faut considérer le prix de cession probable des immobilisations dont la valeur est prévue (cessions courantes).

Sur le plan fiscal, il faudra prendre en compte le reversement éventuel de la fraction de la TVA déduite lors de
l’acquisition du bien. S’agissant de l’impôt sur les sociétés, il faut savoir que les cessions d’immobilisations sont
génératrices des suppléments d’impôt (cas des plus-values). Dans ce cas, on peut donc envisager l’une des deux
situations que résume le tableau suivant :
Page
SOMME A PORTER DANS LE PLAN DE | 48
HYPOTHESES
FINANCEMENT
1- Cession prise en compte dans le calcul de la
Montant HT des produits de cession
CAF prévisionnelle
Montant HT des produits de cession
2- Cession non prise en compte dans le calcul de
-impôt sur les plus-values
la CAF prévisionnelle
+ économies d’impôt sur moins-values

Exemple : soit une entreprise qui a prévu en N+1 une CAF de 2 000 000 F, alors qu’il est également prévu cette même
année la cession d’un matériel dont :

 Valeur brute 500 000


 Amortissement 300 000
 VNC 200 000

Le prix de cession est de 450 000

Présenter les rubriques CAF et cessions d’immobilisations suivant chacune des hypothèses ci-dessus :

1ère hypothèse : Cession prise en compte dans le calcul de la CAF prévisionnelle

N+1 N+2 ……………..


 CAF 2 000 000
 Cessions d’immobilisations 450 000

2e hypothèse : Cession non prise en compte dans le calcul de la CAF prévisionnelle


N+1 N+2 ……………..
 CAF 2 000 000
 Cessions d’immobilisations 367 500
𝑃𝑙𝑢𝑠 − 𝑣𝑎𝑙𝑢𝑒 : 450 000 – 200 000 = 250 000

𝑆𝑢𝑝𝑝𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑’𝐼𝑆 : 250 000 × 0,33 = 82 500

𝑃𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑠 𝑛𝑒𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 : 450 000 – 82 500 = 367 500

- Les réductions d’immobilisations :

Elles correspondent soit à des remboursements de prêts, soit à des restitutions de cautions ou de dépôts de garanties.

 L’augmentation du capital

Seuls les apports en numéraire à concurrence de la fraction libérée constituent une ressource nouvelle.

 Les subventions

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Seules seront retenues les subventions à percevoir au cours des exercices couverts par les prévisions. L’année où elle
est perçue par l’entreprise, la subvention constitue une ressource pour son montant total.

Cependant, la réintégration ultérieure et échelonnée des subventions entrainera une augmentation du résultat et dont la
CAF et par conséquent un supplément d’impôt.

Exemple : soit les opérations suivantes Page


| 49
 Encaissement prévu d’une subvention de 2 000 000 au début de N. Elle est amortissable sur 4 ans.
 Résultats et CAF avant reprise de la subvention

N N+1 N+2 ………..


Résultat avant impôt 3 000 000 4 000 000 5 000 000
Impôt : 33 % -990 000 -1 320 000 -1 650 000
Résultat net 2 010 000 2 680 000 3 350 000
Dotations +1 000 000 +1 200 000 +1 200 000
CAF 3 010 000 3 880 000 4 550 000

Pour l’élaboration du plan, il faut modifier le résultat et partant la CAF des reprises de la subvention et du supplément
d’impôt.

La CAF modifiée est alors la suivante :

N N+1 N+2 ………..


Résultat avant impôt 3 000 000 4 000 000 5 000 000
Quote-part de la subvention (2 000 000/4) +500 000 +500 000 +500 000

Résultat corrigé avant IS 3 500 000 4 500 000 5 500 000


Impôt : 33 % -1 155 000 -1 485 000 -1 815 000
Résultat net corrigé 2 345 000 3 015 000 3 685 000
Dotations +1 000 000 1 200 000 1 200 000
Quote-part de la subvention -500 000 -500 000 -500 000
CAF rectifiée 2 845 000 3 715 000 4 385 000

Autrement dit, la CAF rectifiée s’obtient en déduisant de la CAF initiale l’impôt sur la reprise de la subvention.

On peut alors simplifier le plan en présentant uniquement :

En emplois, l’impôt sur les sociétés calculé sur le montant de la reprise de la subvention ;
Et en ressources, le montant de la CAF initiale.

N N+1 N+2
Emplois
IS sur reprises subvention (A) 165 000 165 000 165 000
Ressources
CAF initiale (B) 3 010 000 3 880 000 4 550 000

Solde (B-A) 2 845 000 3 715 000 4 385 000

Le plan se présentera ainsi pour les rubriques concernées :

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N N+1 N+2 ……….
CAFG 2 845 000 3 715 000 4 385 000
Subvention 2 000 000

 L’augmentation des dettes financières


Page
| 50
Ce sont des dettes d’une durée supérieure à un an. Les frais d’émission qui en découlent sont immédiatement déduits de
l’emprunt ;

Les concours bancaires ne doivent pas être pris en compte puisqu’ils font partie de la trésorerie du passif.

b) Emplois prévisionnels

Ce sont des empois de caractère durable qui vont affecter la trésorerie de l’entreprise (ce sont des flux financiers
négatifs).

 Les acquisitions d’immobilisations

La valeur à considérer ici est la valeur brute qui peut être soit HT dans le cas où la taxe est récupérable, soit TVA
comprise dans le cas contraire.

Si l’entreprise décide un financement par crédit-bail, le plan est modifié au niveau des acquisitions d’immobilisation
(supprimé), et de la CAF d’exploitation (diminuée des loyers nets d’économie d’IS).

Il faut noter que les productions d’immobilisations figurent dans cette rubrique au même titre qu’une acquisition.

 Les distributions de dividendes

Il s’agit des distributions prévues au cours de chacun des exercices couverts par le plan de financement. Seules
doivent être prises en comptes les distributions au titre du seul capital existant. En cas d’augmentation de capital, ce
poste devrait être modifié.

Remarque : sur ce point, il faut préciser que les dividendes distribués au cours d’un exercice proviennent du résultat de
l’exercice précédent. Pour l’élaboration du plan, deux attitudes sont possibles :
Soit porter d’emblée les dividendes dans les emplois ;
Soit les ignorer dans un premier temps, les possibilités de distribution étant étudiées après
établissement du plan, en fonction des soldes obtenus.
 Les variations du BFR
Il faut comprendre que :
Les augmentations (ou variations positives) du BFE sont portées en emplois ;
Les diminutions (ou variation négatives) en ressources ou en emplois négatifs.

Pour calculer la variation du BFRE, on applique la méthode normative (BFE en jours de CA HT).
En outre, compte tenu de la relation existante entre la CAF et les liquidités correspondantes, le BFE doit être
évalué ‘amortissements inclus’, puisque la CAF contient elle-même des amortissements. En effet, l’élimination des
amortissements pour l’évaluation des stocks serait une erreur qui ne permettrait pas de trouver la trésorerie
prévisionnelle telle qu’elle doit apparaître dans le bilan prévisionnel.

 Remboursement des dettes financières

Il s’agit des sommes à rembourser au cours de chaque exercice couvert par le plan de financement. Les dettes
financières s’entendent hors concours bancaires et soldes créditeurs de banques. Il s’agit donc des emprunts (emprunt
obligations et emprunt auprès des établissements de crédit).

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 50


La présentation s’inspire donc de l’analyse financière et de ses tableaux de synthèse :

SSG du compte de résultat et tableaux de financement du plan comptable OHADA à partir du bilan. On retrouve les
postes de ressources et d’emplois, mais la variation du FRNG disparaît.

Rappelons que cette variation se décompose comme suit :


Page
ΔFRNG = ΔBFRE + ΔBFRHE + Δ trésorerie | 51
Dans une optique prévisionnelle, le BFRHE est nul, sa variation aussi. La variation du BFRE est incluse dans les
emplois. La différence entre ressources et emplois du plan de financement correspond donc à la variation de la trésorerie.

2- Précisions
 ΔBFRE : à défaut d’indication contraire, la variation du BFRE doit être financée en début de période
 Remboursement des dettes : il s’agit uniquement du capital remboursé (intérêts exclus).
 Nouvelles dettes financières : elles peuvent être des emprunts ou des comptes courants d’associés.

C- Elaboration du plan de financement définitif

Le plan définitif tient compte des financements complémentaires permettant d’équilibrer le plan de financement, c'est-
à-dire d’obtenir une trésorerie positive pour chaque année du plan.

Sur la base du total des emplois et du total des ressources du plan initial :

- On doit ajouter aux emplois : les intérêts nets d’IS (on peut aussi recalculer la CAF en enlevant 67 % des
intérêts), les remboursements de capital et les distributions de dividendes découlant des financements
complémentaires ;
- On ajoute les nouveaux financements (augmentation de capital, emprunts, compte courant d’associés).

Remarque :

Si l’entreprise choisit de restructurer ses emplois en renonçant à une acquisition d’immobilisation au profit d’une
location ou d’un crédit-bail, il est préférable de recalculer les CAF prévisionnelles.

Le plan définitif peut être présenté de la façon suivante :

Années 1 2 3 4
Ressources
Emplois
Total du plan initial
Intérêts nets d’IS
Remboursement des dettes
Distribution des dividendes
Total des emplois
Ressources
Total du plan initial
Augmentation de capital
Dette
Total ressources
Ecart annuel
Trésorerie initial
Trésorerie finale

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 51


III- COMPLEMENTS
A- Limites du plan de financement

L’établissement du plan de financement repose sur des données prévisionnelles découlant d’hypothèses,
relatives à l’activité de l’entreprise. Par ailleurs, la trésorerie tient compte d’un BFRE moyen qui, par définition, ne
correspond pas au BFRE à la clôture de l’exercice. La trésorerie calculée dans le plan de financement est par conséquent
approximative. Page
| 52
Enfin, une trésorerie positive en fin d’année n’est pas incompatible avec une trésorerie négative certains mois.
Même lorsque le plan est équilibré, il peut donc subsister des problèmes de trésorerie à court terme.

B- Conséquence

Afin de limiter le risque de déséquilibre à court terme, les banquiers estiment nécessaires que, pour la première année,
les ressources excèdent les besoins d’un certain montant, excédent qui doit s’accroître les années suivantes.

C- Les enseignements du plan de financement

Les décisions de politique financière portent sur la structure financière adoptée par la société en fonction de ses
objectifs de rentabilité, de croissance et de risque. Le plan de financement permet de s’assurer de l’équilibre entre les
emplois et les ressources année par année et pour l’ensemble du plan. Si l’équilibre du plan de financement s’avère
difficile à réaliser, cela peut traduire une rentabilité insuffisante, voire négative des investissements prévus.

Les soldes de trésorerie prévisionnels doivent permettre d’évaluer la capacité de distribution des dividendes
pour les actionnaires à partir du moment où le résultat de l’exercice est positif.

Lorsque la rentabilité est satisfaisante, l’entreprise définit sa politique d’endettement qui se traduit par la
répartition entre fonds propres et endettement. Le choix d’une structure financière est une décision importante de
politique financière. Il s’agit de décider de la répartition entre capitaux permanents et crédits de trésorerie. L’entreprise
doit prévoir les montants nécessaires et choisir le type de financement qui sera le mieux adapté à ses besoins. Les actifs
immobilisés doivent être financés par des capitaux permanents puisqu’ils représentent un besoin permanent pour
l’entreprise. Il serait particulièrement hasardeux de financer l’acquisition d’un matériel ou tout autre actif immobilisé
par des financements exigibles à court terme.

Pour le financement du BFRE, il convient d’associer un financement par capitaux permanents pour la partie
structurelle de ce besoin. En période de pointe, l’entreprise fera appel à des crédits de trésorerie alors qu’à certaines
périodes l’entreprise disposera d’excédents de liquidité qu’elle pourra replacer à court terme. Lorsque l’essentiel des
cash-flows est dégagé dans les dernières années, il arrive que l’entreprise accepte un déséquilibre en début de plan
compensé par des rentrées ultérieures de liquidités.

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 52


APPLICATION : (extrait du BTS 2008)

L’entreprise CHENDJOU vous fournit les informations suivantes (en milliers)

- Projet d’investissement
Eléments Année 1 Année 2 Année 3
Constructions 120 000 - - Page
Installations 59 400 - - | 53
Outillage 46 800 70 500 -
Matériel informatique - 68 600 34 200
Matériel de transport - - 58 000
Matériel de bureau 25 000 - 15 000

Totaux 251 200 139 100 107 200

- Annuités d’amortissements prévisionnels

Eléments Année 1 Année 2 Année 3


Constructions 6 000 6 000 6 000
Installations 11 880 11 880 11 880
Outillage 1 14 625 10 055 6 913
Outillage 2 - 22 032 15 147
Matériel informatique 1 - 27 440 16 464
Matériel informatique 2 - - 13 680
Matériel de transport - - 14 500
Matériel de bureau 1 5 000 5 000 5 000
Matériel de bureau 2 - - 3 000
Totaux 37 505 82 407 92 584

Les investissements sont acquis en début d’exercice, une augmentation de capital de 200 000 F est prévue dès le début
de la première année.
Un emprunt de 120 000 F sera contracté au début de la deuxième année, remboursable en 4 ans par fraction égale (le 1er
remboursement intervenant au 31/12 de la deuxième année).

Les variations des besoins en FR seront de :


 64 500, année 1
 99 800, année 2
 99 300, année 3

La distribution annuelle des dividendes sera de 38 000 F.

Les résultats nets des trois exercices sont estimés à 80 000 F, 120 000 F, 190 000 F.

Le taux d’IS est de 33 %.

Si un déséquilibre financier intervient, il faudra remplacer l’acquisition de l’outillage la première année par un crédit-
bail de 72 mensualités de 700

Travail à faire :

Etablir le plan de financement sur 3 ans (arrondir les chiffres au franc supérieur)
Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 53
CORRECTION APPLICATION
PLAN DE FINANCEMENT
Eléments 1 2 3
I- Variations des emplois
- Dividendes à distribuer 38 000 38 000 38 000
- Investissements nouveaux Page
 Constructions 120 000 - |- 54
 Installations 59 400 - -
 Outillage 46 800 70 500 -
 Matériel informatique - 68 600 34 200
 Matériel de transport - - 58 000
 Matériel de bureau 25 000 - 15 000
64 500 99 800 99 300
 BFR
- Remboursements des emprunts - 30 000 30 000
TOTAL 353 700 306 900 274 500
II- Variations des ressources
- CAF
 Résultat net (a) 80 000 120 000 190 000
 Dotations aux amortissements 37 505 82 407 92 584
- Désinvestissement - - -
- Ressources externes - -
 Capital 200 000 - -
 Emprunts à long terme - 120 000 -
TOTAL 317 505 322 407 282 584
III- Excédent ou insuffisance de ressources (III= II- I) (36 195) 15 507 8 084

Plan de financement modifié


Eléments 1 2 3
Excédent ou insuffisance de ressources (36 195) 15 507 8 084
Outillage 46 800 - -
Dotations aux amortissements (14 625) (10 055) (6 913)
Variations des résultats nets(1) 4 130 1 109 (996)
Nouveau excédent/nouvelle insuffisance 110 6 561 175

(1) Calculs annexes : variations des résultats nets

Eléments Année 1 Année 2 Année 3


Résultats nets précédents (a) 80 000 120 000 190 000
Résultats avant IS 119 403 179 105 283 583
Amortissements 14 625 10 055 6 913
Charges de crédit-bail (700 x 12) (8 400) (8 400) (8 400)
Résultat corrigé avant IS 125 568 180 760 282 096
IS 41 438 59 651 93 092
Résultat net (b) 84 130 121 109 189 004
Variations résultats net (1) = (b) – (a) 4 130 1 109 (996)

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DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L’EXPLOITATION ET
COUTS PREETABLIS

Page
INTRODUCTION GENERALE
| 55
Le compte de résultat représente l’image de l’activité de l’entreprise pendant une période donnée (l’exercice
comptable qui dure douze mois).
Au cours de cette période comptable, l’application des principes comptables et des règles juridiques, aboutit
à une comptabilité par nature des charges et des produits pour la détermination du résultat.
Cette analyse privilégiée pour sa simplicité pose davantage des problèmes car, elle ne permet pas d’apprécier :
- Les coûts engendrés par un service fonctionnel de l’entreprise (Production, distribution,
administration générale …).
- Une activité spécifique : Résultat engendré par l’activité mécanique par exemple…
- Les performances réalisées dans une zone géographique : vente au Cameroun ; ventes à l’export ;

- Le comportement des charges face à une variation du volume d’activité ;
- Le niveau minimum d’activité qui mettrait l’entreprise à l’abri de toutes tendances défavorables de
la conjoncture.
On comprend donc que l’analyse globale de l’activité par nature sera insuffisante pour le gestionnaire
préoccupé par des décisions opérationnelles. C’est pourquoi il faudra faire appel à la comptabilité analytique
de gestion qui préconise pour les charges et les produits ordinaires :
- une analyse par fonctions ;
- une analyse par variabilité ;

Ceci dit, il devient possible d’évaluer le risque d’exploitation dans une entité.
On appelle risque d’exploitation les variations aléatoires du CAHT qui affectent les prévisions relatives aux
différents critères de gestion (résultat d’exploitation, rentabilité financière…).

Le risque d’exploitation est donc fonction de la sensibilité du résultat à une variation de l’activité.

Il peut être appréhendé en utilisant divers outils tels que :

 Le seuil de rentabilité ;
 Le levier d’exploitation ;

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CHAPITRE 7 : L’ANALYSE FONCTIONNELLE DE
L’EXPLOITATION

OBJECTIFS Page
A la fin de cette leçon, je serai capable de : | 56
- reclasser les charges par fonction
- présenter le tableau d’exploitation fonctionnel d’une entreprise commerciale et d’une
entreprise industrielle
I - Classement des charges par fonction
Les charges classées par nature en comptabilité générale, sont reprises et classées par fonction c’est – à dire
selon la destination quelles ont dans entreprise.
Pour reclasser les charges par fonction, on établit un tableau à double entrée qui peut se présenter comme suit :
charges par Fonction
Totaux
natures Approvisionnement Production Distribution Finance Administration

II – Tableau d’exploitation fonctionnel


Il permet de déterminer le résultat net de l’entreprise grâce au calcul des marges relatives à la fonction. On
distingue le TEF d’une entreprise commerciale et le TEF d’une entreprise industrielle. Le principe d’élaboration
du TEF est le même pour les entreprises commerciales et industrielles. Toutefois, dans l’entreprise industrielle,
on calcule en plus :
- le coût d’achat des matières premières avec marge sur coût achat des MP
- le coût de production avec une marge sur coût de production
Le TEF se présente ainsi :
1- Le TEF d’une entreprise commerciale
Il se présente de la matière suivante :

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TABLEAU D’EXPLOITATION FONCTIONNEL
(ENTREPRISE COMMERCIALE)

MONTANTS MONTANTS
N° ELEMENTS %
PARTIELS NETS
01 CHIFFRE D’AFFAIRES NET HT ///////////// ///////////// ///////// Page
CHIFFRE D’AFFAIRE BRUTS HT CA BRUT HT | 57
R.R.R ACCORDE -R.R.R.A
RETOUR SUR VENTES -R/V
PRODUITS ACCESSOIRES (sauf ceux liés aux emballages) +P.A
CHIFFRE D’AFFAIRES NET HT =CA NET HT CA NET HT 100
02 COÛT D’ACHAT DES MARCHANDISES VENDUES //////////// ///////////// //////////
PRIX D’ACHAT DES MARCHANDISES P.A HT
R.R.R OBTENUS -R.R.R.O
FRAIS FONCTION ACHAT +F/A
VARIATION DES STOCKS MARCHANDISES + (SI-SF)
COÛT D’ACHAT DES MARCHANDISES VENDUES = CAMV -CAMV
03 MARGE SUR COÛT D’ACHAT OU MARGE BRUTE 𝑴/𝑪𝑨
(1)-(2) = M/CA 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
04 COÛT DE DISTRIBUTION //////////// //////////// /////////
ACHAT BRUTS D’EMBALLAGES A.E
R.R.R OBTENUS SUR EMBALLAGES -R.R.R.O.E
RETOUR SUR D’EMBALLAGES -R/E
FRAIS DE DISTRIBUTION +F/D
VENTES D’EMBALLAGES -P.V.E
VARIATION DES STOCKS D’EMBALLAGES + (SI-SF)
R.R.R ACCORDES SUR EMBALLAGE R.R.R.A.E
PRODUITS ACCESSOIRE D’EMBALLAGES +P.A/E
COÛT DE DISTRIBUTION = CD° -CD°
05 𝑴/𝑪𝑫°
MARGE SUR COÛT DE DISTRIBUTION (3)-(4) = M/CD° 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
06 FRAIS NETS ADMINISTRATION ET FINANCE ///////////// ///////////// ///////
FRAIS FONCTION ADMINITRATION ET FINANCE F.F.A
AUTRES PRODUITS ADMINISTRATION -A.P.A
FRAIS NETS ADMINISTRATION ET FINANCE = F.N.A -F.N.A
07 MARGE SUR COÛT D’ADMINISTRATION ET = M/F.N.A OU 𝑹. 𝑨. 𝑶
FINANCE OU R.A.O
(5)-(6)
R.A.O 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
08 RESUTAT HORS ACTIVITES ORDINAIRE(R.H.A.O) ///////////// ///////////// ////////
CHARGES H.A.O C.H.A.O
PRODUITS H.A.O -P.H.A.O
𝑹. 𝑯. 𝑨. 𝑶
R.H.A.O
= R.H.A.O R.H.A.O 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
09 𝑹. 𝑵
RESULTAT NET (R.N)
(7)±(8) = R.N 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻

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2- Le TEF d’une entreprise industrielle ou prestataire de services
Il se présente de la matière suivante :

TABLEAU D’EXPLOITATION FONCTIONNEL


(ENTREPRISE INDUSTRIELLE) Page
| 58
MONTANTS MONTANTS
N° ELEMENTS %
PARTIELS NETS
01 CHIFFRE D’AFFAIRES NET HT ///////////// /////////////// /////////
CHIFFRE D’AFFAIRE BRUTS HT CA BRUT HT
R.R.R ACCORDE -R.R.R.A
RETOUR SUR VENTES -R/V
PRODUITS ACCESSOIRES (sauf ceux liés aux emballages) +P.A
CHIFFRE D’AFFAIRES NET HT =CA NET HT CA NET HT 100
02 COÛT DE PRODUCTION DES PRODUIT VENDUS /////////// //////////// //////////
PRIX D’ACHAT DES MATIERES PREMIERES P.A HT
R.R.R OBTENUS -R.R.R.O
FRAIS FONCTION ACHAT +F/A
VARIATION DES STOCKS MATIERES PREMIERES + (SI-SF)
COÛT D’ACHAT DES MATIERES CONSOMME = CAMPC
FRAIS FONCTION PRODUCTION +FFP°
VARIATION DE STOCKS DES PRODUITS FINIS + (SI-SF)
COÛT DE PRODUCTION DES PRODUIT VENDUS = CAMV -CAMV
03 MARGE SUR COÛT DE PRODUCTION (1)-(2) = M/CP° 𝑴/𝑪𝑷°
𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
04 COÛT DE DISTRIBUTION ///////////// ///////////// /////////
ACHAT BRUTS D’EMBALLAGES A.E
R.R.R OBTENUS SUR EMBALLAGES -R.R.R.O.E
RETOUR SUR D’EMBALLAGES -R/E
FRAIS DE DISTRIBUTION +F/D
VENTES D’EMBALLAGES -P.V.E
VARIATION DES STOCKS D’EMBALLAGES + (SI-SF)
R.R.R ACCORDES SUR EMBALLAGE R.R.R.A.E
PRODUITS ACCESSOIRE D’EMBALLAGES +P.A/E
COÛT DE DISTRIBUTION = CD° -CD°
05 MARGE SUR COÛT DE DISTRIBUTION (3)-(4) = M/CD° 𝑴/𝑪𝑫°
𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
06 FRAIS NETS ADMINISTRATION ET FINANCE ///////////// ///////////// ///////
FRAIS FONCTION ADMINITRATION ET FINANCE F.F.A
AUTRES PRODUITS ADMINISTRATION -A.P.A
FRAIS NETS ADMINISTRATION ET FINANCE = F.N.A -F.N.A
07 MARGE SUR COÛT D’ADMINISTRATION ET (5)-(6) = M/F.N.A OU 𝑹. 𝑨. 𝑶
FINANCE OU R.A.O 𝑿𝟏𝟎𝟎
R.A.O 𝑪𝑨𝑯𝑻
08 RESUTAT HORS ACTIVITES ORDINAIRE (R.H.A.O) ///////////// ///////////// ////////
CHARGES H.A.O C.H.A.O
PRODUITS H.A.O -P.H.A.O
= R.H.A.O R.H.A.O 𝑹. 𝑯. 𝑨. 𝑶
𝑿𝟏𝟎𝟎
R.H.A.O 𝑪𝑨𝑯𝑻
09 (7)±(8) = R.N 𝑹. 𝑵
𝑿𝟏𝟎𝟎
RESULTAT NET (R.N) 𝑪𝑨𝑯𝑻

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Application sur l’analyse d’exploitation fonctionnelle

Exercice 01: cas d’une entreprise commerciale


L’entreprise FNA est une entreprise commerciale des produits manufacturés situé à DAMAS
Page
une banlieue de Yaoundé Cameroun. Elle vous communique son compte de résultat schématique
tel qu’il suit : | 59

N° Intitulés Montants N° Intitulés Montants


cptes cptes
6031 Stock initial de marchandises 11 500 000 7010 Ventes de marchandises 500 000 000
6010 Achats de marchandises 600 000 000 7074 Ventes d’emballages 4 000 000
6033 Stock initial d’emballages 500 000 6019 RRR obtenus 10 000 000
6080 Achat d’emballages 16 000 000 7500 Intérêt reçus 6 000 000
6100 Transports consommés 5 000 000 7700 Autres produits 5 000 000
6200 Services extérieurs 10 500 000 6031 Stock final de marchandises 300 000 000
6300 Autres ervices extérieurs 12 000 000 6033 Stock final d’emballages 8 000 000
6400 Frais de personnel 40 000 000
6600 Impôts et taxes 5 000 000
6700 Intérêts 2 500 000
6800 Dotations aux amortissements 6 500 000
6900 Dotations aux provisions 3 500 000
1370 Résultat d’activité ordinaire 120 000 000
Totaux 833 000 000 Totaux 833 000 000

Selon le principe d’organisation préconisé par FAYOL, l’entreprise a retenu les fonctions ci-dessous
indiquées :

Fonctions
Charge par nature Totaux Commerciale Administrative et
Approvisionnements Distribution financières

Transports consommés 5 000 000 20% 50% 30%


Services extérieurs 10 500 000 25% 65% 10%
Autres services extérieurs 12 000 000 24% 16% 60%
Frais de personnel 40 000 000 18,75% 56,25% 25%
Impôts et taxes 5 000 000 7% 13% 80%
Dotations aux amortissements 6 500 000 2 650 000 2 350 000 1 500 000
Dotations aux provisions et dep 3 500 000 - 2 000 000 1 500 000
Intérêts 2 500 000 - 20% 80%

Total 85 000 000

Travail à faire 01:

1.1. Etablir le tableau de reclassement des charges par nature selon les fonctions
indiquées
1.2. Présenter le compte d’exploitation fonctionnel de l’entreprise FNA

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Exercice 02 : Cas d’une entreprise industrielle
Des comptes de la société FNA on extrait les comptes suivants

Stock de matière première (initial)…………….. 392 000 Page


Stock des produits finis (initial)………………… 744 800 | 60
Stock d’emballages (initial) ….………………… 98 000
Stock final de matières premières……………… 367 500
Stock final de produits finis …………………… 715 400
Stock final d’emballages………………………… 73 500
Achats de matière première …………………… 3 283 000
Achats des emballages commerciaux…………… 225 400
Achats de matières consommables……………… 235 200
Charges de personnel…………………………… 2 043 300
Impôts et taxes…………………………………… 392 000
Autres charges externes…………………………. 568 400
Charges d’intérêts ………………………………… 176 400
Dotations aux amortissements et aux provisions 808 500
Ventes de produits finis ………………………… 7 840 000
Vente d’emballages ……………………………… 117 600
Autres produits de gestion courante…………… 58 800
Produits financiers……………………………… 107 800

Clés de répartition des charges par nature en charges par fonctions

Charges Fonction Fonction Fonction Fonction


par nature d’achat production distribution administrative
Charges de personnel 20% 60% 10% 10%
Impôts et taxes 5% 25% 40% 30%
Autres charges 30% 25% 25% 20%
Charges financières - 40% - 60%
Dotation aux amortissements 10% 30% 20% 40%

Travail à faire 02:

1.1. Etablir le tableau de reclassement des charges par nature selon les fonctions
indiquées
1.2. Présenter le compte d’exploitation fonctionnel de l’entreprise FNA

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CHAPITRE 8 : L’ANALYSE DIFFERENTIELLE DE
L’EXPLOITATION

OBJECTIFS Page
A la fin de cette leçon, je serai capable de : | 61
- Définir les notions de charges fixes et charges variables
- Reclasser les charges par variabilité
- Etablir le TED d’une entreprise commerciale et industrielle

I – La variabilité des charges


Les charges incorporables peuvent revêtir deux (02) types de comportements
1 – Les charges variables ou charges opérationnelles
Elles sont celles dont le montant varie en fonction de l’activité. En d’autre elles sont
proportionnelles au niveau d’activité.

2 – Les charges fixes ou charges de structure


Ce sont des charges dont le montant est indépendant du niveau d’activité. Elles sont constantes
même si l’activité se modifié.

II– Tableau d’exploitation différentiel (TED)


Pour présenter le TED, il faut au préalable reclasser les charges en charge fixe et en charge variable.
Ce reclassement permet de mettre en évidence :
Le TED se présente pour une entreprise commerciale et pour une entreprise industrielle d’où les schémas
suivants :

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TABLEAU D’EXPLOITATION DIFFÉRENTIEL
(ENTREPRISE COMMERCIALE)

MONTANTS MONTANTS
N° ELEMENTS %
PARTIELS NETS
01 CHIFFRE D’AFFAIRES NET HT /////////// //////////// /////////// Page
CHIFFRE D’AFFAIRE BRUTS HT CA BRUT HT
R.R.R ACCORDE -R.R.R.A
| 62
RETOUR SUR VENTES -R/V
PRODUITS ACCESSOIRES (sauf ceux liés aux emballages) +P.A
CHIFFRE D’AFFAIRES NET HT = CA NET HT CA NET HT 100
02 COÛT VARIABLE DES MARCHANDISES VENDUES //////////// //////////// ////////////
PRIX D’ACHAT DES MARCHANDISES P.A HT
R.R.R OBTENUS -R.R.R.O
FRAIS VARIABLE DE LA FONCTION ACHAT +F/A
VARIATION DES STOCKS MARCHANDISES + (SI-SF)
COÛT D’ACHAT VARIABLE DES MARCHANDISES = CAVMV -CAVMV
03 MARGE SUR COÛT VARIABLE D’ACHAT 𝑴/𝑪𝑽𝑨
(1)-(2) = M/CVA 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
04 COÛT DE DISTRIBUTION VARIABLE //////////// //////////// /////////////
ACHAT BRUTS D’EMBALLAGES A.E
R.R.R OBTENUS SUR EMBALLAGES -R.R.R.O.E
RETOUR SUR D’EMBALLAGES -R/E
FRAIS VARIABLE DE DISTRIBUTION +F/D
VENTES D’EMBALLAGES -P.V.E
VARIATION DES STOCKS D’EMBALLAGES + (SI-SF)
R.R.R ACCORDES SUR EMBALLAGE R.R.R.A.E
PRODUITS ACCESSOIRE D’EMBALLAGES +P.A/E
COÛT DE DISTRIBUTION VARIABLE = CVD° -CD°
05 𝑴/𝑪𝑽𝑫°
MARGE SUR COÛT VARIABLE DE DISTRIBUTION (3)-(4) = M/CVD° 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
06 FRAIS NETS ADMINISTRATION ET FINANCE //////////// //////////// ////////////
FRAIS VARIABLEFONCTION ADMINITRATION F.V.F.A
AUTRES PRODUITS VARIABLE
-A.P.V.A
ADMINISTRATION
COÛT VARIABLE SUR ADMINISTRATION ET FINANCE = CV/A CV/A
07 𝑴/𝑪𝑽
MARGE SUR COÛT VARIABLE (5)-(06) = M/CV 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
08 CHARGES FIXES NET //////////// //////////// //////////
CHARGES FIXES BRUTES CFB
PRODUITS FIXES -PF
CHARGES FIXES NET = CFN -CFN
09 𝑹. 𝑨. 𝑶
R.A.O (7)-(8) = R.A.O 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
10 RESUTAT HORS ACTIVITES ORDINAIRE(R.H.A.O) //////////// //////////// ////////////
CHARGES H.A.O C.H.A.O
PRODUITS H.A.O -P.H.A.O
𝑹. 𝑯. 𝑨. 𝑶
R.H.A.O
= R.H.A.O R.H.A.O 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
𝑹. 𝑵
11 RESULTAT NET (R.N) (9)±(10) = R.N 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻

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TABLEAU D’EXPLOITATION DIFFÉRENTIEL
(ENTREPRISE INDUSTRIELLE)

MONTANTS MONTANTS Page


N° ELEMENTS %
PARTIELS NETS
01 CHIFFRE D’AFFAIRES NET HT //////////// ///////////// /////////// | 63
CHIFFRE D’AFFAIRE BRUTS HT CA BRUT HT
R.R.R ACCORDE -R.R.R.A
RETOUR SUR VENTES -R/V
PRODUITS ACCESSOIRES (sauf ceux liés aux
+P.A
emballages)
CHIFFRE D’AFFAIRES NET HT = CA NET HT CA NET HT 100
02 COÛT VARIABLE DE PRODUCTION //////////// //////////// ////////////
PRIX D’ACHAT DES MATIÈRES PREMIÈRE P.A HT
R.R.R OBTENUS -R.R.R.O
FRAIS VARIABLE DE LA FONCTION ACHAT +F/A
VARIATION DES STOCKS MATIERES + (SI-SF)
COÛT D’ACHAT VARIABLE DES MATIERES CONSOMME = CAVMPC
FRAIS VARIABLE DE LA FONCTION PRODUCTION CVP°
VARIATION DE STOCKS DES PRODUITS FINIS + (SI-SF)
COÛT DE PRODUCTION DES PRODUIT VENDUS CVP° -CVP°
03 MARGE SUR COÛT VARIABLE DE PRODUCTION 𝑴/𝑪𝑽𝑷°
(1)-(2) = M/CVP° 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
04 COÛT DE DISTRIBUTION VARIABLE //////////// //////////// /////////////
ACHAT BRUTS D’EMBALLAGES A.E
R.R.R OBTENUS SUR EMBALLAGES -R.R.R.O.E
RETOUR SUR D’EMBALLAGES -R/E
FRAIS VARIABLE DE DISTRIBUTION +F/D
VENTES D’EMBALLAGES -P.V.E
VARIATION DES STOCKS D’EMBALLAGES + (SI-SF)
R.R.R ACCORDES SUR EMBALLAGE R.R.R.A.E
PRODUITS ACCESSOIRE D’EMBALLAGES +P.A/E
COÛT DE DISTRIBUTION VARIABLE =CVD° -CD°
05 𝑴/𝑪𝑽𝑫°
MARGE SUR COÛT VARIABLE DE DISTRIBUTION (3)-(4) = M/CVD° 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
06 FRAIS NETS ADMINISTRATION ET FINANCE //////////// //////////// ////////////
FRAIS VARIABLE FONCTION ADMINITRATION F.V.F.A
AUTRES PRODUITS VARIABLE ADMINISTRATION -A.P.V.A
COÛT VARIABLE SUR ADMINISTRATION ET FINANCE = CV/A -CV/A
07 𝑴/𝑪𝑽
MARGE SUR COÛT VARIABLE (5)-(6) = M/CV 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
08 CHARGES FIXES NET //////////// //////////// //////////
CHARGES FIXES BRUTES CFB
PRODUITS FIXES -PF
CHARGES FIXES NET = CFN -CFN
09 𝑹. 𝑨. 𝑶
R.A.O (7)-(8) = R.A.O 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
10 RESUTAT HORS ACTIVITES ORDINAIRE(R.H.A.O) //////////// //////////// ////////////
CHARGES H.A.O C.H.A.O
PRODUITS H.A.O -P.H.A.O
𝑹. 𝑯. 𝑨. 𝑶
R.H.A.O
= R.H.A.O R.H.A.O 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻
11 𝑹. 𝑵
RESULTAT NET (R.N)
(9)±(10) = R.N 𝑿𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 63


Application sur l’analyse d’exploitation différentielle

Exercice 01 : cas d’une entreprise commerciale


A la fin de l’exercice 2014, le comptable de la société FNA a réuni les renseignements ci – dessous
concernant l’exploitation du dit exercice :
Page
- Achat de marchandises : 60 000 000 frs | 64
- Achat d’emballages : 1 250 000 frs
- Charges variables d’achat : 8 175 000 frs
- Charges variables de vente : 24 162 500 frs
- Charges de structures : 70 575 000 frs
- Autres produits financiers : 3 175 000 frs
- RRR accordées sur vente de marchandises : 1 987 500 frs
- Retours sur vente : 512 500 frs
- RRR obtenus sur achat de marchandises : 1 675 000 frs
- Vente de marchandises : 182 500 000 frs
- Ventes d’emballages : 1 095 000 frs
- Stocks au 01/01/2014
 Marchandises : 16 750 000 frs
 Emballages : 1 387 500 frs
- Stocks au 31/12/2014
 Marchandises : 13 250 000 frs
 Emballages : 2 105 000 frs
TAF : Présenter le tableau d’exploitation différentiel en faisant apparaître les
Différentes marges

Exercice 02 : cas d’une entreprise industrielle


Les éléments suivants ressortent des livres comptables de la société FNA :

- Chiffre d’affaires : 851 500 000 frs


- RRR accordés : 1 500 000 frs
- Achats de matières premières : 622 000 000 frs
- RRR obtenus sur l’achat des matières premières : 400 000 frs
- Stock initial des matières premières : 12 000 000 frs
- Stock final des matières premières : 14 000 000 frs
- Stock initial des produits finis : 34 000 000 frs
- Stock final des produits finis : 28 000 000 frs
- Produits divers (fixes) : 1 800 000 frs
- Transports : 5 000 000 frs
- Services extérieurs : 8 000 000 frs
- Autres charges : 10 000 000 frs
- Charges de personnel : 64 000 000 frs
- Impôts et taxes : 6 000 000 frs
- Dotations aux amortissements : 17 000 000 frs

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 64


Tableau de répartition des charges
Charges
Charges
Achats Production Distribution Fixes
Transports 20% 20% 60% -
Services extérieurs 10% 20% 10% 60% Page
| 65
Autres charges 20% 40% 20% 20%
Charges personnel 10% 20% 20% 50%
Impôts et taxes 10% - 10% 80%
Dotation aux amortissements 10% 20% 10% 60%

Travail à faire 02:

1.1. Présenter le tableau de répartition des charges


1.2. Présenter le tableau d’exploitation différentiel de l’entreprise FNA

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 65


CHAPITRE 9 : LE SEUIL DE RENTABILITE

OBJECTIFS
A la fin de cette leçon, je serai capable de : Page
- Définir et calculer le seuil e rentabilité en quantité et en valeur | 66
- Déterminer graphiquement le seuil de rentabilité
- Calculer le point mort, la marge de sécurité et l’indice de sécurité

I – Définition et calcul
1 – Définition
Le seuil de rentabilité où chiffre d’affaires critique est le niveau du chiffre d’affaires pour lequel l’entreprise
ne réalise ni perte ni profit. En d’autre terme, c’est le chiffre d’affaires à partir duquel l’entreprise commence
à réaliser des bénéfices.

2 – Calcul du seuil de rentabilité

*Seuil de rentabilité en valeur

𝑪𝒉𝒊𝒇𝒇𝒓𝒆 𝒅′ 𝒂𝒇𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔
SR = ∗ 𝑪𝑭
𝑴/𝑪𝑽

𝑪.𝑭 𝒏𝒆𝒕𝒕𝒆 𝑴/𝑪𝑽


SR =
Avec
𝑻𝑴/𝑪𝑽
TM/CV = ∗ 𝟏𝟎𝟎
𝑪𝒉𝒊𝒇𝒇𝒓𝒆 𝒅′𝒂𝒇𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔

*Seuil de rentabilité en quantité


𝑪𝑭 𝑺𝑹𝒆𝒏𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓
SR = Avec SR =
𝑴/𝑪𝑽 𝒖𝒏𝒊𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆 𝑷𝒓𝒊𝒙 𝒗𝒆𝒏𝒕𝒆 𝒖𝒏𝒊𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆 𝑯𝑻

Application sur le TED


Dans une entreprise, on prévoit pour exercice 2015 :
- Un chiffre d’affaire de 8 000 000 frs (1000 articles à 8 000 frs)
- Des charges variables s’élèvent à 4 500 000 frs
- Les charges fixes pour : 2 100 000 frs
TAF :
1. Présenter le TED
2. Calculer le SR en valeur et en quantité
Résolution sur
3 – Détermination graphique du seuil de rentabilité
Trois (03) méthodes équivalentes permettent de déterminer le seuil de rentabilité graphiquement.

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1er méthode
A partir de la relation M/CV = CF

Application
Déterminer à partir de la relation M/CV = CF, le SR
Page
Résolution sur | 67

Appelons : y1 la droite d’équation de la M/CV : y1 = 0,4375x


: y2 la droite d’équation des CF : y2 = 2 100 000
La représentation graphique de ces droites va nous permettre de déterminer le seuil de rentabilité à leur
points de rencontre d’où le graphique suivant :

Charges
(y)

y1 = 0,4375x

3 060 000

SR z. profit y2 = 2 100 000


2 100 000
Zone de perte

0 1000 2000 3000 4000 4800 6000 7000 8000 9000 CA HT (en 103)

2ème méthode
A partir de la relation R = M/CV – CF =0
Cette méthode consiste à construire la droite représentative du résultat.
Cette droite coupe l’axe des abscisses à un point correspondant au seuil de rentabilité.

Application
Déterminer à partir de la relation R = M/CV - CF, le SR de l’application précédente
Résolution sur
Appelons : y1 la droite du résultat : y1 = 0,4375x – 2 100 000
La représentation graphique de ces droites va nous permettre de déterminer le seuil de rentabilité à leur
points de rencontre d’où le graphique suivant :

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Charges
(y)

Page
| 68

y1 = 0,4375x – 2 100 000

1400 000
Z profit
SR
0 1000 2000 3000 4000 4800 7000 8000 9000 CA HT (en 103)
Zone perte

-2 100 000

3ème méthode
A partir de la relation CA HT= CT

Application
Déterminer à partir de la relation CA HT= CT, le SR de l’application précédente

Résolution sur
Exprimons en fonction du chiffre d’affaire le coût total
Si nous appelons : y1 la droite du chiffre d’affaire : y1 = x
: y2 la droite des charges totales : y2 = 0,5625x + 2 100 000
Avec 0,5625x le coût total (1-0,4375)x et 2 100 000 = CF

La représentation graphique de ces droites va nous permettre de déterminer le seuil de rentabilité à leur point
de rencontre d’où le graphique suivant :

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Charges
(y)

Page
y1 = x | 69

8 000 000 Z profit

y2 = 0,5625x +2 100 000


6600 000
SR
4 800 000
0

2 100 000
Zone perte

0 1000 2000 3000 4000 4800 6000 7000 8000 9000 CA HT (en 103)

II– Détermination de la date du seuil de rentabilité ou point mort

1 – Activité régulière

𝑺𝑹
PM = ∗ 𝟏𝟐 𝒐𝒖 𝟑𝟔𝟎
𝑪𝑨𝑯𝑻

Ou en passant par le seuil de rentabilité en quantité

𝑺𝑹 (𝒆𝒏 𝒒𝒖𝒂𝒏𝒕𝒊𝒕é)
PM = ∗ 𝟏𝟐 𝒐𝒖 𝟑𝟔𝟎
𝒒𝒖𝒂𝒏𝒕𝒊𝒕é 𝒂𝒏𝒏𝒖𝒆𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒗𝒆𝒏𝒅𝒖𝒔

2 – Calcul du seuil de rentabilité


Parfois l’activité de l’entreprise n’est pas régulière au cours de l’année : c’est le cas des entreprises à activité
saisonnière.
Dans ce cas, la recherche du point mort doit respecter le rythme des ventes qui est apprécié à partir des
coefficients saisonniers.

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Application
Considérons l’application précédente où le chiffre d’affaires annuel est de 8 000 000 frs et admettons que le
rythme de vente au cours de l’année a été le suivant :
- 1er trimestre : 1,20
- 2ème trimestre : 0,80
- 3ème trimestre : 0,75 Page
- 4 trimestre : 1,25
ème | 70
TAF :
1. A partir de ces informations, déterminer le point mort sachant que l’activité à démarrer le 1er
janvier 2014
Résolution sur
Coefficient Ventes Ventes trimestrielle
Trimestre
saisonniers trimestrielle cumulées
1er 1,20 2 400 000 2 400 000
2ème 0,80 1 600 000 4 000 000
3ème 0,75 1 500 000 5 500 000
4ème 1,25 2 500 000 8 000 000
Total 4 8 000 000 /
4800000−4000000
PM = 2 + (3 – 2)
5500000−4000000

PM = 2,53333 trimestres ou 7 mois 18 jours


Date : 18 Août 2014
III– Marge de sécurité et indice de sécurité

1 – Marge de sécurité
C’est la différence entre le chiffre d’affaire réalisé et le seuil de rentabilité

MS = CA HT – CAC (SR)

2 – Indice de sécurité
C’est le rapport de la marge de sécurité sur le chiffre d’affaire. En d’autre terme c’est la marge de sécurité
exprimée en valeur relative

𝑴𝑺
IS = ∗ 𝟏𝟎𝟎
𝑪𝑨 𝑯𝑻

3 – Interprétation
La marge de sécurité indique un pourcentage de la diminution du chiffre d’affaire qui ne provoque pas la
perte pour l’entreprise.
Application
Calculer la MS et IS de l’application précédent puis interprétez vos résultats

Résolution sur

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*Calcul de MS
MS= CA HT – CAC (SR) AN : MS = 3 200 000 frs

*Calcul de l’IS
𝑀𝑆
IS = ∗ 100 AN : IS = 40% Page
𝐶𝐴 𝐻𝑇
| 71

Il faudrait pour cette entreprise une baisse du chiffre d’affaire > 3 200 000 frs ou à 40% du chiffre d’affaire
pour qu’elle commence à réaliser des pertes.

IV– Le choix d’une structure


Le choix d’une structure doit tenir compte de l’un des critères suivant :
- La sécurité
- La rentabilité
Selon le critère de sécurité ; on choisira la structure qui permettra de vite attendre le seuil de rentabilité et selon
le critère de rentabilité on choisira la structure qui permettra d’atteindre les bénéfices les plus élevés.
Application
La société VALDES envisage une extension de son activité et projette l’implantation d’une nouvelle usine à
Douala. Après étude du marché, il s’avère qu’elle pourra écouler jusqu’à 30 000 articles au prix de vente
unique de 100 frs.
Plusieurs hypothèses de structure sont envisagées (voir annexe)

TAF :
Laquelle VALDES doit – elle retenir, le tm/cv étant de 4%
1) En appliquant le critère de sécurité
2) En appliquant le critère de rentabilité
Annexe
Hypothèses Charges de structure Capacité de production
01 50 000 18 000
02 80 000 24 000
03 95 000 30 000
Résolution sur
M/CV = CA net * tm/cv M/CV = 18 000*100*4% = 72 000
1. Critère de sécurité
*1ère Hypothèse :
𝐶𝐴𝐻𝑇∗𝐶𝐹
SR = AN SR = 3 000 000∗50 000 SR = 1 250 000 frs
𝑀/𝐶𝑉
120 000

𝑆𝑅 1250000∗12
PM = ∗ 12 PM=
𝐶𝐴 𝐻𝑇 1800000

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AN PM = 8,33 mois Date = 10 Septembre

*2ème hypothèse :
𝐶𝐴𝐻𝑇∗𝐶𝐹 2400000∗80000
SR = AN SR = SR = 2 0000 000 frs
𝑀/𝐶𝑉 96000
Page
| 72
𝑆𝑅 2000000∗12
PM = ∗ 12 AN PM= 2400000 PM = 10 mois Date = 310Octobre
𝐶𝐴 𝐻𝑇

*3ème Hypothèse :
𝐶𝐴𝐻𝑇∗𝐶𝐹 3000000∗95000
SR = AN SR = SR = 2 3750 000 frs
𝑀/𝐶𝑉 1200000

𝑆𝑅 2375000∗12
PM = ∗ 12 AN PM= PM = 9 mois 15 j Date = 15 octobre
𝐶𝐴 𝐻𝑇 3000000

Conclusion : C’est le choix de la structure 1 car PM1 < PM3 < PM2

2. Critère de rentabilité
*1ère Hypothèse :
AN : RN=72 000 – 50 000 RN = 22 000 frs
RN= M/CV – CF

*2ème Hypothèse :
AN : RN=96 000 – 80 000 RN = 16 000 frs
RN= M/CV – CF

*3ème Hypothèse :
AN : RN=120 000 – 95 000 RN = 25 000 frs
RN= M/CV – CF

Choix de la 3ème structure car R3>R2>R1

NB : Faire usage de la capacité de production pour le calcul du chiffre d’affaire et non les quantités estimées

V– Le levier opérationnel
Il traduit le pourcentage d’augmentation ou de baisse du chiffre d’affaire par rapport au pourcentage
d’augmentation ou de baisse du résultat

𝑽𝒂𝒓𝒊𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒖 𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝑹𝟏−𝑹𝟎


𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝑹𝟎
Lo= 𝑽𝒂𝒓𝒊𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒖 𝒄𝒉𝒊𝒇𝒇𝒓𝒆 𝒅′ 𝒂𝒇𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆
Lo= 𝑪𝑨 𝑯𝑻𝟏−𝑪𝑨 𝑯𝑻𝟎
𝒄𝒉𝒊𝒇𝒇𝒓𝒆 𝒅′ 𝒂𝒇𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆 𝑪𝑨 𝑯𝑻𝟎

Application
Les charges de structure d’une entreprise s’élève à 1 500 000 frs et le taux de la M/CV à 30%

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TAF :
1. Calculer le résultat réalisé pour un CA HT de 15 000 000 frs et 18 000 000 frs
2. Calculer, le pourcentage d’augmentation du chiffre d’affaire, le pourcentage d’augmentation
du résultat ainsi que levier opération
3. Donner une interprétation du levier opérationnel
Résolution sur Page
| 73
1. Calcul du résultat :
*Pour un CA HT = 15 000 000 frs
R = M/CV – CF AN : 4500000 – 1500000 R = 3 000 000 frs

*Pour un CA HT = 18 000 000 frs


R = M/CV – CF AN : 5400000 – 1500000 R = 3 900 000 frs

2. Calcul
- Pourcentage d’augmentation du CA HT

𝐶𝐴 𝐻𝑇1−𝐶𝐴 𝐻𝑇0 AN : 18000000−15000000 %CA= 20%


PA CA HT = %CA =
𝐶𝐴 𝐻𝑇0 15 0000 000

- Pourcentage de l’augmentation du résultat

𝑅 1−𝑅 0 3 900 000−3 000 000


PA R = %CA =
𝑅0 AN : 3 0000 000 %PA R = 30%

- Calcul du Lo
% 𝑅é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡 0,3
Lo = AN : Lo = Lo = 1,5
% 𝑐ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 0,2

𝑀𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑐𝑜û𝑡 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑏𝑙𝑒 1


Lo = ou Lo =
𝑅é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑠é𝑐𝑢𝑟𝑖𝑡é

𝑐ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑′𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠
ou Lo =
𝑚𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑠é𝑐𝑢𝑟𝑖𝑡é

3. Interprétation
Lorsque le CA HT augmente de 20%, le résultat augmente de 30%

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GESTION PREVISIONNELLE PAR LES COUTS :
LES COUTS PREETABLIS

OBJECTIFS : Page
| 74
- Maitriser le concept de coût préétabli
- Présenter les tableaux de calcul des coûts réels, coûts préétablis, des écarts globaux
- Etablir du budget flexible
- Analyser algébrique des écarts
- Analyser graphique des écarts
- Analyser vectorielle des écarts

INTRODUCTION

L’un des problèmes qui se pose avec acuité aux dirigeants des entreprises travaillant à la commande, est la détermination
du coût de revient des travaux qu’ils doivent exécuter. La pertinence de ce problème est conséquente dans la mesure où
le client désire connaitre le prix à payer avant de passer la commande. C’est pour venir en aide à ces dirigeants et à tous
ceux qui préfèrent agir, que de subir les évènements, que les théoriciens et les praticiens ont mis sur pieds la méthode
des coûts préétablis qui répond mieux à certains types de besoins en gestion.

La gestion prévisionnelle comme nous l’avons dit, repose sur la construction des plans et des budgets. Ceux-ci sont
fondés sur les coûts préétablis. Une comparaison entre les coûts réels et les coûts préétablis, permet de mettre en évidence
les écarts qui nécessitent une analyse profonde, dans une optique de modification de la stratégie utilisée. C’est l’objet
de cette première partie du cours.

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CHAPITRE 10 : LE CALCUL DES COUTS PREETABLIS

OBJECTIFS :
- Définir et donner les caractéristiques des coûts préétablis
- Citer les catégories de coûts préétablis Page
- Calculer les coûts préétablis | 75
- Etablir le budget flexible.

I- GENERALITE SUR LES COUTS PREETABLIS.

1- Définition
Un coût préétabli ou coût prévisionnel, est un cout calculé à partir des charges estimées à l’avance. On parle
encore de coût calculé à priori (c’est-à-dire avant les charges qui les engendre).

La méthode des couts préétablis est d’un grand intérêt pour la gestion de l’entreprise dans la mesure où elle permet :

- D’anticiper le résultat
- De contrôler et améliorer les conditions internes d’exploitation. En effet, en comparant ce qui devrait se produire
(prévision), à ce qui est réellement produit (réalisation), on dégage des écarts dont l’analyse permet de mieux
cerner les causes des variations des coûts et de prendre des décisions idoines.

2- Intérêt de la méthode des coûts préétablis.


La méthode des coûts préétablis présente plusieurs avantages pour la gestion et le contrôle de gestion :

- elle permet une évaluation rapide des coûts de la production prévue et de la production réelle.
- elle permet l’élaboration de devis préalables au lancement de la fabrication.
- elle facilite les contrôles internes au niveau de l’exploitation par comparaison entre les objectifs prévus et les
réalisations effectives.
- Les calculs d’écarts conduisent à la recherche des causes des variations de charges et ensuite à la prise de
décision de gestion.
- Calculés préalablement au lancement de la fabrication et de la commercialisation d’un produit nouveau, ils
permettent de déterminer le prix de vente.
Les coûts préétablis constituent donc des instruments de gestion de l’entreprise.

3- Catégorisation des coûts préétablis


Selon leur type et selon l’optique de leur calcul, on distingue trois catégories de coûts préétablis :

a- Les coûts calculés en fonction du passé ou coûts prévisionnels


Ils sont calculés avec les éléments tirés des périodes comptables antérieures et par anticipation des modifications
prévisibles dans les conditions techniques et économiques de production. En d’autres termes les coûts futurs sont fondés
sur les observations effectuées au cours des périodes passées. Ils peuvent être calculés à partir des coûts réels connus,
des couts moyens dégagés (coût moyen prévisionnel).

b- Les coûts budgétés


Ils sont ainsi appelés lorsque les éléments qui le constituent sont tirés d’un budget d’exploitation ou budget de charge,
établi à l’avance pour une certaine période. Son efficacité repose donc sur la qualité de la prévision de ces charges.
Quelques étapes sont nécessaires pour les élaborer :

- La direction fixe les objectifs de la politique générale, qui se traduisent dans une planification à moyen terme.
- Chaque service élabore des prévisions d’activité, qui sont des quantités vendues, fabriquées ou commandées.
- Ces prévisions permettent dans différents centres de responsabilité, de budgétiser les charges nécessaires aux
activités programmées.
- Les couts préétablis sont donc le regroupement de ces différentes charges obtenues.
Les coûts budgétés sont les plus élaborés des couts préétablis, parce qu’ils prennent en considération les conditions
économiques, techniques et même humaines.

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c- Les coûts standards
Ils représentent des couts préétablis élaborés à partir d’une analyse technique, effectuée le plus souvent par le bureau
des méthodes. Tout coût standard nécessite la détermination de deux éléments :

- La nature et les quantités standards des matières et des composants à utiliser. Cette évaluation est faite par le
bureau des méthodes
- Les coûts standards unitaires à appliquer aux quantités. Page
Plusieurs coûts standards peuvent aussi être calculés, selon la valeur qui leur est attribuée :
| 76
- Le standard moyen ou courant, représente la moyenne résultant de l’observation
- Le standard normal, qui correspond à une étude technique et économique
- Le standard idéal, qui exprime une optimisation des facteurs de production

Exemple : La fabrication d’une série de 100 produits nécessite 50 kg d’une matière première à 40 F le kg. Quel
serait le coût préétabli de la matière première pour une commande de 500 produits (5 séries) ?
Coût d'une série = 40 F x 50 kg = 2 000 F.
Coût standard de 5 séries = 2 000 F x 5 = 10 000 F.

4- Les composantes des coûts préétablis


Les coûts préétablis sont élaborés de la même façon que les coûts constatés et comprennent entre autre, les charges
directes et les charges indirectes. Il faut par conséquent maitriser le processus de production.

Nous pouvons résumer le mode de calcul des coûts préétablis dans le tableau suivant :

Charges directes Matières Quantités préétablies x coûts unitaire préétabli


Main d’œuvre directe Temps préétabli x taux horaire préétabli
(MOD)
Charges Centre d’analyse Nombre préétabli d’unité d’œuvre x coûts préétabli d’unité
indirectes d’oeuvre

II- DETERMINATION DES COUTS PREETABLIS.


Comme nous l’avons sus-présenté, les coûts préétablis sont composés des trois types de charge : les matières, la MOD,
et les charges indirectes. Nous allons dans cette section, présenter en même temps les précautions à prendre lorsqu’on
veut les estimer dans le futur, et les modes de calcul.

1- Les coûts préétablis de matière


En règle générale, le coût préétablis des matières est obtenu par le produit des quantités préétablis et du coût unitaire
préétabli.

a- Les quantités préétablis


L’objectif ici est de déterminer les quantités physiques prévisionnelles des matières à intégrer dans les éléments de coût.
Ce qui pose deux types de problèmes

 Les problèmes techniques : le bureau des méthodes va établir une nomenclature indiquant toutes les matières
et tous les composants nécessaire. Le contrôleur de gestion doit attirer leur attention sur l’existence des déchets
et des rebuts.
EXP : pour la fabrication d’une pièce métallique, le service technique a calculé que le produit fini contient 30, 4 g de
métal. L’observation montre que la découpe entraine des chutes de 20%. Quelle quantité unitaire faut-il
approvisionner pour produire une série de 100 unités de pièces?

SOL : x – 0,2X = 30,4 ce qui équivaut à x = 30,4/0,8= 38g

 Les problèmes liés à l’évaluation de :


- La quantité unitaire : la quantité préétablie de matière par produit résulte directement de la nomenclature, et
celle-ci est mise à jour par le bureau des méthodes à chaque changement technique.
- La quantité totale : elle est plus difficile à cerner, car elle dépend du niveau de production estimé, lequel est
toujours probable.

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 76


b- Les coûts unitaires préétablis
Ils sont plus difficiles à prévoir, car le gestionnaire doit estimer l’évolution des prix et le calendrier des achats. Pour
certaines matières très spéculatives (le prix fluctue beaucoup dans le temps), il est presque impossible de calculer des
standards stables. La meilleure solution consiste à calculer les standards pour toutes les autres composantes et à
incorporer au dernier moment la valeur du composant spéculatif.

2- Les coûts préétablis de main d’œuvre directe (MOD) Page


Il s’agit pour les matières des coûts standards déterminés en deux temps :
| 77
a- Etablissement des standards techniques
Ces standards sont élaborés par le bureau des méthodes sur la base d’une analyse complète du travail à effectuer. En
particulier, le calcul du temps théorique nécessaire ou temps alloué peut se faire par chronométrage en utilisant les
tables. Le temps standard est alors obtenu en ajoutant au temps ci-dessus un temps de mise en train et un temps de
relâche.

b- Calcul du taux de rémunération


Il dépend du système de rémunération en vigueur dans l’entreprise. Mais le problème qui se pose au contrôle de gestion
est le suivant : nous voulons dans la méthode des coûts préétablis, connaitre le coût de main d’œuvre attaché à un produit,
par simple multiplication, temps passé (X) fois coût standards de l’heure. Il faut alors tenir compte des temps
improductifs.

EXP : un ouvrier compte tenu de la législation du travail, doit 1645 heures de présence annuelle, les salaires versés et
les charges sociales représentent pour cet ouvrier une charge annuelle de 20398 F. Bien que ce coût soit fixe par nature,
nous sommes amenés à le considérer comme variable ie proportionnel au temps de travail. Par ailleurs, les services
techniques ont indiqué que 20% du temps de présence est improductif, l’ouvrier fournit donc un travail évaluer à 1645
X 0,8 = 1316 heures et le coût horaire standard est donc 20 398 diviser par 1316 = 15,5 F.

Toute production doit être valorisée à l’aide de ce coût. Si une pièce une pièce nécessite un temps allouer de 2,5 heures
de travail de cet ouvrier, on doit incorporer dans son coût préétabli 2,5 X 15,5 de charges préétablies de MOD, au lieu
de 2,5 x (20 398/1645) = 2,5 x 12,4.

3- Les coûts préétablis des unités d’œuvre

a- Les particularités des coûts des unités d’œuvre


La détermination de ces coûts pose un problème spécifique, car les coûts des centres de travail contiennent des charges
fixes et des charges variables. Le coût unitaire varie dans une telle hypothèse en fonction du taux d’absorption des
charges.

Le coût préétabli des unités d’œuvre résulte par conséquent de la détermination préalable d’un budget des charges du
centre de travail, définie conjointement par :

- La production normale à obtenir dans ce centre, exprimée en quantités produites.


- L’activité normale à fournir pour obtenir cette production, exprimée en nombre d’unité d’œuvre.
Le coût unitaire préétabli est alors égal à Budget Standard divisé par l’Activé Normale

CP= BS/AN

b- Le budget standard ou normal


C’est le budget nécessaire pour avoir la production normale. Il s’agit d’un budget qui est établi pour un niveau d’activité
considéré comme normale. Comme tout budget, il comprend

 Les charges variables, proportionnelles à l’activité (eau, gaz, électricité, matière consommables, petit outillage
et autres). Il est donc possible de calculer un coût unitaire préétabli, représentant le montant le montant des
charges variables attachées à chaque unité d’œuvre.
 Les charges fixes, dont la présence entre certaine limites est indépendante de l’activité, il s’agit notamment de
l’amortissement du matériel. Il sera donc possible de dégager un coût fixe préétabli. On peut alors adapter les
annotations suivantes :
BS = budget standard

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 77


CP = coût préétabli de l’unité d’œuvre

CVp = coût variable unitaire préétabli de l’unité d’œuvre

CFp = coût fixe préétabli

Qp = le nombre d’unité d’œuvre préétabli par produit


Page
Np = le nombre de produit préétabli | 78
On peut donc écrire : BS = (CVp x Np x Qp) + CFp

Exemple :

Le budget d’un centre de fabrication est ainsi prévu pour une activité mensuelle de 10 000 heures de MOD.

TAF : calculer le budget standard et le coût préétabli de l’unité d’œuvre.

Libellés Total Charges fixes Charges variables


Entretient 120 000 70 000 50 000
Appointement 360 000 360 000 -
Petit outillage 140 000 40 000 100 000
Energie 160 000 10 000 150 000
Amortissement 420 000 420 000 0
Total 1 200 000 900 000 300 000
Activité normale 10 000
CP de l’UO 120 90 30

c- Le budget flexible

i- Définition
Nous avons dans le cas du budget standard considéré un seul niveau d’activité, pris pour normale. Le budget flexible
est un budget établi pour divers niveaux d’activité, à partir d’un modèle de comportement de charge. On parle encore
d’un budget dans lequel les charges sont ajustées aux différents niveaux d’activité envisagés. L’objectif est de prévoir
le coût total d’un centre de travail sous plusieurs hypothèses d’activité. Ceci se justifie par le fait qu’un centre d’activité
peut être sujet à des fluctuations régulières d’activités.

Nous avons dit précédemment que le budget standard est donné par la relation :

BS = (CVp x Np x Qp) + CFp . le budget flexible quant à lui est obtenu en faisant varier l’activité du centre X avec Np
x Qp = X. On a donc :

BF = CVp . X + CFp

Ainsi le budget flexible est obtenu à partir d’une équation de la forme :

Y = AX + B, avec Y le budget flexible qui représente les charges totales, A, les charges variables unitaires, X, le nombre
d’unité d’œuvre (activité), AX, les charges variables totales et B les charges fixes totales.

NB : le budget flexible qui est établi pour divers niveaux d’activité (généralement les plus fréquents), peut être présenté
sous forme de tableau ou sous forme d’une fonction.

Application

Le centre d’activité « préparation » de la société « RAYAN » a effectué au cours d’une période dite normale, 2 500
heures de travail évaluées comme suit :

Coût variables : 500 000

Coût fixe : 750 000

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 78


TAF :

1- Etablir le budget flexible de ce centre pour les niveaux d’activité suivants : 2000, 2500, 3000 heures de travail.
2- Ecrire l’équation du budget et prévoir le budget de ce centre dans le cadre d’une activité de 4 000 heures de
travail.
Solution :
Page
| 79
ii- Exemple
En partant du cas du budget standard précédant, le budget flexible peut se présenter sous la forme de l’équation suivante.
BF = 30X + 900 000

4- La fiche de coût unitaire préétabli


Les éléments de coût préétablis sont regroupés dans un document appelé la fiche de coût standard, qui fait apparaitre
les différents éléments du coût.

Cette fiche peut être présentée pour l’activité globale, mais généralement, elle est tenue pour une unité précise de
l’activité. C’est-à-dire : un produit, la douzaine, la centaine, etc.

De façon globale, elle se présente ainsi qu’il suit : Fiche de coût standard :

Coût standard
Mois … produits …
Code … unité …
éléments U.O3 N.U.O4 C.U.O5 Coût standard
Charges directes
- Matières consommables
- MOD
- Autres charges
Charges indirectes
- Centre A
- Centre B
Coût standard

Application :
La structure de la boulangerie « RAYAN » lui permet de réaliser en temps normal, une production mensuelle
de 250 produits finis. Sur cette base, les prévisions suivantes ont été établies :
 Matières premières : 750 Kg (coût total : 3 000 000)
 M.O.D : 1000 H (coût total : 2 500 000)
 Accessoires : 250 unités. (cout total : 2 000 000)
 Frais de centre
Centre T= 500 Heure-machine (HM). (Coût total 2700 000, donc 700 000 de charges fixes)
Centre F= 1000 Heure-ouvriers (HO). (Coût total : 3 400 000, donc 1 500 000 de charges fixes

TAF : présentez la fiche de coût standard d’un produit fini.

Solution

3
Unité d’œuvre
4
Nombre d’unité d’œuvre
5
Coût d’unité d’œuvre

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CHAPITRE 11 : CALCUL ET ANALYSE DES ECARTS SUR
CHARGES DIRECTES

OBJECTIFS : Page
- présenter le tableau de comparaison des écarts sur charge directes | 80
- analyser algébriquement l’écart global sur matières et main d’œuvre directe
- analyser graphiquement l’écart global sur matières et main d’œuvre directe

Il s’agit ici de calculer et analyser les écarts sur matière première et les écarts sur MOD. Cette analyse sera guidée par
un certain nombre de principe. En effet, la phase de contrôle consiste à comparer les prévisions et les réalisations. Cette
comparaison aboutie à la mise en évidence des écarts.

- Définition
L’écart se définit comme la différence entre une donnée de référence et une donnée constatée. Il en résulte que par
convention, tout écart sur coût est calculé comme suit :

Coût écart = coût constaté – coût préétabli. (E = coût réel constaté moins coût standard de la production réel).

Cette convention de calcul a pour conséquence que tout écart négatif au niveau du coût traduit une économie par rapport
aux prévisions, il est donc favorable (l’écart est bon). Suivant la même logique, c’est un écart positif sur chiffre d’affaire
qui est défavorable.

- Le contrôle par exception


De la masse des informations brutes obtenues dans une entreprise, on en fait ressortir les plus caractéristiques. Cette
méthode appelé contrôle par exception se pratique en fixant des pourcentages limites acceptables. Cette limite est donné
ecart
par x100   . Tous les écarts dépassant ce seuil critique sont analysés et expliqués.
prévision

- Calcul des écarts : tableau de comparaison


Le tableau de comparaison qui permet de mettre en évidence pour chaque élément du coût réel :

 Le cout constaté
 Le cout standard de la production constatée
 L’écart correspondant.
D’une manière générale, pour tout élément de coût :

Ecart global = coût réel constaté – coût préétabli, avec

- Coût réel = quantité réelle (Qr) x coût unitaire réel (Cr)


- Coût préétabli = quantité préétablie (Qp) x coût unitaire préétabli (Cp).
L’écart global ainsi calculé peut résulter d’une variation :

 Des quantités (écart sur quantité), causée par un pourcentage élevé de rebut de déchet, d’une défectuosité ou
d’une détérioration des matières premières, d’une erreur dans le budget, …
 Des coûts unitaires (écart sur prix ou sur coût), causée par une hausse ou baisse des cours des matières, un achat
de matières de qualité différente de celle qui avait été prévue, des achats effectués dans des bonnes ou mauvaises
conditions, …
Il est donc possible d’analyser chaque écart global sur coût direct pour déceler l’importance de la variation de chacun
des deux facteurs qui forment chaque coût.

Application : calcul des écarts

La boulangerie X fabrique un produit unique P à partir d’une matière première M. la transformation s’effectue dans un
atelier (atelier de montage), dont la production normale est de 500 unités de P finis.

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 80


Sur cette base, le bureau des méthodes a établi les standards suivants, relatifs à la production d’une unité :

Eléments Quantités standard Prix unitaire Coût


Charges directes
Matière première M 2kg 500 F 1 000 F
MOD 4h 1 000 F 4 000 F
Charges indirectes Page
Montage 4h 2 000 F (1) 8 000 F | 81
Coût standard 1P 13 000 F 13 000 F
(1),
donc 800 de charges variables et 1200 de charges fixes

On précise que l’UO du centre montage est « l’heure de MOD ». Pour le mois d’octobre 2000. La comptabilité analytique
a enregistré les faits suivants :

- Production du mois : 480 unités de P finis


- Consommation de M : 1200 kg à 510 F/kg
- MOD utilisé : 1800 h à 950 F/h
- Coût du centre montage 3 870 000
- Les charges fixes prévues restent identiques dans le centre montage
TAF : déterminer pour le mois d’octobre les écarts sur chaque élément de coût ainsi que l’écart global sur la
production du mois.

Solution :

I- Analyse des écarts sur matière


L’analyse de l’écart global peut se faire algébriquement ou par représentation graphique.

1- Analyse algébrique de l’écart global sur matière


Soit une matière première, on notera :

- EG : écart global
- Qr : quantité réelle
- Qp : quantité préétablie
- Cr : coût unitaire réel ou Pr : prix réel unitaire
- Cp : coût unitaire préétabli ou Pr : prix préétabli unitaire
En effet, l’écart sur matière se décompose en deux sous écart, à savoir l’écart sur quantité et l’écart du coût (prix en
termes de prix d’achat des MP). En partant de la formule générale, selon laquelle l’écart est égal au coût constaté – coût
préétabli, nous pouvons dresser le tableau suivant :

Libellés Quantité Coût unitaire Coût global


Situation réelle Qr Cr CR=Qr x Cr
Situation préétablie Qp Cp CP = Qp x Cp
Ecart Q  Qr  Qp (1) C  Cr  Cp (2) EG = CR – CP (3)

Les prescriptions du plan comptable préconisent de valoriser l’écart sur quantité au coût préétabli et d’exprimer l’écart
sur prix aux quantités réelles. A partir de cette formulation ou principe comptable, nous pouvons dire que l’écart global
est une fonction du coût prévisionnel et des quantités réelles : EG = f (Cp, Qr).

(1)  Qp  Qr  Q
(2)  Cr  Cp  C
(3)  EG  Qr.Cr  Qp.Cp

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 81


 Qr (Cp  C )  Cp (Qr  Q)
 QrCp  Qr C  CpQr  CpQ
 EG  Qr C  CpQ  E / c  E / q

Application :
Page
APP1 : Pour fabriquer une série de 1000 unité du produit P, on avait prévu 16 000 kg de matière première M à 500F le
| 82
kg. On finalement utilisé pour la production de cette série 16 100 kg de matière M acheté à 496F le kg.
TAF : 1) calculer l’écart global sur matière M

2) Analyser algébriquement cet écart global

Solution application 1 :

APP2 : Dans un atelier de production, on a anticipation une consommation de 2000kg de MP, au prix de 1000F. En fin
de période, on constaté une consommation de 2500kg de MP à 900F.

TAF : Calculer et décomposer l’écart global sur matière.

Solution application 2 :

2) Analyse par représentation graphique de l’écart global


Il existe deux types de représentation graphique permettant d’analyser l’écart global des coûts directs

2.1- analyse basée sur la notion d’aire

Les écarts étant exprimés par le produit de deux termes, il est possible de les représenter par des aires de rectangles dont
l’une des dimensions représente le facteur quantité et l’autre, le facteur prix. Concrètement, sur le un repère orthogonal,
on place les quantités réelles et préétablies horizontalement (axe des abscisses) et les coûts unitaire sur l’axe des
ordonnées. En utilisant un système de coordonnées cartésiennes, on obtient sur le plan deux aires dont l’une représente
du côté des abscisses l’écart sur quantité et du côté des ordonnées l’écart sur coût. Quelques schémas illustratifs en
fonction des différentes valeurs possibles de Qr, Qp, Cr, Cp, sont les suivants :

- Qp < Qr et Cr > Cp : E/Q > 0 et E/C > 0


- Qp > Qr et Cr < Cp : E/Q < 0 et E/C < 0
- Qp < Qr et Cr < Cp : E/Q > 0 et E/C < 0
- Qp > Qr et Cr > Cp : E/Q < 0 et E/C > 0
- Qp = Qr et Cr >Cp : E/Q = 0 et E/C > 0
- Qp = Qr et Cr < Cp : E/Q = 0 et E/C < 0
- Qp < Qr et Cr = Cp : E/Q > 0 et E/C = 0
- Qp > Qr et Cr = Cp : E/Q > 0 et E/C = 0

2.1- analyse basée sur la notion de vecteur

Dans cette analyse les différents sous écarts et l’écart global sont représentés par des vecteurs. L’analyse reste basée sur
les formules établies précédemment. Cependant, pour rendre le travail plus aisé, la démarche est la suivante :

 Ecrire les différentes équations :


- Coût standard : Y1 = Cr . x (avec x les quantités de matière qui varient entre 0 et X)
- Coût réel : Y2 = Cr . x
- Quantités réelles : X1 = Qr (constante)
- Quantité standard : X2 = Qp (constante)
A partir des formules données, on met en évidence des points qui correspondent à des coûts nécessaires pour la
détermination des écarts.

 Décomposition des formules et mise en évidence des points significatifs

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 82


EG  Qr.Cr  Qp.Cp
A C

 E / C  Qr (Cr  Cp)  QrCr  QrCp


A B
D’où : EG = A – C, E/C = A – B et E/C = B - C
 E / Q  (Qr  Qp)Cp  QrCp  QpPp Page
B C | 83
On représente sur le même repère orthogonal les deux droites Y1 représentant le coût réel et Y2 représentant le coût
préétabli. On dispose sur l’axe des abscisses les quantités réelles et les quantités préétablis. Sur la droite du coût réel
(Y1), on place le point A d’abscisse Qr dont l’ordonnée est le coût réel total et sur la droite du coût préétabli (Y 2),
on place le point C d’abscisse Qp dont l’ordonnée représente le coût préétabli total. L’écart global apparait sous
forme d’un vecteur en joignant les points A et C. autrement dit EG  AB .

Pour décomposer l’écart global, on place sur la droite du coût préétabli (Y2), un point B d’abscisse Qr :

- L’écart sur quantité apparait sur la droite du coût préétabli (Y2) sous forme d’un vecteur joignant le point B
représentant le coût préétabli calculé avec la quantité réelle et le point C représentant le coût préétabli calculé
avec la quantité préétablie (le véritable coût préétabli). Autrement dit : E / Q  BC
- L’écart sur coût apparait sous forme d’un vecteur joignant les points A et B, donc E / C  AB
Vérification :

EG = E/Q + E/C

EG  AC
E / Q  BC
E / C  AB

EG  AB  BC  AC
Comme précédemment, plusieurs cas peuvent être représentés, mais nous ne retiendrons que la situation suivante : Cr
> Cp et Qp < Qr

Application :

En reprenant l’exemple de l’application N° 1, procéder a une analyse graphique de l’écart global sur matière, suivant la
notion d’aires et la notion de vecteur.

II- Calcul et analyse des écarts sur MOD


Nous avons dans le cadre de l’introduction de ce chapitre défini l’écart comme la différence entre la situation vécu et la
situation prévu. Cette formulation s’applique à tous les facteurs de production dans l’entreprise y compris la MOD. En
effet, que ce soit algébriquement, par représentation graphique en utilisant la notion des aires ou des vecteurs, l’écart
global sur MOD, s’analyse textuellement comme l’écart global sur matières à la seule différence qu’au lieu d’écart sur
quantité on parle d’écart sur temps et au lieu d’écart sur coût, on parle d’écart sur salaire (ou écart sur taux horaire).

Soient :

Tr : temps réel en heure

Tp : temps préétabli en heure

Sr : taux horaire réel

Sp : taux horaire préétabli

EG : écart global

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 83


E/T : écart sur temps

E/S : écart sur taux horaire (ou sur salaire)

Coût réel = Tr x Sr

Coût préétabli = Tp x Sp
Page
EG = Tr Sr – Tp Sp | 84
E/T = (Tr – Tp) Sp

E/S = (Sr –Sp) Tr

NB: certains auteurs préfèrent maitenir l’appelation : E/Q et E/C

Application 1 :
L’entreprise Ange est une petite unité industrielle. Sa production journalière considérée comme normale est de 15 pièces.
La fiche de coût de revient standard prévoit pour chaque pièce 4 heures de travail à 1000F/H. en réalité dans cet atelier,
la fabrication a été de 14 pièces et a exigé 50 h de travail à 950F/H

TAF :
1) calculer l’écart global sur MOD
2) Analyser algébriquement et graphiquement ce dernier.

Solution

Application 2 :
Sur une chaine de production, on prévu 1500h de MOD, rémunéré à 1000 F/H, pour une production de 2000 unités. A
la fin de la période, on constate une production de 1500 unités, ayant nécessité 1200H à 950 F/H.

TAF : calculer et décomposer l’écart sur MOD.

Solution

III- Cas particulier


On a dégagé les différentes formules d’analyse des écarts globaux sur charges directes avec un seul coût préétabli et un
seul coût réel unitaire. Il peut arriver qu’on ait plusieurs coûts ou quantités réels ; surtout lorsque les sorties de matières
sont valorisées par la méthode d’épuisement de lots, notamment la méthode du premier entré premier sorti, avec
plusieurs lots ayant des coûts unitaires différents.

Cette situation existe également lorsque certaines heures de MOD sont rémunéré au tarif des heures supplémentaires ou
lorsque le taux horaire a varié.

Pour analyser l’écart global lorsqu’il y a plusieurs coûts unitaires réel, on peut procéder de deux façon différentes :

- Calculer un cout réel unitaire moyen qui permet d’analyser l’écart global comme étudié précédemment (en
partant en lieu et place du coût réel, le coût unitaire moyen)
- Utiliser chaque coût réel unitaire pour calculer une partie de l’écart sur coût et additionner tous ces écarts partiels
pour obtenir l’écart sur coût.
Application : (à faire à domicile)

La fiche de coût de revient standard d’une unité du produit établi par le bureau des méthodes de l’entreprise X, indique
la consommation de 0,2kg de matière M à 190F/kg

Les renseignements relatifs aux opérations d’un mois sont les suivants :

- Stock initial de M : 2500 kg à 200F/kg


- Achat de M dans le mois : 3000 kg à 160F/kg

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 84


- Sorties de M dans le mois 4000kg
- Les sorties valorisées selon la méthode du FIFO
- Production du mois : 21 000 unités du produit P
TAF : dégager l’écart global sur M et analyser cet écart sur le plan algébrique.

IV- Ecart sur écart dans les charges directes Page


On peut aussi décomposer l’écart global en trois écarts : un écart sur coût, un écart sur quantité et écart sur écart. | 85
Dans une telle approche, l’entreprise privilégie le préétabli, tant sur le plan de la consommation des matières que sur le
plan du prix. Ce qui veut dire que l’écart sur prix est valorisé aux quantités prévues. Il reste alors un écart dû à la variation
simultanée des quantités et des prix. C’est l’écart sur écart.

Considérons le tableau général de l’analyse des écarts, contrairement à l’analyse en deux écarts, nous allons privilégie
le préétabli, tant en ce qui concerne l’écart sur quantité que l’écart sur coût.

Q  Qr  Qp  Qr  Q  Qp
C  Cr  Cp  Cr  C  Cp
orEG  Qr.Cr  Qp.Cp
 (Q  Qp)(C  Cp)  QpCp
 QC  QCp  QpC  QpCp  QpCp
EG  E / E  E / Q  E / C

Exemple : pour atteindre son niveau d’activité normal, une entreprise a consommé 2500 kg de MP, au coût de 900F/kg,
on pensait pourvoir utiliser 2000 kg au prix de 1000F/kg. Décomposer l’écart sur matière en trois sous écarts.

EG : (2500 x 900) – (2000 x 1000) = + 250000

E/C = QpC = (900 – 1000)2000 = - 200 000

E/Q = QCp = (2500 – 2000) 1000 = 500 000

E/E = QC = (Qr – QP ) (Cr – Cp) = ( - 100) (500) = - 50 000

La décomposition en trois sous écart est intéressante parce qu’elle fait ressortir une performance d’après une base bien
connue : le préétabli.

L’écart sur écart dans cette entreprise est favorable et peut être définie comme un écart qui correspond à un écart sur
prix, mais on peut aussi le définir comme un écart sur prix correspondant à un écart sur quantité.

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 85


CHAPITRE 12 : CALCUL ET ANALYSE DE L’ECART GLOBAL DES
FRAIS DE SECTION OU CHARGES INDIRECTES

OBJECTIFS : Page
- présenter le tableau de comparaison des écarts sur charge directes
| 86
- analyser algébriquement l’écart global sur frais de section
- analyser graphiquement l’écart global sur frais de section
- analyser les écarts avec existence des encours

L’analyse des écarts sur charges indirecte est plus complexe que la précédente du fait de la présence des charges
fixes dans les coûts. De façon globale, les écarts sur charges indirectes apparaissent lorsqu’un chef d’entreprise
décide de connaitre par anticipation les charges qui vont aux différentes sections. Les coûts de centres d’analyse se
trouvent ainsi constituer des charges fixes et des charges variables.

I- Les principes de calcul des écarts sur charges indirectes

1- Situation réelle et situation prévue


Le principe selon lequel l’écart est une différence entre une situation vécu et une situation prévue est toujours maintenu.
On continue à écrire que ET = QrCr – QpCp. Mais il faut considérer que la quantité est désormais égale à N x q (Q =
Nq), où q représente la quantité de facteur intégré au produit, entendu comme le nombre d’unité d’œuvre nécessaire
pour un produit, N est le nombre de produit fabriqué et p le coût de l’unité d’œuvre. Ce qui permet d’écrire dans le cas
des charges indirectes que :

ET = Nr x qr x Pr - Np x qp x Pp

Il en résulte que l’analyse des écarts sur charges indirectes repose sur la confection des budgets des sections. Il n’est pas
inutile de rappeler que ceux-ci sont fondés sur la prévision des charges variables et des charges fixes, la prévision d’une
activité mesurer par les unités d’œuvres, la prévision d’une production, mesurer par le nombre d’unité produite et en fin
la prévision d’un rendement mesuré par le rapport entre l’activité et la production.

2- Les paramètres à la base des calculs


Nous adopterons les notations suivantes :

- Ap est l’activité préétablie mesurée en heure ou tout autre UO


- Ar est l’activité réelle mesurée par la même unité qu’Ap
- CTP est le coût total prévisionnel du centre d’analyse
- CTR le coût total réel du même centre
- Πr la production réelle en unité produite
- Πp la production préétablie en unité produite

II- les différents écarts sur charges indirectes


Le plan comptable propose une première analyse des écarts totaux (ET), visant à isoler l’influence du volume de
production. Pour cela, tout écart total (ET) peut être décomposé en deux : un écart sur volume d’activité (E/V) et un
écart relatif à la production constatée, appelé écart globale (EG).

On peut donc écrire que ET = E/V + EG

1- écart sur volume d’activité


Il représente l’erreur commise par le gestionnaire lors de l’établissement des budgets et on ne peut pas l’imputer au
responsable opérationnel. C’est le premier écart que l’on doit calculer et faire figurer dans le tableau de bord, parce qu’il
va permettre les premières corrections dans tous les domaines de gestion. Sur le plan algébrique, il est égal à la différence
entre le coût prévisionnel de la production constatée et celui de la production prévue (CPPC – CPPP).

D’après nos annotations précédentes on a :

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 86


CTP
E /V   r  CTP
p
CTP CTP
 r  p
p p
CTP Page
 E / V  ( r   p )
p | 87

CTP
Or, , est le coût total unitaire prévu.
p

Cette formulation montre que l’écart sur volume est la différence entre le volume réel et le volume prévu, valorisé
au cout unitaire préétabli.

Exemple : soit une entreprise qui utilise les coûts préétablis de production. La situation réelle et la situation prévue
sont consignées dans les tableaux suivants :

Coût préétabli pour 5000 unités


Eléments Quantités Coût unitaire Montant
Matière de base 2500 kg 8,5 21250
MOD 1050 H 18 18900
Charges indirectes 1050 (UO) 22,5 23625 (dont 15960 de charges fixes)
production 5000 unités
Situation réelle
Matière de base 2500 kg 9 22500
MOD 960 H 20 19 200
Charges indirectes 960 (UO) 24,475 23 496
production 4800 unités

23625 23625
E /V  4800  23625  (4800  5000)  945
5000 5000
Contrairement aux autres écarts, le signe positif ou négatif de l’E/V ne peut pas être interprété comme favorable ou
défavorable, car il résulte d’une erreur de prévision.

2- Ecart globale (EG)


Il mesure la différence entre le coût réel et le coût que le contrôleur de gestion aurait prévu s’il connaissait le volume de
production réel de la période. Pour calculer et analyser l’écart global des frais de section, on procède de la manière
suivante :

- On détermine le nombre d’unités d’œuvre prévu pour la production réelle qu’on appelle activité préétablie (AP)
Production réelle
Ap  nombre d'unités d'Suvre de l'activité normale
production préétablie de l'activité normale
- On établit le budget flexible de l’activité normale. Ce qui permet d’écrire l’équation de la droite de budget et
surtout de connaitre le coût préétabli d’une unité d’œuvre de l’activité normale (CP)
Charges variables de l'activité normale + charges fixes totales
CP 
Nombre d'unité d'oeuvre de l'activité normale

charges fixes totales


 Charges variables unitaires
Nombre d'unité d'oeuvre de l'activité normale
L’équation de la droite du budget flexible est :

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 87


Budget flexible = CVu . A  CF
CVu  Charges variables unitaires
Avec : A  activité / Nombre d'unité d'oeuvre
CF  charges fixes
Page
A partir de l’équation de budget ci-dessus, on détermine le budget flexible de l’activité réelle.
| 88
- On calcule l’écart global en appliquant la formule suivante :
Ecart Global = Charges réelles (charges constatées) – charges préétablies correspondantes à la production réelle

Où coût réel constaté – coût préétabli.

Si on pose : coût réel constaté (ChR) et coût préétabli (AP. CP)

CTP
Alors EG = ChR - AP. CP ou EG  CTR  CPPR  CTR  R
p

AN : EG = 23 496 – 22 880 = + 816. Il s’agit d’un écart défavorable car si le contrôleur avait anticipé une production
de 4800 unités, il aurait prévu 22 630 de coût contre 23 496. Notons que l’écart total qui par définition est égal à 23 496
(CTR) – 23 625 (CTP) = - 129 est encore égal à écart sur volume (- 945) plus écart global (816) = -129.

Cet écart global peut provenir de plusieurs sources, dont l’écart sur coût variable, l’écart sur imputation des coûts fixes
et enfin écart sur rendement.

C’est ainsi que l’écart global sur coût d’un centre d’analyse (ou d’une section homogène) peut être décomposé
algébriquement ou par représentation graphique sous forme d’aire ou de vecteurs en trois sous écarts. Il s’agit de :

a- L’écart sur coût variable ou écart sur budget


Il mesure les différences causées par la variation du prix des éléments qui composent les charges variables. Plus
précisément, cet écart est dû aux variations de prix qui affectent les charges variables et les charges variables prévues
deviennent différentes des charges variables réelles. C’est pourquoi on l’appelle aussi écart sur budget (EB). Avec :

EB = coût réel constaté – coût préétabli des heures consacrés à la production constatée

EB  CTR  [(CVs AR) + CF]


budget flexible

EB  ChR  (CVu. AR  CF )

 23625 - 15960  
AN : EB = 23 496 -   960  15960   528
 1050  
Il s’agit d’un écart défavorable et on peut l’expliquer en faisant constater que le coût variable de l’unité d’œuvre prévue
23496  15960
était de 7,3, mais dans la réalité il a été de  7,85
960

b- Ecart sur imputation des charges fixes ou écart sur activité


Il met en évidence le coût de sur – activité ou de bonis de suractivité suivant que l’activité suivant que l’activité de la
section a inférieure ou supérieure à l’activité estimée normale. En d’autres termes, il permet dire si avec le volume de
charge prévue on a produit plus ou moins par rapport à la norme. En fait, le montant réel des charges de structure à
imputer sur une période dépend des activités de production de la période : c’est le principe de l’imputation des charges
fixes. Si les prévisions et les réalisations en termes d’activité sont différentes, il en résulte un écart sur imputation des
charges fixes ou écart sur activité.

EA = coût préétabli des heures consacrées à la production constatée – coût préétabli des heures consacrées à la
production.

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 88


CTR
EA  [(CVs AR) + CF]  AR
budget flexible
Ap
EA  (CVu. AR  CF )  AR.CP

23625
EA   7,3 X 960  15960   960  1368 Page
1050
| 89
L’écart sur imputation des coûts fixes est défavorable à cause du faible niveau de l’activité. On a donc 4800 unités au
lieu de 5000.

c- Ecart sur rendement


Le rendement dans une section est mesuré par le rapport entre le nombre d’heure et la production obtenu. Il appréhende
donc le nombre d’heure nécessaire pour une unité produite. L’écart sur rendement ou écart sur productivité veut voir si
les prévisions de rendement ont été respectées. Il mesure la cadence d’utilisation des facteurs de production. Autrement
dit, il permet d’affirmer si avec le nombre d’unité d’œuvre utilisé, on a produit une quantité supérieure à ce qui avait été
prévu pour la même quantité d’unités d’œuvre. C’est pourquoi on dit que :

ER  AR.CP  AP.CP
 ( AR  AP)CP

NB : l’écart sur rendement se calcule comme l’écart sur quantité ou écart temps de travail. L’écart sur budget et l’écart
sur activité constituent l’écart sur coût ou sur prix ou sur taux.

23625 23625
AN : ER  960  4800  1080
1050 5000

AP 1050
Cet écart est favorable parce que le contrôleur aurait prévu 1008 heures comme UO ( R  4800  1008 ),
p 5000
pour produire 4800 unité, or en réalité 960 heure étaient suffisantes.

On vérifie que EG = ER + EA + EB = -1080 +1368 +528 = 816

3- Analyse graphique de l’écart global sur charges indirectes ou sur frais de section
3.1- graphique sous forme d’aire

Le principe est le même que celui appliqué pour les écarts sur charges directes. Si nous désignons par :

- Cr, le coût réel de l’UO


- b, le budget flexible de l’UO
l’écart global peut être décomposé comme suite :

EB = Cr.AR – BFAR, or BFAR = b.AR, puisque « b » est le BF de l’activité réelle.

EB = (Cr – b).AR

EA = BFAR – coût standard AR = b.AR – Cus.AR, d’où EA = (b – CUs).AR

ER = coût standard de l’activité réelle – coût standard de l’activité préétablie

D’où ER = (AR – AP). CUs

Sous l’hypothèse que Cr > b> CUs et AR > AP, on a la représentation graphique suivante :

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3.2- analyse vectorielle

Cette analyse est basée sur la représentation graphique de deux droits correspondants :

- l’une à la fonction du coût standard : Y1 = CUs.X


- l’autre à la fonction du budget flexible : Y2 = CVs.X + CF
À ces deux droites, on peut ajouter des constantes :
Page
- coût réel : Y3 = CR | 90
- Activité réelle X1 = AR
- Activité préétablie : X2 = AP
Pour déterminer l’écart global, on procède de la manière suivante :

- On place sur le graphique obtenu le point A dont les coordonnées sont l’activité réelle ou le nombre d’unité
d’œuvre de la production réelle en abscisse et les charges réelles (ou le coût réel de la section) en ordonnée.
Généralement ce point A ne se situe sur aucune des deux droites.
- On place sur la droite du coût préétabli (Y1), le point B ayant pour abscisse l’activité préétablie (ou le nombre
d’unité d’œuvre préétablies), pour la production réelle (AP) et pour ordonnée le coût préétabli c’est-à-dire les
charges indirectes prévues pour la production réelle (CUs.AP).
- On fait apparaitre sur le graphique l’écart global qui n’est autre chose que le vecteur joignant les points A et B.
en d’autres termes écart global (EG) = AB
Pour analyser cet écart, on procède de la manière suivante :

- Sur la droite du budget flexible Y2, on place le point C dont l’abscisse correspond à l’activité réelle (ou au
nombre d’unités d’œuvre de la production réelle) et l’ordonnée au budget flexible de l’activité réelle, l’écart sur
budget apparait sur le graphique sous forme d’un vecteur joignant les points A et C. autrement dit l’écart sur
budget (EB) = AC
- Sur la droite du coût préétabli (Y1), on place le point D ayant pour abscisse l’activité réelle (AR) et pour
ordonnée un coût préétabli calculé avec l’activité réelle (CUs.AR). le vecteur joignant les points C et D
représente l’écart sur activité. D’où EA = CD
- L’écart sur rendement apparait sur le graphique sous forme d’un vecteur joignant les points D et B. c’est-à-dire
ER = DB
Récapitulatif et vérification : EG  AB , EB  AC , EA  CD , ER  BD

EG  AB  AC  CD  BD
Application :
Pour les charges indirectes de l’atelier usinage, on a prévu que la fabrication d’une série de 10 000 articles d’un
produit exigerait 2000 heures machine considérée comme activité normale pour un coût total préétabli de 100 000F
comprenant 45 000 de charges fixes et 55 000 de charges variables.

Dans la réalité pendant une période donnée, on n’a fabriqué dans cet atelier que 9000 articles en 1820 heures-
machine pour un total de charges indirectes de 96 460 F.

TAF :
1) déterminer l’écart global sur charges indirectes
2) Analyser algébriquement cet écart global
3) Analyser graphiquement par vecteur cet écart global
Solution :
III- Analyse des écarts globaux des charges directes et indirectes avec existence des en-cours de production.
Il est clair que lorsqu’il y a des produits en cours de fabrication au début et/ou en fin de période, le coût réel de la
période diffère du coût de la production terminée pendant la période. L’écart étant calculé entre le coût réel de la période
(et non le coût réel de la production terminée de la période) et le coût préétabli de la période, on se trouve obligé de
déterminer le coût préétabli de la période compte tenu des encours.

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La difficulté majeure à surmonter est l’évaluation des encours surtout lorsqu’on sait que le coût standard est
généralement déterminé pour les produits terminés (et non pour les produits en cours de fabrication). Pour contourner
cette difficulté, on évalue les en-cours en passant par la définition d’une équivalence entre les en cours et produits finis
équivalence peut être :

-Soit globale, exemple : 4 produits encours = 2 produits finis


-Soit détaillée, exemple : 4 produits en cours = 4 produits finis pour les MP Page
= 2 produits finis de MOD
| 91
= 1 produit fini pour frais de section
Sur la base de la formule :
Coût des produits terminés de la période = en-cours initiaux + coût de production de la période – en-cours finals

Ce qui permet d’écrire

Coût de la période = coût des produits terminés de la période + en cours finals – en cours initiaux

On peut présenter le tableau ci-après permettant la conversion des en cours en un certain nombre de produit terminés,
lorsqu’on dispose les pourcentages d’avancement des produit en cours dans les différentes phases du processus de
fabrication.
élément Nombre En-cours initiaux En-cours finals Evaluation au coût de la période
s de Nbre % Nbre de Nbre % Nbre de produit Nbre de Quantité Quantité
produits de d’avancement produit finis de d’avanceme finis équivalents produit unitaire totale
terminés pduits (3) équivalents pduits nt (6) (7) = (5) x (6) finis de (9) 10 = (8) x
(1) en (4) = (2) x (3) (5) la (9)
cours période
(2) 8 = (1) –
(4) + (7)

Application :
La société Meupia frères et sœurs fabrique un produit P à partir d’une matière M. pour le mois de décembre N, la
comptabilité analytique fournit les renseignements suivants :
- Nombre de produit en cours de fabrication au début du mois de décembre : 200 unités
- Nombre de produits encours de fabrication à la fin du mois de décembre : 300 unités
- Nombre de produit terminés pendant le mois de décembre : 1400 unités
- Consommations du mois :
 Matière M : 4800 kg à 510 le kg
 MOD : 4147 heures à 950 F/H
 Charges indirectes de l’atelier de fabrication : 3000 H- machine pour un montant total de 6 150 500 F
Les prévisions mensuelles concernant la fabrication du produit P sont décrites ci-après

- Standard pour la fabrication d’une unité du produit


Elts Unités Qtés PU Mts
Matière M Kg 3 500 1500
MOD Heure 3 900 2700
Charges indirectes Heure machine 2 2000 4000
Coût unitaire Unité 1 8200

-La production prévue du mois est de 1500 unités correspondant à une activité normale de l’atelier de fabrication
de 3000 heures machines. Les charges de l’atelier de fabrication prévues s’élèvent à 6000000 dont 3600 de
charges variables.
L’évaluation des encours est donnée dans le tableau ci-après :

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Pourcentage d’achèvement
Elts
En cours initiaux En cours finals
MP 100% 100%
MOD 60% 50%
Frais indirects 50% 50%

Page
TAF : | 92
1) après avoir déterminé les quantités de matières, de MOD et le nombre d’unités d’œuvre préétablies, présenter
le tableau de comparaison des réalisations aux prévisions permettant de déterminer les écarts globaux.
2) Analyser algébriquement les écarts globaux
Solution

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TROISIEME PARTIE : ANALYSE FINANCIERE

Pour une entreprise, l’analyse financière permet de porter un jugement et caractériser une situation ou un état
Page
en analysant différents indicateurs de la situation financière d’une entreprise. C’est ainsi qu’on peut distinguer
| 93
l’analyse financière, l’analyse des ressources de la situation des ressources humaines, l’analyse des techniques
de production, l’analyse de la situation commerciale et bien d’autres.
S’intéressant à la fonction financière de l’entreprise, l’analyse financière peut être défini comme étant une
démarche qui s’appuie sur l’examen critique de l’information comptable et financière fournie par les
dirigeants de l’entreprise pour elle-même, mais aussi à destination des tiers dans le but de faire ressortir
non seulement les forces et faiblesses de celle-ci, mais aussi de proposer des solutions à ses insuffisances.
1) Les objectifs de l’analyse financière
L’analyse financière doit permettre d’avoir la conviction que l’entreprise, sur la base de ses performances
antérieures peut se projeter dans l’avenir afin de définir une stratégie de croissance conforme aux tendances
d’évolutions de son activité. Il est donc au centre de toute information susceptible d’éclairer le jugement que
l’on peut porter sur une entreprise. Ce jugement a généralement pour objectif la prise de décision en ce qui
concerne la demande de crédit ou l’octroi d’un prêt, l’augmentation du capital, la réalisation d’un
investissement, le partenariat industriel ou commercial, la fusion ou la transmission…
2) Les utilisateurs de l’analyse financière
L’analyse financière d’une entreprise vise cinq principaux partenaires :
- les dirigeants : il permet d’éclairer la décision des décideurs ;
- les actionnaires ou les investisseurs : ils sont intéressés par la rentabilité mais également par la
perspective des faits futurs. Ils étudieront pour cela le secteur d’activité de l’entreprise et la place
qu’elle occupe ;
- les prêteurs et les créanciers : les banques, les organismes de crédits, les fournisseurs, etc.
s’intéressent à la solvabilité de l’entreprise, sans pour autant être indifférent à l’équilibre financier à
LT. Pour cela, ils étudieront en détail le problème du Fonds de Roulement (FR), les besoins cycliques
d’exploitation, leur aspect saisonnier etc..
- L’agent du fisc : il a besoin de certaines informations pour apprécier et évaluer l’acquittement des
différents impôts et taxes par l’entreprise ;
- Le personnel de l’entreprise : il a pour seule préoccupation majeure : la sécurité de son emploi ;
facteur déterminant pour un plan de carrière ; d’où son intéressement à tout ce qui concerne la
croissance de l’entreprise.
3) Les différentes approches de l’analyse financière
a) Approches basées sur l’objet de l’analyse

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- L’analyse des bilans ;
- L’analyse des résultats ou des comptes de résultat ;
- L’analyse de la rentabilité
- L’analyse de la solvabilité
Page
b) Approches basées sur la notion de temps | 94
- L’analyse statique : effectuée sur les documents d’informations établis à une époque donnée ;
- L’analyse dynamique : portant sur la comparaison des documents d’informations établis à des époques
différentes.
c) Approches basées sur la notion d’espace
- L’analyse dans le cadre de l’entreprise ;
- L’analyse dans le cadre des entreprises d’un secteur, d’un pays, d’une région, etc.
4) Les étapes de l’analyse financière
Le bilan comptable et le compte de résultat sont les éléments de base. Sur la base de ces documents de base,
nous pouvons établir les documents suivants :
- Bilan financier ;
- Bilan fonctionnel ;
- Balance de mutations ;
- Tableau de financement ;
- Le TAFLUT.
Dans le cadre de cette partie, nous allons seulement étudier le bilan financier et les ratios.

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CHAPITRE 13 : ETUDE DU BILAN FINANCIER

Le bilan comptable ne reflète pas toujours l’image fidèle de la réalité de l’entité. Cette dernière désirant
connaître la valeur réelle de son patrimoine devra établir un autre type de bilan appelé « bilan de liquidité ». Page
I. Définition, caractéristiques et rôle du bilan liquidité | 95
I.1. Définition
Le système Comptable OHADA préfère l’expression Bilan liquidité et le définit comme un bilan dont les
rubriques et les postes sont fondés sur les critères de liquidité (Actif) et d’exigibilité (Passif). Le classement
est en général dichotomique à l’actif comme au Passif (plus d’un an/moins d’un an). C’est ainsi que les Actifs
et les Passifs à plus d’un an sont placés en haut du bilan alors que les actifs et les passifs à moins d’un moins
d’un sont placés au bas du bilan.
Le bilan liquidité est largement axé sur une optique d’analyse sécuritaire en terme de solvabilité de
l’entreprise. Il s’agit de s’assurer que l’entreprise peut payer ses dettes à court terme.
I.2. Caractéristiques du bilan financier
Le bilan financier est un bilan dont les éléments sont évalués à leur valeur réelle ou valeur économique. La
différence entre les valeurs réelles et les valeurs nettes comptables constitue une plus ou moins-value qu’il
convient d’ajouter ou de retrancher des capitaux propres. Les éléments de ce bilan sont classés en fonction des
besoins de l’analyse financière.
Le bilan financier est établi à partir du bilan comptable après répartition du résultat. Il est nécessaire de retraiter
et de reclasser certains postes de ce bilan afin de les faire correspondre à la réalité.
I.3. Rôle du bilan liquidité
Le bilan liquidité a pour rôle de :
- Présenter le patrimoine réel de l’entité ;
- Evaluer la liquidité du bilan : la capacité de l’entité à faire face à ses dettes à moins d’un an ;
- Déterminer l’équilibre financier ;
- Estimer la solvabilité de l’entité : l’actif peut-il couvrir toutes les dettes ?
- Permettre la prise de décision.
II. Présentation du bilan liquidité
Le bilan liquidité se présente en grandes masses.
II.1. Le bilan liquidité est structuré comme suit :
II.1. Le bilan liquidité
Le bilan liquidité est structuré comme suit :
ACTIF MONTANT % PASSIF MONTANT %
Actif immobilisé (AI) ou (VI) Capitaux propres (CP)
Stock ou (VE) Dettes financières (DF)
Créances ou (VR) Passif circulant (PC)
Trésorerie – Actif (TA) ou
(VD) Trésorerie – Passif (TP)
TOTAUX TOTAUX

Pour passer du bilan comptable au bilan liquidité, on doit retraiter et reclasser les postes du bilan comptable.
II.2 Retraitement et reclassements des postes de l’actif
II.2.1 Principe de retraitement
Les postes d’actif évalués à leurs valeurs nettes sont expertisés par un commissaire chargé de l’évaluation.

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Postes du bilan Bilan comptable Bilan liquidité
Frais de recherche et Immobilisations Immobilisation incorporelle prise à sa valeur
développement incorporelles réelle (VI ou AI)
Fonds de commerce Immobilisation Immobilisation incorporelles prise à sa Valeur
incorporelles prise à sa réelle (VI ou AI)
VNC Page
Immobilisations corporelles Immobilisations Immobilisations corporelles : valeur réelle ou | 96
corporelles
(VNC) prix probable de revente (VI ou AI)
Titres de participation (TP) Immobilisation Valeur mathématique ou cours du jour à la
financière : Prix d’achat bourse (VI ou AI)
Si TP à court terme ou facilement négociable
(VR)
Prêts et autres créances à Immobilisations Partie créances à + d’un an (VI ou AI)
LMT financières Partie créances à – d’un an (VR)
Stocks et encours Valeurs d’exploitation Si stock outil ou de sécurité (VI ou AI) ; Stock
(VE) ou Stocks flottant (VE)
Valeurs
Créances sur les clients réalisables (VR) Partie à + d’un an et créances douteuses (VI ou
ou Créances AI)
Partie à – d’un an (VR ou Créances)
Valeurs
Clients, effets à recevoir réalisables (VR) Effets escomptables ou négociables (TA)
ou Créances Effets difficilement escomptables (VR ou
Créances)
Valeurs
Charges constatées d’avance réalisables (VR) Valeurs réalisables (VR) ou Créances
ou Créances
Titres de placement, valeurs
à Trésorerie Actif (TA) Titres de placement (Tp) difficilement
encaisser, caisse, banque,
ccp vendable ou bancable (VR) ;
partie Tp à + d’un an (VI ou AI)
Reste : TA
Écart de conversion actif Actif sans valeur à déduire de l’actif et des
(ECA) capitaux propres

Remarques :
Chaque élément de l’actif est évalué à sa valeur réelle et les plus ou moins-values dégagées sont affectées dans
les capitaux propres au passif. Alors Valeur Réelle (VR) ≠ Valeur Comptable (VC).
- Si VR > VC → Une plus-value latente qui sera ajoutée à la masse d’actif concernée, puis aux capitaux
propres ou situation nette.
- Si VR < VC → Une moins-value latente qui sera retranchée à la masse d’actif concernée, puis aux capitaux
propres ou situation nette.

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II.2.2 Tableau de retraitement
+ou - Plus Moins d’un an
Eléments VNC VF ou value d’un an
VE VI/AI VE/Stock VR VD/TA

Page
TOTAUX
| 97
II.3 Retraitement et reclassements des postes du passif
II.3.1 Principe de retraitement
Postes du bilan Bilan comptable Bilan liquidité
Capital, primes, réserves, RAN Capitaux propres Capitaux propres (CP)
et provisions règlementées
Résultat Capitaux propres Partie affectée aux réserves (cap. Propres)
Distribution des dividendes (PC)
Provisions pour risques et Dettes financières (DF) Justifiées : - réalisation à – d’un an (PC)
charges - réalisation à + d’un an (DF)
Non justifiées : - 67% capitaux propres
- 33% passif circulant
Emprunts et dettes (16, 17, 18) Dettes financières Partie à échéance à – d’un an (PC) ;
sinon (DF)
Fournisseurs Passif circulant Partie à – d’un an (passif circulant)
Partie à + d’un an (dettes financières)

Fournisseurs effets à payer et Passif circulant Partie à – d’un an (passif circulant)


autres dettes Partie à + d’un an (dettes financières)
Soldes créditeurs de Banque, Trésorerie Passif Trésorerie Passif sinon dettes financières
concours bancaires courants, pour la partie à + d’un an
découverts
Écarts de conversion passif À ajouter aux capitaux propres
+ou – value latentes d’actif Capitaux propres

II.3.2 Tableau de retraitement


+ d’un an ou capitaux - d’un an ou Dettes à
Eléments Montants nets permanents Court Terme
CP DF PC TP

TOTAUX
III. APPLICATION
Dans le souci d’établir le bilan liquidité de la société FNA, on met à votre disposition les informations en
annexe 1 et 2.
Travail à faire:
1) Présenter le tableau de retraitement et reclassement des postes de l’actif
2) Présenter le tableau de retraitement et reclassement des postes du passif
3) Présenter le bilan liquidité

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 97


Annexe 1 : Bilan comptable de la SARL FNA au 31/12/2019

Postes de l’actif Brut A/D Net Postes du Passif Montants


Terrains bâtis 27 000 000 5 000 000 22 000 000 Capital social 30 000 000
Matériels 47 100 000 22 500 000 24 600 000 Primes et reserves 9 800 000
Titres de participations 6 000 000 1 000 000 5 000 000 Résultat net 1 600 000
Stocks 14 000 000 1 000 000 13 000 000 Emprunts à long terme 2 900Page
000
Clients et comptes 8 000 000 200 000 7 800 000 Prov. pour risques et 500| 000
98
rattachés charges
Clients, effets à 4 100 000 4 100 000 Fournisseurs 21 500 000
recevoir d’exploitation
Titres de placement 1 000 000 1 000 000 Fournisseurs 10 000 000
d’investissement
Banque et caisse 4 000 000 4 000 000 Crédits de trésorerie 4 000 000
Ecart de conversion 800 000 800 000 Ecart de conversion passif 2 000 000
actif

TOTAUX 112 000 000 29 700 000 82 300 000 TOTAUX 82 300 000
Annexe 2 : Données complémentaires
Pour une analyse financière du bilan, il vous est donné les informations ci-dessous :
Postes d’Actif
• Les terrains bâtis seront repris à 28 000 000F.
• Les matériels devront subir une plus-value de 3 500 000F.
• 20% des titres de participations sont à moins d’un an.
• Le stock outil est de 700 000F pour l’ensemble des stocks.
• une créance de 800 000F sur les clients arrive à échéance le 03/03/2022.
• Les effets à recevoir sont facilement négociables à concurrence de 2 400 000 F.
Postes du Passif
• L’assemblée générale ordinaire a décidé que le bénéfice sera distribué à concurrence de 1
100 000F aux apporteurs.
• Le remboursement des emprunts pour un montant de 1 000 000f se fera en juin 2020.
• Une provision pour risque de 300 000F est sans objet.
• Le poste « fournisseurs d’investissements » arrive à échéance à plus d’un an pour 5 000 000F.
NB : L’impôt sur les sociétés est au taux de 33% et est à court terme dans tous les cas
Solution
1) Tableau de retraitement et de reclassement des postes d’actif
Postes d’actif VNC Valeur +ou- VI ou AI VE ou VR ou VD ou TA
Réelle Value Stock Créance
Terrains bâtis 22 000 000 28 000 000 6 000 000 28 000 000
Matériels 24 600 000 28 100 000 3 500 000 28 100 000
Titres de 5 000 000 5 000 000 4 000 000 1 000 000
participations
Stocks 13 000 000 13 000 000 700 000 12 300 000
Clients et comptes 7 800 000 7 800 000 800 000 7 000 000
rattachés
Clients, EAR 4 100 000 4 100 000 1 700 000 2 400 000
Titres de placement 1 000 000 1 000 000 1 000 000
Banque et caisse 4 000 000 4 000 000 4 000 000
Ecart de convers° Actif 800 000 0 -800 000
TOTAUX 82 300 000 91 000 000 8 700 000 61 600 000 12 300 000 9 700 000 7 400 000

2) Tableau de retraitement et de reclassement du passif

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Postes du Passif Montants C.P. D.F. P.C. T.P.
+ ou – Value d’actif 8 700 000 8 700 000
Capital Social 30 000 000 30 000 000
Prime et Réserves 9 800 000 9 800 000
Résultat net 1 600 000 500 000 1 100 000
Emprunts à long terme 2 900 000 1 900 000 1 000 000 Page
Prov. Fin. Pr risq. Et charges 500 000 201 000 200 000 99 000 | 99
Fournisseurs d’exploitation 21 500 000 21 500 000
Fournisseurs d’investissement 10 000 000 5 000 000 5 000 000
Crédits de trésorerie 4 000 000 4 000 000
Ecart de conversion passif 2 000 000 2 000 000
TOTAUX 91 000 000 51 201 000 7 100 000 28 699 000 4 000 000

3) Bilan Liquidité en grandes masses de la SARL FNA


ACTIF MONTANT % PASSIF MONTANT %

Valeur immobilisée (VI) 61 600 000 67,69 Capitaux propres (CP) 51 201 000 56,26
Valeur d’exploitation 12 300 000 13,52 Dettes financières (DF) 7 100 000 7,8
(VE)
Valeur réalisable (VR) 9 700 000 10,66 Passif circulant (PC) 28 699 000 31,54
Valeur disponible (VD) 7 400 000 8,13 Trésorerie – Passif (TP) 4 000 000 4,4
TOTAUX 91 000 000 100 TOTAUX 91 000 000 100

IV. LE FONDS DE ROULEMENT NET (FRN), BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT


(BFR) ET TRESORERIE
IV.1. Le FRN
IV.1.1. Définition
Encore appelé fonds de roulement permanent, il mesure le niveau de financement des immobilisations par les capitaux
permanents.

IV.1.2. Formule de calculs


Par le haut du bilan, on aura :
FR = Capitaux permanents – Actif immobilisé

Par le bas du bilan, on aura :


FR = (Actif circulant + Trésorerie Actif) – (Passif circulant + Trésorerie Passif)

IV.1.3. Interpretation
L’interprétation de cet indicateur dépend du signe obtenu. Il peut être positif, nul ou négatif. Le tableau ci-dessous en
fait une synthèse.

Signe du FR Interpretations
FRN > 0 (positif) Les immobilisations sont financées par les capitaux permanents. L’entité dispose
d’une marge de sécurité suffisante pour financer
son cycle d’exploitation.
FRN = 0 (nul) Les capitaux permanents financent l’intégralité des actifs
immobilisés ou l’Actif circulant = Dettes à court terme.

FRN< 0 (négatif) Une partie des immobilisations est financée par les dettes à court
terme (dettes fournisseurs, découvert bancaire…).

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 99


IV.1.4. Application

Le bilan liquidité de la SARL FNA se présente comme suite au 31/12/2019.

Bilan Liquidité en grandes masses de la SARL FNA


ACTIF MONTANT % PASSIF MONTANT % Page
| 100
Valeur immobilisée (VI) 61 600 000 67,69 Capitaux propres (CP) 51 201 000 56,26

Valeur d’exploitation (VE) 12 300 000 13,52 Dettes financières (DF) 7 100 000 7,8

Valeur réalisable (VR) 9 700 000 10,66 Passif circulant (PC) 28 699 000 31,54

Valeur disponible (VD) 7 400 000 8,13 Trésorerie – Passif (TP) 4 000 000 4,4

TOTAUX 91 000 000 100 TOTAUX 91 000 000 100

Travail à faire : calculer et interpréter le fonds de roulement net

Solution

Calcul et interprétation du fonds de roulement net

Eléments Formules Calculs Montants Interprét.

FR permanent (CP+DF) – AI (51 201 000 + 7 100 000) - -3 299 000 Mauvais
61 600 000 Il y a

(VE+VR+VD) – DCT (12 300 000 + 9 700 000 + déséquilibre


Ou 7 400 000) – (28 699 000 + financier
(AC+TA) – (PC+TP) 4 000 000)
FR propre CP – AI 51 201 000 - 61 600 000 -10 399 000 Mauvais

IV.2. Le besoin de financement ou besoin en fonds de roulement

IV.2.1. Définition

Il exprime le besoin (ou l’excédent) de l’entité pour le financement de son exploitation.

IV.2.2. Formule de calcul

Il s’obtient par la formule suivante :


BF = Actif circulant – Passif circulant

IV.2.3. Interprétation

Trois situations peuvent se présentées quant au résultat du BFR. Le tableau ci-dessous en fait une synthèse.

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Signe du BFR Interpretations
BFR > 0 (positif) Les activités d’exploitation nécessitent un financement complémentaire.
BFR = 0 (nul) Les activités d’exploitation ne nécessitent aucun financement ; car les ressources
sont égales aux besoins.

BFR< 0 (négatif) Les activités d’exploitation produisent des ressources : signe de bonne santé financière. Page
| 101

IV.2.4. Application

Reprendre l’application précédente sur le bilan liquidité de la SARL FNA

Travail à faire : Calculer et interpréter le besoin en fonds de roulement


Solution

Calcul et interprétation du besoin en fonds de roulement

Eléments Formules Calculs Montants Interprétation


BFR AC – PC (12 300 000 + 9 700 000) – -6 699 000 Bon : l’entité est en présence
28 699 000 des ressources n’ont financées

IV.3. LA TN

IV.3.1. Définition
La trésorerie est le montant des disponibilités à vue ou facilement mobilisables possédée par une entité de
manière à pouvoir couvrir les dettes qui arrivent à l’échéance.

IV.3.2. Formule de calcul

Elle se calcule de la manière suivante :

TN= FR – BF ou encore

TN = Trésorerie Actif – Trésorerie Passif

IV.3.3. Interprétation
Elle est la résultante de la réalisation ou non de l’équilibre financier. Le tableau ci-dessous en fait une
synthèse en ce qui concerne l’interprétation suivant les situations.
Signe du BFR Interprétations
TN>0 (positif) L’entité dispose d’une marge de sécurité pour faire face aux éventuels
imprévus.
TN =0 (nul) L’équilibre financier est réalisé ; donc les ressources sont égales aux
emplois, ce qui n’est généralement pas possible dans la réalité.

TN<0 (négatif) Les besoins sont supérieurs aux ressources. L’équilibre financier n’est pas
donc réalisé TN<0 (négatif) ; ce qui entraîne le recours aux dettes à court
terme (facilité de caisse, billet de trésorerie, découvert bancaire).

IV.4 Application
A partir du bilan liquidité de l’application précédente sur la SARL FNA :

Travail à faire : calculer et interpréter la trésorerie nette

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Solution :
Calcul et interprétation de la trésorerie nette

Eléments Formules Calculs Montants Interprétation


Trésorerie Nette TA – TP 7 400 000 - 4 000 000 3 400 000 Bon : trésorerie positive ou
Page
FR –BF -3 299 000 – (-6 699 000) disponibilité en trésorerie
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V. LES RATIOS
Un ratio est la valeur du rapport entre deux grandeurs. Les ratios servent à apprécier l’équilibre de la
situation financière d’une entité. En effet, pour porter un jugement sur sa situation financière, l’entité peut
comparer ces ratios d’une année avec :

- Ses ratios des années antérieures ;


- Les ratios des entités du même secteur d’activité ;
- Les valeurs standards du ratio.

Ainsi, après avoir calculé les ratios, on peut dégager les forces et les faiblesses de l’entité et prendre des
mesures correctives. Cependant il existe plusieurs types de ratios.
1- Les ratios d’activité et de gestion
Ce sont des indicateurs ou clignotants à caractère plutôt économique. Ils s’intéressent aux questions suivantes
: L’entité est-elle en phase de croissance, de stagnation ou de déclin ?

Ratios Formules
Coefficient de rotation des stocks ou Coût des stocks vendus
R1 Stock moyen SM SM
SI SF
marchandises Avec 2

Coefficient de rotation des produits Coût de production des produits finis


R2
finis Stock moyen des produits finis
1
D1 360 si durée en jours
coefficien t de rotation
Vitesse de rotation des stocks
1
D1 12 si durée en mois
coefficien t de rotation
Coefficient de rotation des créances R Chiffres d ' affaires TTC
3
clients Clients et comptes rattachés
Coefficient de rotation des dettes Achat TTC
R4
fournisseurs Fournisseurs et comptes rattachés
Délai moyen de règlement des 1
D2 360 si durée en jours
créances clients (DMECC) coefficien t de rotation
Délai moyen de règlement des dettes D 1
fournisseurs (DMEDF) 3
coefficien t de rotation 360 si durée en jours

1. Les ratios de rentabilité et de productivité

Cours dispensé par Dr LETSINA Nestor Magloire 102


Ils mesurent l’aptitude de l’entité à dégager des bénéfices par la mise en œuvre des moyens techniques ou
financiers. Il détermine la performance d’une entité, sa capacité à générer des bénéfices, et par conséquent,
sa viabilité sur le long terme.

Ratios Formules Interprétation


Ratio de rentabilité Re sultat net Il mesure la rentabilité des fonds Page
R1 | 103
financière (R1) Capitaux propres propres engagés dans l’entité.
Ratio de profitabilité R Re sultat net Il mesure la part du résultat net dans
2
financière (R2) Chiffres d ' affaires HT le chiffre d’affaires

2. Les ratios de structure financière


Ce sont des ratios qui s’intéressent exclusivement au poids relatif et à l’équilibre entre les grandes masses du
bilan, avec une préoccupation majeure qui est celle de savoir si l’entité peut faire face durablement à ses
engagements. Elle permet d’exprimer également la capacité de survie de l’entité. Le tableau ci-dessous permet
de donner pour chaque ratio la formule de calcul.

Ratios Formules Interprétations


Ratio de Il mesure la nature du financement. Les
financement ou immobilisations doivent être financées par les ressources stables.
ratio d’équilibre Si ce n’est pas le cas, l’entité court des risques financiers car elle
financier 𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑎𝑛𝑒𝑛𝑡𝑠𝑠 doit fréquemment souscrire aux emprunts à court terme pour
𝑅1 =
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑖𝑚𝑚𝑜𝑏𝑖𝑙𝑖𝑠é𝑒 remplacer ceux venant à échéance.
>1 Il traduit l’existence d’un fonds de roulement lorsqu’il est
supérieur à 1
Ratio Il mesure l’indépendance de l’entité. Il est préférable
d’autonomie 𝑅2 que l’endettement ne dépasse pas 50% mais un ratio
financière 𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠 largement supérieur au niveau normal n’est pas
=
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 é𝑡𝑟𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟𝑠 (𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠) forcément très bon. L’entité a parfois intérêt (quand les
>1 taux d’intérêt sont faibles) à privilégier le financement
Ou externe
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠
𝑅2 = > 0,5
𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑏𝑖𝑙𝑎𝑛
Ratio de financement 𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠 Il mesure le financement des immobilisations par les
𝑅3 = >1
propres 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑖𝑚𝑚𝑜𝑏𝑖𝑙𝑖𝑠é𝑒 capitaux propres
Ratio de liquidité de 𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓 à 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑎𝑛 Il indique la proportion de l’actif qui peut être
𝑅4 =
l’actif 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑏𝑖𝑙𝑎𝑛 transformé en argent liquide dans un délai court.
Ratio de solvabilité 𝑅5 Il indique la marge de crédit dont dispose l’entité et la
générale 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓 sécurité dont jouissent les créanciers en cas de
=
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 é𝑡𝑟𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟𝑠 𝑜𝑢 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 liquidation de l’actif de l’entité.
>2
Ratio d’endettement à 𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠 Il mesure l’autonomie financière de l’entité
𝑅6 =
court terme 𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 à 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑑′𝑢𝑛

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II.4. Les ratios de liquidité
Il s’agit ici de distinguer les ratios de liquidité générale et de liquidité réduite.
Ratios Formules Interprétation
Ratio de Actif Circulant Trésorerie Il indique la part de l’actif circulant et
Actif Page
liquidité R1 1 de la trésorerie actif sur laquelle on
Dettes à court terme | 104
générale peut compter pour régler les DCT.
Ratio de Il indique la possibilité de régler les
liquidité à VR + VD / dettes à court terme DCT à partir de ses créances et ses
échéance disponibilités
Ratio de
liquidité Trésorerie Actif Il indique la possibilité de régler
R2
réduite ou Dettes à court terme immédiatement les DCT.
immédiate
APPLICATION
On vous donne le bilan liquidité de SARL FNA au 31/12/2017.

Actif Montants % Passifs Montants %

Actif Immob(AI) 61 600 000 67.69 Capitaux Propres(CP) 50 706 000 55.72

Val. Exp (VE) 12 300 000 13.52 Dettes financières(DF) 7 100 000 7.8

Val. Réalisable(VR) 9 700 000 10.66 Passif circulant(PC) 29 194 000 32.08

Val. Disponible (VD) 7 400 000 8.13 Trésorerie Passif(TP) 4 000 000 4.4

TOTAUX 91 000 000 100 TOTAUX 91 000 000 100


Travail à faire : Calculer puis apprécier dans un tableau les ratios suivants : financement
permanent, financement propre, autonomie financière, Liquidité générale et liquidité immédiate
Solution :
RATIOS Formules Calculs Résultats Appréciation
Non satisfaisant, car les immobilisations ne sont
Capitaux 50 706 000+7 100
pas entièrement financées par les capitaux
Financement Permanent / 000/ 0,93
permanent ; il n’existe pas de fonds de
permanent Actif immob 61 600 000
roulement permanent.
Capitaux Non satisfaisant, car les immobilisations ne sont
Propres/
50 706 000/ pas entièrement financées par les capitaux
Financement Valeur 0,82
61 600 000 propre ; il n’existe pas de fonds de roulement
propre immobilisée
propre.
Capitaux
Autonomie 50 706 000/ 40 Bon ratio ; car l’entreprise est autonome : elle
Prop/capitaux 1.2584
Financière 294 000 ne dépend pas de l’extérieur
étrangers
Liquidité (VE+VR+VD)/ 29 400 000/ 33 Peu satisfaisant car l’entreprise ne peut honorer
0.8857
Générale (PC+TP) 194 000 à ses dettes circulantes qu’à 88.57% à échéance
Trésorerie 7 400 000/ Mauvais l’entreprise ne peut régler à l’immédiat
Immédiate VD/ (PC+TP) 33 194 000 0.2229 que 22.29% de ses dettes circulantes

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