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Chapitre IV

La convection thermique

1. Introduction
Lorsque le transfert de chaleur s’accompagne d’un transfert de masse, il est
appelé transfert par convection. Ce mode d’échange de chaleur se produit au sein des
milieux fluides non isothermes ou lorsque un fluide circule autour d’un solide. La
convection est un mode de transport d’énergie par l’action combinée de la
conduction, de l’accumulation de l’énergie et du mouvement du milieu fluide.
L’étude du transfert de chaleur par convection permet essentiellement de
déterminer les échanges de chaleur se produisant entre un fluide et une paroi. La
quantité de chaleur échangée par unité de temps dépend de plusieurs paramètres :
o la différence de température entre la paroi et le fluide ;
o la vitesse du fluide ;
o la capacité calorifique du fluide ;
o la surface d’échange ;
o l’état de surface du solide ;
o sa dimension
o …etc.

2. Convection naturelle-convection forcée


La transmission de chaleur par convection est désignée, selon le mode
d’écoulement du fluide, par convection naturelle (dite aussi libre) et convection
forcée :
o Lorsqu’il se produit au sein du fluide des courants dus simplement aux
différences de température, on dit que la convection est naturelle ou libre.

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o Par contre si le mouvement du fluide est provoqué par une action externe,
telle qu’une pompe ou un ventilateur, le processus est appelé convection
forcée.
3. Loi de Newton
La loi de Newton donne l’expression de la quantité de chaleur échangée entre
la surface d’un solide à la température et le fluide à la température (notée
souvent ).

3.1 Loi de Newton


L’étude du transfert de chaleur par convection permet de déterminer les échanges
de chaleur se produisant entre un fluide et une paroi.

La quantité de chaleur qui traverse pendant l’intervalle de temps , peut


s’écrire :

Où :

 est le coefficient d’échange par convection, il s’exprime en


.

 s’exprime en Joules.

 en Watts.

Quelque soit le type de convection (naturelle ou forcée) et quelque soit le régime


d’écoulement du fluide (laminaire ou turbulent), le flux de chaleur transmis est donné
par la relation dite loi de Newton (relation empirique) :
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Où :

 est la puissance transmise

 est le coefficient d’échange

 est la différence de température entre le corps et le fluide


.

 est la surface d’échange

3.2 Coefficient d’échange convectif

Le problème majeur à résoudre avant tout calcul du flux de chaleur consiste à


déterminer le coefficient d’échange convectif qui dépend de nombreux paramètres :

 Type de convection (naturelle ou forcée)

 caractéristiques du fluide,

 nature de l’écoulement,

 la température,

 la forme de la surface d’échange,

 ...etc.

4. Convection naturelle
4.1 Principe de la convection naturelle

La particule chaude se met en mouvement et assure directement le transfert de la


chaleur vers le milieu le plus froid : Le régime devient convectif.

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IV.2 Etude dynamique

Considérons une surface horizontale à une température au contact d’un


fluide immobile de masse volumique à une température .
Une particule du fluide de volume au contact de la surface a une
température voisine de .

𝐹𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒

⃗𝑷
⃗ 𝒂𝒓𝒄𝒉
𝑻𝒇 < 𝑻𝒔
𝑘⃗
𝑷
0 𝑺 𝑻𝒔

⃗𝑷

 Bilan des forces agissant sur la particule (P) :

 La poussée d’Archimède : ⃗ ⃗

 Le poids : ⃗ ⃗ ⃗

Comme , on a bien entendu et par conséquent ‖ ⃗ ‖

‖ ⃗ ‖, ce qui nous permet de conclure que les parties les plus denses soient situées en

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dessous des moins denses. Les mouvements dans le fluide seront alors favorisés :
c’est le phénomène de convection naturelle.

Le principe fondamental de la dynamique s’écrit dans ce cas :

⃗ ⃗

L’équation du mouvement de la particule au voisinage immédiat de s’écrit


donc :

5. Etude du phénomène de convection


5.1 Couches limites

L’étude des écoulements au voisinage des parois est nécessaire pour la


détermination des échanges thermiques par convection entre un solide et le fluide qui
l’entoure.

Considérons un fluide qui s’écoule le long d’une surface :

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 Loin de la surface, le fluide a une vitesse moyenne et une température
moyenne .

 Au voisinage immédiat de la surface, la température du fluide est très voisine de


celle de la surface. La vitesse du fluide est quasiment nulle.

Les diagrammes des vitesses et des températures, dans la direction


perpendiculaire à la surface (la direction ), définissent une couche de fluide appelée
« couche limite » dont la température et la vitesse ont l’allure des courbes suivantes :
𝑉 𝑇

𝑉𝑚 𝑇𝑠

0 𝑇𝑚
𝑌 𝑌
𝒚𝒅 𝒚𝒕

On définit ainsi deux types de couches limites :

 couche limite dynamique qu’on la note

 couche limite thermique qu’on la note

Il est à signaler que ces deux couches limites ont généralement des épaisseurs
différentes.

Les profils de vitesse et de température développés au sein d’un fluide en écoulement


peuvent être représentés comme ceci :

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Remarquons qu’au voisinage de la plaque, se développent les couches limites
dynamiques et thermiques dans lesquelles on observe les variations de vitesse et de
température.

Le transfert de chaleur de la plaque vers le fluide résulte de deux mécanismes :

 Au voisinage immédiat de la surface, le transfert se fait par conduction.

 Loin de la surface le transfert résulte aussi du déplacement du fluide.

Dans la couche limite, si on admet que le transfert de chaleur se fait essentiellement


par conduction, donc sans transfert de matière dans la direction y, on peut écrire :

 La quantité de chaleur à travers la surface (S) :

est la température de la surface du solide.

 La quantité de chaleur à travers la couche limite :

est la température moyenne du fluide assez loin de la paroi du solide.

Cependant, les variations de et en fonction de ne sont généralement pas


connues pour pouvoir déduire à partir des égalités (1) et (2). La loi de Newton
permet de contourner cette difficulté en utilisant seulement la différence de
températures :

5.2 Nature du coefficient d’échange convectif

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Le coefficient d’échange convectif, , dépend de plusieurs paramètres et l’échange de
chaleur est d’autant plus actif (càd plus grand) lorsque :

 la vitesse d’écoulement du fluide est plus grande.


 sa chaleur spécifique est plus grande.
 sa conductivité thermique (ou sa diffusivité thermique) est plus forte.
 sa viscosité cinématique est plus faible.

peut également dépendre des dimensions de la paroi, , de sa nature et de sa forme.

On peut écrire alors :

Le grand nombre de facteurs influant sur le transfert de chaleur par convection


explique la difficulté de toute étude théorique, voire expérimentale, surtout si les
coefficients qui caractérisent la matière varient avec la pression et la température.
D’où l’idée de penser à une méthode efficace permettant la détermination de
l’expression du coefficient . La méthode utilisant ce qu’on appelle « l’analyse
dimensionnelle » semble être la plus aisée dans sa mise en œuvre pour la
détermination de l’expression du coefficient de convection .

5.3 Détermination du coefficient par la méthode de l’analyse dimensionnelle

Supposons que soit une fonction des variables , soit :

est aussi fonction implicite de la température puisque et en dépendent.

Utilisons les équations aux dimensions de chaque terme :

[ ] [ ] [ ][ ]

[ ]
[ ]

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[ ]
[ ]

[ ]

[ ]

[ ]

L’équation aux dimensions de est obtenue à partir de la loi de Newton :

[ ]
[ ]
[ ][ ][ ]

En écrivant [ ] sous la forme :


[ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
ou encore :

[ ]

Remarquons que les grandeurs fondamentales intervenant dans le calcul de sont : la


masse , le temps , la longueur et la température .

L’identification des exposants dans l’équation aux dimensions de fournit un


système linéaire d’équations permettant de calculer , , , et :

 l’exposant de :

 l’exposant de :

 l’exposant de : 0

 l’exposant de :

5.4 Nombres adimensionnels

Pour les problèmes de convection, la résolution des équations aux dimensions fait
apparaître des nombres sans dimension très utiles dans l’étude de la mécanique des
fluides et en particulier dans les phénomènes convectifs. Ces nombres sont en
particulier :

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 Le nombre de Reynolds

 Le nombre de Nusselt

 Le nombre de Prandtl

a) Le nombre de Reynolds
Le régime d’écoulement d’un fluide peut être laminaire ou turbulent. Le passage
d’un régime à un autre est caractérisé par le nombre de Reynolds :

Dans le cas d’un tube, représente le diamètre intérieur.

L’expérience montre que pour inférieur à une valeur critique ,


l’écoulement dans une conduite est toujours laminaire :

 si < : le régime est dit laminaire

 si : le régime est dit turbulent

b) Le nombre de Nusselt
Le nombre de Nusselt caractérise l’importance de la convection par rapport à la
conduction. C’est le rapport de la quantité de chaleur échangée par convection
à une quantité de chaleur échangée par conduction :

est fonction directe de , sa connaissance permet de déterminer la valeur de .c.

c) Le nombre de Prandtl

Il caractérise la distribution des vitesses par rapport à la distribution de la


température (caractérise les propriétés thermiques du fluide) :

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d) Le nombre de Grashof :
La force de viscosité du fluide est caractérisée par le nombre de Grashof :

Où :

d: dimension caractéristique de la paroi [m].

g : accélération de la pesanteur [m.s-2].

: Différence de température caractéristique [°C].

: Facteur de dilatation volumique du fluide [°C-1].

e) Le nombre de Rayleigh :
Il est identique au nombre de Reynolds en convection naturelle.

5.5 Résistance thermique

Considérons un fluide de température qui circule au voisinage d’une paroi de


température . Le flux de chaleur échangée s’écrit :

L’analogie avec la loi d’Ohm permet de définir la résistance thermique de


convection

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6. Convection forcée :

Dans cette section du chapitre, nous verrons comment transférer la chaleur par
convection
sans changement de phase. Les corrélations expérimentales les plus courantes en
convection forcée sont du type suivant :
Pour une température de fluide donnée, le nombre de Prandtl, qui apparaît dans
l'expression du nombre de Nusselt et caractérise le fluide en écoulement, doit être
déterminé. Alternativement, s'il y a échange de chaleur, la température à la surface et
la température du fluide seraient différentes ; les propriétés du fluide seraient
simplement prises pour la température moyenne T m .

6.1. Echange de chaleur le long d'une plaque plane (Convection forcée externe Rec
= 5* ):

Régime laminaire :

Régime turbulent :

6.2. Ecoulement à l'intérieur de tubes cylindriques lisses (Convection forcée


interne Rec =2300):

Régime laminaire :

Valable pour :

Régime turbulent

6.3. Ecoulement dans les espaces annulaires (Convection forcée interne) :


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Ecoulement dans l'espace annulaire formé par les deux conduites

7. Convection naturelle :

a) Méthode pratique de calcul du flux de chaleur en convection naturelle :

L'utilisation de l'analyse dimensionnelle révèle que la relation entre le flux de chaleur


transporté par convection et les facteurs dont elle dépend se retrouve sous la forme
d'une relation entre trois nombres adimensionnels :
Les étapes suivantes sont utilisées pour calculer un flux de chaleur transmis par
convection naturelle :
- La détermination des nombres adimensionnels suivants : Gr et Pr .
- Selon le résultat de Gr , on choisit une corrélation expérimentale correspondante à
la configuration étudiée.
- En appliquant cette corrélation pour le calcul du nombre Nu .
- Calcul de
- Utilisation de la loi de Newton afin de calculer le flux chaleur échangé :

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Remarque :
Il faut prendre en considération ce qui suit lors du calcul de h:
 La nature du fluide (liquide ou gaz).
 La température du fluide.
 Savoir le type de convection (naturelle ou forcée).
 Savoir le type de régime d’écoulement (laminaire ou turbulent).
 Savoir le type de contact entre le fluide et surface (surface plane, ou circule
entre deux surfaces planes, ou circule dans un tube, …).

b) Différentes corrélations pour le calcul de h

Nous avons remarqué que les relations décrivant un problème de convection naturelle
peuvent prendre la forme suivante: . La relation entre ces trois
nombres adimensionnels ne peut pas être établie théoriquement, mais doit être
déterminée expérimentalement. De nombreuses découvertes scientifiques ont été
compilées dans la littérature. Ils sont connus sous le nom de «corrélations
expérimentales». Dans cette section, nous allons passer en revue les corrélations
expérimentales les plus courantes en convection naturelle.
Les corrélations expérimentales les plus courantes en convection naturelle sont du
type suivant :

La valeur du coefficient C dépend de la nature du régime et des fluides. Elle se


détermine en calculant Ra , selon la valeur trouvée on choisit les valeurs de c et de n
convenables qui sont données dans le tableau suivant :

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Valeurs de c et de n pour différentes cas de figures.

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