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GESTION (I.S.I.G.-GOMA)
Il convient de ne pas confondre organisation et institution. Une institution est une instance ou
quelque chose à laquelle tout le monde doit se soumette. Il existe deux types d’institution :
l’institution-organe comme par exemple le Président de la République, le gouvernement, le
parlement, la magistrature et l’institution-procédure comme la Constitution, les lois, les
coutumes qui guident les actions des individus dans les différents domaines.
L’organisation produit des transformations. L’institution apporte la stabilité (On ne peut pas
faire les choses comme on veut, les changer quand on veut selon les humeurs du moment).
Ex. On organise un club sportif mais les règles du jeu constituent l’institution. On organise
une cérémonie de noces mais le mariage reste une institution (institution-organe). Les actions
des acteurs doivent être recadrées par des institutions.
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Cette distinction a deux conséquences. D’une part, toute organisation a des ancrages
institutionnels : pas d’Etat sans Constitution au moins implicite (ex. la coutume) ; pas de
rencontres sportives sans règles du jeu. D’autre part, toute organisation a une dimension (côté)
institutionnelle (ex. la couverture par la législation) : l’école, l’armée, l’Eglise sont des
organisations, mais ce sont aussi des lieu d’apprentissage, de citoyenneté (patriotisme), de
salut (institution-procédure). Cette dimension institutionnelle n’est cependant pas toujours
aussi accentuée. Elle semble moins nette dans le cas d’organisations comme les entreprises.
« L’entreprise citoyenne » est certes censée remplacer l’Etat ou la famille (devenir un hospice
social) selon certains esprits. Il n’est pas sûr que sa fonction soit de devenir une institution
centrale régulant la vie sociale. Dans le même esprit, on rêve d’institutionnaliser les
associations caritatives (de caritas, de charité, qui a pour but de porter secours aux plus
défavorisés), mais c’est surtout pour pallier les difficultés (défaillances) rencontrées par
l’Etat-Providence en matière de protection (assistance) sociale.
En définitive, on le constate, une société peut être analysée comme un agglomérat (ensemble
plus ou moins hétéroclite de personnes ou d’objets) d’organisations multiples, différentes les
unes des autres. Ces organisations sont, comme le rappellent CROZIER et FRIEDBERG
(1977), des » systèmes (ensembles cohérents) d’acteurs ». Complétons avec Jean-Michel
MORIN (1999) que chaque organisation naît de ces « acteurs » de vie en société que nous
pouvons tous devenir par nos initiatives et nos appels à autrui (mobilisations).
1.2.1.LES BUTS
Il serait naïf de penser que chaque organisation a un but clair, univoque (compris de la même
façon) et partagé par tous. D’abord un but n’est pas univoque (n’a pas le même sens dans des
emplois différents). Ensuite, il n’est pas univoque : l’Université transmet les connaissances,
mais c’est aussi un centre de recherche et un lieu d’orientation et d’insertion (professionnelle
ou sociale). Enfin, tous n’apprécient pas les buts de la même façon : dans l’Eglise, un fidèle
pensera à son salut, prêtre se préoccupe de mobiliser pour le carême, un évêque s’inquiétera
de la baisse des vocations, le pape s’occupera de la foi des jeunes en vue du troisième
millénaire ou la paix dans le monde, etc. Au village les jeunes filles s’impliquent dans les
activités de l’Eglise pour qu’elles soient remarquées par les garçons ou des futurs prétendants.
MARCH et SIMON (1969) font ressortir avec force que seuls les individus ont des buts. Ils
les poursuivent en outre avec des ressources cognitives (connaissances) limitées (chacun
selon ses vues et ses enjeux). Exemples : à l’Université, un étudiant aime la sociologie ou la
gestion du développement, ses parents attendent qu’il obtienne sa maitrise, les enseignants
mettent au programme leurs sujets préférés (cas de la réforme LMD), un employeur voudra
quelqu’un d’opérationnel dès l’embauche. C’est donc un abus de langage que de parler de but
de l’organisation, comme si l’université avait une ligne de conduite univoque ou comme si
une banque avançait avec une idée en tête !
FERROW (1970) complète une telle conclusion en remarquant que si les organisations n’ont
pas des buts, elles produisent des effets collectifs. Survivre ensemble, sans gaspillage ni
abandon, sont des effets de pérennité, de cohésion, de cohérence, de contrôle qui constituent
autant de forces émergentes, observées dans toute organisation, autrement dit celle-ci lutte
pour atteindre ces effets.
En définitive, MINTZBERG (1986) indique que les théories sur les buts de l’organisation
sont passées de la vision d’un acteur dominant, qui impose son but unique, à l’analyse
d’acteurs multiples, qui hésitent chacun entre plusieurs visées, avant que les effets ne résultent
de leurs actions communes. Le problème central dans toute organisation, c’est alors de
coordonner les actions individuelles pour produire des effets collectifs attendus.
1.2.2.LA COORDINATION
Une fable souvent utilisée illustre le problème central de coordination des actions
individuelles pour produire des effets collectifs attendus. Trois voisins veulent dégager leur
chemin obstrué par une lourde pierre. L’un est costaud, l’autre a un levier, le dernier est
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ingénieur. Comment vont-ils s’organiser pour coordonner leurs actions pour atteindre leur
but ?
BARNARD (1938) est l’un des premiers à avoir mis ce problème au cœur d’une analyse
véritable organisations. Il indique que toute solution doit assurer un équilibre entre les
contributions et les rétributions de chacun pour être acceptable par tous.
La présentation du mode stratégique des traits généraux de l’organisation ne doit pas faire
oublier les structures (ex. l’organigramme) nécessaires de celle-ci. Avec plus ou moins de
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précision, une entreprise doit définir les fonctions de : chacun des salariés, leurs relations, le
rôle de l’autorité, etc. : qui fait quoi, qui commande qui, qui transmet ordres ou
communications à qui, etc.
a. Différencier
Face à ces contraintes, toute coordination se trouve en tension (écartelée) entre deux pôles :
différencier et intégrer. Différencier, c’est diviser le travail et répartir les tâches entre
spécialistes. Cette activité correspond chez Philippe BERNOUX aux deux premiers généraux
invariants de toute organisation : division des tâches et distribution des rôles (en dehors du
système d’autorité, système de communication et système de contribution-rétribution).
La division des tâches est au principe de l’organisation et fonde la différence entre un groupe
structuré (ordonné) et celui qui n l’est pas. Dans une organisation, en effet, la division des
tâches suppose précision et durée. Le travail à exécuter peut être formalisé par écrit ou non, il
doit être réparti entre les individus d’une manière assez claire pour que l’un n’empiète pas sur
l’autre. Il est donnée pour une durée déterminée à ceux qui l’exécutent. Dans les entreprises
modernes, il peut exister une liste des tâches à accomplir affectée (donnée) à chaque
responsable de cette tâche.
La distribution des rôles est un des enjeux (objectifs) principaux de la définition des
organisations. Chaque membre de l’organisation se voit attribuer une tâche, plus ou moins
définie comme on vient de le voir. Mais ajouter qu’il s’agit de rôle signifie que chacun peut
accomplir cette tâche d’une manière particulière. Le mot « rôle » renvoie à celui d’acteur.
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Dans une pièce de théâtre, chaque acteur a un texte défini à dire et il ne doit pas s’en écarter.
Mais il peut l’interpréter (le jouer) d’une manière particulière, et aucun acteur ne tient son rôle
de la même façon qu’un autre (…). Un même texte peut être joué différemment à tel point que
le spectateur peut avoir l’impression d’assister à des pièces différentes. La différence peut
provenir de l’acteur lui-même ou metteur en scène. Il en est de même d’un match de football.
Tous les joueurs sont soumis à de mêmes règles du jeu. Mais certains joueurs excellent
toujours plus que d’autres dans différents matches contre les adversaires, toujours au grand
étonnement de ces derniers qui ont tout fait pour les empêcher de marquer les buts mais ont
échoué. Il y a des joueurs très talentueux et ingénieux qui étonnent le public et l’équipe
adverse. Pourtant tout le monde applique les mêmes règles du jeu.
b. Intégrer
Revenons à la fable des trois personnes qui veulent dégager leur chemin obstrué par une
lourde pierre. Dans la fable, l’un utilise son levier, le costaud déplace la pierre, l’ingénieur
effectue les calculs (ex. les angles d’inclinaison, l’endroit où il faut placer le levier, la
résistance du levier, etc.). Intégrer, c’est fédérer les efforts au sein d’une ligne hiérarchique
qui conduit au but commun. Dans la fable, les trois soulèvent ensemble ou un chef surveille
les deux autres.
LAWRENCE et LORSCH (cité par J. M. MORIN, p. 377) montrent que plus on différencie
des spécialistes (atomisation des tâches), plus il est difficile de les intégrer ; plus on intègre les
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membres d’une organisation, plus il est difficile de les différencier. Coordonner, c’est alors
choisir un bTZon dosage entre les éléments et le liant, comme un maçon qui ne met ni trop de
ciment, ni trop d’eau pour que le mélange prenne. Dans les organisations, les choix sont
multiples. MINTZBERG (1986) indique cinq modes alternatifs de coordination : (1) désigner
un chef ; (2) mettre en place une procédure ; (3) fixer les objectifs ; (4) ajuster les
compétences ; (5) généraliser la communication. Ce choix dépend de ce qui se passe « dans »
mais aussi » de l’organisation, c’est-à-dire dans son environnement.
1.2.3.L’ENVIRONNEMENT
Il faut se garder d’une vision substantialiste (physiquement monolithique) des « frontières »
ou des « limites » de l’organisation. Malgré les origines biologiques du mot, l’organisation
n’est pas dans son environnement comme l’organisme dans son milieu. Distinguer les acteurs
qui sont « dedans » de ceux qui sont « dehors » est surtout une commodité (simplification)
utilisée par l’observateur ou l’organisateur. L’organisation est un système qui influence
l’environnement et qui subit en même temps les influences de cet environnement (cf. la
méthode systémique).
Pour l’observateur d’une entreprise, les salariés sont « dedans », mais il est plus délicat de
placer les clients ou les actionnaires. Pour qui analyse l’Eglise, les non-croyants sont à
l’extérieur mais sont tous invités à franchir le seuil de la porte. Ex. les églises de réveil de
Goma prêchent pour conquérir des nouveaux fidèles et pour conserver ceux qu’elles ont.
Autre exemple : Dans la ville de Goma, au Nord-Kivu, les politiciens, la police, l’ANR, les
militaires et la justice étaient fortement impliqués dans les révoltes et le vandalisme des
étudiants de l’UNIGO, de l’ISTA, de l’ISTOU et de l’ISSNT au Campus du Lac (Kinyumba).
Ces étudiants étaient manipulés par toutes ces instances pour des raisons non avouées, liées
principalement aux règlements des comptes entre individus et aux intérêts matériels ou
pécuniaires, en connivence avec les agents de ces institutions d’enseignement supérieur et
universitaire du Nord-Kivu.
La distinction entre « dehors » et « dedans » est donc une simple commodité. « Dehors »
conduit à qualifier l’environnement. Il peut être hostile, routinier, turbulent, prévisible …
« Ded ans », cela permet d’éclairer les choix qui en résultent et qui se font entre différencier
et intégrer ». Les paramètres (indicateurs) qui caractérisent un environnement peuvent se
ramener à la complexité et à l’incertitude.
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Un environnement complexe pousse à différencier (diviser les tâches et distribuer les rôles).
En guérilla urbaine, il faut une multitude de petits commandos. En construction automobile, il
faut séparer les étapes de fabrication (et différencier les tâches pour permettre de travailler à la
chaîne par exemple). Un environnement incertain pousse à intégrer. Une offensive de masse
suppose de regrouper les forces (Concentration des militaires FARDC, SADC, MONUSCO,
Wazalendo à Mubambiro et Sake au Nord-Kivu, contre le M23, depuis janvier et février
2024). La prospection pétrolière incite à multiplier les tentatives de forage.
Il y a des situations qui surtout complexes (les échecs). Il y a des situations qui sont
incertaines (le poker). Il y a des situations qui sont incertaines (le poker : tentative audacieuse
et hasardeuse). Mais d’autres sont les deux à la fois (le bridge, jeu de cartes, 2 contre 2). Un
environnement à la fois complexe et incertain pose le dilemme différenciation et intégration.
La conquête spatiale suppose à la fois petites équipes et grand projet.
La mise en avant d’une frontière entre l’organisation et son environnement ne doit pas faire
oublier les acteurs parce que tout passe par eux. Ils se retrouvent tout particulièrement dans
les transactions qui s’opèrent aux frontières (traitres de dedans, des règlements des comptes
obscurs, recherche à l’extérieur des alliés intéressés comme la police, le Parquet, l’ANR, les
maîbobo, etc.).
Les travaux de PFE FFER et SALANCIK (1978) montrent, à travers ces transactions aux
frontières, que les offres développées dans l’organisation ne sont jamais indépendantes des
demandes ou des contraintes émanant de l’extérieur. Un conseil communal gère les services
internes de la mairie mais sa composition reflète la situation politique de la ville (les partis
politiques qui ont gagné les élections municipales : Union sacré ou Ensemble pour la
République et leurs alliés respectifs). Un conseil d’administration contrôle le PDG, mais
représente normalement les actionnaires ; si ces derniers sont très faibles ou très confiants, le
PDG accroit sa latitude d’action discrétionnaire.
1.2.4.L’IMAGE DE L’ORGANISATION
Chaque acteur de l’organisation s’en fait une image, une représentation qui va influer sur ses
manières d’agir comme la carte géographique utilisée influe sur la manière de s’orienter sur le
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Illustration de l’organisation comme une arène politique : un lieu d’affrontements sans merci,
avec des cliques pour tout saboter, règlements des comptes obscurs ; on entend alors les gens
se lamenter lugubrement : « Bunakucha bwa maneno, on ne sommeille pas, les gens
s’opposent au succès des autres dans l’organisation. A l’opposé, l’organisation est parfois
naïvement considérée comme une « école » de formation, d’éducation, d’acquisition
d’expérience, un milieu d’accroissement du capital social (relations sociales), voire une
famille.
Il n’est pas anodin d’arriver au travail en imaginant en imaginant ses collègues comme les
« doigts d’une même main » plutôt que comme des « valets du capital » (recherche de
l’argent, mercenariat). Il n’est pas neutre de considérer une association comme réunissant les
« défenseurs d’une noble cause », plutôt que comme un « panier de crabes » avec leurs pinces
(milieu dont les membres cherchent à se nuire, à se déchirer. En même temps, ces
représentations ne sont pas tout le territoire. Une image trop caricaturale finit même par
obscurcir la perception.
A une extrémité, ne voir dans l’organisation qu’un « gros individu », un « corps » comme
dans la métaphore organiciste depuis l’analogie ancienne avec la biologie, c’est nier que cette
entité collective résulte des actions coordonnées d’individus différents. A l’autre extrémité, ne
voir dans l’économie que des rapports de production conflictuels qui aboutissent toujours à
une domination et à l’exploitation, c’est nier l’organisation elle-même, constituée pour rendre
compatibles des buts variés.
Le grand apport de la sociologie des organisations est précisément de s’interroger sur ce qui
se passe entre sphère individuelle et sphère sociale, au niveau de ces multiples centres
d’initiatives où les actions se coordonnent. Cela entraîne un regain d’intérêt pour les règles
locales qui s’établissent entre les acteurs. Cela débouche sur les recherches concernant la
dimension institutionnelle des organisations, comme le résume ROWLINSON (voir rapports
entre institution et organisation au début de ce cours).
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Pour Le Prix Nobel Amartya Sen, de nationalité indienne, qui a pris part à la
conceptualisation de de indice de développement humain en 1990 , comme pour le PNUD
d’ailleurs, le développement est plutôt, en dernière analyse, un processus d'élargissement du
choix des gens qu'une simple augmentation du revenu national, choix de ce qu’on peut
entreprendre comme activités, dans la production, la consommation, élargissement des
possibilités offertes aux gens dans tous les domaines. L'IDH a été créé pour souligner que les
personnes (santé, longévité) et leurs capacités (garanties par l’éducation et la santé) devraient
constituer le critère ultime pour évaluer le développement d'un pays, pas seulement la
croissance économique. L'indice de développement humain (IDH) est une mesure de synthèse
du niveau moyen atteint dans les dimensions clés du développement humain : une vie longue
et saine, l'acquisition de connaissances et un niveau de vie décent.
Choix
Choix
environnementaux
environnement
judicieux
aux judicieux
Développement durable
Si tous les États de la planète adoptaient l'American Way Of Life (qui consomme près de 25 %
des ressources de la Terre pour 5 % de la population), il faudrait 5 ou 6 planètes pour subvenir
aux besoins de tous selon l'association écologiste WWF.
les acteurs des États sont des autorités publiques, au niveau mondial et au niveau de
chaque grande zone économique (Union européenne…), au niveau national, et au
niveau territorial (régions, intercommunalités, communes) ;
les acteurs de la société civile sont des représentants des associations et des
Organisations non gouvernementales
Le développement n’est qu’une des formes du changement social et ne peut être appréhendé
isolement. L’analyse des actions de développement et des réactions populaires à ces actions
ne peut être disjointe de l’étude des dynamiques locales, des processus endogènes, ou des
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Il y a du développement du seul fait qu’il y a des acteurs et des institutions qui se donnent le
développement comme objet ou comme but et y consacre du temps, de l’argent et de la
compétence professionnelle. C’est la présence d’une « configuration développementiste » qui
définit l’existence même du développement. On appelle « configuration développementiste »
cet univers largement cosmopolite d’experts, de bureaucrates, de responsables d’ONG, de
chercheurs, de techniciens, de chefs de projets, d’agents de terrain, qui vivent en quelque sorte
du développement des autres, et mobilisent ou gèrent à cet effet des ressources matérielles et
symboliques considérables.
coutume mais doivent s’y conformer. Quand ils meurent ils laissent la coutume qui continue.
Les structures comme la culture sont les caractéristiques de la société, d’un pays ou d’une
économie comme le sous-développement. Donnons un exemple : pendant la période
coloniale, les possibilités de faire des études universitaires étaient presque nulles parce que les
lois de la colonie ne permettaient la multiplication des universités. Aujourd’hui les Congolais
embrassent massivement les études universitaires parce qu’il y a des lois qui ont libéralisé les
universités et instituts supérieurs tant publics que privés. L’aspect macrosociologique du
phénomène des études universitaires en RD Congo est la libération de l’enseignement
universitaire et supérieur. Les structures offrent aux gens des possibilités. Les individus
peuvent exploiter différemment ces possibilités. Quand on parle du niveau microsociologique,
on se place au niveau des individus, des ménages ou des groupes.
Les structures conditionnent les actions individuelles. Il existe plusieurs types de structures. Il
est possible de distinguer cinq structures dans toute société : structures économiques,
structures démographiques, structures mentales, structures sociales, structures
institutionnelles.
- la place plus ou moins importante occupée par les pouvoirs publics dans l’économie ;
- les différents types d’unités productives (entreprises), leurs dimensions et leurs formes
juridiques. Par forme juridique, on entend par exemple : sociétés individuelles,
sociétés anonymes, sociétés à responsabilités limitées, coopératives, etc.
Les structures démographiques sont de deux sortes. La première sorte est la composition de la
population par âge, par sexe et par région. La deuxième sorte est la répartition de la
population active et non active par secteur, industrie, région et qualification (y compris le
niveau d’études).
Les structures mentales désignent les jugements, les croyances, les valeurs, les coutumes et
les stéréotypes (logiques et schémas de pensée, de raisonnement, d’interprétation des choses),
les représentations mentales et sociales (conception du monde, connaissances, pratiques)
propres à un groupe social donné.
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Les structures sociales indiquent comment la société est divisée en groupes sociaux ainsi que
les positions hiérarchiques de ces groupes sociaux : exemple les classes sociales, citadins et
ruraux, travailleurs et chômeurs, chrétiens, païens et musulmans, étudiants, commerçants,
agents de l’Etat, agents du secteur privé, syndiqués et les non syndiqués, lettrés et
analphabètes, dirigeants et dirigés, enseignants, etc.
Les structures institutionnelles sont l’ensemble des institutions politiques et judiciaires qui
permettent d’administrer une collectivité (une cellule, un secteur, un district, une province, un
pays, une sous-région, etc.) : administration publique, ministères, Parlement, Sénat, cours et
tribunaux, police nationale, armée nationale, Constitution, etc.
développement. C’est dans ce cadre que la théorie du cercle vicieux de la pauvreté a été
conçue et développée par R. NURKSE en 19531, puis reprise par GALBRAITH.
1
NURKSE, R., Problems of capital formation in Underdevelopped countries, Oxford, Blackwel, 1953. Trad.
Franç. Les problèmes de la formation du capital dans les pays sous-développés, Paris, Institut pour le
Développement économique, 1963. R. Nurkse est le promoteur de l’analyse en termes de cercles vicieux de la
pauvreté et du sous-développement.
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Une autre théorie fait de l’absence du capital social (overhead capital) le principal facteur de
blocage : manque de moyens de transport et de communication, conflits et guerres ethniques,
groupes armés, les marchés deviennent étroits à cause de l’enclavement ou de la coupure des
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Une cinquième théorie est celle du cercle vicieux démographique de type néo-malthusien.
L’augmentation du revenu et l’amélioration des conditions sanitaires (vaccination, hygiène,
alimentation, accès aux soins de santé) provoquerait une augmentation de la population et des
tailles de ménages qui absorberait les « surplus ». On ne peut pas épargner ou investir.
Le chômage des jeunes (plus de 60 % de la population) et leur exclusion social les poussent à
s’enrôler dans les groupes armés.
2
QUIVY Raymond et Luc Van CAMENHOUDT, Manuel de recherche en Sciences Sociales, 3 édition, Paris,
DUNOD, 2006, pp. 110-113.
3
VAN CAMPENHOUDT, L., « La délinquance comme processus d’adaptation à une décomposition des
rapports sociaux : repères sociologiques », in VAN CAMPENOUDT, L. et al., Animation en milieu populaire ?
Vers une approche pluridisciplinaire de la marginalité, Bruxelles, Fédération des Maisons de Jeunes en Milieu
Populaire, 1981, pp. 26-33.
4
TOURAINE Alain, Production de la société, Paris, Le Seuil, 1973.
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et le rôle qu’il joue lui confèrent en effet une identité, le reconstituent en tant qu’acteur social
actif, valorisé, pouvant s’exprimer et de faire entendre.
Dans cette problématique, il ne s’agit pas d’expliquer la délinquante par les caractéristiques
personnelles (psychologiques, familiales, socio-économiques) de l’individu, ni par le
fonctionnement de la société globale (qui produirait les délinquants comme autant de victimes
passives d’un système dont ils seraient finalement extérieurs), mais de tenter de mieux
comprendre ce phénomène par la manière dont ils sont structurés (ou déstructurés) les
rapports sociaux dont les jeunes délinquants sont partie prenantes et au travers desquels ils se
constituent comme acteurs sociaux.
Cette problématique suggère dans un premier temps, deux hypothèses :
1. Les jeunes délinquants sont des acteurs sociaux dont les rapports sociaux sont
fortement décomposés. La violence et le rejet des normes de la société sont leur
réponse à cette décomposition ou à cette exclusion sociale dont ils sont l’objet.
2. La délinquance recèle un processus d’adaptation à cette décomposition ; elle constitue
une tentative « hors normes » ou déviante de se restructurer comme acteur social.
Ces hypothèses mettent essentiellement en relation deux groupes de concepts principaux :
d’un côté ceux de rapport social et d’acteur social, de l’autre celui de délinquance en tant que
« condition » (d’exclu) et en tant que processus de restructuration. Voici comment l’acteur
social et le modèle qui en découle ont construits.
L’acteur social est défini par la nature du rapport social dans lequel il est engagé. Cet acteur
peut être individuel ou collectif. Par exemple, dans l’entreprise, la direction et le personnel
constituent chacun un acteur social qui vit l’expérience d’un rapport social avec l’autre. Il en
va de même pour l’enseignant et ses élèves ou pour les autorités publiques et leurs
administrés.
Dans tous les cas, un rapport social se présente comme une coopération conflictuelle d’acteurs
qui coopèrent à une production (comprise dans son sens le plus large, par exemple de biens
ou de services, d’une formation générale ou professionnelle, de l’organisation de la vie
collective…) mais qui entrent inévitablement ainsi en raison de leurs positions inégales dans
la coopération ou, ce qui revient au même, de leur emprise inégale sur les enjeux de leur
coopération (la définition des objectifs ou la rétribution des prestations par exemple).
La première hypothèse suggère entre les comportements caractéristiques de la délinquance et
une faible structuration des rapports sociaux des individus concernés ; la seconde suppose que
la restructuration du rapport social se fait à travers les actes de violence propres à la
délinquance.
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Les efforts déployés par les autorités congolaises tant civiles que militaires en vue de la
réintégration des groupes armés opérationnels au Nord-Kivu sont restés vains car les
combattants ont peur de perdre les avantages acquis sur les régions qu’ils contrôlent : taxes
sur l’accès aux champs des paysans, taxes mensuelles sur chaque famille, taxes sur
l’exploitation artisanale des minerais ainsi que sur les récoltes, etc. A toutes ces taxes s’ajoute
le fait que les groupes armés sont craints et sollicités pour les sales besognes.
Depuis l’éclatement de rébellion du M23, l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et
Souverain (APCLS) a reçu le soutien et la collaboration de l’ethnie Hunde sous forme
d’uniformes militaires et des munitions. Après l’APCLS coopérait avec le FDC qui était loyal
au Gouvernement congolais. Elle était dirigée par le Lt Col.BWIRA qui appartient à l’ethnie
Hunde.
Vers la fin du mois de juillet 2012, les FARDC ont déployé des efforts pour l’intégration des
groupes armés. Le 21 août 2012 les représentants civils et militaires du Gouvernement ont
rendu visite au Commandant de l’APCLS, le Général Janvier BUINGO, dans son quartier
général de Lukwete. Depuis lors plusieurs autres réunions avec les groupes armés hunde n’ont
rien donné comme résultat.
Dans le cadre de la lutte contre le M23, le Gouvernement a fourni des efforts pour intégrer les
milices Hutu du Sud du Territoire de Masisi et du nord du Territoire de Kalehe, connues sous
le nom de Nyatura. La plupart des commandants Nyatura sont des anciens officiers des Forces
Armées Congolaises qui avaient déserté en 2010 et 2011 à cause de leur marginalisation au
sein de l’ex-CNDP.
Durant les attaques déclenchées à la fin du mois d’août et au début du mois de septembre
2012 par Raïa Mutomboki, les unités des FARDC dans le Territoire de Masisi ont combattu
aux côtés de Nyatura. En juillet 2012, le Général AMISI, commandant des Forces Terrestres
des FARDC, a envoyé aux combattant Nyatura un camion contenant 300 fusils AK-47.
Plusieurs officiers des FARDC dont le Lt Col. NKUNDUWERA ont remis ces armes et
munitions aux combattant Nyatura au nom du Général Amisi.
5
UN SECURITY COUNCIL, Letter dated 12 November 2012 from the Chair of the Security Council Committee
established pursuant to the resolution 1533 (2004) concerning the Democratic Republic of the Congo addressed
to the President of the Security Council, New York, United Nations, 15 November 2012, pp. 32-33
23
5° La mauvaise gouvernance
La sixième théorie est celle de la relation réciproque entre modernisation et changement
politique. La séquence modernisaton-mobilisation-participation y tient une place essentielle.
Mais là où le développement politique s’était attendu à une différenciation sociale, une
mobilisation et une participation politique croissantes, on a souvent observé un processus de
dédifférenciation (inégalités sociales) (EISENSTADT), de démobilisation et une floraison des
régimes autoritaires, dictatoriaux, corruption, détournements.
6
Georges BALANDIER, « Les conditions sociologiques du développement », In: Politique étrangère N°3 -
1957 - 22e année pp. 301-310.
24
Il convient de souligner le fait qu'un économiste ait été aussi soucieux de mettre en évidence
l'importance du contexte social, culturel et psychologique dans lequel s'inscrit chacun des
problèmes qu'il examine. Il montre qu'il importe de transformer le contexte humain pour
donner aux politiques de développement toutes leurs chances de succès.
Le problème du développement économique n'est économique que pour une part et peut-être
même (au moins dans certains cas), une faible part.
s’est passé chez les Nande du Nord-Kivu au cours des années 1950-1960, période de la
preuve de feu des commerçants Nande.
L’identification des goulots d’étranglement permet d’expliquer le fait que les sociétés sous-
développées sont des sociétés bloquées. En même temps elle indique les leviers permettant
de placer les pays sous-développés sur la trajectoire d’une évolution considérée comme
naturelle :
- Aide aux gouvernements en vue de faciliter la formation du capital social (moyens de
transport et de communication)
- Développement des investissements
- Application de la théorie du décollage de W.W. ROSTOW (Les étapes de la
croissance économique, Paris, Seuil, 1962 (1961 pour la première édition en Anglais),
1970) qui prose une évolution en cinq étapes : tradition, transition, take off
(décollage), maturité, société de consommation calquées sur l’histoire économique de
l’Angleterre depuis le XVIIIe s.
Nurkse (1953) est le promoteur de l’analyse en termes de cercles vicieux de la pauvreté et du
sous-développement.
- La faiblesse de l’épargne empêche le développement endogène en l’absence d’aide
extérieure.
- Nécessité du financement extérieur au stade préalable du take-off de Rostow.
Critiques du modèle de pénurie d’épargne
- Refus de l’hypothèse d’épargne préalable à l’investissement
- Capacité d’épargne pas utilisé pour l’investissement dans les pays en voie de
développement : fuite des capitaux
- Pas de vérification empirique
Enrichissement par Chenery : modèle double déficit
- Contrainte d’épargne intérieure dans le premier stade
- Contrainte extérieure (de devises) domine ensuite
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Préconisation de NURKSE pour rompre la dynamique : Recours aux capitaux étrangers qui va
autoriser un accroissement du stock du capital, de la productivité, des revenus et par la suite
de la demande.
Critiques acerbes à l’analyse de Nurkse
- Critique de l’incapacité d’épargne : elle n’est pas utiliser pour l’investissement dans
les pays en voie de développement : fuite des capitaux et effets de démonstration
- Absence de la prise en compte de l’environnement international : exploitation par
l’Occident
- Absence d’explications de l’origine de ces cercles « magiques ».
L’explication par les cercles vicieux présente plusieurs intérêts
- Comme le dualisme elle renvoie à des spécificités structurelles du sous-
développement
- L’avantage par rapport au schéma de Lewis est d’expliquer le perpétuation du sous-
développement et de la pauvreté. Il s’agit d’une analyse dynamique qui montre
comment un mécanisme de trappe peut fonctionner dans le temps
- L’enchainement des différents cercles vicieux montre bien les caractéristiques
multidimensionnelles du phénomène : les facteurs d’ordre financier et économique
s’articulent avec les mécanismes sociaux et culturels.
27
Impuissance
Isolement Vulnérabilité
Pauvreté
Faiblesse physique
CHAMBERS, R., Développement rural : Pauvreté cachée, Karthala et CTA, Paris, 1990, p.
187
En reliant les cinq catégories, on obtient vingt relations causales possibles qui, dans leurs
formes négatives, s’imbriquent pour tisser un piège qui enferme les pauvres dans leur misère.
La pauvreté détermine en grande partie toutes les autres catégories : elle contribue à la
faiblesse physique par le manque de nourriture, la petitesse de la stature, la dénutrition qui
réduit les défenses organiques contre les infections, incapacité de payer les frais d’écolage,
acheter une radio ou une bicyclette, se déplacer pour chercher du travail, habiter près du
centre du village ou d’un grand axe. Elle provoque la vulnérabilité par le manque de moyens
pour faire face aux grosses dépenses ou aux imprévus et l’impuissance car les pauvres sont
28
situés au bas de l’échelle sociale et n’ont pas de voix au chapitre (CHAMBERS, R. 1990 :
188).
Le développement y est vu comme un processus universel caractérisé par une série d’étapes
par lesquelles doivent nécessairement passer toutes les nations. Le développement est avant
tout un processus de rattrapage au cours d’une dizaine d’années.
Selon W.W. ROSTOW7, les valeurs et les institutions sociales traditionnelles des pays sous-
développés entravent, bloquent leur efficacité économique, c’est-à-dire leur développement.
Les cultures des sociétés des pays en voie de développement sont donc considérées comme
des grands obstacles, des freins et des blocages du développement. Signalons cependant que
les Japonais et les Chinois, qui se sont développés rapidement sans renoncer à leurs valeurs
sociales traditionnelles, constituent un contre-exemple.
Selon ROSTOW, y a 5 étapes de la modernisation économique :
1) La société traditionnelle : technologies primitives, une économie limitée à
l’agriculture, pouvoir politique dominé par les propriétaires terriens, peu de mobilité sociale,
grand fatalisme et une résistance au changement.
2) Les préconditions au décollage (comme en Grande Bretagne à la fin du 17ème) ou étape
de transition qui prépare le décollage : développement des sciences modernes et du
commerce, développement d’une minorité tournée vers le progrès, innovations
technologiques, changement des valeurs (recherche du profits et du bien-être individuel),
expansion des marchés mondiaux, et. Mais il y a encore la persistance de la société
traditionnelle.
3) Le décollage : fin des résistances traditionnelles, croissance continue et auto-entretenue,
augmentation de l’investissement et accélération du progrès technologique. En 10 ou 20 ans :
transformation de la société.
4) Le chemin vers la maturité : progrès économique, accélération du développement,
augmentation de la productivité et des revenus.
5) Age de la consommation de masse : la population accèdent à la consommation, le
moteur de l’économie est les biens de consommation durable et les services, il y a bien-être
social.
2.3.2. ECHECS CUISANTS DE L’APPLICATION DE LA THÉORIE DE LA
MODERNISATION
On assiste dans les pays du Tiers monde au développement du sous-développement depuis les
années 1970. Les pays pauvres deviennent très lourdement endettés et deviennent même
incapables de rembourser leurs dettes. Ils tombent même en faillite. Ce fut par exemple du
7
ROSTOW W.W., The Stages of Economic Growth, Cambridge, Cambridge University Press, 1961. Il fut le
conseiller du Président Kennedy en matière d’aide au développement.
30
Mexique s’est déclaré incapable de payer ses dettes en 1982. Il a même arrêté de payer en
disant à ses créanciers capitalistes occidentaux de faire ce qu’ils voulaient de lui. Il s’en est
remis aux institutions internationales qui qui devaient chercher une manière d’alléger la dette
et de trouver des alternatives (solutions). Comme on le voit, les pays pauvres sont très loin du
rattrapage des pays développés en une ou deux décennies.
2.3.3. SOLUTIONS PALLIATIVES DE L’ECHEC CUISANT DE LA THEORIE DE
LA MODERNISATION
a. Plans d’Ajustement Structurel
Le Fonds Monétaire International (FMI) accorde des nouveaux prêts aux pays pauvres qui
sont en faillite et incapables de rembourser mais sous des conditions très strictes : ces pays
doivent respecter scrupuleusement les Plans d’Ajustement Structurel (PAS). Les Plans
d’Ajustement Structurel permettent au FMI d’intervenir et contrôler toute l’économie du pays
emprunteur aux dépens de ses populations et les dirigeants doivent se soumettre à sa politique.
Il y a donc perte de l’autonomie des pays en voie développement sur leurs priorités de
développement. Les politiques économiques leur sont imposées par le FMI au profit du
remboursement des dettes contractées chez les capitalistes occidentaux. Il y a donc une
réduction du rôle de l’Etat et de ses dirigeants. Tout est imposé de l’extérieur par le FMI.
Les Plans d’Ajustement Structurel comportent les points suivants :
On met l’accent sur l’importance de l’économie, basée sur la libéralisation des
échanges et le mouvement des capitaux.
Privatisation des entreprises.
augmentation des impôts, …
une discipline budgétaire : contrôle des salaires
On limite les dépenses publiques (enseignement, soins de santé, bien-être, fonction
publique…).
On s ne se soucie pas du développement humain (bien-être social, licenciements,
réduction des salaires, réduction des dépenses publiques, …
Durable (ODD) pour la période allant 2015 à 2035. A l’allure où vont les choses, les ODD
risquent de connaître le même sort que celui des OMD.
2.4. THEORIE DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT SOCIALEMENT ET
CULTURELLEMENT APPROPRIES
La théorie des projets socialement et culturellement appropriés est en opposition frontale et
fondamentale avec la théorie de la modernisation. Les projets culturellement et socialement
appropriés sont des projets qui ancrés, encastrés ou accrochés dans les cultures et
l’organisation sociale traditionnelles des bénéficiaires contrairement à ce que préconise la
théorie de la modernisation.
2.4.1. NECESSITE IMPERIEUSE D’UTILISER LA CULTURE ET
L’ORGANISATION SOCIALE TRADITIONNELLES DANS LA CONCEPTION ET
L’EXECUTION DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT
La théorie des projets socialement et culturellement appropriés est en opposition frontale et
fondamentale avec la théorie de la modernisation. Les projets culturellement et socialement
appropriés sont des projets qui ancrés, encastrés ou accrochés dans les cultures et
l’organisation sociale traditionnelles des bénéficiaires contrairement à ce que préconise la
théorie de la modernisation. L’impérieuse nécessité d’identifier et d’exploiter l’organisation
sociale et la culture traditionnelles dans la conception et la mise en œuvre des projets de
développement est soutenue par des conclusions des travaux des anthropologues et
sociologues portant sur des centaines de projets financés par la Banque mondiale, l’USAID et
l’Agence Canadienne de Développement Internationnal. Ces conclusions ont été synthétisées
par Michael M. CERNEA et Conrad en 19988.
« Ignorer le contexte social et culturel des projets conduit au mieux à une conception
inappropriée, au pire à l’hostilité des personnes concernées et aboutit généralement à des
projets qui s’avèrent en fin de compte inefficaces, rejetés tant par les bénéficiaires supposés
que par les organismes publics qui y ont investi » (CERNEA M.M., 1998 : 451). Conrad
Phillip KOTTAK illustre et étaye cette observation par un exemple très frappant :
Un projet africain d’élevage bovin a placé une confiance excessive dans l’autorité (abstraite)
de la loi, notamment parce que l’organisation locale n’était consciente des réalités sociales et
que la Banque (mondiale) n’accordait pas, à la fin des années 60 et au début des années 70,
qu’une attention limitée aux droits coutumiers et à l’occupation des sols. L’emprunteur a
invoqué le fait que l’Etat était propriétaire des terres situées dans la zone du projet, ce qui était
8
CERNEA, M.M. (ed.), La dimension humaine dans les projets de développement. Les variables sociologiques
et culturelles, Paris, Karthala, 1998.
33
vrai dans la mesure où l’Etat disposait des titres de propriété modernes et légaux de certaines
terres. Mais dans la zone du projet se trouvaient également des terres communales sur
lesquelles les droits de pâturage traditionnels étaient en vigueur, bien que n’étant pas
enregistrés légalement. Ce fait n’a pas été pris en compte lors de la planification. Lorsqu’un
millier d’habitants, que la mission d’évaluation prospective n’avait pas remarqués, a
commencé à détruire les clôtures, à brûler les pâturages et à voler le bétail (à l’instar de leurs
ancêtres qui vivaient en marge des lois et de l’ordre établis au niveau national), un ministre du
gouvernement a averti la Banque que les villageois allaient devoir quitter la zone du projet.
Les habitants ont toutefois continué les actions de guérilla contre les ranches de type
australien qui avaient été implantés sur leurs terres ancestrales. Les problèmes ne se sont
estompés qu’après le remplacement des gestionnaires étrangers par des nationaux, lesquels
ont utilisé les pactes traditionnels (fraternité de sang) entre les villages pour mettre fin aux
hostilités.
Les projets d’élevage de la Banque mondiale qui ont été confrontés à de sérieux problèmes en
raison d’une conception sociale lacunaire ont un ou deux points communs : ils ont placé des
entreprises semi—publiques au-dessus des unités d’élevage traditionnelles et, dans la région
où le pâturage communautaire était pratiqué, ils ont tenté de modifier le système de pâturage
sans opérer de changements correspondants dans l’organisation sociale des communautés
pastorales. Ces projets, dirigés tant par la Banque que par les autres organismes de
développement, ont enregistré un taux d’échec élevé.
2.4.2. L’INTEGRATION DES CULTURES ET ORGANISATIONS SOCIALES
TRADITIONNELLES DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT
Les études antérieures de la Banque attirent l’attention sur la variété de formes
d’organisation (généralement informelles) créées par les communautés paysannes pour la
production, l’épargne et le crédit. Ces études (se faisant l’écho du principe de Romer)
prétendent à juste titre qu’il convient d’exploiter les structures traditionnelles comme
ressources pour le développement, plutôt que de les considérer comme des contraintes.
« Une politique saine de modernisation doit tirer profit au maximum de toutes les ressources
disponibles, y compris des organisations sociales existantes, lorsqu’elles entrent dans le cadre
des activités de développement. Par ailleurs, le besoin de consolider, modifier et de
développer ces organisations ne doit être ignoré (Michael M. CERNEA, « Modernization and
Development Potential of Traditional Grasseroots Peasant Organizations », in Mustafa O.
Attir, Burkart Holzner et Zdenek Suda (éd.), Directions of Change : Modernziation Theory,
Research, and Realities, Westview, Boulder, Colorado, 1982. Cernea a également constaté
34
que les projets n’accordent généralement qu’un rôle secondaire aux organisations
traditionnelles dans le cadre de l’effort global qu’ils requièrent).
Ainsi, l’étude que Cernea a réalisée en 1982 au départ d’une enquête sur 164 rapports
d’évaluation prospective révèle que 40 % d’entre eux tentent « de manière intuitive »
d’intégrer les organisations paysannes en matière de production comme unités de mise en
œuvre. Ces rapports indiquent plus spécifiquement que, pendant leur exécution, les projets ont
soit tenu compte des modèles traditionnels de de coopérative économique, soit essayé
d’encourager l’entraide communautaire ou tenté d’instaurer des groupes d’agriculteurs dans le
domaine de la production ou de la commercialisation.
L’étude de Cernea a porté sur les rapports d’évaluation prospective (la conception au début du
projet). Cependant, les études ultérieures concernant les résultats acquis au terme des projets
montrent que les organisations sociales existantes ont été systématiquement intégrées aux
programmes de développement dans une mesure moins importante que prévue.
►intégrer les communautés locales dans les programmes de santé (Ebola et Covid) se limite à
obtenir une déclaration de n’importe quel individu. C’est tout. C’est un comme se tirer
d’affaires en rapport avec les exigences d’intégrer les communautés locales dans les stratégies
de lutte contre les épidémies, sans y croire vraiment, en banalisant cet aspect, alors que les
stratégies traditionnelles fustigées par l’équipe de la riposte était plus efficace que celle-ci
comme en témoigne l’extrait ci-dessous : Cas de l’épidémie de la variole : xxx. Il fallait
trouver dans l’organisation sociale traditionnelle les unités de mise en œuvre de la campagne
sanitaire◄.
coopérative basés, au moins en partie, sur les modèles appliqués pour mettre en œuvre les
objectifs de développement dans les anciens pays socialistes.
Comme aucun des processus d’application de ces modèles aux pays en développement ne
s’est déroulé sans problèmes, il convient d’adopter une approche différente, à savoir
exploiter davantage les modèles sociaux du Tiers monde pour son développement. Ces
modèles se retrouvent dans les unités sociales traditionnelles telles que les clans, les familles
et autres cercles familiaux élargis d’Afrique, d’Océanie et d’autres régions (où les terres et les
ressources sont détenues au niveau communautaire). L’argument qui vient à l’appui de cette
nouvelle approche est que le fait de baser la conception sociale de l’innovation sur les formes
sociales traditionnelles en vigueur dans les zones du projet constitue la meilleure stratégie de
changement9. ►Voir p.13 infra et J.-P. Olivier de Sardan◄
9
KOTTAK, C. P., « Quand l’aspect humain n’est pas mis au premier plan : enseignement sociologiques tirés de
projets terminés », in CERNEA M. M. (éd.), op. cit., pp.470-472.
36
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