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Séroprévalence de la rubéole dans un groupe de parturientes et de médecins marocains

Des avis

Article ∙ Juillet 2022

DOI : 10.22038/IJN.2022.58826.2115

CITATIONS LECTURE

0 39

4 auteurs :

Kenza Hattoufi Amina Barkat

Université Internationale Abulcasis des Sciences de la Santé Centre Hospitalier Universaitaire IBN Sina de Rabat
10 PUBLICATIONS 6 CITATIONS 257 PUBLICATIONS 17 259 CITATIONS

VOIR PROFIL VOIR PROFIL

Aïcha Kharbach Hassan Aguénaou

154 PUBLICATIONS 331 CITATIONS Ibn Tofaïl University ­ CNESTEN (Kénitra­Rabat)

214 PUBLICATIONS 1 097 CITATIONS

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Séroprévalence de la Rubéole dans un Groupe de Marocains
Opinions des parturientes et des médecins
Kenza Hattoufi1,2* , Hassan Aguenaou3, Aïcha Kharbach2­4, Amina Barkat1,2
1. Centre National de Référence en Néonatalogie et Nutrition, Hôpital des Enfants, Centre Hospitalier Universitaire IBN SINA, Rabat, Maroc
2. Equipe de recherche sur la santé et la nutrition de la mère et de l'enfant, Faculté de médecine et de pharmacie, Université Mohammed V, Rabat, Maroc
3. Unité Mixte de Recherche en Nutrition, Santé et Environnement, RDC­Nutrition AFRA/IAEA, Université Ibn Tofail­CNESTEN, Rabat­Kénitra, Maroc
4. Service de Gynécologie­Obstétrique et Endocrinologie, Maternité Souissi, Centre Hospitalier Universitaire IBN SINA, Rabat, Maroc

ABSTRAIT
Contexte : La rubéole est une maladie virale aiguë, généralement bénigne dans ses manifestations cliniques. Cependant, elle est plus grave chez les femmes
enceintes en raison de la fréquence élevée d'anomalies congénitales qu'elle provoque, connues sous le nom de syndrome de rubéole congénitale. Cette étude
visait à déterminer la séroprévalence de la rubéole au sein d'un groupe de parturientes marocaines et à sonder l'opinion des médecins concernant la situation du
syndrome de rubéole congénitale dans différentes régions du Maroc.

Méthodes : Nous avons recruté de manière prospective 1500 femmes hospitalisées à la Maternité Souissi de Rabat pour accouchement et 14 pédiatres/
néonatologues exerçant dans des centres publics et privés représentant différentes régions du Maroc. Les données sur le statut sérologique de la rubéole ont été
extraites des dossiers médicaux des mères. Les médecins impliqués dans cette étude ont été visités pour répondre au sondage en personne, ou ils ont répondu
au sondage par courrier électronique ou par téléphone.

Résultats : Parmi les femmes inscrites, et après exclusion de celles n'ayant pas rapporté la preuve d'un bilan sérologique, 222 (17,5%) femmes ont réalisé une
sérologie rubéole dont 84,7% étaient immunisées contre la rubéole.
L'enquête d'opinion auprès des médecins a montré une quasi­absence de rapports sur les cas de syndrome de rubéole congénitale. Tous les praticiens interrogés
étaient intéressés à participer à la mise en place d'un système de notification du syndrome de rubéole congénitale.
Conclusion : Pour atteindre les objectifs fixés pour l'élimination du syndrome de rubéole congénitale, il est primordial de protéger les femmes dès l'âge de
procréer par la vaccination et des mesures permettant d'éviter tout contact ultérieur avec le virus. Il est également nécessaire d’étendre le dépistage sérologique
pour détecter et surveiller les femmes séronégatives. De plus, il est nécessaire de diagnostiquer et de déclarer les nouveaux cas de syndrome de rubéole
congénitale.

Mots clés : Anomalies congénitales, Syndrome de rubéole congénitale, Parturiente, Rubéole, Séroprévalence.

Introduction
La rubéole est une maladie virale aiguë et
généralement bénigne, contagieuse et touchant
principalement les enfants et les jeunes adultes (1). Une
infection rubéoleuse, survenant juste avant la conception
ou au début de la grossesse (au cours du premier
trimestre), peut provoquer une fausse couche ou la mort
fœtale, car elle peut provoquer une série d'anomalies
congénitales connues sous le nom de syndrome de
rubéole congénitale (SRC). Les manifestations cliniques
du SRC comprennent des malformations du système
nerveux central (microcéphalie et autres), une
microphtalmie, d'autres anomalies oculaires, une surdité
neurosensorielle et des malformations cardiaques congénitales (2­4).
L'infection par le virus de la rubéole est l'une des
principales causes d'anomalies congénitales (5).
L'incidence du SRC est plus élevée dans les pays en
développement. On estime que ces valeurs varient au
sein des pays entre 0,6 et 2,2 pour 1 000 naissances
vivantes (6). Dans les pays industrialisés, l’incidence des
cas de rubéole et de SRC a considérablement diminué
depuis le début de la vaccination contre la rubéole.
Le vaccin a permis l’élimination de la rubéole et du
SRC dans certains pays d’Europe et du Pacifique (7), et
il a été éradiqué en Amérique en 2009 (8). Au Canada,
l'incidence annuelle de la rubéole et du SRC a diminué
après la

*
Auteur correspondant : Kenza Hattoufi, Centre National de Référence en Néonatalogie et Nutrition, Hôpital des Enfants, IBN SINA
Centre Hospitalier Universitaire, Rabat, Maroc. Tél : +212642140225 ; Courriel : kenzahattoufi@gmail.com

Veuillez citer cet article comme :

Hattoufi K, Aguenaou H, Kharbach A, Barkat A. Séroprévalence de la rubéole dans un groupe de parturientes marocaines
et avis de médecins. Journal iranien de néonatalogie. Juillet 2022 : 13(3). DOI : 10.22038/IJN.2022.58826.2115
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Hattoufi alK et
introduction du programme de vaccination en 1970, et aucun
cas de SRC n’a été signalé depuis 2000 (9­11). En France, le
taux d'incidence du SRC a diminué simultanément à une
diminution des cas de rubéole. Ainsi, aucun cas de SRC n'a
été signalé entre 2006 et 2008, et seuls deux cas ont été
notifiés en 2009 (12). La région européenne est engagée dans
la politique d'élimination de la rougeole et du SRC de
l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ; néanmoins,
l'objectif d'élimination fixé pour 2015 n'a pas été atteint (13).
En 2018, 11 787 cas de rubéole et 18 cas de SRC ont été
signalés en Afrique (14). Au Maroc, l'épidémiologie de la
rubéole et du SRC est peu connue, où l'incidence du SRC est
estimée entre 0,81 et 1,27 pour 1 000 naissances, ainsi
l'incidence annuelle a été estimée entre 8,1 et 12,7 cas pour
100 000 naissances vivantes. (15,16). Le programme national
marocain de vaccination, qui comprend le vaccin contre la
rubéole, vise à atteindre une couverture vaccinale de 95 % et
à éradiquer un certain nombre de maladies, dont la rubéole et
le SRC (17). Afin de prévenir la rubéole et le SRC, 2 235 000
jeunes filles et femmes et environ 8 500 000 enfants ont été
vaccinés entre 2003 et 2008 au Maroc (18).
Nous avons mené une étude séro­épidémiologique pour
évaluer le niveau d'immunité protectrice et le risque de rubéole
chez les parturientes marocaines, ainsi qu'une enquête
d'opinion auprès des médecins en contact avec les nouveau­
nés et les nourrissons dans différentes régions du Maroc.
Méthodes
Étudier le design
Cette étude a été réalisée dans la ville de Rabat à la
Maternité Souissi, Centre Hospitalier Universitaire IBN SINA.
Rabat est la capitale du Maroc et bénéficie d'un climat
méditerranéen. Cette ville est située sur la côte atlantique. La
superficie du territoire est de 11 850 ha (118,5 km2) et la
population totale était de 577 825 habitants en 2014.
La première partie de cette étude est une enquête
descriptive transversale, pour laquelle la collecte prospective
de données a été réalisée entre le 1er juillet 2019 et le 15
octobre 2019. La deuxième partie est une étude multicentrique
réalisée dans la même période que la première. partie.
Participants
Première partie de l'étude :
Les parturientes incluses dans l’étude ont toutes été
admises à la Maternité de Rabat pendant la période d’étude
pour accouchement.
2 Journal iranien de Néonatalogie 2022 ; 13(3)
Séroprévalence de Rubéole et avis des médecins
Deuxième partie de l'étude :
Nous avons approché au total 14 pédiatres et
néonatologistes exerçant dans des centres publics et privés de
différentes régions du Maroc pour participer à cette étude.
Collecte des
données La collecte des données a été réalisée selon une
technique documentaire par consultation du dossier médical
de chaque patient. Toutes les données (c'est­à­dire l'âge, le
terme de la grossesse, la gravidité, la parité, les antécédents
de grossesse et le statut sérologique) ont été collectées à partir
des dossiers médicaux et saisies dans une fiche d'information.
La collecte des données du sondage d'opinion des
médecins a été réalisée à l'aide d'une enquête auto­administrée.
Certains médecins ont été visités et d'autres ont reçu le
sondage par courrier électronique ou l'ont complété par
discussion téléphonique. Les données ont été collectées à
l'aide d'un questionnaire axé sur l'état actuel de la notification
de la rubéole et la situation des CRS dans les centres de santé
marocains. Le questionnaire était composé de cinq sections :
types de pathologies congénitales observées par les cliniciens,
origine des pathologies congénitales observées, état des lieux
lié aux cas de SRC, commentaires et suggestions.
Analyse statistique
L'analyse statistique a été réalisée à l'aide du logiciel SPSS
(version 19).
Une étude descriptive des variables quantitatives de la
distribution gaussienne a été réalisée à l'aide de données de
moyenne et d'écart type. Les variables qualitatives ont été
exprimées en fréquences et en pourcentages et comparées à
l'aide des tests du Chi carré et de Fisher selon les conditions
d'application de chaque test. Une valeur p inférieure à 0,05 (P
<0,05) a été considérée comme statistiquement significative.
Résultats
Séroprévalence de la rubéole Au
total, 1 500 femmes ont été incluses dans cette étude,
avec un âge moyen de 29 ± 7 ans. La plupart (58,3 %) des
femmes étaient âgées de 19 à 30 ans. Les femmes
primigravides représentaient 41,5 % de la population étudiée.
Sur les 1 500 femmes, 83,8 % n'avaient aucun antécédent de
complications de grossesse, tandis que 14,2 % (n=213), 1,2 %
(n=18), 0,5 % (n=7) et 0,3 % (n=4) avaient des antécédents.
de fausses couches, de mort fœtale intra­utérine, de décès
néonatal et de mortinatalité, respectivement (Tableau 1).
Sur l'ensemble des femmes, 84,3% ont réalisé
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Séroprévalence de Rubéole et avis des médecins Hattoufi al K et

Tableau 1. Caractéristiques des femmes (N=1 500) sérologie pour au moins une des maladies suivantes :
Caractéristiques Fréquence (%) syphilis, toxoplasmose, rubéole, hépatites B et C et
Années d'âge) virus de l'immunodéficience humaine. Parmi les
≤18
19­30
62 (4.1) femmes inscrites, 222 (17,5%) femmes ont réalisé une
875 (58,3)
31­40 511 (34.1) sérologie rubéole après exclusion de celles qui
>40 52 (3,5) n'avaient pas rapporté la preuve d'une évaluation
sérologique, dont 84,7% étaient immunisées contre la
Grossesse
Primigeste 608 (41,5) rubéole (Figure 1).
Multigravide 892 (59,5) Les femmes âgées de 19 à 30 ans étaient les plus
Parité
Primipare 673 (44,9) immunisées contre la rubéole, avec un taux de 56 %.
Multipare 827 (55,1) Toutefois, les femmes âgées de plus de 30 ans étaient
les moins immunisées contre cette maladie. L'analyse
L'âge gestationnel
Durée complète 1070 (71,4) statistique n'a pas montré de différence statistiquement
Prématurité 104 (6,9) significative entre les groupes d'âge et l'immunité
Post­terme 326 (21,7)
contre la rubéole. Parmi les femmes immunisées, 53
% étaient multigravides, 53 % étaient primipares et 73
Antécédents de complications de grossesse
% avaient accouché à terme. La plupart des femmes
Fausses couches 213 (14.2)
Mort fœtale intra­utérine 18 (1.2) vaccinées étaient multigestes (53 % ; P = 0,028).
Décès néonatal 7 (0,5)
Mortinaissance 4 (0,3)
Quant à la parité, la majorité des femmes vaccinées
étaient des primipares (53 % ; P = 0,013) (Tableau 2).

Figure 1. Organigramme du statut immunitaire des femmes parturientes

VIH : virus de l'immunodéficience humaine HBV :
virus de l'hépatite B

Tableau 2. Statut immunitaire des femmes contre la rubéole selon l'âge, la gravidité, la parité, l'âge gestationnel et les anomalies congénitales (N = 222)

Caractéristiques Femmes séropositives Fréquence (%) Femmes séronégatives Fréquence (%) Valeur P
N=188 N=34
Années d'âge)
≤18 14 (7) 1 (3)
19­30 105 (56) 15 (44)
0,262
31­40 62 (33) 17 (50)
>4 7 (4) 1 (3)
Grossesse
Primigeste 88 (47) 9 (26)
0,028
Multigravide 100 (53) 25 (74)

Parité
Primipare 99 (53) 10 (29)
0,013
Multipare 89 (47) 24 (71)

L'âge gestationnel
Durée complète 138 (73) 28 (82)
Prématurité 18 (10) 1 (3) 0,390
Post­mandat 32 (17) 5 (15)

3 Journal iranien de Néonatalogie 2022 ; 13(3)

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Hattoufi alK et
Sondage d'opinion auprès des médecins
Etablissements de santé inclus dans notre étude
Au total, 14 médecins, représentant les secteurs de la santé
public et privé, ont répondu à l'enquête dont le but était de
parvenir à une évaluation correcte de la situation actuelle
concernant le SRC.
Anomalies congénitales constatées par les médecins
Une hydrocéphalie, une malformation cardiaque congénitale,
des anomalies ophtalmologiques, une microcéphalie et une
surdité ont été observées dans 14 centres lors de l'hospitalisation
et de la consultation.
Origine des pathologies congénitales constatées par les médecins
Les pathologies congénitales observées dans les différents
hôpitaux inclus étaient soit d'origine génétique, soit d'origine
infectieuse. Les pathologies du SRC sont généralement
diagnostiquées sur présomption clinique ; cependant, six
médecins ont déclaré que le diagnostic de SRC repose également
sur une confirmation en laboratoire.
Etat d’avancement des dossiers CRS
• Il n'existait aucun document ni support électronique pour
l'enregistrement des données des cas de SRC dans les
centres de santé marocains, à l'exception de l'hôpital Moulay
Youssef de Casablanca où les données sur les cas de SRC
étaient enregistrées dans des registres.
• Concernant l'enregistrement des anomalies congénitales, des
registres sont disponibles dans tous les hôpitaux universitaires
et deux hôpitaux régionaux.
• Tous les médecins ont confirmé qu'il n'y avait pas de
consultations spécialisées pour les cas de SRC.
• Cinq (36 %) médecins ont témoigné que leurs centres pourraient
potentiellement être un bon site pour recruter des CRS.
cas.
• La majorité des médecins ont affirmé que leur site de pratique
pourrait être un site sentinelle de surveillance du SRC.
• Sept (50%) médecins ont déclaré avoir exploré l'historique
vaccinal des femmes à risque de transmission materno­
fœtale du SRC dans leur pratique par le biais d'un
interrogatoire ou de la collecte d'informations du carnet de
santé ou du carnet de vaccination et/ou du dossier médical.
Deux médecins ont affirmé avoir interrogé les femmes
concernées sur l'origine de l'infection.
• La plupart des médecins souhaitent recevoir des kits de
prélèvement de salive pour le test de la rubéole à l'Institut
national d'hygiène.
• Selon le témoignage des médecins, deux cas de rubéole ont
été enregistrés au
4 Journal iranien de Néonatalogie 2022 ; 13(3)
Séroprévalence de Rubéole et avis des médecins
centre hospitalier provincial de Midelt, quatre cas en pédiatrie
privée à Tinghir et quatre cas suspects (trois à Tinguir et un
à Meknès).
Commentaires et suggestions des médecins
• Installation d'un plateau technique pour réaliser des tests
sérologiques de la rubéole.
• Recrutement de médecins spécialistes (ex. ophtalmologistes)
dans certains sites.
• Organisation d'un système de déclaration et de consultations
médicales spécialisées.
• Vaccination post­partum immédiate des femmes séronégatives.
• Un bon suivi de la grossesse en effectuant une surveillance
sérologique.
• Amélioration du diagnostic du SRC dans notre pays.
• Sensibilisation de la population et formation des agents de
santé.
Un sondage d'opinion auprès des médecins a montré
Une absence quasi totale de signalements sur les cas de CRS.
Les signes avant­coureurs les plus courants pour suspecter
un cas de SRC sont les anomalies congénitales. S'ils sont
présents, les cas sont adressés aux services de pédiatrie ou de
néonatalogie.
Les cas de SRC sont souvent suspectés
services de pédiatrie et de néonatologie.
Discussion
Bien que la rubéole soit généralement une infection bénigne,
elle est très grave chez les femmes au cours du premier trimestre
de la grossesse. Sa gravité se traduit dans la plupart des cas par
la survenue de malformations congénitales. Le risque de
transmission virale est estimé à 90 % au cours des 10 premières
semaines de grossesse, à 54 % entre la treizième et la
quatorzième semaine de grossesse et à 25 % à la fin du deuxième
trimestre. Le risque de malformation fœtale devient rare, voire
inexistant, après la 20e semaine de grossesse (19, 20).
Après la mise en place de programmes de vaccination dans
les pays industrialisés, l'incidence de la rubéole et du SRC a
considérablement diminué (21). Le vaccin contre la rubéole est
généralement administré sous forme de vaccin combiné contre
la rougeole, les oreillons et la rubéole (22). La couverture
vaccinale varie d'un pays à l'autre ; par conséquent, le virus
continue de circuler dans de nombreux pays et des cas de SRC
sont toujours signalés (23). En Afrique, la rubéole est mal
surveillée, ce qui entraîne des informations limitées sur cette
maladie. Parmi les pays en développement, seuls 28 % ont
inclus la rubéole dans leur programme de vaccination, notamment
Machine Translated by Google
Séroprévalence de Rubéole et avis des médecins
Maroc, Tunisie, Libye et Égypte (4,15,24).
Au Maroc, la rubéole n'est pas une maladie à déclaration
obligatoire et les études réalisées restent très limitées (25).
En 2003, le Maroc a introduit le vaccin contre la rubéole
dans le secteur public, et avant cette date, la vaccination
n'était pratiquée que dans le secteur privé (26,27). Le
programme de vaccination ne prend pas en compte les
femmes en âge de procréer et il n'existe aucune législation
exigeant le dépistage de la rubéole chez les femmes
enceintes (16). Il est nécessaire de déterminer le statut des
femmes enceintes en matière d’anticorps antirubéoleux au
début de la grossesse afin de sensibiliser les femmes à
risque et de les vacciner pendant la période post­partum
(28, 29). Selon les experts de la santé mondiale, l’objectif
principal de la vaccination contre la rubéole est de prévenir
le SRC (28).
Dans notre étude, parmi les femmes ayant réalisé une
sérologie rubéole, 84,7 % étaient séropositives et 15,3 %
n’étaient pas immunisées. Nos résultats sont similaires à
ceux réalisés par Zahir et al. (16), chez les femmes
enceintes d'Agadir, Marrakech et Ouarzazate, dont la
séropositivité était de 84,7 %. Les études sérologiques
nationales réalisées entre 2002 et 2015 ont rapporté une
séropositivité comparable allant de 83,4 % à 90,2 % chez
les femmes enceintes. Selon Caidi et al. (27), 83,4% des
femmes étaient immunisées, 90,2% étaient immunisées
selon Belefquih et al. (26), et 88,6 % ont été immunisés
selon Sbiti et al. (30). Le risque d’infection chez la femme
marocaine en âge de procréer n’est pas négligé et par
conséquent, le risque de SRC existe toujours. La
séropositivité à la rubéole était de 85,5% en 2000 et de
81,1% entre 2007 et 2008 selon l'étude réalisée par
Chaabouni et al. en Tunisie (31).
Au vu de nos résultats, il pourrait être important de
sensibiliser et d’éduquer les femmes séronégatives sur les
mesures d’hygiène pour réduire le risque d’exposition au
virus, tout en encourageant les membres des familles non
immunisées à se faire vacciner (32). En avril 2012, l'Initiative
contre la rougeole et la rubéole a lancé un nouveau plan
stratégique mondial contre la rougeole et la rubéole qui
couvrait la période comprise entre
2012 et 2020. Le Maroc fait partie des pays ayant adopté
cette stratégie qui avait parmi ses attentes l’atteinte des
objectifs régionaux d’éradication de la rougeole, du SRC et
de la rubéole d’ici fin 2015 (33).
Pour atteindre l'objectif d'éradication du SRC dans notre
pays, il est important de connaître la situation épidémiologique
actuelle de la rubéole et du SRC et de mettre en œuvre un
système national de notification des cas de SRC. Le
système de reporting doit être distribué au niveau national
pour assurer la collecte de données et le suivi en temps
réel des cas de SRC ainsi que
5 Journal iranien de Néonatalogie 2022 ; 13(3)
Hattoufi alK et
mesurer la séroprévalence de l’infection. Il est nécessaire
de mener des enquêtes auprès des médecins pour
déterminer l'état actuel des choses avant de proposer et de
mettre en place un tel système de reporting.
Une enquête auprès des médecins a montré qu'il n'y
avait pas de consultations spécialisées pour les cas de
SRC. Les données sur les cas de SRC ont été enregistrées
dans un seul centre de santé marocain. De plus, il n’existait
aucun dossier médical électronique pour documenter les
cas de SRC. Depuis 1976, la surveillance des infections
rubéoleuses chez les femmes enceintes et les nouveau­
nés est menée en France pour évaluer la politique vaccinale
et les mesures préventives prises contre la rubéole (34).
La surveillance des cas de SRC nécessite un vaste
système de dépistage des cas suspects chez les nourrissons
et les jeunes enfants, ainsi qu'un examen clinique approfondi
et des tests de laboratoire pour chaque cas. Cela nécessite
également la mise en place d'un système national de
notification pour collecter systématiquement et
continuellement des données concernant ces cas afin de
mettre en place des mesures de santé publique et de
prévenir l'apparition de nouveaux cas.
Conclusion
Pour atteindre les objectifs d’élimination du SRC, il est
primordial de protéger les femmes en âge de procréer à la
fois par la vaccination et par des mesures permettant
d’éviter tout contact ultérieur avec le virus. Il est également
nécessaire d’étendre le dépistage sérologique pour détecter
et surveiller les femmes séronégatives.
La mise en place d’un système national de reporting
pour CRS est d’une grande importance. Il nous permettra
de connaître l'épidémiologie de la maladie afin de contrôler
la situation au niveau national, d'identifier la transmission
de la maladie et de prévenir ses conséquences mortelles
et invalidantes dans notre pays.
Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier les Drs. Avec Amine
Radouani, Dr. Abdelmounaïm Abousaad, Dr. Dr Siham
Mkadmi Asma Enajdi, Dr. Dr Mariam Bhour, Dr.
Khalid Oukhchi, Dr. Abdelfettah Rouissi, Dr. Raja Amor, Dr.
Habiba Kadiri et le Dr. Abdellah Ait Kassou, qui a participé
à notre étude en répondant à notre enquête.
Les conflits d'intérêts
Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts à
signaler.
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Hattoufi alK et
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