Chap. Sociologie Et Psychologie de La Santé - Relation Soignant-Soigné

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Annexe de Médecine – Jijel * Module : Santé, Société et Humanité 1

Chap. Sociologie et Psychologie de la santé – Dr. Boutadjine Adel

Cours 4 : Relation soignant-soigné

Le non-suivi du traitement par les patients est une des difficultés auxquelles se
trouvent confrontés les médecins. En plus de la non-compréhension des informations et
recommandations médicales, il semble que ce phénomène d’observance est dû en
grande partie à la qualité de la relation entre le médecin et son malade. Généralement,
les patients qui ressentent une attitude positive et un véritable intérêt de la part de leur
médecin suivent beaucoup mieux ses recommandations.

 L’empathie :

L’empathie est la capacité de comprendre ce qui ce passe en l’autre en se mettant à


sa place, tout en évitant les phénomènes d’identification (il ne s’agit pas de souffrir avec).

Une étude Sud-Coréenne (Kim, Kaplowitz, Johnston, 2004) menée auprès de 550
patients coréens à pue montré que l’observance augmente sensiblement chez les
malades qui perçoivent de l’empathie chez le médecin. Il peuvent même échanger des
informations avec lui car ils lui font plus de confiance et le considèrent comme un
partenaire.

Plusieurs études (Ambady et al, 2002) ont montré qu’il y a un lien statistique entre
le manque d’empathie d’un médecin et le risque de poursuites judiciaires pour erreur
médicale.

 Les représentations dans la relation de soin :

Les représentations des individus jouent un role essentiel dans les relations de soins.
Elles expliquent en partie le décalage qu’il existe entre les attentes relationnelles des
patients et des familles qui ont des représentations qui leurs sont propre, issues de leur
culture, de leur vision de la santé, de leur expérience de la maladie et qui font de la

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relation de soin une relation singulière, unique et les pratiques relationnelles des
soignants qui s’appuient sur des représentations collectives, plus ou moins pré-codées et
qui, dans bien des cas, ne dépassent pas le stade des interactions.

 Les interactions asymétriques :

En réalité, il y a une asymétrie dans les représentations, les attentes, les statuts et
les rôles des soignants (personnes initiées qui évoluent sur leur territoire) et des patients
(personnes non-initiées) qui arrivent dans une micro culture, une organisation, des
modes de communication, un environnement qui leurs sont étrangers et qu’ils ne
maitrisent pas.

Cette absence de symétrie et la sensation d’être un «objet de soins» qui en découle,


est renforcé chez les patients par le contenu même des interactions qui sont le plus
souvent de type informatif ou éducatif et qui induisent «une recherche d’influence» dans
l’interaction.

Un des objectifs des soignants dans la relation de soin (en particulier dans la phase
d’accueil) devrait être de restaurer une «relation symétrique» et de permettre au patient
de retrouver une autonomie et d’être dans des interactions et des relations égalitaires
avec les soignants.

 La relation de civilité :

C’est une interaction qui se situe en dehors du soin, elle répond à un code culturel
et social ritualisé où chaque interlocuteur, sans en être conscient joue un rôle. Se «rôle
peut être définit comme un modèle organisé de conduites relatif à une certaine position
de l’individu dans un ensemble interactionnel».

Dans le cadre d’une relation soignant-soigné, la relation de civilité comprend des


obligations sociales pour le soignant : gentillesse, courtoisie, politesse, netteté, repères
identitaires (présentation de l’interlocuteur), etc.

 La relation de soins :
Cette relation peut être une simple interaction ou relation suivant les interactants,
leur connaissance mutuelle, le contexte dans lequel se situe le soin : service hospitalier,
domicile, bloc opératoire, …, elle est plus fréquente en milieu hospitalier, car mise en
œuvre par le soignant pendant les soins techniques ou du confort.

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Au cours des échanges formels ou informels, elle peut être source d’informations
importantes données par le patient, mais ce qui prime dans ce temps de rencontre, c’est
le soin technique. Dans un contexte de technologie de plus en plus complexe ou dans le
cas de lourdes charges de travail, les soignants, centrés sur l’activité en cours, ne
peuvent simultanément être disponible et réceptifs psychologiquement.

 La relation d’aide psychologique :

La relation d’aide, qui s’appuie sur la confiance et l’empathie, est une relation à
visée thérapeutique qui a pour but d’aider, de façon ponctuelle ou prolongée, un patient
à gérer une situation qu’il juge dramatique pour lui : diagnostic difficile, aggravation de la
maladie,… cette relation d’aide vise également des personnes qui sont confrontées
(comme victimes ou témoins) à des situations de crise violentes par leurs intensité et
leurs survenue inattendue (violence, accident, viol, …). Chaque personne, en fonction de
son seuil de tolérance, aura plus au moins besoin d’aide psychologique souvent dans un
délai court après l’évènement.

 Le counselling :

Le counselling est décrite comme une méthode de soutien. Son role est de faciliter
la vie du sujet d’une manière qui respecte ses valeurs, ses ressources personnelles et sa
capacité de décision (cas des patients atteints de SIDA).

 La relation thérapeutique :

Cette relation est utilisée en psychiatrie auprès de patients souffrants de


pathologies mentales ou de conduites addictives. Elle est réalisée dans le cadre d’un
projet de soins thérapeutique, toujours sous prescriptions médicale.

 La relation éducative :

Cette relation est mise en œuvre lorsque pour des raisons de santé, le patient doit
changer d’habitudes de vie (régime alimentaire, rythme de vie, …) subir un sevrage
(alcool, drogues, tabacs, …) ou doit pratiquer des auto-soins (injection, sondage,…).

Cette relation comprend à la fois une approche psychologique qui repose sur la
connaissance de la personne et de son entourage (représentations, affects, capacités,
besoins), une approche cognitive (ce que la personne doit intellectuellement connaitre et

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si besoin mémoriser) et une approche technique (maitrise des gestes techniques, habilité
manuelle).

 La relation de soutien social :

Cette relation est tout à fait particulière car il s’agit plutôt d’une relation famille,
entourage-patient. Le role du soignant se situe à l’interface entre le patient et sa famille
(aidants naturels).

Le soignant peut apporter un soutien direct au patient mais il peut aussi aider la
famille épuisée par son activité de soin et de soutien auprès d’une personne atteinte de
pathologie aigues ou chronique, de handicap, de pathologie mentale, de démence sénile,
de conduite addictive, des patients de fin de vie,…

 Le soutien social du patient :


Le soutien social est apporté par la famille, l’environnement (amis, voisins,
collègues), les professionnels sociaux ou encore des personnes significatives pour le
patient (officier du culte, supérieur hiérarchique,…). Dans certains cas, il peut venir
d’associations, de bénévoles, …).
Il a comme finalité d’aider et de soutenir un patient à mobiliser toutes ses
ressources (physiques, psychologiques, émotionnelles, cognitives, matérielles, …) pour
qu’il fasse face à sa situation, pour qu’il conserve sa dignité, pour alléger sa souffrance ou
pour qu’il finisse sa vie dans les meilleures conditions possibles.

Références :
- Delorme, R ; Étain, B ; Pickering, P. Psychiatrie, Ellipses, Paris, 2003.

- Formarier, M. La relation de soin, concepts et finalités, Recherches en Soins Infirmiers, 2007/2 (No89),
p. 33-42.

- Lecomte, J. Psychologie, courants, débats, application, Dunod, Paris, 2008.

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