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LICENCE 2
SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION
SUPPORT DU COURS
INITIATION AU MANAGEMENT
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INTRODUCTION GENERALE
Le management est une notion émergente ces dernières décennies, qui comporte plusieurs
dimensions touchant tous les aspects de la vie économique, sociale, et même politique.
Son émergence est le résultat de plusieurs événements factuels comme l’avènement de la société de
connaissance et l’omniprésence des moyens de la technologie de l’information et de la
communication ainsi que, les changements organisationnels qu’a connu l’entreprise elle-même.
L’entreprise, dans un environnement dynamique, s’inscrit dans une perspective d’évolution et de
progrès qui vise sa structure, son potentiel humain et matériel, et ses pratiques gestionnaires et
managériales, dans le but de s’adapter et de se transformer d’une manière calme et judicieuse.
Ces changements économiques, technologiques et sociaux, ainsi que l’environnement concurrentiel
et mondialisé provoquent une nécessité, pour les entreprises d’être en veille pour garantir leur
existence dans ce monde évolutif, et s’intégrer dans cette mutation permanente et rapide.
L’œil ouvert de l’entreprise sur son environnement lui permet de bâtir son avenir et d’avoir une
continuité à travers le temps et même le lieu via, la satisfaction de ces clients, de ses employés, et de
leurs responsables et propriétaires.
L’entreprise aujourd’hui est un ensemble de compétences humaines, matérielles, financières et
managériales. Ces compétences se réunissent pour réaliser une performance efficace et durable de
n’importe quelle entreprise dans son domaine d’activité et champs d’investigations.
Le monde des affaires est en changement avec une rapidité provoquante, il exige une adaptation
durable de l’entreprise à son environnement, ce que demande un management efficace et efficient.
Bien que, les entreprises s’intéressent actuellement à tous les éléments managériaux pour acquérir
des résultats fiables et une continuité durable.
Le management des entreprises constitue aujourd’hui un pilier primordial dans la constitution et le
fonctionnement des entreprises. A cet effet, il me semble nécessaire de présenter cette notion
dynamique et ses fondements théoriques et pratiques à travers ces cours, afin de permettre à
l’étudiant d’avoir des connaissances, et de maitriser ses composants et mécanismes de
fonctionnement, lui permettant d’être soumis à l’application efficiente etefficace.
Dans ces cours, je présente à l’étudiant les composants du management, ses différentes
notions, les différentes écoles.
Les objectifs de ces cours sont multiples, on peut les regrouper dans les éléments suivants :
Donner aux étudiants un ensemble de connaissances, précises et cohérentes sur
lemanagement.
Faire le lien entre les différentes approches du management et les pratiques
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managériales au sein des entreprises.
Comprendre les mécanismes de fonctionnement des entreprises et avoir un
espritmanagérial ouvert et dynamique.
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CHAPITRE 1 : NOTION DE STRUCTURE
1- définition de la structure
Selon Henry Mintzberg : « La structure d’une organisation peut être définie simplement comme la
somme des moyens employés pour diviser le travail en un ensemble de tâches spécialisées qui se
distinguent entre elles, et assurer la coordination entre ces tâches. » (Henry Mintzberg, 1993, p : 2)
« Une structure est l’ensemble des fonctions et des relations déterminant formellement les missions
que chaque unité de l’organisation doit accomplir, et les modes de collaboration entre ces unités. À
chaque unité est délégué un certain pouvoir pour exercer sa mission. Des mécanismes de
coordination assurent la cohérence et la convergence des actions des différentes unités » (Laurence
Lehmann- Ortega et als, 2004, p. 411).
La structure de l’entreprise est l’architecture adoptée par l’organisation pour exécuter les tâches,
réaliser les objectifs et assurer le bon fonctionnement de l’entreprise afin d’avoir une performance
durable, son rôle tourne autour la division du travail afin d’exécuter des tâches et exercer des
responsabilités à base d’une interaction formelle et réglementaire.
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De l’autre côté, on a un aspect caché derrière l’organigramme qui représente la configuration
formelle, il concerne le critère informel qui joue un rôle crucial dans le bon fonctionnement de
l’entreprise. La structure informelle est la résultante des relations interpersonnelles survenues au sein
de l’entreprise. Cette structure constitue la partie celée de l’Iceberg, et ces relations aident la
structure formelle à réaliser ses objectifs part la circulation des informations, la coordination et la
coopération entre les différents services.
vision qui revient à Henri Fayol, elle repose sur deux principes. L’unité de commandement, chacun
des subordonnés est sous l’ordre d’un seul chef. La deuxième caractéristique de ce modèle est le
respect de la hiérarchie, chacun des employés doit connaitre sa position dans la hiérarchie, cette
position déterminera ses tâches et ses responsabilité. L’exemple le plus représentant de ce type de
structuration est celui de l’armée.
Cette structure donne une bonne cohérence et une stabilité dans l’entreprise à cause de la clarté des
tâches et des responsabilités ainsi que l’autorité décisionnelle.
Ces inconvénients se trouvent dans son système de communication qui peut provoquer un
dysfonctionnement surtout au sein des unités d’exécution, l’autre inconvénient est celui de la
surcharge du travail et de la routine qui peuvent réduire ou diminuer la performance des employés.
structure hiérarchique
direction
générale
gestion des
service
service achat service vente etc.
ressources
production humaines
srvice
unité 1 unité 2 service 1 service 2 agence 1 agence 2 service paie
promotion et
formation
direction générale
commercialisation
production administration hygiène et sécurité etc
(marketing)
ressources
transformation embalages achat vente finances sécurité
humaines
de la réalisation du projet adopté selon leur activité et leurs compétences matérielles, humaines et
financières.
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DR. BOUMEGOURA NAIM. MANAGEMENT DES ENTREPRISES
direction
générale
division A division B division C division N
Projet B
Projet C
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DR. BOUMEGOURA NAIM. MANAGEMENT DES ENTREPRISES
3- structure organisationnelle de l’entreprise de Henry Mintzberg
Selon Mintzberg les éléments de la structure devraient être choisis pour obtenir une consistance
interne et une harmonie solide, ce qui permet à l’entreprise d’avoir une cohérence optimale avec
son environnement. Cinq mécanismes de coordination semblent expliquer les façons
fondamentales dans laquelle l'organisation coordonne leur travail: l'ajustement mutuel, la
supervision directe, normalisation des processus de travail, la normalisation des sorties de travail,
et la normalisation des compétences des travailleurs. Ceux-ci devraient être considérés comme les
éléments les plus fondamentaux de la structure, c’est la colle qui tient l’ensemble des
organisations. Le noyau d'exploitation de l'organisation englobe les membres ou les opérateurs qui
effectuent le travail de base lié directement à la production de produits et services. La structure de
l’entreprise selon Mintzberg est composée de cinq éléments qui fonctionnent suivant une
cohérence optimale avec son environnement, on peut les présenter comme suit :
3-1- Le sommet stratégique : il représente les dirigeants ou les responsables qui se
chargent de déterminer les stratégies et les objectifs de l’entreprise, et de veiller si l'entreprise a
accompli sa mission de manière éfficace.
3-2- La ligne hiérarchique : le sommet stratégique est réunit au centre
opérationnel par une chaîne de gestionnaire (middle line) qui ont une autorité formelle, ses tâches
tournent autour la transformation des informations et des décisions afin de garantir la bonne
exécution des ordres et des tâches.
3-3- Le centre opérationnel : c’est l’ensemble des subordonnés qui sont
spécialisés dans plusieurs domaines de travail, et qui assurent l’exécution des tâches de
production des biens et des services.
3-4- La technostructure : c’est l’ensemble des spécialistes (analystes, bureau
d’études…etc.) qui ont le pouvoir de décision, chacun dans son domaine de compétences, afin
d’effectuer certaines formes de normalisation dans l’entreprise.
3-5- Le support logistique : c’est l’ensemble des services internes à l’entreprise
comme le service des finances, juridique, du personnel, recherche et développement… etc. qui
fournit un soutien logistique à l’entreprise en dehors de sa mission originaire qui est la
production des biens et des services.
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DR. BOUMEGOURA NAIM. MANAGEMENT DES ENTREPRISES
CHAPITRE 2 : LE CONCEPT DE MANAGEMENT :
ORIGINES, DEFINITION(S), EVOLUTION ET ROLES
Le management comme branche disciplinaire est émergente, elle cherche à donner au monde des
affaires un coup de pousse pour améliorer ses compétences, sa performance efficace et rentable.
La vision économique domine son champ d’investigation, son objectif et de réduire les coûts de
production et d’avoir le maximum du profit.
Pour nous, on va présenter ici des éléments de base qui concernent le management et le manager,
pour avoir quelques connaissances sur ce sujet, avant de trancher d’autres aspects plus
profondément.
1- Définition du management
Le sens étymologique du mot management arrive du mot manager qui signifie gérer, diriger,
guider etc. Donc la signification linguistique présente plusieurs pistes de définition qui guident le
chercheur à apprendre et avoir une variété dans le contenu de ce mot afin d’éclaircir son champs
d’investigation et de donner une définition bien précise au langage utilisé dans ses travaux.
Le management est un ensemble de tâches exercées par un manager afin de réaliser des objectifs
bien précis, la vision des managers, leurs dévouements et leurs intégrités jouent un rôle primordial
dans la détermination du type du management et s’il est efficace ou mauvais. Le management des
entreprises est considéré comme une délégation de propriété, bien que la gestion est autonome vis
à vis la propriété car l’exercice de ces tâches exige un ensemble de compétences qui concerne le
savoir, le savoir-faire et le savoir être, ces compétences donnent à l’entreprise une existence
indépendante à ses propriétaires. On peut dire ici que le système managérial est indépendant vis-à-
vis l’opinion des propriétaires.
On peut définir le management des entreprises comme : « Le pilotage global de l’organisation à
travers un ensemble de politiques de production de biens ou de services, communication,
marketing, ressources humaines, politique de financement, contrôle budgétaire [...] cohérentes
entre elles et qui convergent dans le sens du projet stratégique et se traduisent dans la culture
organisationnelle » (Bayle Emmanuel, 2007, p. 58‐81).
Pour les chercheurs et les spécialistes du management, le management est une science, un art et un
métier. Sciences parce qu’il constitue une branche disciplinaire reconnue académiquement.
Un art parce qu’il demande des qualités et des compétences pour exercer un ensemble de tâches, et
car on peut apprendre ces qualités dans des écoles spécialisées.
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Un métier car on exerce ces tâches d’une manière flexible et dynamique, en utilisant nos
compétences acquises par la formation et la pratique continue.
Art Vision
créative
Science métier
Figure 07 : le management est un art, science et métier. Source (Henry Mintzberg, 2009)
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l’amélioration de la performance de l’entreprise, il donne l’importance à tous les
composants de son environnement du travail notamment les moyens matériels, humains et
financiers qui rendent l’entreprise plus rentable et efficace dans son champ d’activité.
Le management des entreprises trouve ses origines dans les différentes approches qui traitent
les entreprises comme des organisations qui cherchent la performance économique et même
sociale dans un monde caractérisé par la concurrence, l’efficacité et les mutations rapides et
permanentes, ce qui nécessite une adaptation incessante pour faire face aux défis qui
peuvent entraver le progrès des entreprises.
Dans cette perspective, on va essayer de présenter les différentes écoles de management, en
commençant par les classiques et en revenant aux approches modernes.
Les écoles classiques sont les écoles qui cherchent à rationaliser le comportement humain au
sein des entreprises pour garantir une performance efficace et efficience. Les pères fondateurs
de ses écoles sont : F.W Taylor, Henri Fayol, Ford, et Max Weber.
Dès son arrivée, Taylor constata que le travail de l’atelier se faisait depuis plusieurs années,
sous le régime du travail aux pièces. Par ailleurs, l’atelier était dirigé par les ouvriers et non
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par les chefs. Ces derniers déterminaient exactement à quelle allure ils devaient travailler, tout
en instruisant les nouvelles recrues sur le fonctionnement de l’atelier. Taylor, nommé
contremaître, décida de fixer un rendement « convenable » à tous les tours. Il se livra alors à
une guerre sans merci avec ses anciens collègues. Il fût amené à congédier et rétrograder
certains ouvriers, à diminuer le prix du travail aux pièces, à embaucher et à former de
nouvelles recrues. Au bout de trois ans de luttes incessantes (grèves, sabotage des
machines…), le rendement des machines finit par augmenter. Taylor obtint un avancement et
le grade de chef d’atelier. Il décida alors de transformer le système d’organisation de telle
sorte que « les intérêts des ouvriers et ceux de la direction soient communs et non plus
antagonistes ». Il est considéré aujourd'hui comme le fondateur de l'Organisation
Scientifique du Travail (OST). Obsédé par la productivité et l’élimination du gaspillage, il
écrira en 1911 un ouvrage « Principals Scientific Managment » dans lequel il cherchera à
rendre le plus efficace possible, le travail qui est par nature pénible et peu valorisant.
Aux dires de Taylor, les Principes d’organisation scientifique furent rédigés pour trois
raisons :
-Pour montrer par une série d’exemples simples, la perte immense que le pays tout entier
subit chaque jour, dans tous les actes de la vie ;
-Pour convaincre le lecteur que le remède est dans une organisation systématique et non dans
la recherche d’hommes extraordinaires ;
-Pour prouver que la meilleure organisation est une véritable science basée sur des règles, des
lois et des principes bien définis.
L’objet principal d’une organisation doit être d’assurer à l’employeur et à chaque employé la
prospérité maxima. Cette notion signifie à la fois de gros dividendes pour l’employeur, un
développement de la branche, un salaire plus élevé et un rendement maximum pour les
employés. L’organisation scientifique du travail souligne ainsi que la prospérité de
l’employeur doit être accompagnée de celle des employés : les intérêts des deux parties
seraient les mêmes. Taylor justifie cette thèse en évoquant un mal qui ronge l’industrie : la
flânerie des employés. Ces derniers sont en effet amenés à limiter leur production pour trois
raisons :
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-une grande majorité est persuadée que l’augmentation du rendement de chaque homme (ou
de chaque machine) contribue à congédier un certain nombre d’ouvriers ;
Cherchant à poser les principes généraux qui régissent l’organisation scientifique, Taylor sera
amené à esquisser ce qui est présenté alors comme le meilleur type d’organisation
industrielle.
Taylor entend montrer qu’il faut rechercher, classer, comparer les méthodes de travail afin
d’en déduire des règles, des lois et des formules qui pourront guider les ouvriers. Ces
obligations nouvelles sont regroupées en 4 principes généraux :
Taylor milite en faveur d’un développement par la direction (et non par l’ouvrier) d’une
méthode d’organisation scientifique, d’une détermination de lois strictes, d’un
perfectionnement de l’outillage (Taylor fût l’origine de nombreux brevets, notamment pour la
coupe des métaux) et d’une amélioration des conditions de travail. L’élément le plus
important de la méthode scientifique repose sur le principe de la tâche individuelle, la
spécialisation du travail, seule susceptible d’améliorer le rendement, implique une division
des tâches et une parcellisation issues d’une décomposition en opérations élémentaires.
C’est l’idée que plus le travail est spécialisé (mesuré par le nombre de répétitions) et plus le
temps requis pour la réalisation d’une tâche est moindre. Donc, pour qu’un travail soit bien
fait, il doit être parcellisé, car plus un ouvrier réalise les mêmes mouvements, plus il
augmente sa productivité.
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Le principe de sélection et d’entraînement des ouvriers
Chaque tâche correspond à un profil d'aptitudes. Taylor insiste sur la sélection « sévère » des
hommes (élimination de ceux qui refusent ou sont incapables d’adopter ces nouvelles
mesures) et sur leur formation (il convient d’en faire des ouvriers de premier ordre). On se
dirige ainsi vers une spécialisation des ouvriers et une adaptation de l’homme au travail.
La formation individuelle de chaque ouvrier exige la mise en place d’un bureau spécial pour
l’ingénieur et les employés chargés de ce service. Dans ce bureau, le travail de chaque ouvrier
est complètement préparé à l’avance et les employés suivent sur les diagrammes et les plans,
l’utilisation de chacun des hommes en les disposant comme les pièces d’un échiquier.
Le principe du contrôle et de l’encouragement
Taylor préconise le contrôle constant et bienveillant de l’ouvrier par les agents de la direction
ainsi que le paiement d’une prime journalière importante à tout ouvrier qui a travaillé vite et
accompli la tâche fixée. Si l’on veut que la récompense ait quelque effet sur le rendement des
ouvriers, elle doit venir peu après la réalisation du travail. Aux yeux de Taylor, la pratique qui
consiste à octroyer une participation aux bénéfices (soit en distribuant des actions
négociables, soit en répartissant un dividende proportionnellement aux salaires annuels) serait
un stimulant inefficace.
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Les principes de l’organisation Scientifique du travail visent ainsi à organiser, prévoir et
contrôler le travail. C’est la raison pour laquelle, tout travail doit être contrôlé avant, pendant
et après sa réalisation, dans le but d’atteindre l’objectif en évitant les erreurs. Fort de son
vécu, Taylor soulignera que les premiers changements doivent être faits avec une prudence
excessive. Il faut commencer par les appliquer à un seul ouvrier. Tant que celui n’aura pas été
convaincu des avantages que lui procure la nouvelle méthode, il ne faut entreprendre aucun
changement. Les ouvriers seront ensuite amenés les uns après les autres, à modifier leur
manière de faire.
Sa théorie d’organisation est fondée sur deux principes capitaux : le premier concerne le
travail à la chaine qui est appuyée sur la division du travail et la subdivision des tâches
exécutées, l’employé ici accompli les mêmes activités dans un ensemble d’opération de
production qui se caractérise par l’enchainement.
Le deuxième principe tourne autour la rémunération qui est liée à la productivité individuelle
et collective des employés, ainsi que leur mode de consommation.
Cette vision se base sur le jumelage entre l’économique et le social afin d’obtenir une
efficacité et une continuité grâce à l’expansion d’activité de l’entreprise.
Tout comme Taylor, Henri Fayol (1841-1925) est un ingénieur (diplômé en 1860 de l’Ecole
nationale supérieure des Mines de Saint Etienne) qui appartient au siècle du grand
développement industriel. Ses travaux se classent en trois catégories : l’exploitation des
mines, la géologie et l’administration industrielle. Son ouvrage « Administration industrielle
et générale » sera reproduit dans le Bulletin de la société de l’industrie minérale dès 1916,
puis publié aux éditions Dunod en 1918. Toutefois sa pensée ne s’imposera véritablement que
durant la seconde moitié du 20ème siècle. Ce sont les Business Schools américaines, qui
traduisant le terme administration par management, feront la renommée de cet ingénieur.
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2.1. La fonction administrative
A partir de ses différentes expériences, Fayol note que toutes les opérations ou fonctions
auxquelles donnent lieu les entreprises peuvent se répartir entre les six groupes suivants :
1° opérations techniques (production, fabrication, transformation) ;
2° opérations commerciales (achats, ventes, échanges) ;
3° opérations financières (recherche et gérance des capitaux) ;
4° opérations de sécurité (protection des biens et des personnes) ;
5° opérations de comptabilité (inventaire, bilan, prix de revient, statistique) ;
6° opérations administratives (prévoyance, organisation, commandement, coordination,
contrôle).
A chaque groupe d’opérations ou fonction essentielle, correspond une capacité spéciale. Fayol
distingue la capacité technique, la capacité commerciale, la capacité financière…, la capacité
administrative. Chacune de ces capacités reposerait sur un ensemble de qualités et de
connaissances que l’on peut résumer ainsi :
1° qualités physiques (santé, vigueur, adresse) ; 2° qualités intellectuelles (aptitudes à
comprendre et à apprendre, jugement, vigueur et souplesse intellectuelles) ; 3° qualités
morales (énergie, fermeté, courage des responsabilités, initiative, dévouement, tact, dignité) ;
4° culture générale (notions diverses qui ne sont pas exclusivement du domaine de la fonction
exercée) ; 5° connaissances spéciales (elles concernent exclusivement la fonction, soit
technique, soit commerciale, soit financière, soit administrative) ; 6°. Expérience
(connaissance résultant de la pratique des affaires, c’est le souvenir des leçons qu’on a soi-
même tirées des faits). Fayol note que dans la petite entreprise, toutes les fonctions sont
remplies par une seule personne, l’étendue des capacités nécessaires y est donc réduite. A
l’opposé, la grande entreprise est le lieu où s’effectuent des opérations importantes et variées.
Le personnel doit donc posséder de nombreuses capacités à un haut degré.
La fonction administrative retiendra toute l’attention de Fayol. C’est elle qui est chargée de
dresser le programme général d’action de l’entreprise, de constituer le corps social, de
coordonner les efforts et d’harmoniser les actes. Administrer, c’est prévoir, organiser,
commander, coordonner et contrôler.
La prévoyance
« Prévoir, signifie à la fois supputer l’avenir et le préparer ; prévoir, c’est déjà agir ».
La prévoyance peut se manifester de différentes manières, toutefois, l’instrument le plus
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efficace, c’est le programme d’action.
L’organisation
« Organiser une entreprise, c’est la munir de tout ce qui est utile à son fonctionnement :
matières, outillage, capitaux, personnel». Après avoir subdivisé l’organisation en deux
composantes, l’organisme matériel et l’organisme social, Fayol s’intéressera plus
particulièrement à cette dernière composante. A ressources matérielles données, le corps
social doit être capable de remplir les six fonctions essentielles, c’est-à- dire d’exécuter toutes
les opérations que comporte l’entreprise.
Le commandement
Coordonner, c’est mettre de l’harmonie entre tous les actes d’une entreprise de manière à en
faciliter le fonctionnement et le succès.
Le contrôle
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Weber s’inscrit à l’opposé de Taylor. Sa recherche s’interrompe sur les raisons de
l’obéissance de l’individu. Qu’est-ce qui fait l’autorité ?
Selon Weber, on peut distinguer trois types d’autorités légitimes1 : l’autorité à caractère
rationnel, de laquelle se rapproche le plus l’administration moderne, l’autorité traditionnelle
Weber considère cette forme d’autorité comme la forme dominante des sociétés modernes.
Celle-ci repose sur un système de buts et de fonctions étudiés rationnellement, conçu pour
maximiser la performance d’une organisation et mis à exécution par certaines règles et
procédures. L’essentiel des décisions et des dispositions est écrit. C’est la fonction ici plutôt
que l’individu qui est investie de l’autorité. Ce système impersonnel correspond pour Weber à
la bureaucratie qui est pour lui la forme d’administration des choses la plus efficace car elle
ne tient pas compte des qualités personnelles des individus.
L’autorité traditionnelle
Celle-ci est davantage liée à la personne qu’à la fonction en particulier au sein des entreprises
familiales. Le nouveau leader se voit confier son mandat par son prédécesseur. Ce concept de
tradition peut également se trouver dans les cultures de certaines entreprises où l’attitude
dominante consiste à dire « nous avons toujours fait comme cela ». Cette forme d’autorité
repose ainsi sur l’adhésion au bien-fondé de dispositions transmises par le temps.
L’obéissance est fondée sur une relation personnalisée et le droit est un droit coutumier.
L’autorité charismatique
Celle-ci repose sur les qualités personnelles d’un individu et ne peut se transmettre car elle
tient exclusivement à sa personnalité. Il s’agit d’une relation de prophète à adeptes qui
implique la révélation d’un héros et sa vénération. Cependant, celle-ci est assez instable car si
le détenteur du pouvoir est abandonné par la grâce, son autorité s’effrite. Le groupe
fonctionne ainsi comme une communauté émotionnelle. .
Le modèle de Weber est social et démocrate dans le contexte où au début du siècle, il tend à
remplacer les faveurs en protégeant les salariés de toute discrimination : le recrutement doit se
faire à travers les concours, afin qu’ils soient recrutés sur leurs compétences (objectif)
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CHAPITRE 3 : LES STYLES DE MANAGEMENT
Douglas McGregor :
Après avoir dirigé une firme de distribution d'essence à Detroit, D. McGregor (1906 - 1964)
obtint un doctorat de psychologie à Harvard et devint professeur de technologie industrielle
puis de management industriel. Il s'intéresse au rôle des dirigeants et publie plusieurs
ouvrages sur le sujet dont "The human side of entreprise", "Leadership et motivation" et "The
professionnal manager".
Principes de la théorie X Y :
Dans un ouvrage intitulé "La dimension humaine de l'entreprise", McGregor affirme deux
façons de percevoir ses subordonnés, lesquelles influent sur le comportement qu'il adopte
envers eux ainsi que les stratégies de motivations mises en place.
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L'une correspond à ce qu'il nomme "Théorie X" qui symbolise le management prôné par
l'école classique et l'autre appelée "Théorie Y" censée représenter l'école des relations
humaines.
Dans la "théorie X" le gestionnaire a une vision négative de ses subalternes. Les hypothèses
de cette théorie sont les suivantes :
o L'individu éprouve une aversion innée pour le travail qu'il considère comme pénible.
o En raison de cette caractéristique humaine que représente l'aversion pour le travail, la plupart
des gens doivent être forcés, contrôlés, dirigés et menacés de sanction pour qu'ils déploient les
efforts nécessaires à la réalisation des objectifs organisationnels.
o L'individu préfère être dirigé, souhaite éviter les responsabilités, a relativement peu
d'ambition et aspire avant tout à la sécurité.
McGregor préconise le fait que la "théorie X" pousse le gestionnaire à agir d'une manière
autocratique vis-à-vis de ses subalternes.
A l'inverse, le gestionnaire dans la "théorie Y" perçoit ses subalternes d'une manière positive.
Les hypothèses de la "théorie Y" sont les suivantes :
o Le travail peut constituer pour l'individu une source de motivation une source de satisfaction
personnelle.
o Le contrôle externe et la menace de sanction ne sont pas les seuls moyens pour obtenir un
effort dirigé vers les objectifs organisationnels, l'Homme peut se diriger et se contrôler lui-
même pour atteindre les objectifs dont il est responsable.
o L'individu a les capacités requises pour exercer sa créativité et assumer ses responsabilités
professionnelles.
Selon McGregor, le gestionnaire sous l'angle de la "théorie Y" traite ses subalternes d'une
manière démocratique.
L’idée de Mc Gregor : pour obtenir une organisation efficace, il est important d’intégrer les
buts de l’individu et ceux de l’organisation. Il rejette la théorie citée associée à l’école
classique selon la règle :
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a. l’homme est paresseux, n’aime pas le travail et essaiera de l’éviter.
b. L’homme peut être contrôlé, dirigé, soumis à un système de sanctions
c. L’homme préfère être dirigé, éviter les responsabilités et privilégie la sécurité à
l’ambition
Contrairement à la théorie citée, il peut citer un certain nombre d’éléments :
d. l’homme ne rejette pas le travail, il peut y trouver son épanouissement. C’est quelque
chose de naturel pour lui. En ce sens, les systèmes de contrôle et de sanction ne sont pas les
seuls moyens de motivation car l’homme peut s’auto diriger. On s’auto contrôle.
L’engagement personnel est le fait des récompenses qui proviennent de la satisfaction des
besoins intrinsèques. La capacité d’exercer son imagination.
e. Dans les conditions de travail actuelles les possibilités intellectuelles des individus
sont largement inutilisées.
f. Il peut adopter un style de management qui permet de motiver les individus,
d’atteindre le maximum de leurs possibilités intellectuelles tout en faisant en sorte que leurs
intérêts rejoignent à ceux de l’organisation.
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o Le style démocratique : Caractérise un manager qui participe activement à la vie du groupe
et qui encourage ses membres à faire des suggestions, à participer aux discussions et à faire
preuve de créativité.
Lewin préconise que les membres du groupe avec un leader démocratique manifestent des
relations chaleureuses et amicales, participent aux activités du groupe et, une fois le leader
parti, continuaient le travail et faisaient la preuve de leur capacité à être indépendant.
Si la production de ce groupe est plutôt moindre que celle du groupe avec un leader
autoritaire, elle est de meilleure qualité. C'est ainsi que Lewin affirme que c'est en recourant à
la gestion participative (leadership démocratique) plutôt qu'à la méthode traditionnelle
autoritaire que l'on peut le mieux inciter les gens à atteindre un haut niveau d'efficacité.
Dans le champ du management, il est considéré comme le successeur de Lewin. Ses deux
principaux ouvrages sont "New Patterns of management" et "The human Organisation".
De plus, pour qu'une organisation soit efficace, Likert propose d'abandonner la relation
"homme contre homme" et adopter une forme d'organisation par groupe qui doit être
généralisée au niveau de toute l'entreprise.
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La principale contribution de R.Likert c'est le fait de mettre en relief la relation de causalité
qui existe entre, d'une part, la nature des interactions entre responsables et subordonnés et,
d'autre part, les styles de management en expliquant que ces dernières dépendent largement
de la manière avec laquelle le responsable traite ses subordonnés.
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