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Revues générales
Recommandations
de la Société européenne de cardiologie
sur la revascularisation myocardique
Ces recommandations de l’ESC et de l’European Association for Cardio-Thoracic Surgery (EACTS) ont
été présentées durant le congrès de l’ESC en août 2018. Elles sont publiées [1]. Les recommanda-
tions précédentes datent de 2014.
10 commandements
01. L
a preuve objective d’une ischémie myocardique par de l’imagerie de stress non
invasive et/ou une évaluation intravasculaire de l’importance fonctionnelle de sténoses
artérielles coronaires est nécessaire pour décider d’une revascularisation myocardique
par ICP ou chirurgie de pontage et pour sélectionner les cibles appropriées pour l’ICP.
02. L
orsqu’il y a de larges zones d’ischémie myocardique inductible ou une dysfonction
systolique VG importante, une revascularisation myocardique par chirurgie de pontage
ou ICP est indiquée pour améliorer la survie à long terme.
03. L
a revascularisation myocardique est aussi indiquée pour supprimer des symptômes
d’ischémie myocardique malgré un traitement médical optimal, en respectant les
préférences du patient.
04. L
e bénéfice pronostique et symptomatique de la revascularisation myocardique
F. DELAHAYE dépend de façon critique du caractère complet de la revascularisation. Donc, la
Service de Cardiologie,
capacité à faire une revascularisation complète est une question clé lors du choix de la
Hôpital Louis Pradel, BRON.
modalité de traitement.
05. À part les questions de risque opératoire individuel et de faisabilité technique, le diabète
et la complexité anatomique de la coronaropathie déterminent les bénéfices relatifs
de l’ICP et de la chirurgie de pontage. Le diabète et une coronaropathie étendue sont
prédictifs d’un bénéfice de la chirurgie de pontage en termes de survie à long terme.
06. L
e score SYNTAX (détaillé dans les recommandations de l’ESC de 2014 sur la
Abréviations revascularisation myocardique, sur le site de Réalités cardiologiques) est l’outil
recommandé pour évaluer la complexité anatomique de la coronaropathie.
DAAP : double antiagrégation
07. L
es cas complexes nécessitent la consultation de l’“équipe cœur” afin de proposer un
plaquettaire
traitement individualisé en respectant les préférences du patient, qui doit être informé
CEC : circulation extracorporelle
sur l’évolution précoce et tardive.
ECG : électrocardiogramme
FEVG : fraction d’éjection ventriculaire 08. L
’accès radial est recommandé pour toute ICP quelle que soit la présentation clinique,
gauche sauf s’il y a des considérations techniques particulières.
GP : glycoprotéine
HNF : héparine non fractionnée 09. L
es stents actifs sont recommandés pour toute ICP quels que soient la présentation
ICP : intervention coronaire percutanée clinique, le type de lésion, la durée anticipée d’une DAAP ou un traitement
IDM : infarctus du myocarde anticoagulant concomitant.
IVA : artère interventriculaire antérieure 10. D
es pontages artériels multiples doivent être réalisés en utilisant l’artère radiale
SCA : syndrome coronaire aigu en cas de sténose de haut degré et/ou les 2 artères mammaires internes chez les
VG : ventricule gauche patients qui n’ont pas un risque accru d’infection sternale.
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réalités Cardiologiques
Revues générales
Calcul du score SYNTAX (détaillé dans les Priorité au caractère complet de la Patients à haut risque : surveillance par
recommandations de l’ESC de 2014 sur la revascularisation lorsque l’on envisage imagerie non invasive en routine 6 mois
revascularisation myocardique, sur le site une ICP ou une chirurgie de pontage après la revascularisation
de Réalités cardiologiques) si une
revascularisation du tronc gauche ou de FA non valvulaire nécessitant une Bifurcations vraies du tronc gauche :
plusieurs vaisseaux est envisagée anticoagulation et un traitement antiagrégant technique du “double kissing crush” de
plaquettaire : AOD de préférence aux AVK préférence au “stenting” en T transitoire
Accès radial comme approche standard
pour la coronarographie et l’ICP Pontage par une veine : prélèvement veineux Patients qui ne prenaient pas un inhibiteur
no touch du P2Y12 : cangrélor
Stent actif pour toute ICP
ICP du tronc gauche : volume annuel de ICP chez les patients qui ont un SCA et qui ne
Réévaluation systématique des patients après l’opérateur : au moins 25 par an prenaient pas un inhibiteur du P2Y12 :
revascularisation myocardique
antagonistes des GP IIb/IIIa
Néphropathie modérée à sévère, si on pense
SCA sans sus-décalage du segment ST que la quantité de produit de contraste va être Dabigatran combiné à une mono-antiagré-
stabilisé : stratégie de revascularisation selon supérieure à 100 mL : hydratation avant et gation plaquettaire après une ICP : 150 mg
les principes de revascularisation d’une après la coronarographie/ICP avec une plutôt que 110 mg
coronaropathie stable solution saline isotonique
Patients qui ont un SCA : désescalade de
Sténoses de haut degré : pontage par l’artère
l’inhibiteur du P2Y12 guidée par les tests de
radiale plutôt que par une veine saphène
fonction plaquettaire
Revascularisation myocardique en cas de
Revascularisation en routine des lésions non
coronaropathie avec insuffisance cardiaque
coupables dans l’IDM avec choc cardiogénique
et FEVG ≤ 35 %
Chirurgie de pontage de préférence Échafaudage biorésorbable de génération
Classe I Classe IIa actuelle pour l’usage clinique en dehors des
ICP comme alternative à la chirurgie de études cliniques
pontage Classe IIb Classe III
2
réalités Cardiologiques
Outils diagnostiques pour Wave-Free Ratio”) sont recommandés les risques à court et à long terme d’une
guider l’indication de pour évaluer l’importance hémodyna- revascularisation, y compris sur l’expé-
revascularisation myocardique mique d’une sténose de degré intermé- rience locale, et en laissant suffisamment
diaire (I, A). de temps pour une prise de décision
1. Imagerie non invasive chez les informée (I, C).
patients ayant une coronaropathie et une Un guidage de l’ICP par la FFR doit être
insuffisance cardiaque avec FEVG réduite envisagé chez les patients ayant une Il est recommandé que des protocoles
atteinte pluritronculaire et une ICP (IIa, B). institutionnels soient développés par
Une imagerie de stress non invasive l’équipe cœur pour mettre en œuvre une
(IRM, échocardiographie de stress, Une échographie endovasculaire stratégie de revascularisation appropriée
SPECT ou PET) peut être envisagée pour (IVUS, Intravascular Ultrasound) doit en accord avec le présent texte de recom-
l’évaluation d’une ischémie et d’une via- être envisagée pour évaluer la sévérité mandations (I, C).
bilité myocardiques chez les patients qui d’une lésion du tronc gauche non pro-
ont une coronaropathie (pour laquelle tégé (IIa, B). Dans les centres qui font des ICP mais
une revascularisation myocardique est sans chirurgie sur place, il est recom-
considérée comme appropriée) et une mandé que des protocoles institution-
insuffisance cardiaque avant que la Prise de décision et nels soient établis avec des institutions
décision d’une revascularisation soit information du patient partenaires disposant de la chirurgie
prise (IIb, B). cardiaque (I, C).
Il est recommandé d’informer, avant la
2. Examens fonctionnels et imagerie coronarographie, les patients qui ont une
intravasculaire pour l’évaluation d’une coronarographie sur ses bénéfices et ses
lésion risques et sur les conséquences thérapeu-
tiques potentielles (I, C).
Lorsque la preuve d’une ischémie n’est
pas disponible, la FFR (“Fractional Flow Il est recommandé d’informer adéqua-
Reserve”) ou l’iwFR (“Instantaneous tement les patients sur les bénéfices et
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réalités Cardiologiques
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Revascularisation talière après chirurgie de pontage (I, B). Dans la décision entre chirurgie de pon-
myocardique en cas d’angine Le calcul du score EuroSCORE II peut tage et ICP, priorité doit être donnée au
de poitrine stable ou être envisagé pour évaluer la mortalité caractère complet de la revascularisation
d’ischémie silencieuse hospitalière après chirurgie de pontage (IIa, B).
(IIb, B).
1. Indications de revascularisation 3. Choix entre ICP et chirurgie de
●Évaluation de la complexité de la pontage chez les patients ayant une
● Pour les symptômes : sténose coro- coronaropathie coronaropathie stable, une anatomie
naire hémodynamiquement significa- coronaire permettant les 2 types
tive en présence d’une angine de poitrine Chez les patients ayant une atteinte du d’intervention et une mortalité
limitante ou d’un équivalent d’angine tronc gauche ou une atteinte pluritron- chirurgicale prédite basse
de poitrine limitant, avec une réponse culaire, il est recommandé de calculer
insuffisante à un traitement médical le score SYNTAX afin d’évaluer la com- Les recommandations sont présentées
optimisé, en prenant en compte l’ob- plexité anatomique de la coronaropathie dans le tableau I et la figure 3, et les
servance du patient et ses souhaits en et le risque à long terme de décès et de aspects à prendre en compte pour ce
relation avec l’intensité du traitement morbidité après ICP (I, B). choix dans la figure 4.
anti-angineux (I, A).
Pontage ICP
● Pour le pronostic :
Atteinte monotronculaire
– sténose du tronc gauche > 50 % a (I, A) ;
sténose de l’IVA proximale > 50 % a (I, A) ; Sans sténose de l’IVA proximale IIb, C I, C
– maladie bi- ou tritronculaire compor- Avec sténose de l’IVA proximale I, A I, A
tant des sténoses > 50 % avec une fonc- Atteinte bitronculaire
tion VG altérée (FEVG ≤ 35 %)a (I, A) ;
– zone d’ischémie large (> 10 % du VG) Sans sténose de l’IVA proximale IIb, C I, C
détectée par un test fonctionnel ou FFR Avec sténose de l’IVA proximale I, B I, C
invasive anormaleb (I, B) ; Atteinte du tronc gauche
– une seule artère coronaire restant per-
Avec un score SYNTAX bas (< 23) I, A I, A
méable avec une sténose > 50 % a (I, C).
Avec un score SYNTAX intermédiaire (23-32) I, A IIa, A
2. Critères de choix entre ICP et Avec un score SYNTAX élevé (> 32)a I, A III, B
chirurgie de pontage
Atteinte tritronculaire sans diabète
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réalités Cardiologiques
Atteinte tritronculaire stable ou atteinte du tronc gauche stable avec une anatomie
et des données cliniques rendant possible une ICP ou une chirurgie de pontage
Score SYNTAX Score SYNTAX Score SYNTAX Score SYNTAX Score SYNTAX
0-2 > 22 0-22 23-32 > 32
ICP : I, A ICP : IIb, A ICP : III, A ICP : I, A ICP : IIa, A ICP : III, B
Pontage : I, A Pontage : I, A Pontage : I, A Pontage : I, A Pontage : I, A Pontage : I, A
Fig. 3 : Type de revascularisation en cas d’atteinte pluritronculaire stable ou d’atteinte du tronc gauche stable
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réalités Cardiologiques
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Fig. 4 : Aspects à prendre en compte par l’équipe cœur pour la décision entre intervention coronaire percutanée et chirurgie de pontage chez les sujets qui ont une
coronaropathie pluritronculaire stable et/ou une atteinte du tronc gauche stable.
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Revascularisation Une stratégie invasive moins de mêmes principes que pour la coronaro-
myocardique en cas de 72 heures après l’arrivée est indiquée pathie stable (I, B).
syndrome coronaire aigu sans chez les patients ayant au moins un cri-
sus-décalage du segment ST tère de risque intermédiaire (fig. 5) ou En cas de choc cardiogénique, une revas-
une récidive des symptômes (I, A). cularisation en routine des lésions autres
Une coronarographie en urgence que l’artère responsable de l’IDM n’est
(≤ 2 heures) est recommandée chez les Il est recommandé de baser la stratégie pas recommandée durant l’ICP primaire
patients à risque ischémique très élevé de revascularisation (ICP de la lésion (III, B).
(fig. 5) (I, C). coupable/ICP multiples/chirurgie
de pontage) sur le statut clinique, les Le moment de la stratégie thérapeu-
Une stratégie invasive précoce comorbidités et la sévérité de la maladie tique invasive selon la stratification
(< 24 heures) est recommandée chez les (c’est-à-dire la distribution et les carac- initiale du risque en cas de SCA sans sus-
patients ayant au moins un critère de téristiques des lésions angiographiques décalage du segment ST est présenté
haut risque (fig. 5) (I, A). [par exemple, score SYNTAX]), selon les dans la figure 5.
a
En particulier sus-décalage intermittent du segment ST
b
Débit de fraction glomérulaire < 60 mL/min/1,73 m2
Fig. 5 : Moment de la stratégie thérapeutique invasive selon la stratification initiale du risque en cas de syndrome coronaire aigu sans sus-décalage du segment ST.
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Revascularisation et les composants de la durée d’ischémie depuis le début des symptômes est de
myocardique en cas est présentée dans la figure 6. moins de 12 heures et qu’il persiste un
d’infarctus du myocarde avec sus-décalage du segment ST (I, A).
sus-décalage du segment ST 1. Indications
En l’absence de sus-décalage du seg-
La sélection de la stratégie de reperfusion Un traitement de reperfusion est indiqué ment ST, une stratégie d’ICP primaire
selon le mode de présentation du patient chez tous les patients lorsque la durée est indiquée chez les patients qui ont
Fig. 6 : Modes de présentation du patient, composants de la durée d’ischémie et algorithme de stratégie de reperfusion.
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réalités Cardiologiques
des symptômes faisant suspecter une se présentent tardivement (12-48 heures) sant de l’ICP pour une ICP primaire ne
ischémie en cours suggérant un IDM et après le début des symptômes (IIa, B). passent pas par le service d’urgence ni
au moins un des éléments suivants (I, C) : par l’unité de soins intensifs et soient
– instabilité hémodynamique ou choc 2. Logistique transférés directement dans la salle de
cardiogénique ; coronarographie (I, B).
– douleur thoracique récidivante ou per- Il est recommandé que la prise en charge
sistante réfractaire au traitement médical ; pré-hospitalière d’un IDM avec sus-déca- 3. Aspects techniques de l’ICP primaire
– arythmie menaçant la vie ou arrêt car- lage du segment ST repose sur le réseau
diaque ; régional organisé pour administrer un Chez les patients ayant une atteinte plu-
– complication mécanique de l’IDM ; traitement de reperfusion de façon effec- ritronculaire, la revascularisation en
– insuffisance cardiaque aiguë ; tive en temps voulu et qu’une ICP pri- routine des lésions autres que celles de
– modifications dynamiques récidi- maire soit offerte au plus grand nombre l’artère responsable de l’IDM doit être
vantes du segment ST ou de l’onde T, en de patients possible (I, B). envisagée avant la sortie de l’hôpital
particulier sus-décalage intermittent du (IIa, A).
segment ST. Il est recommandé que tous les systèmes
médicaux d’urgence, services d’urgence, Une chirurgie de pontage doit être envi-
Une stratégie d’ICP primaire est recom- unités de soins coronaires et salles de sagée chez les patients qui ont une isché-
mandée plutôt qu’une fibrinolyse selon coronarographie aient un protocole mie persistante et des zones étendues de
les durées indiquées dans la figure 6 (I, A). de prise en charge d’un IDM avec sus- myocarde menacé si une ICP de l’artère
décalage du segment ST, de préférence responsable de l’IDM ne peut pas être
Chez les patients chez lesquels la durée partagé au sein du réseau régional (I, C). réalisée (IIa, C).
depuis le début des symptômes est supé-
rieure à 12 heures, une stratégie d’ICP Il est recommandé que les centres faisant En cas de choc cardiogénique, une
primaire est indiquée en cas de symp- de l’ICP primaire aient un service fonc- revascularisation en routine des lésions
tômes persistants ou de signes suggérant tionnant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 autres que celles de l’artère responsable
une ischémie, une instabilité rythmique et fassent en sorte que l’ICP primaire soit de l’IDM n’est pas recommandée durant
ou une arythmie menaçant la vie (I, C). réalisée le plus vite possible (I, B). l’ICP primaire (III, B).
Une stratégie d’ICP primaire en routine Il est recommandé que les patients qui L’aspiration de thrombus en routine n’est
doit être envisagée chez les patients qui sont transférés dans un centre dispo- pas recommandée (III, A).
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réalités Cardiologiques
Nouvelle revascularisation d’ischémie large ou des symptômes Une ICP d’une artère native pontée est
sévères malgré le traitement médical préférable à l’ICP du pontage (IIa, C).
1. Ischémie postopératoire précoce et (I, B).
détérioration du greffon ● Resténose
Si elle est considérée comme sûre, une
Une coronarographie après chirurgie ICP doit être envisagée en première Un stent actif est recommandé pour le
de pontage est recommandée chez les intention plutôt qu’une chirurgie de traitement d’une resténose intrastent
patients qui ont des symptômes d’isché- pontage (IIa, C). d’un stent nu ou actif (I, A).
mie et/ou des taux anormaux de biomar-
queurs suggérant un IDM périopératoire, 3. Aspects techniques Un ballon “actif” est recommandé pour
des modifications ECG ischémiques le traitement d’une resténose intrastent
indiquant une zone à risque large, des ● Pontage coronaire d’un stent nu ou actif (I, A).
anomalies de cinétique régionale nou-
velles significatives ou une instabilité L’artère mammaire interne est le conduit Chez les patients qui ont des épisodes
hémodynamique (I, C). de choix en cas de nouvelle chirurgie de récidivants de resténose intrastent
pontage quand elle n’a pas été utilisée diffuse, une chirurgie de pontage doit
Il est recommandé qu’une réintervention précédemment (I, B). être envisagée par l’équipe cœur plutôt
en urgence ou une ICP en urgence soit qu’une nouvelle tentative d’ICP (IIa, C).
décidée par l’équipe cœur, selon la fai- Une nouvelle chirurgie de pontage doit
sabilité de la revascularisation, la zone à être envisagée chez les patients dont le Une échographie endovasculaire et/ou
risque, les comorbidités et le statut fonc- pontage mammaire interne sur l’IVA une tomographie par cohérence optique
tionnel (I, C). n’est pas perméable (IIa, B). doivent être envisagées pour détecter
des problèmes mécaniques liés au stent
2. Progression de la maladie et ● ICP conduisant à une resténose (IIa, C).
détérioration tardive du greffon
Les dispositifs de protection distale
Une nouvelle revascularisation est indi- doivent être envisagés lors de l’ICP d’un
quée chez les patients ayant une zone pontage veineux saphène (IIa, B).
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réalités Cardiologiques
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Aspects techniques de la Une mesure du flux dans le pontage en Avant une manipulation aortique, une
chirurgie de pontage (fig. 7) routine pendant l’intervention doit être échographie épiaortique doit être envi-
envisagée (IIa, B). sagée afin d’identifier des plaques athé-
1. Considérations générales romateuses (IIa, C).
Une tomodensitométrie de l’aorte ascen-
Une revascularisation myocardique dante doit être envisagée chez les sujets 2. Choix du conduit
complète est recommandée (I, B). âgés de plus de 70 ans et/ou ayant des
signes d’athérosclérose généralisée Un pontage par l’artère mammaire
Une minimisation des manipulations de étendue (IIa, C). interne sur l’IVA est recommandé (I, B).
l’aorte est recommandée (I, B).
Un pontage artériel additionnel doit être
envisagé chez certains patients (IIa, B).
Fig. 7 : Aspects techniques de la chirurgie de pontage. Dans certains groupes de patients à haut
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réalités Cardiologiques
risque, une chirurgie de pontage sans Chez les patients ayant des lésions iso- Une intervention hybride, définie
CEC doit être envisagée par une équipe lées de l’IVA ou dans le contexte d’une comme une revascularisation chirurgi-
expérimentée dans la chirurgie sans CEC revascularisation hybride, une chirurgie cale et percutanée consécutive ou com-
(IIa, B). de pontage minimalement invasive via binée, peut être envisagée chez certains
un accès thoracique limité doit être envi- patients dans des centres expérimentés
sagée (IIa, B). (IIb, B).
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réalités Cardiologiques
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Traitement antithrombotique mée une fois que l’anatomie coronaire Le clopidogrel (dose de charge de
est connue et que la décision a été prise 600 mg, dose de maintien de 75 mg/j)
Les médicaments recommandés avec de faire une ICP (I, A). est recommandé en cas de stenting pro-
leurs cibles pharmacologiques sont pré- grammé (I, A).
sentés dans la figure 8 et les doses dans Un prétraitement par le clopidogrel peut
le tableau II, le traitement antithrom- être envisagé lorsque la probabilité d’ICP Les antagonistes des GP IIb/IIIa doivent
botique chez les patients qui ont une est élevée (IIb, C). être envisagés uniquement pour un sau-
intervention coronaire percutanée dans vetage (IIa, C).
la figure 9 et l’algorithme de la double Chez les patients qui prennent 75 mg/j de
antiagrégation plaquettaire chez les clopidogrel, une nouvelle dose de charge Le prasugrel ou le ticagrélor peuvent
patients qui ont une indication d’anticoa- de 600 mg peut être envisagée une fois que être envisagés dans des situations spé-
gulation orale et qui ont une intervention l’indication d’ICP a été confirmée (IIb, C). cifiques à haut risque de stenting pro-
coronaire percutanée dans la figure 10. grammé (par exemple, antécédent de
● Traitement péri-interventionnel thrombose de stent, stenting du tronc
1. Recommandations sur le traitement gauche) (IIb, C).
antithrombotique en cas de L’aspirine est indiquée avant un stenting
coronaropathie stable traitée par ICP programmé (I, A). L’héparine non fractionnée (HNF) est
indiquée comme anticoagulant standard
● Prétraitement Une dose de charge orale d’aspirine (70-100 U/kg) (I, B).
(150-300 mg per os ou 75-250 mg IV) est
Un traitement par 600 mg de clopidogrel recommandée si le patient n’a pas été La bivalirudine (bolus de 0,75 mg/kg
est recommandé en cas d’ICP program- prétraité (I, C). puis perfusion de 1,75 mg/kg/h pendant
Apixaban
Médicaments anticoagulants
Bivalirudine
Édoxaban Énoxaparine HNF
Dabigatran
Rivaroxaban
Antivitamine K
Facteur XA
Fibrinogène
Facteur tissulaire Cascade de
Prothrombine Thrombine
(lésion tissulaire) la coagulation
Fibrine
Aspirine
Thromboxane A2
Médicaments antiagrégants
Facteur Xa
Activation Plaquettes Thrombine
Plaquettes DAAP Thrombus
plaquettaires
des GP IIb/IIIa
ADP Plaquettes
Médicament administré oralement : en noir ; médicament administré par voie parentérale : en rouge
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réalités Cardiologiques
Antiagrégants plaquettaires
Aspirine Dose de charge de 150-300 mg per os ou 75-250 mg IV si une ingestion orale n’est pas possible, suivie d’une dose de
maintien de 75-100 mg/j
Clopidogrel Dose de charge de 600 mg per os, suivie d’une dose de maintien de 75 mg/j
Prasugrel Dose de charge de 60 mg per os, suivie d’une dose de maintien de 10 mg/j
Si le poids corporel est ≤ 60 kg, une dose de maintien de 5 mg/j est recommandée
Chez les patients âgés d’au moins 75 ans, le prasugrel est généralement non recommandé, mais une dose de 5 mg/j
doit être prescrite si le traitement est considéré comme nécessaire
Ticagrélor Dose de charge de 180 mg per os, suivie d’une dose de maintien de 90 mg 2 fois par jour
Abciximab Bolus IV de 0,25 mg/kg puis perfusion de 0,125 µg/kg/min (maximum : 10 µg/min) pendant 12 heures
Eptifibatide Double bolus IV de 180 µg/kg (avec un intervalle de 10 minutes) puis perfusion de 2,0 µg/kg/min pendant 18 heures
au maximum
Tirofiban Bolus IV de 25 µg/kg en 3 minutes puis perfusion de 0,15 µg/kg/min pendant 18 heures au maximum
Cangrélor Bolus IV de 30 µg/kg puis perfusion de 4 µg/kg/min pendant au moins 2 heures ou pendant la durée du geste de
revascularisation, le plus long des deux
Anticoagulants en cas d’ICP
HNF Bolus IV de 70-100 UI/kg quand il n’y a pas d’injection prévue d’antagoniste des GP IIb/IIIa
Bolus IV de 50-70 UI/kg IV quand il y a une injection d’antagoniste des GP IIb/IIIa
Énoxaparine Bolus IV de 0,5 mg/kg
Bivalirudine Bolus IV de 0,75 mg/kg puis perfusion de 1,75 mg/kg/h pendant au maximum 4 heures après l’ICP selon la clinique
Anticoagulants oraux (concomitamment au traitement après ICP)
AVK Dose selon la valeur de l’INR et l’indication clinique
Apixaban Dose de maintien de 5 et 2,5a mg 2 fois par jour
Dabigatran Dose de maintien de 150 et 110 mg 2 fois par jour
Édoxaban Dose de maintien de 60 et 30a mg/j
Rivaroxaban Dose de maintien de 20 et 15a mg/j et 2,5 mg 2 fois par jour (dose vasculaire)
aCritères spécifiques pour réduire la dose : apixaban : 5 mg 2 fois par jour ou 2,5 mg 2 fois par jour s’il y a au moins 2 des éléments suivants :
âge ≥ 80 ans, poids ≤ 60 kg, créatininémie ≥ 133 µmol/L ; dabigatran : 110 mg 2 fois par jour ; édoxaban : 60 mg 1 fois par jour ou 30 mg 1 fois
par jour si au moins un des éléments suivants : clairance de la créatinine 30-50 mL/min, poids ≤ 60 kg, prescription concomitante de vérapamil,
de quinidine ou de dronédarone ; rivaroxaban : 20 mg 1 fois par jour ou 15 mg 1 fois par jour si la clairance de la créatinine est à 30-49 mL/min.
Tableau II : Doses d’antiagrégants plaquettaires et d’anticoagulants chez les patients qui ont une revascularisation myocardique.
au maximum 4 heures après l’interven- Une information du patient sur l’im- sumée complète du dispositif, selon
tion) est indiquée en cas de thrombo- portance de la prise du traitement une évaluation individuelle des risques
cytopénie induite par l’héparine (I, C). antiagrégant plaquettaire est recom- hémorragique et ischémique (IIa, C).
mandée (I, C).
L’énoxaparine (0,5 mg/kg IV) doit être Chez les patients qui ont une corona-
envisagée comme agent alternatif (IIa, B). Chez les patients qui ont une corona- ropathie stable traitée par ballon actif,
ropathie stable et l’implantation d’un une DAAP doit être envisagée pendant
Le cangrélor peut être envisagé chez stent, une DAAP par aspirine et clopi- 6 mois (IIa, B).
les patients qui ne prenaient pas un dogrel est généralement recommandée
inhibiteur du P2Y12 et qui ont une ICP pendant 6 mois, quel que soit le type de Chez les patients qui ont une corona-
(IIb, A). stent (I, A). ropathie stable et qui ont un risque
hémorragique élevé, une DAAP doit être
● Traitement après l’intervention Chez les patients qui ont une corona- envisagée pendant 3 mois (IIa, A).
ropathie stable traitée par un “échafau-
Une mono-antiagrégation plaquettaire dage” (“scaffold”) biorésorbable, une Chez les patients qui ont une coro-
pendant toute la vie, habituellement par DAAP doit être envisagée pendant au naropathie stable, qui ont toléré une
l’aspirine, est recommandée (I, A). moins 1 an et jusqu’à la résorption pré- DAAP sans complication hémorra-
15
réalités Cardiologiques
Revues générales
(Pré)-traitement + + 2
+ 4
DAAP
DAAP 1 mois
1 mois ou ou ou ou
DAAP 3 mois
DAAP 6 mois1 ou
2 DAAP 6 mois ou
3 mois DAAP 6 mois
2
Durée de la DAAP
DAAP 12 mois
DAAP 12 mois
6 mois
DAAP
12 mois > 6 mois
ou ou
3 3 3 3
30 mois
DAAP DAAP
> 12 mois > 12 mois
36 mois
Fig. 9 : Traitement antithrombotique chez les patients qui ont une intervention coronaire percutanée.
gique et qui ont un risque hémorra- 2. Recommandations sur le traitement Un inhibiteur du P2Y12 est recommandé
gique bas mais un risque thrombotique antithrombotique en cas de SCA sans en plus de l’aspirine, pendant 12 mois, sauf
élevé, la poursuite d’une DAAP avec sus-décalage du segment ST traité par ICP contre-indication telle qu’un risque hémor-
le clopidogrel pendant plus de 6 mois ragique excessif (I, A). Les options sont :
et jusqu’à 30 mois peut être envisagée ● Prétraitement – le prasugrel chez les patients qui
(IIb, A). n’avaient pas d’inhibiteur du P2Y12 et
L’aspirine est recommandée chez tous qui ont une ICP (dose de charge de 60 mg,
Chez les patients qui ont une coronaro- les patients qui n’ont pas de contre- dose de maintien de 10 mg/j) (I, B) ;
pathie stable chez lesquels une DAAP indication, avec une dose de charge – le ticagrélor quel que soit le statut anté-
pendant 3 mois pose des problèmes de orale initiale de 150-300 mg/j (ou rieur vis-à-vis d’un inhibiteur du P2Y12
sécurité, une DAAP peut être envisagée 75-250 mg IV) et une dose de maintien (dose de charge de 180 mg, dose de
pendant 1 mois (IIb, C). de 75-100 mg/j à long terme (I, A). maintien de 90 mg 2 fois par jour) (I, B) ;
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réalités Cardiologiques
Patients qui ont une indication d’anticoagulation oralea et qui ont une intervention coronaire percutanéeb
Temps écoulé
depuis le début
du traitement A C O A C O C O OR A O
Traitement triple pendant 1 mois Traitement triple pendant 1 mois Traitement double
Classe IIa B Classe IIa B pendant 12 mois
1 mois Classe IIa A
3 mois A C O C O OU A O
Traitement triple Traitement double
pendant 6 mois pendant 12 mois
Classe IIa B Classe IIa A
6 mois
C O A O
Traitement double pendant 12 mois
Classe IIa A
12 mois
Au-delà O
de 12 mois Monothérapie par anticoagulant
Classe IIa B
a
Les anticoagulants oraux directs sont préférables aux AVK chez les patients qui ont une fibrillation atriale non valvulaire (IIa, A).
b
L’administration péri-interventionnelle d’aspirine et de clopidogrel durant une ICP est recommandée quelle que soit la stratégie thérapeutique.
c
Le risque ischémique élevé est considéré comme une présentation clinique aiguë ou des caractéristiques
anatomiques/interventionnelles qui peuvent augmenter le risque d’IDM.
d
Le risque hémorragique peut être estimé par le score HAS-BLED ou le score ABC.
Fig. 10 : Algorithme de la double antiagrégation plaquettaire chez les patients qui ont une indication d’anticoagulation orale et qui ont une intervention coronaire
percutanée.
– le clopidogrel (dose de charge de Pour le prétraitement des patients qui Le cangrélor peut être envisagé chez les
600 mg, dose de maintien de 75 mg/j) ont un SCA sans sus-décalage du seg- patients qui ne prenaient pas d’inhibi-
seulement si le prasugrel et le ticagré- ment ST et qui ont une prise en charge teur du P2Y12 et qui ont une ICP (IIb, A).
lor ne sont pas disponibles ou sont invasive, l’administration de ticagrélor
contre-indiqués (I, B). (dose de charge de 180 mg puis 90 mg Les antagonistes des GP IIb/IIIa peuvent
2 fois par jour) ou de clopidogrel (dose être envisagés chez les patients qui ne
Les antagonistes des GP IIb/IIIa de charge de 600 mg puis 75 mg/j) si prenaient pas d’inhibiteur du P2Y12 et
doivent être envisagés pour un sauve- le ticagrélor n’est pas une option, doit qui ont une ICP (IIb, C).
tage s’il y a la preuve d’une absence de être envisagée dès que le diagnostic est
flux ou d’une complication thrombo- fait (IIa, C). Un prétraitement par les antagonistes
tique (IIa, C). des GP IIb/IIIa chez les patients chez
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réalités Cardiologiques
Revues générales
lesquels l’anatomie coronaire n’est pas 75-250 mg IV) et une dose de maintien de rine est recommandée pendant 1 an sauf
connue n’est pas recommandé (III, A). 75-100 mg/j à long terme quelle que soit la s’il y a une contre-indication telle qu’un
stratégie thérapeutique (I, A). risque hémorragique excessif (I, A).
L’administration de prasugrel chez les
patients chez lesquels l’anatomie coro- Un inhibiteur puissant du P2Y12, pra- Chez les patients qui ont un SCA et une
naire n’est pas connue n’est pas recom- sugrel ou ticagrélor, ou du clopidogrel implantation de stent et qui sont à haut
mandée (III, B). s’ils ne sont pas disponibles ou sont risque hémorragique, l’arrêt de l’inhi-
contre-indiqués, est recommandé avant biteur du P2Y12 après 6 mois doit être
● Traitement péri-interventionnel (ou au moins au moment de) l’ICP et envisagé (IIa, B).
maintenu pendant 1 an, sauf s’il y a une
Une anticoagulation est recommandée contre-indication telle qu’un risque Chez les patients qui ont un SCA traité
chez tous les patients en plus du traite- hémorragique excessif (I, A). par échafaudage biorésorbable, une
ment antiagrégant plaquettaire (I, A). DAAP doit être envisagée pendant au
Les antagonistes des GP IIb/IIIa doivent moins 1 an et jusqu’à la résorption pré-
Il est recommandé de choisir l’anti- être envisagés pour un sauvetage s’il y a sumée complète du dispositif, selon
coagulation selon à la fois les risques la preuve d’une absence de flux ou d’une une évaluation individuelle des risques
ischémique et hémorragique et le profil complication thrombotique (IIa, C). hémorragique et ischémique (IIa, C).
efficacité-sécurité du médicament choisi
(I, C). L’HNF est recommandée (I, C). Le cangrélor peut être envisagé comme La désescalade du traitement inhibiteur
inhibiteur du P2Y12 chez les patients qui du P2Y12 (par exemple avec un relais
Chez les patients qui reçoivent du fon- ne prenaient pas d’inhibiteur du P2Y12 du prasugrel ou du ticagrélor par le
daparinux, un seul bolus d’HNF (85 UI/kg, et qui ont une ICP (IIb, A). clopidogrel) selon les tests de fonction
ou 60 UI en cas d’utilisation concomi- plaquettaire peut être envisagée comme
tante des antagonistes des GP IIb/IIIa) est Les antagonistes des GP IIb/IIIa peuvent une alternative à la stratégie de DAAP,
indiqué (I, B). être envisagés chez les patients qui ne en particulier chez les patients qui ont
prenaient pas d’inhibiteur du P2Y12 et un SCA et chez lesquels une inhibition
L’énoxaparine doit être envisagée chez qui ont une ICP (IIb, C). plaquettaire puissante pendant 12 mois
les patients prétraités par l’énoxaparine n’est pas souhaitable (IIb, B).
sous-cutanée (IIa, B). ● Traitement péri-interventionnel
Chez les patients qui ont un SCA et qui
L’arrêt d’une anticoagulation parentérale Une anticoagulation est recommandée ont toléré une DAAP sans complica-
doit être envisagé immédiatement après chez tous les patients en plus du traite- tion hémorragique, la poursuite de la
le geste invasif (IIa, C). ment antiagrégant plaquettaire pendant DAAP au-delà de 1 an peut être envi-
l’ICP (I, A). sagée (IIb, A).
La bivalirudine (bolus de 0,75 mg/kg
puis 1,75 mg/kg/h pendant au maxi- L’usage en routine de l’HNF est recom- Chez les patients qui ont un IDM et un
mum 4 heures après l’intervention) peut mandé (I, C). risque ischémique élevéa et qui ont toléré
être envisagée comme une alternative à une DAAP sans complication hémorra-
l’HNF (IIb, A). L’usage en routine de l’énoxaparine doit gique, le ticagrélor, 60 mg 2 fois par jour
être envisagé (IIa, B). au-delà de 1 an en plus de l’aspirine peut
Un remplacement de l’HNF par une être préféré au clopidogrel ou au prasug-
héparine de bas poids moléculaire n’est L’usage en routine de la bivalirudine rel (IIb, B).
pas recommandé (III, B). peut être envisagé (IIb, A).
Chez les patients qui ont un SCA, pas
3. Recommandations sur le traitement 4. Recommandations sur le traitement d’antécédent d’accident vasculaire
antithrombotique en cas d’IDM avec antithrombotique après l’intervention cérébral ni d’accident ischémique tran-
sus-décalage du ST traité par ICP chez les patients qui ont un SCA avec ou sitoire, à risque ischémique élevé et à
sans sus-décalage du segment ST et qui risque hémorragique bas, et qui prennent
● Prétraitement ont eu une ICP de l’aspirine et du clopidogrel, du riva-
roxaban à faible dose (2,5 mg 2 fois par
L’aspirine est recommandée chez tous les Chez les patients qui ont un SCA et une jour pendant environ 1 an) peut être
patients sans contre-indication, à une dose implantation de stent, une DAAP avec envisagé après l’arrêt de l’anticoagula-
de charge orale initiale de 150-300 mg (ou un inhibiteur du P2Y12 en plus de l’aspi- tion parentérale (IIb, B).
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réalités Cardiologiques
5. Double antiagrégation plaquettaire diaque chez les patients qui ont récem- et/ou du clopidogrel, la dose d’antivita-
en cas de chirurgie de pontage ment pris un inhibiteur du P2Y12 (IIb, B). mine K doit être soigneusement réglée
pour un INR cible à la partie basse de la
Il est recommandé que l’équipe cœur Chez les patients à risque ischémique fourchette et un pourcentage de temps
estime les risques individuels hémorra- élevé, avec antécédent d’IDM et chirur- dans la fourchette > 65 % (IIa, B).
gique et ischémique, et guide le moment gie de pontage, qui ont toléré une DAAP
de la chirurgie de pontage et le traitement sans complication hémorragique, une L’arrêt du traitement antiagrégant pla-
antithrombotique (I, C). DAAP pendant plus d’un an et jusqu’à quettaire chez les patients qui prennent
3 ans peut être envisagée (IIb, C). un anticoagulant oral doit être envisagé
Chez les patients qui prennent de l’aspi- après 12 mois (IIa, B).
rine et qui vont avoir une intervention 6. Durée de la double antiagrégation
chirurgicale cardiaque non urgente, il est plaquettaire chez les patients qui Lorsqu’un anticoagulant oral direct est
recommandé de poursuivre l’aspirine à ont une indication de traitement utilisé en association à de l’aspirine
une dose faible pendant toute la période anticoagulant oral et/ou du clopidogrel, la plus basse dose
périopératoire (I, C). validée pour la prévention des accidents
Il est recommandé que de l’aspirine et vasculaires cérébraux dans les essais
Chez les patients qui prennent une du clopidogrel soient administrés dans dans la fibrillation atriale doit être envi-
DAAP après l’implantation d’un stent la période de l’intervention chez les sagéea (IIa, C).
coronaire et qui ont ensuite une inter- patients qui ont l’implantation d’un stent
vention chirurgicale cardiaque, il est coronaire (I, C). Lorsque le rivaroxaban est utilisé en
recommandé de reprendre le traitement association à de l’aspirine et/ou du clo-
par inhibiteur du P2Y12 en postopéra- Chez les patients qui ont l’implantation pidogrel, la dose de 15 mg/j peut être uti-
toire dès que cela paraît sûr jusqu’à ce d’un stent coronaire, un traitement triple lisée plutôt que 20 mg/j (IIb, B).
que la durée recommandée de DAAP soit par aspirine, clopidogrel et un anticoagu-
complète (I, C). lant oral doit être envisagé pendant 1 mois, Le ticagrélor et le prasugrel ne sont pas
quel que soit le type de stent (IIa, B). recommandés pour un traitement anti-
Chez les patients qui ont un SCA traité thrombotique avec aspirine et anticoa-
par DAAP, qui ont une chirurgie de Un traitement triple par aspirine, clopi- gulant oral (III, C).
pontage et qui n’ont pas besoin d’un dogrel et un anticoagulant oral pendant
traitement anticoagulant, la reprise de plus longtemps qu’un mois et jusqu’à a Apixaban 5 mg 2 fois par jour ou apixaban
l’inhibiteur du P2Y12 aussi tôt que cela 6 mois doit être envisagé chez les patients 2,5 mg 2 fois par jour s’il y a au moins
paraît sûr après l’intervention chirurgi- qui ont un risque ischémique élevé, du 2 des éléments suivants : âge ≥ 80 ans,
cale et la poursuite pendant 12 mois sont fait d’un SCA ou d’autres caractéristiques poids inférieur ≤ 60 kg ou créatininémie
recommandées (I, C). anatomiques/interventionnelles, supé- ≥ 133 µmol/L ; dabigatran 110 mg ou 150 mg
2 fois par jour ; édoxaban 60 mg ou 30 mg
rieur au risque hémorragique (IIa, B). 1 fois par jour s’il y a un des éléments sui
Chez les patients qui prennent un inhi- vants :clairancedelacréatinineà30-50 mL/min,
biteur du P2Y12 et qui vont avoir une Un traitement double par 75 mg/j de poids ≤ 60 kg, utilisation concomitante de
intervention chirurgicale cardiaque non clopidogrel et un anticoagulant oral doit vérapamil, quinidine ou dronédarone ; riva
urgente, repousser la chirurgie cardiaque être envisagé comme une alternative à roxaban 20 mg ou 15 mg 1 fois par jour si
clairance de la créatinine à 30-49 mL/min.
d’au moins 3 jours après l’arrêt du ticagré- un traitement antithrombotique triple
lor, d’au moins 5 jours après l’arrêt du clo- pendant 1 mois chez les patients chez
pidogrel, d’au moins 7 jours après l’arrêt lesquels le risque hémorragique dépasse
du prasugrel doit être envisagé (IIa, B). le risque ischémique (IIa, A).
Chez les patients qui ont eu une chirurgie Chez les patients qui ont une fibrillation
de pontage, qui ont un antécédent d’IDM atriale non valvulaire et qui nécessitent
et qui sont à risque élevé d’hémorragie une anticoagulation et un traitement
sévère, l’arrêt de l’inhibiteur du P2Y12 antiagrégant plaquettaire, un anticoa-
après 6 mois doit être envisagé (IIa, C). gulant oral direct doit être préféré à un BIBLIOGRAPHIE
antivitamine K (IIa, A).
1. Neumann FJ, Sousa-Uva M, Ahlsson A
Les tests de fonction plaquettaire et al. 2018 ESC/EACTS guidelines
peuvent être envisagés pour guider la Chez les patients qui ont une indication on myocardial revascularization. Eur
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