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Les Produits Financiers Dérivés
Les Produits Financiers Dérivés
Les produits
financiers
dérivés
ISBN 2-7071-4486-X
Le logo qui figure au dos de la couverture de ce livre mérite une explication. Son
objet est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, tout
particulièrement dans le domaine des sciences humaines et sociales, le développement
massif du photocopillage.
Le code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressé-
ment la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or cette
pratique s’est généralisée dans les établissements d’enseignement supérieur, provo-
quant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les
auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui
menacée.
Nous rappelons donc qu’en application des articles L. 122-10 à L. 122-12 du Code
de la propriété intellectuelle, toute reproduction à usage collectif par photocopie, inté-
gralement ou partiellement, du présent ouvrage est interdite sans autorisation du
Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC, 20, rue des Grands-Augustins,
75006 Paris). Toute autre forme de reproduction, intégrale ou partielle, est également
interdite sans autorisation de l’éditeur.
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d’envoyer vos nom et adresse aux Éditions La Découverte, 9 bis, rue Abel-Hovelacque,
75013 Paris. Vous recevrez gratuitement notre bulletin trimestriel À la Découverte.
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notre site www.editionsladecouverte.fr.
dans un contexte général ainsi que les marchés sur lesquels ils
sont négociés. Nous nous attacherons dans les chapitres suivants
à préciser leur utilisation.
Le deuxième chapitre sera consacré à la forme la plus
répandue des produits dérivés : les contrats d’échange ou swaps.
Ces contrats sont massivement utilisés sur le marché des changes
ainsi que pour gérer le risque de taux. La dernière section de ce
chapitre sera l’occasion d’analyser une forme récente de ce type
d’instruments : les swaps de défaut permettant de gérer le risque
de crédit.
Le troisième chapitre traitera de la forme la plus ancienne des
produits dérivés : les contrats à terme. Souvent utilisés pour gérer
le risque sur matières premières, ces instruments demeurent
polyvalents. Ils ont en outre donné naissance à de nouveaux
instruments permettant de gérer les risques climatiques.
Le quatrième chapitre de cet ouvrage traitera du produit dérivé
le plus sophistiqué : les options. Nous distinguerons les options
les plus simples dites « de première génération », qu’elles soient
de change, de taux, sur actions ou sur indices boursiers, des
options dites « exotiques », souvent plus sophistiquées. Nous
montrerons dans la dernière partie de ce chapitre en quoi la
combinaison de plusieurs options peut être, pour quiconque
souhaite se prémunir contre les risques couverts par ces instru-
ments, une stratégie pertinente.
La couverture des risques ne constitue cependant pas le seul
usage qui peut être fait des produits dérivés. Ils peuvent en effet
devenir des instruments de spéculation particulièrement dange-
reux. Nous ne pourrions conclure cet ouvrage sans que les stra-
tégies spéculatives qu’autorisent les produits dérivés et
l’incidence déstabilisante de ce type d’instruments sur les équi-
libres financiers et macroéconomiques ne soient évoquées. Ce
sera l’objet du dernier chapitre.
I / Les produits dérivés et leurs marchés
fabrication et de non-remboursement
Les polices d’assurance de créances ». L’assurance-investisse-
de la Compagnie française ment protège les entreprises et leurs
pour le commerce extérieur banques partenaires contre les risques
(COFACE) de nature politique sur des projets
d’investissement supérieur à
La COFACE a été créée en 1946 et
15 millions d’euros et d’une échéance
acquiert un statut de société privée à
allant de cinq à quinze ans.
partir de 1994. Son capital social est,
La COFACE offre enfin des polices
depuis 2004, détenu à 100 % par le
groupe Natexis Banques Populaires. d’assurance pour couvrir le risque de
Sa mission principale est d’offrir à des change sur un courant d’affaires à
entreprises qui prospectent les l’exportation. La souscription de cette
marchés à l’exportation et commer- police impose le versement d’une
cialisent des produits et services, et prime qui sera fonction de la durée de
dont l’origine est majoritairement la garantie offerte, de la devise
française, des assurances contre les couverte ainsi que de la nature précise
risques non assurables par le marché de la garantie (avec ou sans intéresse-
privé. À l’origine spécialisée dans ment). Une entreprise peut en effet se
l’assurance-crédit à l’exportation, protéger contre une dépréciation
cette institution s’est, depuis, large- d’une devise et choisir de profiter de
ment diversifiée et offre quatre
son appréciation. Dans ce dernier cas,
produits d’assurance : une assurance-
la prime sera plus élevée que dans le
prospection, une assurance-crédit-
cas de l’assurance change négocia-
export, une assurance-investissement
tion sans intéressement. Celui-ci joue
et une assurance-change.
L’assurance-prospection offre aux comme un cours à terme mais permet
PME une protection contre le risque aussi à l’entreprise de bénéficier d’un
d’échec commercial lorsque celles-ci intéressement lorsque la devise étran-
tentent de pénétrer un marché gère s’apprécie.
étranger, tandis que l’assurance-crédit- Pour plus de détails, voir le site de
export couvre les risques dits « de la COFACE : www.coface.fr
spot
Couvre sa
ferme
position en
courte achetant des
produits
dérivés
Position Ne fait rien option-
de l'agent (spécule) nels
spot
longue
Couvre sa
ferme
position en
vendant
des
produits
dérivés
option-
nels
Lifetime OP
(durée de vie)
Sept. 1,2099 1,2191 1,2015 1,2187 ,0080 1,2800 1,0500 141 311
Déc. 1,2096 1,2184 1,2017 1,2179 ,0080 1,2781 1,0735 26 937
Les options
Les swaps
Bid (taux Ask (taux Bid Ask Bid Ask Bid Ask
emprun- prêteur)
teur)
1,3039 1,3040 3 6 15 23 41 58
A. Dérivés
de change 18 011 14 344 15 666 16 748 18 448 24 475
Contrats à terme
sec et swaps
cambistes 12 063 9 593 10 134 10 336 10 719 12 387
Swaps de devises 2 253 2 444 3 194 3 942 4 503 6 371
Options 3 695 2 307 2 338 2 470 3 238 5 726
B. Dérivés
de taux 50 015 60 091 64 668 77 568 101 658 141 991
FRA 5 756 6 775 6 423 7 737 8 792 10 769
Swaps 36 262 43 936 48 768 58 897 79 120 111 209
1
Options 7 997 9 380 9 476 10 879 13 746 20 012
C. Dérivés actions 1 488 1 809 1 891 1 881 2 309 3 787
Swaps
et Forwards 146 283 335 320 364 601
Options 1 342 1 527 1 555 1 561 1 944 3 186
E. Autres 10 389 11 408 12 313 14 384 18 328 25 508
F. Total 79 720 87 425 94 276 110 580 140 639 195 761
Si les options ont une place marginale sur les marchés de gré
à gré, elles représentent, selon la BRI, 62,6 % des transactions
sur les marchés organisés. Futures et options paraissent être sur
ces marchés quasi exclusivement utilisés pour gérer le risque de
taux : 97 % des contrats à terme et plus de 91 % des options sont
consacrés à la couverture de ce risque.
Les places financières américaines, pour des raisons notam-
ment historiques, occupent une place importante sur ces
marchés avec 61 % du total de l’activité sur les contrats à terme
et 57 % du total de l’activité sur options.
L es swaps sont les produits dérivés les plus répandus sur les
marchés et peut-être les instruments les plus prometteurs,
comme en témoignent l’explosion des swaps cambistes sur le
marché des changes depuis 1995 ou l’engouement récent pour
les swaps de crédit. Si ces instruments se ressemblent par leurs
formes, ils se distinguent néanmoins fondamentalement dans
les fonctionnalités. Pour le comprendre, nous détaillerons
successivement les trois grandes familles de swaps : de change, de
taux et de crédit.
Le swap cambiste
Le swap de devises
des produits dérivés, les futures peuvent avoir pour support une
diversité de sous-jacents. Nous les présenterons succinctement
dans un second temps.
Prix du spot
Temps
Pertes
valeur globale de 260 940 dollars, tandis que l’euro sur le marché
spot vaut 1,3020 dollar.
L’entreprise ne peut porter à l’échéance ce contrat. Elle
va donc dénouer au 25 février sa position longue en futures et se
porter acquéreuse de 800 000 euros sur le marché spot à
cette même date. Deux situations sont alors possibles :
l’euro s’est soit déprécié, soit apprécié. Supposons en
premier lieu que l’euro vaut 1,2910. En vertu du principe
de convergence du prix d’un contrat à terme et du prix spot du
sous-jacent, le future euro échéance mars vaut à cette date
1,2930 : la base qui était égale à 27 points de base au 2 février
n’est plus que de 20 points au 25 février. L’entreprise va alors
revendre ses contrats futures. Sa perte nette sur les futures sera
alors égale à 2 340 dollars par contrat, soit une perte totale de
9 360 dollars. Elle profite en revanche de la dépréciation de
l’euro sur le marché spot et gagne implicitement l’écart entre la
valeur spot de l’euro au 2 février et celle prévalant le 25 février
multiplié par le nombre d’euros achetés, soit 8 800 dollars. La
perte sur les futures est alors en partie compensée par le gain
réalisé sur le spot. Le coût global d’achat des euros sera égal au
prix spot au 25 février 2005 multiplié par le nombre d’euros à
acheter, auquel il conviendra d’ajouter la perte associée à la
fermeture de la position sur future, soit 1 042 160 dollars. Le
cours effectif d’achat des euros obtenu par cette opération sera
alors égal au prix spot de l’euro au 25 février augmenté de l’écart
sur le prix du future entre le 25 février et le 2 février, soit
1,3027 dollar par euro.
Dans le cas où l’euro s’est apprécié (supposons 1,3121 dollar
par euro), l’inverse se produit : les pertes occasionnées par l’achat
spot d’euros sont compensées par les gains réalisés sur le marché
des futures. En supposant en effet que le contrat future vaille
1,3148, leur revente permet à l’entreprise américaine
d’engranger un bénéfice 1,01 cent par euro, soit un gain de
8 080 dollars pour 800 000 euros négociés. Le dénouement de sa
position longue sur les contrats à terme lui impose en revanche
de se reporter sur le marché spot pour acquérir les euros dont elle
a besoin. L’appréciation de l’euro lui coûte alors 1,01 cent par
euro acheté, soit une perte globale identique au gain réalisé sur
la stratégie future. Le prix effectif d’achat des euros sera alors égal
68 LES PRODUITS FINANCIERS DÉRIVÉS
options lui offre une option d’achat sur cette action avec un prix
d’exercice de 105 euros moyennant une prime de 1 euro pour
une échéance au 1er décembre 2004. Le prix effectif d’achat de
l’action sera donc, en cas d’exercice de l’option, de 106 euros.
L’agent acheteur de call exercera son option si le prix de l’action
à l’échéance est supérieur au prix d’exercice de l’option et l’aban-
donnera dans le cas contraire. Le graphique suivant illustre la
situation financière au 1er décembre de l’acheteur de call en fonc-
tion du prix de l’action à cette date.
Achat Vente
put call
I 96 – 4 3 – 1 – 4 1 –3
97 – 3 2 – 1 – 3 1 –2
98 – 2 1 – 1 – 2 1 –1
II 99 – 1 0 – 1 – 1 1 0
100 0 – 1 – 1 0 1 1
III 101 1 – 1 0 1 0 1
102 2 – 1 1 2 –1 1
103 3 – 1 2 3 –2 1
Le prix de l’option
Les caps et les floors. — Ces produits ont pour fonction d’offrir à
leurs acheteurs un taux d’emprunt maximal (cap) ou un taux
de rémunération minimal (floor) sur une période de temps
donnée, d’un mois jusqu’à vingt ou trente ans. Ces produits sont
différents d’une option d’emprunt ou de prêt dans le sens où ils
offrent une garantie de taux sur une créance ou une dette déjà
réalisée. Une entreprise endettée à taux variable et craignant une
hausse des taux pourra ainsi acheter, moyennant une prime, un
cap lui donnant droit à percevoir l’écart observé à des dates régu-
lières, s’il est positif, entre un taux de référence et le taux garanti
sur un nominal donné. Symétriquement, un floor offrira à une
institution créancière à taux variable la différence, si elle est posi-
tive entre un taux garanti et un taux de référence sur un nominal
et à des dates de constatation prédéterminés.
LES OPTIONS 89
Les options sur futures. — Une option sur contrats à terme (de
devises, de taux, de marchandises) n’est ni plus ni moins qu’une
option dont le sous-jacent est un future. Ces options sont
fréquemment utilisées comme outil de gestion des risques,
notamment de taux et de change.
Un acheteur d’options sur futures deviendra acheteur de futures
s’il exerce son droit tandis qu’un vendeur d’options sur futures sera
vendeur de futures en cas d’exercice. Les options sur futures sont, le
plus souvent, des options américaines. Une option sur futures est
donc proche d’une option traditionnelle négociée sur un marché
organisé (dite spot). Dans l’absolu, une option spot européenne
doit être identique à une option sur future si l’échéance du contrat
future est la même que celle de l’option spot. Une option améri-
caine sur future n’aura en revanche pas le même intérêt qu’une
90 LES PRODUITS FINANCIERS DÉRIVÉS
Le tunnel à l’importation
LES OPTIONS 95
Le tunnel à l’exportation
perçue sur le floor mais ne pourra bénéficier d’une baisse des taux
dès lors que ceux-ci deviennent inférieurs à un taux plancher
établi par la vente du floor.
Le straddle
Introduction 3
II Les swaps
Les swaps de change 37
Le swap cambiste, 38
Le swap de devises, 42
Les swaps de taux 44
Les enjeux d’un swap de taux traditionnel, 44
La diversité des swaps de taux, 47
Les swaps de crédit 49
Les swaps sur événement de crédit, 50
Les swaps sur rendement total, 52
TABLE DES MATIÈRES 121
IV Les options
L’utilisation des options de première génération 72
Les stratégies optionnelles de base, 73
Des précisions indispensables, 79
Le prix de l’option, 82
_ Encadré : Le modèle de Black et Scholes, 84
La diversité des produits optionnels 86
Les options sur produits boursiers, 86
Les instruments optionnels de taux d’intérêt, 87
Les options sur produits dérivés, 89
Les options exotiques, 91
Quelques stratégies optionnelles de couverture 93
Les stratégies de tunnel, 93
Les stratégies d’écart, 96