financier se protège du risque de défaut de paiement d’un crédit en payant une prime. Contrairement à ce que leur nom laisse entendre, ces dérivés de crédit s’apparentent plus à des options qu’à des swaps. Prenons l’exemple d’une entreprise (appelée « entité de référence ») qui a émis une dette de x millions d’€ sur cinq ans. L’établissement bancaire qui a fourni le crédit souhaite se protéger. Il paie une prime annuelle à un vendeur de protection. Si un événement spécifié dans le contrat tel qu’un défaut de paiement intervient, et seulement en ce cas, la dette est transférée au vendeur de protection contre paiement des x millions d’€, correspondant à la valeur du capital. A charge pour lui de récupérer ce qu’il peut auprès de l’entité de référence. Les CDS ont connu un développement considérable et ils sont les supports d’une large titrisation de plus en plus sophistiquée : combinaison de CDS pour former des portefeuilles ; constitution d’ABS, de CDO de CDS. Les CDS constituaient en 2004, un marché de 6 000 milliards de dollars, lequel a été multiplié par dix en quatre années pour atteindre 60 000 milliards de dollars en 2008. C’est dire si une crise des CDS qui serait générée par une montée des taux de défaillance sur le modèle de la crise des subprimes aurait été terriblement ravageuse. En 2008, l’assureur américain AIG possédait pour 440 milliards de dollars de CDS, et supportait donc le risque de défaut des crédits associés. La faillite d’AIG – si elle s’était produite, aurait pu avoir un effet domino très grave. C’est pourquoi l’Etat américain a renfloué AIG. Mais le dégonflement en bon ordre des CDS reste une question posée. Et les difficultés de ce marché d’assurances sur les crédits s’ajoutent aux difficultés de financements rencontrées à l’époque par les entreprises. Ce marché s’est sensiblement réduit, puisqu’il représente, selon la Banque des Règlements Internationaux (BRI), 9 316 milliards de dollars fin juin 2022.