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Dans L Ombre de Bob Denard 2016 (Walter Bruyere Ostells) - 9782369423904
Dans L Ombre de Bob Denard 2016 (Walter Bruyere Ostells) - 9782369423904
DE BOB DENARD
Dans la collection Poche Nouveau Monde – Histoire
DANS L’OMBRE
DE BOB DENARD
Les mercenaires français de 1960 à 1989
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Dans l’ombre de Bob Denard
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Introduction
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Introduction
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Introduction
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Introduction
Du Katanga au Biafra,
au cœur des guerres africaines
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La sécession katangaise
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Du Katanga au Biafra, au cœur des guerres africaines
1. Également appelées Lubas, ces tribus sont sans doute installées dans la région du
lac Kisale depuis le iiie ou ive siècle de notre ère. Elles sont aujourd’hui présentes dans
tout le Katanga et dans le sud du Kasaï. Réputés guerriers, les Balubas sont souvent
utilisés comme main-d’œuvre minière par les Belges pendant la colonisation et en
partie décimés par les mauvais traitements.
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1. Pierre Lunel, Bob Denard, le roi de fortune, Paris, R. Laffont, 1998, 436 p.
2. Report of the Commission on the accident involving aircraft SE-BDY presented to
the Federal Assembly of Rhodesia and Nyasaland, Archives diplomatiques du royaume
de Belgique, carton 14 662. Sur cet événement, voir l’excellent travail de Susan
Williams, Who killed Hammarskjöld ? The UN, the Cold War and White Supremacy in
Africa, London, C. Hurst & Co Publishers, 2011, 256 p.
3. Jacques Le Bailly, Notre guerre au Katanga, Paris, La Pensée moderne, 1963,
159 p. Version confirmée lors de notre entretien le 14 mai 2013.
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1. Pierre Chassin, Baroud pour une autre vie, Paris, Jean Picollec, 2000, 363 p.
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1. Hubert Pinaton, Compte rendu de monsieur Hubert Pinaton sur son séjour au
Congo-Kinshasa, mémoires manuscrits, 74 p.
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1. Note dactylographiée, non signée dont l’auteur est probablement Georges Seren-
Rosso, archives privées Bob Denard, carton 68.
2. Jean Schramme parle de 7 000 morts dans Le Bataillon Léopard. Souvenir d’un
Africain blanc, Paris, Robert Laffont, 1969, 359 p. Les chiffres américains sont repris
par les autorités belges « selon des informations reçues à l’ambassade des États-Unis »
(note du 2 novembre 1967 sur la Situation à Bukavu, Archives diplomatiques du
royaume de Belgique, carton 18 882/IX).
3. Il s’agit de 125 Blancs dont 25 Français et de 925 gendarmes katangais selon
une circulaire du ministère des Affaires étrangères du 15 novembre 1967 (CADN,
ambassade de Bruxelles, 82).
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« Affreux » ou soldats perdus ?
« Mercenaires, mercenaires
Les filles et les dollars
Les florins, les roupies
1. Rapport du fonctionnaire chargé de l’opération des Nations unies au Congo,
15 novembre 1961, document ONU S/4940/add.13, CADN, Ambassade de
Kinshasa, 77.
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« Affreux » ou soldats perdus ?
1. Témoignage de son fils, qui tient à rester anonyme, recueilli le 14 octobre 2012.
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1. Hubert Pinaton, Compte rendu de monsieur Hubert Pinaton sur son séjour au
Congo-Kinshasa, mémoires manuscrits, 74 p.
2. Rapport au secrétaire général de l’ONU de l’officier général en charge de
l’opération au Congo le 20 août 1962, S-0888-0006-02-00001.
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« Affreux » ou soldats perdus ?
1. Rolf Steiner, Carré rouge, du Biafra au Soudan, op. cit., p. 171-172. Exploit
confirmé par d’autres sources, notamment les télégrammes diplomatiques du MAE,
série Afrique-Levant, Nigeria, carton 14, dossier 3.
2. Chiffres établis par Henri Clément et les anciens du 1er choc à partir de leurs
souvenirs et des archives Denard.
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La lutte contre-insurrectionnelle
1. Lettre de Marc Gossens à Bob Denard du 1er novembre 1968, archives privées
Bob Denard, carton 78.
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1. Rapport manuscrit sur le séjour au Biafra non signé du 13 août 1968 (une
annotation au crayon précise que Jean-Louis Domange en est l’auteur), archives
privées Bob Denard, carton 78.
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L’expérience du sous-officier
1. Pierre Chassin, Baroud pour une autre vie, op. cit., p. 213.
2. Michel Loiseau, Mémoires inédits de Bosco, op. cit.
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1. Michel Loiseau, Mémoires inédits de Bosco, op. cit., Ancien chef de bataillon, Léon
Eggé est également un mercenaire dont on a peu de traces hors des récits de ses
compagnons d’armes.
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La concurrence Schramme-Denard
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1. Note dactylographiée, non signée dont l’auteur est probablement Georges Seren-
Rosso, archives privées Bob Denard, carton 68.
2. Courrier adressé par le commandant Wautier au général Bobozo, commandant
en chef de l’ANC le 1/8/65, archives privées Denard, carton 78.
3. Même si elle est d’abord lancée par des affairistes belges soucieux de garder le
contrôle des mines de l’est du Congo et inquiets du poids croissant des mercenaires
français.
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1. Anecdote rapportée le 14 octobre 2012. Son récit est confirmé par celui de Bob
Denard dans Corsaire de la République, op. cit., p. 159.
2. Lettre de Freddy Thielemans à Bob Denard le 10 mars 1965, archives privées Bob
Denard, carton 78.
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Par ailleurs, les équipes ont leur mot à dire dans certaines
situations. En temps normal, le rapport hiérarchique est respecté.
Mais les discussions sont permises dans des circonstances excep-
tionnelles. Quand Denard réorganise le 6e BCE après la révolte
des Katangais en 1966, il prend des décisions fermes sur la dis-
cipline notamment. Toutefois, le chef laisse la porte ouverte à la
discussion et le ton adopté en est la preuve : « Le bataillon doit
être une grande famille, ce n’est pas débiner les copains que de
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tout parmi les mercenaires. Bien plus que dans une armée régu-
lière, tout est question de commandement. Il ne suffit pas d’un
chef ; il faut des adjoints fiables et une vigilance de tous les ins-
tants […]. Le moindre laisser-aller dégénère1. » Au contraire, par
son exemplarité, le 1er choc doit faire naître un cercle vertueux
qui fonctionne dès le début. Ainsi, après une énième soirée avec
ses camarades flamands pendant laquelle « avec les vapeurs de l’al-
cool, la hargne les submerge. Ils tirent des coups de pistolets les
uns sur les autres, en se ratant heureusement, et menacent de
s’éventrer. Écœuré par ce gâchis, [Pierre Chassin] demande à être
reçu par Denard » pour intégrer son commando2. Les hommes les
plus rigoureux sont désormais attirés par le 1er choc.
Pour encadrer ce qu’il conçoit comme l’élite mercenaire, le
chef recherche trois types de qualité. La première va de soi ; il
s’agit de la bonne prestance au feu. Or, cette génération « bénéfi-
cie » d’une expérience incomparable. Christian Lefèvre décrit un
de ses camarades engagé au Biafra comme « un type extraordi-
naire, un Italien. Il avait subi des bombardements atroces dans
la région de Monte Cassino ; pendant deux jours ils étaient souf-
flés de bombe en bombe – de trou en trou – sans possibilité de
s’enterrer. Il maniait ses mortiers à la main. C’est lui qui nous a
sauvés plusieurs fois de l’encerclement ». Ainsi les hommes qui
deviennent des hommes de confiance du Médocain sur plusieurs
théâtres d’opérations se distinguent en premier lieu par leur cou-
rage. Ancien parachutiste, Maurice Stimbre illustre cette témérité
au feu jusqu’à sa mort au Biafra : « c’était un peu le cow-boy. Il est
mort là-bas. Il se trouvait confronté à une avance à la blietzkrieg :
une percée avec des Ferret et des EBR ; les Biafrais décrochaient
dès qu’ils entendaient les bruits de moteur. Un jour, ils sont tom-
bés sur Stimbre ; il a piégé un passage obligé ; il a buté une soixan-
taine de mecs bien groupés autour d’un EBR3. »
1. Pierre Lunel, Bob Denard, le roi de fortune, op. cit., p. 335.
2. Pierre Chassin, Baroud pour une vie, op. cit., p. 273.
3. Extraits du témoignage écrit de Christian Lefèvre transmis par Pascal Gauchon.
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1. Élément confirmé par différents mercenaires qui l’ont connu aux Comores et par
le journaliste Philippe Chapleau qui l’a fréquenté en Afrique du Sud au début des
années 1990.
2. Compte rendu de mission du 23 octobre 1967 où Guy Cardinal rapporte à Denard
son entrevue avec le colonel Ojukwu et des intermédiaires pour tenter d’obtenir un
contrat pour le GATI, archives privées Bob Denard, carton 74.
3. Pierre Lunel, Bob Denard, le roi de fortune, op. cit., p. 301.
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1. Propos rapportés par l’ambassadeur de France, Francis Lacoste, après son entretien
avec le Premier ministre belge, télégramme du 6 août 1962, CADN, ambassade de
Bruxelles, 80.
2. Larry Devlin, CIA : mémoire d’un agent, op. cit., p. 188.
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1. Les archives de la CIA ont été déclassifiées depuis 2007 mais leur teneur avait
été dévoilée auparavant par la presse américaine (« Révélations sur le rôle joué par
les États-Unis dans l’assassinat de Lumumba », Washington Post, 21 juillet 2002).
Pour la Belgique, une commission parlementaire s’est tenue en 2001 à la suite de la
publication de l’ouvrage de Ludo De Witte, L’assassinat de Patrice Lumumba, Paris,
Karthala, 2000, 415 p.
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1. Note anonyme et non datée « Voici quelques renseignements que j’ai pu rassem-
bler au hasard de mes pérégrinations et de mes discussions avec l’un ou l’autre »,
archives privées Denard, carton 56.
2. Jean-Pierre Bat, Le syndrome Foccart : la politique française en Afrique de 1959 à
nos jours, op. cit., p. 280.
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La révolte de 1967 est une étape décisive dans les liens qui
se nouent entre le mercenaire français et ces États. Ils appa-
raissent en arrière-plan de l’insurrection des « volontaires étran-
gers ». L’Angola, mais également la Rhodésie sont des zones logis-
tiques pour la révolte de 1967, comme en témoigne le major
Pinaton. Dans son journal, il rapporte les propos que lui aurait
tenus Denard en lui présentant les phases opérationnelles du sou-
lèvement : « Schramme attaque cette nuit à 3 heures du matin
Kisangani avec 300 hommes. Moi [Denard], je prends le terrain
d’aviation. Au lever du jour, des renforts venant d’Angola et de
Rhodésie en hommes et en matériel arriveront2. » L’Angola est au
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est difficile d’imaginer que cela se fasse sans l’accord des autori-
tés du pays. En sens inverse, la Rhodésie recueille les fuyards du
Katanga.
En 1965, Ian Smith est Premier ministre de la colonie, tandis
que le Nord (devenu Zambie) et le Nyassaland (devenu Malawi)
ont obtenu l’indépendance. Contrairement à ces dernières, il est
forcé à déclarer unilatéralement la sécession vis-à-vis de Londres.
Alors que les membres du Conseil de sécurité et la communauté
internationale prennent le parti de Londres à l’automne 1965,
la proximité de la France avec Salisbury s’observe par une posi-
tion abstentionniste de Paris. Une fois l’indépendance obtenue
en novembre 1965, Ian Smith montre sa détermination contre
les guérillas noires et communistes sur son territoire et sur le reste
du continent. C’est à Salisbury que Denard demande à être éva-
cué après sa blessure le 5 juillet 1967 et où il est effectivement
soigné. D’ailleurs, la Rhodésie et l’Afrique du Sud reconnaissent
officiellement la République du Biafra et participent au finan
cement de son armée (et donc de ses mercenaires).
En effet, l’Afrique du Sud est l’autre acteur régional à accor-
der un soutien constant aux « chiens de guerre », y compris après
le retrait de ses propres irréguliers. Lors de l’installation de Jean
Schramme à Bukavu, le ravitaillement en armes et en hommes
attendu par le mercenaire belge n’est pas à la hauteur de ce qu’il
attendait de l’Afrique du Sud, ses « contacts avec le “Sud” étaient
pourtant réguliers1 ». Pretoria est cependant encore décidée à four-
nir de nouveaux contingents pour soulager Bukavu. John Peeters
se tient prêt à s’installer en Angola avec 200 hommes et « le gou-
vernement sud-africain laisserait Peeters opérer son mouvement
mais préférerait que Denard et ses hommes portent l’attaque2 ».
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1. Pierre Chassin, Baroud pour une autre vie, op. cit., p. 205. Selon Henri Clément,
il s’agirait en fait de trois anciens du 11e choc (Blin, Perrin et Richard) sans lien avec
le SDECE.
2. David Smiley, Au cœur de l’action clandestine : des commandos au MI-6, Paris,
L’Esprit du livre, 2008, 344 p.
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faire quelque chose.” Il ne veut pas entrer dans les détails et c’est
toujours : “Comprenez-moi donc et faites ce qu’il faut ; faites-le
de manière efficace et sans que cela se sache”. Je lui montre la
lettre d’Ojukwu mais il ne me demande même pas comment elle
est parvenue, ni rien d’autre. Le général est satisfait de voir que
Bongo tient bon mais il ne veut pas répondre à son appel. Bongo
voudrait que les quatre pays qui ont reconnu le Biafra puissent
organiser un pont aérien pour ravitailler le pays et il réclame à la
France de faire savoir que, si ces avions étaient attaqués, elle pren-
drait fait et cause pour les organisateurs du pont aérien. Il est bien
évident que cela n’est pas réalisable1. »
Dans cette affaire biafraise, l’articulation entre mercenaires et
État français est aujourd’hui bien connue. Le colonel Maurice
Robert joue un rôle majeur comme ordonnateur du discours
médiatique de séduction de l’opinion française : « Ce que tout
le monde ne sait pas, c’est que le terme de “génocide” appliqué
à cette affaire du Biafra a été lancé par les services. Nous vou-
lions un mot choc pour sensibiliser l’opinion. Nous aurions pu
retenir celui de massacre, ou d’écrasement, mais génocide nous a
paru plus “parlant”. Nous avons communiqué à la presse des ren-
seignements précis sur les pertes biafraises et avons fait en sorte
qu’elle reprenne rapidement l’expression “génocide”. Le Monde a
été le premier, les autres ont suivi2. » Les journaux français fami-
liarisent les Français à cette idée d’un génocide, laquelle est éga
lement portée par le « bulletin d’information de la délégation bia-
fraise » installée à Paris (et en partie financée par les fonds secrets)3.
Maurice Robert est surtout le maître d’œuvre de la fourniture
d’armes au colonel Ojukwu via Libreville, comme il le r econnaîtra
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1. Pierre Chassin, Baroud pour une autre vie, op. cit., p. 286.
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1. Michel Desgranges, Les trois mercenaires, Paris, Grasset, 1979, 344 p. Cet ouvrage
présente les témoignages croisés de René Biaunie, Gunther Vosseler et Lucien
Lejeune.
2. Hubert Pinaton, Compte rendu de M. Pinaton sur son séjour au Congo-Kinshasa,
op. cit., p. 68.
3. Note de l’administration générale de la sûreté nationale de la RDC à Kinshasa
le 8 août 1967 portant avis de recherche de 186 individus, archives privées Bob
Denard, carton 56.
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1. Pierre Lunel, Bob Denard, le roi de fortune, op. cit., p. 234, 396 et suivantes. Pierre
L. n’a pu être identifié.
2. Lettre de Guy Cardinal du 30 octobre 1967, archives privées Bob Denard,
carton 74.
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une dérégulation de l’exercice légitime de la violence concentrée
entre les mains des États ; ce n’est que partiellement le cas. En réa-
lité, le mercenariat qui renaît dans les années 1960 n’est pas com-
plètement transnational. Il répond à des logiques de rapports de
forces nationaux. Chaque groupe mercenaire est rattaché priori-
tairement aux intérêts de sa nation d’origine, comme le montrent
les antagonismes entre Sud-Africains, Belges et Français en RDC.
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Le refuge gabonais
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1972 d’Henry Alain : « Cette lettre pour vous dire que j’arrive au
bout du rouleau. Muscart depuis son retour a changé du tout au
tout1. Je ne sais pas ce qu’on lui a raconté en France mais le fait
est là. Je comprends maintenant tout à fait Pinaton et Faugère.
On a beau savoir se maîtriser et ramasser les engueulades toute la
journée à propos de rien, il y a quand même des limites et j’arrive
maintenant à ces limites. Je regrette beaucoup d’avoir à vous le
dire car je répugne à vous décevoir. Mais je suis maintenant sûr
que pas un homme digne de ce nom n’arriverait à s’entendre avec
lui. Il a dû faire un effort terrible car, pendant quelque temps
après l’affaire Pinaton et l’algarade avec Faugère, mais maintenant
une chose est sûre, c’est qu’on a dû lui dire en France qu’il pou-
vait y aller à fond […]. Je suis décidé à ne pas signer de contrat
[…]2. » Les deux fidèles de Denard, Hubert Pinaton et Pierre
Faugère, ont déjà tous les deux quitté Lékoni pour prendre du
service au sein de la GP. La troupe d’élite gabonaise comprend
alors plus de 1 200 hommes et nécessite des cadres expérimentés.
Fort des expériences congolaise et biafraise, le milieu mercenaire
français est donc un vivier privilégié.
Finalement, cet enracinement au Gabon s’inscrit dans la tra-
dition des colonies romaines et des adaptations qu’elles ont ins-
pirées. Au xixe siècle, le maréchal Bugeaud se réapproprie ainsi
le modèle des soldats-laboureurs de la III Legio Augusta dans
le Maghreb romain et les colonies militaires se développent en
Algérie jusqu’en 1914. Cette implantation permet le contrôle de
zones pour lesquelles le pouvoir central de Libreville estime que
la surveillance doit être renforcée ; elle assure surtout l’exploita-
tion des formes d’expertise civile que peuvent avoir acquis les sol-
dats de fortune vétérans. Ces installations agricoles ressemblent
ainsi au Champ d’Asile de la Restauration. À cette époque, des
bonapartistes, des militaires notamment, rompent avec le Vieux
1. Cet homme est non identifié, il ne semble pas que ce soit un mercenaire.
2. Lettre d’Alain Henry écrite à Moanda au Gabon à Bob Denard le 6 avril 1972,
archives privées Bob Denard, carton 29.
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1. Sur ces projets, voir Pierre Lunel, Bob Denard, le roi de fortune, op. cit., p. 425 et
suivantes.
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1. Compte rendu de la Mission d’aide technique auprès des forces armées pour la libération
de l’Angola-Unita daté du 23 janvier 1976 à Arc-en-ciel par le commandant Carnot
[André Cau], archives privées Bob Denard, carton 78.
2. Archives privées Bob Denard, carton 78.
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leur crédibilité. Sur une action de courte durée (qui ne place pas
les combattants en infériorité matérielle face à une aviation de
chasse par exemple), les soldats de fortune français peuvent pré-
tendre à de nouveaux contrats pour lesquels il s’agit de faire tom-
ber un régime africain. Sur le modèle d’une opération aéroportée,
un groupe mercenaire doit renverser Mathieu Kérékou, président
de la République populaire du Bénin.
Au total, 58 Européens et 22 Africains participent à l’opération
« Crevette » le 16 janvier 1977. Elle est une projection relative-
ment significative ; l’équipe constituée est la première à avoir cette
importance numérique depuis la RDC. Soigneusement préparé,
le plan d’ensemble consiste à prendre le contrôle de Cotonou, la
capitale, afin de neutraliser les dirigeants et de s’emparer des leviers
de commande traditionnels (ministères, médias, casernes…) puis
de favoriser la mise en place d’un nouveau gouvernement. Les
mercenaires travaillent au service d’un groupe d’opposants dirigés
par Gratien Pognon (Front de libération et de réhabilitation du
Dahomey ou FLERD) et cherchent peut-être à rétablir à la tête
du pays Derlin Zinsou, l’ancien président du Dahomey de 1968 à
1969. La plupart des témoignages affirment d’ailleurs qu’il est pré-
sent dans l’avion qui transporte la troupe de soldats privés.
Leur plan a été mûrement réfléchi. Il repose sur l’effet de sur-
prise et la rapidité d’exécution. Dans un premier temps, la totalité
de la force Omega doit débarquer sur l’aéroport international de
Cotonou et en contrôler les installations. Le plus rapidement pos-
sible, elle doit ensuite progresser vers l’est pour attaquer et occu-
per les objectifs déterminés en se couvrant du côté nord-ouest de
la capitale (axe routier et ferré Ouidah-Calavi-Cotonou). Dans
un troisième temps, il s’agit de sécuriser toute la partie ouest de
la capitale, où se trouvent les principaux bâtiments officiels, avec
pour limite la lagune à l’est, tout en maintenant la couverture vers
l’ouest. Dans un quatrième temps, les mercenaires ont prévu de
prendre une série de mesures complémentaires afin de rechercher,
si possible, le contrôle de l’ensemble du territoire national.
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des roquettes. Je dois dire que j’ai été très impressionné par son
action ce jour-là1. »
Un Africain est également laissé sur place. Membre de l’équipe
chargée de sécuriser l’aéroport, il est oublié sur le toit de la tour
de contrôle : « Je me suis retourné, je n’ai vu personne, je me suis
déplacé pour jeter un coup d’œil sur la piste. Je ne vois personne.
Je lève les yeux ; je vois l’appareil qui décolle. Je descends tran-
quillement et je dois me camoufler dans un buisson. J’avais mon
fusil, 60 cartouches et 3 grenades. Dans l’après-midi, les soldats
qui ratissaient le terrain m’ont vu, j’ai détaché mon ceinturon et
levé les bras en l’air et je me suis rendu sans résistance. On me fit
prisonnier. C’est tout ce que je sais de cette ignoble agression. »
Il constitue ensuite un témoin à charge utilisé, voire instrumen-
talisé, par le Bénin. En tout cas, c’est ce que laisse entendre la
formule finale de son témoignage enregistré auprès de l’OUA :
« Je prie l’OUA d’user de son influence pour adoucir la peine
qui me sera infligée car j’ai participé à cette agression par trahi-
son, contrainte et la peur ; je n’ai jamais eu des intentions bel-
liqueuses contre le Bénin. Je demande pardon au peuple béni-
nois et à ses dirigeants. Vive le Président de la République popu-
laire du Bénin, vive l’OUA, prêts pour la Révolution et la lutte
continue2. »
L’opération « Crevette » est donc un échec. Le repli précipité
vers l’avion et les incertitudes sur la capacité de repartir par la
voie aérienne entraînent surtout l’oubli d’une cantine contenant
de nombreux documents liés à l’opération. Ils seront à la base des
poursuites engagées contre les mercenaires français. Cette perte
participe de l’image d’amateurisme accolée à cette action manquée
sur Cotonou. Avec elle s’esquisse un nouveau regard sur les mer-
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cenaires français. Loin des images positives sur leur valeur mili-
taire ou sur la générosité de leur combat en RDC ou au Biafra,
naît l’idée du « mercenariat Beaujolais » évoqué en introduction.
En 2007, dans un entretien accordé au journal Le Monde, Xavier
Renou parle de « pieds nickelés », d’acteurs « d’opérations de merce-
naires mal ficelées ». Il est vrai qu’au début du xxie siècle, opposer le
mercenariat « artisanal » des Français des années 1960 à 1980 à un
« mercenariat entrepreneurial » est tentant (quoique simplificateur).
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1. Extraits de Maurice Robert, Maurice Robert, ministre de l’Afrique, op. cit., p. 208.
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1. Pierre Chassin, Baroud pour une autre vie, op. cit., p. 176-177.
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Ces hommes qui n’ont pas connu l’Algérie sont parfois heur-
tés par la brutalité des méthodes de cette lutte contre-insurrec-
tionnelle et par le peu de cas fait à l’éthique du combattant : « Je
n’aimais pas beaucoup ces opérations. Se battre dans la brousse,
c’est une chose ; rouer de coups de pied ou de crosse des pauvres
gens, simplement pour les faire sortir plus vite de leur case, c’en
est une autre. Les terroristes présumés étaient remis à la Special
Branch qui s’occupait de les faire parler. Tous les moyens étaient
bons. Gégène, brûlure des pieds et j’en passe […]. Il était prévu
dans le planning que notre unité participe à des opérations de
ce genre. Ceux qui étaient arrivés avant nous nous ont raconté
qu’ils avaient participé à un raid sur la ville de Chimoio au
Mozambique. Ils nous ont dit qu’ils avaient tiré sur tout ce qui
bouge. Et les autorités rhodésiennes ont toujours expliqué que
cette opération avait porté un grand coup aux terroristes1. »
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jamais senti à l’aise avec les vieux du métier. Son truc est de créer
une nouvelle phalange de jeunes, en général de fringants officiers
de réserve, portant beau et polis, compétents et brûlant de mettre
en pratique leur savoir récent. »
Au-delà du propos qui oscille entre ironie et amertume, l’ana-
lyse de Michel Loiseau est valable. Dans cette période, l’expé-
rience n’apporte pas de légitimité et ne permet pas d’accéder aux
grades de commandement. Contrairement à un engagé dans
une armée régulière, le mercenaire signe des contrats ponctuels
pour telle ou telle opération. Sa carrière n’est pas linéaire, comme
celle d’un militaire classique. La distribution des grades est donc
aléatoire, sans cesse remise en question. Pour autant, en toute
logique, elle doit reposer sur les mérites comparés des combat-
tants qui intègrent l’équipe. Dans les faits, un ancien sous-offi-
cier de l’armée française, capitaine pour l’opération de l’Angola,
peut se retrouver avec les galons d’adjudant lors de l’action sur
Cotonou. En effet, d’autres profils plus qualifiés par leur for-
mation initiale sont jugés plus légitimes pour endosser l’uni-
forme d’officier. Tel est le constat que fait Michel Loiseau : « Je
me retrouve adjudant […]. Le curé [Hughes De Chivre] devient
mon lieutenant, inversion des rôles, je le commandais en Angola
avec la même solde. Tous les anciens sont dans le même cas1. »
La difficulté pour ces vétérans du mercenariat à accepter le nou-
veau grade qu’ils reçoivent repose sur les critères qui fondent la
nouvelle hiérarchie. L’un d’entre eux est vraisemblablement, dans
l’esprit de Denard (toujours le complexe de l’ancien sous-offi-
cier ?) le niveau de qualification initial. Les étudiants passés par
les EOR à Coëtquidan surclassent les sous-officiers blanchis sous
le harnais des opérations précédentes. Un autre facteur pourrait
toutefois également expliquer le choix opéré en 1977 : l’apprécia-
tion négative portée sur l’action des « anciens » en Rhodésie mais
surtout en Angola.
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est à faire. Il est évident que nous ne pouvons jouer qu’un rôle de
figuration dans ce décor. Il faudrait une armée de spécialistes, des
moyens et une volonté qu’il [le représentant de l’UNITA pour le
secteur Benguéla-Lobito] ne semble pas posséder1. »
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1. Mémoire dactylographié pour préparer une interview après le coup d’État aux
Comores en 1978 dans laquelle Denard trace le portrait de certains de ses hommes,
archives privées Bob Denard, carton 58.
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1. Lettre d’Alain Henry rédigée à Moanda le 26 avril 1972, archives privées Bob
Denard, carton 29.
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suis certain de réussir mais il me faut pour cela des moyens auto-
nomes, c’est-à-dire pouvoir échapper à la conjuration des intérêts
privés… Voici donc les raisons pour lesquelles je souhaiterais dis-
poser du Cabo Verde. Sur le plan pratique, serait-il possible soit
de le vendre au Gabon (avec les meilleures conditions de crédit
si possible afin que cela ne me pose pas de problème de trésore-
rie) soit de nous établir un contrat de location-vente1 ? » Certes,
il est animé par le besoin d’accumuler des réserves financières en
vendant le navire. Toutefois, le discours est également empreint
d’honnêteté. La récurrence de réflexions voisines au cours de la
carrière du mercenaire accrédite en tout cas une telle assertion.
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En tout cas, les combats mercenaires de Jean Kay ont, pour lui,
une cohérence avec son engagement pour les milices de Gemayel
au Liban. D’autres hommes de même profil mais appartenant à la
génération suivante prennent le chemin du Liban. Issu du GUD,
Lenormand illustre la dimension idéologique d’une partie des
soldats de fortune français. Après le Liban, il combat dans la 7th
Independent Company où convictions politiques et aspects plus
conventionnels du mercenariat se mêlent. En 1977, il participe
à l’opération de Denard contre le Bénin. Peu à peu, Lenormand
bascule donc d’un engagement purement idéologique vers ce
mercenariat politisé.
Avec le renouvellement générationnel, la question de la
puissance française s’estompe dans l’ère post-1968 en France.
Auparavant, nationalisme et défense de l’empire colonial étaient
étroitement associés. Pierre Chassin est au lycée quand il participe
pour la première fois à une manifestation Algérie française orga-
nisée par Jeune Nation. Honoré de Condé passe également par
cette organisation dans sa jeunesse. Dans les années 1970, une
nouvelle forme de rapport au nationalisme, adossée à la défense
de l’Occident contre le communisme, s’impose. Patrick Ollivier
en témoigne à propos de son engagement en Rhodésie : « Le com-
bat n’est plus tout à fait contre le communisme mais, pour la
Rhodésie, dans le bush, nous avons l’impression de construire
une nation [on remarque au passage la référence au mythe bâtis-
seur], de vivre un nationalisme1. » L’homme est peut-être, au sein
de cette nouvelle génération, celui qui incarne le mieux le ques-
tionnement sur le nationalisme, l’occidentalisme dans la guerre
froide et les identités nationales, qui le conduit au mercenariat.
En tout cas, il est celui qui l’a le plus précisément décrit.
L’ancien parachutiste de l’infanterie de marine témoigne des
recrutements dans les lieux fréquentés par la jeunesse d’extrême
droite. Le café du « Chat Noir », à deux pas de la rue de Rivoli, est
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période des années 1980) sur ce point. Notons d’ores et déjà que
la distinction classique entre mercenaires et volontaires interna-
tionaux ne tient pas si l’on place l’analyse au niveau des parcours
individuels. Il s’agit de catégories qui désignent des groupes. La
différenciation repose essentiellement sur la hiérarchie des moti-
vations entre aspects économiques et politiques. Il convient éga-
lement de formuler l’hypothèse que la porosité est plus forte entre
volontaires internationaux engagés dans des « causes de droite » (y
compris radicales) que dans des « causes de gauche » car le rapport
culturel à l’argent, et donc à l’acceptation de soldes très géné-
reuses, est mieux assumé. Le lien entre porosité des deux catégo-
ries et rapport à la virilité et à la violence, davantage sublimées
dans la culture des droites radicales qu’à gauche, doit également
être interrogé. En tout cas, réduire le mercenariat à la dimen-
sion idéologique qui habite une partie de ses acteurs demeure
insatisfaisant. Malgré l’aspect simplificateur d’un tel exercice, il
s’agit donc de tenter maintenant de construire une typologie des
« chiens de guerre ».
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en 1975 ont ainsi des parcours très éclairants à cet égard. Le pre-
mier, Thaddée Surma, est un ancien membre du service Action
qui a servi en Indochine puis en Algérie avant de rejoindre la
GP gabonaise. Le second, Roland Raucoules, a également fait
l’Algérie. Passé par l’OAS, il devient mercenaire au Biafra.
Comme une partie de ses compagnons d’armes, il rejoint la GP
d’Omar Bongo comme pilote. Il participe ensuite à de nouvelles
opérations des soldats de fortune. Ainsi achemine-t-il l’équipe de
Denard entre Moroni et Anjouan en 1975. Or, ce mercenaire
disparaît en 1978 dans une opération en Libye. Travaillant avec
Michel Winter (lequel a émargé au SDECE), Raucoules aurait
reçu mission des services français et américains de ravitailler en
armes les Tchadiens qui résistent alors aux ambitions de la Libye.
Leur avion est probablement abattu par la chasse libyenne1.
Même chez les hommes qui n’ont pas servi durablement dans
l’armée française et n’ont jamais intégré les services secrets, le
patriotisme n’est pas absent. Bob Denard en fait la ligne direc-
trice de son action lorsque vient le temps des justifications de
ses actes dans les années 1990 avec l’ouvrage Corsaire de la
République. Moins emblématiques, d’autres mercenaires sont
animés par des motivations sans doute assez voisines. Dès 1981,
l’un d’eux affirme dans une interview : « Nous sommes des sol-
dats de la liberté. Croyez-moi, si nous n’avions pas été en quelque
sorte le bras séculier, le fer de lance d’une certaine politique fran-
çaise, là où le SDECE ne pouvait pas se mouiller officiellement,
nous n’aurions pas bénéficié du soutien, des appuis que nous
avons rencontrés au plus haut sommet. En Angola, par exemple !
Ce que je peux vous assurer, c’est que Foccart lui-même puis
Journiac, son successeur à l’Élysée, ont connu, approuvé et par-
1. Le secret défense est toujours opposé aux familles qui demandent des
éclaircissements sur cette affaire. Voir notamment « Au service de Bongo », La
Dépêche, 29 juillet 2007.
http://www.ladepeche.fr/article/2007/07/29/390067-au-service-de-bongo.html
consulté le 10 avril 2013.
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est un de ces gars qui croient que tous les Africains vivent dans
les arbres avec un os dans le nez ». Les autres s’inquiètent des
répercussions que pourraient avoir les trafics de leur compagnon
d’armes sur leur petit groupe : « Il va nous faire buter. »
D’autres « facilités » réapparaissent comme sur tous les théâtres
d’opérations où le pouvoir politique (et donc la chaîne judi-
ciaire) n’est pas clairement établi : « Vito explique qu’il a pillé une
épicerie à Chila. » Personne ne lui en fait le reproche, alors que
Chila est une ville aux mains de l’UNITA que servent les mer-
cenaires. Au contraire, « on boit le coup [de la bière volée à l’épi-
cerie] au milieu de l’avenue, sous les yeux des gens un peu éton-
nés1 ». Ainsi, comme lors des raids dans la forêt dense congolaise
dans les années 1960, les circonstances sont un facteur majeur
des transgressions que s’autorisent certains hommes. Les oppor-
tunités offertes par le fonctionnement des régimes africains et
les réseaux dans lesquels ils s’insèrent font que certains soldats
privés quittent pro gres
sivement cette fonction pour endosser
l’habit de l’affairiste. Armand Ianarelli est l’un d’eux2. Installé en
Centrafrique pour la sécurité des brasseries Castel, il devient un
homme d’affaires proche du président Bozizé, dirigeant notam-
ment la SODIF, douane privée. Il pourrait ensuite être mêlé à
différents trafics : armes, ensevelissement clandestin de déchets
dangereux3…
De plus ou moins grande gravité, ces délits pourraient être per-
çus comme relevant de l’esprit « combinard » du mercenaire fran-
1. Extraits de Michel Loiseau, Mémoires inédits de Bosco, op. cit.
2. On remarque que cette appartenance aux « mercenaires délinquants » se double
pour Armand Ianarelli de celle de mercenaire baroudeur dans laquelle on l’a déjà
classé. Bien entendu, les catégories décrites sont des constructions intellectuelles,
non exclusives et qui peuvent ne rendre compte que d’un moment du parcours de ces
mercenaires. On cherche ici à dégager de grands traits qui ne peuvent rendre compte
de la complexité de personnalités diverses et insuffisamment bien connues.
3. Voir de nombreux articles de presse sur son rôle aux côtés du président Bozizé,
notamment le blog de Vincent Hugeux de L’Express http://blogs.lexpress.fr/afrique-
en-face/2012/12/28/rca-bozize-aux-abois/ consulté le 17 mars 2013 ou encore
« Armand Ianarelli, l’ami français du président Bozizé », La Lettre du Continent,
n° 644, 11 octobre 2012.
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çais. Tandis que dans les années 1960 les débordements semblent
se limiter au cadre de régions isolées d’Afrique, certains hommes
prennent des habitudes de transgression de la loi dont ils n’ar-
rivent plus à se débarrasser dans les années 1970. Ils ne voient
plus la limite entre ce qui est rendu possible par les circonstances
sur un théâtre d’opérations et ce qui ne l’est pas dans une société
normée et régulée à leur retour en Europe. Certains basculent
alors vers la grande délinquance et le crime organisé. Parmi les
membres de la 7th Independent Company, deux Français sont
arrêtés par les Rhodésiens, jugés et exécutés pour crimes crapu-
leux. Ancien boxeur, Jacques Lafaille est volontiers flambeur. Il
sert de garde du corps à Alain Delon à la fin des années 1960 et
joue de petits rôles dans Paris brûle-t-il ? et dans Borsalino.
En 1994, il est jugé pour une attaque au fourgon blindé le
2 janvier 1979 avec des membres du grand banditisme dans la
région nantaise1. Jacques Lafaille est également impliqué pour des
braquages en Île-de-France et dans le Sud-Ouest. Son nom est
enfin cité dans des mitraillages de civils sur des parkings de super-
marchés en Belgique (affaire des « tueries du Brabant ») au début
des années 1980. Son parcours n’est sans doute pas isolé. En effet,
dès 1977, Yves Boisset porte à l’écran une figure très voisine de
celle de Jacques Lafaille. Dans le film Le Juge Fayard dit le Shériff
avec Patrick Dewaere, inspiré par l’affaire de l’assassinat du juge
Renaud en 1975, le personnage de Joanno, dit le Capitaine, a été
mercenaire. Passé par le Katanga, Joanno orchestre notamment
un braquage de fourgon blindé et est devenu porte-flingue d’un
député proche du SAC, ancien de l’Algérie française. L’ancien
« Affreux » est l’homme des basses besognes de l’affairiste qui fait
transiter de l’argent sale depuis la Suisse.
Les plongées de Jacques Lafaille dans le banditisme s’inter-
calent entre les opérations mercenaires ou pour les services secrets
1. « 1975-1990 : le Milieu à la conquête de l’ouest », Le Télégramme, 30 décembre 2008.
http://www.letelegramme.fr/ig/dossiers/nantes/1975-1990-le-milieu-a-la-conquete-
de-l-ouest-30-12-2008-184314.php consulté le 17 mars 2013.
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1. André Martel, La Libye, 1835-1990, essai de géopolitique historique, op. cit., p. 186.
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ront dans nos prisons ». Les exactions sur des soldats de fortune
(comme sur d’autres combattants des conflits infra-nationaux)
ont déjà été observées au Congo ou au Biafra. Pour éviter la mul-
tiplication des dérapages, la nécessité de légiférer devient de plus
en plus évidente. En 1972, l’OUA adopte donc une convention
sur l’élimination des mercenaires en Afrique.
Afin de peser efficacement sur l’emploi de « chiens de guerre »,
ce texte fournit une définition du mercenaire. On remarque
qu’elle correspond précisément au contexte géopolitique et his-
torique de l’Afrique postcoloniale. En effet, selon la convention,
« mercenaire définit toute personne, qui n’est pas le ressortis-
sant d’un État contre lequel ses actions sont dirigées, et qui est
employé, enrôlé pour renverser par les armes ou par tout autre
moyen le gouvernement d’un État membre de l’Organisation à
l’unité africaine ; de miner l’indépendance, l’intégrité territoriale
ou l’activité normale des institutions dudit État ou de bloquer
par quelque moyen les activités de tout mouvement de libération
nationale reconnu par l’Organisation à l’unité africaine1 ». La pre-
mière forme de menace associée à l’activité des soldats de fortune
renvoie directement au cas de la révolte des 5e et 6e codo en 1967.
La seconde peut être rapprochée de l’exemple katangais. Enfin, la
troisième renvoie plutôt aux luttes d’indépendances des colonies
portugaises.
La Rhodésie et l’Afrique du Sud sont également concernées
par ce texte car des mercenaires sont déjà à leur service pour la
lutte contre les mouvements noirs en Afrique australe2. Les sol-
dats privés sont décrits comme une « grave menace pour l’indé-
pendance, la souveraineté, la sécurité, l’intégrité territoriale et le
développement harmonieux » des États africains. Pretoria est éga-
lement dans la ligne de mire des experts de la Commission inter-
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en partie par des opérations clandestines et/ou parallèles à la
diplomatie officielle des États.
Devenu Gilbert Bourgeaud par la volonté du SDECE,
Bob Denard s’impose définitivement comme le chef de la hié-
rarchie des « chiens de guerre » français. Il n’a désormais plus
de concurrentde premier plan et peut se permettre de laisser
partir des équipes sur certains contrats, comme en Rhodésie. Il
organise également le renouvellement du personnel mercenaire
par des méthodes qui semblent relever de l’amateurisme (petites
annonces). Pour autant, elles rendent possible l’émergence de
nouveaux cadres à ses côtés. Les viviers de prédilection qui four-
nissent encore une grande partie des hommes finalement enrô-
lés (parachutistes, légionnaires…) montrent de grandes conti-
nuités avec la décennie précédente. Les nouvelles générations de
soldats de fortune ne peuvent pas se prévaloir de l’expérience au
feu de leurs aînés. Mais ni le commando projeté au Bénin, ni
celui qui participe au débarquement aux Comores en 1978 ne
montrent de défaillances militaires majeures.
Cette dernière opération est particulièrement importante
pour les mercenaires français. Elle semble leur offrir une nou-
velle base. Denard en rêve depuis la perte de la relative autono-
mie dont il pouvait jouir dans les années 1960. Les sociétés de
sécurité privées ouvertes au Gabon relèvent de cette démarche.
En même temps, l’installation dans un État peut signifier pour
ces hommes la fin de leur activité mercenaire, à l’instar de leurs
anciens compagnons d’armes qui ont intégré la GP gabonaise au
début de la décennie. Une nouvelle période s’ouvre donc avec de
nouveaux enjeux.
Troisième partie
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Bob Denard doit faire face à d’autres acteurs crédibles qui pro-
posent leurs services à Hissène Habré. En juin 1983, René Dulac
constitue une équipe pour remplacer les hommes de Denard au
Tchad. À ce moment-là, comme l’ont montré les tractations qu’il
mène avec le Médocain, le président tchadien a besoin d’experts
étrangers beaucoup mieux équipés ou plus nombreux. Appuyé
par la logistique libyenne, Goukouni Oueddei s’apprête à lancer
une offensive sur Faya-Largeau qui doit ensuite le mener jusqu’à
N’Djamena. René Dulac voit l’opportunité de concurrencer,
voire de supplanter le « Vieux » dans le milieu. L’ancien lieute-
nant du Médocain fait appel à des hommes de confiance pour ce
projet. Il prend contact un ancien officier hongrois de l’Air, Lajos
Marton, qu’il fréquente depuis les années 1960 dans les cercles
de sociabilité OAS. Dulac recrute également Lenormand qui va
l’assister pour l’enrôlement du reste de l’équipe. Finalement, 32
mercenaires composent le groupe Omega. L’objectif assigné est
d’établir une ceinture défensive au nord de N’Djamena et de per-
mettre ainsi l’évacuation des civils européens par le fleuve Chari
avec des barges de débarquement. Après une phase d’entraî
nement in situ, le groupe Omega se met au travail.
Le 21 juillet 1983, déjà opérationnels, les onze premiers
soldats de fortune participent à la prise de Faya-Largeau. Une
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1. Citations tirées du Compte rendu des activités de l’année 1986, 12 décembre 1986,
archives privées Bob Denard, carton 42.
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1. Djohar Saïd Mohamed, Mémoires du président des Comores : quelques vérités qui ne
sauraient mourir, Paris, L’Harmattan, 2012, 344 pages, p. 249. Devenu président par
intérim à la chute du régime d’Ahmed Abdallah (27 novembre 1989-20 mars 1990),
ses affirmations sont cependant à prendre avec précaution. En politique, il semble
systématiquement prendre les mercenaires pour boucs émissaires. Ainsi affirme-t-il
dans le même passage que le budget de la GP pèse sur les caisses de l’État, ce qui est
faux (voir chapitre 11).
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1. Extrait cité par Pierre Lunel, Bob Denard, le roi de fortune, op. cit., p. 612.
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1. Pierre Lunel, Bob Denard, le roi de fortune, op. cit., p. 625 et suivantes.
2. Marc Pivois, « L’assassinat du président comorien en 1989 », Libération, 12 mai
1999.
http://www.liberation.fr/societe/0101281966-l-assassinat-du-president-comorien-
en-1989-j-ai-compris-qu-il-allait-tirer-je-me-suis-couche-instinctivement-bob-
denard-a-donne-sa-version-de-la-mort-d-abdallah consulté le 25 mai 2013.
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1. Cela semble notamment le scénario retenu par Saïd Mohamed Djohar mais il
n’est pas présent au palais présidentiel avant le lendemain matin et donne une version
peu crédible et très à son avantage de la chute de Bob Denard (Saïd Mohamed
Djohar, Mémoires du président des Comores, op. cit., p. 255-261).
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Queues de comète
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au genre d’exercice que nous pratiquons, il est vrai avec des for-
tunes diverses. J’espère que vous serez bien d’accord sur ce point. »
Dans cette allusion transparente à la 7th Independent Company,
l’auteur montre une réelle volonté de s’inscrire en contrepoint
des mercenaires qu’il décrit. Venu en volontaire armé internatio-
nal, lui-même serait finalement davantage un professionnel que
des soldats de fortune aguerris comme Roland de L’Assomption,
le vétéran d’Indochine, d’Algérie et du Biafra. Par ailleurs, il qua-
lifie Bob Denard de « camarade » : il ne se revendique donc plus
comme un volontaire armé mais s’assimile à un mercenaire.
D’ailleurs, son propos se fait plus clair sur ses intentions : « Vu
l’excellente qualité de nos safaris, en Afrique australe, j’ai beau-
coup de guides expérimentés (européens comme africains, ce
qui est intéressant !), bien entraînés, pouvant se plier à une très
stricte discipline, qui seraient enchantés de mettre leurs connais-
sances au service d’une autre maison touristique. La satisfaction
des “boys” qui d’esclaves (c’est une image) sont devenus maîtres
laissent, vous en conviendrez, tout le monde dans l’expectative.
Alors, on parle voyage. Pensez-vous que ce genre d’activités soit
irrémédiablement terminé, ou existe-t-il encore des possibilités ?
Parmi ces guides, certains peuvent prendre des clients et les faire
promener en avion, même au cours des pires conditions météo-
rologiques. Bien entendu, la plupart des guides parlent anglais
mais cela peut même constituer un avantage évident. Le nombre
de guides est fonction du safari, bien entendu. Mais la quantité et
la qualité ne constituent pas un problème. Au mois d’avril 1980,
tous les contrats étant révisables. Il serait fort dommage de lais-
ser passer l’occasion d’utiliser leurs services. En fonction de votre
position actuelle, pouvez-vous me dire ce que vous pensez de tout
cela et si cela présente, à vos yeux, quelque intérêt ? Dans l’at-
tente de vous lire, bien à vous, Patrick Ollivier1. » Il s’agit d’une
véritable offre de service. Patrick Ollivier se montre sous le jour
1. Lettre de Patrick Ollivier adressée à Bob Denard datée du 11 septembre 1979 de
Chiredzi au Zimbabwe, archives privées Bob Denard, carton 29.
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1. Le parcours de Franck Hugo tel qu’il le décrit dans son ouvrage (Mercenaires de
la République ; quinze ans de guerres secrètes, Paris, Nouveau Monde éditions, 2009,
429 p.) correspond également à ce type. Engagé auprès des Karen, il en tire une
expertise dans la manipulation de certains types d’armement et un savoir-faire dans
l’encadrement de sections de combat qu’il réinvestit en 1995 comme mercenaire au
service de Bob Denard pour l’ultime équipée aux Comores. Il continue ensuite sa
carrière comme contractor.
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1. Entretien avec Lenormand le 2 avril 2013. Voir à ce propos par exemple l’article
de Patricia Tourancheau, « Les gros bras d’Édouard Balladur ont aussi de grandes
oreilles », Libération, 6 mars 1995.
http://www.liberation.fr/france/0101137242-les-gros-bras-de-balladur-ont-aussi-
de-trop-grandes-oreilles consulté le 2 juin 2013.
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1. Saïd Mohamed Djohar, Mémoires du président des Comores, op. cit., p. 261.
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1. Extraits d’une note rédigée à Paris par Bob Denard le 17 août 1981 sur la création
d’une unité de pionniers, archives privées Bob Denard, carton 42.
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1. Pierre Chassin, Baroud pour une autre vie, op. cit., p. 288.
2. Lettre de Riot écrite de N’Djamena le 30 décembre 1982, archives privées Bob
Denard, carton 28.
3. Pierre Lunel, Bob Denard, le roi de fortune, op. cit., p. 487.
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Un profil d’excellence ?
1. Compte rendu de la réunion des officiers de la Garde avec le Colonel qui s’est tenue à
Kandani le 20 septembre 1985, archives privées Bob Denard, carton 43.
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dont les noms ont pu être cités (le premier ayant été innocenté)
travaillent alors pour l’Afrique du Sud et n’ont qu’un lien indi-
rect avec la GP au moment des faits. D’ailleurs, dans le question-
naire de recrutement de Bob Denard, Barjac est l’un des rares à
revendiquer être « parfois mais rarement » raciste. Parmi la dizaine
d’autres exemplaires de réponses conservés, Didier est le seul autre
à considérer le racisme comme « un signe de bonne santé quand il
est bien compris », précisant « cela demanderait, à mon avis, plus
d’une ligne de réponse1 ».
En fait, on ne peut pas définitivement conclure au racisme ou
à la réelle adhésion de ces jeunes hommes aux thèses du Parti des
forces nouvelles (PFN). Ainsi, pour Villeneuve, « en fait, on n’y
allait pas pour la cause : la défense de l’Occident chrétien ! Moi,
j’avais 22, 23 ans ! C’était plutôt l’aventure, voir du pays2 ! ». De
son côté, lors de notre entretien, Lenormand affirme : « Il y avait
un chef [au GUD], Alain Robert et on était plusieurs lieutenants.
En fait, l’idéologie était secondaire, c’était proche du zéro. C’était
surtout l’anticommunisme, ils étaient très présents dans les facs à
ce moment-là. On les combattait. Mais cela m’a joué des tours. »
En effet, il est possible que ces hommes cherchent à se démarquer
de leurs parents : « On était des enfants de bonnes familles. » Ils
affichent une position qui les distingue du reste de la société : « À
l’époque, 1972, je portais une grande croix celtique sur la poi-
trine ! » Ces hommes qui font volontiers le coup de poing à Assas
se voient, pour certains, refuser la voie militaire classique qui est
souvent une vocation : « J’ai voulu entrer dans l’armée française
mais tout était vérifié. On ne voulait pas de moi pour Saint-Cyr.
Je préparais les officiers de réserve depuis quatre mois. Et puis on
m’a découvert un problème aux yeux, on allait me mettre sur une
voie de garage. Une deuxième expertise et on m’a demandé si je
voulais être réformé. Ils ne voulaient pas me payer une paire de
1. Questionnaires distribués aux candidats à la GP, archives privées Bob Denard,
carton 32.
2. Extraits d’un entretien avec Villeneuve à Paris le 24 juillet 2012.
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Dans l’ombre de Bob Denard
lunettes. J’ai compris que la caserne, ce n’était pas pour moi ; j’ai
accepté. » Comme pour d’autres dans les années 1960, l’appar-
tenance politique de ces jeunes explique un imaginaire qui les
pousse à voir dans un « ailleurs » comorien (après le Congo deux
décennies plus tôt) un lieu où ils pourront s’affranchir des règles
qui régissent la société française avec laquelle ils sont culturel-
lement en décalage. Dans les années 1980 encore, le « goût de
l’aventure » et la soif d’action demeurent primordiaux, encoura-
gés par les représentations positives véhiculées au sein des cou-
rants des droites radicales.
Par ailleurs, alors qu’on est une dizaine ou une quinzaine d’an-
nées après la guerre d’Algérie, certains noms sont sans doute éga-
lement difficiles à porter. Le père et l’oncle d’Aifix, François et
Pierre S., sont des figures de l’Algérie française et du nationalisme
français, de Jeune Nation à Occident. Officier à la GP, Aifix reste
proche des milieux d’extrême droite. Ainsi, en 1995, conduira-t-
il notamment la liste FN aux élections municipales d’Épinay-sur-
Seine. Le capitaine Morin affiche également une grande proxi-
mité avec le FN. D’autres courants sont représentés, à l’instar
du royalisme porté par Patrick Ollivier. Au-delà de sa jeunesse
militante à l’Action française, il semble que son adhésion à la
cause royaliste soit réelle. À la GP, il prend pour nom de guerre
« Stofflet » en hommage au chef vendéen puis sera à nouveau
engagé dans les années 1990 comme président de France roya-
liste en 1995-1996 et comme directeur de publication de Combat
royaliste : organe d’action et de réflexion royaliste des régions de
l’Ouest et d’Héritages: la revue du royalisme français à la même
période.
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Les années 1980, le « Vieux » et ses « mercenaires-colons »
Rivalités de lieutenants
Bob Denard s’appuie sur quelques proches qui lui sont complé
mentaires. Toutefois, la structure de l’unité d’élite aux Comores
impose qu’un second, le chef nominal de la GP, soit placé au-des-
sus des autres. Dès l’installation dans l’archipel pourtant, le pro-
blème se pose de la concurrence pour le commandement nomi-
nal des « chiens de guerre ». Roger Bruni pouvait légitimement
assumer cette fonction. Peut-être est-il jugé trop âgé pour faire
durablement un cadre de la troupe ; peut-être le baroudeur n’a-
t-il pas envie de se fondre dans cette vie de caserne. En tout cas,
il est invité à quitter les Comores comme une bonne partie du
« commando noir » : « Roger, d’après ses seconds, devenait iras-
cible et buvait plus qu’il ne fallait. Ça sentait la cabale ; j’avais
décliné l’offre [de le relever dans ses fonctions] en rétorquant au
patron que deux vieux amis qui se tutoyaient pouvaient s’expli-
quer en tête à tête. » Finalement, Roger Ghys va « évincer Roger
en douceur, entre Belges1 ».
Bras droit du chef depuis l’Angola, André Cau demeure, en
revanche, l’un des hommes que le « Vieux » considère comme
indispensables et fait fonction de chef d’état-major des mer-
cenaires. Malgré les contestations dont il a pu faire l’objet, il
conserve donc la confiance de Denard. L’ancien policier est intel-
ligent, organisé et dispose de connaissances juridiques jugées très
utiles pour l’installation aux Comores en 1978.
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Dans l’ombre de Bob Denard
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Le complot de 1988
En 1988, une nouvelle déstabilisation interne vient accroître
les problèmes que rencontre la force mercenaire. L’ancien membre
de la GP, écarté de la course au commandement de l’unité, Patrick
Ollivier, semble le maître d’œuvre du complot. Son objet serait
la préparation d’un coup d’État au profit de Mohamed Taki, ex-
président de l’Assemblée fédérale islamique des Comores. Par
l’intermédiaire d’André Cau, autre ancien proche de Denard, le
lieutenant Servadac (Max Vieillard) et le sous-lieutenant Jansen
sont approchés. Le premier exprime des positions politiques en
décalage avec le régime mais dénonce le complot ; le second ne se
serait pas prononcé en faveur de l’opération mais sans en rendre
compte1. Finalement, les deux cadres sont exclus et renvoyés des
Comores. Même si aucun début de déclenchement militaire ne se
produit en 1988, l’alerte est significative car un renversement de
la GP est désormais imaginé par des cadres européens.
1. Selon la note établie le 23 juin 1987 par le lieutenant Suresnes, responsable de
l’antenne de Paris, archives privées Bob Denard, carton 44.
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La GP au cœur du triangle
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1. Lettre de Bob Denard à Omar Bongo le 15 juin 1979, archives privées Bob
Denard, carton 44.
2. Lettre de Bob Denard à Hissène Habré rédigée à Paris le 3 juin 1983, archives
privées Bob Denard, carton 29.
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La GP au cœur du triangle France-Comores-Afrique du Sud
Changement d’ère
1. Lettre de Bob Denard à Ahmed Abdallah le 14 février 1980, archives privées Bob
Denard, carton 42.
2. Rapport RG du 27 mars 1980, archives privées Bob Denard, carton 42.
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Dans l’ombre de Bob Denard
1. Lettre de Bob Denard à Ahmed Abdallah le 8 mars 1980, archives privées Bob
Denard, carton 42.
2. Lettre de Bob Denard à Ahmed Abdallah le 15 mars 1980, archives privées Bob
Denard, carton 42.
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La GP au cœur du triangle France-Comores-Afrique du Sud
1. Denard force le trait mais il est vrai qu’il développe au même moment le projet
éthiopien.
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cours de ces deux années passées à vos côtés nous avons acquis
une bonne expérience du pays1. »
1. Extraits de la lettre de Bob Denard à Hissène Habré rédigée à Paris le 3 juin 1983,
archives privées Bob Denard, carton 29.
2. « Tchad : à la fortune du pro », Les Dossiers du Canard enchaîné, n° 28, juin-juillet
1988.
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1. Note dactylographiée, non datée et non signée intitulée « Les militaires français
courtisent les mercenaires », archives privées Bob Denard, carton 42.
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1. Lettre de Bob Denard à Jacques Foccart datée du 11 janvier 1987, archives privées
Bob Denard, carton 44.
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voie ce que j’ai demandé et même s’il ne l’envoie pas, je ferai mon
possible pour obtenir une aide » écrit-il le 3 août1. Il semble obte-
nir le soutien souhaité, puisqu’il affirme un mois plus tard : « La
situation a beaucoup évolué depuis notre dernière rencontre. Je
suis tenu au courant par l’antenne de Paris. Les Poissons [Sud-
Africains] toujours disposés à nous aider. Dans le cadre achat de
matériel, pas de problème ; cela sera assorti d’une aide en équi
pement. Il faut que votre Tonton prenne l’initiative côté Taïwan
où je dois me rendre début octobre comme ambassadeur (faut
pas le dire). Ton Ahmed leur a demandé le gros paquet ; l’avenir
s’annonce pas trop mal2. »
Les mercenaires français finissent par démontrer à Hissène
Habré qu’ils sont en capacité de mobiliser l’aide sud-africaine.
Bob Denard vient en personne à N’Djamena pour cela : « Je
pense que le fait que vous veniez avec l’avion l’a rassuré un peu.
D’autre part, le fait de faire venir un off[icier] des services de
là-bas ne lui a pas déplu […] ; je lui ai dit que s’il voulait des
suites, il était nécessaire de donner continuité à ce que vous aviez
commencé, il m’a répondu par l’affirmative3. » Il faudra pourtant
encore de longs mois avant que des munitions en provenance
de Pretoria soient effectivement livrées à Hissène Habré. Entre-
temps, l’équipe comorienne est rentrée à Moroni.
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1. Patrick Ollivier, Soldat de fortune, op. cit., p. 149. Compte tenu de l’hostilité
du témoin au moment où il écrit, il faut tout de même demeurer circonspect sur
ce pourcentage qui n’a pu être vérifié par ailleurs. La seule certitude est qu’un
prélèvement de Bob Denard est opéré.
2. Audit de la Garde effectué à la demande de Bob Denard par le lieutenant-colonel
François au cours du premier trimestre 1980 (document de 22 pages, dactylographié,
non daté, non signé), archives privées Bob Denard, carton 58. Si l’on tient compte
du poste à la contre-ingérence du Gabon du lieutenant-colonel François, on peut
s’interroger sur une éventuelle orientation guidée par le SDECE, et donc par la
France, pour le développement économique des Comores.
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1. Claude Silberzahn et Jean Guisnel, Au cœur du secret, Paris, Fayard, 1995, 330 p.
Épilogue
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1. Correspondant pour l’AFP à Pretoria, Philippe Chapleau se voit proposer par Bob
Denard de s’installer chez lui pour trier ses archives. Le journaliste et le mercenaire
passent ainsi près de dix-huit mois dans une grande proximité personnelle.
2. Voir notamment Jean-Pierre Bat, Le syndrome Foccart, op. cit., p. 554.
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Dans l’ombre de Bob Denard
1. Michel Loiseau, Mémoires inédits de Bosco, op. cit., chapitre 1 « La der des der ».
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Épilogue
fois, ça les fait sourire puis ils voient qu’il ne plaisante pas ; l’af-
faire ne s’est pas faite. Et il y en a eu d’autres comme cela1. »
L’époque du mercenariat français se referme, tandis que les
« nouveaux entrepreneurs de guerre » anglo-saxons s’imposent
sur la scène africaine puis sur les nouveaux théâtres de conflits
(Irak et Afghanistan notamment). Autour du « Vieux », les princi-
paux lieutenants qui auraient pu assurer le passage à une nouvelle
génération sont impliqués dans les procès pour la mort d’Ahmed
Abdallah et pour l’opération de 1995. Le premier, tenu en 1999,
permet à Bob Denard de bénéficier du doute. Marqués et lui-
même soutiennent que le président a été abattu par son garde du
corps Jaffar dans le désordre qui règne alors. Comme l’atteste un
courrier adressé au président de la cour d’assises, Bob Denard sou-
tient qu’« aucun mobile, aucune logique ne peut accréditer cette
thèse [de l’assassinat] ». Aucun élément solide ne peut remettre
en cause cette version. Lors de ce procès, il s’appuie toujours sur
sa position de « soldat ». Il insiste sur les services qu’il a rendus à
la République : « J’ai été mandaté pour des opérations en Afrique
et au Moyen-Orient par les services français, parfois en coopéra-
tion avec des services étrangers. » Cet aveu (confirmé et développé
dans ses Mémoires avec Pierre Lunel et Georges Fleury) montre
la dimension du combat pour l’Occident qu’il a mené et dévoile
les agences qui ont fait appel à ses services : « CIA, MI-6, Israël,
Afrique du Sud, Taïwan ». Pour le mercenaire qu’il demeure, la
question de l’allégeance est pourtant clairement reconnue dans
cette lettre : « J’ai toujours rendu compte aux services de tutelle »,
forçant ici le trait car tel est alors son intérêt2.
Alors que les représentations du mercenariat dans l’opinion
française sont de nouveau très négatives, le jugement de 2006
rend hommage à Bob Denard en prenant acte de sa sincérité sur
les rapports avec les services : « Les témoignages notamment des
1. Entretien à Paris avec Villeneuve le 20 juillet 2012.
2. Brouillon de lettre adressée au président et aux jurés de la Cour chargée de le juger
daté du 19 mai 1999, archives privées Bob Denard, carton 88.
425
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Conclusion générale
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Conclusion générale
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Conclusion générale
OUGANDA
Au
Stanleyville
(Kisangani)
S
R ÉP UB L I Q UE
GABON CONGO
DÉ MO CR ATI Q U E RWANDA
C Bukavu
DU CO NG O Au
D BURUNDI
Léopoldville
(Kinshasa) Sn
TANZANIE
Matadi Albertville
Luluabourg (Kalemie)
(Kananga)
D
KATANGA
Kamina
ANGOLA Kolwesi
Mn
ZAMBIE
Congo
(Kinshasa) Élisabethville Cu Co
ou RDC 200 km
(Lubumbashi)
C
mercenaires en 1967
Pb Zn Plomb-Zinc
Sn Étain
Cu Co Cuivre-Cobalt
Ceinture de diamant
Ceinture stannifère (étain)
Ceinture cuprifère (cuivre-cobalt)
440
Cartes
Ni
ge
r
LA SÉCESSIO N B IA FRA I SE
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NIGERIA
Enugu
Benin City
Abakaliki
Asaba Awka Cr S
Onitsha os
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Golfe du Bénin
CAMER O UN
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Uli
BIAFRA
Fleu
Warri Umuahia
Owerri
Aba Calabar
Yenagoa
Port-Harcourt Uyo
Golfe
Delta du Biafra
du Niger
Nigeria
100 km
Zone pétrolière
441
Dans l’ombre de Bob Denard
S
S É NÉ G A L TCHAD
1981-1983
Dakar Djibouti
NIGERIA ÉTHIOPIE
CÔ T E
GUINÉE
D ’ I V O I RE BIAFRA
Abidjan BÉNIN 1967
1977
CONGO SOMALIE
Libreville (BRAZZAVILLE)
G A BO N CONGO
(KINSHASA)
KATANGA COMORES
1960-1963 1975 et 1978
ANGOLA
1976
MOZAMBIQUE
RHODÉSIE
(ZIMBABWE)
1977-1978
AFRIQUE
1 000 km
443
Dans l’ombre de Bob Denard
HC : Honorable correspondant
KNU : Karen National Union
LE : Légion étrangère
MiG : Mikoyan-Gourevitch
MPLA : Mouvement pour la libération de l’Angola
OACI : Organisation d’action contre le communisme international
OCAM : Organisation commune africaine et malgache
ONG : Organisation non gouvernementale
ONU : Organisation des Nations unies
OPJ : Officier de police judiciaire
OUA : Organisation de l’unité africaine
RENAMO : Résistance nationale du Mozambique
RCP : Régiment de chasseurs parachutistes
RDC : République démocratique du Congo
RG : Renseignements généraux
RGE : Regroupement des Guinéens de l’extérieur
RPIMA : Régiment parachutiste d’infanterie de marine
RSA : Republic of South Africa
SAC : Service d’action civique
SADF : South African Defence Force
SDECE : Service de documentation extérieure et de contre-espionnage
SDP : Seychelles Democratic Party
SGS : Société gabonaise de sécurité (puis Société gabonaise de services)
SMP : Société militaire privée
SPUP : Seychelles People United Party
SR : Service de renseignement
STIP : Service de coopération technique international de la Police
TOM : Territoire d’outre-mer
UCP : Union comorienne pour le progrès
UMHK : Union minière du Haut-Katanga
UNDC : Union nationale démocratique des Comores
UNITA : Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola
UNP : Union nationale des parachutistes
URDC : Union pour une république démocratique aux Comores
URSS : Union des républiques socialistes soviétiques
UTC : Union des travailleurs comoriens
UTMA : Union des travailleurs mahorais
VAB : Véhicule de l’avant blindé
VLRA : Véhicule léger de reconnaissance et d’appui
Repères chronologiques par pays
445
Dans l’ombre de Bob Denard
446
Repères chronologiques par pays
Yémen
1918 : Indépendance du Yémen du Nord (alors sous l’autorité de l’Em-
pire ottoman). Mise en place du Royaume mutawakkilite du Yémen.
26 décembre 1961 : Rupture des relations entre le Yémen et l’Égypte.
27 septembre 1962 : L’iman-roi Muhammad Al-Badr est renversé par des
forces républicaines nasséristes qui proclament la République arabe du
Yémen avec l’aide de l’Égypte et de la Syrie. Soutenus par l’Arabie saou-
dite et la Jordanie, les zaydites, royalistes partisans d’Al-Badr, se réfugient
dans les montagnes : c’est la guerre civile.
Mars 1963-février 1964 : Offensives républicaines avec l’appui de l’armée
égyptienne.
Été 1963-automne 1964 : Présence des mercenaires français.
22 décembre 1963 : Mort de Tony de Saint-Paul, première grande figure
du mercenariat français, au Yémen.
Biafra (Nigeria)
1er octobre 1960 : Indépendance du Nigeria dans le cadre du Com-
monwealth.
15 janvier 1966 : Coup d’État par des Ibos qui portent au pouvoir le
lieutenant-colonel Ironsi.
30 juillet 1966 : Les militaires à l’origine du coup d’État placent le colo-
nel Gowon à la tête de l’État.
Janvier 1967 : Les mercenaires français sont engagés pour le Biafra.
2 mars 1967 : Ojukwu proclame qu’il ne reconnaît plus Gowon comme
chef d’État.
30 mai 1967 : Proclamation de la sécession de l’Eastern Region sous le
nom de République du Biafra.
6 juin 1967 : Premiers affrontements sur la frontière nord du Biafra.
15 août 1967 : Premières livraisons d’armes du gouvernement britan-
nique à l’armée fédérale.
1er septembre 1967 : L’armée fédérale reçoit des avions du bloc de l’Est.
28 septembre 1967 : Chute d’Enugu aux mains de l’armée fédérale.
23 mars 1968 : L’armée fédérale reprend Onitsha.
8 mai 1968 : Le Gabon reconnaît le Biafra.
14 mai 1968 : La Côte d’Ivoire reconnaît le Biafra.
24 mai 1968 : L’armée fédérale s’empare de Port-Harcourt.
23 août 1968 : Chute d’Aba.
Août 1968 : Rolf Steiner quitte le service biafrais, renvoyé par Ojukwu.
447
Dans l’ombre de Bob Denard
Gabon
17 août 1960 : Proclamation de l’indépendance gabonaise. Le président
Léon Mba s’inscrit dans la politique du « pré carré » français et dans la
mouvance d’un anticommunisme modéré.
18 février 1964 : Tentative de coup d’État militaire mené par de jeunes
officiers formés contre Léon Mba.
Nuit du 18 au 19 février 1964 : Intervention des forces françaises de Dakar
et Brazzaville, sur ordre de Paris. Léon Mba est rétabli dans ses fonctions.
24 juillet 1964 : Création de la Garde républicaine gabonaise confiée à
Bob Maloubier.
28 février 1967 : Mort du président Léon Mba. Aussitôt, le vice-pré-
sident, Albert Bernard Bongo, prête serment et lui succède. Il adopte
ensuite en 1973 le nom d’Omar Bongo en se convertissant à l’islam.
4 juin 1970 : La Garde républicaine devient Garde présidentielle et est
dirigée par Loulou Martin.
1977 : Création de la société de sécurité SGS dont Bob Denard et Mau-
rice Robert sont les principaux actionnaires.
21 juin 1979 : Assassinat du Français Robert Bossard, président de Die-
sel-Gabon. Les soupçons se portent notamment vers les mercenaires fran-
çais de Bob Denard.
27 octobre 1979 : Assassinat à Villeneuve-sur-Lot du Français Robert
Luong, membre de la GP et amant supposé de l’épouse d’Omar Bongo.
Les mercenaires sont à nouveau soupçonnés.
Libye
1er septembre 1969 : Coup d’État de Mouammar Kadhafi. Chute de la
monarchie d’Idriss Ier.
11 juin 1970 : Évacuation des dernières bases étrangères (occidentales)
sur les territoires.
1970 : Projets d’opérations mercenaires contre la Libye : la première sous
Roger Bruni commanditée par le MI-6, la seconde sous Bob Denard
pour le Maroc.
448
Repères chronologiques par pays
Congo-Brazzaville
1960 : Fulbert Youlou devient le premier président du Congo indépen-
dant. Il s’inscrit dans la politique du « pré carré français » et de l’anticom-
munisme.
13-15 août 1963 : Trois Glorieuses – Fulbert Youlou est contraint à la
démission. À l’initiative de son successeur, Alphonse Massamba-Débat,
le pays se rapproche de la Chine maoïste et bascule vers le bloc de l’Est
(devenant la République populaire du Congo en 1970).
1971-5 mai 1972 : Projet d’opération pour le rétablissement à la tête du
pays de Fulbert Youlou jusqu’au décès de ce dernier.
1988-1990 : Contacts entre Bob Denard et un groupe d’opposants à
Denis Sassou Nguesso.
Kurdistan irakien
1958-1970 : Résistance récurrente des Kurdes avec le soutien des États-
Unis, d’Israël et de l’Iran contre les militaires au pouvoir à Bagdad. Mous-
tapha Barzani est le chef des Peshmergas.
Mars 1970 : Un accord de paix prévoit la reconnaissance des Kurdes
comme composante à part entière de la population irakienne.
Avril 1974 : Nouveau soulèvement kurde. Bagdad obtient de Téhéran
l’abandon du soutien aux Kurdes irakiens OU IRANIENS ?
Printemps 1974 : Bob Denard et son équipe opèrent quelques semaines
auprès des Peshmergas.
1975 : Moustapha Barzani est défait par les forces irakiennes comman-
dées par Saddam Hussein ; il fuit vers l’Iran. Fin du projet de contrat avec
les mercenaires.
Guinée
Septembre 1958 : La Guinée est la seule colonie française à rejeter l’adhé-
sion à la Communauté proposée par le général de Gaulle.
2 octobre 1958 : La Guinée devient indépendante. Le marxiste Sekou
Touré en devient le président.
17 octobre 1965 : Sekou Touré rompt toute relation avec la France, pro-
voquant l’isolement diplomatique de la Guinée et l’hostilité de ses voisins
(notamment la Côte d’Ivoire et le Sénégal).
1967 : Création, avec la bienveillance de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boi-
449
Dans l’ombre de Bob Denard
Angola
Années 1960 : Combat de libération nationale mené par trois groupes
contre les Portugais : le MPLA, le FNLA et l’UNITA.
25 avril 1974 : « Révolution des œillets » à Lisbonne.
22 octobre 1974 : Cessez-le-feu entre le FNLA et l’armée portugaise.
15 janvier 1975 : Accords d’Alvor pour préparer la transition vers l’indé-
pendance.
22 octobre 1975 : Opération « Zulu » lancée par l’Afrique du Sud qui sou-
haite empêcher le basculement de l’Angola vers un pouvoir procommu-
niste. Opération « IE Feature » prévue par la CIA pour soutenir l’UNITA
pro-occidentale.
11 novembre 1975 : Indépendance de l’ancienne métropole portugaise
proclamée par le MPLA à Luanda d’un côté et par le FNLA et l’UNITA
à Huambo de l’autre. Guerre civile entre le MPLA, le FNLA et l’UNITA
(soutenue par les États-Unis).
Novembre 1975 : Opération « Carlotta » : soutien du bloc de l’Est au
MPLA. Envoi d’un contingent de combattants cubains.
Janvier 1976 : Début de retrait des forces sud-africaines. Arrivée de
l’équipe de mercenaires sous les ordres d’André Cau. Soutien au FLEC
d’une autre équipe confiée à René Dulac dans l’enclave du Cabinda.
Fin février 1976 : Les mercenaires quittent l’Angola.
Mauritanie
28 novembre 1960 : Indépendance de la Mauritanie. Moktar Ould Dad-
dah en devient le président en 1961.
1976 : La Mauritanie se range aux côtés du Maroc d’Hassan II pour
affronter le Front Polisario au Sahara occidental.
Avril 1976 : Mission de conseil de Bob Denard pour la constitution d’une
GP.
450
Repères chronologiques par pays
Bénin
1er août 1960 : Indépendance sous le nom de Dahomey avec une forte
instabilité.
17 juillet 1968 : Après la prise en main du pouvoir par les militaires l’an-
née précédente, Émile Derlin Zinsou est nommé président de la Répu-
blique. Il est renversé en décembre 1969.
26 octobre 1972 : Coup d’État de Mathieu Kérékou qui établit un régime
marxiste. Le pays devient la République populaire du Bénin. Derlin Zin-
sou est l’un des principaux opposants du nouveau régime.
16 janvier 1977 : Tentative de coup d’État contre Mathieu Kérékou par
les mercenaires français.
Rhodésie
11 novembre 1965 : Indépendance proclamée par les élites blanches et non
reconnue par la Grande-Bretagne. Ian Smith devient Premier ministre.
1966 : Début de la guérilla noire animée par la ZAPU et la ZANU,
toutes deux soutenues par le bloc de l’Est.
1968 : Début des sanctions internationales contre la Rhodésie.
25 août 1975 : Échec des négociations entre le gouvernement et la gué-
rilla sous l’égide de l’Afrique du Sud.
29 septembre 1977 : Rencontre à Zurich entre les représentants des auto-
rités rhodésiennes et les mercenaires Mario Laviola et Roland de L’As-
somption.
Octobre 1977 : Début des opérations de la 7th Independent Company
contre les forces de la guérilla à la frontière du Mozambique.
17 janvier 1978 : Premières contestations des mercenaires contre l’état-
major rhodésien.
13 mai 1978 : La Rhodésie licencie la 7th Independent Company.
Avril 1979 : Premières élections multiraciales.
1er juin 1979 : Abel Muzorewa, premier Premier ministre noir de la nou-
velle Zimbabwe-Rhodésie.
Comores
1946 : Les Comores deviennent un territoire d’outre-mer.
1972 : Ahmed Abdallah devient président du Conseil de gouvernement
des Comores.
451
Dans l’ombre de Bob Denard
452
Repères chronologiques par pays
Seychelles
1974 : James Mancham devient Premier ministre de la colonie britan-
nique.
5 juin 1977 : Coup d’État de France-Albert René.
1980 : Projet d’opération des mercenaires français.
Novembre 1981 : Tentative avortée de renversement de France-Albert
René par Mike Hoare.
Tchad
11 août 1960 : Indépendance du Tchad. François Tombalbaye devient
président, tandis que la moitié nord du pays demeure sous contrôle de
l’armée française.
Octobre 1965 : Début de la guerre civile tchadienne avec un soulèvement
dans le nord du pays.
1966 : Création du FROLINAT qui s’oppose à François Tombalbaye.
1968-1969 : Interventions françaises en soutien au président Tombalbaye
contre le FROLINAT soutenu par la Libye.
1973 : Nouvelle intervention libyenne. Le FROLINAT éclate en deux
tendances : les pro-Libyens dirigés par Goukouni Oueddei et les anti-Li-
byens emmenés par Hissène Habré.
13 avril 1975 : Coup d’État militaire contre François Tombalbaye, rem-
placé par Félix Malloum.
Juin 1978 : Combats entre les forces françaises (opération « Tacaud ») et
les militants du FROLINAT.
29 août 1978 : Hissène Habré devient Premier ministre de Félix Malloum.
Février 1979 : Nouvelle guerre civile. Félix Malloum se retire de la vie
politique.
453
Dans l’ombre de Bob Denard
A. SOURCES
455
Dans l’ombre de Bob Denard
456
Sources et orientations bibliographiques
OUA
Convention sur l’élimination des mercenaires en Afrique, OUA Docu-
ment CM/433/Rev. L., 1972.
Entretiens oraux
– Entretiens avec cinq anciens mercenaires français ayant désiré conserver
un anonymat absolu lors de la réunion à Grayan pour commémorer le
5e anniversaire de la mort de Robert Denard les 13 et 14 octobre 2012.
– Entretien avec Abdoulhamid Abdourazakou, chef de la gendarmerie
fédérale comorienne de 1978 à 1989, ancien chef d’état-major des forces
comoriennes et actuellement président de la cour constitutionnelle des
Comores, à Paris le 15 novembre 2013.
457
Dans l’ombre de Bob Denard
Entretiens téléphoniques
– Entretien avec Cheikh Hafedh Abdourazakou, lieutenant-chef de la
division formation de l’établissement logistique du commissariat des ar-
mées à Roanne, le 4 juillet 2013.
– Entretien avec Philippe Chapleau le 4 octobre 2012.
– Entretien avec Abdelaziz Riziki Mohamed, intellectuel comorien exilé
en France, docteur en sciences politiques et administrateur du site www.
lemohelien.com, le 1er juillet 2013.
458
Sources et orientations bibliographiques
459
Dans l’ombre de Bob Denard
III. Presse
Quotidiens
Le Canard enchaîné, La Dépêche, Le Figaro, L’Humanité, Libération, Le
Journal du dimanche, Le Monde, The Times, La Tribune de Genève, The
Washington Post.
460
Sources et orientations bibliographiques
Hebdomadaires
L’Événement du Jeudi, L’Express, Le Nouvel Observateur, Paris-Match, Le
Point, Zondags Nieuws
Bimensuels
Les Dossiers du Canard enchaîné, La Lettre du Continent, Le Petit
Crapouillot.
B. INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Méthodologie et outils
– Awananengo Séverine, Barthélémy Pascale et Tshimanga Charles, Écrire
l’histoire de l’Afrique autrement, Paris, L’Harmattan, 2004, 280 p.
– Balancie Jean-Marc, de La Grange Arnaud, Mondes rebelles : acteurs,
conflits et violences politiques, Paris, Michalon, 1996, 2 volumes.
– Bayart Jean-François, Les études postcoloniales, Paris, Karthala, collec-
tion « Disputatio », 2010, 126 p.
– Bedarida François, « Le temps présent et l’historiographie contem-
poraine », Vingtième siècle, Revue d’histoire, n° 69, janvier-mars 2001,
p. 153-160.
– André-Paul Comor, La Légion étrangère. Histoire et dictionnaire, Paris,
R. Laffont collection « Bouquins », 2013, 1 140 p.
– Descamp Florence, Les sources orales et l’histoire. Récits de vie, entretiens,
témoignages oraux, Paris, Bréal, 2006, 287 p.
– Friedmann Lawrence, Atlas de la guerre froide, Paris, Autrement, 2004,
224 p.
461
Dans l’ombre de Bob Denard
462
Sources et orientations bibliographiques
463
Dans l’ombre de Bob Denard
464
Sources et orientations bibliographiques
465
Dans l’ombre de Bob Denard
Mercenariat
– Agir ici et Survie, France-Zaïre-Congo 1969-1977 : échec aux merce-
naires, Paris, L’Harmattan, collection « Les dossiers noirs de la politique
africaine de la France », 1997, 175 p.
466
Sources et orientations bibliographiques
– Boullard Laurent, Bob Denard, le sultan blanc des Comores, Paris, France
O, « Archipels », 2012, film documentaire de 59 minutes.
– Chapleau Philippe, Les sociétés militaires privées : enquête sur les soldats
sans armées, Monaco, Éditions du Rocher, 2005, 310 p.
– Chapleau Philippe, Les mercenaires, de l’Antiquité à nos jours, Rennes,
Éditions Ouest-France, 2006, 127 p.
– Chapleau Philippe, Les nouveaux entrepreneurs de guerre. Des merce-
naires aux sociétés militaires privées : privatisation ou externalisation, Paris,
Vuibert-INHESJ, 2011, 239 p.
– Desgranges Michel, Les trois mercenaires, Paris, Grasset, 1979, 344 p.
– Kinsey Christopher, « Le droit international et le contrôle des merce-
naires et des compagnies militaires privées », Cultures & Conflits, n° 52,
2003-4, p. 91-116.
– Klen Michel, L’odyssée des mercenaires, Paris, Ellipses, 2009, 331 p.
– Lantier Jacques, Le temps des mercenaires, Paris, Marabout, 1969, 312 p.
– Lunel Pierre, Bob Denard. Le roi de fortune, Paris, Éditions n° 1, 1992,
650 p.
– Pasteger Romain, Le visage des Affreux, Bruxelles, Éditions Labor, 2005,
229 p.
– Perri Pascal, Comores : les nouveaux mercenaires, Paris, L’Harmattan,
1994, 172 p.
– Renou Xavier (sous la dir.), La privatisation de la violence : mercenaires et
sociétés privées au service du marché, Marseille, Agone, 2005, 488 p.
– Risch Thomas, Bob Denard, profession mercenaire, Paris, Doc en stock,
2005, film documentaire de 52 minutes.
– Sidos François-Xavier, Les soldats libres. La grande aventure des merce-
naires, Paris, L’Æncre, 2002, 350 p.
– Venter Al. J., War dogs: Fighting other People’s Wars, Havertown,
Casemate, 2006, 664 p.
467
Dans l’ombre de Bob Denard
469
Dans l’ombre de Bob Denard
471
Dans l’ombre de Bob Denard
216, 217, 218, 219, 220, 221, Delauney (Maurice) 155, 386
254, 255, 256, 261, 262, 264, Delon (Alain) 246
345, 367, 371, 375, 376, 390, 404 Demange (Jean-Louis) 71, 348
Chaban-Delmas (Jacques) 263 Denad (Bob) 224
Chapleau (Philippe) 15, 274, 411, 422 Denard (Ahmed) 311, 344
Charrette de La Contrie (Michaël) Denard (Bob) 5, 11, 13, 15, 16, 18,
204 19, 28, 31, 32, 35, 40, 41, 42, 47,
Chauvel (Jean-François) 58, 138 48, 50, 55, 56, 57, 58, 59, 63, 64,
Cheikh Allaoui 316 66, 68, 70, 71, 74, 78, 80, 81, 83,
Chevalerias (Alain) 199, 233, 234 84, 86, 87, 89, 90, 91, 93, 94, 95,
Chirac (Jacques) 392, 401, 422 96, 98, 100, 101, 102, 103, 104,
Clary (Michel de) 27, 62, 78, 153 105, 106, 107, 108, 110, 111,
Claude (Madame) 242 113, 114, 120, 121, 125, 126,
Claustre (Françoise) 392 127, 130, 131, 134, 135, 136,
Claustre (Pierre) 392 137, 138, 140, 141, 142, 143,
Cochin (Augustin) 227 145, 146, 148, 150, 154, 156,
Condé (Louis Honorat de) 137, 140 157, 160, 163, 165, 166, 167,
Cooper (Johnny) 136 168, 169, 170, 172, 173, 175,
Cooper (Johny) 33 176, 177, 178, 179, 180, 182,
Cot (Jean-Pierre) 427 184, 186, 187, 189, 190, 191,
Coucke (Karl) 35, 74, 108, 110, 216, 193, 194, 196, 197, 199, 201,
220, 363, 432 202, 203, 204, 207, 208, 209,
Coucke (major) 110 210, 211, 212, 214, 216, 217,
Coudra (Ahmed) 316 218, 219, 220, 221, 226, 230,
Courrège (Jean-Philippe) 343 231, 233, 234, 235, 236, 239,
240, 241, 242, 243, 244, 250,
D 252, 254, 255, 256, 257, 258,
Déat (Marcel) 235 259, 260, 262, 263, 264, 265,
Debizet (Pierre) 143, 178 266, 272, 273, 274, 284, 287,
Debray (Régis) 391 288, 291, 292, 293, 294, 295,
Debré (Michel) 133 297, 298, 299, 300, 302, 304,
Déby (Idriss) 301, 303 305, 308, 309, 310, 311, 312,
De Chivre (Hugues) 204, 244 313, 315, 318, 326, 327, 328,
De Gaulle (Charles) 11, 133, 137, 330, 331, 333, 334, 337, 340,
138, 142, 143 341, 345, 346, 347, 348, 349,
Degrelle (Léon) 227 350, 351, 352, 353, 354, 356,
De Hasque (Michel) 103 357, 358, 360, 361, 362, 363,
De Klerk (Frederik) 415 364, 365, 366, 367, 371, 372,
De Koch (Eugen) 368 374, 375, 376, 377, 379, 381,
Delamichel (Paul) 67 382, 383, 385, 386, 387, 389,
Delaunay (Maurice) 154, 164, 178, 390, 391, 392, 393, 394, 395,
273 397, 398, 401, 403, 404, 405,
472
Index des noms cités
406, 407, 408, 409, 411, 412, 194, 239, 258, 262, 263, 264,
413, 416, 417, 420, 421, 422, 287, 364, 377, 401, 402, 404,
423, 424, 425, 427, 428, 429, 405, 422, 428, 430, 431, 432,
431, 432, 433, 434, 435, 437 433, 435
Denard (Philippe) 178, 179 Foccart (Jean) 82
Desblé (Jean-Michel) 206 Frédéric (C.F. dit) 360, 400
Devlin (Larry) 116, 118, 119
D’Hulster (Charly) 43, 104 G
Didier (K.D. dit) 345, 369 Gardien (Charles) 71, 196
Diur) 123 Gaya (caporal) 319
Djohar (Saïd) 329, 376, 423, 424 Gbagbo (Laurent) 334, 335
Dubos (Jean-François) 394 Geisel (Harold W.) 387
Duchemin (Jacques) 25, 29 Gemayel 236
Dulac (René) 16, 176, 177, 189, 199, Gemayel) 235
207, 209, 214, 216, 217, 218, Gheysels (Roger) 29
219, 220, 221, 243, 256, 262, Ghys (Roger) 112, 146, 196, 353,
264, 306, 307, 346, 376, 394, 372, 374, 375, 388, 391, 404, 407
404, 427, 434 Gilsou (Jean Dominique) 189
E Gino (capitaine) 110
Giscard d’Estaing (Valéry) 260, 263,
Egé (Léon) 27 389, 390
Eggé (Léon) 79 G. (J. dit Lebreton) 205
Eisenhower 119 Godard (Yves) 134
Emery Passerat de la Chapelle (Bruno) Goldman (Pierre) 238
297, 300, 305, 360, 363, 373 Gorbatchev (Mikhaïl) 414
Emery Passerat de la Chapelle dit Riot Gossens (Marc) 63, 66, 106
(Bruno) 300 Gowon (colonel) 250
Erik le rouge 227 Gowon (général) 46
Grossouvre (François de) 394
F Gruber (Helmut) 207, 209
Faugère (Pierre) 92, 93, 94, 141, 166, Gueï (Robert) 334
202 Guérin-Sérac (Yves) 82
Faulques (Roger) 26, 28, 30, 31, 44, Guevara (Ernesto Che) 278
46, 47, 56, 61, 66, 74, 75, 76, 77, H
80, 81, 84, 113, 114, 124, 132,
133, 134, 136, 137, 140, 154, Habré (Hissène) 296, 297, 298, 299,
157, 160, 187, 195, 202, 209, 300, 301, 303, 304, 305, 306,
235, 429, 432 307, 363, 380, 386, 392, 393,
F occart (Jacques) 330 405, 406, 453
Foccart (Jacques) 81, 132, 133, 134, Hammarskjöld (Dag) 29, 145, 277,
137, 138, 142, 163, 169, 178, 445
473
Dans l’ombre de Bob Denard
Hassan II, roi du Maroc 169, 173, Kérékou (Mathieu) 181, 233, 258,
264, 265, 266, 386 266, 282, 283
Hassan II, roi du Maroc) 385 Kipling (Rudyard) 227
Hauteville (Tancrède de) 227 Kirsch (Martin) 390
Heltzen (François) 196 Kissinger 254
Hernu (Charles) 394 Klein (Yair) 295
Hetzlen (François) 140, 141 Kosciusko-Morizet 404
Hoare (Mike) 39, 45, 51, 56, 88, 99, Kouchner (Bernard) 422
113, 121, 126, 155, 294 Krop (Pascal) 413, 416
Houmani (Abderamane) 316
Houmani (Andhume) 316 L
Houphouët-Boigny (Félix) 122, 124, La Bourdonnaye 27, 77
133, 154, 334 Lacaze (Jeannou) 260
Hugo (Franck) 157, 331, 333, 335 Lacoste (amiral) 395
Huyghé (Carlos) 25, 119 Lafaille (Jacques) 79, 202, 209, 246,
I 309
Lallemand (François), général 167
Ianarelli (Armand) 63, 65, 137, 168, Lambinet (Michel) 257
196, 242, 245 Lambroschini (Joseph) 133
Ibouroi (Ali) 319 Lamouline (colonel) 95, 124, 125
Idriss Ier, ex-roi de Libye 168 Larapidie (Daniel) 168, 213, 251
Idzuimbuir (Théodore) 128 Lasimone 27, 62, 78
L’Assomption (Roland de) 186, 187,
J 195, 201, 205, 206, 340
Jaffar 425 Laviola (Mario) 186, 187, 201
Jaffar (sergent-chef ) 328 Lawrence d’Arabie 227
Jean-Pierre (K. JP) 363 Lebeurrier (Gildas) 89, 133, 137,
Jean-Pierre (K. JP dit) 353, 424 138, 164, 195
Joly (Pierre) 146 Le Braz (Yves) 164
Journiac (René) 260, 263, 389 Le Bret (Yves) 259
Lecavelier (Gilbert) 143
K Lécrivain (Jacques) 152
Lefèvre (Alfred) 222
Kabila (Laurent-Désiré) 334 Lenormand (D.O. dit) 226, 227,
Kadhafi (Mouammar) 168, 169, 265, 233, 236, 237, 238, 306, 307,
296, 386, 392, 405 347, 348, 349, 350, 367, 369, 395
Kadri (colonel) 386 Leprette 284
Kasa-Vubu (Joseph) 24, 35, 118, Leroy (Paul) 71, 106, 137
147 Letteron (Philippe) 154
Kay (Jean) 33, 235, 236, 272, 273 Lissouba (Pascal) 334
Kennedy (John F.) 117 Loiseau (Michel) 47, 48, 67, 74, 76,
77, 79, 114, 142, 182, 195, 200,
474
Index des noms cités
202, 203, 207, 208, 209, 210, Monfreid (Henri de) 227
212, 218, 222, 232, 242, 243, Monga (Léonard) 42
244, 252, 254, 424 Montluc 27
Loiseau Michel) 168 Morin (P.E. dit) 370
Lumumba (Patrice) 24, 27, 36, 116, Motsepe (Godfrey) 368
118, 124, 133, 144 Mouzaoir (Abdallah) 323
Luong (Robert) 274, 275 Mugabe (Robert) 185
Lutz 126 Mulélé (Pierre) 36
Musial (Dominique) 307
M Musial (Dominique dit Mélis) 207
Macias (Francisco) 307 N
Malacrino (Dominique) 425, 428,
435 Nafion (Saïd) 316
Malacrino (Dominique dit Marqués) Nasser (colonel) 265
326, 327, 331, 335, 373, 375 Nixon (guide comorien) 358
Mallock (Jack) 153, 155, 156 Noël (Raymond) 110
Mallock Jack 348 Nyerere (Julius) 381
Malloum (Félix) 296
Maloubier (Robert) 164 O
Mancham (James) 292, 293, 294 Ojukwu (colonel) 44, 46, 47, 65, 81,
Mandela (Nelson) 368 89, 113, 128, 139, 148, 153, 154,
Marenches (Alexandre de) 256, 262, 157
263, 379 Ollivier (Patrick) 18, 185, 206, 230,
Martin (Louis dit Loulou) 75, 164 231, 236, 237, 238, 304, 305,
Mas (Roger) 372 309, 310, 339, 340, 341, 342,
Masson (Paul) 101 345, 353, 370, 374, 375, 376,
Massu 26 381, 391, 404, 409
Mauricheau-Beaupré (Jean) 122, 124, Ouattara (Alassane) 334
126, 134, 140, 141, 262, 263 Oueddei (Goukouni) 296, 298, 299,
M’Ba (Germain) 272 306, 392, 393, 405, 453
Mba (Léon) 164 Ould Dada (Moktar) 180
Messmer (Pierre) 26, 133, 431 Oussel (Thierry) 308
Miallier (Thierry) 413
Millote (Jean-Louis) 204, 220, 221, P
360, 361, 363, 372, 373, 432
Mitterrand (François) 11, 391, 417 Paillard (Pierre) 207
Mitterrand (Jean-Christophe) 413, Paulus (Jean-Joseph) 107
416 Peccoud (Charles) 394
Mobutu 39, 40, 42, 44, 58, 60, 86, Peeters (John) 39, 44, 99, 130, 154,
88, 91, 100, 103, 113, 116, 118, 157
120, 127, 150, 277, 279, 334, 431 Penne (Guy) 394
Mobutu) 141 Pervins (André) 75
475
Dans l’ombre de Bob Denard
Picaut d’Assignies 76, 79, 106, 137, Sassou Nguesso (Denis) 294, 334
196 Savimbi (Jonas) 174, 175, 176, 254,
Picot d’Assignies 46 255, 256
Pinaton (Hubert) 41, 48, 61, 69, 75, Schramme (Jean) 31, 39, 40, 41, 42,
101, 108, 109, 111, 127, 141, 50, 56, 70, 82, 83, 88, 90, 100,
151, 166, 195, 275 101, 104, 105, 108, 121, 125,
Piret (Raoul) 105, 128, 146 127, 128, 130, 145, 146, 151,
Pognon (Gratien) 181 429, 432
Polevieja 94, 95 Sékou Touré 267, 268
Pompidou (Georges) 258, 262 Sélassié (Hailé) 294
Pouye (Jean-Baptiste) 297, 298, 363, Sénart (John) 137, 138
373, 380 September (Dulcie) 368
Seren-Rosso (Georges) 58, 79, 107,
R 113, 142
Raja (général) 30 Sergent (Pierre) 79
Ratsiraka (Didier) 381 Servadac (Vieillard Max dit) 404
Raucoules (Roland) 172, 240 S. (F.X. dit Aifix) 206
René (France-Albert) 293, 381, 383 Siam (G. JP) 368
Répagnol 27 Siam (G. JP dit) 327, 328, 350, 368
Resciniti de Says (René) 238, 367 Silberzahn (Claude) 260, 416
Riziki Mohamed (Abdelaziz) 320, S. (L. de dit Foulques) 204, 207, 220,
323, 328, 357 221, 297, 373
Robbyn (Marc) 104 Smiley (David) 33, 136
Robert (Alain) 369 Smith (Ian) 237, 341
Robert (Maurice) 135, 139, 178, 194, Smith (Wilbur) 51
234, 235, 239, 258, 263, 272, Soilih (Ali) 13, 172, 173, 189, 191,
274, 364, 377, 426 218, 259, 263, 270, 309, 310,
Robyn (Marc) 362 323, 324, 383, 384
Rosen (Gustav von) 45 Soilih (Saïd) 316
Roussel (Thierry) 307 Soro (Guillaume) 335
Roussin (Michel) 260, 426 Souêtre (Jean-René) 43, 78, 89, 111,
202
S Steiner (Rolf ) 46, 48, 55, 56, 63, 66,
80, 106, 137, 138, 168, 196
Sage (Joseph-Noël révérend) 54 Stimbre (Maurice) 67, 77
Saïd (Ali Kemal) 324 Stirling (David) 136
Saïd Cheikh (Moustapha) 316 Stirn (Olivier) 172
Saïd (Mohamed) 356 Stockwell (John) 254, 256
Saint-Paul (Tony de) 27, 28, 32, 33, Suresnes (P.W. dit) 301, 304, 305,
34, 35, 74, 91, 213, 432 367
Salles (Jean-Louis) 307, 396 Surma (Thaddée) 172, 240, 260, 273
Sanders (R.R. dit) 367, 368, 435 Suzini (Jean-Jacques) 79
476
Index des noms cités
T V
Taki (Mohamed) 324, 325, 375, 376, Vandewalle (colonel) 37, 67, 119
403, 404 Verne (Jules) 224
Tamou (Omar) 403 Vieillard (Max dit Servadac) 375, 376
Tavernier (Christian) 31, 295, 334 Vigoureux de Kermorvan (Philip dit
T. dit Tressac (Hugues) 185 Max) 210, 213, 244, 262
T; dit Tressac (Hugues de) 297, 298 Villeneuve (T.T. dit) 301, 302, 304,
T. dit Tressac (Hugues de) 206, 297, 305, 367, 369, 400
405 Villiers (Gérard de) 396
Thielemans (Freddy) 34, 90, 91, 104, Vosseler (Gunther) 224, 225
112, 212, 214, 215, 357, 375,
408, 409, 410 W
Tilly 6 Wallendorf (Jo) 104, 197, 362
Tombalbaye (François) 296 Wallenstein 6
Toumi (Guy) 202, 206 Wauthier (colonel) 102
Trinquier (Roger) 26, 61, 75, 76, 123, W. (H. dit Leclerc) 205
132, 133, 134 Winter (Michel) 240
Tsatshi (colonel) 39
Tshombé (Moïse) 24, 25, 29, 30, 31, Y
35, 36, 50, 60, 61, 78, 79, 84, 90,
94, 95, 119, 123, 124, 125, 127, Youlou (Fulbert) 169, 250, 251
129, 131, 133, 134, 144, 147
Tshombé, Moïse 7 Z
Zambon (Italo) 92
U
U Thant 145
Table des matières
Introduction............................................................................................................................ 5
Première partie
La naissance d’un système mercenaire français
Chapitre 1
Du Katanga au Biafra, au cœur des guerres africaines....................... 23
Chapitre 2
« Affreux » ou soldats perdus ?............................................................................. 49
Chapitre 3
Les mercenaires français, un groupe en voie
de structuration parmi les « Affreux »............................................................. 83
Chapitre 4
Les mercenaires français dans la géopolitique africaine
de la guerre froide................................................................................................... 115
Conclusion de la première partie......................................................................... 159
Deuxième partie
La « main gauche » de la France en Afrique
Chapitre 5
Nouvelle époque, nouvelles opérations pour les mercenaires...... 163
Chapitre 6
Le milieu mercenaire français.......................................................................... 193
479
Dans l’ombre de Bob Denard
Chapitre 7
La défense de l’Occident en Afrique,
une forme d’ultime aventure virile............................................................... 223
Chapitre 8
Une survie au prix de la perte d’indépendance..................................... 249
Conclusion de la deuxième partie........................................................................ 287
Troisième partie
Les Comores dans la guerre froide,
le sultanat des mercenaires français
Chapitre 9
La GP comorienne, une base
pour le nouveau système mercenaire........................................................... 291
Chapitre 10
Les années 1980, le « Vieux »
et ses « mercenaires-colons ».............................................................................. 337
Chapitre 11
La GP au cœur du triangle
France-Comores-Afrique du Sud.................................................................. 379
Épilogue
Après 1989, l’incompréhension face
aux nouvelles configurations internationales.......................................... 419
Conclusion de la troisième partie......................................................................... 427
Conclusion générale..................................................................................................... 429
Cartes.................................................................................................................................... 439
Table des sigles et acronymes.................................................................................. 443
Repères chronologiques par pays.......................................................................... 445
Sources et orientations bibliographiques......................................................... 455
Remerciements................................................................................................................ 469
Index des noms cités.................................................................................................... 471