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Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable

Article in EMC - Kinésithérapie · January 2015

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Frédéric Srour G. Barette

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 26-208-G-10

Rééducation de l’épaule douloureuse


non opérée, non instable
F. Srour, G. Barette, M. Loubiere

L’épaule douloureuse est une des premières causes de consultation et de traitement en rééducation.
Pour bon nombre de pathologies, la rééducation des épaules douloureuses a montré son efficacité. Elle
permet de récupérer les amplitudes articulaires physiologiques des épaules raides dans le cadre des
capsulopathies enraidissantes (capsulite rétractile), de suppléer l’action de tendons rompus dans le cadre
des épaules dégénératives afin de restaurer une fonction perdue. Elle est recommandée comme traitement
en première intention et peut constituer un moyen de retarder, voire d’éviter, l’intervention chirurgicale. Le
kinésithérapeute, après avoir évalué les différentes articulations du complexe articulaire de l’épaule ainsi
que de la région cervicothoracique, entreprend une rééducation qui pourra comprendre des techniques
de thérapie manuelle, des exercices actifs et d’autorééducation, et l’utilisation d’agents physiques.
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Épaule non opérée ; Douleur ; Thérapie manuelle ; Coiffe des rotateurs ; Capsulite rétractile ; Scapula

Plan de l’épaule représentent la troisième symptomatologie algique


musculosquelettique après les lombalgies et les cervicalgies [1, 3] .
■ Introduction 1 En 2009, 38 200 cas de troubles musculosquelettiques (TMS) ont
été indemnisés au titre du tableau 57 des maladies profession-
■ Généralités 1 nelles, soit plus de 75 % des maladies professionnelles [4] . Parmi
Définition 1 ces cas, 32 % concernaient l’épaule [4] .
Douleur d’épaule et kinésithérapie 2 La rééducation, recommandée dans le traitement des épaules
■ Fréquence et temps de traitement 2 douloureuses, est basée sur une approche de thérapie manuelle
■ Éducation thérapeutique 2 et d’exercices actifs qui peuvent être complétés par des agents

physiques et le plus souvent accompagnés d’un programme
Traitements 2
d’autorééducation [5–10] .
Traitements médicamenteux per os 2
En plus de l’abord de l’articulation scapulohumérale et des
Infiltrations 3
éléments périarticulaires, les articulations scapulothoracique,
Mésothérapie 3
acromioclaviculaire et sternoclaviculaire peuvent être à l’origine
Viscosupplémentation 3
de dysfonctionnements et de blocages que le kinésithérapeute
Facteurs de croissance 3
doit être en mesure de diagnostiquer [11] et de traiter.
Acupuncture 3
Dolto avait déjà en son temps mesuré l’importance de traiter
Pommades 3
l’épaule à distance et notamment d’aborder le rachis cervical. Il
■ Kinésithérapie 3 écrivait également que si l’on voulait examiner une épaule on
Principes et recommandations 3 se devait de « considérer un certain nombre de kinèmes, gestes,
Thérapie manuelle 6 postures, attitudes et fonctions » [12] . Une étude réalisée en 2005
Kinésithérapie active 14 par Bullock confirmerait l’existence d’une corrélation entre une
Ergonomie, prévention et troubles musculosquelettiques mauvaise posture cervicothoracique et l’apparition de conflits de
de l’épaule 18 l’épaule [13] .
■ Conclusion 18

 Introduction  Généralités
Définition
L’épaule douloureuse est un motif très fréquent de consultation
en médecine de ville et en kinésithérapie. Dans la grande majo- Les épaules douloureuses peuvent être divisées schématique-
rité des cas, cette douleur est liée à une souffrance du contenu de ment en :
l’espace sous-acromial et notamment de la coiffe des rotateurs [1, 2] . • épaules douloureuses avec peu ou pas de restriction de mobilité :
On peut estimer l’incidence en France des douleurs de l’épaule à il s’agit essentiellement des pathologies du contenu de l’espace
dix sur 1000 (500 000 à 600 000 nouveaux cas par an). Les douleurs sous-acromial (bourse séreuse et tendons) constituées par les

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 1


Volume 0 > n◦ 0 > xxx 2015
http://dx.doi.org/10.1016/S1283-0887(15)56684-X
26-208-G-10  Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable

bursites et les tendinopathies de la coiffe des rotateurs. Ces ten-


dinopathies peuvent être simples, calcifiantes ou rompues [1] .
Il peut s’agir d’une instabilité, pathologie qui n’est pas traitée
dans cet article [14] ;
• épaules douloureuses qui présentent une raideur importante :
◦ lorsque la raideur atteint préférentiellement la rotation laté-
rale coude au corps et qu’elle est accompagnée d’une forte
douleur à la fois diurne et nocturne non calmée par le repos,
il s’agit le plus souvent d’une capsulopathie enraidissante
(capsulite rétractile) [7] ,
◦ certaines pathologies de la coiffe des rotateurs et l’omarthrose
entrent également dans ce tableau clinique [7] .

Douleur d’épaule et kinésithérapie


L’intensité de la douleur n’est pas directement en relation avec
la gravité des lésions. Elle n’est pas en soi une contre-indication
à la kinésithérapie. Elle fait l’objet d’une évaluation et d’une
interprétation [5, 11] . Le traitement de la douleur, qu’il soit médica-
menteux, kinésithérapique ou autre, est une priorité car la douleur Figure 1. Le patient, en décubitus controlatéral, place un coussin sous
constitue la plainte principale du patient mais aussi un frein le membre supérieur douloureux afin de le stabiliser et éviter la mise en
important à l’avancée de la rééducation. tension des structures musculotendineuses en souffrance. En décubitus
dorsal, il pourra placer un coussin sous son bras et poser sa main sur son
ventre.
 Fréquence et temps
de traitement Par exemple, il convient de déconseiller au patient de dormir
sur son épaule douloureuse et de privilégier le décubitus dorsal ou
Aucune donnée de la littérature ne permet à ce jour de généra- controlatéral en stabilisant le membre supérieur dans une position
liser une posologie à la prise en charge rééducative des différentes de confort autour de 30 à 45◦ d’abduction, de flexion et de rota-
pathologies de l’épaule non opérée et non instable que le kinési- tion médiale à l’aide d’un oreiller (Fig. 1). Il pourra également lui
thérapeute peut être amené à traiter. conseiller d’éviter les gestes répétitifs avec l’épaule douloureuse,
S’agissant de la durée du traitement, on ne peut, pour Revel [15] , d’éviter les mouvements prolongés réalisés avec le membre supé-
conclure à un échec du traitement de kinésithérapie qu’après six rieur au-dessus de l’horizontale et d’éviter enfin les mouvements
mois d’une prise en charge bien conduite. brusques.
Un essai clinique randomisé sur 61 patients présentant un De façon générale, les mouvements qui déclencheraient des
conflit sous-acromial montrerait que l’intensité des exercices réa- douleurs vives devront être interdits. Dans les gestes de la vie
lisés au cours de séances plus longues aurait une influence positive quotidienne, le kinésithérapeute peut inciter son patient à enfi-
sur les résultats obtenus comparativement à des séances plus ler ses vêtements en commençant par l’épaule douloureuse et à
courtes avec moins d’exercices, et ce à fréquence de séances et éviter de porter son membre supérieur trop loin en arrière dans le
à durée égales de traitements [16] . dos (rotation médiale forcée) pour l’agrafage du soutien-gorge par
Il apparaît difficile de standardiser la fréquence des séances de exemple, ou en ouverture latérale (abduction–rotation externe)
rééducation des épaules douloureuses non opérées sans identi- comme lorsqu’il souhaite éteindre sa lampe de chevet du côté
fier la pathologie pour laquelle cette fréquence serait définie, la homolatéral à l’épaule douloureuse.
phase pendant laquelle elle est mise en œuvre, le contenu de la
séance, l’intensité de la douleur ressentie par le patient et son
niveau d’observance à la prescription d’autorééducation.
En 2014, l’assurance maladie a défini un référentiel au sujet
 Traitements
de la rééducation des tendinopathies de la coiffe des rotateurs.
Trois objectifs principaux peuvent être énoncés dans le traite-
Ce référentiel de 25 séances est censé correspondre au nombre de
ment d’une épaule douloureuse :
séances nécessaires dans la grande majorité des prises en charge
• le contrôle et la diminution de la douleur ;
rééducatives de ce type de pathologies. Ce référentiel n’impose
• la récupération des amplitudes articulaires ;
aucune fréquence au kinésithérapeute. Nous pourrions, d’après
• la reprogrammation de la fonction musculaire.
notre expérience clinique, la définir dans une fourchette allant de
Certaines interventions médicales ou kinésithérapiques per-
deux à trois séances par semaine en début du traitement à une
mettront, en diminuant la douleur, d’améliorer la mobilité de
séance tous les 15 jours, voire toutes les trois semaines en fin de
l’épaule et donc sa fonction. Inversement, d’autres techniques
traitement.
permettront en améliorant la mobilité de diminuer la douleur.
L’objectif est de récupérer, si possible, une épaule fonctionnelle
 Éducation thérapeutique et indolore. Le niveau de récupération de la fonction du membre
supérieur de façon générale et de l’épaule en particulier peut être
défini avec le patient en fonction de ses attentes, de ses activités
L’éducation thérapeutique a toute sa place dans la prise en
professionnelles et de ses loisirs, mais aussi en fonction des élé-
charge d’un patient qui présente une épaule douloureuse, même
ments issus de l’évaluation du kinésithérapeute [11] et des données
en dehors du contexte de maladie chronique.
médicales ou chirurgicales.
Cette éducation thérapeutique vise à lui faire acquérir à la fois
Même si le kinésithérapeute n’est pas prescripteur de médica-
des compétences d’autosoins qui correspondent aux programmes
ments ou d’injections, il est préférable d’avoir quelques notions
d’autorééducation et des compétences d’adaptation du handicap
concernant ce type de prises en charge qui sont souvent mises en
même si ce dernier n’est pas définitif [17] .
place en parallèle du traitement de rééducation.
Dès la première séance, le kinésithérapeute peut délivrer un
programme d’autorééducation au patient en fonction de ses capa-
cités et du bilan qu’il a réalisé. Il peut également lui donner des Traitements médicamenteux per os
conseils afin d’éviter les mouvements, les postures et les situa-
tions qui seraient à l’origine d’une augmentation des symptômes Le traitement médicamenteux par antalgiques est privilégié.
douloureux. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pourraient être

2 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation


Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable  26-208-G-10

indiqués compte tenu des nombreux facteurs inflammatoires ou Acupuncture


pro-inflammatoires retrouvés dans la bourse et les berges des ten-
dons rompus [18, 19] , mais les AINS posent deux problèmes : Une revue systématique ne permet pas d’indiquer l’acupuncture
• ils provoquent un décès pour 12 000 patients si la prise est pro- dans le traitement de l’épaule douloureuse bien qu’une améliora-
longée sur plus de deux mois, et de façon plus générale les tion du score de Constant ait été retrouvée dans certaines études
complications de cette classe médicamenteuse (effets gastro- cliniques randomisées [35] .
intestinaux, etc.) ;
• ils perturbent la cicatrisation des tissus mous et donc des répa-
rations de la coiffe. Ils sont actuellement « contre-indiqués » en Pommades
postopératoire.
L’application de dicloflénac épolamine (Flector gel® ) a mon-
À l’heure actuelle, il n’existe pas d’essais contrôlés comparant tré une efficacité plus importante que le placebo sur la douleur
le traitement antalgique aux AINS ou même à la simple observa- mesurée à l’échelle visuelle analogique (EVA) dans une série com-
tion [20] . parative de 158 patients présentant des douleurs d’épaule [36] .
L’autoapplication de ce type de pommade contenant un actif
Infiltrations AINS peut être conseillée aux patients en complément de leur
traitement, s’ils ne présentent pas de contre-indications.
L’infiltration est un traitement largement utilisé. Sur un ten- Un essai a été réalisé avec de la trinitrine en topique et montre
don pathologique, une infiltration n’a pas d’effet biochimique « des résultats prometteurs ».
et/ou histologique délétère [21] et, en pratique, ne peut pas aggra-
ver une lésion. Chez le rat, cinq infiltrations entraînent des lésions
de nécrose, alors que trois restent peu délétères [22] .
Il est classique, en pratique clinique, de se limiter à trois infil-
 Kinésithérapie
trations mais le nombre d’infiltrations considéré comme étant La revue Cochrane en 2003 et la revue systématique du Journal of
« excessif » n’est pas connu. Cependant, les patients ayant eu plus Hand Therapy en 2004 concluent en la pauvreté méthodologique
de trois infiltrations en préopératoire sont ceux qui obtiennent des études retenues pour évaluer l’efficacité de la kinésithérapie
de moins bons résultats en postopératoire [23] . Cette observation dans le traitement des épaules douloureuses [8, 37] .
peut néanmoins être corrélée à l’existence d’une pathologie plus Cependant, il existe un consensus professionnel pour recom-
ancienne et donc plus sévère. mander la prise en charge en kinésithérapie dans ce contexte.
L’efficacité des infiltrations reste discutable pour certains [24, 25] . En 2009, Kromer et al., dans une revue systématique, concluent
Dans une autre méta-analyse, les infiltrations étaient efficaces que la thérapie manuelle associée aux exercices actifs permet un
chez environ un tiers des patients (il fallait en traiter 3,3 pour meilleur contrôle de la douleur que des exercices actifs isolés dans
obtenir un patient soulagé), plus efficaces que les AINS et elles les épaules présentant un conflit sous-acromial [38] .
étaient efficaces environ durant neuf mois [26] . La même année, dans une revue systématique, Khun conclut
Le siège de l’infiltration reste également discuté. À l’aveugle, que les exercices améliorent la fonction et les symptômes doulou-
seules 60 à 75 % des infiltrations sont effectivement réalisées dans reux mais sont insuffisants pour améliorer le gain des amplitudes
la bourse sous-acromiale. Pourtant, les infiltrations réalisées dans articulaires et pour diminuer les tensions. La thérapie manuelle
la bourse sont plus efficaces. Cela explique la tendance actuelle améliore les effets des exercices. Enfin, les exercices supervisés
à les faire réaliser par les radiologues qui peuvent contrôler le auraient un effet équivalent aux exercices réalisés dans le cadre
placement de l’aiguille dans la bourse. d’un programme d’autorééducation [39] .
Dans le cadre de la capsulite rétractile, l’infiltration intra- En 2012, Hanratty et al., dans une revue systématique et une
articulaire associée à une distension de la capsule a montré une méta-analyse, concluent dans l’intérêt de réaliser des exercices au
efficacité supérieure à un traitement de rééducation isolé [27] . cours de la prise en charge des épaules présentant un conflit sous-
Une revue de la littérature montre un intérêt supérieur des infil- acromial sans parvenir à identifier un protocole particulier [40] .
trations par rapport à un traitement AINS per os [28] . En 2013, Littlewood, dans une revue systématique, conclut
dans l’efficacité de la kinésithérapie associée à des exercices dans
le cadre du traitement des tendinopathies de la coiffe des rota-
Mésothérapie teurs, sans que les effets cliniques retrouvés ne soient clairement
La mésothérapie n’a pas été validée. Cependant, une étude identifiés [41] .
clinique randomisée sur 80 patients a montré une efficacité En conclusion, il paraît donc justifié de mettre en œuvre une
sur des épaules présentant des tendinopathies calcifiantes. Les rééducation qui combine thérapie manuelle, kinésithérapie active
résultats sont positifs en termes de diminution de la douleur, et programme d’autorééducation dans le cadre de la prise en
d’amélioration de la fonction et de disparition de la calcifica- charge des épaules douloureuses non opérées.
tion [29] . Une autre étude effectuée sur 44 patients présentant une
ténosynovite du long biceps montre des effets positifs en termes
de diminution de la douleur et de récupération de la fonction [30] . Principes et recommandations
Contrôle de la douleur
Viscosupplémentation Contrôler la douleur reste un objectif crucial au cours de
la rééducation et participe à son efficacité. Cependant, il n’est
Certaines études ont montré un effet positif sur la douleur et
pas possible d’envisager face à certaines pathologies que la
une amélioration du score de SPADI (shoulder pain and disability
rééducation soit totalement indolore. Les étirements que le kiné-
index) après trois injections d’acide hyaluronique. Cette technique
sithérapeute réalise et les mobilisations dans les amplitudes
qui consiste à injecter de l’acide hyaluronique en intra-articulaire
extrêmes qui rendent une rééducation parfois plus efficace [42]
n’est pas indiquée quand la coiffe est rompue [31, 32] .
peuvent être à l’origine de sensations douloureuses. La limite
pourrait se situer entre une douleur d’origine mécanique liée à
Facteurs de croissance des étirements de structures capsuloligamentaires ou musculaires
et une douleur de type inflammatoire qui provoquerait des dou-
L’utilisation de facteurs de croissance pour accélérer ou amé- leurs irradiantes persistantes lors de la rééducation ou dans les
liorer la cicatrisation tendineuse est une piste de recherche pour 48 heures qui suivent. Dans tous les cas, des explications s’avèrent
les pathologies de la coiffe des rotateurs [33, 34] . Certaines équipes importantes et le questionnement du patient quant à son ressenti
les utilisent même si ce procédé n’est pas très répandu en France au cours de la séance de kinésithérapie, lors des mobilisations
et ne donne pas lieu à une prise en charge par l’assurance ou des exercices actifs, mais aussi à distance de la séance, paraît
maladie. incontournable.

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 3


26-208-G-10  Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable

A B C

D E F
Figure 2. Rythme scapulohuméral physiologique lors de l’abduction du bras (A à F).

Kinésithérapie active Kinésithérapie de l’épaule douloureuse


De nombreux essais cliniques cités dans des revues systéma- et massage
tiques montrent l’intérêt d’associer à de la thérapie manuelle une Le massage est un élément d’abord de la région cervicoscapu-
kinésithérapie active [39, 40] . Ainsi, la rééducation active peut débu- laire faisant le lien entre la palpation et les mobilisations. Il ne
ter dès que les amplitudes permettent de réaliser les mouvements peut en aucun cas résumer la prise en charge kinésithérapique de
demandés et que ces derniers n’augmentent pas les symptômes l’épaule douloureuse mais s’avère utile pour détendre les muscles
douloureux. Elle peut débuter par une réappropriation d’une lors du ponçage des Trigger points et peut s’apparenter à une mobili-
bonne gestuelle, correspondant à une cinématique scapulohumé- sation tissulaire dans le cadre des soft tissue mobilization au niveau
rale physiologique (Fig. 2), souvent perturbée du fait de la douleur des structures postérieures de l’articulation glénohumérale. Une
et de l’inhibition des muscles de la coiffe des rotateurs. L’élévation revue systématique répertoriant 20 essais cliniques apporte des
du moignon de l’épaule qui constitue une compensation fré- preuves de faible qualité quant à la diminution de la douleur,
quente des patients peut être contrôlée en réactivant les muscles l’amélioration des mobilités et de la fonction des épaules dou-
de la coiffe des rotateurs afin de garantir un meilleur contrôle du loureuses traitées par massage des tissus mous [43] .
mouvement scapulohuméral. L’alternative qui consiste à deman- Le traitement des tendons de la coiffe des rotateurs par massage
der au patient de baisser le moignon de l’épaule avant de lever transversal profond n’est pas recommandé [5] .
le bras ne devrait pas être utilisée sauf dans le cas exception-
nel des ruptures massives de la coiffe des rotateurs. En effet, ce
mouvement qui provoque une sonnette médiale avant d’élever Épaule douloureuse et repos
le bras est contraire au rythme scapulohuméral physiologique En dehors des crises hyperalgiques, le repos strict par immobi-
(Fig. 3). Ces mouvements correspondent dans un premier temps lisation est déconseillé [5] . En revanche, le kinésithérapeute peut
aux gestes fonctionnels de la vie quotidienne puis correspondent apporter des conseils d’économie gestuelle qui permettent de sou-
si les objectifs le nécessitent à des gestuelles sportives. Au cours des lager les structures anatomiques en souffrance et de les mettre au
exercices, le kinésithérapeute supervise la bonne réalisation du repos à certains moments de la journée.
mouvement, l’absence de compensation, la vitesse d’exécution, Par exemple, certains patients ne supportent pas le poids de
etc. leur membre supérieur lors de la marche. Instinctivement, ces

4 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation


Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable  26-208-G-10

A B C

D F F
Figure 3. Abaissement du moignon de l’épaule avec sonnette médiale de la scapula lors de l’abduction du bras (A à F).

patients recherchent un appui, permettant de diminuer la mise Les auteurs remarquent que les études qui concluent dans les
en tension des structures tendineuses et capsuloligamentaires effets positifs des ultrasons sont celles où l’exposition y était
de l’articulation scapulohumérale. Cet appui peut se trouver en quatre fois plus longue et la puissance double comparativement
plaçant simplement la main du membre supérieur douloureux aux études qui ne retrouvaient pas d’effets positifs.
dans la poche du pantalon ou de la veste. Le kinésithérapeute peut D’autres ECR concluent que les ultrasons ne présentent pas plus
dans ce type de situation douloureuse recommander le port d’une d’effet que l’effet placebo [45, 46] .
écharpe avec un appui au niveau du poignet, quelques heures dans
la journée. La nuit, en position de décubitus dorsal ou controla- Courants antalgiques
téral, la stabilisation du membre supérieur par un appui sur un Plusieurs types de courants peuvent être utilisés dans le cadre du
oreiller peut soulager le patient et éviter les réveils nocturnes à traitement antalgique : les courants de basse (60–200 Hz) ou très
cause de la douleur. basse fréquence (< 10 Hz) souvent appelés TENS (transcutaneous
electrical nerve stimulation) qui agissent sur le gate control ou les
courants de moyenne fréquence interférentiels (4000 Hz).
Agents physiques (physiothérapie) Ces derniers, lorsqu’ils sont appliqués en complément d’autres
Les agents physiques (physiothérapie) sont peu recommandés traitements pendant 10 à 20 minutes sur une douzaine de séances,
dans le traitement des épaules douloureuses. Cependant, certains semblent montrer un effet supérieur à celui du placebo. Cet effet
procédés, s’ils ne sont pas recommandés, peuvent être envisagés n’est pas retrouvé lorsque l’application est isolée dans une revue
en fonction de la pathologie du patient, de l’expérience qu’en a systématique [47] . Mais ces faibles effets ne sont pas retrouvés dans
le praticien et du ressenti du patient après leur application. toutes les études et l’utilisation de ces courants n’est pas recom-
mandée [5, 45] .
Ultrasons
Si une revue systématique récente [44] conclut en la nécessité Cryothérapie
d’approfondir la recherche sur l’intérêt d’avoir recours aux ultra- La Haute Autorité de santé recommande l’application de froid
sons sur les épaules douloureuses, elle relève cependant que trois sur les pathologies de la coiffe des rotateurs uniquement en dehors
études contrôlées randomisées (ECR) retrouvent un bénéfice signi- des séances de kinésithérapie par manque d’évaluation des effets
ficatif à leur utilisation en termes d’antalgie et de récupération de cet agent physique [5] .
fonctionnelle. Deux d’entre elles concernent les tendinopathies Dans le traitement de la capsulite rétractile en phase aiguë, le
calcifiantes. froid permettrait de diminuer la douleur après la rééducation, qu’il

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26-208-G-10  Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable

soit appliqué par un cold pack ou par froid ventilé puissant [48] . Techniques d’inhibition musculaire
Lorsqu’il est appliqué par froid ventilé puissant (–30 ◦ C), il dimi- Les techniques d’inhibition musculaire s’adressent préférentiel-
nuerait le temps de récupération. lement aux contractures de type myoélectrique appelées tender
Cette application peut s’étendre à toutes les pathologies points. Elles seraient dues à une hyperexcitabilité du fuseau
d’épaules douloureuses lorsqu’elles présentent un caractère neuromusculaire. Ces contractures sont davantage sensibles aux
inflammatoire. Si l’application de froid n’a pas montré d’efficacité techniques d’inhibition par relâchement positionnel décrites par
lorsqu’elle est appliquée en cold pack, elle représente un adjuvant Jones sous le terme de strain–counterstrain qu’elles ne le sont aux
facile d’utilisation et peu onéreux qui permet au kinésithérapeute levées de tensions musculaires [55] .
de prolonger ses mobilisations ou de faire disparaître les douleurs Ces techniques sont particulièrement intéressantes pour inhi-
provoquées lors des postures et des étirements. ber les contractures des muscles cervicoscapulaires en relation
Une revue systématique retrouve des résultats contradictoires avec les pathologies de la coiffe des rotateurs ou dans le cadre
quant à la perturbation du sens proprioceptif de l’articulation des capsulites rétractiles. Elles consistent à placer les muscles
sur laquelle une cryothérapie est appliquée chez des participants dans une position de raccourcissement pour stopper la décharge
sains. Pour certains, il existe des risques de blessures après applica- en provenance du fuseau neuromusculaire. Il s’agit, ensuite,
tion de froid du fait de la perturbation de la proprioception, pour d’attendre de 30 à 90 secondes selon les auteurs et de revenir
d’autres l’application de froid ne comporterait aucun risque [49] . lentement à la position initiale sans déclencher de nouvelles
Il apparaît que l’application de froid est d’autant plus efficace contractures [56] .
que les températures sont basses et que l’application est prolon-
Techniques sur les fascias
gée. L’utilisation de chambres froides à –110 ◦ C est courante dans
certains pays dans le cadre du traitement des pathologies rhu- Les techniques sur les fascias peuvent s’appliquer à l’épaule qui
matismales [50, 51] . Cette cryothérapie du corps entier commence à constitue un carrefour entre le fascia du deltoïde, le fascia sous-
émerger en France dans le milieu sportif de haut niveau [52] . Il s’agit claviculaire, pectoral et le fascia du cou. Elles se composent de
certainement d’une piste d’avenir pour le traitement des douleurs techniques manuelles d’étirements digitaux centimétriques, de
articulaires, y compris celles concernant l’épaule. façon plus ou moins appuyés suivant l’organisation locale des
fascias traités [57] .
Ondes de choc Mobilisations
Les ondes de choc sont des ondes mécaniques dont l’effet est Les mobilisations peuvent être définies en fonction de leur type
l’augmentation de pression sur la zone d’application. Bannuru (globales, analytiques, rythmées), de leur amplitude et de leur
et al. ont retenu 28 ECR dans une revue systématique pour com- secteur d’application. Pour cette technique Maitland définit cinq
parer l’effet des ondes de choc à haute intensité face aux ondes grades [58] :
de choc de faible intensité ou au placebo dans le traitement des • grade I : mobilisations rythmées de faible amplitude sur les pre-
tendinopathies calcifiantes et non calcifiantes de la coiffe des rota- miers degrés d’amplitude articulaire ;
teurs [53] . • grade II : mobilisations rythmées de grande amplitude sur les
Les auteurs concluent dans l’intérêt d’utiliser les ondes de choc degrés libres d’amplitude articulaire ;
de haute intensité sur les tendinopathies calcifiantes pour dimi- • grade III : mobilisations rythmées de grande amplitude jusqu’à
nuer la douleur, améliorer la fonction et résorber la calcification. la limite d’amplitude articulaire ;
Ils ne retrouvent pas d’intérêt supplémentaire en comparaison au • grade IV : mobilisations rythmées de faible amplitude sur les
placebo sur les tendinopathies non calcifiantes. derniers degrés de restriction d’amplitude articulaire ;
• grade V (thrust manipulation) : manipulation.
D’autres auteurs ont décrit des mobilisations à type de recen-
trages articulaires [59–61] et de mobilisations spécifiques [62] .
Thérapie manuelle
L’International Federation of Orthopaedic Manipulative Physi- Structures cervicothoraciques, thoracohumérales
cal Therapists (IFOMT) définit les techniques de thérapie manuelle et cervicoscapulaires
comme étant des techniques réalisées par des mouvements précis Avant d’aborder l’épaule, le kinésithérapeute peut aborder les
des mains ayant pour objectif de produire tout ou partie des effets régions cervicothoracique et cervicoscapulaire afin de traiter les
suivants : améliorer l’élasticité tissulaire et les mobilités articu- tensions musculoaponévrotiques et les tenders points qu’il a repé-
laires, mobiliser ou manipuler les tissus mous et les articulations, rés lors de son examen. Il peut mobiliser le rachis cervical et
produire le relâchement, agir sur la fonction musculaire, réguler la thoracique s’il retrouve des restrictions de mobilité [11] .
douleur, réduire l’inflammation et les restrictions de mouvements Très fréquemment, le traitement à distance de l’articulation
liées aux tissus mous. scapulohumérale permet de récupérer de la mobilité globale du
Le choix des techniques parmi celles décrites ci-après dépend de membre supérieur et une diminution des sensations douloureuses
l’examen clinique qui constitue le temps fort de la prise en charge du patient. En effet, les douleurs localisées par le patient au niveau
d’un patient qui présente une épaule douloureuse [11] . de son épaule peuvent être d’origine cervicoscapulaire.
Ces tensions musculoaponévrotiques des muscles cervicosca-
pulaires, cervicothoraciques et thoracoscapulaires jouent un rôle
Généralités concernant les techniques utilisées
postural et peuvent participer à l’apparition de troubles de la ciné-
Levées de tensions musculaires [54] matique scapulaire, à l’apparition de conflits sous-acromiaux ou
Les levées de tensions musculaires constituent un outil perti- à l’aggravation de symptômes douloureux existants [63] .
nent au niveau de la région cervicoscapulaire. Les muscles longs Levées de tension du trapèze supérieur
sont souvent le siège de tensions liées à une surutilisation, à un
Le kinésithérapeute réalise une rotation homolatérale et une
trouble du rythme scapulohuméral ou à une mauvaise posture.
inclinaison controlatérale du rachis cervical qu’il maintient, si
La tension se traduit cliniquement par une augmentation de la
nécessaire, à l’aide de sa main et de son avant-bras. De son autre
rénitence, une hypoextensibilité du muscle concerné qui peut être
main, il prend appui de façon large au niveau de l’acromion et réa-
associée à une restriction de mobilité et une douleur à la pression.
lise, après contraction et relâchement du muscle, un abaissement
Pour faire céder cette tension musculaire, le kinésithérapeute
de l’épaule associé à une sonnette médiale de la scapula (Fig. 4, 5).
réalise un contracté–relâché en quatre temps : d’abord la mise en
course externe maximale du muscle concerné, puis sa contraction Inhibition du trapèze supérieur
isométrique, puis le relâchement et enfin son étirement. Lorsque le trapèze supérieur présente des points de tension plu-
Les levées de tensions décrites sont celles qui sont le plus tôt qu’une tension globale sur l’ensemble du muscle, il peut être
souvent utilisées. Cette liste n’est pas exhaustive. En effet, de nom- préférable d’utiliser des techniques d’inhibition.
breuses structures mises en cause dans les pathologies de l’épaule Pour cela, le kinésithérapeute place le muscle en course interne
peuvent être traitées de cette façon. par une inclinaison homolatérale et une rotation controlatérale

6 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation


Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable  26-208-G-10

Figure 4. Levée de tension du trapèze supérieur droit en décubitus Figure 6. Inhibition d’une tension du trapèze supérieur.
dorsal.

Figure 5. Levée de tension du trapèze supérieur droit en décubitus Figure 7. Levée de tension de l’élévateur de la scapula droit en décu-
ventral. bitus ventral.

du rachis cervical. Il réalise une élévation du moignon de l’épaule


Levée de tension du trapèze moyen
si cette position n’est pas douloureuse. Il conserve la position entre
30 et 90 secondes, en testant le relâchement du point de tension Le patient est en décubitus dorsal. Le kinésithérapeute se place
douloureux qu’il avait repéré préalablement (Fig. 6). Le retour en du côté controlatéral au côté traité. À l’aide de son avant-bras
position neutre se fait passivement et lentement. Une variante caudal, il fixe le gril costal et réalise avec sa main crâniale une
consiste à demander au patient de réaliser le retour lentement abduction de la scapula. La main scapulaire est posée à plat. Le
en actif, contre une légère résistance manuelle afin de provoquer talon de la main prend appui sur le processus épineux de la sca-
une inhibition du muscle concerné par innervation réciproque de pula.
Sherrington. Levée de tension des scalènes
Levée de tension de l’élévateur de la scapula Le patient est en décubitus dorsal. Le kinésithérapeute place le
Le kinésithérapeute place le rachis cervical en rotation et incli- rachis cervical en rotation homolatérale et en inclinaison contro-
naison controlatérales à l’épaule douloureuse. Il réalise ensuite la latérale. La levée de tension est réalisée en imprimant une poussée
levée de tension par un abaissement de la scapula associé à une craniocaudale à la jonction chondrocostale de la première côte,
sonnette latérale (Fig. 7, 8). sur le temps expiratoire (Fig. 11).
C’est au niveau de l’angle supéromédial de la scapula que
Levée de tension du muscle
le patient décrit ses douleurs. Cette zone peut être traitée par
sterno-cléido-occipito-mastoïdien
pression–friction (Fig. 9).
Le muscle sterno-cléido-occipito-mastoïdien a une action sur
Levée de tension du rhomboïde le rachis cervical. Cependant, les adaptations posturales chez
Le patient est en décubitus ventral. Le rachis cervical est placé en le patient qui présente une épaule douloureuse, notamment la
rotation homolatérale. Le kinésithérapeute réalise une abduction flexion cervicale basse associée à l’hyperextension cervicale haute
de la scapula (Fig. 10) . chez le patient cyphotique, peuvent générer des tensions muscu-
Le rhomboïde peut être divisé en deux parties qui sont fonc- laires de ce muscle qu’il conviendra de traiter.
tionnellement indissociables. C’est la partie supérieure du muscle Le patient est en décubitus dorsal. Le kinésithérapeute saisit la
qui est le plus souvent le siège de contractures douloureuses, qui tête du patient par une prise en berceau. Il réalise une flexion
peuvent également être traitées par frictions. du rachis cervical haut puis une rotation homolatérale et une

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26-208-G-10  Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable

Figure 8. Levée de tension de l’élévateur de la scapula droit en décu- Figure 11. Levée de tension des scalènes antérieur et moyen droit.
bitus dorsal. Dans cette position, et si l’épaule le permet, le membre
supérieur sera placé en élévation antérieure, la position du rachis cervical
peut être maintenue activement par le patient.

Figure 12. Levée de tension du sterno-cléido-occipito-mastoïdien


droit.
Figure 9. Le kinésithérapeute réalise une pression–friction sur le point
douloureux au niveau de l’angle supéromédial de la scapula tout en la
mobilisant. inclinaison controlatérale du rachis cervical dans le même temps.
Il place son avant-bras en contre-prise sur la clavicule homolaté-
rale (Fig. 12).
Levée de tension du petit pectoral
Le petit pectoral par son action de bascule antérieure de la sca-
pula est un muscle dont la levée de tension est primordiale [11] .
Le patient est en décubitus dorsal, le praticien du côté controla-
téral à l’épaule douloureuse. Il passe sa main sous le dos du patient
et il réalise un abaissement de la scapula. Son avant-bras bloque les
côtes inférieures. Son autre main réalise une poussée postérieure
dans le sens des fibres du petit pectoral en prenant appui au niveau
du processus coracoïde. La mise en course externe du muscle cor-
respond à une bascule postérieure de la scapula (Fig. 13).
Levée de tension du grand pectoral
Le grand pectoral fait partie des rotateurs médiaux de
l’articulation scapulohumérale. Il est souvent tendu chez les
patients cyphotiques dont le membre supérieur se place, du fait
de la sagittalisation de la scapula, en rotation médiale (Fig. 14).
Le patient est en décubitus dorsal. Avant de réaliser la levée de
tension, le praticien bloque la scapula sous le gril costal et place
le membre supérieur en élévation antérieure et rotation latérale
Figure 10. Levée de tension du rhomboïde droit. Le kinésithérapeute autant que possible et sans que cela ne déclenche de douleur.
réalise une prise « en cuillère » au niveau de la face antérieure de l’épaule Puis il réalise un abaissement des côtes où s’insère le faisceau
en passant par l’aisselle. La poussée s’effectue au niveau du bord médial concerné du grand pectoral en tension, et ce sur un temps expi-
de la scapula. ratoire (Fig. 15).

8 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation


Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable  26-208-G-10

Figure 13. La levée de tension du petit pectoral est quasiment systé- Figure 15. Levée de tension du faisceau moyen du grand pectoral.
matique dans le traitement d’une épaule douloureuse.

Figure 16. Levée de tension du latissimus dorsi. Le patient réalise une


adduction de l’épaule associée à un abaissement en résistance contre le
praticien. Cette résistance doit être d’intensité faible et ne pas déclencher
de douleur de l’épaule.

Figure 14. Patiente cyphotique qui présente un enroulement des


épaules vers l’avant associé à une rotation médiale de l’articulation glé-
nohumérale. Les muscles petits et grands pectoraux devront faire l’objet
d’une recherche de tensions musculaires.

Levée de tension du latissimus dorsi (grand dorsal)


Bien que le latissimus dorsi ne soit pas directement un
muscle scapulaire, il l’est indirectement par l’intermédiaire de
l’articulation scapulohumérale. Cette grande lame triangulaire,
qui s’étale de la sixième vertèbre thoracique jusqu’au bassin, est
active principalement au niveau de la charnière dorsolombaire.
Il reste néanmoins un rotateur médial puissant de l’articulation
scapulohumérale et constitue le seul muscle reliant les deux
ceintures. Pour l’étirer, le kinésithérapeute se place du côté contro-
latéral à l’épaule douloureuse. Il place le membre supérieur en
élévation antérieure et l’épaule en rotation latérale sans que cela
ne déclenche de douleur. Puis il réalise une inclinaison et une
rotation controlatérale du bassin (Fig. 16).

Mobilisation du rachis cervical


Les tensions musculaires et restrictions de mobilité du rachis
Figure 17. Exemple de traitement d’un tender point postérieur du rachis
cervical repérées lors de l’examen sont traitées par des étirements,
cervical moyen par le maintien d’une position en extension du rachis
des levées de tensions, des mobilisations spécifiques et par des
cervical, inclinaison et rotation controlatérale.
techniques d’inhibition des tenders points (Fig. 17).

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26-208-G-10  Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable

Figure 18. Mobilisation spécifique en extension du rachis thoracique Figure 20. Extension globale du rachis thoracique et bascules posté-
en décubitus ventral. Le kinésithérapeute prend appui sur les apophyses rieures des scapulae par poussées postérieures bilatérales sur les épaules.
transverses des articulations à mobiliser et réalise lors du temps expiratoire
des poussées progressives postéroantérieures.

Figure 21. Mobilisation de l’articulation serratothoracique en décubi-


tus controlatéral. Le kinésithérapeute maintient le membre supérieur pour
Figure 19. Mobilisation spécifique du rachis thoracique. Le kinésithé- stabiliser l’articulation scapulohumérale.
rapeute place le rachis du patient en flexion globale et les membres
supérieurs du patient en croix sur sa poitrine. Il place sa main, tel un
billot au niveau de l’étage à mobiliser, et repose le patient dessus. Sur un (grades III et IV) est réalisée dans la continuité des levées de
temps expiratoire, le praticien, à l’aide de son corps réalise une poussée tensions des muscles cervicoscapulaires, scapulothoraciques et
progressive antéropostérieure. scapulohuméraux. Le décubitus latéral permet de mobiliser la sca-
pula tout en stabilisant le membre supérieur (Fig. 21).

Mobilisation spécifique du rachis thoracique Structures scapulohumérales


et de la charnière thoracique L’abord manuel des structures scapulohumérales permet de cor-
Des relations ont été mises en évidence entre la posture riger les décentrages de l’articulation glénohumérale et d’assouplir
et notamment la cyphose thoracique et les dyskinésies de la les structures périarticulaires, notamment les structures pos-
scapula, voire les pathologies conflictuelles de l’espace sous- térieures. Cet abord peut être mis en œuvre une fois les
acromial [13, 64–67] . Ces relations, anatomiques, fonctionnelles et tensions cervicoscapulaires, cervicothoraciques et thoracosca-
pathomécaniques, justifient l’abord du rachis thoracique notam- pulaires levées ou dans un fondu enchaîné en fonction des
ment lorsque ce dernier présente des zones de raideurs. Dans ce possibilités d’abord qu’offre le patient suivant l’apparition ou non
cas, le kinésithérapeute peut réaliser des mobilisations globales de symptômes douloureux.
(grades II et III) et spécifiques (grades IV et V), l’objectif étant de
redonner au patient la souplesse suffisante lui permettant de réa- Traitement du décentrage antérosupérieur
liser des bascules postérieures des scapulae (Fig. 18 à 20). de la tête humérale
Le décentrage antéropostérieur est mis en évidence par une
Mobilisation de l’articulation serratothoracique perte de mobilité en flexion dans le plan sagittal de l’épaule [11] .
Lorsque l’abord de l’articulation scapulohumérale est trop Pour recentrer l’articulation, le patient est placé en position assise.
douloureux, la mobilisation de l’articulation serratothoracique Le praticien, face à lui, saisit son membre supérieur au niveau du
présente l’avantage d’éviter l’installation d’une raideur trop coude de telle sorte que l’épaule soit complètement relâchée. Avec
importante. Commencer l’abord manuel de l’épaule par cette arti- son autre main, il place son pouce et sa première commissure en
culation permet également d’obtenir un relâchement du patient regard de l’interligne articulaire de l’articulation scapulohumé-
et une détente des muscles périscapulaires. Cette mobilisation rale de telle sorte que son éminence thénar se trouve face à la

10 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation


Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable  26-208-G-10

Figure 22. Traitement du décentrage antérosupérieur de l’épaule Figure 23. Traitement du décentrage en rotation médiale.
droite.

tête humérale. En même temps qu’il réalise des flexions d’épaule


dans le plan sagittal, la main qui se trouve au niveau de la tête
humérale empêche le décentrage antérosupérieur de se produire
en exerçant une poussée vers le bas, vers l’arrière et légèrement
vers le dehors. Cette mobilisation peut être accompagnée de mou-
vements de circumduction afin d’étirer la partie postérieure de la
capsule. Le recentrage réalisé s’objective par une diminution de la
douleur lors de l’élévation antérieure et par une augmentation de
la mobilité en flexion (Fig. 22).
Traitement du décentrage en rotation médiale
de la tête humérale
Le décentrage en rotation médiale s’objective par une perte
d’abduction dans le plan frontal de l’épaule [11] . Le patient et
le kinésithérapeute sont assis. Le praticien se place homola-
téralement au bras à traiter. Il saisit le membre supérieur au
niveau du coude de telle sorte que le bras et l’avant-bras soient
complètement relâchés. Puis il réalise des rotations médiales
de l’articulation scapulohumérale dans l’axe de la diaphyse
humérale. L’autre main est placée au niveau de l’articulation acro-
mioclaviculaire, l’éminence thénar entrant en contact avec la face Figure 24. Levée de tension du teres major droit.
postérieure de la tête humérale. Au moment de l’impulsion en
rotation médiale réalisée avec la main caudale du kinésithéra-
peute, sa main crâniale génère une poussée antérieure de la tête tion assise. Cette position plus confortable est à privilégier chez
humérale. Le recentrage est objectivé par un gain de mobilité en les personnes âgées et dans le cadre d’épaule très douloureuse. Elle
abduction (Fig. 23). permet d’aborder l’épaule par la scapula [71] (Fig. 25, 26).
« Mobilisation with movement » (MWM)
Structures postérieures de l’articulation glénohumérale
Brian Mulligan, thérapeute manuel néozélandais, crée son
De nombreux auteurs se sont intéressés à l’implication des
concept dans les années 1970. Cette approche clinique s’intéresse
structures postérieures de l’articulation glénohumérale dans les
essentiellement aux limitations articulaires douloureuses. Au
pathologies de l’épaule. D’abord identifiées comme ayant un
niveau de l’épaule, les techniques employées combinent des
rôle dans les lésions chez le sportif de lancer (SLAP [superior
mobilisations passives constituant des normalisations articulaires
labrum from anterior to posterior] lésion) de par leur tension ou
de l’articulation scapulohumérale associées dans le même temps
leur rétraction [72–74] , elles ont fait ensuite l’objet d’études dans
à des mouvements actifs du patient. Il s’agit de la MWM. Cette
l’apparition des dyskinésies de la scapula et des pathologies de
technique semble améliorer la mobilité et diminuer la douleur
l’espace sous-acromial de façon plus large (bursite, tendinopathies
dans plusieurs études cliniques [68–70] . L’intérêt de ces recentrages
de la coiffe des rotateurs, etc.) [75–77] . Les diminutions d’amplitude
vient également du fait qu’ils permettent des autocorrections de
en adduction horizontale de l’épaule et en rotation médiale à 90◦
la part du patient après un apprentissage supervisé.
d’abduction seraient dues à une rétraction de ces structures [78] .
Levée de tension du teres major (grand rond) Levée de tension du deltoïde postérieur. La levée de tension
Le teres major est souvent tendu et douloureux dans les patho- du deltoïde est réalisée lorsque la mobilité testée en adduction
logies d’épaule avec limitation passive de l’ouverture de l’angle horizontale est déficitaire, c’est-à-dire inférieure à 135◦ . Au préa-
scapulohuméral. Il paraît donc justifié pour récupérer de la mobi- lable, le kinésithérapeute recentre l’articulation glénohumérale
lité de l’épaule et un rythme scapulohuméral physiologique de le afin d’éviter, lors de l’étirement, un conflit antéromédial qui se
traiter spécifiquement. L’ouverture de cet angle scapulohuméral manifesterait par une douleur entre la tête humérale et le proces-
peut être réalisée, soit en décubitus dorsal (Fig. 24), soit en posi- sus coracoïde. Le kinésithérapeute se place dos au patient, étire

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 11


26-208-G-10  Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable

Figure 25. Massage-étirement du teres major en position assise. Figure 28. Mobilisation bimanuelle avec prises proximales.

postérieure, infraépineux, teres minor) peuvent provoquer,


lorsqu’elles sont hypoextensibles, un déficit de rotation médiale
de l’épaule [76] . Compte tenu de l’implication de cette perte de rota-
tion médiale dans l’apparition de dyskinésies de la scapula ou de
conflit douloureux, il convient de récupérer cette amplitude. Les
deux étirements les plus souvent utilisés pour étirer ces structures
sont le cross-arm stretch et le sleeper stretch. Une étude sur cadavres
avec capteurs de tensions a permis d’identifier les positions dans
lesquelles les structures postérieures de la capsule étaient le plus
étirées [79] . Il semblerait que le fait de combiner la rotation médiale
à une flexion de 30◦ dans le plan de la scapula corresponde à la
meilleure position pour étirer la partie supérieure et moyenne de la
capsule postérieure. Combiner la rotation médiale à une extension
de l’épaule de 30◦ correspondrait à la meilleure position pour éti-
rer la partie supérieure et inférieure de la capsule postérieure. Une
autre étude cadavérique plus récente conclut à des résultats dif-
férents [80] . La rotation médiale de l’épaule associée à une flexion
dans le plan sagittal à 60◦ ou à 40◦ mettrait davantage en tension
la partie moyenne de la capsule postérieure que d’autres positions
d’étirements dont le classique cross-body strech.
Compte tenu des douleurs que peut provoquer la rotation
Figure 26. Ouverture de l’angle scapulohuméral et levée de tension du médiale forcée chez les patients qui présentent une épaule dou-
teres major en position assise. loureuse, il convient d’essayer d’améliorer ce déficit de mobilité
en utilisant les mobilisations en glissements postérieurs (grade IV)
mieux tolérés. Le kinésithérapeute place le membre supérieur dans
les positions décrites ci-dessus et plutôt que de majorer la rota-
tion médiale, il imprime des glissements postérieurs répétés à
l’articulation glénohumérale.
Mobilisation de l’articulation scapulohumérale
Les mobilisations et les postures de l’articulation scapulohu-
mérale sont essentiellement mises en œuvre lorsque le patient
présente des restrictions de mobilités passives de l’épaule.
Si certains auteurs préconisent l’utilisation d’arthromoteur [81] ,
voire d’attelle de posture [82] , les mobilisations et les postures
manuelles restent privilégiées.
Les prises manuelles utilisées sont proches de l’articulation
glénohumérale afin de contrôler les glissements des surfaces arti-
culaires (Fig. 28).
Dans le cadre des capsulopathies enraidissantes [7] ou d’une cap-
sulite rétractile en phase froide, ces mobilisations peuvent être
réalisées dans un premier temps en élévation antérieure puis en
élévation dans le plan de la scapula (grades I, II et III). Les mobi-
lisations en abduction dans le plan frontal et en rotation latérale
peuvent être réalisées dans un second temps car elles semblent
Figure 27. Levée de tension du deltoïde postérieur en position assise. mettre davantage en tension les fibres de la capsule articulaire
et augmenter en conséquence le risque de déclenchement dou-
loureux. Malgré cela, des mobilisations « forcées » (grade IV) en
le deltoïde postérieur en effectuant une adduction horizontale de phase dite « froide » peuvent être envisagées car elles permet-
l’épaule. Avec sa deuxième main, il fixe la scapula (Fig. 27). traient de récupérer plus rapidement les amplitudes déficitaires
Autres structures postérieures de l’épaule. Les autres struc- que des mobilisations articulaires dans les secteurs de mobilités
tures postérieures de l’articulation scapulohumérale (capsule déjà libres [42] .

12 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation


Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable  26-208-G-10

Figure 29. Glissement postérieur de la tête humérale en position de


flexion à 60◦ .

Les mobilisations en élévation antérieure et en abduction


peuvent être combinées à la rotation latérale afin de favoriser
le passage du tubercule majeur (trochiter) derrière le bec acro-
miale [59] .
En complément de ces mobilisations globales, et dans le
même temps, des mobilisations spécifiques (grade IV) peuvent
être appliquées à l’articulation glénohumérale afin de récupérer
les amplitudes d’une épaule raide. En effet, il semblerait que cer-
tains patients conservent des séquelles après des traitements basés
uniquement sur des étirements [83] . Les mobilisations en glisse-
ments postérieurs permettraient alors une meilleure récupération Figure 30. Autoétirement à l’aide d’une serviette dans le dos. Ce type
de la rotation latérale comparativement aux glissements anté- d’autoétirement est souvent préconisé dans les programmes d’autoréédu-
rieurs [84, 85] (Fig. 29). cation bien que régulièrement source de compensation et de douleur.
Il semblerait qu’il existe une relation entre la raideur posté-
rieure testée par l’adduction horizontale et l’amplitude en rotation
médiale de l’articulation scapulohumérale [76] . Il semblerait égale-
ment qu’il existe une relation entre la raideur antérieure testée
par l’abduction horizontale et l’amplitude en rotation latérale
de l’articulation scapulohumérale [76] . Il semblerait enfin qu’une
relation existe entre la raideur postérieure et la limitation de la
fonction de l’épaule [76] .
La rotation médiale, qui constitue souvent l’amplitude la plus
longue à récupérer (main–dos), peut faire l’objet de mobilisations
spécifiques (grades III et IV). Dans le cadre d’épaules raides, nous
privilégions ce type de mobilisations plutôt que les autoétirements
consistant à tirer le bras dans le dos compte tenu des réactions
douloureuses qu’ils peuvent provoquer et des tensions au niveau
de la coiffe des rotateurs qu’ils peuvent générer (Fig. 30).

Clavicule et les structures périclaviculaires


La région claviculaire peut être le siège de blocages articulaires,
essentiellement au niveau de l’articulation acromioclaviculaire.
Elle est souvent le siège de tensions musculaires et fasciales.
Traitement des fascias [57]
Figure 31. Étirement du fascia sous-claviculaire.
L’aponévrose clavi-pectoro-axillaire est traitée par traits tirés au
niveau de la gaine du sous-clavier et de l’aponévrose du petit pec-
toral. L’aponévrose thoracique superficielle, qui correspond à la toclaviculaire. Avec le talon de sa main crâniale, il réalise un
gaine du grand pectoral, adhère au périoste du sternum. Le kiné- abaissement de la première côte sur un temps expiratoire (Fig. 32).
sithérapeute y réalise également des traits tirés multidirectionnels
Articulation acromioclaviculaire
(Fig. 31).
L’implication de l’articulation acromioclaviculaire dans les dys-
Levée de tension du muscle sous-clavier fonctionnements de l’épaule et notamment dans les dyskinésies
Le muscle sous-clavier, lorsqu’il est tendu, ferme la pince costo- de la scapula a été mise en évidence par de nombreux auteurs [86] .
claviculaire et peut être à l’origine d’un syndrome de la traversée Cette articulation, en dehors de tout traumatisme qui pourrait
thoracobrachiale (STTB). Il peut par sa tension limiter les mobilités avoir pour conséquence une atteinte de l’intégrité ligamentaire,
de la clavicule. Pour lever sa tension, le patient est en décubitus peut être le siège de restriction de mobilités. Les levées de ten-
dorsal, le kinésithérapeute du côté homolatéral à l’épaule dou- sions du muscle petit pectoral pour son action sur la scapula et du
loureuse. La main caudale réalise une élévation du moignon de muscle sous-clavier pour son action sur la clavicule participent
l’épaule associée à une antéprojection afin d’ouvrir la pince cos- à l’amélioration des mobilités de cette articulation. Malgré ces

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 13


26-208-G-10  Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable

Figure 32. Levée de tension du muscle sous-clavier. Figure 34. Bascules postérieures actives des scapulae majorées par
l’action manuelle du kinésithérapeute.

pour réaliser une rotation antérieure de la clavicule. Il maintient


cette rotation avec sa main crâniale et réalise un mouvement
balistique de l’avant vers l’arrière avec le membre supérieur (mou-
vement de l’armé du bras) (Fig. 36).
Articulation sterno-chondro-costale [62]
La subluxation antérieure de la clavicule se repère clinique-
ment par une proéminence de l’extrémité médiale de la clavicule.
Cette subluxation peut être la conséquence à long terme d’un
déficit de souplesse des structures postérieures de l’articulation
scapulohumérale. Lors des mouvements d’adduction horizon-
tale, les mouvements qui ne peuvent pas se produire au
niveau de l’articulation scapulohumérale se transfèrent au
niveau de l’articulation acromioclaviculaire et de l’articulation
sternoclaviculaire. Ces mouvements pourraient provoquer une
distension du système capsulaire antérieur de l’articulation
sternoclaviculaire.
Lorsque la clavicule est subluxée en avant, il n’est plus possible
de la stabiliser dans une position physiologique. Cependant, pour
éviter que la situation ne s’aggrave, il faut tout de même étirer les
Figure 33. Glissement postérieur de l’articulation acromioclaviculaire. structures postérieures de l’épaule et mobiliser l’extrémité médiale
La mobilisation s’effectue par une poussée postérieure au niveau du bord de la clavicule en postériorisation par des poussées manuelles.
antérieur de l’extrémité latérale de la clavicule. Le pouce de l’autre main Récupération des glissements postérieurs. L’extrémité
réalise une contre-prise au niveau du bord postérieur de l’acromion. médiale de la clavicule présente un déficit de glissements pos-
térieurs. Le patient est en décubitus dorsal, le kinésithérapeute
empaume le membre supérieur du sujet et le place à environ 110◦
levées de tensions musculaires, il s’avère parfois nécessaire d’agir
d’abduction. Il place un appui hypothénarien sur l’articulation
directement sur les glissements de l’articulation acromioclavicu-
sterno-chondro-costale et sur une expiration du sujet, maintient
laire.
son appui tout en tractant le membre supérieur.
Glissements. Le kinésithérapeute réalise un glissement anté-
Récupération des glissements inférieurs. Comme pour la
rieur ou postérieur par, respectivement, une poussée ou une
technique précédente, le kinésithérapeute se place suivant les
traction sur l’extrémité latérale de la clavicule. Son autre main
mêmes paramètres. La prise d’appui se fait sur la face supérieure
saisit l’acromion en contre-prise (Fig. 33).
de la clavicule lors de l’expiration.
Les glissements peuvent être réalisés en demandant au patient
d’effectuer activement une bascule postérieure des scapulae que
le kinésithérapeute accompagne en se plaçant dans son dos. Il Kinésithérapie active
crochète les bords antérieurs des clavicules au niveau de leurs
extrémités latérales et réalise une traction postérieure au moment La kinésithérapie active dans le cadre de la prise en charge de
de la bascule postérieure active des scapulae (Fig. 34). l’épaule douloureuse non opérée est recommandée [5, 38–40] .
Les techniques qui suivent ne sont pas conseillées chez les Le kinésithérapeute peut choisir entre différentes modalités
patients qui présentent des épaules dégénératives fragiles ou des d’intervention en fonction des capacités du patient, de l’état de ses
épaules inflammatoires du fait de la vélocité que leur exécution muscles et de l’intégrité de ses tendons, des douleurs ressenties, de
nécessite. son âge, de ses objectifs. L’électrostimulation, la coordination neu-
Récupération de la rotation postérieure. Le kinésithéra- romusculaire, le renforcement musculaire, les différents types de
peute place passivement le membre supérieur du patient en contractions musculaires (dynamique concentrique, excentrique
flexion pour réaliser une rotation postérieure de la clavicule. Il ou contraction statique), les exercices en chaîne ouverte ou fer-
maintient cette rotation postérieure avec sa main crâniale et réa- mée, les mouvements balistiques sont autant de modalités de
lise un mouvement balistique de grande amplitude de l’arrière vers mise en œuvre de rééducation active que le kinésithérapeute peut
l’avant avec le membre supérieur (mouvement du crawl) (Fig. 35). choisir et combiner.
Récupération de la rotation antérieure. Le kinésithérapeute Le travail actif concerne tous les muscles de l’épaule et de la cein-
place passivement le membre supérieur du patient en extension ture scapulaire. Certains muscles peuvent être sollicités en priorité

14 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation


Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable  26-208-G-10

A B
Figure 35.
A. Le kinésithérapeute réalise une élévation antérieure du membre supérieur et accompagne le mouvement de bascule postérieure de la clavicule.
B. Le kinésithérapeute réalise ensuite un mouvement de l’arrière vers l’avant tout en maintenant la clavicule par son bord antérieur.

Figure 36.
A. Rotation antérieure de la clavicule par une
poussée sur le bord postérieur de l’extrémité laté-
rale. La rotation est majorée par une mise en
extension du membre supérieur.
B. Le kinésithérapeute réalise ensuite un mouve-
ment d’armé tout en bloquant la clavicule avec
son pouce.

A B

du fait de leur action coaptatrice de l’articulation glénohumérale à l’ascension de la tête humérale et à sa translation lors des
ou de par leur qualité de recentrage actif, ou bien parce qu’ils mouvements d’élévations antérieure et latérale [99–101] . Parmi eux,
stabilisent l’articulation scapulohumérale. l’infraspinatus et le teres minor, du fait de l’orientation de leurs
Le renforcement musculaire ne peut être mis en œuvre fibres musculaires, présentent une composante d’abaissement
que sur des secteurs de mobilités articulaires qui sont libres. de la tête humérale lors de leur contraction. Ces rotateurs
L’électrostimulation peut être utilisée de préférence si le patient latéraux rééquilibrent en partie les forces puissantes générées
ne peut pas réaliser de contractions volontaires ou si le mouve- par la contraction des rotateurs médiaux de l’articulation
ment actif est trop douloureux. Elle permet alors d’éviter une scapulohumérale (grand pectoral, latissimus dorsi, teres
amyotrophie trop importante. major).
Ce travail actif devrait aussi permettre de se rapprocher au plus La sollicitation de la coiffe des rotateurs et en particulier des
près du ratio retrouvé chez les sujets asymptomatiques, entre la rotateurs latéraux peut s’effectuer par des contractions statiques
force des rotateurs latéraux et celle des médiaux [87–94] . Si l’épaule ou dynamiques, de préférence contre des résistances élastiques
controlatérale du patient est asymptomatique, elle peut être prise croissantes. La rotation latérale peut être réalisée coude au corps
comme référence pour l’évaluation du ratio. L’évaluation de la (rotation externe 1) car elle semble générer moins de contrainte au
force musculaire isocinétique chez un patient sportif tient compte sein de l’espace sous-acromial [102] . Elle peut également être mise
du sport pratiqué et des éventuels déséquilibres qu’il peut favori- en œuvre à différents degrés d’abduction (Fig. 37).
ser [90–92] . Il semblerait que réaliser une rotation latérale active à 45◦ de
Les rotateurs médiaux sont évalués de façon constante comme flexion du bras permette d’être plus sélectif s’agissant du travail
étant plus forts comparativement aux rotateurs latéraux. Le musculaire de l’infraspinatus et que cela permette de diminuer la
ratio de la force rotateurs latéraux/rotateurs médiaux (RL/RM) participation du deltoïde postérieur [103] .
varie selon les études. Le chiffre moyen se situe entre 60 L’isocinétisme couplé à l’électromyographie montre que la force
et 75 % [88, 89, 92, 95–97] . L’augmentation de la force des rotateurs maximale des rotateurs latéraux est développée lorsque l’épaule se
médiaux associée à la diminution de la force des rotateurs laté- situe dans le plan frontal ou dans le plan de l’omoplate, et ce en
raux constituerait un facteur de risque pour l’épaule [89–95, 98] . Il rotation neutre ou en rotation médiale maximale [104] .
convient donc, lorsqu’un déséquilibre est retrouvé sur une épaule Lors des exercices en rotation latérale, le muscle supraépi-
douloureuse entre la force des rotateurs latéraux et celle des rota- neux est également sollicité de façon variable selon le degré
teurs médiaux, d’en tenir compte et de mettre en œuvre une d’abduction [105] .
rééducation qui permette de rééquilibrer le ratio RL/RM. L’isocinétisme est également utilisé comme modalité de renfor-
cement musculaire, notamment chez le patient sportif. Une revue
Coiffe des rotateurs systématique conclut qu’il n’existe pas suffisamment de preuves
Les muscles de la coiffe des rotateurs sont coaptateurs de la permettant d’inciter ou de contre-indiquer la mise en œuvre de
tête humérale lors des mouvements de l’épaule. Ils s’opposent cette technique de renforcement musculaire [106] .

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 15


26-208-G-10  Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable

A B
Figure 37. Sollicitation des rotateurs latéraux de l’articulation glénohumérale contre résistance élastique en position RE2 (A, B).

A B
Figure 38. Travail du deltoïde et de la coiffe des rotateurs contre résistance élastique entre 90◦ et la position au zénith. Demander dix répétitions sur trois
à cinq séries (A, B).

Deltoïde Si la contraction du deltoïde a tendance à provoquer une


compression de l’espace sous-acromial lorsque la coiffe ne rem-
Le deltoïde a parfois été considéré comme un muscle nocif pour plit plus son rôle, il paraît tout de même judicieux de solliciter
l’épaule du fait de sa composante de force ascensionnelle lors de sa ce muscle en privilégiant le travail musculaire au-dessus de
contraction bras le long du corps. Sa paralysie, qu’elle soit trauma- 90◦ d’abduction. Dans ce secteur angulaire, le muscle perd sa
tique ou neurologique, et les conséquences fonctionnelles graves composante de translation vers le haut. Les forces musculaires
qu’elle engendre auraient pourtant dû démontrer le contraire. génèrent une force de compression intra-articulaire, source de
Si le rôle moteur principal de ce muscle est l’abduction, la stabilité [99–109] (Fig. 38). La présence d’un deltoïde suffisamment
flexion et l’extension du bras, il pourrait également avoir une volumineux et d’un labrum intact permettrait même d’envisager
influence sur la stabilité de l’épaule et notamment sur la stabi- une rééducation efficace dans le cadre des ruptures massives de
lisation de la tête humérale [107] . la coiffe. Le deltoïde prendrait appui sur la tête humérale pour

16 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation


Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable  26-208-G-10

Figure 40. Travail musculaire des stabilisateurs de la scapula associé


au travail des rotateurs latéraux de l’articulation glénohumérale contre
résistance élastique.

Figure 39. Renforcement du trapèze inférieur associé aux rotateurs laté-


raux de l’articulation scapulohumérale en décubitus ventral, tête en appui
frontal.

générer une composante d’abduction, et le labrum permettrait


d’éviter en partie l’ascension de la tête humérale [110] .
En pratique, si les premières répétitions peuvent s’avérer
légèrement douloureuses, ces douleurs s’estompent souvent
au fur et à mesure des séries. Le niveau de résistance,
permettant la réalisation de 10 à 15 répétitions maximales,
ainsi que l’utilisation de résistances élastiques nous paraissent
appropriés.
Un traitement comprenant des exercices actifs de haute inten-
sité semble montrer davantage de résultats en termes de force et
de diminution des douleurs qu’un programme comprenant des
exercices actifs mais de faible intensité [16] .

Muscles de la scapula
Les muscles de la scapula peuvent être cervicoscapulaires, tho-
racoscapulaires ou scapulohuméraux. Ils sont parfois à l’origine
des douleurs ressenties par le patient et peuvent participer à des
modifications du positionnement de la scapula [111, 112] .
Certains d’entre eux, comme le petit pectoral, par leur excès
d’activité, orientent la scapula dans une position qui augmente-
rait le risque de conflit sous-acromial [113] . Nous avons décrit plus
haut les modalités de traitement des tensions musculaires de ce
muscle.
Pour d’autres, au contraire, comme le trapèze inférieur ou le
dentelé antérieur, c’est le manque d’activité ou de coordination
motrice qui serait générateur de douleurs d’épaule [114–116] . Dans ce
cas, la rééducation a pour objectif de stimuler les cocontractions
musculaires, de rétablir l’équilibre des couples de force (dentelé
antérieur/trapèze inférieur) et éventuellement la force musculaire
en cas de déficit avéré [117] (Fig. 39). Figure 41. Sollicitation du dentelé antérieur en chaîne fermé par appui
Les autres muscles stabilisateurs de la scapula (rhomboïdes, tra- maintenu sur le ballon de Klein. En progression le kinésithérapeute peut
pèzes moyen et supérieur, etc.) peuvent également être sollicités, demander au patient de réaliser des cercles avec le ballon en maintenant
soit de façon sélective, soit lors de mouvements globaux (Fig. 40). l’appui, ce qui ajoute une composante de sollicitation proprioceptive.
Les muscles de la scapula, comme ceux de la coiffe des rotateurs
et le deltoïde, peuvent être sollicités également en chaîne fermée, Le biofeedback du trapèze supérieur peut être également uti-
par exemple en quadrupédie ou à l’aide d’un ballon de Klein [117] lisé dans l’apprentissage du relâchement de ce muscle lors
(Fig. 41, 42). de la position assise prolongée, notamment devant un écran
d’ordinateur [119] .
Kinésithérapie active et biofeedback Cet outil qui permet de prendre conscience du relâchement
musculaire de muscles tendus peut également être utilisé afin de
(ou rétroaction)
prendre conscience de la contraction de muscles que le kinésithé-
Afin de retrouver un rythme scapulohuméral physiologique, le rapeute chercherait à solliciter comme le dentelé antérieur.
biofeedback peut être un outil pertinent. En effet, l’un des mou- La rétroaction peut également être mise en œuvre avec d’autres
vements anormaux que le kinésithérapeute doit surveiller lors de moyens que des appareils électriques. Il semblerait qu’une rétroac-
l’élévation du membre supérieur est l’élévation précoce du moi- tion visuelle à l’aide d’un miroir, associée à une rétroaction verbale
gnon de l’épaule. À cette fin, la contraction anormale du trapèze et tactile effectuée par un observateur afin de corriger le schéma
supérieur peut être surveillée par le patient grâce au placement moteur, permettrait d’améliorer la qualité des mouvements de
d’une électrode sur ce muscle reliée à un biofeedback [118] . l’épaule [120] .

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 17


26-208-G-10  Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable

• coût en euros des TMS de l’épaule/coude/poignet-main/genou/


cheville : 22 000/8700/6000/3300/6500 euros ;
• nombre de jours d’arrêt de travail à la suite de TMS de l’épaule/
coude/poignet-main/genou/cheville :
270/177/130/63/150 jours.
Au vu de ces chiffres, il paraît pertinent de considérer, dans
la prise en charge des épaules douloureuses, les facteurs qui
peuvent être générés par l’activité professionnelle. L’analyse de
cette activité lors du questionnaire du patient devrait permettre
de participer à l’orientation de la thérapie mais aussi d’élaborer
des stratégies de prévention.
Pour cela, le kinésithérapeute peut demander au patient de se
faire prendre en photo à son poste de travail afin d’analyser sa pos-
ture et ses gestes et de rechercher certains facteurs de risques. Par
exemple, pour l’épaule, lors de l’abduction, les contraintes aug-
mentent au niveau du muscle supraépineux avec un pic d’activité
de ce muscle entre 89 et 100◦ [122] . D’autres positions à risque ont
été identifiées (Fig. 43). Certaines d’entre elles peuvent être faci-
lement évitées comme l’élévation du moignon de l’épaule face à
un poste de travail informatique. Il suffit le plus souvent de pro-
Figure 42. Recrutement du trapèze inférieur (TI) et du dentelé antérieur poser une modification de la hauteur du bureau ou de la chaise
(DA) gauche : poussée du membre supérieur gauche sur un ballon afin de de l’opérateur-patient à son poste de travail ou de diffuser des
solliciter le DA, associée à une élévation du membre inférieur controlatéral conseils en termes d’exercices à réaliser pendant et en dehors de
afin de solliciter le TI. ses heures de travail [123, 124] .

Ergonomie, prévention et troubles


musculosquelettiques de l’épaule
Une enquête menée en 2002 sur 1495 salariés a permis de dres-  Conclusion
ser un état des lieux des TMS [121] . Les résultats montrent que les
salariés de tous les âges sont touchés par les TMS avec une pré- La rééducation de l’épaule non opérée a fait l’objet en 2001
dominance pour les personnes de plus de 50 ans exerçant des de recommandations professionnelles. Au-delà de l’analyse de la
métiers dans les secteurs industriels, de la distribution ou dans validité des techniques employées en kinésithérapie, il existe de
l’administration. véritables lacunes sur les modalités de rééducation. La plupart
Certains métiers plus spécifiques peuvent être à l’origine, pour des études cliniques sont souvent imprécises en ce qui concerne
ceux qui les exercent, de TMS du membre supérieur, comme les les exercices réalisés, le nombre des répétitions des mobilisations,
musiciens professionnels. le temps de maintien des postures ou le degré de renforcement
Les TMS sont répertoriés dans le tableau 57 des maladies profes- musculaire.
sionnelles. Ce tableau est divisé en cinq parties. L’une d’entre elle Cet article s’appuie sur les écrits existants et axe la description
concerne les atteintes de l’épaule. de cette rééducation sur la vision globale que le professionnel
Les facteurs mécaniques mis en causes dans l’apparition des pourrait avoir de ce complexe articulaire dans son exercice au
TMS de l’épaule et issus du tableau 57 des maladies profession- quotidien.
nelles, sont : Après une évaluation précise, la thérapie correctement menée,
• la répétitivité ; associée à une écoute attentive du patient, de son res-
• l’amplitude articulaire ; senti douloureux, de ses gênes, devrait permettre d’obtenir
• l’effort ; des résultats satisfaisants dans la majorité des traitements
• les vibrations. rencontrés.
Les TMS de l’épaule sont ceux qui coûtent le plus cher et qui La stabilisation de ces résultats sur le long terme peut être
sont à l’origine du plus grand nombre de jours d’arrêt de travail accompagnée d’une analyse de l’activité professionnelle et, le cas
(données de la Caisse nationale d’assurance maladie entre 1999 échéant, d’une modification de la gestuelle. En dernier recours, la
et 2003) : chirurgie peut être envisagée.

30°
20° 30°
1 2 3 4 5
Figure 43. Positions à risque de l’épaule susceptibles d’être à l’origine de troubles musculosquelettiques. 1. Travail de l’autre côté de la ligne sagittale ;
2. abduction ; 3. élévation ; 4. rétropulsion ; 5. antépulsion.

18 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation


Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable  26-208-G-10

[27] Elleuch MH, Yahia A, Ghroubi S, Kharrat O, Mezghanni M, Ayedi


Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en
K. Apport de l’arthrodistension dans la prise en charge de la capsulite
relation avec cet article.
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148, rue de Charenton, 75012 Paris, France.
G. Barette, Kinésithérapeute, cadre de santé, enseignant IFMK Assas, formateur.
99, avenue Gabriel-Péri, 93370 Montfermeil, France.
M. Loubiere, Kinésithérapeute, praticien libéral, enseignant IFMK Dijon, formateur.
28, rue des Fourches, 39100 Dole, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Srour F, Barette G, Loubiere M. Rééducation de l’épaule douloureuse non opérée, non instable.
EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 2015;0(0):1-21 [Article 26-208-G-10].

Disponibles sur www.em-consulte.com


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