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Analyse Fondamental Actions
Analyse Fondamental Actions
L’investisseur n’est pas un philanthrope : son but est de gagner de l’argent. S’il
choisit les marchés financiers, c’est qu’il accepte de prendre certains risques pour un
retour sur investissement plus élevé. C’est la notion du couple rentabilité / risque.
Le risque, c’est celui de la société, de son activité, de son management, de sa
gestion. C’est aussi celui de son secteur, de l’environnement économique, du
contexte boursier, de l’environnement géopolitique, etc. La liste des éléments ayant
une influence sur les marchés est suffisamment longue pour ne pas succomber au
chant des sirènes sans avoir acquis quelques connaissances.
La réponse à ces questions implique une étude des états financiers (bilan et compte
de résultat) et un retraitement des données sous forme de ratios et d’indicateurs.
C’est la manière dont le chiffre d’affaires se traduit en résultat, après toutes les
charges administratives et comptables.
Au cours de son exercice, la société a-t-elle dégagé des profits ou des pertes ?
Ventes de marchandises
– Coût d'achat des marchandises vendues (achats de
marchandises ± Variation de stocks de marchandises)
= Marge commerciale (pour les entreprises
commerciales)
Production vendue
± Production stockée
+ Production immobilisée
= Production de l'exercice
Marge commerciale
+ Production de l'exercice
- Consommations de l'exercice en provenance de tiers
= Valeur Ajoutée de l'entreprise (1)
Valeur Ajoutée de l'entreprise
+ Subventions d'investissement
- Impôts, taxes et versements assimilés
- Charges de personnel
= Excédent Brut d'Exploitation (2)
Excédent Brut d'Exploitation
+ Reprises sur provisions d'exploitation
+ Autres produits d'exploitation
- Dotation aux amortissements et provisions
- Autres charges d'exploitation
= Résultat d'exploitation (3)
Résultat d'exploitation
+ Résultat financier
= Résultat courant avant impôt
Résultat courant avant impôt
+ Résultat exceptionnel
- Impôt sur les bénéfices
- Participation des salariés
= Résultat de l'exercice (4)
Soyons honnêtes : hormis les analystes, peu d'investisseurs vont lire les comptes
des sociétés afin de mener une recherche approfondie.
Pour l’investisseur, l’essentiel est donc d’avoir une vue globale de la santé de
l’entreprise et de pouvoir interpréter les chiffres et les commentaires que les
analystes diffusent régulièrement. Comprendre les ratios, ce qu’ils signifient, ce qu’ils
sous-entendent, ce qu’ils impliquent est bien plus essentiel que d’éplucher les
documents comptables.
Il existe un nombre très élevé de ratios, près de 300 recensés dans la littérature
financière dont l’utilité est parfois discutable.
On se contentera ici d’exposer les principaux ratios permettant d’apprécier la
rentabilité et la solidité financière.
SOMMAIRE
1 - Les ratios de rentabilité
2 - Les ratios de structure financière
1- Les ratios de rentabilité
Ce ratio mesure la rentabilité exprimée par rapport aux capitaux investis dans
l'entreprise ; il détermine le rendement des capitaux propres, l'aptitude de l'entreprise
à rentabiliser les capitaux ainsi engagés par les actionnaires, et indirectement à les
rémunérer. C'est aussi ce que l'on appelle le taux de profit.
Le ROE doit être suffisamment élevé pour séduire les investisseurs. Au point que
certaines sociétés procèdent à des rachats d’actions dans le seul but d’améliorer le
rendement de ses fonds propres.
Attention, un taux faible peut correspondre à une phase d'investissement important ;
a contrario, un taux élevé peut aussi bien provenir d’une bonne gestion que d’une
insuffisance relative des fonds propres.
SOMMAIRE
1 - Capitaux propres
2 - Chiffre d'affaires (CA)
3 - EBIT
4 - EBITDA
5 - Intensité capitalistique
6 - Intérêts minoritaires
7 - Investissements
8 - Levier financier
9 - Levier global
10 - Levier opérationnel
11 - Marge brute
12 - Marge Brute d'Autofinancement (MBA)
13 - Marge d'exploitation
14 - Marge nette
15 - Résultat avant impôt
16 - Résultat courant
17 - Résultat net
18 - ROA
19 - ROCE
20 - ROE
21 - Taux de rentabilité nette
22 - Taux d'endettement net
23 - Trésorerie ou Dette
1- Capitaux propres
Les capitaux propres sont les ressources propres à l’entreprise. Celles-ci sont
constituées de trois éléments :
Le chiffre d’affaires est le montant total des ventes de biens et de services durant un
exercice comptable.
L’étude de son évolution permet de juger d’une partie de la santé de l’entreprise :
Si le chiffre d’affaires est croissant, l’entreprise est dynamique ;
S’il est constant, l’entreprise a une activité stable ;
S’il est décroissant, l’entreprise connait des difficultés.
3- EBIT
Abréviation de “Earnings before Interest and Taxes” - Français : Résultat avant frais
financiers et impôts ; Résultat d’exploitation
4- EBITDA
Abréviation de “Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization” -
Français : Résultat avant frais financiers, impôts, dépréciations et amortissements
5- Intensité capitalistique
L'intensité capitalistique indique le nombre d’actifs nécessaires à l’entreprise pour
dégager un chiffre d’affaires.
Une forte intensité capitalistique signifie que l’entreprise nécessite un grand nombre
d’actifs pour générer un revenu. Une faible intensité capitalistique signifie que
l’entreprise possède un business model nécessitant peu de ressources pour
produire, à l’inverse d’une entreprise nécessitant de nombreux actifs, telle que dans
l’industrie lourde.
6- Intérêts minoritaires
Il s’agit de la partie du résultat net ou des capitaux propres des filiales consolidées
de la société qui revient aux actionnaires minoritaires et non à la société-mère.
7- Investissements
Anglais : Capex (Capital Expenditure)
Le Capex est le montant payé par une entreprise pour acquérir ou améliorer ses
immobilisations corporelles ou incorporelles, comme les constructions, les
installations techniques, les brevets, etc. Il s’agit d’une dépense qui grève
immédiatement les finances de l’entreprise, mais qui assure sa croissance à long
terme.
8- Levier financier
Le levier financier mesure la capacité de l’entreprise à rembourser sa dette. Il
exprime en combien d’années l’entreprise est capable de rembourser sa dette au
moyen de son EBITDA.
Si ce ratio est supérieur à 5, on considère généralement que l’entreprise est trop
endettée par rapport à sa capacité à générer de la richesse.
9- Levier global
Le levier global compare le montant total des actifs par rapport à leur valeur
comptable dans l’entreprise. Ce ratio donne une vision sur l’endettement de
l’entreprise et du levier global utilisé pour suivre son business model.
Le résultat net est le bénéfice (résultat net positif) ou la perte (résultat net négatif)
de l’exercice. On le calcule en faisant la différence entre les produits et les charges
d’une entreprise sur un exercice comptable. C'est le solde du compte de résultat.
Le résultat net peut être distribué sous forme de dividendes aux actionnaires ou
placé dans les réserves de l’entreprise pour augmenter ses capitaux propres.
18- ROA
Abréviation de “Return On Asset"
Le ROA mesure en pourcentage le rapport entre le résultat net et le total des actifs. Il
représente la capacité de l’entreprise à dégager un résultat en utilisant l’ensemble de
ses moyens.
19- ROCE
Abréviation de "Return On Capital Employed"
20- ROE
Abréviation de “Return On Equity"
Le taux d’endettement net est un ratio qui mesure le niveau d’endettement d’une
société par rapport à ses fonds propres. Plus le ratio est élevé, plus l’entreprise est
endettée. De plus, il donne des indications sur la structure financière de la société. Il
existe des normes pour ce ratio.
Il est préférable que le ratio d'endettement soit inférieur à 100% (ou 1x). Dans le cas
où il serait trop faible, on pourrait en conclure que la société dépend beaucoup des
investisseurs et se montre trop prudente dans sa gestion. Si, au contraire, ce ratio
est trop élevé, la société est très endettée et dépend des prêteurs (banques). Dans
ce cas de figure, les charges financières risquent d'avoir un impact négatif sur le
résultat net de l'entreprise et ses conditions d'emprunt.
C’est l’objet de la dernière étape, celle qui porte sur l’analyse « boursière » et qui met
en relation les performances de l’entreprise avec son cours de bourse. Les
conditions de marchés sont-elles acceptables ou au contraire, l’action a-t-elle atteint
ses limites ?
De nombreux ratios se sont ainsi développés, dont certains sont devenus
incontournables.
Nous vous présentons ici les principaux ratios à maîtriser pour des décisions
d'investissement en toute conscience.
SOMMAIRE
1 - Bénéfice net par action (BNA)
2 - Book value (BV)
3 - Book value per share (BVPS)
4 - Capitalisation
5 - Cash Flow
6 - Dividende
7 - EVSR
8 - Net asset value (NAV)
9 - Net asset value per share (NAVPS)
10 - Part des bénéfices aux actionnaires
11 - PEG
12 - PER
13 - PER relatif sectoriel
14 - Price Cash Flow (PCF)
15 - Price-to-Book Ratio (PBR)
16 - PSR
17 - Ratio cours sur actif net
18 - Ratio VE / EBITDA
19 - Rendement net
20 - Taux de distribution
21 - Valeur d'entreprise (VE)
1- Bénéfice net par action (BNA)
Il convient d’examiner l'évolution du BNA d'une année sur l'autre pour déterminer si
une société peut améliorer ses bénéfices. Ce ratio permet en effet une comparaison
sur plusieurs années et ce, alors même que le nombre d'actions a pu évoluer. En
revanche, il ne permet pas de comparer deux sociétés différentes, car il tient compte
du nombre d'actions de chaque société.
La Book Value représente les capitaux qui restent à l’entreprise une fois qu’elle a
couvert l’intégralité de ses dettes et engagements.
Si la compagnie fait un bénéfice qui n’est pas entièrement redistribué aux
actionnaires (i.e. si elle met le bénéfice en réserve), la BV augmente. Si l’entreprise
enregistre des pertes, la BV diminue.
Si la BV est négative, cela signifie que les placements sont inférieurs aux
engagements et que la compagnie est insolvable.
5- Cash Flow
Le Cash Flow désigne les ressources monétaires dégagées par l’activité annuelle
d’une entreprise : il comprend le bénéfice, la dotation aux amortissements et aux
provisions sur actifs immobilisés. Ces liquidités servent à rembourser les dettes,
rémunérer les actionnaires et investir. Le Cash Flow s’apparente à la notion de
capacité d’autofinancement d’une entreprise, il évalue sa capacité à assumer ses
besoins de financement.
Un Cash Flow négatif montre que la société risque une cessation de paiement.
6- Dividende
Le dividende, dont la distribution est décidée par l'assemblée générale ordinaire, est
la partie des bénéfices versée aux actionnaires. A ce titre, le dividende représente
une partie du bénéfice net par action. Il constitue la rémunération des actionnaires.
Lorsqu'il n'y a pas de bénéfices ou lorsque la société veut octroyer à ses actionnaires
une rémunération plus importante, les dividendes peuvent être prélevés sur les
réserves de l'entreprise.
Le dividende reflète la politique de l’entreprise : un dividende faible peut signifier une
forte volonté d’investissement de la part de l’entreprise, tandis qu'un dividende fort
peut signifier une politique privilégiant les actionnaires.
7- EVSR
Comme son nom l'indique, la valeur liquidative répond à la question suivante : quelle
serait la valeur d'un titre si l'entité était liquidée immédiatement ?
Appliqué aux OPCVM, le terme de "valeur liquidative" (ou NAV pour Net Asset
Value) est assimilé en réalité à la notion de "valeur liqudiative par action". La NAV
représente ainsi la valeur d'une part ou action. Elle est obtenue en divisant l'actif net
de l'OPCVM par le nombre de parts (s'il s'agit d'un FCP) ou d'actions (s'il s'agit d'une
SICAV). Cette valeur n'est pas que théorique : il s'agit du prix auquel les
investisseurs effectuent leurs souscriptions et rachats, majoré ou minoré, selon le
cas, des frais et commissions.
Le Prospectus de l'OPCVM indique nécessairement la périodicité de publication de la
NAV. Le plus souvent calculée quotidiennement, elle doit l'être au moins deux fois
par mois. De nombreux sites, dont Zonebourse, indiquent la valeur liquidative des
principaux OPCVM. Le gérant du fonds, qui a la responsabilité de calculer la valeur
liquidative, doit la communiquer à toute personne qui en fait la demande. Elle est par
ailleurs systématiquement transmise à l'AMF.
NAV = (Valeur des actifs - Valeur des dettes - Frais non prélevés) / Nombre de parts
La part des bénéfices aux actionnaires indique la part du résultat net dégagé par
l’entreprise qui est reversé aux actionnaires sous forme de dividende, l’autre partie
restant dans l’entreprise sous la forme de réserves.
11- PEG
Abréviation de "Price Earning Growth"
En règle générale, le PEG d’une action pour un exercice anticipé, doit être positif et
ne devrait pas dépasser le taux de croissance des bénéfices attendu sur cet
exercice. Si ce n’est pas le cas, c'est-à-dire si le PEG est supérieur à l’unité, le titre
sera considéré comme surévalué.
A l'inverse, un PEG inférieur à 1 signifie un potentiel de hausse probable du cours
car le taux de croissance attendu des bénéfices est supérieur au PER.
Exemple : Une entreprise qui affiche un multiple de 20 fois les bénéfices estimés
paraît plus chère qu'une valeur d'un même secteur qui dispose d'un ratio de 14.
Considérant que les perspectives de croissance des résultats attendus sont de 20 %
pour la première et de 10 % pour la seconde, le jugement est différent. Avec un PEG
de 1 (contre 1,4 pour la seconde), il s’avère que la première société se paie moins
cher.
12- PER
Le PER est sans conteste l’un des ratios boursiers les plus utilisés.
Le PER correspond au nombre de fois que le bénéfice net par action est capitalisé
dans le cours de l’action. Il sert surtout à comparer la valeur d’une société par
rapport à ses pairs, à son secteur d’activité, ou encore à la situer par rapport à sa
valeur haute et valeur basse historique.
Plus le PER est élevé, plus la société est jugée « chère » en termes relatifs. Ainsi, un
titre cotant quelques euros peut être estimé plus cher qu'un autre qui cote plusieurs
dizaines d’euros, mais dont le PER est moins élevé.
Si le PER de la société est supérieur à la moyenne de son secteur, le marché attend
une croissance de cette valeur plus forte que la moyenne du secteur. Acheter l’action
revient à payer une surprime fondée sur des promesses de profits futurs. Le cours
d'une société considérée très chère peut continuer à progresser sur la base de
projets de développement très novateurs. A contrario, en cas de déception, la
sanction est souvent très forte sur le cours des actions dites "chères".
Si au contraire le PER est inférieur à la moyenne du secteur, le marché prévoit une
plus faible croissance, voire même un recul des bénéfices. Un faible PER peut
évoquer une situation de redressement.
Exemple : Soit une entreprise dont le capital est composé d’un million d’actions et
qui dégage un bénéfice net d’un million d’€ ; elle aura un BNA de 1 €. Si le cours de
l’action est de 17 €, le PER sera de 17 fois (17/1) ; si le cours est de 25 € le PER
sera de 25 fois.
Cet indicateur permet d'évaluer des titres d'industries très “capitalistiques” qui
procèdent à d'importantes dotations aux amortissements. Ajouté au PER, le PCF
permet alors une comparaison plus fine entre les actions en permettant d'identifier
les entreprises qui accordent une importance excessive au provisionnement.
Ce ratio est intéressant pour comparer des sociétés dont la politique de distribution
des bénéfices aux actionnaires est généreuse, telles que les sociétés foncières. En
théorie, plus le rendement net est élevé, plus l'investissement est avantageux. Mais il
importe de se méfier des rendements élevés. En effet, deux facteurs jouent sur le
niveau du rendement : l'importance du dividende et le cours de l'action. Par
conséquent si un rendement est élevé, on se posera la question de savoir si cela est
dû au fait que la société a fait de bons résultats et en distribue une grande part aux
actionnaires ou au fait que le cours de son action est très bas, ce qui donne un
rendement élevé.