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Étymologiquement, la géomorphologie (gê : terre, morphê : forme et logos : étude), est une
science de formes.
Dans un sens plus large, elle est la science qui étudie les formes de relief, les formations associées,
leur évolution, les mécanismes d'origine interne ou externe qui les façonnent et les facteurs qui les
contrôlent.
A travers le temps, la nomination de cette science ne fut pas la même partout : morphologie
de la surface de la terre, morphologie de la lithosphère, morphologie terrestre et morphologie tout
court. Ce dernier nom fut confondu avec différents termes (morphologie microbienne,
morphologie des objets, etc.…..) causant par conséquent des problèmes de la nomenclature. Il
devint physiographie et fut maintenu jusqu’à présent « géomorphologie ».
L’entente classique de la géomorphologie : « description explicative des formes de terrain »
s’est devenue actuellement comme la description, la classification et la corrélation des formes de
terrain ou une science ayant pour objet et pour but la description, l’explication et l’analyse des
formes des reliefs terrestres, en relation avec la structure géologique, le rôle bioclimatique et
l’anthropisation.
Cette science qui s’est manifestée au XIXème siècle, surtout au XXème siècle (science récente) a
exprimé durant quelques décennies, des remarquables développements du fait que les
géomorphologues du Monde entier, en faisant leurs prospections dans des domaines différents,
exhibent à la géomorphologie plus développée, tant du point de vue théorique que du point de
vue pratique. La dite science évoluait en science de synthèse de l’étude de composantes du
milieu naturel ; c’est-à dire, elle maintient d’étroites relations entre les autres disciplines de la
géophysique, comme la géologie, la pédologie, la climatologie, la biogéographie,
l’hydrographie……..
CHAPITRE I : LITHOSPHERE
C’est une couche externe du globe terrestre, épaisse de 100 à 200km, rigide, constituée par la
croute et la partie supérieure du manteau, et limitée en profondeur par l’asthénosphère.
Le séisme (du grec. seismos) est une secousse ou série de secousses plus ou moins violentes du sol. Leur origine
se trouve en profondeur à l’hypocentre ou foyer. L’épicentre est le point de la surface situé à la verticale du
foyer. Selon la profondeur de ce dernier, on distingue les séismes superficiels à moins de 100 km, intermédiaires
de 100 à 300 km, profonds de 300 à 700 km (il n’y en a plus au-delà).
Les points d’égale intensité reliés par des courbes s’appellent des isoséistes. Et la zone délimitée par l’isoséiste de
plus grande intensité s’appelle épicentre (zone épicentrale). Le foyer est l’origine du séisme et se trouve en profondeur.
de la latitude :
Vu que la Terre a une forme ellipsoïdale, la pesanteur au niveau des pôles n’est pas la même à celle de
l’équateur.
A l’équateur : g = 9,80N/kg (R= 6 378km)
Aux pôles : g = 9, 81N/kg (R= 6 357km)
de l’altitude :
Puisque que les rayons situés dans des points différents ne sont pas les mêmes, la pesanteur trouve aussi des
chiffres différents.
Grace à la séismologie et à la gravimétrie, on a pu constater que la structure interne du globe est
constituée de plusieurs couches différentes.
Pour conclure, le globe terrestre est constitué de noyau, du manteau, de l’écorce et des discontinuités.
a-NOYAU
Ce noyau a plus de 3 100 – 3 500km de rayon dont la graine environ 1 200 - 1 300km.
Sa densité varie de 12,3 à 8. Sa nature est encore mal-connue. Il n’est ni feu central ni en fusion ni en solide. Sa
partie centrale est appelée graine (solide) et est constituée de Nickel et de Fer (+soufre : dans la zone externe). Les
ondes sismiques ne peuvent pas le traverser, mais s’y amortissent.
b-MANTEAU
Il enveloppe le noyau et est composé des roches silicatées et denses (matériaux ultrabasiques) comme les péridots.
Le manteau est la couche intermédiaire entre le noyau et la croûte. Il représente 82% du volume de la Terre.
Il est séparé de la croute par la discontiunité de Mohorovicic (Moho) et du noyau par la discontinuité de Gutenberg.
Son épaisseur est égale plus de 2 800km si la densité d varie de 5 à 3. La partie supérieure du manteau se divise en
asthénosphère (500 à 600km) qui est visqueuse et lithosphère rigide (quelques dizaines de kilomètres). Mais,
l’asthénosphère peut se transformer en lithosphère et vice-versa, en remontant ou en descendant.
c-ÉCORCE ou CROUTE
L’écorce, d’épaisseur très variable, est solide, mais la partie inférieure est déjà visqueuse avec une température
supérieure à 1 000°c. Sa densité est égale à 2,7 et l’épaisseur est de 10 à 70-150km. Elle est constituée par une
couche basaltique (en bas), la discontinuité de Conrad (vers 17km) et une couche granitique.
d-DISCONTINUITÉS
Ce sont des zones de séparation entre les différentes couches du globe.
La discontinuité sismique où se réfractent certaines ondes a une profondeur variable, c'est ce que l'on appelle le moho.
Le moho est la limite entre la croute terrestre et le manteau supérieur de la Terre. En 1921, Gutenberg met en évidence
une discontinuité plus profonde séparant le noyau du manteau. On a mis en évidence en 1936 d'autre discontinuité
comme celle de Lehmann à 5100km de profondeur qui divise le noyau en un noyau externe (liquide) et un noyau interne
(solide).
NOYAU
Discontinuité de Gutenberg
Graine
Ecorce
MANTEAU
Ecaille intermédiaire
Discontinuité de Repetti
Discontinuité de Moho (Mohorovicic)
I-2-INSTABILITE DE L’ECORCE TERRESTRE SUIVANT TROIS THEORIES : COURANTS DE
CONVECTION, ISOSTASIE ET COMPRESSION LATERALE
I-2-1-Théorie de courant de convection
La convection indique la cohérence des mouvements à l’intérieur (verticaux ou horizontaux) animant un fluide
et qui impliquent alors le transport des propriétés des parcelles de ce fluide au cours de son déplacement : mouvement
de fluide avec transport de chaleur sous l’influence de différence de températures.
Donc, les courants de convection sont des mouvements à circuit fermé qui se manifestent dans la couche
épaisse, lourde et visqueuse du manteau. Ces courants sont dus à la différence des températures ou à la différence
des densités en divers points de masse dans le manteau.
En effet, le corps échauffé de la base migre vers la périphérie par allègement, mais le corps refroidi de la périphérie vers
la base par alourdissement. C’est pourquoi la création des mouvements à circuits fermés, appelés « Courants de
convection ».
Ces courants provoquent deux mouvements verticaux, qui sont : ascendants et descendants :
a-Mouvement ascendant : entraine un soulèvement à grand rayon de courbure et la zone soulevée s’appelle
ANTÉCLISE (en surface).
b-Mouvement descendant : favorise un affaissement d’une zone, appelée SYNECLISE.
ECORCE
1 : mouvement descendant
2 : mouvement ascendant
CC CC CC
1 2
I-2-2-Théorie de l’Isostasie
SIMA : fluide ou visqueux / SIAL : solide
On considère le flottement de la partie solide sur la partie visqueuse. C'est-à-dire, le SIMA sous le SIAL. D’où
l’application des lois d’Archimède. Donc, un équilibre du SIAL sur le SIMA existe. Mais, comme le SIMA n’est pas
comparable à l’eau, on parle d’équilibre isostasique et non hydrostatique.
+ +
+ ++ + +
+ + +
+ + +
++ + +
+ + + + + + + + + + + + + + + + SIAL : solide
+ + + + +
SIMA : fluide ou visqueux
Cette isostasie cause des mécanismes de compensation relativement rapides et très sensibles.
1 : soulèvement ; 2 et 3 : affaissements
MOUVEMENT COMPANSATEUR DANS LE SIAL ET SIMA
1 Région du nord de l’Europe qui englobe le Danemark, le Suède, la Norvège, la Finlande et parfois l’Islande.
I-2-3-Théorie de Compression latérale
LITHOSPHERE
M.D M.C
ASTHENOSPHERE
CC CC CC
On peut expliquer à partir de cette théorie, la dérive des continents et la tectonique des plaques.
Subduction : Enfoncement de grande ampleur d’une portion de lithosphère sous une autre.
Abduction : Chevauchement d’une vaste portion de croûte océanique (représentée par des
complexes ophiolitiques) sur une zone de croûte continentale (marge continentale ou arc
insulaire). C’est le phénomène inverse de la subduction.
Collision : Affrontement de deux masses continentales résultant de la fermeture d’un domaine
océanique intermédiaire, et s’accompagnant de déformations très importantes
(Orogenèse, chaîne de collision).
Un volcan est une ouverture dans la croûte Selon la viscosité des laves et l’importance
de la Terre, à travers laquelle des roches fondues des phénomènes explosifs, on a distingué
(lave), des gaz chauds, de la vapeur, des également différents types, avec principalement
cendres et d’autres matériaux atteignent la :
surface, soit à l’air libre, soit sous l’eau. Par 1. le type hawaien (des îles Hawaii) donnant
refroidissement, ces laves donnent des roches des volcans boucliers: accumulation de
volcaniques (ou roches effusives). Un volcan laves basaltiques très fluides édifiant des
comporte en général un cône volcanique cônes à faibles pentes (4 à 6), mais de
(accumulation de laves et/ou de blocs, scories et diamètre atteignant plusieurs dizaines de
cendres) entourant le cratère, point de sortie des kilomètres, à cratère parfois occupé par un
roches volcaniques montées par la cheminée. lac de lave ; les explosions et les projections
Les volcans monogéniques sont formés au cours d’une
sont minimes (trappe : coulées stratoïdes).
seule phase continue d’éruption ; les volcans 2. le type strombolien (du Stromboli, Italie) est
polygéniques résultent d’éruptions successives caractérisé par un stratovolcan à cône
séparées par des périodes de repos. Les volcans régulier, où alternent des coulées de lave et
centraux sont ceux qu’alimentent toujours les mêmes des couches pyroclastiques (projection de
blocs, lapillis et cendres).
cheminées ; les volcans linéaires ou fissuraux résultent
3. le type vulcanien (du Vulcano, îles Lipari,
d’éruptions alignées sur une cassure en extension. Les
Italie) montre des laves visqueuses
cônes emboîtés se sont édifiés successivement autour constamment fragmentées par des
du même cratère. Les cônes adventifs apparaissent sur explosions, et le cône est presque
les flancs d’un cône plus grand, et sont alimentés par uniquement formé de projections.
la même cheminée. Un cône égueulé a été en partie
4. le type péléen (de la Montagne Pelés,
Martinique) ou encore katmaien (du Katmai,
détruit par la poussée des laves ou par une explosion.
Alaska), montre des laves très visqueuses
Dans d’autres cas, le caractère égueulé du cône est formant des aiguilles d’extrusion, et pouvant
originel : une coulée régulière de lave évacue sur son s’accompagner d’explosions donnant des
trajet tous les éléments pyroclastiques, et le cône nuées ardentes.
volcanique s’édifie alors en fer à cheval autour du lieu Il y a également autres types de volcans, comme
le volcan de type plinien et le volcan de type
de la sortie de la coulée. Certaines laves visqueuses
fissural.
donnent des extrusions et constituent des aiguilles ou
des dômes, sans cratère, qui peuvent s’étaler plus ou
moins (dôme-coulée).
CHEMINEE LATERALE :
La lave et les gaz peuvent sortir
du cône par le conduit
principal, ainsi que par un
cône adventif
COULEE DE LAVE :
Les roches fondues (lave)
peuvent être épaisses et couler
lentement ou plus liquides et se
répandre rapidement
CONE VOLCANIQUE :
Un cône de lave solidifiée, de
cendre et de débris rocheux se
construit autour de l’ouverture
principale.
CHAMPS MAGMATIQUE :
C’est la réserve des roches fondues, de liquides chauds et
des gaz qui alimente le volcan.
RELIEFS VOLCANIQUES
CONCLUSION :
L’inégalité topographique à la surface terrestre (montagnes, plateaux, plaines, fossés d’effondrement…) est due avant tout
à l’instabilité de l’écorce terrestre, caractérisée par :
des mouvements verticaux du haut phénomène de compensation dans le SIAL et le SIMA (soulèvement ou
affaissement des blocs) ou courants de convection.
des mouvements horizontaux issus principalement des courants de convection au niveau du manteau supérieur
CHAPITRE II-RELIEF TERRESTRE
II-1-DEFINITIONS
II-1-1-Relief
C’est un ensemble en saillie sur une surface. Exemple : une colline est un relief.
Par extension, c’est un ensemble d’inégalités d’une surface topographique, comprenant aussi bien
des creux que des saillies. Ces deux acceptions rendent souvent l’emploi de ce terme délicat.
Beaucoup de reliefs topographiques ont en effet pour origine le creusement lié à l’érosion, si bien
qu’on parle parfois de « relief en creux », (par exemple : pour un paysage élaboré à partir d’un
plateau disséqué par des rivières). C’est pourquoi, on emploie plutôt le terme de modelé, pour les
reliefs qui s’expliquent essentiellement par l’action de l’érosion, et celui de relief structural lorsque
l’arrangement des roches du sous-sol joue un rôle important dans les formes de la topographie.
Il s’agit de ce fait d’un ensemble de système des pentes qui s’associe pour donner les formes
élémentaires (talus, collines…).
Les formes élémentaires se combinent pour donner les ensembles plus ou moins complexes,
correspondant au grand type de relief, comme les plaines, plateaux et montagnes.
II-1-2-Types de relief
On distingue trois principaux types de relief : plaines, plateaux et montagnes.
- LES PLAINES : ce sont des surfaces planes ou légèrement ondulées sur lesquelles les rivières
coulent à fleur de sol. Les dénivellations sont très faibles et les pentes sont négligeables.
- LES PLATEAUX : ce sont des surfaces planes ou légèrement ondulées sur lesquelles les rivières
sont encaissées (cela impliquant une certaine altitude générale).
- LES MONTAGNES : ce sont des élévations naturelles du sol, caractérisées par des fortes
dénivellations entre les sommets et les fonds de vallées. Autrement dit, ce sont des régions
élevées qui présentent de grande dénivellation variant constamment le long d’un versant,
des pentes longues et raides reliant des crêtes élevées à des vallées profondes.
II-1-3-Formes élémentaires des reliefs
-Vallée : une dépression allongée généralement parcourue par un cours d’eau.
vallon : une petite vallée, courte et peu profonde, aux versants à faible pente (si non
un ravin).
ravin : une simple incision sur une forte pente / une petite vallée constituée d’une
dépression allongée, profonde généralement étroite.
gorge : une vallée profonde et étroite aux versants raides.
auge : une vallée large à fond plat et à versants abrupts.
vallonnement : vallon peu marqué, en berceau ou en tête de vallon,
val : vallée installée dans un synclinal,
Une vallée peut être drainée, lorsqu’elle est traversée par un cours d’eau ou sèche.
II-2-GEOMORPHOLOGIE STRUCTURALE
On entend par « structure », en pétrographie, la disposition des minéraux dans les roches ;
mais, en géologie, l’organisation des roches dans l’écorce terrestre. Les différents types de
structure peuvent être classés selon un critère lithologique (structure sédimentaire et cristalline) ou
un critère tectonique (structure tabulaire, monoclinale, plissée ou faillée).
6 SS’’ : surface de
discordance
5
S S’’
4
3 2 1
Les couches sont disposées selon leur âge : les plus anciennes en bas (à droite) et les plus
récentes en haut (à gauche). La chronologie géologique, qui se subdivise en ères et en périodes,
détermine la succession de temps.
Exemple :
c-Tectonique :
On entend par tectonique, la science qui étudie la déformation des matériaux de l’écorce
terrestre. Selon la nature de déformation, on obtient deux formes de tectonique :
Anticlinal Anticlinal
Axe Axe
Anticlinal : pli dans lequel les couches tendent à l’opposé du plan axial.
Synclinal : pli dans lequel les couches tendent vers le plan axial. Il correspond à une dépression.
Charnière : courbure maximale d’un pli ≈ axe
Crêtes
-Combe anticlinale: une dépression établie au
Combe
sommet d’un anticlinal (ou sur la charnière),
-Crête : une tranche de la couche dure du flanc
anticlinal d’une part et d’autre de la combe.
-Ruz : vallon cataclinal qui entaille le flanc anticlinal,
-Cluse : passage d’une rivière à travers un mont.
BS
BA D
r
B
r : rejet
A D D: dénivellation
CD : ligne de faille
F1 F2
F1 F2
1
2
-Escarpements :
Un escarpement de faille est un talus parallèle au plan de faille dont la hauteur est égale au
rejet de la faille si l’érosion n’a rien enlevé au bloc dénivelé. On distingue quelques types
d’escarpement :
- escarpement de faille primitif (originel) directement issu de la dislocation (séparation) des
blocs.
- escarpement de faille composite provenant à la fois de la tectogenèse et de l’intervention de
l’érosion différentielle.
- escarpement de ligne de faille résulte de l’action de l’érosion de l’érosion différentielle sur des
blocs faillés adjacents offrant des résistances inégales.
A noter qu’en fonction de l’inclinaison du plan de faille et les rapports avec les couches, on
peut distinguer les failles normales, les failles inverses, les failles conformes et les failles contraires.
Normale ou extensive: le plan de faille est vertical ou se lève vers le bloc soulevé.
Inverse ou compressive: le plan de faille se lève vers le bloc affaissé (faille
chevauchante).
Conforme: le pendage se lève vers le bloc soulevé.
Contraire : le pendage descend vers le bloc soulevé.
HORST
GRADINS DE FAILLES
GRABEN
FACTEURS EXTERNES
Ils sont dominés par les conditions climatiques responsables des phénomènes d‘érosion qui peuvent être mécanique ou
chimique. Leur intensité dépend du climat et de la nature des roches (couche dure ou tendre). Les reliefs mis en place
par des facteurs internes s’appellent reliefs structuraux qui seront ensuite attaqués par les facteurs externes (érosion)
pour donner naissance à des reliefs d’érosion dits modelés. L’érosion joue un rôle très important dans le dégagement
du front de cuesta et l’évolution des reliefs structuraux.