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PROCEDURE DOUANIERE

TRANSIT-DOUANE

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Chapitre I : LA DOUANE : définition, rôle, missions, objectifs et bureaux des
douanes
I. Définition de la douane
La douane est une administration qui joue un rôle essentiel dans la bonne marche
des affaires publiques tout en contribuant à la prospérité générale et à la protection
de la société. Pour ce faire, la douane a un rôle et des missions.
II. Le rôle de la douane
La douane a pour rôle de contrôler les flux physiques des marchandises, des
personnes, des moyens de transport et des capitaux qui franchissent les frontières.
C’est là, l’importance de prendre la douane comme police des frontières.
III. Les missions et les objectifs de la douane
Les pouvoirs publics s’appuient sur l’administration des douanes pour mettre en
œuvre une bonne partie de leurs politiques fiscale, économique et sécuritaire.
D’où les trois grandes missions de la douane desquelles découlent ses vrais
objectifs :
1. La mission fiscale : liquidation des droits et taxes exigibles ;
2. La mission économique : facilitation du commerce international,
protection du patrimoine culturel, établissement des statistiques du
commerce extérieur, protection de l’environnement de la société contre les
menaces de la santé humaine et animale, accompagnement et protection des
entreprises locales contre le dumping et la contrefaçon ;
3. La mission sécuritaire : lutte contre la criminalité transnationale
organisée, le trafic d’armes, de drogue, le blanchiment de capitaux, le
terrorisme.
Pour accomplir pleinement ces missions, la douane fait obligation à toute
personne transportant des marchandises et désirant franchir les frontières dans un
sens ou dans un autre (Importation ou Exportation) de se présenter au bureau des
douanes le plus proche pour les y déclarer.
IV. Les bureaux des douanes
Le bureau des douanes peut être défini comme la cellule administrative dans
laquelle s’effectuent les formalités douanières. Il existe trois types de bureaux des
douanes :

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1. Les bureaux de plein exercice : qui sont compétents pour dédouaner
toutes sortes de marchandises quelles que soient la valeur et l’espèce
tarifaire (exception faite aux marchandises destinées aux bureaux
spécialisés) ;
2. Les bureaux à compétences limitées : qui ne peuvent recevoir que
certaines marchandises compte-tenu de la valeur et de l’espèce tarifaire ;
3. Les bureaux à compétences spéciales : ils ne sont compétents que pour
recevoir une marchandise ou un groupe de marchandises.

Organigramme d’un Bureau de Douane

Comptabilité et CHEF DE Secrétariat


Statistique BUREAU

Chef de Section Chef de Visite

Navigation Admission
&Recevabilité Temporaire
Apurement Vérificateurs

Dans le bureau des douanes, on effectue deux (2) types de contrôle : un contrôle
de forme et un contrôle de fond.
a. Le contrôle de forme
Il consiste à procéder à la vérification de la compétence du bureau, le respect des
délais jusqu’à l’enregistrement de la déclaration dans le système GAINDE avant
de l’envoyer au service des douanes.
• Le Chef de Section
Dès l’arrivée d’un dossier au bureau des douanes, le Chef de Section le reçoit et
procède à la vérification :

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- De la compétence du bureau pour dédouaner la marchandise en question ;
- Du respect des délais impartis par le code des douanes pour le dépôt.
Après ces vérifications, le Chef de Section appose son cachet Recevabilité (R) et
le dossier sera transmis à son secrétaire. Ce qui signifie une autorisation à ce
dernier de procéder au contrôle du dossier. Ainsi, le dossier sera transféré à la
sous-section Navigation et Recevabilité.
• Navigation :
Son rôle est de numéroter puis ventiler le Manifeste et d’autoriser, en cas de
besoin, une déclaration A.D.M (Avant le Dépôt du Manifeste).
NB : L’autorisation de déclaration A.D.M (Avant Dépôt du Manifeste) est apurée
par une Déclaration d’Enlèvement Provisoire (D.E.P). Elle permet au propriétaire
de la marchandise de procéder à sa déclaration avant même son arrivée. En effet,
à l’arrivée de la marchandise, la D.E.P sera apurée par une Déclaration en Détail
Définitive. Il serait édifiant de noter que ce type de déclaration est réservé aux
produits dangereux et aux produits fragiles.
• Recevabilité :
Son rôle est d’effectuer le contrôle de forme réglementaire de la déclaration en
détail et de l’authenticité des documents annexés. Ensuite, il enregistre le dossier
en lui octroyant un N° d’enregistrement permettant un suivi efficace.
• Apurement et dépôt :
A l’arrivée du moyen de transport, le manifeste sera déposé au bureau des
douanes. Ce manifeste sera transmis à la sous-section Apurement pour qu’on
assigne à chaque lot de marchandises du manifeste un régime douanier
« définitif ».
Apurement du Manifeste traduit « assigner à chaque lot de marchandises un
régime douanier.
b. Le contrôle de fond (au niveau de Visite et vérification)
- Eléments qualitatifs (Origine ; Provenance ; Espèce)
- Eléments quantitatifs (Nombre de colis ; poids ; VD)

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Chapitre II : La conduite et la mise en douane et l’attente de dédouanement
Introduction :
La conduite en douane des marchandises consiste à les diriger vers le bureau des
douanes compétent le plus proche afin d’y accomplir toutes les formalités
qu’exigent les lois et règlements en vigueur en empruntant la route légale.
La mise en douane des marchandises revient à les déclarer sommairement afin
de permettre le service des douanes de les prendre en charge en attendant la
déclaration en détail.
La conduite et la mise en douane de marchandises destinées à l’import ou à
l’export incombent au transporteur. Autrement dit, jusqu’à ce que le service des
douanes prend en charge les marchandises conduites et mises à sa disposition, ces
dernières demeurent sous la responsabilité du transporteur. Cette prise en charge
se matérialise par la remise d’une décharge par la douane au transporteur, actant
ainsi le transfert de responsabilité. C’est à cet instant que débute le décompte de
la durée d’attente de dédouanement.
I. La conduite et la mise en douane à l’importation
Les conditions dans lesquelles les marchandises sont conduites et mises en douane
varient selon le mode de transport utilisé.
1. Transport fait par voie maritime
a) La conduite en douane
Toutes les marchandises qui arrivent par voie maritime sont répertoriées sur un
document qui reprend l’état général de chargement du navire : c’est le manifeste
de cargaison. Il est daté et signé par le capitaine du navire. Il doit, en outre,
indiquer :
➢ La nature des marchandises ;
➢ L’espèce tarifaire des marchandises ;
➢ Le nombre de colis, leurs marques et numéros ;
➢ Le lieu de chargement et le lieu de destination.
A l’entrée dans les eaux territoriales sénégalaises, le navire doit se diriger
directement vers un port muni de bureau de douane.
b) La mise en douane

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L’obligation de la conduite en douane des marchandises est assortie d’une autre
formalité impérative : c’est la mise en douane des marchandises.
Elle doit se faire dès l’arrivée de celles-ci sur les lieux ou s’exercent le contrôle
douanier. Pour ce faire, il faut déposer la déclaration sommaire au bureau des
douanes, leur permettant ainsi de prévenir le département chargé du contrôle sur
les produits, colis ou marchandises non repris dans le manifeste.
La déclaration sommaire comprend :
➢ L’original du manifeste de cargaison : c’est l’original qui est déposé. S’il
est rédigé en langue étrangère, il doit être accompagné d’une traduction
authentique en français ;
➢ Les manifestes spéciaux : ce sont des documents qui reprennent
l’ensemble des biens qui sont à bord du navire et qui appartiennent aux
membres de l’équipage (habits, nourriture, etc.) ;
➢ La charte partie : c’est un document qui atteste le contrat d’affrètement ;
➢ L’acte de nationalité : conformément à son nom, c’est un document qui
atteste la nationalité du navire. Il nous renseigne sur la charge utile du
navire, son numéro d’immatriculation, le port d’attache, entre autres.
2. Transport fait par voie aérienne
a) La conduite en douane
Elle consiste à :
➢ Suivre la voie aérienne (fixée par les autorités de navigation aérienne) ;
➢ Se poser sur un aéroport où il y a la présence du service des douanes ;
➢ Inscrire les marchandises sur le manifeste de cargaison encore appelé lettre
de transport aérien (LTA).

b) La mise en douane
Dès l’arrivée de l’avion à l’aéroport, une déclaration sommaire doit être déposée
à la douane par le commandant de bord ou son représentant. La déclaration
sommaire est constituée des mêmes éléments que pour le transport par voie
maritime.
3. Transport fait par voie terrestre
a) La conduite en douane
Les marchandises importées par les frontières terrestres doivent être aussitôt
conduites au bureau de douane le plus proche par la voie la plus directe appelée
route légale. Les voies ferroviaires sont considérées de droit comme routes

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légales. Les marchandises ne peuvent être introduites dans des maisons ou tout
autre bâtiment, avant d’avoir été conduite en douane.
b) La mise en douane
Dès son arrivée au bureau des douanes, le conducteur doit remettre aux agents la
déclaration sommaire. Celle-ci est constituée d’une feuille de route (camion) ou
la lettre de voiture (train). La feuille de route n’a aucune forme précise fixée par
la loi. L’essentiel est qu’elle reprenne, de façon exhaustive, l’ensemble des
marchandises transportées avec toutes les indications qui permettent de les
identifier mais aussi qu’elle soit signée par le déposant.
Par contre, la lettre de voiture est un écrit qui constate le contrat de transport de
marchandises. Elle fait foi, jusqu’à la preuve du contraire, des conditions du
contrat de transport et de la prise en charge des marchandises par le transporteur.
Le lettre de voiture comprend des indications obligatoires notamment : la date, les
lieux de chargement et de destination ; les informations concernant l’expéditeur,
le transporteur et le destinataire ainsi que les éléments relatifs à l’identification
des marchandises.

II. La conduite et la mise en douane à l’export


1. Généralités
Les marchandises à exporter doivent être conduites au bureau ou poste de douane
aux fins de déclaration. L’expéditeur est libre de choisir le bureau où il doit
effectuer ses formalités. Cette liberté est cependant assortie de la condition que le
bureau choisi soit juridiquement ouvert à l’opération considérée.
L’obligation d’accomplir les formalités douanières avant tout acte d’exportation
entraine que :
➢ Les marchandises ne peuvent être embarquées ou transportées que sur
autorisation du service des douanes et en sa présence. Cela veut dire donc
que les opérations d’embarquement ou de transbordement ne peuvent se
faire que dans des ports ou aéroports munis de bureaux de douane. Le
service peut, exceptionnellement, autoriser que les opérations se déroulent
dans d’autres endroits mais, les frais de déplacement des agents seront à la
charge du requérant.
➢ Une fois toutes les formalités accomplies, les marchandises déclarées
doivent être immédiatement embarquées à bord du moyen de transport en
vue d’être conduite directement à l’étranger.

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➢ A défaut, elles doivent être stockées dans les Magasins ou Aires
d’Exportation (MAE).

2. Sortie du territoire national


Une fois chargé, le moyen de transport ne peut quitter le territoire national que
par la route légale et après que les services des douanes ont visé tous les
documents nécessaires à toutes réquisitions des agents des douanes la présentation
des documents justificatifs doivent être faite dans l’immédiat. A noter que dans le
cas de l’exportation, la mise en douane correspond au dépôt de la déclaration en
détail.
III. L’attente de dédouanement
La durée de l’attente de dédouanement varie selon le mode de transport utilisé :
30 jours francs pour les expéditions faites par voie maritime ;
15 jours francs pour les autres modes de transport.
Si, au bout de l’attente de dédouanement, les marchandises restent non
dédouanées, une sommation sera adressée au propriétaire avec une prorogation
d’un mois pour procéder au dédouanement des marchandises. Sinon, elles seront
admises en dépôt.

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Chapitre III : LE REGIME DE MISE A LA CONSOMMATION DIRECTE
1. Définition :
La codification du régime douanier est un code alphanumérique composé
d’une lettre suivie de 3 chiffres.
 La lettre : elle est appelée Code document.
 Le 1er chiffre : c’est le Code Régime douanier.
 Le 2ème chiffre : on l’appelle Code Régime fiscal.
 Le 3ème chiffre : c’est le code Régime statistique.
En douane, on a quatre régimes susceptibles de recevoir les marchandises,
matérialisés par leurs initiales. Ces régimes sont :
 La mise à la Consommation (C) ;
 L’Exportation (E) ;
 La Réexportation (R) ;
 Le régime Suspensif (S).

2. La Mise à la Consommation directe (C)


Mettre un produit à la consommation c’est le mettre en libre pratique (lui donner
la nationalité sénégalaise) afin qu’il puisse circuler librement dans le marché
intérieur.
La mise à la consommation est subordonnée à deux obligations douanières :
➢ L’accomplissement des formalités douanières par la constitution du
dossier (déclaration en détail + l’ensemble des documents annexés) ;
➢ La liquidation des droits et taxes, s’il y a lieu.
La marchandise est ainsi en libre pratique.
Il existe deux manières de mettre une marchandise à la consommation : soit avec
application des droit et taxes, soit avec franchise.
a) Avec application des droits et taxes

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C’est la formule prévue dans les dispositions générales du code des douanes. On
applique les droits et taxes afférents à la marchandise en question.
b) Avec franchise (exonération des droits et taxes)
L’exonération des droits et taxes est prévue dans certaines dispositions spéciales
de la douane. C’est lorsque les produits importés sont destinés :
Aux dons et aides ;
Aux franchises conditionnelle et exceptionnelle ;
Aux corps diplomatiques ;
Au code des investissements (Etat).

3. Techniques de codification pour la Mise à la Consommation


On en a deux (2) façons :
➢ Si le Code Régime fiscal (2ème chiffre) est égal à zéro (0), cela entraine
l’application des droits et taxes.
➢ S’il est différent de zéro (0), c’est la franchise des droits et taxes.
Produits non pétroliers
Mise à la consommation avec Mise à la consommation avec
exemption des D&T application des D&T
C11 : dons et aides
C12 : franchises conditionnelle et
exceptionnelle
C13 : corps diplomatiques
C14 : code des investissements

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Chapitre IV : La valeur en douane et la note de détail
I. La valeur en douane
C’est la base taxable. Autrement dit, c’est la valeur devant servir de base
d’imposition à l’ensemble des droits et taxes afférents à la marchandise. Elle est
communément appelée l’assiette de l’impôt douanière.
1. A l’exportation
La valeur en douane à l’export est la valeur point de sortie. Elle est calculée
comme suit :

• Valeur en douane = franco port + FMP bord


➢ P/S = Exw + Frais de mise à quai
Contrairement à la logistique ou l’incoterm FOB est exclusivement maritime, en
douane, la valeur FOB est définie comme la valeur à l’exportation. C’est -à-dire,
la valeur qui marque la fin de l’expédition de la marchandise au regard de la loi
douanière et elle est communément appelée le coût de l’expédition. Dès lors,
FOB peut être utilisée avec tous les modes de transport en Douane.

• FOB = Exw + tous les frais de mise en FOB


• FOB = P/S + FMP bord + éventuellement le MDT
2. A l’importation
Dans le cadre d’une importation, la Valeur en Douane (VD) correspond à la
valeur CAF de la marchandise.
CAF = FOB + Fret + Assurance
Avec le caractère obligatoire de l’assurance locale qui est prise en compte sur le
calcul de la Valeur en Douane (VD) à l’import, on a très souvent, dans le cadre
d’un transport international de marchandises, deux types d’assurance :
l’Assurance Transport Principale (ATP) et l’Assurance Locale (AL). Ainsi,
on peut avoir :
*Si la marchandise n’est pas assurée pour le Transport Principal :

• CAF = FOB + FRET + Assurance locale


*Si la marchandise est assurée pour le Transport Principal :

• CAF = FOB + FRET + Assurance TP + Assurance locale

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L’Assurance Transport Principale (ATP) servant à pallier les risques du transport
principal de la marchandise, pour en revenir à la bonne formule de CAF , on
procède à la sommation du Fret Principal et de l’ATP pour en faire une seule
somme représentant le Fret. Ainsi, le Fret taxable devient :
Fret taxable = Fret principal + Assurance Transport Principal
D’où :

• CAF = FOB + FRET taxable + Assurance locale


NB : En langage douanière, l’Assurance Transport Principale est appelée Frais
accessoires ou Débours.
II. La note de détail
Elle peut être considérée comme le brouillon de la déclaration en détail. Elle est
composée de deux tableaux : le tableau de pré liquidation et le tableau de la
liquidation. En effet, les informations reçues de manière générale dans les
documents qui nous sont soumis doivent faire l’objet d’un traitement spécifié par
rapport à chaque article pour bien préparer la liquidation.
Mise en situation 1 :
Soit une importation de 3 produits P1, P2 et P3 d’origine France de FOB respectifs
1 200 000, 2 000 000 et 1 800 000. Le poids brut total de l’expédition est de 3200
et son poids net 3060. Le coût du transport est de 665 000 dont 25 000
d’assurance.
• Le tableau de pré liquidation

Article P1 P2 P3 Récapitulation
PB

PN

FOB

ASSURANCE

FRET

CAF

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La méthode pratique de taxation
Détermination de la valeur CAF unitaire
1) Le calcul des poids
a) Poids brut unitaire
𝐏𝐁𝐭
𝐏𝐁𝐮 = 𝐱 𝐅𝐎𝐁𝐮
𝐅𝐎𝐁𝐭

𝟑𝟐𝟎𝟎𝐤𝐠
𝐏𝐁𝐮 𝐝𝐮 𝐏𝟏 = 𝐱 𝟏𝟐𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎𝐅 = 𝟕𝟔𝟖𝐤𝐠
𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎𝐅

b) Poids net unitaire


𝐏𝐍𝐭
𝐏𝐍𝐮 = 𝐱 𝐅𝐎𝐁𝐮
𝐅𝐎𝐁𝐭
𝟑𝟎𝟔𝟎𝐤𝐠
𝐏𝐍𝐮 𝐝𝐮 𝐏𝟏 = 𝐱 𝟏𝟐𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎𝐅 = 𝟕𝟑𝟒𝐤𝐠
𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎𝐅

2) Le calcul de l’assurance unitaire


𝐀𝐒𝐒𝐭
𝐀𝐒𝐒𝐮 = 𝐱 𝐅𝐎𝐁𝐮
𝐅𝐎𝐁𝐭

𝟐𝟓𝟎𝟎𝟎𝐅
𝐀𝐒𝐒𝐮 𝐝𝐮 𝐏𝟏 = 𝐱 𝟏𝟐𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎𝐅 = 𝟔𝟎𝟎𝟎
𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎𝐅
3) Le calcul du fret unitaire
𝐅𝐑𝐄𝐓𝐭
𝐅𝐑𝐄𝐓𝐮 = 𝐱 𝐏𝐁𝐮
𝐏𝐁𝐭

𝟔𝟒𝟎𝟎𝟎𝟎𝐅
𝐅𝐫𝐞𝐭 𝐝𝐮 𝐏𝟏 = 𝐱 𝟕𝟔𝟖 = 𝟏𝟓𝟑𝟔𝟎𝟎
𝟑𝟐𝟎𝟎

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Ainsi :
CAFu1 = FOBu1 + ASSu1 + FRETu1 = 1200000 + 6000 + 153600 = 1359600F
Dans le tableau de pré liquidation précédent, les produits n’ont pas été
expressément nommés. On les a juste appelés P1, P2, P3. De ce fait, ce tableau
de pré liquidation est bien rempli et débouche au calcul des valeurs CAF unitaires
(CAF1 ; CAF2 ; CAF3) qui constituent, suivant leur ordre, les assiettes
d’imposition des droits et taxes exigibles aux produits P1, P2 et P3.
Supposons que les produits précédemment enregistrés dans le tableau de pré
liquidation sont connus :
• P1 = 200 barres de fer ;
• P2 = 75 cartons de Roulements à bille ;
• P3 = 100 cartons de bougies.
A retenir :
S’il existe au moins dans la note de détail un article à nu (sans emballage), il
nous est formellement interdit de commencer le calcul de la pré liquidation par
celui des PBu. On calcule le PN de l’article à nu qu’on assimile à son PB et en
déduire le PB des articles emballés.
Cela dit, certains éléments de la pré liquidation se verront modifiés du fait du
caractère nu de l’un des produits : le fer.
Pour bien remplir le tableau de la pré liquidation, il faut :
• Calculer le poids brut du fer et l’assimiler à son poids net ;
• Calculer l’assurance du fer ainsi que son fret ;
• Trouver les valeurs FOB, Fret et Assurance des articles emballés ;
• Travailler avec les nouvelles valeurs pour remplir les colonnes des articles
emballés.

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Article 200 barres de 75 cartons de 100 cartons récapitulation
fer roulements à de bougie
bille
PB

PN

FOB

ASSURANCE

FRET

CAF

La méthode pratique de taxation


Détermination de la valeur CAF unitaire
Dans notre expédition, nous avons un article à nu « fer ». Ainsi, pour les calculs
de la pré liquidation, on commence par celui du poids net du fer que l’on
assimilera à son poids brut. Et ensuite, on en déduit le poids brut des deux
articles emballés (roulements à bille et bougies).
3060kg
PN du fer = x 1200000F = 𝟕𝟑𝟒𝐤𝐠
5000000F
PNfer = PBfer = 734 kg
• Assurance du fer :
25000F
ASS du fer = x 1200000F = 𝟔𝟎𝟎𝟎
5000000F
• Fret du fer :
640000F
Fret du fer = x 734 = 𝟏𝟒𝟔𝟖𝟎𝟎
3200

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• Calculons le poids brut total des 2 articles emballés
PBt = 3200
PBfer=PNfer = 734
PBbougies et rlmt = 2466
• Calculons la valeur FOB des 2 articles emballés
FOBbougies et rlmt = 2000000 + 1800000 = 3800000
• Calculons le fret des articles emballés
640000 – 146800 = 493200
Sur la base de ses nouvelles données (PB total = 2466 ; FOB total = 3800000 ;
fret total = 493200), on peut calculer les poids bruts unitaires et les frets
unitaires des articles emballés et en déduire leurs CAF unitaires.
• Calculons les poids bruts unitaires
2466kg
PBu roulement = x 2000000F = 𝟏𝟐𝟗𝟖𝐤𝐠
3800000F
PB bougies = 2466kg – 1298kg = 1168kg
• Calculons les frets unitaires
𝟒𝟗𝟑𝟐𝟎𝟎𝐅
𝐅𝐫𝐞𝐭 𝐫𝐨𝐮𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 = 𝐱 𝟏𝟐𝟗𝟖 = 𝟐𝟓𝟗𝟔𝟎𝟎
𝟐𝟒𝟔𝟔
Fret bougies = 493200 – 259600 = 233600
Ainsi :
CAFfer = FOBfer + ASSfer + FRETfer
1200000 + 6000 + 146800 = 1352800F

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Chapitre III : Le dédouanement proprement dit
1. L’obligation de lever une déclaration en détail
En vertu des dispositions de l’article 69 du Code des Douanes, toutes les
marchandises importées, y compris celles bénéficiant d’une exemption des droits
et taxes à l’entrée, doivent faire l’objet d’une déclaration en détail leur assignant
un régime douanier.
La Déclaration en détail est un acte juridique (élément de preuve, qu’on peut
produire en justice) par lequel un déclarant assigne un Régime Douanier (la
destination final d’un produit) et s’engage sous les peines de droit s à accomplir
toutes les obligations découlant de ce régime et à fournir toutes les indications
nécessaires permettant l’identification des marchandises.
En principe, celle-ci est déposée après l’arrivée des marchandises, mais
l’Administration des douanes, dans un souci de facilitation et de soutien aux
opérateurs économiques, a mis en place des procédures simplifiées et tout un
système de facilitations. C’est ainsi, par exemple, qu’elle a admis le principe d’un
dépôt anticipé des déclarations permettant l’enlèvement des marchandises dès leur
arrivée.
2. Les personnes habilitées à déclarer
Au Sénégal, les importateurs sont tenus de recourir aux services d’un
commissionnaire agréé en douane.

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Toutefois, les personnes physiques ou morales (P.P.M) bénéficiaires d’un crédit
d’enlèvement ou d’une autorisation spéciale peuvent lever des déclarations en
détail pour leur propre industrie ou commerce.
3. Les documents à joindre à la déclaration en détail (Indications)
La déclaration en détail est un imprimé comportant toutes les indications
afférentes à l’importation/exportation (la nature des marchandises, le poids, le
nombre, la valeur, les droits et taxes exigibles, entre autres éléments).
Les énonciations et mentions qui sont portées sur la déclaration doivent être
attestées par des documents qui y sont joints, à savoir :
• La facture commerciale ;
• Le document de transport (connaissement, lettre de transport aérien etc.) ;
• Le certificat d’origine ;
• L’attestation d’assurance ;
• Le certificat sanitaire ou phytosanitaire (selon qu’il s’agisse respectivement
de produits d’origine animale ou végétale) ;
• La déclaration préalable d’importation (DPI) ;
• L’attestation de vérification (AV) ;
• La déclaration d’importation de produits alimentaires (DIPA) ;
• La déclaration des éléments de la valeur ;
• Certains autres documents ayant trait à l’importation.
Le nouveau système informatique douanier dénommé GAÏNDE 2000 a intégré
ORBUS 2000, un logiciel qui permet :
• La collecte électronique des documents cités ci-dessus ;
• La disponibilité sur écran desdits documents visés par les autorités
compétentes (ce qui équivaut à les joindre électroniquement à la
déclaration) ;
• Le paiement électronique des droits et taxes.
La nouvelle version de « G.A.I.N.D.E » est en train d’être déployée sur les
bureaux de douanes, ce qui met l’horizon « papier zéro ou la dématérialisation »
à quelques touches de clavier des utilisateurs.
4. Le Programme de vérification des Importations (PVI)
Instauré au Sénégal depuis 1991, le Programme de Vérification des Importations
(PVI) consiste fondamentalement en l’inspection, avant embarquement, des

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marchandises à destination du Sénégal. Ce programme est né en vue de lutter
contre la confusion de commande et la fausse déclaration d’espèce.
Le système est bâti autour de la Déclaration Préalable d’Importation (DPI) qui en
constitue le préalable. Elle est fournie à la société d’inspection, par l’importateur,
dès que la valeur FOB des marchandises est supérieure ou égale à 1.000.000 F
CFA.
Sauf pour les marchandises qui en sont exemptées et qui font l’objet d’une liste
exhaustive, l’inspection avant embarquement, sur la base de cette DPI, devient
obligatoire :
• Dès que la valeur FOB des marchandises est égale ou supérieure à
3.000.000 F CFA ;
• Lorsqu’il s’agit de conteneurs personnalisés (FCL, LCL, etc.), quelle qu’en
soit la valeur.
Cependant, en vue de concilier les soucis de sécurité et de facilitation des
échanges commerciaux, un nouveau système informatisé de gestion du risque
(SIAR) et l’usage de l’imagerie par rayons X (scanner) ont été intégrés au PVI.
Cela a entraîné les modifications ci-après :
• Les marchandises exemptées du PVI et de l’inspection avant
embarquement feront toujours l’objet d’une DPI avec la mention « non
soumise ». Pour ces marchandises, l’intervention de la société d’inspection
se limitera, le cas échéant, à l’enregistrement de cette DPI ;
• Les marchandises soumises au PVI continueront à faire l’objet d’une DPI
avec la mention « soumise ». Cependant l’inspection se fera selon l’une des
modalités ci-après qui sera retenue à l’issue d’une analyse approfondie de
la nature de l’opération :
- Contrôle documentaire sans inspection avant embarquement ;
- Contrôle documentaire complété par un passage au scanner à l’arrivée à
Dakar ;
- Contrôle documentaire assorti d’une inspection avant embarquement
des marchandises, comme cela se faisait auparavant dans le cadre du
PVI.
Dans tous ces cas, l’intervention de la société d’inspection sera matérialisée par
une Attestation de Vérification (AV). Ainsi, à toute DPI avec la mention «
soumise » devra correspondre une AV dont l’absence au moment du dépôt de la
déclaration en douane, sera assimilée à un contournement du PVI et dûment
sanctionnée.

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5. L’automatisation de la chaîne de dédouanement
Le système informatique douanier « GAINDE » couvre toutes les opérations de
dédouanement depuis la mise en douane des marchandises jusqu’à leur
enlèvement. En sus des modules actuels (manifeste, déclaration, trésor, douanes,
tarif et tables), des fonctionnalités nouvelles ont été introduites dans le système :
• Le dédouanement anticipé avec le ciblage du manifeste ;
• Les Echanges de Données Informatisées (EDI) ;
• La prise en compte des types de conteneurs ;
• L’attribution automatique du bon à enlever chez le déclarant en douane ;
• L’amélioration des critères de circuit de visite ;
• La facilitation des procédures de visite ;
• Le calcul du risque ;
• La prise en compte du certificat de reconnaissance du service ;
• La gestion des liquidations supplémentaires ;
• Le suivi des droits suspendus (régimes C138) ;
• La gestion des magasins et aires de dédouanement ;
• L’interconnexion avec le système de gestion de la valeur ;
• La connexion avec la gestion des titres d’exonération ;
• L’intégration du logiciel ORBUS 2000 pour la collecte et le routage
électroniques des documents à joindre à la déclaration.
6. La fiscalité applicable aux marchandises importées
Pour une meilleure compréhension du régime fiscal applicable aux marchandises
importées, il convient de distinguer les produits originaires de l’Union
économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA) ou de la Communauté
économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) des produits tiers (hors
UEMOA et CEDEAO).
Les marchandises originaires de l’UEMOA et agréés à la Taxe préférentielle
communautaire (TPC) bénéficient, lors de leur importation dans un Etat
membre, de la franchise de tous autres droits et taxes (tarif extérieur
commun) à l’exclusion, le cas échéant, de la Taxe sur la valeur ajoutée et des
autres taxes intérieures. Il en est de même des produits originaires de la
CEDEAO et agréés au Schéma de Libéralisation des échanges de la CEDEAO.
Les produits originaires des pays tiers, importées au Sénégal, sont soumis au Tarif
extérieur commun (TEC) qui est entré en vigueur depuis le 1er janvier 2000.
Les droits et taxes d’entrée se décomposent comme suit :

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• Le Droit de douane ;
• La Redevance statistique ;
• Le Prélèvement communautaire de solidarité ;
• La Taxe conjoncturelle à l’importation sur certains produits : (sucre, farine
de blé, concentré de tomate, jus de fruits, lait concentré sucré et non sucré)
;
• Le Prélèvement communautaire CEDEAO ;
• Le Prélèvement au profit du fonds pastoral ;
• La Taxe sur la valeur ajoutée ;
• Le Prélèvement au titre du COSEC (pour les importations par voie
maritime) ;
• Les autres taxes intérieures (sur les alcools, boissons gazeuses, corps gras
alimentaires, tissus, etc.) ;
• Le droit d’enregistrement pour les véhicules ;
• Les surtaxes sur certains produits (cigarettes, oignons potagers, pommes de
terre, etc.).
Dans un souci de simplification, il ne sera donné, dans les développements qui
suivent, que les taux cumulés des droits et taxes ci-dessus, ces derniers pouvant
s’appliquer cumulativement ou sélectivement selon le cas.
L’assiette
Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord de l’OMC, la valeur en douane des
marchandises est la valeur transactionnelle, c’est-à-dire le prix effectivement
payé ou à payer pour ces marchandises vendues pour l’exportation à destination
du Sénégal et incorporant tous les frais (transport, assurance, etc.) jusqu’au point
d’introduction dans le territoire douanier. Cette valeur doit être matérialisée
par tout document justificatif de la réalité, de la véracité et de l’exactitude de la
transaction (facture, contrat, etc.).
A défaut, le service est habilité à procéder à l’évaluation des marchandises par
application successive des méthodes de substitution suivantes prévues par
l’Accord :
• La valeur transactionnelle des marchandises identiques (les mêmes) ;
• La valeur transactionnelle des marchandises similaires (qui leur
ressemblent) ;
• La valeur des marchandises établie selon la méthode de la valeur déductive
(basée sur le prix de vente sur le marché du pays d’importation, déduction
faite des frais supp ortés après le dédouanement) ;

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• La valeur des marchandises établie selon la méthode de la valeur calculée
(basée sur les coûts de production des marchandises dans le pays de
production) ;
• La valeur des marchandises établie selon la méthode du dernier recours (qui
est une application souple des méthodes précédentes, s’agissant notamment
des quantités, du lieu, du moment, etc.).
7. Le calcul et les modalités de perception des droits et taxes
Les droits et taxes dont sont passibles les marchandises importées sont payés soit
au comptant, soit à crédit pour les bénéficiaires d’un crédit d’enlèvement. Ils
sont perçus selon un calcul ad-valorem, c’est-à-dire assis sur la valeur CAF, ainsi
qu’il suit :
Montant des droits et taxes (MDT) = Valeur CAF x Taux Cumulé
NB : Une fois les droits et taxes payés, le vérificateur délivre le Bon à Enlever
(BAE) qui permet au propriétaire de disposer de sa marchandise. Aucun
enlèvement ne peut être effectué sans paiement des droits et taxes, d’une
consignation ou, dans certains cas, dépôt d’une garantie suffisante.

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