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Chapitre 2 - L'altération Des Roches
Chapitre 2 - L'altération Des Roches
1 - Introduction
Les processus conduisent généralement à une séparation poussée des éléments telle qu’elle serait
pratiquée dans une gigantesque analyse chimique quantitative. En conservant cette comparaison et en
l’appliquant aux différentes étapes franchies par les processus sédimentaires, nous voyons
successivement :
➢ Les minéraux des roches qui sont spécialement résistants aux agents chimiques et
mécaniques d’altération formeront la partie détritique des sédiments granulaires. Parmi ces
minéraux, le plus commun est certainement le quartz et la libération des grains de quartz
conduit à la formation de sables quartzeux et de grès qui marquent un enrichissement en
silice considérable par rapport aux roches parentales. Cette séparation peut être comparée à
la séparation de la silice, première opération à effectuer au cours d’une analyse chimique
classique.
➢ Les éléments précipitables comme oxydes et hydroxydes (Fe, Al, Ti, V, Cr, etc…) se fixent
sur place ; soit seuls, soit en combinaison avec la silice pour former les minéraux des argiles.
Ce fractionnement naturel de ces cations rappelle la séparation de ces mêmes cations par
précipitation en milieu alcalin au cours de la seconde étape de l’analyse chimique.
➢ Après une migration plus ou moins longue à travers les profils, les paysages et le réseau
hydrographique, le calcium et le magnésium précipitent comme carbonates en milieu marin
soit par précipitation chimique, soit sous l’action des organismes vivants, pour former les
calcaires et les dolomies.
➢ Dernière étape de la séparation, le sodium et les autres alcalins restent en solution et
concourront à augmenter la salinité des océans ou à former des dépôts salins dans les
cuvettes endoréiques. Toutefois le potassium, vu sa grande aptitude à entrer irréversiblement
dans certains réseaux cristallins de néoformation, se comportera de façon particulière : il
s’associera, au moins en partie, à la formation des argiles et entrera dans la fraction minérale
des sédiments.
Cette séquence de séparations chimiques peut être résumée schématiquement de la façon suivante
(Goldschmidt) :
Cette séparation qualitative et quasi quantitative des éléments majeurs dans la partie superficielle
de la croûte terrestre est le résultat de la combinaison des différents facteurs que nous avons étudiés
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plus haut, à savoir le potentiel ionique, le pH, le potentiel d’oxydo-réduction, les propriétés colloïdales
et les propriétés d’adsorption. Vient s’ajouter un facteur important que nous étudierons plus tard :
l’influence de la biosphère sur les processus d’altération et de sédimentation, la biosphère agissant
principalement par la végétation, la matière organique des végétaux décomposés (humus, acides
divers, Co2) et les microorganismes (bactéries, diatomées, foraminifères, etc.).
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Le précipité d’hydroxyde d’aluminium est amphotère, c’est-à-dire qu’il se redissout en milieu acide
en donnant des cations Al3+ et en milieu alcalin en donnant des anions AlO3H-2. Le domaine de
stabilité de l’hydroxyde est fonction de la concentration en ion Al3+.
Ainsi dans le cas de solutions très diluées, 10-4 ion gramme par litre, le précipité n’est stable
qu’entre pH 4 et pH 8. En solution plus concentrée, 1 ion gramme par litre, le domaine de stabilité
s’élargit entre pH 3 et pH 11.
Quand le précipité vieillit, il subit en général une certaine réorganisation cristalline : d’alumine
amorphe il se transforme en gibbsite. Le domaine de stabilité de l’hydroxyde cristallisé s’élargit,
surtout vers le domaine alcalin, où, pour les concentrations mentionnées, il s’étend jusque pH 10 et 13
respectivement.
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potentiel ionique est beaucoup plus élevé. Les cations Na+ sont libérés et par osmose vont gagner le
milieu aqueux et seront évacués. Le départ des cations Na+ crée une certaine distorsion du réseau, ce
qui facilitera encore les échanges ultérieurs. L’hydrolyse se traduit donc par un phénomène classique
d’échange de bases par ‘déchaussement’ des cations des réseaux cristallins. Le même raisonnement
vaut pour les autres cations à faible potentiel ionique tels que K+ (orthoses) et Ca2+ (plagioclases).
Après le départ des cations alcalins et alcalino-terreux, la charpente tridimensionnelle, bien que
déformée, existe toujours. Pour détruire le minéral, il faudra s’attaquer aux tétraèdres qui contiennent
Si et Al. Les liaisons Si-O-Al, étant plus fragiles que les liaisons Si-O-Si, l’attaque de la charpente va
progresser par rupture des premières avec libération de chaînes Si-O-Si plus ou moins longues,
polymères d’acide silicique qui ne se fractionneront que plus tard. L’aluminium libéré précipite
généralement sur place puisqu’insoluble dans la gamme naturelle des pH.
Le point faible étant constitué par la liaison O-Al, plus le minéral en contiendra, plus il sera
altérable. Ainsi les plagioclases calciques (deux Al pour deux Si) sont-ils plus altérables que l’albite
(un Al pour trois Si).
Par contre, les charpentes entièrement silicatées sont très résistantes à l’altération. C’est le cas du
quartz.
La dépolymérisation des chaînes siliciques fournit des tétraèdres SiO4 qui pourront éventuellement
se recombiner à l’aluminium s’ils n’ont pas été évacués en totalité par les solutions du sol. Il se forme
ainsi des argiles de néoformation dont l’exemple le plus courant est la kaolinite. Nous pouvons ainsi
écrire la réaction :
4KAlSi3O8 + 22H2O 4K+ + 4OH- + 2(Al2O3.2SiO2.2H2O) + 8 Si(OH)4
Quant aux minéraux ferromagnésiens, les réactions sont du même type. Dans les péridots,
toutefois, la charpente est déjà constituée de tétraèdres uniquement siliceux mais isolés, reliés entre-
eux par les cations Mg2+ et /ou Fe2+. Nous avons la réaction :
Mg2SiO4 + 4H2O 2Mg2+ + 4OH- + Si(OH)4
ou (Mg, Fe)SiO4 + 4H2O Mg2+ + Fe(OH)3 + Si(OH)4 + OH-
ou Mg2SiO4 + 4H2CO3 2Mg2+ + 4HCO-3 + Si(OH)4
ou Mg2SiO4 + 4H+ 2Mg2+ + Si(OH)4
On voit que la réaction à l’eau pure, à l’eau chargée de CO2 ou à l’eau acide aboutit toujours au
même résultat. Remarquer dans le cas du péridot ferrifère la précipitation de l’hydroxyde ferrique en
milieu alcalin et oxydant. Le magnésium est généralement exporté comme l’étaient le sodium et le
calcium dans le cas des feldspaths.
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minéraux passent en solution et se dépolymérisent et d’autre part la vitesse avec laquelle les
monomères formés sont exportés.
Tous les minéraux d’une roche sont soumis à la même agression de la part des facteurs
pédogénétiques. Mais ils ne réagissent pas tous de la même façon. D’où les différences de
comportement constatées entre les différents types de roches puisque celles-ci contiennent des
minéraux différents : plagioclases calciques et pyroxènes dans un gabbro, feldspaths alcalins et quartz
dans un granite, micas et quartz dans un micaschiste, etc.
Dans une roche où tous les minéraux composants sont très altérables, l’altération progresse
simultanément et à la même vitesse dans toutes ses parties. Seule intervient la granulométrie de la
roche (et sa porosité). Une roche à grain fin s’altère en général moins vite qu’une roche grossièrement
grenue : le front d’altération sera plus net dans le premier cas, plus diffus dans le second.
Par contre dans une roche contenant un nombre élevé de minéraux résistants, l’altération ne
progresse que plus lentement en abandonnant derrière elle des îlots inaltérés constitués par les
minéraux résistants. Ici aussi la vitesse de l’attaque est fonction de la granulométrie de la roche.
Toutefois, la grande porosité d’une roche peu altérable peut entrainer une altération plus rapide que
dans une roche plus altérable mais de porosité nulle. Cela se comprend facilement puisque les
réactions d’altération se passent en surface des minéraux : plus la surface d’attaque (proportionnelle à
la porosité) est grande, plus rapide sera l’altération.
L’hydroxyde des silicates peut en fin de compte se résumer à un phénomène d’échange de bases
entre les cations des minéraux et les ions H+ de l’eau. Le renouvellement rapide et constant des ions
H+, favorisé par un bon drainage et un volume d’eau important, permet aux réactions d’échange de se
poursuivre rapidement. L’eau perpétuellement renouvelée sera toujours pauvre en cations puisque
ceux-ci, une fois libérés, sont immédiatement exportés, ce qui augmente d’autant le pouvoir de
dissolution de l’eau.
La température joue également un grand rôle dans la vitesse d’altération des roches puisqu’une
réaction chimique est, en général, activée par un accroissement de température. C’est pourquoi, dans
les régions équatoriales et tropicales, là où les températures sont élevées, les pluies abondantes, et
l’eau du sol chargée d’ion H+ (matière organique, etc.), l’altération des roches est beaucoup plus
importante que dans les déserts (pas d’eau, pas de matière organique) et dans les zones tempérées ou
froides (moins d’eau, températures plus basses).
Dans un paysage vallonné, couvrant une superficie suffisamment restreinte pour que la température
et la pluviosité puissent être considérées comme constantes sur toute son étendue, l’altération sur les
sommets, les pentes et les fonds du paysage, est fonction surtout de la qualité de l’eau qui percole à
travers le sol et qui atteint les niveaux d’altération sous-jacents. L’intensité de l’altération et les
associations de minéraux néoformés ne sont pas nécessairement les mêmes d’un bout à l’autre de la
toposéquence.
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3 – Etude des toposéquences
Nous examinerons successivement le détail de l’altération dans deux toposéquences distinctes,
l’une sur roche basique, l’autre sur granite, l’une et l’autre étant choisie en région intertropicale où
précipitations et températures sont élevées.
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des horizons supérieurs ou des profils situés à l’amont. Les structures originelles s’estompent peu à
peu par colmatage des pores, par tassement, etc. A la longue on aboutit à la formation d’une altérite de
plus en plus compacte et indurée, alumino-ferrugineuse, sans silice ni bases : c’est la bauxite.
Si le temps n’est pas aussi long, ou si l’érosion superficielle rajeunit constamment les profils, on
n’arrive pas au stade final de bauxite mais au stade précédent, c’est-à-dire à des sols et altérites
alumino-ferrugineux meubles, non indurés, peu enrichis par des accumulations absolues : ce sont des
sols et altérites ferralitiques (Fe-Al).
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Dans la partie inférieure des pentes, c’est-à-dire le long des glacis de piémont et donc dans la plus
grande partie du paysage, les processus d’altération et de synthèse sont quelque peu différents.
En effet, l’eau de percolation qui entraine les cations et les polymères de silice est constamment
diluée par les apports superficiels d’eau neuve, non chargée, provenant de la pluie tombée sur les
pentes. Les micelles de silice se dépolymérisent progressivement et une certaine proportion de silice
monomère apparait dans les eaux de drainage. La silice dépolymérisée circulant dans les niveaux
d’altération entre en contact avec de l’aluminium ‘naissant’ libéré de l’altération des feldspaths. Silice
et alumine se combinent et forment de la kaolinite. Toute la silice disponible n’est pas utilisée pour
cette réaction puisque le feldspath d’origine contient trois fois plus de silice que la kaolinite néoformée
pour la même quantité d’alumine. Les cations Na+, Ca2+, Mg2+, ne sont pas utilisés dans la synthèse de
la kaolinite. Ils accompagnent l’excès de silice dans la migration de l’eau vers les parties inférieures
des pentes et les bas-fonds.
Dans la partie amont de la zone topographique dans laquelle apparait la kaolinite, celle-ci se forme
au-dessus de la zone à gibbsite, c’est-à-dire dans la zone de dilution. Plus bas dans cette même zone
topographique le front de kaolinisation rejoint le front d’altération : les feldspaths d’abord altérés en
matériel amorphe évoluent ensuite directement en kaolinite sans passer par le stade gibbsite.
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l’intérieur du sol. Une partie du calcium sera toutefois fixée comme cations échangeables sur les
argiles, le reste étant évacué par le réseau hydrographique.
Le magnésium (Mg) est le cation le plus important dans ces formations de bas de pente car il entre
dans la structure de la plupart des minéraux secondaires qui s’y développent : positions octaédriques
dans les montmorillonites-beidellites, des vermiculites, des interstratifiés, positions octaédriques et
brucitiques dans les chlorites, etc… Il se fixe également sur les argiles où il constitue une bonne partie
des bases échangeables. Le reste, s’il y en a, est évacué comme le calcium. Le magnésium ne forme
pas de minéraux particuliers qui lui soient propres.
Le silicium (Si) est abondant dans les solutions, soit en solution vraie (monomères) soit en solution
colloïdale (polymère). Contrairement à ce que montre une analyse chimique totale, une roche basique
se comporte vis-à-vis de l’altération comme une roche plus siliceuse qu’un granite parce que la silice
est entièrement répartie dans les minéraux altérables dans la première tandis qu’elle est en partie
concentrée sous forme de quartz non altérable dans le second. Le silicium entre dans la composition
des couches tétraédriques de tous les feuillets argileux. Elle se maintiendra telle quelle lors de la
transformation des minéraux argileux les uns dans les autres ; le passage des argiles T.O.T. vers les
argiles T.O. se fait avec élimination d’un feuillet tétraédrique siliceux.
L’aluminium (Al) entre dans la structure des argiles néoformées, soit en position tétraédrique
(minéraux dioctaédriques), soit encore en remplacement du magnésium dans la couche octaédrique
(minéraux trioctaédriques), soit enfin, dans la couche brucitique en remplacement du magnésium
(groupe des chlorites). L’aluminium peu soluble, provient en grande partie des minéraux alumineux
(plagioclases surtout) altérés sur place, le complément étant fourni par la dépolymérisation des
micelles silico-alumineuses.
Le fer (Fe) est libéré en grande quantité par l’altération des minéraux ferromagnésiens, mais une
grande partie du fer libéré dans les zones hautes et moyennes du paysage est fixée sous forme
d’oxydes et hydroxydes insolubles. Le peu de fer mis en solution ou complexé par la matière
organique est vite précipité en zone moyenne dès que les conditions d’oxydation sont favorables. Ce
n’est que dans les parties basses du paysage que les conditions vont être quelque peu différentes : le
milieu, pendant une partie de l’année au moins, est réducteur et engorgé. Le fer migre sous forme de
Fe2+. Avec l’arrivée de la saison sèche, le fer s’oxyde et précipite partiellement sur place pour former
des concrétions distinctes des concrétions calcaires mentionnées plus haut, mais dans lesquelles il est
souvent associé au manganèse. Le fer engagé dans les minéraux primaires sous forme de Fe 2+, libéré
de ces réseaux par altération, entre, dans ce milieu de bas de pente, dans la structure de certaines
argiles telles que la nontronite ou la beidellite ferrifère. Le fer y entre sous forme de Fe 3+ en
remplacement d’Al3+ en position octaédrique. Ce n’est que plus tard, lors de la transformation de ces
minéraux T.O.T. en minéraux T.O., que le fer sera libéré définitivement et sera soit précipité en
hydroxyde, soit évacué.
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Le manganèse (Mn) libéré dans les parties hautes du paysage vient se piéger dans les parties
basses, souvent même plus bas que le fer, où il forme des concrétions manganésifères associées dans
le même milieu aux concrétions calcaires.
L’altération des minéraux primaires dans les zones basses du paysage, se fait généralement en
plusieurs étapes et pour atteindre les dernières il faudra le plus souvent attendre des changements
climatiques ou géomorphologiques qui bouleverseront les conditions édaphiques du milieu.
Les plagioclases s’altèrent le plus souvent en un mélange de montmorillonite et de kaolinite. Plus le
milieu est confiné, plus grande est la proportion de montmorillonite.
Les minéraux ferromagnésiens, surtout les pyroxènes, se transforment le plus souvent en
vermiculites d’abord, en interstratifiés V-M ensuite, en montmorillonite-beidellite-nontronite enfin.
Les péridots donnent de l’iddingsite ou de la nontronite, deux minéraux riches en fer ferrique.
Sous l’influence postérieure d’un changement climatique qui entrainera des modifications dans la
géomorphologie du paysage et dans les conditions de drainage des formations superficielles, ces
minéraux argileux T.O.T. évolueront plus ou moins rapidement vers un mélange kaolinite +
hydroxydes de fer par perte de silice et de magnésium. Les concrétions calcaires seront dissoutes peu à
peu et les concrétions ferrugineuses ou manganésifère déplacées sous l’action de l’érosion.
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Les orthoses et les plagioclases s’altèrent directement en gibbsite par lessivage total des bases et de
la silice. Comme dans les altérites de roches basiques, la structure devient poreuse, le volume des
pores correspondant à la différence entre les volumes de silice + bases exportés et le volume d’eau
importé.
Les muscovites, ainsi que les séricites disséminées à l’intérieur des feldspaths, restent inaltérées,
pour un temps du moins, et il faudra attendre la progression de l’altération pour voir disparaitre à leur
tour ces micas potassiques, transformés, eux aussi en gibbsite.
La biotite se transforme assez rapidement en vermiculite et ensuite en gibbsite avec cristallisation
sur place du fer ferrique libéré du réseau cristallin du mica. Dans certains cas, on a pu observer le
passage graduel de la vermiculite à la kaolinite avant la transformation en gibbsite.
Le quartz reste pratiquement inaltéré dans les niveaux inférieurs de l’altération.
Dans les niveaux supérieurs des altérites, là où les remaniements locaux, les tassements, les
recristallisations conduisent à la formation de bauxite, les quartz se corrodent, se solubilisent et
finissent par disparaitre totalement. A ce stade extrême de l’altération, les formations superficielles ne
contiennent plus que de la gibbsite en mélange avec un peu d’hydroxydes de fer provenant des biotites
et des quelques minéraux ferromagnésiens présents dans la roche-mère.
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Ces propriétés particulières déplacent l’équilibre des néoformations : la montmorillonite et les
autres minéraux T.O.T. du groupe ne se forment que beaucoup plus difficilement puisqu’ils n’ont pas
à leur disposition les ions Mg et Fe nécessaires ni, le plus souvent, le milieu confiné indispensable.
Si les conditions édaphiques locales le permettent, il se forme des montmorillonites vraies,
alumineuses et peu magnésiennes, grâce aux apports de silice dépolymérisée venue de l’amont du
paysage. La montmorillonite néoformée va se concentrer principalement dans les fissures et les pores
des altérites et des sols, les colmater, amorcer ainsi, accentuer ensuite, le caractère confiné des
formations superficielles des bas de pente.
Sous climat beaucoup plus sec, ou si le réseau hydrographique débouche dans une région
endoréique, les sels dissous se déposent par évaporation du solvant et forment des sols salins
d’abord,des évaporites ensuite, à caractère sodique puisque le granite est riche en cet élément.
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