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Groupe n°3 : Le modèle de la conduction thermique (Kelvin)

Document 1 : Les temps de refroidissement, extrait de Histoire de l’âge de la Terre , Hubert


Krivine
Kelvin part du même modèle que Buffon : ce qu’il appelle « début de la Terre » (conditions initiales)
est une boule à la température uniforme de la roche en fusion, évaluée à 3 900 °C. Très rapidement
la température de sa surface, en contact avec le vide extérieur (ce qu’on appelle les conditions aux
limites), se stabilise à un niveau raisonnable, de l’ordre de 20 °C (température stable pour le
développement de la vie). Au centre de la Terre par contre, la température, par inertie thermique,
conserve grosso modo sa valeur initiale. Donc, entre la surface de la Terre et son intérieur, il y aura
un continuum de température qui va de 20°C à 3 900 °C. On constate aujourd’hui que lorsqu’on
s’enfonce sous la Terre on gagne en moyenne de l’ordre de 3 °C tous les 100 mètres. À la naissance
de la Terre, ce gradient était beaucoup plus élevé, presque infini : on passait très rapidement –
c’est-à-dire sur une très courte distance – de la température (basse) de surface à la température
(élevée) du cœur ; puis le froid, petit à petit, gagne les profondeurs et le gradient diminue, pour
atteindre sa valeur actuelle. La façon dont ce gradient diminue avec le temps peut être déterminée
théoriquement grâce à l’équation de Fourier (1807) : si on connaît les conditions initiales et les
conditions aux limites, on en déduit le temps nécessaire pour faire baisser le gradient de
température jusqu’à sa valeur actuelle. L’utilisation de l’équation de Fourier ne demande que la
connaissance de la constante κ. Kelvin pensait avoir démontré la validité de cette hypothèse par
des considérations astronomiques.
Document 2 : Evolution du gradient géothermique Terrestre en fonction de l’âge de la Terre
(estimé par la durée de refroidissement) selon le modèle de Kelvin.

Document 3 : Estimations initiales de Kelvin (1862)


On the Secular Cooling of the Earth By Lord Kelvin (William Thomson) Excerpt. Transactions
of the Royal Society of Edinburgh, Vol. XXIII, pp. 167-169, 1864. Read April 28, 1862. “but I
think we may with much probability say that the consolidation can not have taken place less than
20,000,000 years ago, or we should have more underground heat than we actually have, nor more
than 400,000,000 years ago…”
On the Age of the Sun’s Heat By Sir William Thomson (Lord Kelvin) Macmillan's Magazine,
vol. 5 (March 5, 1862), pp. 388-393. “The mathematical theory on which these estimates are
founded is very simple, being in fact merely an application of one of Fourier’s elementary solutions
to the problem of finding at any time the rate of variation of temperature from point to point, and the
actual temperature at any point, in a solid extending to infinity in all directions…”
Document 4 : Le modèle de Perry
Pour Kelvin, la Terre peut être modélisée par une sphère solide et homogène où l’équation de
Fourier régit les variations de température. Selon Perry, la conduction thermique a lieu uniquement
dans la croute, la température dans le manteau étant supposée immédiatement homogénéisée par
convection thermique.
Document 5 : Graphique illustrant l’évolution du gradient géothermique de la Terre

1) Connaissant le gradient géothermique actuel, déduire graphiquement (document 2) l’âge de la


Terre selon la méthode proposée par Kelvin. Relever également l’intervalle de temps probable
estimé par Kelvin.

2) Expliquer pourquoi l’estimation de l’âge de la Terre obtenue par Kelvin peut être réfutée à l’aide
du document 4.

3) Relevez dans le document 5 une information qui, aujourd’hui, remet en question le modèle de
Lord Kelvin.

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