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Anatomiquement le coude ne représente qu’une seule articulation.

Cependant, la
physiologie nous permet de distinguer deux fonctions séparées. La flexion-extension met
en jeu l’articulation huméro-ulnaire et huméro-radiale, tandis que la prono-supination
concerne les articulations radio-ulnaire supérieure et inférieure (A.I. Kapandji ; 2014).

Les mouvements de flexion-extension sont réalisés par l’articulation huméro-


ulnaire, gynglyme, à un degré de liberté. Il s’agit d’une articulation trochléenne. C’est une
charnière tordue sur elle-même. La flexion de coude est le mouvement qui ferme l’angle
bras/avant-bras, tandis que l’extension ouvre cet angle (A.I. Kapandji ; 2014).

Coude tendu, il y a un valgus physiologique qui va disparaître lors de la flexion.


Ceci s’explique par l’orientation de la gorge de la trochlée oblique en bas/dehors. La partie
antérieure de la gorge étant verticale, lors de la flexion, les deux os sont orientés dans la
même direction. En extension l’olécrâne s’articule avec la partie postérieure de la trochlée
et suit son orientation (A.I. Kapandji ; 2014).

La flexion est réalisée par le muscle biceps-brachial, le brachio-radial et le muscle


brachial. L’amplitude de flexion active est de 145°, tandis qu’en passif elle est de 160°.
Elle est limitée en actif par le contact des partie molles du bras et de l’avant bras. En passif
la limite est constituée par la butée du bec coronoïdien dans la fossette sus-olécranienne,
par la tension de la capsule articulaire postérieure, et par la tension des faisceaux
postérieurs des ligaments collatéraux, qui limitent la flexion (A.I. Kapandji ; 2014).

L’extension est réalisée par le triceps brachial et l’ancôné. Il n’existe pas


d’amplitude d’extension absolue du coude, hormis chez certains sujets comme les enfants
et la femme, possédant une grande laxité ligamentaire, qui peuvent effectuer une
hyperextension de 5 à 10°. Elle est limitée par la butée du bec olécrânien sur l’humérus, par
la mise en tension de la partie antérieure de la capsule et par la résistance due aux muscles
fléchisseurs (A.I. Kapandji ; 2014).

Les articulations radio-ulnaire supérieure et inférieure, ainsi que l’articulation radio-


humérale sont dédiées à la prono-supination. Nous allons décrire la biomécanique du coude
lors de la prono-supination car il s’agit d’un mouvement dont la biomécanique est
complexe et du secteur ou la perte d’amplitude est la plus importante chez Mr. B, avec une
supination quasiment absente.
La prono-supination est l’un des sept degrés de liberté, le plus important au niveau
du membre supérieur. En effet, il est indispensable au contrôle d’attitude de la main,
permettant de saisir un objet, et nécessaire à la fonction d’alimentation, d’hygiène et de
protection. La prono-supination est importante à travailler (A.I. Kapandji ; 2014).

En supination les deux os de l’avant-bras sont parallèles, la tubérosité bicipitale du


radius est antérieure. En fin de pronation, à la partie inférieure, le radius est en dedans de
l’ulna et la tubérosité bicipitale est postérieure (A.I. Kapandji ; 2014).

Lors de ces mouvements de prono-supination, c’est l’articulation radio-ulnaire


supérieure qui va commander les mouvements et entraîner l’articulation radio-ulnaire
inférieure. Un mouvement principal dans l’articulation radio-ulnaire supérieure entraîne
quatre mouvements secondaires.

Ainsi, au niveau de l’articulation radio-ulnaire supérieure, la tête radiale tourne dans


le ligament annulaire et dans l’incisure radiale. Ce mouvement entraîne quatre mouvements
secondaires ; la tête radiale tourne sous le capitulum, le biseau radial (ou pourtour de la tête
radiale) bouge par rapport à la zone capitulo-trochléaire, l’axe du mouvement (qui va du
centre de la tête radiale au centre de la tête ulnaire) se déplace vers le dehors et le dedans et
la tête radiale va légèrement s’incliner vers le dehors (A.I. Kapandji ; 2014).

En supination, l’axe du mouvement est en dedans et en avant. En position


intermédiaire, il se déplace vers le dehors et en pronation, l’axe repart vers le dedans. Le
déplacement de l’axe s’explique par le passage de la tubérosité bicipitale, de la position
antérieure à la position postérieure, rendu possible grâce au fait que le ligament annulaire
soit déformable. La tête radiale qui regarde vers le haut en supination va s’incliner et
regarder vers le dehors en pronation (A.I. Kapandji ; 2014).

Par ces cinq mouvements l’articulation radio-ulnaire supérieure va donc entraîner


l’articulation radio-ulnaire inférieure (A.I. Kapandji ; 2014).
Si l’on considère un système ou l’axe de l’ulna se continue par le petit doigt, l’ulna
ne bouge pas et c’est le radius qui décrit un arc de cercle, c’est à dire une translation
circonférentielle qui amène le radius en avant et en dedans de l’ulna à la fin de la pronation.

La pronation atteint 85° en passif. Elle est réalisée par le rond pronateur, le carré
pronateur ainsi que les épitrochléens. La limite est d’abord une butée molle par
interposition du matelas musculaire entre les deux os, puis après écrasement du système
musculaire, une butée dure par contact indirect entre les deux os (A.I. Kapandji ; 2014).
La supination est réalisée par le muscle supinateur et le biceps brachial. Son
amplitude maximale est de 90° en passif. La limite du mouvement est la mise en tension de
la membrane interosseuse entre l’ulna et le radius. Il est nécessaire de noter qu’un défaut de
pronation peut être compensé par une abduction d’épaule, mais un défaut de supination ne
peut pas être compensé par une adduction d’épaule (A.I. Kapandji ; 2014).

On va déterminer un coude de force (coude d’épaule), dont les mouvements suivent


ceux de l’épaule, et qui associe flexion-supination, ou extension-pronation. Puis un coude
de finesse (coude de poignet), dont les mouvements suivent ceux du poignet avec
association de la flexion- pronation ou de l’extension-supination (P. Vuillet et Al. ; 2016).

Le coude a donc trois fonctions principales qui associent un rôle d’orientation de la


main dans l’espace, de pivot du levier de l’avant-bras en allongeant ou raccourcissant le
MS par la flexion-extension de coude et un rôle d’articulation portante chez les patients
handicapés (P.Vuillet et Al. ; 2016).

▲ Fig. 1 : orientation de la trochlée.


A- La surface articulaire humérale est déjetée
en avant de 30° B- L’axe condylo-trochléen est
de 6° par rapport à l’horizontale C- Cet axe est
projeté de 3 à 5° en avant dans le plan frontal
D- La gorge trochléenne réalise un tour de spire.
Cubitus valgus en extension.
Fig. 2 : l’articulation huméro-condylienne et l’articulation radio-
ulnaire proximale , rap-ports anatomiques entre tête radiale
et condyle. La tête radiale est ovoïde en dedans.

Fig. 3 : les axes de rotation.


A- L’axe de la flexion-extension est centré de
profil sur le centre de trois arcs projetés
radiologiquement sur l’épiphyse (courbure
condylienne, trochléaire, gorge de la
trochlée). Ce centre est à l’aplomb de la
tangente de la corticale antérieure de
l’humérus.

B- L’axe de la prono-supination est une ligne


joignant le centre de la tête radiale et la
base de la styloïde de l’ulna.
radiale et la base de la styloïde de l’ulna

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